:
La séance est ouverte. Je constate qu'il y a quorum.
Nous avons 45 minutes de retard. Ce n'est pas tout à fait une ponctualité qu'on peut qualifier de militaire. Mes excuses aux générales ici réunies.
La séance sera ainsi amputée par les deux bouts, car il y aura normalement un vote à la Chambre. La sonnerie se fera probablement entendre dans environ une heure. Je demande le consentement unanime pour que nous puissions continuer de siéger pendant 15 minutes après le début de la sonnerie d'une demi-heure. Ainsi, nous n'abuserons pas plus qu'il ne le faut absolument du temps des témoins.
Ai‑je votre consentement pour poursuivre la séance pendant 15 minutes après le début de la sonnerie?
Des voix: D'accord.
Le président: Merci, générale Allen, générale Carignan, générale Bourgon et générale Brodie, de l'aide que vous nous apportez pour réaliser l'étude au programme. Elle porte sur le recrutement et le maintien en poste. Je sais que vous avez toutes beaucoup de choses à dire au Comité.
Si j'ai bien compris, la générale Allen fera une déclaration liminaire, après quoi nous passerons aux questions.
J'invite donc la générale Allen à faire sa déclaration.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie de m'avoir invitée ici aujourd'hui pour discuter de certains des défis auxquels font face les Forces armées canadiennes, en ce qui concerne le recrutement et la rétention, et de nos plans pour les relever.
Le chef d'état-major de la défense, le CEMD, aurait aimé être présent. Cependant, il a été appelé à l'étranger pour des réunions avec nos alliés concernant les efforts de collaboration pour soutenir l'Ukraine.
[Français]
Les deux dernières années ont été difficiles pour les Forces armées canadiennes.
[Traduction]
Nous avons travaillé dur pour transformer notre culture institutionnelle, pour faire en sorte que tous ceux qui portent l'uniforme disposent d'un lieu de travail où ils se sentent psychologiquement en sécurité, valorisés, capables d'être authentiques et de contribuer au mieux de leurs capacités.
Tout cela s'est déroulé dans le contexte d'un environnement sécuritaire mondial plus volatil et plus dangereux qu'il ne l'a été depuis des générations. La guerre actuelle en Ukraine est au centre des préoccupations, mais elle n'est que la manifestation la plus visible d'une lutte entre la démocratie libérale et l'autocratie qui existe depuis un certain temps.
Pendant ce temps, l'extrémisme, les conflits culturels et la polarisation remettent en question nos institutions démocratiques.
Le changement climatique et les catastrophes naturelles qui en découlent alimentent l'instabilité et menacent les personnes et les propriétés partout, y compris chez nous.
En fait, les opérations nationales à cet égard sont devenues une charge importante pour la capacité opérationnelle des FAC, au point d'affecter leur capacité à accomplir d'autres missions essentielles.
[Français]
Nous avons toujours été prêts à appuyer les interventions civiles en cas de catastrophe et en mesure de le faire, mais, ces dernières années, les ressources que nous avons dû vouer à ces interventions ont augmenté de manière exponentielle.
Soyons clairs: entre 2014 et 2019, les FAC ont consacré exponentiellement plus de personnel et de temps aux interventions nationales qu'au cours des cinq années précédentes.
[Traduction]
Le Canada a besoin de forces armées solides, maintenant plus que jamais. Et nous nous engageons à être toujours là pour les Canadiens. Mais la concurrence intense du secteur privé pour attirer les meilleurs éléments, les plus brillants, en particulier dans de nombreux métiers spécialisés et les restrictions sanitaires imposées par des directives de la santé publique nécessaires, mais contraignantes ont eu un impact sur nos efforts de recrutement.
Le revers de la médaille, bien sûr, est la rétention. Un élément important de la rétention est ce que nous appelons la « qualité du service » dont bénéficient nos membres. Cela comprend le fait de travailler dans un endroit caractérisé par le respect et la camaraderie, doté d’infrastructures modernes et d'équipements de pointe, et d'avoir un but, incluant des possibilités de déploiement significatives dans le monde entier.
