:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Laissez-moi présenter brièvement aux membres du comité les collègues qui sont avec moi aujourd'hui.
Il y a M. Bill Baker, qui a tout récemment été nommé commissaire délégué et chef des opérations de l'Agence du revenu du Canada; Jim Ralston, que les membres du comité connaissent déjà, est l'administrateur supérieur des affaires financières de l'Agence; Stephen O'Connor, sous-commissaire aux Stratégies d'entreprise et au développement des marchés; et Lysanne Gauvin, sous-commissaire aux ressources humaines. Nous sommes accompagnés d'autres membres du personnel susceptibles de nous aider à essayer de répondre à toutes les questions du comité.
Si vous le permettez, je vous présente un bref exposé. Merci de nous avoir invités.
Le rapport que nous avons présenté, et je crois que vous l'avez devant vous -- on l'a distribué --, a été préparé par l'ARC et initialement présenté à votre comité voilà un peu plus d'un an, alors nous le présentons de nouveau.
Il y a six ans, le Parlement a lancé une expérience majeure dans le domaine de la régie du secteur public. Une nouvelle loi a créé une agence comptant des caractéristiques uniques, conçue pour fusionner le meilleur des secteurs public et privé en matière de régie.
[Français]
Le Parlement a adopté la Loi sur l'agence des douanes et du revenu du Canada en 1999 pour donner à l'agence les moyens de réaliser trois grands objectifs: offrir un service supérieur aux Canadiens; travailler de façon plus efficace et plus efficiente à l'interne; et établir un partenariat plus étroit avec les provinces et les territoires.
Ce que l'on peut constater maintenant est le fait que l'ARC est devenue une organisation pancanadienne capable de mieux servir tous les contribuables, en améliorant ses activités de perception des impôts et en éliminant les chevauchements superflus entre les compétences. Il est également évident qu'une période de cinq ans est très courte afin d'évaluer des changements aussi majeurs de régie gouvernementale.
[Traduction]
Dans l'ensemble, la direction de l'Agence a recommandé, il y a un an que les députés prennent note des progrès soulignés dans le rapport sur l'examen quinquennal, et qu'ils envisagent de permettre la poursuite de l'exploration approfondie de cette expérience pour au moins une autre période de cinq ans.
Les caractéristiques clés du système de régie de l'Agence sont les suivantes : l'attribution de la responsabilité liée aux ressources humaines, aux acquisitions, aux immeubles et à l'administration à un Conseil de direction composé, selon la loi, de membres du secteur privé dont la majorité sont mis en candidature par les provinces et les territoires; le ministre du Revenu national, responsable des lois relatives aux programmes qu'administre l'Agence, et avec qui nos clients du gouvernement peuvent travailler au niveau politique; un commissaire, ou premier dirigeant, responsable de la gestion quotidienne de l'Agence, sous la direction du Conseil; un régime de responsabilisation renforcé découlant du fait que l'Agence se voit confier l'argent des contribuables au nom de nombreux gouvernements au Canada.
À l'instar de tous les ministères et organismes, l'ARC est tenue de dresser un rapport sur ses plans et priorités ainsi qu'un rapport sur le rendement. Cependant, elle doit aussi soumettre deux documents additionnels -- un plan d'entreprise et un rapport annuel. Les commentaires du Conseil de direction sont intégrés à notre plan d'entreprise triennal, lequel décrit les objectifs de l'Agence et les stratégies mises en place pour les atteindre.
La fiabilité des données sur le rendement de l'ARC est aussi, fait unique, assujettie à l'examen du Bureau du vérificateur général, que la Loi a désigné comme vérificateur de l'Agence.
Afin de fournir un contexte pour les membres du comité, j'aimerais souligner quelques statistiques qui décrivent l'Agence et son travail: nous avons 43 300 employés; nous percevons 305 milliards de dollars par année pour le compte des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, et pour plusieurs des gouvernements des Premières nations; nous distribuons près de 12 milliards de dollars en prestations et paiements de crédit à plus de 11 millions de Canadiens admissibles; enfin, nous assurons l'exécution de 190 programmes pour le compte de 126 clients; nous sommes reconnus comme un chef de file en ce qui concerne les innovations, telles que production par voie électronique et Gouvernement en direct.
