Nous poursuivons notre étude de la question du logement, qui découle de la motion adoptée le 19 octobre, sur le manque de logements disponibles sur les bases ou à proximité pour les membres des Forces armées canadiennes et leurs familles et les défis auxquels ils font face lorsqu'ils ont à se déplacer à travers le pays.
Je souhaite la bienvenue aux témoins.
Commençons par le sergent à la retraite Christopher Banks.
Bon retour au Comité, monsieur. Vous avez cinq minutes.
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Merci, et merci de m'accueillir de nouveau.
Je m'appelle Christopher Banks. J'ai pris ma retraite en 2019 après 20 ans comme sergent et quartier-maître dans la Réserve de l'armée de terre.
Au cours de ma carrière, j'ai eu de nombreuses occasions qui m'ont amené dans des bases et des centres d'instruction partout au pays. J'ai eu la chance de faire la connaissance de nombreux membres des forces armées et de la collectivité des anciens combattants.
Les défis auxquels les militaires sont confrontés ne datent pas d'hier. J'entends parler de cet enjeu depuis que j'étais jeune soldat. Je me souviens d'avoir vu, du temps que j'étais soldat, la démolition des logements familiaux à Toronto. Aujourd'hui, il n'y a rien pour Toronto. Toronto n'est pas seule dans cette situation.
Dans d'autres villes où les soldats sont souvent affectés, le logement est soit privatisé, comme à Vancouver, soit insuffisant, comme à Ottawa, qui ne compte que 145 logements. Pour mettre le sel sur la plaie, cette année, le gouvernement a éliminé l'indemnité différentielle de vie chère qui devait aider les militaires vivant dans les régions où la vie est chère. Cela a été déguisé en augmentation de salaire, qui ne couvrait pas la perte de l'indemnité, au détriment de nombreux militaires qui ont perdu un revenu avec une prestation provisoire toujours en préparation.
C'est un facteur important du problème de recrutement et de maintien en poste auquel font face les Forces armées canadiennes.
Debbie Lowther, présidente-directrice générale des Veterans Emergency Transition Services, a témoigné devant le comité des anciens combattants le 31 octobre dernier que son organisation a aidé et aide toujours les membres actifs qui vivent dans leur voiture en raison du coût de la vie dans leur lieu d'affectation. J'incite le Comité à inclure son témoignage dans son étude et à l'inviter à témoigner en personne.
Étant donné les nombreux besoins de logement dans les grandes régions métropolitaines, je demanderais au Comité de se pencher sur la possibilité de transformer les immeubles de bureaux du gouvernement fédéral dans les centres urbains, que le télétravail a rendus superflus, en logements familiaux et en casernes de type appartement pour les logements militaires.
La situation n'est pas plus reluisante sur les bases non plus. Pour certains militaires, les listes d'attente pour les logements familiaux peuvent être plus longues que leur affectation. Les casernes ne sont pas toujours disponibles ni une option si le militaire a une famille. Vivre à l'extérieur de la base dans les marchés immobilier et locatif d'aujourd'hui crée un stress économique pour le militaire et sa famille.
Les militaires ont soulevé les problèmes de corruption et d'apathie chez les entrepreneurs en maintenance. Les familles ont l'impression de se faire exploiter honteusement lorsqu'elles font des demandes. Bon nombre des logements familiaux sont vieux et manquent d'isolation, de chauffage et de câblage modernes et sont tout simplement en fin de vie. Des logements sont condamnés ou en attente de réparations ou de démolition pendant que des familles attendent.
Pour les familles, les défis sont toujours là, sans la moindre perspective de carrière pour les conjoints et avec des emplois limités pour ceux qui se laissent séduire par le travail à temps partiel. L'éducation risque de n'avoir rien d'exceptionnel, selon l'affectation. Pour ceux qui ont des personnes à charge ayant des besoins spéciaux, une affectation peut constituer un danger. Pour les soins de santé, la plupart des bases n'ont pas de vrai hôpital. À l'extérieur de la base, la pénurie de médecins est la même que partout ailleurs au pays.
J'incite par ailleurs le Comité à inclure les casernes dans son étude. Les casernes sont aux prises avec les mêmes problèmes: il n'y en a pas assez et bon nombre sont en piètre état. On nous promet, depuis plus de 30 ans, d'en construire de nouvelles pour remédier aux pénuries sur les bases.
Veuillez considérer non seulement des casernes qui sont des logements à temps plein, mais aussi des casernes transitoires qui sont utilisées pour les cours ou les missions, en particulier par les réservistes pendant les périodes estivales d'entraînement et les phases de prédéploiement opérationnel. Trop souvent, les réservistes qui arrivent en masse à une base ou à un centre d'instruction pour des mois d'entraînement se font dire qu'il n'y a pas assez de chambres disponibles. Ils crèvent de chaleur tout l'été ou de froid tout l'hiver dans une tente.
Ce dont le Canada a besoin — pas seulement aujourd'hui, mais depuis des décennies —, c'est une augmentation du nombre de maisons et d'appartements construits par le gouvernement fédéral sur les bases, comme lorsque les soldats sont rentrés au pays après la Seconde Guerre mondiale.
Il n'a pas besoin de plus de privatisation qui ne fait qu'exacerber le problème. Chaque fois que les forces armées externalisent ou privatisent un service, la qualité diminue. Seul le coût augmente.