Les membres des FAC sont également confrontés aux mêmes défis de la vie quotidienne que tous les autres Canadiens, défis qui sont dans bien des cas exacerbés par la nature unique de leur travail.
[Français]
Nous savons tous que le coût de la vie monte en flèche. Trouver un logement abordable est un défi, et les membres des FAC doivent régulièrement plier bagage et déménager à l'autre bout du pays. C'est difficile pour eux, pour leurs conjoints et partenaires, ainsi que pour leurs enfants, qui doivent quitter leurs écoles et leurs amis. Quand nous tentons de convaincre de jeunes Canadiens talentueux d'envisager une carrière dans les Forces canadiennes, évidemment, tous ces bouleversements ne sont évidemment pas très vendeurs.
[Traduction]
La résolution de ce problème est une priorité pour les FAC. C'est une priorité personnelle pour le CEMD.
Nous avons donc lancé un ambitieux programme de reconstitution, un programme qui jette les bases des FAC de l'avenir. La première ligne d'effort dans ce programme, notre première priorité, ce sont nos gens. Il faut faire en sorte qu'une carrière dans les FAC soit attrayante pour tous les Canadiens.
Le monde est plus dangereux aujourd'hui qu'il ne l'a été depuis longtemps, et notre nation est de plus en plus menacée. Le Canada a plus que jamais besoin de ses forces armées, et s'assurer que nous avons une armée viable et pertinente est un impératif national.
Il nous incombe à tous, y compris à nos représentants dûment élus à tous les niveaux d'un océan à l'autre, de veiller à ce que les Canadiens connaissent les possibilités de carrière et les opportunités offertes par les FAC. Nous ne pouvons pas y arriver seuls.
Nous reconstruisons les FAC pour qu'elles soient meilleures, plus fortes et davantage tournées vers l'avenir. Plus diversifiées, plus résilientes, plus inclusives et plus pertinentes pour les Canadiens.
Je vais m'arrêter là, monsieur le président. Nous avons toutes hâte de répondre à vos questions.
Merci.
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Merci. C'est une très bonne question.
Ce qui fait la force des deux programmes du Collège militaire royal, celui de Saint-Jean et celui de Kingston, ce sont leurs quatre piliers. Il y a évidemment un diplôme universitaire. Il y a le bilinguisme. Pour obtenir leur diplôme, les élèves-officiers doivent atteindre un certain niveau de compétence dans leur langue seconde. Il y a aussi la condition physique et le perfectionnement professionnel.
Sur le plan des études et du perfectionnement professionnel, lorsqu'ils obtiennent leur diplôme d'officier dans les Forces armées canadiennes, les élèves ont une formation plus complète. Par ailleurs, d'autres élèves-officiers, une fois qu'ils ont obtenu leur diplôme d'une université civile, rattrapent les élèves du Collège militaire. Il leur faut un peu plus de temps. Les quatre piliers du programme d'études du Collège militaire royal constituent un véritable atout.
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Je vous remercie de votre accueil, monsieur le président.
Je salue également les témoins et les remercie pour tout le travail qu'elles font au sein des Forces armées canadiennes.
Ma question s'adressera à la lieutenante-générale Allen.
Madame Allen, j'aimerais parler de la rétention du personnel. Vous avez dit qu'on avait besoin de forces armées fortes, compte tenu des défis auxquels elles sont confrontées, et vous avez raison. Cette force, ce sont les hommes et les femmes qui les composent.
Compte tenu des défis en matière de recrutement et de rétention, comment vous attaquez-vous — excusez mon expression — à la question de la conciliation travail-famille, qui est importante non seulement pour les femmes qui s'enrôlent, mais aussi pour les hommes, maintenant?