Il y a toujours du travail à effectuer dans plusieurs secteurs. La transformation exigée par le Parlement voilà six ans est complexe et de grande envergure. Elle doit être menée tout en conservant l'intégrité de l'assiette fiscale fédérale et provinciale. Dans les secteurs de l'observation, du recouvrement, de la dotation et du recours, des immeubles ou de la régie du Conseil de direction, nous sommes toujours au travail, apportant des améliorations importantes.
[Français]
Ces changements organisationnels et ces mécanismes de responsabilisation nous ont permis d'accomplir des réalisations importantes en ce qui concerne tous nos objectifs prioritaires. Comme le rapport l'a démontré, les Canadiens profitent maintenant d'une meilleure administration des impôts et des prestations, à la fois plus rapide et de meilleure qualité.
[Traduction]
Au cours des cinq premières années de notre mandat du Parlement, nous avons mis sur pied une organisation solide et mûre qui est un chef de file dans la fonction publique. Notre succès, jusqu'à maintenant, témoigne de la solidité de notre modèle et de notre capacité à assumer davantage de responsabilités pour le compte des gouvernements.
Sur ce, monsieur le président, je serai heureux de répondre aux questions du comité.
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Merci, monsieur le président, et merci aux témoins.
Monsieur Dorais, la Bibliothèque du Parlement estime qu'environ 15 p. 100 de l'activité économique au pays est liée à l'économie souterraine, ce qui ne génère aucune recette fiscale -- selon ses statistiques, du moins. Je crois que la Vérificatrice générale estime la perte de recettes fiscales à quelque 12 milliards de dollars. À vrai dire, ces statistiques semblent dater un peu.
Je me demande si vous êtes en mesure de nous dire quelle est votre estimation de l'ampleur de l'économie souterraine, des pertes fiscales liées à l'économie souterraine. Est-ce que le fait d'être non plus un ministère, mais bien une agence a une incidence quelconque à l'égard de cet enjeu?
Enfin, en ce qui concerne la TPS, on avance qu'il y a un lien, qu'une taxe sur la consommation favorise la naissance d'une économie souterraine. Nous savons, bien sûr, que, le 1er juillet, la TPS va baisser; la taxe sur la consommation sera réduite. Avez-vous des études permettant de soutenir l'hypothèse selon laquelle la réduction de la TPS en particulier favorisera la disparition de l'économie souterraine?
:
Je vais m'en remettre à certains de mes collègues experts pour ce qui est de la dernière partie, celle qui concerne la taxe sur la consommation et son incidence possible sur l'économie souterraine.
La question relative au manque à gagner sur le plan fiscal intéresse l'Agence depuis longtemps: combien d'argent n'est pas recueilli, et combien d'argent est caché dans l'économie souterraine?
Il y a quelques années, à dessein, l'Agence et le ministère du Revenu avant ça ont décidé de ne pas affecter des sommes importantes à l'estimation du manque à gagner sur le plan fiscal. La raison est forte simple: il y a presque autant de théories que de gens qui étudient cette question. Les gens ont compris qu'on pourrait dépenser des sommes énormes à cette fin et formuler une estimation susceptible d'être contestée par à peu près n'importe qui.
Nous savons que l'économie souterraine existe, et je crois que nous admettons le fait que c'est un problème d'envergure. Nos stratégies ont toujours consisté à privilégier une approche sectorielle et à lancer des initiatives ayant pour but de s'attaquer à divers aspects de l'économie souterraine. Certaines des activités que nous avons entreprises dans l'industrie du bâtiment sont de bons exemples. Le ministre vient tout juste de nous demander d'examiner cela très soigneusement afin de voir si nous pouvons étendre cela à d'autres secteurs de l'économie souterraine. Nous nous penchons sur cette question.
Alors, je crois que nous exerçons des pressions constantes sur l'économie souterraine, et nous gagnons du terrain chaque année, mais nous n'avons pas mené d'études d'envergure pour déterminer quel serait le montant lié à cette activité. Je crois que nous pouvons accepter que les estimations formulées -- je ne me souviens pas exactement de quels chiffres il s'agit -- s'étendent de 4 p. 100 à 15 p. 100 environ.
:
Je crois savoir qu'aux fins de la rédaction de son rapport de 1999 sur l'économie souterraine, la Vérificatrice générale a examiné toutes les études menées sur une période de 17 ans. Son examen de ces études lui a permis de constater que les estimations, comme l'a mentionné le commissaire, s'étendent de 3 p. 100 à environ 20 p. 100. On a déterminé que l'ampleur de l'écart dans les estimations tenait à l'utilisation de définitions différentes de l'économie souterraine, aux diverses méthodologies utilisées et aux diverses hypothèses sous-jacentes appliquées dans le cadre des études.