En conclusion, j'aimerais exprimer la douleur ressentie par les Canadiens qui composent nos forces armées. On l'a dit, cela fait partie des problèmes de recrutement et de maintien en poste des FAC. Beaucoup ont abandonné. Beaucoup trop ont dû choisir entre une famille en santé et stable et une carrière. Tant de personnes se demandent pourquoi elles devraient rester dans les FAC dans ces conditions.
Ce n'est là qu'un des nombreux graves problèmes qui accablent nos militaires actifs. Les militaires et les anciens combattants ne croient pas que les choses vont changer. En voyant comment la situation est gérée en haut lieu, beaucoup ont perdu confiance dans le système qu'ils défendent.
Merci.
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Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs.
Je vous remercie de m'avoir invitée à comparaître devant vous aujourd'hui pour vous parler de certaines recherches auxquelles j'ai participé.
Je me présente devant le Comité en tant que doctorante à la Queen's University et membre du Families Matter Research Group, dirigé par Heidi Cramm, de Queen's.
Ma recherche doctorale a porté sur une meilleure compréhension du vécu scolaire des adolescents qui vivent dans les familles militaires canadiennes, et dont les fréquents déménagements leur font vivre une transition constante d'une école à l'autre et d'un système d'éducation à l'autre. Je suis une civile sans expérience militaire, mais je suis issue d'une famille militaire canadienne et j'ai une expérience directe de ce que c'est que d'être étudiante dans un milieu militaire. Je suis par ailleurs titulaire d'un brevet d'enseignante de l'Ontario depuis 2015.
Je suis là aujourd'hui pour vous sensibiliser à l'incidence que peuvent avoir les réinstallations fréquentes sur les expériences éducatives des enfants et des jeunes de familles de militaires. À ce jour, la base de connaissances a été largement éclairée par les recherches américaines et saisit souvent les perspectives des parents et des éducateurs.
D'après les recherches disponibles, nous savons que les familles de militaires déménagent trois fois plus souvent que les familles de civils. Compte tenu de la fréquence des réinstallations que les familles de militaires peuvent vivre, on a découvert aux États-Unis que les enfants et les jeunes de milieux militaires peuvent fréquenter jusqu'à neuf écoles avant d'obtenir leur diplôme.
Sur le plan social, la réinstallation oblige les jeunes de milieux militaires à laisser derrière eux de vieux réseaux de pairs et à se forger de nouvelles amitiés. Cela peut être particulièrement difficile pour les adolescents, étant donné le rôle important que jouent les réseaux de pairs dans leur développement. Comme les réinstallations ne coïncident pas toujours avec la fin de l'année scolaire, la participation aux activités parascolaires peut également être mise à risque pour les élèves de milieux militaires. Encore une fois, selon le moment où une réinstallation a lieu, les essais ou les inscriptions à des clubs et à des activités sportives à l'échelle de l'école ou de la collectivité peuvent avoir déjà eu lieu, ce qui a d'autres répercussions sociales.
Sur le plan scolaire, les élèves de milieux militaires peuvent éprouver des difficultés, découlant des lacunes ou des redondances dans les programmes d'études, en particulier s'ils déménagent dans des secteurs géographiques où les normes et les exigences ne sont plus les mêmes. Compte tenu des différences de normes et d'exigences d'un réseau d'éducation à l'autre, il peut y avoir des conséquences sur l'entrée à l'école pour les élèves et les possibilités d'études postsecondaires pour les étudiants provenant de milieux militaires.
Pour la clientèle de milieux militaires ayant des besoins spéciaux, les problèmes dont j'ai parlé peuvent s'aggraver et s'ajouter aux défis et aux facteurs de stress auxquels les familles de militaires font face lorsqu'elles tentent d'accéder aux services de soins de santé et de les rétablir après une réinstallation. La plupart des Canadiens ignorent qu'il n'existe pas de système de soins de santé spécialisé qui offre des services aux familles de militaires. Ainsi, les familles de militaires ont accès à des services financés par l'État et peuvent être inscrites sur une liste d'attente pendant deux ou trois ans. Cependant, les familles de militaires devront peut-être déménager ailleurs avant d'avoir accès aux services, ce qui relance le processus depuis le début.
Compte tenu des différences qui existent entre les systèmes d'éducation spécialisée, comme les critères d'admissibilité, les services offerts et les méthodes de prestation, les réinstallations et les transitions scolaires pour les jeunes de milieux militaires qui ont besoin de services d'éducation spécialisée peuvent devenir de plus en plus complexes et difficiles pour les familles de militaires, surtout lorsqu'elles déménagent dans des endroits isolés ou ruraux, où la disponibilité et l'accessibilité des services spécialisés sont parfois limitées.
Il est important de noter que, malgré les recherches disponibles qui portent la plupart du temps sur les défis qui s'offrent aux familles de militaires en période de réinstallation, la recherche a aussi repéré des aspects positifs associés à la réinstallation, comme la possibilité de repartir à zéro, de voyager et d'élargir son réseau de connaissances.