Vous avez déjà parlé de la question du logement et des mutations, qui causent des problèmes pour les membres des forces et leurs familles. Si on agissait maintenant pour tenter de corriger ce problème, cela n'aurait-il pas un effet de levier important?
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Je vous remercie de votre excellente question.
Nous avons une excellente initiative en cours; elle s'intitule « Canada sans faille ». Les Forces armées canadiennes travaillent avec toutes les provinces et les territoires en se penchant sur trois sujets, trois thèmes: le soutien aux familles quant aux possibilités d'emploi du conjoint, l'éducation des enfants et l'aspect médical.
Comme vous l'avez dit, l'équilibre entre le travail et la famille est extrêmement important. Ces trois groupes de travail se concentrent sur l'accès des enfants aux garderies durant la journée et sur l'école. Nous essayons de développer ces quelques mesures avec les provinces et les territoires. Ces mesures ont un grand effet sur le terrain pour aider à la rétention.
Presque 50 % de nos membres militaires ont des enfants ou des personnes à charge. Nous savons que l'accès aux services de garde est difficile. Au moyen de l'initiative Canada sans faille, nous essayons de travailler avec les provinces pour augmenter la capacité sur nos bases. La Défense nationale fournit aussi des efforts; en ce moment, notre mandat ne précise pas que nous devons offrir un service de garde pour les enfants, sauf des...
Merci à tous les témoins d'être parmi nous, et merci d'être au service de notre pays, bien sûr.
Cette semaine, il a été question d'un rapport sur l'extrémisme et le racisme dans l'armée. À propos de l'inclusion, des efforts de recrutement et des moyens d'attirer des candidats, on peut dire que cela influence lourdement la perception des possibilités de carrière et du traitement auquel on peut s'attendre. Et bien sûr, notamment pour les femmes, les inconduites sexuelles dans l'armée influencent aussi les perceptions. Cela préoccupe bien des femmes qui sont déjà dans l'armée ou qui songent à y entrer.
L'un des points clés du rapport? Sur une période de 20 ans, 250 recommandations ont été soumises au gouvernement sans qu'il n'y ait jamais été donné suite. On rappelle les rapports Deschamps et Fish.
Selon votre point de vue — et je sais qu'il en a été question dans le rapport de Condition féminine Canada... Le SNEFC a été informé que la sécurité des femmes constituait un gros problème dans la chaîne de commandement, qu'on tentait de garder la chose dans la chaîne de commandement. Nous avons entendu parler du problème il y a environ un an.
Quels changements ont été apportés depuis? Il faut que nous arrêtions de parler de rapports et de rapports sur des rapports et qu'il se fasse un travail concret.
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À ceux d'entre vous qui ont vu l'annonce — je crois que la l'a faite lundi —, je dirai que nous sommes très reconnaissants du travail qui a été fait par le Groupe consultatif du ministère sur le racisme. Il a cerné les facteurs, je dirais, les réalités vécues par les personnes victimes de racisme et celles qui lui ont dit: « Vous avez l'information. Vous devez maintenant agir. » C'est bien notre avis.
Les expériences qui nous ont été relatées, ce que les groupes consultatifs nous ont dit, eux qui nous aident à cerner les problèmes précis, et les nombreuses recommandations formulées auparavant, tout cela nous incite à agir. Nous avons déjà entrepris un certain nombre d'initiatives pour régler certains des problèmes qui se posent.
Je dirais que c'est un défi auquel nous ne pouvons pas nous soustraire, et nous avons de nombreux rapports. La réalité, c'est que nous devons nous assurer que les activités et les suites données aux diverses recommandations aboutissent à des résultats cohérents. Il arrive que des recommandations soient des variantes d'autres recommandations formulées dans différents rapports, et nous devons les regrouper pour obtenir les résultats que nous recherchons et trouver la meilleure méthode.
Des choses très simples comme les entrevues de départ, les programmes de mentorat et l'adoption d'une approche de sélection fondée sur la personnalité sont des moyens déjà appliqués dans les Forces armées canadiennes, et nous sommes absolument convaincus que le travail accompli par le groupe a été magnifique parce qu'il nous a rappelé tout cela.