Dans le cadre de cet examen, on a estimé qu'il était raisonnable -- et ce sont les mots, si je me souviens bien, utilisés dans le rapport -- de situer le taux autour de 4,2 à 4,5 p. 100, ce qui correspond, comme vous l'avez signalé, à environ 12 milliards de dollars. Environ 7 milliards de dollars de cette somme seraient du côté fédéral, et environ 5 milliards de dollars, du côté provincial. On a également souligné que ce résultat était comparable à celui obtenu par Statistique Canada dans le cadre d'une étude menée peu de temps auparavant, laquelle avait mené à l'obtention d'une estimation d'environ 4,2 p. 100.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Baker, je vous félicite pour votre nomination.
Madame Gauvin, monsieur Dorais, monsieur O'Connor et monsieur Ralston, je vous souhaite la bienvenue.
Monsieur Dorais, j'aimerais vous poser quelques questions. Il y a quelques années, le vérificateur général, qui était M. Desautels, je crois, avait révélé que le 24 décembre 1991, une décision anticipée avait été rendue sur le transfert de deux fiducies familiales aux États-Unis, et peut-être ailleurs par la suite. On l'ignore, car on en a perdu la trace. Il y avait de hauts fonctionnaires du ministère du Revenu national, du ministère des Finances, du ministère de la Justice et d'autres ministères. Cette décision autorisait cette famille à transférer ces fiducies sans qu'on ne demande de garanties et sans que des impôts ne soient payés à Revenu Canada.
Dix-huit mois plus tard, le ministre des Finances de l'époque a déposé un projet de loi qui prévoyait que toutes les fois qu'on rendait des décisions anticipées sur des transferts d'actifs — soit par l'entremise de fiducies familiales ou d'autres véhicules —, celui qui transférait ces actifs devait laisser des garanties au préalable, pour éviter qu'il ne soit exempté de ses obligations fiscales au Canada.
Par la suite, j'ai interrogé le sous-ministre du Revenu national, avant que l'agence ne soit créée, et on m'avait dit que Revenu Canada n'était pas équipé pour suivre ces investisseurs qui transféraient des actifs, qu'il n'y avait pas de spécialistes qui suivaient ces gens à la trace. Si ces gens réalisaient leurs actifs en moins de 10 ans, ils devaient débourser un certain montant à Revenu Canada. S'ils le faisaient en plus de 10 ans, il n'y avait pas de problème.
Je vous demande donc si vous avez maintenant des spécialistes qui ont suffisamment de ressources pour suivre à la trace ces gens qui transfèrent des actifs à l'étranger.
:
En 1996, le ministère des Finances annonçait la prise de certaines mesures visant à resserrer les règles relatives à l'imposition des migrants, y compris les fiducies, qui émigraient du Canada, et ces mesures, qui ont obtenu la sanction royale en 2001, ont été appliquées rétroactivement jusqu'en 1996.
Essentiellement, en vertu des nouvelles règles, les gens qui quittent le Canada doivent calculer leur impôt comme s'ils avaient disposé de l'ensemble de leurs biens, sauf certains biens canadiens imposables, et ils peuvent payer l'impôt sur-le-champ ou fournir une garantie pour son paiement ultérieur. Selon qu'il s'agit d'un particulier -- une personne -- ou d'une fiducie, il y a certains formulaires à remplir, et certains renseignements à fournir à l'Agence. Au moment d'émigrer, ils doivent déclarer tous les biens leur appartenant.
Nous sommes dotés d'un système qui assure le suivi de cette information et de chacun des biens déclarés au cours de l'année de l'émigration. Quiconque choisit de reporter le paiement de l'impôt payable est tenu de fournir une garantie avant l'échéance de production de la déclaration ou de communiquer avec nous pour en arriver à une entente.
Ces comptes, de fait, font l'objet d'un contrôle annuel, et, chaque année, nous transmettons des lettres pour rappeler aux contribuables qui ont quitté le Canada qu'ils doivent aviser l'Agence de revenu du Canada de la disposition de tout bien au pays.
Alors nous sommes effectivement dotés d'un tel système de contrôle et de suivi.
:
Nous vous remercions d'être ici, messieurs.