Dans son rapport de 2013 intitulé Sur le front intérieur, l'ombudsman constate que l'éducation des enfants et des jeunes est toujours considérée comme l'une des principales raisons pour quitter les Forces armées canadiennes. Malgré cela, il y a toujours eu un manque de recherche canadienne sur les expériences éducatives des enfants et des jeunes de milieux militaires. De fait, je suis l'une des rares personnes au Canada à mener des recherches sur la question et à essayer de faire prendre conscience d'une population unique dont les besoins et les expériences sont mal compris.
À ce stade critique, où la politique de défense du Canada met l'accent sur le soutien aux familles de militaires et sur l'atténuation des répercussions de leur grande mobilité, il est essentiel, pour l'avenir, d'accroître la capacité de recherche du Canada pour faire en sorte que les futures décisions stratégiques d'appuyer les expériences éducatives des jeunes de milieux militaires soient éclairées par des données canadiennes plutôt que par des données internationales, entre lesquelles il peut exister des différences contextuelles essentielles.
Je vous remercie encore une fois de m'avoir donné cette occasion. J'ai hâte de discuter avec vous aujourd'hui.
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Bonjour. Merci de me recevoir aujourd'hui. C'est un honneur et un privilège que d'être ici.
Je suis épouse de militaire, et je m'efforce de défendre et d'aider mes collègues vivant avec des militaires et les membres de la collectivité de la défense pour la promotion, la connaissance des politiques et l'aide.
Je comprends que la discussion d'aujourd'hui porte sur la crise du logement que nous traversons et la façon précise dont elle atteint la collectivité des FAC. J'ai eu l'occasion unique d'entendre bon nombre des histoires et des difficultés que vivent les familles des FAC pour ce qui est du logement. J'espère pouvoir mettre en lumière certains de ces facteurs aujourd'hui. Vous remarquerez qu'une bonne partie de l'information que je vais vous livrer concerne les unités de logement résidentiel, ou ULR, et je crois que d'autres pourront vous parler d'autres facteurs.
Tout d'abord, le besoin d'ULR sur de nombreuses bases, et surtout celles qui sont situées dans des endroits plus chers, représente un stress extrême pour de nombreuses familles. Compte tenu de la nature particulière de la vie militaire, le climat financier d'une famille peut différer d'une mission à l'autre. Par exemple, certaines provinces ont des exigences supplémentaires en matière de transférabilité de l'emploi pour les professionnels réglementées, comme les infirmières, les conseillers, les éducateurs de la petite enfance ou les travailleurs sociaux. Une conjointe peut être en mesure de travailler efficacement dans une région, mais pas dans l'autre, ce qui a une incidence sur le type de logement qu'une famille peut devoir acquérir. Pour une famille qui demande une ULR et qui compte des enfants et des personnes à charge ayant des besoins médicaux, les soins médicaux peuvent être retardés le temps que la famille ait une adresse légale, d'où la possibilité de répercussions médicales pour la famille et les personnes en quête de soins médicaux continus.
De plus, certaines ULR ont de la moisissure ou une mauvaise ventilation, ce qui peut aggraver l'état de santé des familles ou créer des problèmes de santé pour les familles. Dans certaines bases, il y a une plus grande compassion pour les besoins médicaux, alors que dans d'autres, selon l'expérience d'autres familles des FAC, il y a des barrages à contourner et des obstacles à surmonter. Lorsqu'une famille est inscrite sur la liste pour une ULR, elle y est classée selon le principe du premier arrivé, premier servi, sans égard à sa situation particulière. Certaines familles n'ont pas de besoins médicaux ou n'ont pas besoin de mesures d'adaptation, mais ce n'est pas le cas d'un grand nombre des familles, qui ont indiqué que l'Agence de logement des Forces canadiennes, ou l'ALFC, ne tient pas compte de leurs besoins médicaux ou de leur situation particulière, ou encore qu'elle bloque les soins, d'où la possibilité de nouveaux facteurs de stress ou de fatigue émotionnelle pour la famille.
Dans certaines situations, les familles HORSCAN, celles qui sont affectées à l'étranger, ont une date butoir pour laquelle elles doivent quitter le pays d'origine. Sans logement, une famille serait mise dans une situation très difficile et stressante.
Un autre facteur qui touche la collectivité des FAC est que le militaire est en fait propriétaire de l'ULR. Dans les cas de violence entre partenaires intimes, cela crée une injustice et, je dirais prudemment, un enjeu de droits de la personne. L'ALFC a souvent pour politique de conseiller aux victimes de violence entre partenaires intimes de se retirer et d'aller vivre dans un refuge ou de se trouver un autre logement.
Compte tenu des changements de lieux d'affectation, qui sont communs dans la vie dans les FAC, cela crée une situation problématique, car la conjointe n'a pas nécessairement les moyens financiers de déménager immédiatement, ou, si le couple a des enfants, la capacité de chercher un logement économique. Le public connaît cette politique, ce qui crée un environnement potentiellement dangereux, car les conjoints ont tendance à y penser deux fois avant de quitter une situation de violence parce que le membre est propriétaire de l'ULR, et cela perpétue le cycle de la violence.