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Je peux répondre à cette question.
Lorsque la vaccination est devenue obligatoire pour entrer dans les Forces canadiennes et y servir, nous avons entrepris de faire vacciner nos gens ou de faire remplir par chacun une attestation de statut vaccinal. Sauf erreur, 1 300 personnes en tout ont demandé une exemption pour des motifs d'ordre physique, médical ou religieux. Ils ont donc demandé à ne pas se faire vacciner. À ce jour, selon les chiffres les plus récents que je possède, 158 demandes ont été approuvées, 980 ont été rejetées, et il reste encore environ 160 dossiers à étudier. Ce sont les chiffres sur ces approbations.
Ensuite, des mesures administratives s'appliquent à ceux qui ne veulent pas se faire vacciner. S'ils veulent changer d'idée et se faire vacciner, tant mieux. Sinon, il y aura un examen administratif qui mènera vraisemblablement au renvoi.
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Merci beaucoup, vice-cheffe.
C'est une excellente question, monsieur le président. Un examen est en cours en vue de moderniser l'application du principe de l'universalité du service dans l'ensemble des FAC. Le nouveau processus que nous sommes en train d'élaborer sera testé scientifiquement, en fonction de tâches génériques approuvées qui sont exigées de tous les membres des FAC, que ce soit dans l'armée, l'aviation ou la marine. Ces tâches comprennent la mise en place d'un abri temporaire, l'exécution de tâches de sentinelle, l'administration des premiers soins et de la RCR, ainsi que l'entretien et l'utilisation d'une arme militaire. Au total, environ 22 de ces tâches ont été jugées essentielles pour le travail de base des soldats. Ces tâches ont été classées d'après leurs exigences physiques, mais aussi leurs exigences sur le plan cognitif. Elles feront évidemment l'objet d'une analyse comparative entre les sexes plus.
Ces tâches constitueront le fondement de notre nouvelle norme opérationnelle minimale, et elles seront clairement définies et mesurables. Au bout du compte, la réalité, c'est que tous les membres des FAC doivent être déployables et pouvoir accomplir, comme je l'ai dit, une vaste gamme de tâches en tant que soldats, peu importe leur profession.
Ces normes opérationnelles minimales garantiront notre efficacité opérationnelle et nous permettront de disposer d'une force capable de fournir rapidement un soutien en cas d'urgence partout au Canada et dans le cadre d'opérations internationales.
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Dans le cadre de l'approche de l'équipe de modernisation du recrutement, nous examinons très précisément la publicité ciblée, le marketing et les méthodes d'attraction, ainsi que l'établissement de partenariats dans les collectivités à tous les niveaux de la société canadienne pour accroître la sensibilisation.
Nous mettons particulièrement l'accent sur la sensibilisation générale, les programmes de recrutement de femmes, les programmes d'études payées et nos professions prioritaires. Ces professions sont le plus souvent de la catégorie STIM. Dans ce domaine, nous avons du mal à recruter assez de candidats. Il y a aussi la sensibilisation des Autochtones et l'information sur la Force de réserve.
Nous cherchons à établir des partenariats avec les diverses associations professionnelles. Nous tirons parti de notre plateforme sur le site forces.ca pour proposer un guichet unique qui dispense de l'information sur les Forces canadiennes et la bonne centaine de groupes professionnels présents chez nous et pour lesquels nous recrutons constamment. Nous utilisons ces programmes de publicité ciblée en partenariat avec le SMA des affaires publiques.
Nous accordons la priorité à l'étude des dossiers des femmes et des dossiers d'équité en matière d'emploi. Nous intégrons plus de diversité dans nos équipes de recrutement de première ligne. Nous travaillons en partenariat avec divers programmes, comme les programmes de sport des FAC.
