:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Honorables collègues, pour commencer, j'aimerais signaler que je m'adresse à vous aujourd'hui depuis le territoire traditionnel du peuple algonquin anishinabe. J'aimerais remercier le président et les membres du Comité, qui participent à la séance en personne ou de façon virtuelle, d'avoir organisé cette séance spéciale à la fin du mois d'août. J'aimerais également remercier l'honorable Wade MacLauchlan, président du Conseil consultatif indépendant sur la nomination des juges de la Cour suprême du Canada, de se joindre à nous aujourd'hui.
Je suis très honoré de prendre la parole pour appuyer la nomination de l'honorable juge Michelle O'Bonsawin, candidate à la Cour suprême du Canada. Je suis convaincu qu'elle servira les Canadiens de façon exceptionnelle, en défendant les idéaux les plus élevés de la Cour en vue d'orienter l'évolution des lois du Canada. J'offre mes plus sincères félicitations à la juge O'Bonsawin, et je me réjouis de sa comparution devant les parlementaires cet après-midi.
[Français]
C'est maintenant la cinquième fois que notre gouvernement suit le processus mis en place par le en 2016 pour nommer les juges à la Cour suprême du Canada. C'est la troisième fois qu'il le fait alors que j'occupe le poste de ministre de la Justice.
Alors que je réfléchis à ce processus, deux points ressortent.
Premièrement, le processus produit des juges exceptionnels, qui ont apporté à la Cour non seulement une excellence juridique incontestée, mais aussi une riche humanité et une profonde compréhension de la diversité du Canada. La nomination de ces juristes a été largement saluée par tous les partis, dans l'ensemble de la communauté juridique et du grand public.
Deuxièmement, et ce qui est peut-être encore plus important, c'est la confiance que les Canadiennes et les Canadiens ont placée dans le processus lui-même.
Comme les membres du Comité le savent bien, la confiance du public envers nos tribunaux et le système de justice est un bien précieux, lequel doit faire l'objet d'une vigilance constante.
Une vigilance particulière s'impose lorsqu'il s'agit de sélectionner les juges de la Cour suprême d'un pays. La façon dont cela est fait peut fortement influer sur la confiance du public, pour le meilleur ou pour le pire.
[Traduction]
Sur ce plan, nous pouvons être fiers d'un processus qui intègre des valeurs et des éléments dans lesquels le public peut avoir confiance, un processus qui est exempt de toute partisanerie et qui s'appuie au contraire sur l'évaluation rigoureuse d'un conseil indépendant. Le fait que ce processus est respecté, poste vacant après poste vacant, donne aux Canadiens l'assurance que le gouvernement est clairement déterminé à préserver les valeurs que le processus consacre. Cela assure la stabilité, ce qui, à mon avis, renforce la cour et la confiance du public en elle.
En cette période mondiale de conflits, de polarisation et d'érosion de la confiance dans les valeurs démocratiques, il est plus important que jamais de s'engager à suivre des processus, comme celui‑ci, qui sont indispensables pour renforcer nos principes démocratiques. Les processus qui sont compris et respectés par le grand public canadien nous permettent de prospérer pacifiquement au sein de notre société diversifiée. Dans cette optique, je tiens à vous remercier, vous les membres du Comité, pour les contributions et le soutien que vous apportez au processus.
Avant de décrire le processus de façon un peu plus détaillée, j'aimerais prendre un moment pour exprimer, au nom de tous les Canadiens, ma sincère gratitude au juge de la Cour suprême Michael Moldaver, qui prendra sa retraite jeudi prochain. Ses contributions au droit pénal sont sans égal. Sa sagesse et sa collégialité ont illuminé la Cour suprême pendant près de 11 ans.
Le juge Moldaver a mené une carrière marquée par un profond engagement envers la justice et l'équité et envers un système judiciaire que le public peut comprendre et auquel il peut faire confiance. Ses contributions à la Cour suprême, à notre jurisprudence et à notre système de justice ont été monumentales.
C'est avec une profonde gratitude que je remercie le juge Moldaver de ses services et que lui souhaite beaucoup de bonheur pendant sa retraite. Je lui souhaite la meilleure des chances et une grande réussite dans tous ses projets à venir.
[Français]
Pour revenir au processus de sélection, notons que les candidats doivent démontrer non seulement l'excellence juridique et professionnelle, mais aussi la manière dont leurs expériences vécues ont façonné leur compréhension de la société canadienne dans toute sa diversité. Le processus exige que les candidats soient évalués en fonction de critères transparents fondés sur le mérite par un comité consultatif indépendant composé de personnes hautement qualifiées.
Ce comité est au cœur du processus de sélection. Je suis ravi d'être accompagné aujourd'hui de son président, l'honorable H. Wade MacLauchlan.
Je suis aussi très reconnaissant envers les personnes qui ont travaillé de concert avec M. MacLauchlan en tant que membres de ce comité consultatif indépendant.