On nous a souvent dit que vivre sur une base est un privilège et non un droit. Bien que je reconnaisse tout à fait le privilège de vivre sur une base militaire à prix réduit, je dirais doucement que le logement est l'un des plus grands facteurs de stress pour les familles de militaires. Les familles peuvent avoir de courtes affectations, des enfants à besoins spéciaux ou d'autres complexités qui les empêchent de vivre à l'extérieur de la base moyennant un coût économique plus élevé. À l'heure actuelle, le logement n'est ni équitable ni accessible, et une plus grande accessibilité réduirait les facteurs de stress pour les familles des FAC et leurs membres.
Merci.
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Je ne suis pas certaine de pouvoir bien répondre à cette question.
Nous vivons sur une base militaire depuis deux ans et demi. Je ne connaissais pas la politique. Je suis au courant de la nouvelle indemnité différentielle de vie chère qui vient de changer. Je ne peux parler que de mon expérience. Si ma famille vivait à l'extérieur de la base, en raison du grade de mon mari, nous ne recevrions qu'environ 150 $ par mois.
Malheureusement, nous vivons dans la région de Borden, où une maison de trois chambres à coucher et deux salles de bain se louerait près de 3 800 $, ce qui est nettement plus que ce que nous payons sur la base. C'est davantage une question d'injustice financière.
Je ne sais pas si cela répond à votre question.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier nos témoins d'aujourd'hui pour le travail incroyable qu'ils ont accompli, pour leur service ou pour le travail qu'ils continuent de faire pour les familles et les couples de militaires.
Pouvez-vous nous parler de vos propres expériences et de celles des gens avec qui vous avez parlé ou servi et nous dire s'il y a des trous dans ce que notre comité a examiné?
Jusqu'ici, nous avons étudié le logement, les soins de santé et les garderies. J'ai entendu parler d'éducation aujourd'hui. J'ai entendu deux ou trois autres choses qu'il serait peut-être important d'approfondir. Pouvez-vous nous donner des idées sur des enjeux qui présentent certainement des lacunes et sur lesquels nous n'avons pas beaucoup de recherches qui pourraient nous aider à améliorer la situation des membres et de leurs familles?
C'est une question qui s'adresse à tout le monde, alors je suppose que nous allons commencer par Christopher Banks, puis Mme Hill et Mme Truong.
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J'ai fait la majeure partie de mon entraînement militaire à la BFC Petawawa et au centre d'instruction de Meaford. À mon arrivée à Meaford en 2000, il y avait deux bâtiments — des cabanes et quelques grandes pièces —, mais ils avaient vu des jours meilleurs.
On nous avait alors promis qu'il y aurait des bâtiments neufs. Vingt-trois ans plus tard, il n'y a toujours rien.
À Petawawa pour l'entraînement avant l'Afghanistan, 12 d'entre nous se sont vu attribuer une chambre conçue pour quatre personnes. Ils ont sorti les lits simples et installé des lits superposés, et nous ont dit d'aller chercher des lits portatifs pour les quatre autres.
C'est un problème qui n'a pas beaucoup changé pendant tout le temps que j'ai passé dans l'armée. La situation ne fait qu'empirer, parce que les bâtiments tombent en ruine.
À la dernière réunion du Comité, j'ai entendu qu'on ne construit que pour trois chiffres, au mieux, pour une demande de quatre chiffres. Il faudra 70 ans pour régler le problème, et je ne parle pas des logements neufs qu'il faudra démolir au cours de cette période. Le problème ne sera pas réglé de mon vivant à ce rythme.
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Merci beaucoup de cette question.
Comme je l'ai mentionné dans ma déclaration préliminaire, il faudrait certainement examiner les expériences éducatives des enfants et des adolescents vivant au sein de familles de militaires. C'est un sujet de recherche très peu abordé au Canada et, je le répète, les décideurs ont dû s'appuyer en grande partie sur la recherche américaine, qui est la principale source de données probantes à ce jour.
Pour ce qui est de la recherche en éducation, je pense qu'il serait très intéressant d'étudier quelle incidence peuvent avoir les facteurs liés au mode de vie militaire — déménagements fréquents, absences régulières ou risque de blessures, de maladies ou de décès — sur les expériences éducatives. Il faudrait aussi se pencher sur les parcours éducatifs des enfants et des adolescents qui vivent et déménagent à l'intérieur du Canada par rapport à ceux qui vivent à l'étranger. Il serait particulièrement intéressant de se pencher sur les parcours éducatifs des enfants et des adolescents qui fréquentent les écoles des Forces armées canadiennes à l'étranger et, enfin, sur celles des enfants et des adolescents qui ont des besoins spéciaux. Il s'agit là d'un sous-groupe que nous connaissons encore moins.
Ce sont là quelques pistes générales de recherche qui pourraient être intéressantes.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les trois témoins d'être avec nous aujourd'hui.
Sergent Banks, je vous remercie du service rendu au pays. Je suis enchanté de vous rencontrer.
Au cours de votre allocution et par la suite, vous avez parlé des installations en mauvais état ainsi que des services désuets et peu attrayants qui sont offerts aux membres actifs des forces. Ce n'est manifestement pas attrayant de faire carrière dans les Forces armées canadiennes. La plupart de ces problèmes sont connus, et ils nous sont rapportés, dans la vaste majorité des cas, par d'anciens membres ou des membres inactifs des forces. Ce sont des gens comme vous, des gens que je rencontre dans ma circonscription et qui ont fait carrière dans les forces, qui parlent de ces problèmes. Or, quand on veut consulter les membres actifs des Forces armées canadiennes, on a l'impression que c'est plus difficile. Je crois qu'il existe une obligation de loyauté, qui fait que les membres sont peut-être réticents à s'exprimer ouvertement.