Nous concluons des contrats avec des organisations comme Compétences Canada, Build a Dream, les salons de l'emploi fédéraux en matière de sécurité et de renseignement, et des organisations qui se concentrent sur les activités visant à attirer des candidats, en particulier pour ce qui est des femmes dans des collectivités caractérisées par la diversité.
Nous sommes sur le point d'entreprendre une passionnante...
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Merci, monsieur le président.
Quelle importance accorde-t-on à la langue française, tant au stade du recrutement qu'en cours de carrière, au sein des forces armées?
Plusieurs nous ont indiqué, à tort ou à raison, mais probablement avec raison, que la langue française serait plutôt une langue de seconde zone, notamment dans le cadre de la formation. Par ailleurs, lorsqu'on mute quelqu'un, souvent, on l'envoie dans un secteur plus anglophone, où les services dont vous parliez sont difficiles à recevoir en français, tant pour le militaire que pour sa famille.
Êtes-vous prêts à accorder une plus grande place à la langue française au sein des forces?
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Merci, monsieur le président. Je vous remercie de me donner l'occasion d'intervenir.
Je remercie les témoins de comparaître aujourd'hui.
Comme vous le savez, le rôle du Canada dans le monde est fidèle au modèle de « la paix armée ». Au cours des dernières années, la difficulté a consisté à obtenir des investissements suffisants pour l'appareil militaire. Nous discutons du maintien des effectifs en poste. L'actif le plus important pour l'armée, ce sont ses effectifs.
Sean Maloney, du Collège militaire royal du Canada, a dit qu'il fallait maintenir cette position si nous voulions préserver notre crédibilité aux yeux de nos possibles ennemis et de nos alliés.
Au cas où vous ne le sauriez pas, je suis, dans le cabinet fantôme, le pendant du ministre des Affaires du Nord, chargé de la souveraineté dans l'Arctique et du développement économique dans le Nord. Je vais donc poser mes questions sous cet angle: l'Arctique et le Nord.
Tous les Canadiens se préoccupent du fait que nous devons avoir une présence suffisante dans le Nord. Mais les habitants du Nord et de l'Arctique s'inquiètent vivement de la faiblesse de la présence militaire là‑haut.
J'ai quelques questions à vous poser. Quel est l'effectif militaire stationné en permanence dans le Nord? Je définis le Nord comme la région arctique du Canada.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier les témoins de leur présence, de leurs témoignages d'experts et des services qu'ils rendent à notre pays. En passant, générale Bourgon, je suis très heureux de vous revoir. Je vous ai côtoyée un certain temps lorsque vous étiez à Cole Harbour.
La semaine dernière ou au début de cette semaine, un témoin nous a dit que le recrutement était lent et inefficace. La générale Allen vient de dire que la concurrence est intense. Quelqu'un d'autre a parlé l'autre jour des efforts de marketing nécessaires au recrutement. Sauf erreur, la générale Brodie en a aussi parlé.
Tout cela me tourne en rond dans la tête, puis je pense à l'universalité du service et à une observation qui a été faite à ce sujet. C'est la générale Bourgon, je crois, qui a dit que nous devons avoir une force déployable. Je pense à la modernité... C'est peut-être la générale Whitecross qui a dit que la guerre d'hier est différente de celle d'aujourd'hui.
Je reviens à une question qui a déjà été posée. L'universalité du service est-elle absolument nécessaire lorsque des effectifs sont formés dans le domaine de la cybernétique et que nous devons faire concurrence au secteur privé pour attirer ces éléments brillants dans les FAC? Devons-nous insister pour qu'ils soient déployables s'il est possible qu'ils passent la majeure partie de leur carrière devant un écran d'ordinateur?
Encore une fois, je pense aux observations formulées lundi et aujourd'hui. J'essaie de revenir au point de départ: nous faut‑il repenser le recrutement et en moderniser les méthodes, en faisant des compromis et en tenant compte de tous les points que je viens d'évoquer?