Ces membres sont désignés non seulement par le gouvernement, mais aussi par des organisations qui ont à cœur de préserver la primauté du droit et de veiller aux intérêts de la société canadienne. Ces organisations sont l'Association du Barreau canadien, la Fédération des ordres professionnels de juristes du Canada, le Conseil canadien de la magistrature et le Conseil des doyens et des doyennes des facultés de droit du Canada.
[Traduction]
Plus tôt cette année, le décret concernant le mandat du conseil consultatif a été modifié afin d'élargir le conseil consultatif indépendant en y ajoutant un membre nommé par l'Association du Barreau autochtone. Ce changement découle de l'engagement que j'ai pris dans ma lettre de mandat de travailler avec les intervenants pour encourager les Autochtones à se joindre à la magistrature. Je suis reconnaissant à l'Association du Barreau autochtone du soutien qu'elle m'apporte dans le cadre de ce processus.
La composition du conseil consultatif indépendant garantit que le processus de sélection des juges reflète une aspiration essentielle pour la Cour suprême elle-même — à savoir qu'elle rende véritablement compte de notre société et qu'elle soit un lieu où les Canadiens peuvent se voir représentés, eux et leurs expériences de vie.
[Français]
a lancé le processus de sélection actuel le 4 avril 2022. Le Comité consultatif indépendant sur la nomination des juges de la Cour suprême du Canada a été chargé de recommander de trois à cinq candidats du plus haut calibre possible, effectivement bilingues et représentatifs de la diversité canadienne. Conformément à la pratique de longue date de la représentation régionale à la Cour, le présent processus de sélection était ouvert à tous les candidats qualifiés de l'Ontario.
Les candidats intéressés avaient jusqu'au 13 mai 2022 pour soumettre leur candidature. Le Comité consultatif indépendant a examiné toutes les candidatures soumises en fonction des critères de mérite publics.
Cet examen comprenait des consultations avec le juge en chef du Canada, des références et des parties intéressées, ainsi que des rencontres avec certains candidats. Ce comité a mené ses travaux de manière confidentielle, comme l'exigent son mandat et les ententes de confidentialité conclues avec chaque membre.
À la fin de cet examen, le Comité consultatif indépendant a fourni au premier ministre un rapport sur les candidats présélectionnés.
J'ai ensuite été consulté à propos de la liste restreinte afin de donner mon avis au premier ministre. J'ai consulté des juges en chef, y compris le juge en chef du Canada, le procureur général de l'Ontario, des collègues du Cabinet, les porte-parole de l'opposition en matière de justice, des membres du présent comité et du Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles, de même que des membres émérites du Barreau.
Le premier ministre a ensuite fait son choix final.
[Traduction]
Je voudrais maintenant me tourner vers Wade MacLauchlan afin qu'il nous parle du processus, de son point de vue. Je reprendrai ensuite la parole pour dire quelques mots au sujet de la candidate.
Monsieur MacLauchlan, vous avez la parole.
:
Monsieur le président, membres du Comité et monsieur le ministre, bonjour.
C'est un grand honneur pour moi d'agir à titre de président du Comité consultatif indépendant sur la nomination des juges de la Cour suprême du Canada.
C'est également un honneur de comparaître devant ce comité ce matin.
[Traduction]
Je suis ici en ma qualité de président d'un groupe de Canadiens impressionnants et dévoués qui siègent avec moi en tant que membres du Conseil consultatif indépendant sur la nomination des juges de la Cour suprême du Canada. Parmi les sept autres membres du conseil consultatif indépendant, on retrouve:
[Français]
l'honorable Louise Charron, ancienne juge de la Cour suprême du Canada, désignée par le Conseil canadien de la magistrature, et Mme Jacqueline Horvat, désignée par la Fédération des ordres professionnels de juristes du Canada.
[Traduction]
J'ajouterai qu'au cours des travaux que notre conseil consultatif a réalisés, Mme Horvat a été élue trésorière du Barreau de l'Ontario. Cela nous rappelle simplement que les membres du conseil avaient d'autres responsabilités à assumer en plus de cet important travail.
M. Richard Jochelson, le doyen de la faculté de droit de l'Université du Manitoba, a été nommé par le Conseil des doyens et doyennes des facultés de droit du Canada.
La candidature de David Nahwegahbow a été proposée par l'Association du Barreau autochtone. J'ajouterai qu'au cours de nos travaux, M. Nahwegahbow s'est vu décerner un doctorat honorifique en droit par le Barreau de l'Ontario, au cours de la cérémonie d'admission au barreau du 22 juin 2022.
La candidature de Paulette Senior, directrice générale de la Fondation canadienne des femmes, a été proposée par le ministre de la Justice.
[Français]
M. Konrad Sioui, ancien grand chef de la Nation huronne‑wendat, a été désigné par le ministre de la Justice.
[Traduction]
Charlene Theodore, anciennement présidente de l'Association du Barreau de l'Ontario, a été nommée par l'Association du Barreau canadien.