Existe-t-il un mécanisme au sein des Forces armées canadiennes qui permet aux militaires d'exprimer leurs préoccupations et d'être consultés au moment où on prend des décisions qui auront un effet important non seulement sur leur carrière, mais aussi sur leur vie familiale et sur leurs enfants?
Peuvent-ils s'exprimer, ou sont-ils condamnés à évacuer leurs frustrations de manière anonyme sur les médias sociaux, par exemple?
Pensez-vous que la communication est saine, au sein des Forces canadiennes?
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Selon ce que je comprends, il y a encore une certaine résistance pour ce qui est d'accueillir ces commentaires de la part des membres. J'imagine que le changement se fait moins bien, que la communication ne se fait pas et qu'on hésite donc à communiquer les problèmes qu'on vit, ce qui fait que ce sont les gens comme vous, sergent Banks, qui viennent nous en parler.
Madame Hill, vous avez parlé, notamment, des effets de la réinstallation des familles de militaires un peu partout. Peu importe où une famille est réinstallée, c'est un déracinement. Cela demande une adaptation, particulièrement quand il y a des enfants d'âge scolaire.
Dans votre étude, avez-vous tenu compte des facteurs d'ordre linguistique? Je pense, par exemple, aux familles anglophones qui doivent se déplacer au Québec ou, inversement, aux Québécois qui se retrouvent dans un milieu anglophone.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce volet de la vie des militaires qui sont déplacés?
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Merci beaucoup de cette question.
Tout d'abord, je dirais que c'est un sujet qui n'a pas été suffisamment étudié, mais dont les familles nous parlent beaucoup. Cet aspect m'intéresse particulièrement parce qu'il est relié à ma recherche doctorale. Certes, les réinstallations au Québec ont été considérées comme un défi supplémentaire à cause de la langue, mais aussi à cause des différences entre le système d'éducation québécois et celui des autres provinces et territoires.
J'aimerais souligner un point qui a été porté à mon attention dans le cadre de ma recherche, à savoir le choix limité d'écoles offert aux familles à certains endroits. Si une famille souhaite envoyer ses enfants dans une école offrant un programme d'immersion française, par exemple, leurs options peuvent être limitées selon l'endroit où elles se réinstallent.
Bien sûr, la question de la langue a été mentionnée comme une source de préoccupation.
J'aimerais avoir votre avis, madame Truong. Vous avez parlé des défis que doivent relever les conjointes, en particulier lorsqu'elles fuient la violence familiale.
On m'a dit qu'en cas de séparation d'un couple, l'un des partenaires, habituellement la femme, doit rester sur la base avec les enfants ou à proximité. Le conjoint bénéficie de tous les droits. Le membre actif jouit de tous les droits offerts à sa base. Je ne sais pas si vous avez de l'expérience à cet égard, mais pourriez-vous nous en dire davantage sur les droits des conjointes dans cette situation?
La semaine dernière, nous avons entendu des témoignages sur l'état des logements. On a beaucoup parlé de logements dans un état moyen et inférieur à la moyenne. La moyenne est bien entendu une statistique comparative. Les logements pourraient tous se détériorer au même rythme et rester statistiquement dans un état moyen.
Dans le secteur hypothécaire, l'évaluation d'une maison considérée dans un état moyen signifie, en fait, que l'endroit « n'est pas en très bon état ».
Une voix: C'est un début.
M. Pat Kelly: J'aimerais poser une question au sergent Banks et à Mme Truong au sujet de l'état réel d'un logement typique sur une base.
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Certainement. J'ai eu l'occasion d'être épouse sur deux bases.
À Greenwood, nous logions dans une ULR entièrement rénovée. Nous avons été les premiers à y habiter, je crois. C'était un type de logement que j'estime être supérieur à la moyenne.
À Borden, nous vivons dans ce que j'appellerais une ULR de qualité moyenne. Le logement a été rénové au début des années 2010. C'est vivable. Mais, au‑delà des conditions de vie apparentes, nous avons eu des refoulements d'eaux usées, des bris de chaudières, et des problèmes d'eau chaude. Outre la simple fondation de la maison, certains des aspects de la vie sur la base font en sorte que le fonctionnement interne de la maison peut être problématique également.
Je sais qu'à Borden, il y a beaucoup d'ULR non rénovées. Les problèmes y sont de l'ordre de ce dont parlait le sergent Banks, par exemple des morceaux de peinture tombés dans la vaisselle, des affiches d'avertissement, etc. Borden a fait du bon travail pour assainir beaucoup d'ULR, mais il y a encore place à l'amélioration.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci beaucoup à nos témoins.
Sergent Banks, je suis heureux de vous revoir. Bienvenue au Comité.
Je m'intéresse aux familles des militaires. Il est évidemment important de reconnaître que, quand un militaire est en service, sa famille l'est aussi. En fait, à la dernière réunion, j'ai dit que nous avions une dette de gratitude envers les familles des militaires. Les conjoints des militaires soutiennent leurs proches de bien des façons, qu'ils servent ici ou à l'étranger.