J'ajouterai que nous avons un partenariat de longue date avec Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada afin d'explorer les possibilités à l'égard du profil des candidats qui se présentent avec des compétences militaires acquises à l'étranger ou, de façon plus générale, avec un plus large éventail de possibilités d'intégration. Ce que nous avons constaté par le passé, c'est que, sur le simple plan du nombre, la proposition ne s'est pas avérée assez intéressante pour que nous lui reconnaissions un niveau de priorité assez élevé pour justifier les modifications nécessaires dans les politiques et les dispositions réglementaires et législatives.
Nous avons fait de très bonnes percées en ce qui concerne l'équité en matière d'emploi et le recrutement axé sur la diversité dans de nombreux secteurs, mais c'est là une option, je dirais, puisque nous abordons la mobilisation avec une mentalité moderne: rien n'est exclu et nous voulons progresser sur ces fronts, qu'il s'agisse des efforts immédiats de stabilisation, des efforts de modernisation à court et à moyen terme ou des efforts en vue d'une vraie transformation.
Merci, générales, d'être parmi nous, et merci beaucoup d'être au service de notre pays.
J'ai été intrigué, générale Allen, par une réflexion que vous avez faite en réponse à une question posée plus tôt par M. Fast au sujet des 980 personnes dont la demande d'exemption à l'obligation de vaccination contre la COVID‑19 a été rejetée, qui refusent de se soumettre à cette obligation, à ce que vous considérez comme la ligne de parti, en quelque sorte: lorsque l'obligation vaccinale tombera, car elle tombera, les forces armées pourraient-elles toujours exiger la vaccination? Cela m'inquiète un peu. Y aura‑t‑il une incidence sur la capacité de recrutement?
J'ai posé cette question à la générale à la retraite Whitecross lundi, et c'est à vous que je la pose maintenant, générale Allen. Vous n'êtes pas à la retraite, mais vous avez un rôle précis dans le recrutement et le maintien en poste des effectifs. Dans un monde idéal, si vous aviez un ou deux problèmes qu'il faut régler dans les Forces armées canadiennes, selon vous, pour pouvoir recruter des effectifs et les garder en poste, qu'est‑ce qui vous viendrait à l'esprit, à la lumière de votre expérience? Je suis tout à fait d'accord si vos collaboratrices veulent répondre, au cas où un détail vous échapperait.
C'est un monde idéal et vous êtes aux commandes: que faites-vous?
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Je dirai que la composition de la main-d'œuvre nécessaire varie selon le type d'activité.
Dans un peloton d'infanterie, il y a surtout du personnel militaire. S'il s'agit de sécurité, de renseignement et de programmes de cet ordre, il y a à la fois des fonctionnaires spécialisés, du personnel ayant les compétences pertinentes et des militaires, comme des soldats, des marins, des aviateurs. Divers éléments se combinent.
Dans certains milieux de travail, il faut investir lourdement dans le personnel des FAC. Dans d'autres milieux, il faut faire appel à bien des types d'employés. Bien que, comme vous le dites, tous ceux qui travaillent dans le domaine du renseignement, par exemple, ne soient pas tous constamment en déploiement, il faut que les militaires qui font partie de l'organisation soient en mesure d'exécuter les fonctions militaires minimales requises, mais il est vrai qu'il y a une certaine diversité.
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Merci, monsieur le président. Je vais partager mon temps de parole avec Mme O'Connell.
Tout d'abord, générale, je vous remercie d'être parmi nous pour répondre à nos questions, et merci de votre excellent témoignage.
L'une de mes seules questions est probablement celle‑ci: pensez-vous que les FAC en font assez à l'heure actuelle pour recruter des candidats représentatifs d'une population diversifiée? Quels sont les programmes en place? Que pourrait‑on faire de plus?