Les membres du conseil consultatif indépendant ont tous contribué à notre travail grâce à leur bagage de réalisations professionnelles et un vaste éventail d'expériences. De plus, ils ont fait preuve d'un engagement profond envers la primauté du droit, l'importance institutionnelle de la Cour suprême du Canada et les intérêts supérieurs de notre pays et de tous les Canadiens. Nous avons travaillé avec diligence, en passant beaucoup de temps à travailler, étudier et délibérer ensemble et en accordant la priorité à ces activités. Je pourrais ajouter que nous avons aimé travailler ensemble.
[Français]
Le Comité consultatif indépendant a pour mandat de proposer des candidats aptes à être nommés à la Cour suprême du Canada. Il s'agit de juristes de haut calibre, effectivement bilingues et représentatifs de la diversité du Canada. Le processus qui vient de se terminer était ouvert aux candidats de la province de l'Ontario.
La tâche ultime du Comité consultatif indépendant était de soumettre au un rapport contenant une liste restreinte de trois à cinq personnes hautement qualifiées.
[Traduction]
Le conseil consultatif a bénéficié de conseils et d'une sagesse très utiles. La très honorable Kim Campbell, qui a présidé le conseil consultatif pendant les quatre nominations précédentes à la Cour suprême, s'est montrée très serviable et encourageante dès les premières étapes du processus, en offrant sa sagesse et des points de vue fondés sur son expérience. Le très honorable Richard Wagner, juge en chef du Canada, a rencontré notre conseil consultatif au début du processus afin de discuter des besoins institutionnels de la Cour et du rôle d'un juge de la Cour suprême et des exigences de ce poste. Tout au long de ses travaux, le conseil consultatif a été soutenu par le Commissaire à la magistrature fédérale et son personnel accompli et dévoué.
Lorsqu'il s'agit de pourvoir un poste à la Cour suprême du Canada, la première tâche consiste à diffuser le message. À première vue, cela semble plutôt évident. Certains pourraient se demander pourquoi cette étape est nécessaire. Le juge Michael Moldaver a annoncé vers la fin du mois de février qu'il prendrait sa retraite le 1er septembre, après avoir travaillé à la Cour suprême du Canada pendant 11 années et avoir passé 32 ans, en tout, à faire fonction de juge. La plupart des observateurs intéressés savaient que le juge Moldaver allait fêter son 75e anniversaire en décembre.
L'idée de diffuser ce message ne vise pas tant à émettre un avis qu'à mettre en place des réseaux d'encouragement. Les avocats et les juristes qui sont hautement qualifiés au point de pouvoir prétendre à une nomination à la Cour suprême du Canada n'ont pas l'habitude de postuler pour un emploi. Ils peuvent avoir besoin que leurs collègues les encouragent en ce sens. Ils auront donc besoin d'en parler à la maison pour peser les considérations familiales, y compris ce qu'un déménagement à Ottawa signifierait.
Les personnes intéressées sont tenues de remplir un dossier de candidature détaillé, comme vous avez pu le constater en étudiant le dossier de Mme O'Bonsawin. Il s'agit d'un examen approfondi de leur parcours professionnel et de leur expérience, ainsi que de leurs compétences et qualités personnelles. De plus, ils peuvent faire partie de groupes traditionnellement sous-représentés.
[Français]
Dans les jours qui ont suivi ma nomination à la présidence du Comité consultatif indépendant et après que le premier ministre a annoncé le lancement du processus de sélection d'un prochain juge à la Cour suprême, j'ai rédigé et envoyé des lettres à une grande variété d'organisations d'avocats et de groupes d'intérêt dans le domaine juridique.
J'ai également écrit aux juges en chef de la Cour d'appel de l'Ontario, de la Cour supérieure de justice, de la Cour d'appel fédérale, de la Cour fédérale et de la Cour de justice de l'Ontario.
J'ai aussi fait un suivi téléphonique auprès des juges en chef. Ces appels et ces lettres avaient pour but d'instaurer une culture d'encouragement, et non de rechercher des candidats ou de discuter de candidats particuliers.
[Traduction]
La date limite de présentation des candidatures était le 13 mai. Les sept autres membres du conseil consultatif indépendant ont été confirmés à peu près au même moment. Nos premières réunions en personne ont eu lieu à Ottawa les 19 et 20 mai. Notre rapport au a été achevé le 22 juin.
Ce processus est intensif et requiert beaucoup de discernement et d'humanité, ainsi qu'une préparation spécialisée et un engagement en matière de temps consacré à ce processus. C'est bien sûr le cas tant pour les personnes qui présentent leur candidature que pour les membres indépendants du conseil consultatif.