Madame Hill, il me semble que vos recherches portent sur les familles de militaires ici au Canada. J'aimerais savoir si vous avez eu l'occasion d'étudier le soutien offert aux militaires et à leurs familles dans d'autres pays.
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Je vous remercie de cette question.
Dans le cadre de mes recherches, je me suis intéressée à la réinstallation et la transition scolaire au Canada. Je précise que certaines des familles à qui j'ai parlé ont effectivement vécu aussi des expériences de réinstallation à l'étranger.
En matière de soutien, certaines personnes ne savent peut-être pas que, quand des militaires et leur famille sont affectés à l'étranger, ils doivent se soumettre à un processus de sélection assez exhaustif à divers égards, dont l'éducation des enfants et des adolescents. On doit s'assurer que leurs enfants auront accès à la même qualité d'éducation que s'ils restaient au Canada. À ma connaissance, les militaires et leur famille ne passent pas par ce processus de sélection lorsqu'ils restent au Canada. Les familles à qui j'ai parlé m'ont dit qu'elles avaient l'impression d'avoir plus de soutien lorsqu'elles vont à l'étranger. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de mesures de soutien au Canada.
Mon étude portait précisément sur la situation au Canada, mais certains enjeux concernant l'expérience à l'étranger ont été soulevés.
Madame Truong, la BFC Shearwater se trouve dans ma circonscription. Nous avons un centre de ressources pour les familles des militaires, et c'est une ressource incroyable pour cette collectivité et les familles de militaires.
Nous avons eu l'occasion de bavarder avec les fonctionnaires, et je vais donc poser la question suivante.
En 2018, nous avons investi de nouveaux fonds pour moderniser le Programme de services aux familles des militaires et offrir un soutien supplémentaire à ces familles.
Vous faites énormément de travail, et on sait ce que vous faites auprès des centres de ressources pour les familles des militaires. Quelle est l'importance des CRFM dans le soutien apporté aux familles de militaires, surtout au moment de la réinstallation?
Madame Hill, vous avez énuméré toute une série d'éléments qui auraient une incidence sur les jeunes, comme aller à l'école et poursuivre leurs études après de multiples réinstallations. Vous avez donné l'exemple d'une personne qui a fréquenté neuf écoles. Je connais quelqu'un qui a fréquenté trois écoles secondaires différentes en trois ans.
Vous avez parlé de clubs, de sports, de laisser les amis derrière soi, et des lacunes dans les programmes d'études. Vous avez aussi dit qu'il y avait des aspects positifs, mais vous avez ensuite parlé d'autre chose. Cela a piqué ma curiosité. Pour quelqu'un qui n'a jamais eu à déménager, j'ai du mal à imaginer ce que pourraient être ces avantages, mis à part le fait de connaître ce grand pays dans lequel nous vivons.
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C'est une excellente question.
À titre de précision, la note au sujet des neuf écoles indiquait que, aux États-Unis, les élèves peuvent fréquenter jusqu'à neuf écoles, et cela peut évidemment être différent.
Quant aux aspects positifs, je peux parler de mon expérience personnelle, puisque j'ai grandi dans une famille militaire. C'était évidemment difficile de devoir déménager, de se faire de nouveaux amis et de changer d'école, mais j'ai eu beaucoup de chance. Jusqu'ici, j'ai rencontré beaucoup de gens extraordinaires avec qui j'ai gardé le contact. Je connais des gens partout dans le monde.
Beaucoup d'adolescents à qui j'ai parlé dans le cadre de mon étude m'ont aussi dit qu'ils étaient fiers de vivre dans une famille militaire malgré ces difficultés.
Je tenais à le souligner, parce que je constate souvent qu'on parle surtout des aspects négatifs ou des difficultés. Il faut dire qu'il y a des aspects positifs...
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Merci, monsieur le président.
Madame Hill, vos propos sont très intéressants.
Je reviens sur le fait que les Forces armées canadiennes doivent être plus attrayantes pour les personnes qui souhaiteraient y faire carrière. Les dossiers que nous avons à traiter pour les vétérans, dans nos circonscriptions, portent toujours sur des problèmes liés à la difficulté d'accéder aux services qui leur sont dus et dont ils ont souvent énormément besoin. Plusieurs des vétérans avec qui j'ai discuté parlent d'abandonner les démarches, parce que le fait d'affronter cette grosse machine bureaucratique est trop décourageant.
Sergent Banks, vous nous dites aujourd'hui que les conditions de vie dans les forces ne sont pas nécessairement beaucoup plus stimulantes.
Selon vous, qu'est-ce qui rend intéressant le fait de faire carrière dans les Forces armées canadiennes pour un jeune qui envisage d'y entrer de nos jours? Reste-t-il quelque chose qui peut être attrayant?
Des entrepreneurs me disent que les nouvelles constructions sur les bases doivent être dotées de thermopompes.
Le problème, c'est que, si c'est une maison qui doit être refaite, il faut faire le câblage, parce qu'elle date de l'époque de la Deuxième Guerre mondiale et qu'elle n'a peut-être que 60 ou 100 ampères de service disponible. Même si on défait tout, il n'y a pas plus de service. Cela ne comprend même pas les bornes de recharge pour les voitures électriques que nous serons obligés d'acheter après 2035.