Avez-vous le droit de nous dire si, à votre avis, nous devrions ouvrir la porte aux résidents permanents? Vous en avez déjà dit un mot, mais quelle est votre opinion? Cela serait‑il bénéfique ou y a‑t‑il des sujets d'inquiétude qui empêchent d'admettre dans les rangs des résidents permanents?
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Faut‑il assurer dans les Forces canadiennes une meilleure représentation de notre population? Il le faut. Nous devons le faire mieux qu'à l'heure actuelle.
Nous devons appliquer certains des programmes ciblés dont la générale Brodie a parlé, faire de la sensibilisation et susciter l'intérêt de certains éléments de la société canadienne que nous souhaitons attirer dans les Forces armées canadiennes afin que celles‑ci soient plus représentatives de la population canadienne. Le travail de l'équipe de la générale Brodie fait partie de ces efforts, qu'il s'agisse de programmes à l'intention des jeunes Autochtones, des programmes de sensibilisation ou encore du travail auprès des collectivités des quatre coins du Canada. Nous devons nous occuper de la question.
Quant à l'admission dans les Forces armées canadiennes, il est vrai que la citoyenneté canadienne est l'une des exigences prévues par la loi, mais il nous faut aussi faire appel à du personnel dont nous avons besoin et qui peut travailler en ayant une cote de sécurité. Tous ceux qui s'enrôlent sont soumis à une vérification de la fiabilité. Il leur faut donc des antécédents vérifiables. C'est surtout une question d'efficience et d'efficacité. Avons-nous les liens nécessaires, la capacité de vérifier leurs antécédents?
Quand il s'agit d'un jeune de 17 ans, c'est très simple, car ses antécédents sont assez faciles à vérifier. C'est un peu plus complexe avec un candidat de 30 ans qui n'est pas au Canada depuis plus de, disons, trois ans, car on n'a pas toujours le temps de faire une vérification plus complexe. Cela ne veut pas dire qu'il y a des obstacles insurmontables pour celui qui devient citoyen, mais il faut prendre en considération un certain nombre de facteurs. Ce n'est pas une simple question d'admission.
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Merci, madame Lambropoulos, de partager votre temps de parole avec moi. Merci, générales, d'être là.
Ma question porte également sur la vaccination. On trouve sur le site Web du CMR une liste de choses que les recrues doivent apporter, et l'une d'elles est en fait leur carnet de vaccination. Le CMR exige la vaccination contre la rougeole, les oreillons et le tétanos. Il faut présenter son statut vaccinal pour participer à des programmes d'études au Canada.
À ce sujet, on peut lire: « Les Forces canadiennes administrent des vaccins courants, comme le vaccin antitétanique, ainsi que d'autres vaccins, qui protègent contre des maladies auxquelles vous pouvez être exposé durant une mission. »
Les Forces armées canadiennes ont-elles l'intention de ne plus exiger la protection de leurs membres contre des maladies comme la rougeole, les oreillons et le paludisme s'ils devaient se rendre à l'étranger, ou s'agit‑il d'une mesure purement politique, comme les conservateurs l'ont laissé entendre?
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Merci, madame Mathyssen.
Voilà qui met fin à la séance.
Au nom du Comité, je tiens à remercier chacune d'entre vous pour l'excellence de vos exposés, générale Allen, générale Bourgon, générale Carignan et générale Brodie. Vous nous avez grandement aidés dans notre étude.
Avant de conclure, deux choses.
Nous allons entamer l'étude sur l'aide aux autorités civiles lundi. Nous avons des témoins qui peuvent comparaître lundi, et il nous faut les listes de témoins des partis d'ici vendredi.
Le général Eyre ne peut pas se libérer. Nous allons donc devoir laisser l'étude sur le recrutement et le maintien en poste parmi les dossiers actifs pendant encore un certain temps. Et nous faisons des pieds et des mains pour rédiger des projets de rapport sur l'analyse des menaces.
Nous gardons quelques questions en suspens. Je vous suis reconnaissant de votre collaboration, chers collègues.
La séance est levée. Encore une fois, merci à tous.