Il y a eu 12 candidatures. Le conseil consultatif indépendant a choisi d'interviewer six personnes hautement qualifiées. Les entretiens ont été approfondis, puisqu'on a accordé aux candidats plus d'une heure pour répondre aux questions concernant leur expérience, leurs points de vue et leur engagement à travailler à la Cour suprême du Canada. Le conseil consultatif indépendant souhaitait en particulier examiner l'approche des candidats à l'égard de la collégialité, de la charge de travail de la Cour et des questions d'intégrité, de diversité et de jugement. Notre liste de critères d'évaluation comprenait une connaissance supérieure du droit, des capacités d'analyse élevées, la capacité de résoudre des problèmes juridiques complexes, la capacité de respecter des délais très serrés dans le cadre d'un travail qui nécessite l'examen assidu de documents volumineux dans tous les domaines du droit, et l'engagement envers le service public.
Les qualités personnelles évaluées comprenaient une intégrité personnelle et professionnelle irréprochable; le respect d'autrui et la considération envers les autres; la capacité de valoriser une variété d'opinions, de points de vue et d'expériences de vie, y compris celles de groupes historiquement défavorisés dans la société canadienne; le courage moral; la discrétion et l'ouverture d'esprit.
Tous les candidats interrogés étaient fonctionnellement bilingues, et les entretiens se sont déroulés dans les deux langues officielles. Immédiatement après l'entrevue, chaque candidat a participé à une évaluation menée par le Bureau du commissaire à la magistrature fédérale visant à vérifier sa compréhension des arguments écrits et oraux et à déterminer sa capacité de s'exprimer dans les deux langues officielles. Un rapport, comprenant une note d'évaluation pour chaque candidat, a été fourni au conseil consultatif indépendant.
Le conseil consultatif indépendant a cherché à obtenir des références pour chaque candidat interrogé et à organiser des discussions avec les juges en chef. Les entretiens ont été menés par les membres du comité consultatif indépendant qui se sont adressés directement aux répondants en suivant une approche uniforme. La dernière tâche du conseil consultatif consiste à rédiger et mettre au point un rapport consolidé.
Du début du processus jusqu'à son aboutissement, le besoin de confidentialité a été totalement respecté. Un autre engagement du conseil consultatif indépendant a consisté à traiter chaque candidat ayant présenté sa candidature avec équité, dignité et bonne grâce.
[Français]
Le processus implique une étude considérable, du discernement et une considération détaillée des candidats en l'espace d'un peu moins de six semaines. Sans le dévouement total des membres du Comité consultatif indépendant, y compris la flexibilité quant à leurs horaires, et le soutien expert du Bureau du commissaire à la magistrature fédérale, cela aurait été exceptionnellement difficile. Malgré ce délai serré, le Comité consultatif indépendant s'est acquitté de son mandat avec la diligence, l'esprit de collaboration et le jugement qu'exige cet important processus.
Cela dit, tout ce qui peut être fait pour ajouter une semaine ou même deux semaines au délai offert serait bénéfique dans le cadre de futurs processus de nomination à la Cour suprême.
[Traduction]
Lors de ses précédentes comparutions devant votre comité, la très honorable Kim Campbell a parlé du fait qu'il serait souhaitable d'avoir ce qu'elle a appelé une conversation plus générale entre la collectivité et les professionnels à propos des exigences à remplir pour être juge à la Cour suprême, afin qu'il y ait une meilleure connaissance de ce que ce rôle suppose en réalité.
Lors de sa comparution en 2019, Mme Campbell a abordé ce sujet dans le contexte de la création d'un environnement susceptible d'encourager un nombre encore plus élevé de personnes à poser leur candidature. Elle a déclaré ce qui suit:
Je pense notamment aux femmes qui ont une famille et qui seraient susceptibles d'avoir un conjoint qui a aussi une carrière. Cela pourrait les aider à surmonter certaines de leurs réserves.
Elle a également déclaré ce qui suit:
J'estime qu'une conversation en continu, par opposition à quelque chose que nous nous empressons de faire en raison d'un départ imminent et de la nécessité de recruter un nouveau candidat, pourrait être une façon d'améliorer la diversité des candidats.
Je souscris à ces commentaires, et je note que tant le juge en chef Wagner que l'ancienne juge en chef Beverley McLachlin ont pris des mesures importantes pour améliorer le profil de la Cour suprême du Canada. En septembre prochain, la Cour suprême siégera à Québec, en suivant le modèle de ses premières audiences à l'extérieur d'Ottawa, c'est-à-dire à Winnipeg, en septembre 2019. Tous les membres de la Cour participent généreusement à des allocutions et à d'autres activités publiques, comme l'entrevue télévisée accordée en juin par le juge Jamal à l'occasion du premier anniversaire de sa nomination à la Cour.
Il n'en reste pas moins que la nomination d'un juge à la Cour suprême a ce que j'appelle un caractère épisodique. Compte tenu de l'âge et du stade de développement des juges actuels, il pourrait s'écouler un certain nombre d'années avant qu'un poste soit de nouveau vacant. Ce n'est pas une mauvaise chose en soi. La composition de la Cour suprême a subi des changements considérables au cours de la dernière décennie. La période à venir pourrait être l'occasion d'améliorer ces réseaux d'encouragement dont j'ai parlé plus tôt au cours de mes observations, afin que les avocats et les juges aient davantage de temps pour réfléchir à ce que pourrait supposer la présentation de leur candidature à une nomination à la Cour suprême, lorsque l'occasion se présentera.