Le problème ne se limite pas au câblage. Les lignes de distribution n'ont pas la capacité de transporter ce niveau d'énergie. Si toutes les chaudières du quartier sont en activité en hiver et que, quand les gens rentrent chez eux, ils branchent leur voiture et se mettent tous à cuisiner, les transformateurs sautent.
Autrement dit, non seulement nous allons avoir besoin de plus de logements, mais nous allons aussi devoir remplacer les logements existants, de sorte que nous avons non seulement une crise en cours, mais une autre en vue.
L'un d'entre vous sait‑il comment le cycle des nouvelles constructions est priorisé ou même quels bâtiments sont rénovés? Savez-vous comment fonctionne ce cycle?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence aujourd'hui.
Monsieur Banks, j'ai beaucoup aimé vos commentaires sur toute la question des conversions résidentielles. Je crois que vous avez parlé des tours à bureaux s'agissant de donner au gouvernement l'occasion de tirer parti de ses actifs pour fournir des logements.
J'ai été conseiller municipal pendant longtemps au sein de notre société municipale de logement sans but lucratif, et nous avons connu beaucoup des difficultés que les militaires affrontent aujourd'hui. Nous avions de longues listes d'attente. Nous avions un parc de logements construits dans les années 1960 et 1970 et nous avions peu de ressources pour les réparer et en construire d'autres pour accueillir les personnes inscrites sur la liste d'attente.
Il a fallu chercher des moyens et des occasions originaux de fournir de nouveaux logements aux personnes qui en avaient besoin. Nous avons entre autres été obligés, parce que nous n'avions pas l'aide des autres paliers de gouvernement à l'époque, d'utiliser nos avoirs fonciers comme levier de fonds propres pour fournir des logements aux gens.
Vous en avez tiré parti, mais vous avez également été très clair au sujet de la non-privatisation. Pourriez-vous nous donner des précisions? Je pose la question parce que les conversions dont j'ai parlé à l'échelle municipale ont été réalisées en grande partie en partenariat avec le secteur privé. J'aimerais que vous nous en disiez davantage au sujet de votre recommandation de procéder aux conversions, mais peut-être pas en partenariat avec le secteur privé.
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Merci de ces précisions.
Comme fournisseur de logements, nous avons notamment constaté, et j'en parle en fonction de mon expérience au sein de notre société sans but lucratif, qu'il était très coûteux d'entretenir des maisons unifamiliales, des maisons semi-détachées et même des maisons en rangée. Nous avons évolué vers une densité plus élevée. Je crois que, selon Statistique Canada, seulement 6 % des logements fournis aux membres des FAC s'inscrivent dans des ensembles à plus forte densité.
Avez-vous une opinion sur ce qu'on devrait faire en matière de lotissements? Vous avez parlé de convertir des tours à bureaux dans les zones urbaines. Avez-vous des réflexions à partager à ce sujet?
Madame Truong, vous avez parlé de violence conjugale. Vous avez soulevé une question importante au sujet des moyens, ou de l'absence de moyens, d'échapper à la violence familiale. Je n'avais pas réfléchi au fait que, dans une région éloignée, nordique ou rurale, il n'y a pas beaucoup de possibilités de logement et, par extension, il n'y a pas beaucoup de refuges d'urgence comme ceux que les femmes ou d'autres pourraient chercher dans les régions urbaines.
Comment traite‑t‑on actuellement la question des femmes qui doivent s'enfuir? Elles veulent quitter leur logement, mais elles se trouvent dans une région qui n'a peut-être pas les mesures de soutien social que nous aurions dans les grands centres urbains.
Tout d'abord, je vais vous donner un peu de contexte à partir de la correspondance reçue d'un militaire en situation d'active qui réside dans une unité de logement résidentiel à Halifax, soit une ULR. Il parle des solutions temporaires appliquées dans son ULR où il vit avec sa famille.
La thermopompe est inutilisable. Il n'a qu'un chauffage d'urgence, parce que la pompe ne fonctionne pas. La consommation d'électricité et les factures d'électricité ont doublé. Des trous béants dans les portes et les cadres de fenêtre laissent entrer l'air froid, sortir l'air chaud et permettent aux parasites de circuler librement. Il a vu des photos de prises électriques mal installées, de portes recouvertes de ruban adhésif pour garder le froid à l'extérieur, et de parasites, notamment de rats, qui envahissent le quartier. Ce militaire se demande pourquoi il continue d'effectuer son travail tandis que l'organisation ne tient pas compte de gens comme lui qui s'emploient à protéger le Canada ou ses valeurs.
Monsieur Banks, vous avez laissé entendre dans votre déclaration que les gens doivent souvent choisir entre une carrière et une famille saine et stable. Comme le recrutement et le maintien en poste posent clairement un problème à bien des égards, vous avez laissé entendre que beaucoup de militaires ont perdu confiance. Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet et nous dire ce qu'il faut changer?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à nos trois témoins d'aujourd'hui.
Sergent Banks, merci pour vos états de service.
Je vais commencer par Mme Truong.
Vous avez été célébrée et j'ai eu le grand plaisir de participer à l'événement. Je sais que vous êtes ici aujourd'hui pour parler de logement et des familles de militaires, et j'apprécie vraiment votre point de vue.