La transparence et l'indépendance de ce processus de nomination ne peuvent que contribuer à cet environnement d'encouragement.
Je vais conclure mon exposé en formulant deux observations.
Premièrement, ce processus a abouti à la nomination de la juge Michelle O'Bonsawin, une juriste hautement qualifiée qui apporte de nombreux dons et talents à la Cour suprême du Canada, notamment en tant que première personne autochtone à siéger à la Cour. Cela constitue en soi une preuve convaincante que nous réalisons des progrès dans la création d'un environnement d'encouragement et d'inclusion dont l'incidence s'étend bien au‑delà du travail de la Cour suprême du Canada.
Comme dernière observation, je dirai que le fait de servir en tant que président du conseil consultatif indépendant a été une expérience vraiment enrichissante. Travailler avec les sept autres membres du conseil consultatif et notre équipe de soutien a été une occasion en or. Chacun de nous dirait certainement qu'il chérit la collaboration, la diligence et l'humanité que nous avons vécues ensemble. Il a été très enrichissant d'apprendre à connaître toutes les personnes qui ont posé leur candidature à ce poste.
Nous sommes extrêmement chanceux qu'au Canada, la primauté du droit et la Cour suprême du Canada en tant qu'institution soient largement respectés. Nous avons la chance d'avoir des personnes d'un calibre exceptionnel qui contribuent de tant de façons et à tant de titres à faire en sorte que ce soit le cas et que cela continue d'être le cas, et en fin de compte, à servir les Canadiens.
L'occasion qui m'est donnée de comparaître devant le Comité aujourd'hui renforce ces valeurs.
En terminant, je vais faire allusion à l'une des toutes premières notes que j'ai reçues lorsque j'ai accepté cette tâche. Il s'agit d'une note de la part d'un ancien membre de votre comité, l'honorable Murray Rankin, qui est maintenant au service du gouvernement de la Colombie-Britannique. Je connais M. Rankin depuis de nombreuses années.
Il a écrit ce qui suit: « Cher Wade, j'ai été ravi d'apprendre que vous allez jouer un nouveau rôle dans la sélection des juges de la Cour suprême du Canada. Vous êtes le parfait candidat pour assumer ce rôle crucial. » Mais ce n'est pas la raison pour laquelle je lis cette note. Il a ajouté ensuite ce qui suit: « J'ai été le porte-parole du NPD en matière de justice pendant trois nominations à la Cour suprême, et je dois dire à quel point j'ai été fier de ce processus en tant que Canadien ».
Monsieur le président, et mesdames et messieurs les membres du Comité, je pense que je vais conclure ma déclaration préliminaire de ce matin avec ce sentiment.
Je suis impatient d'échanger avec vous pendant les séries de questions.
[Français]
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur MacLauchlan.
Dans le peu de temps dont je dispose, il m'est impossible de brosser un tableau complet des expériences et des réalisations professionnelles et personnelles de la juge Michelle O'Bonsawin. Je vais plutôt vous donner un bref aperçu de son parcours.
[Français]
La juge O'Bonsawin a grandi à Hanmer, un petit village francophone situé près de Sudbury, en Ontario. En tant que femme des Premières Nations ayant grandi dans le nord de l'Ontario, elle a pris conscience du besoin d'individus dévoués pour donner une voix à ceux et à celles qui ne pouvaient pas parler pour eux-mêmes.
Cela l'a inspirée et elle a décidé de devenir avocate. Elle a obtenu un baccalauréat ès arts de l'Université Laurentienne ainsi qu'un baccalauréat en droit de l'Université d'Ottawa et elle a été admise au Barreau de l'Ontario.
Elle a commencé sa carrière juridique au sein des services juridiques de la Gendarmerie royale du Canada et elle a agi, par la suite, à titre d'avocate à Postes Canada, où elle s'est spécialisée dans les domaines du droit du travail et de l'emploi, des droits de la personne et du droit relatif à la protection de la vie privée.
Elle est ensuite devenue avocate générale au sein du Groupe de soins de santé Royal Ottawa, où elle a acquis une compréhension approfondie des questions juridiques liées à la santé mentale et de l'application des principes énoncés dans l'arrêt Gladue dans le système de santé mentale en contexte judiciaire. Elle a comparu devant une variété de tribunaux administratifs et devant divers paliers de tribunaux.
Pendant qu'elle occupait ce poste, elle a obtenu une maîtrise en droit de l'Osgoode Hall Law School, avec une spécialisation liée aux droits en santé mentale.
En 2017, elle a été nommée à la Cour supérieure de justice de l'Ontario et, en 2021, elle a obtenu un doctorat en droit de l'Université d'Ottawa, se spécialisant dans le domaine des questions autochtones et des droits en santé mentale.
[Traduction]
Sa formation juridique et universitaire lui confère de solides bases dans des domaines importants du droit pénal, notamment le droit de la santé mentale, ainsi que la mise en œuvre des principes établis dans l'arrêt Gladue.
À toutes les étapes de sa carrière, la juge O'Bonsawin a fait du bénévolat auprès de nombreux organismes voués à l'amélioration de notre système de justice et de notre société en général. Elle a joué un rôle actif d'éducatrice, en offrant des cours de formation continue aux membres de la magistrature et enseignant à l'Université d'Ottawa.
Tout au long de sa carrière, elle est restée ancrée dans sa première nation abénakise d'Odanak. Elle a notamment participé à des cérémonies, bénéficié du soutien des aînés et suivi des cours de langue abénakise.
Je pourrais continuer, mais je crois que même ce bref aperçu témoigne de l'excellence professionnelle et juridique de cette juriste accomplie et parfaitement bilingue. Il ne fait aucun doute qu'il existe des candidats autochtones qualifiés qui parlent les deux langues officielles.
Permettez-moi de conclure en soulignant un aspect de la juge O'Bonsawin qui m'a frappé: son engagement à mettre ses talents, ses connaissances et son expérience au service des autres. Elle s'efforce de perfectionner continuellement ses compétences et d'élargir ses connaissances afin de mieux servir les autres, en tenant compte de leur vaste éventail de besoins et d'antécédents.
Je n'ai qu'à souligner le fait que malgré son statut de membre de la magistrature, elle a persévéré afin de pouvoir achever ses recherches et défendre sa thèse de doctorat, tout en continuant de siéger comme juge à temps plein. En tant que personne ayant obtenu un doctorat, je dois admettre que j'ai du mal à m'imaginer en train de le faire, tout en occupant un poste à temps plein aussi exigeant que celui de juge d'une cour supérieure. La juge O'Bonsawin a fait preuve d'une détermination extraordinaire au cours de sa carrière juridique.