Vous avez été reconnue en tant que cheffe de file au sein de la communauté des conjoints des Forces armées canadiennes et vous avez reçu la Mention d'honneur commémorative Liz Hoffman pour votre travail au conseil d'administration du Centre de ressources pour les familles des militaires de Borden. J'aimerais vraiment que vous nous parliez, à moi et à notre comité, de l'initiative qui vous a valu cette mention.
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Merci. J'apprécie vos bons mots.
J'ai épousé un militaire il y a sept ans et c'est alors que j'ai commencé à entendre parler des grands besoins de notre communauté. Je me suis rendu compte que j'avais beaucoup d'outils dans ma boîte personnelle et que je pouvais répondre à certains de ces besoins. J'ai donc sauté sur l'occasion de répondre présente à l'appel. Tous les ans, je lis le manuel qui traite de réinstallation pour pouvoir répondre aux questions des conjointes et conjoints au sujet des déménagements.
J'ai également eu l'occasion de siéger au conseil d'administration du CRFM local, et de diriger un réseau de soutien communautaire qui a redonné un souffle de vie à notre communauté.
Ce sont là quelques-unes des raisons pour lesquelles j'ai reçu une mention, mais je tiens à préciser que je ne suis qu'une conjointe de militaire parmi d'autres, parce qu'il y en a beaucoup comme moi qui mettent à profit leurs capacités, leurs dons et leur instruction pour influer sur la communauté de la défense.
Je tiens pour le moins à souligner la mention qu'on vous a remise, d'autant que j'ai eu le privilège de participer à l'événement, comme d'autres membres du Comité.
Merci pour votre travail.
Je vais poser une question à Mme Hill.
Il y a eu beaucoup de discussions aujourd'hui. Vous avez parlé du manque de recherche.
En tant que chercheuse vous-même, si vous aviez l'occasion, comme vous le faites aujourd'hui, de faire une recommandation sur la façon dont notre comité peut aider les militaires canadiens et leurs familles, quelle serait-elle?
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Merci, monsieur le président.
Madame Truong, je serais curieux d'entendre votre avis sur ce qui suit. De nos jours, il y a évidemment une pénurie de main-d'œuvre dans tous les secteurs. Toutes les entreprises privées se fendent en quatre, si je peux dire, pour garder leurs employés et les rendre heureux. Elles les écoutent, elles en prennent soin et elles les dorlotent. J'ai l'impression que c'est tout le contraire qui se passe dans les Forces armées canadiennes.
Discutez-vous de cela entre vous? Y a-t-il des gens qui sont découragés et qui envisagent sérieusement un changement de carrière à cause de la façon dont les membres des forces sont traités actuellement?
Visiblement, il y a un manque d'évolution positive dans le traitement des membres des Forces armées canadiennes.
Quel est l'état général des troupes, si vous me permettez l'expression?
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Je parle des membres des forces, et je m'interroge non seulement sur la situation familiale, mais aussi sur les discussions qui peuvent avoir lieu entre les familles de militaires, par exemple entre les conjoints et les conjointes de militaires.
Discutez-vous de cela, soit le fait que vous ne vous sentez pas nécessairement bien traité, ou du moins pas comme on le fait dans les entreprises privées, qui cherchent à retenir leur personnel et à les empêcher de partir?
Avez-vous l'impression que cela pousse des familles de militaires à se dire que le sacrifice est un peu gros, compte tenu du traitement qui leur est réservé, et que, par conséquent, elles envisagent un changement de carrière?
Je m'interroge davantage sur les difficultés inhérentes à la carrière militaire et sur le problème lié à la rétention de la main-d'œuvre au sein des forces.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins.
C’est une occasion très intéressante que nous avons ici. Nous avons trois témoins, dont l’un est un militaire en activité, l’autre est conjointe d’un militaire en activité et la dernière a des parents qui étaient militaires d'active. Vous avez une certaine expérience du mode de vie à l'armée.
J’aimerais vous inviter à nous parler de réinstallation, si vous le voulez bien. C’est clairement la source des difficultés constatées, surtout en ce qui concerne certaines des questions dont nous avons entendu parler aujourd’hui au sujet de l’abordabilité.
J’aimerais vous entendre tous. Pensez-vous que nous en sommes au point où les Forces armées canadiennes devraient repenser tout ce concept de la réinstallation, ou au moins y apporter des modifications? De quoi s’agit‑il? Qu'en pensez-vous et qu'avez-vous remarqué à ce sujet? J’aimerais beaucoup entendre vos opinions.
Pour faciliter les choses, nous allons commencer par vous, sergent Banks.
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Chers collègues, cela met fin à nos trois séries de questions.
Chers témoins, je tiens à remercier chacun de vous pour vos témoignages.
Avant de vous laisser partir, sergent Banks, vous avez employé un mot très puissant: corruption. Habituellement, la corruption est associée à la malhonnêteté, à la fraude, à la corruption et à des choses de cette nature.
Le témoignage devant ce comité est assorti d’un privilège et d’une immunité, et si vous avez des cas ou des allégations précis à faire au sujet de la corruption, je peux vous assurer que le Comité s’y intéresserait beaucoup.
Je ne vous demande pas de parler maintenant, mais si vous avez l’occasion de réfléchir à votre témoignage et de formuler des allégations précises de corruption, ce serait utile.
Allez‑y, madame Gallant.