En tant que première juge autochtone de la Cour suprême du Canada, la juge O'Bonsawin apportera à la Cour une perspective inestimable et une profonde sagesse. Il s'agit d'un moment historique non seulement pour les peuples autochtones du Canada, mais aussi pour tous les Canadiens. Les décisions de la Cour sont enrichies et renforcées lorsque les juges apportent des points de vue diversifiés. La légitimité de la Cour est renforcée lorsque les Canadiens se voient représentés au sein de la Cour.
Merci, monsieur le président. J'ai hâte de répondre à vos questions et à celles des membres du Comité.
:
[
La députée s'exprime en inuktitut ainsi qu'il suit:]
ᐄ, ᖁᔭᓐᓇᒦᒃ, ᐊᑏ ᐱᒋᐊᑦᓯᐊᑲᓐᓂᕐᓂᐊᖅᐳᒍᑦ, ᓯᕗᕐᓕᕐᒥᑦ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ, ᒪᓕᒐᓕᐅᕐᕕᕐᔪᐊᖅ ᑖᓐᓇ ᐊᓪᓚᒡᕕᒃ ᖁᔭᓕᒍᒪᕙᕋ, ᐋ, ᐃᓄᒃᑑᒃᓱᖓ ᑲᑎᒪᖃᑕᐅᔪᓐᓇᕋᒪ ᑐᓵᔨᖃᖅᑎᑕᐅᒐᒪ ᑕᒪᓐᓇ ᐅᖃᐅᓯᕋ ᐊᑐᕈᓐᓇᖅ-ᓱᒍ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᖁᔭᓕᒐᒃᑯ, ᖃᐅᔨᒪᔪᖓ, ᐋ, ᖃᐅᔨᒪᔪᐃᓐᓇᐅᔪᒍ ᑲᓇᑕ ᑐᓐᖓᒻᒪᑦ ᓄᓇᖃᑦᑳᖅᓯᒪᔫ ᓄᓇᖏᓐᓂ ᑖᒃᑯᐊ ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪᔪᖅ-ᑎᒍᑦ ᒪᓕᖃᖅᓯᒪᐃᓐᓇᖅᑐᒍᑦ ᑕᐃᒪᓐᖓᓂᒃ, ᒪᓕᒐᖅᐳᑦ ᒫᓐᓇᒧᑦ ᐊᑐᖅᑕᐅᕙᑦᑐᖅ ᓱᓕ, ᐊᐃᑖᖑᒐᓗᐊᖅ ᑭᓯᐊᓂ ᐃᓕᑕᕆᔭᐅᑦᓯᐊᖅᓯ-ᒪᓐᖏᒻᒪᑕ ᐃᖅᑲᖅᑐᐃᕕᒃᑯᑎᒍᑦ ᐊᑐᖅᐸᒃᑲᓗᐊᖅᑎᒡᓗᒋᑦ ᓱᓕ, ᐊᑐᐃᓐᓇᖅᐸᑦᑕᕗᑦ ᒫᓐᓇᒧᑦ ᐊᑐᖅᑕᕗᑦ ᖁᔭᓕᕗᖓ ᐅᖃᕈᓐᓇᕋᒪ, ᐋ, ᐋᒻ, ᓯᓚᑦᑐᖅᓴᕐᕕᒻᒥᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᑎᒡᓗᖓ ᔫᓂᕘᕐᓯᑎ ᐊᑉ ᐋᑐᐋᒥ University of Ottawa ᑖᒃᑯᐊ ᓯᕗᓕᖅᑎᐅᒋᓪᓗᒋᑦ ᑕᐃᑲᓂ, ᐋ, ᒪᓕᒐᓕᕆᔨᐅᓂᕐᒥᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᓚᐅᕋᒪ, ᑕᐃᑲᓂ, ᐋ, ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᖁᕕᐊᒋᔭᖃᓚᐅᖅᓱᖓ, ᐋ, ᐃᓕᓴᐃᔨᖃᓚᐅᕋᒪ ᑐᕋᐃᓯ ᓕᖕᐴᕐᒡ Tracy Lingberg ᑖᓐᓇ ᑐᕋᐃᓯ ᓕᖕᐴᕐᒡ ᐃᓕᓴᐃᔨᐅᓚᐅᕐᒪᑦ, ᐋ, ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪᔪᐃᑦ ᒪᓕᒐᖏᓐᓂᒃ ᐊᑐᖅᐸᓪᓕᐊᒍᓐᓇᖁᔨᓪᓗᓂ, ᑖᓐᓇ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᐅᐱᒋᓚᐅᕋᒃᑯ, ᓯᕗᓕᖅᑎᐅᒋᖃᑕᐅᒋᓪᓚᕆᒃᐸᕋ, ᐊᒻᒪᑦᑕᐅᖅ ᐅᓪᓛᖑᔪᖅ, ᐋ, ᒥᓂᔅᑐᕐ ᑕᐃᕕᑦ ᓕᒥᑎ ᑐᓴᕐᓂᕆᖅᑲᐅᒐᒃᑭ ᐅᖃᖅᓱᑎᑦ ᑖᒃᑯᐊ ᐃᖅᑲᖅᑐᐃᕖᑦ, ᐋ, ᐊᒥᓱᓂᒃ, ᐋᒻ, ᒪᓕᒐᓕᕆᔾᔪᑎᓂᒃ ᐊᑐᕆᐊᖃᕐᒪᑕ ᒪᕐᕉᑐᐃᓐᓇᐅᖏᑦᑐᖅ ᖃᓪᓗᓈᑎᑐᑐᐃᓐᓇᐅᖏᑦᑐᖅ ᐅᐃᕖᑎᑐᑐᐃᓐᓇᐅᖏᑦᑐᖅ ᑭᓯᐊᓂ ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪᔪᖅᑎᒍᑦ ᒪᓕᒐᖅᐳᑦ ᐊᑐᖅᑕᐅᒃᑲᓐᓂᐹᓪᓕᕆᐊᖃᕐᒪᑦ, ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᑖᓐᓇ ᑐᓴᕐᓂᕆᖅᑲᐅᕙᕋ. ᑖᓐᓇ ᐅᐸᓐᔅᒪᐅᐊᓐ ᓂᕈᐊᖅᑕᐅᕙᓪᓕᐊᑎᒡᓗᒍ, ᐋ, ᓴᖅᑮᕙᓪᓕᐊᒍᑕᐅ-ᓂᐊᕐᒪᑦ, ᐋ, ᒪᕐᕈᑐᐃᓐᓇᐅᖏᑦᑐᓂᒃ ᒪᓕᒐᕐᓂᖅ ᐊᑐᕆᐊᖃᕐᓂᕐᒥᒃ, ᐊᐱᕆᔪᒪᕗᖓ ᑖᓐᓇ ᓯᕗᒡᓕᑐᐃᓐᓇᐅᔾᔮᖏᒃᑲᓗᐊᕐᒪᖓᖅ, ᐋ, ᐊᖅᑭᑦᓱᐃᒃᓯᒪᒃᑲᓂᕐᓂᐊᕐᒪᖓᑦᓯ ᓲᕐᓗ ᑖᒃᑯᐊ ᐊᒥᓱᕐᖑᑲᓐᓂᕆᐊ-ᖃᕋᓗᐊᕐᒪᑕ ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪᔪᐃᑦ ᐃᖅᑲᖅᑐᐃᔩᑦ ᑖᒃᑯᐊ ᐃᖅᑲᖅᑐᐃᔩᑦ ᓂᕈᐊᖅᑕᐅᒐᓱᒋᐊᑦᓴᖅ ᐊᔪᕈᑎᖃᓲᖑᒻᒪᑕ ᐅᐃᕖᑎᑐᑦ ᐅᖃᓪᓚᒍᓐᓇ-ᖏᒃᑳᒐᒥᒃ, ᑖᓐᓇ ᐊᐱᕆᔪᒪᕙᑦᓯ ᖃᓄᖅᑑᑲᓐᓂᕐᓂᐊᖅᐱᓰ, ᐋ, ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪᔪᐃᑦ ᒪᓕᒐᓕᕆᔩᑦ ᐃᓕᑕᕆᔭᐅᒃᑲᓐᓂᖁᓪᓗᒋᑦ ᐃᖅᑲᖅᑐᔨᓐᖑᒐᓱᒋᐊᑦᓴᖅ.
[Les propos en inuktitut sont interprétés en anglais puis traduits ainsi:]
Merci. Reprenons depuis le début.
Tout d'abord, je suis extrêmement heureuse d'être ici. Je vous remercie de m'avoir permis de participer à cette séance et de pouvoir vous parler dans ma propre langue. Je vous en suis très reconnaissante.
Je sais, nous savons tous, que le Canada est multiculturel, mais il était aussi autochtone avant que d'autres personnes arrivent. Nous avons toujours eu nos propres processus et systèmes juridiques traditionnels. Nous utilisons encore nos systèmes juridiques aujourd'hui. Malheureusement, elles ne sont plus reconnues dans le système judiciaire, même si nous essayons d'appliquer les connaissances traditionnelles aux questions juridiques au sein du système judiciaire. On devrait les reconnaître et en faire la promotion.
Je suis heureuse de pouvoir m'asseoir ici et vous dire que lorsque je suis allée à l'Université d'Ottawa, j'ai fait des études de droit. J'ai aimé ma professeure, Tracey Lindberg. Elle a travaillé avec des étudiants autochtones et a étudié les enjeux et les systèmes juridiques autochtones, et j'ai beaucoup appris d'elle.
Monsieur Lametti, ce matin, j'ai été ravie lorsque vous avez dit que le système judiciaire devait examiner tous les systèmes juridiques, pas seulement les systèmes anglais ou français, mais aussi les systèmes juridiques autochtones et les processus qui fonctionnent.
La nomination de Mme O'Bonsawin constitue un grand espoir et nous aidera à introduire un troisième système juridique, qui sera autochtone. Qu'elle soit la première personne nommée ou non, j'attends avec impatience le jour où nous en ferons davantage pour inclure les systèmes juridiques traditionnels autochtones.
Nous faisons face à de nombreux problèmes qui nous empêchent de poser notre candidature à un grand nombre de postes. Le fait de ne pas savoir parler français en est un. Allez-vous vous pencher sur ce problème qui constitue un obstacle pour nous? Si nous voulons que davantage d'avocats autochtones participent à l'élaboration des politiques du gouvernement, nous devons envisager le bilinguisme d'une autre manière.
[Traduction]
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Bonjour, monsieur le ministre et monsieur le président du Comité consultatif indépendant.
Monsieur MacLauchlan, permettez-moi d'abord de vous remercier, vous et tous les membres du Comité consultatif indépendant, du travail que vous faites concernant la nomination des juges de la Cour suprême du Canada.
Aujourd'hui, c'est vraiment une journée historique.
[Traduction]
Je voudrais toutefois tourner ma question vers l'avenir. Vous avez dit que le processus de nomination était, pour reprendre le terme que vous avez utilisé, un événement « épisodique » et que, pour le moment, nous avons probablement un peu de temps avant la prochaine nomination. Vous avez également parlé de l'honorable Kim Campbell et d'autres personnes qui ont dit qu'il serait bon d'élargir le processus, afin que les avocats et les juges aient plus de temps pour réfléchir, mais aussi pour donner aux membres du public, aux parlementaires et à tout le monde plus de renseignements sur le rôle des juges de la Cour suprême. Vous avez abordé ce sujet aujourd'hui dans vos observations préliminaires, mais aussi lors des questions posées par tous les participants sur les qualités requises: professionnelles, personnelles, capacité de communication, bilinguisme, etc.
J'aimerais vous interroger sur l'importance d'encourager et d'inclure des candidats diversifiés pour qu'ils puissent ne serait‑ce qu'envisager de postuler à cette fonction. Il s'agit de la plus haute cour du pays. Il en va de même pour les femmes, les minorités ou toute autre personne qui postule pour devenir député. Ce sont des postes très respectés dans lesquels beaucoup de gens ne se sentent pas représentés. Je tiens à vous féliciter aujourd'hui, car une meilleure représentation de la population canadienne est l'objectif que nous devons viser.
Monsieur MacLauchlan, pendant le temps qu'il nous reste, pouvez-vous nous dire ce que nous pourrions faire selon vous? Quelles sont vos recommandations?
Ensuite, si nous avons le temps, monsieur le ministre, que pouvez-vous faire en tant que ministre, et que pouvons-nous faire en tant que parlementaires pour vous aider?