Nous savons que le fait de travailler dans le domaine de la perception de l'impôt génère de la publicité dont on pourrait probablement se passer. J'aimerais néanmoins vous interroger à ce sujet.
À titre de députés -- je peux à tout le moins parler de ma situation, mais je sais que d'autres députés m'ont dit la même chose --, nous avons plutôt régulièrement affaire à des commettants qui se disent très préoccupés par ce qu'on pourrait peut-être appeler la culture de l'Agence au chapitre de la perception de l'impôt, en ce qui concerne le caractère raisonnable des efforts déployés pour recouvrer de petites sommes. Je ne tiens pas à me lancer dans les anecdotes, mais je pense que vous savez de quoi je parle.
Certaines des choses que j'ai entendues m'ont énormément troublée, et ma question est la suivante: si un contribuable estime avoir été harcelé, traité de façon inéquitable, si cette personne estime qu'on a vendu ses biens sans autorisation et qu'elle a ensuite été incapable de récupérer ces biens lorsqu'on rend une décision selon laquelle les biens ont été saisis et vendus de façon inappropriée -- ce genre de choses --, y a-t-il un ombudsman? Y a-t-il un mécanisme permettant aux contribuables de mettre de tels problèmes de l'avant et d'obtenir réparation?
Je sais qu'il est parfois un peu frustrant pour nous, à titre de députés, d'essayer de faire avancer les choses -- et nous savons que les agissements des gens ne sont pas toujours aussi sages qu'ils le pourraient ou le devraient.
Quelle est votre culture organisationnelle pour ce qui est de réagir à ce genre de situations, où des Canadiens ordinaires se retrouvent face au tout puissant ministère et ne disposent vraiment pas des ressources nécessaires pour demander réparation lorsqu'ils estiment avoir été traités de façon très inéquitable?
:
La distinction que j'essaie de faire, c'est qu'il y a deux types de problèmes différents. Le premier tient à une question de fond: vous avez fait l'objet d'un avis de cotisation, et vous contestez le montant. Et nous sommes dotés d'un mécanisme perfectionné pour donner suite à de tels problèmes. L'autre, c'est quand une personne estime ne pas avoir été bien traitée. Il existe une charte des droits des contribuables, adoptée il y a plusieurs années. Nous nous penchons actuellement sur la charte avec le ministre, et nous passons en revue certains éléments.
Chaque plainte fait l'objet d'une enquête interne, et des mesures disciplinaires sont prises.
Je crois que les récents remaniements internes que nous avons effectués, c'est-à-dire le fait de réunir les services aux contribuables et les services de recouvrement, effectués tout simplement pour montrer que notre relation avec le contribuable en est une, d'abord et avant tout, de prestation de services, reflètent notre culture organisationnelle sur cette question. Si, pendant que le service est dispensé, il y a une résistance au moment du paiement de l'impôt, alors on passe aux services de recouvrement. Mais nos rapports avec le contribuable ne commencent jamais par la prise de mesures de recouvrement. Nous utilisons toujours la prestation de services comme point de départ: comment pouvons-nous vous aider à rétablir la situation?
Alors, c'est ça, notre culture.
Merci à vous tous d'être ici. C'est un plaisir de vous revoir. Nous avons fait cette démarche à quelques reprises, aux comptes publics.
J'aimerais tout d'abord commencer par préciser, aux fins du compte rendu, qu'en 1996, le gouvernement avait annoncé que les trois objectifs du nouvel organisme étaient les suivants: « fournir de meilleurs services aux Canadiens », « accroître l'efficience et l'efficacité organisationnelles » et « établir un partenariat étroit avec les provinces et les territoires ».
Votre ministère nous a fourni un rapport dans lequel on peut lire ce qui suit, dans l'introduction:
Le rapport devrait aider les parlementaires à comprendre ce que visait le gouvernement en créant l'Agence, ce que celle-ci a réalisé au cours des cinq dernières années, ainsi que l'esprit général de la Loi.
J'aimerais maintenant vous entretenir de la différence entre ce que vous dites dans ce rapport et ce que la Vérificatrice générale a conclu.
Et je sais que vous l'avez invitée à témoigner à son tour, monsieur le président, mais certains de ces faits sont toujours pertinents. Je soulève la question pour la seule et unique raison que ce document, s'il est destiné à aider les parlementaires, devrait refléter la réalité de l'Agence, au lieu de nous jeter de la poudre aux yeux. C'est pour cette raison que je pose ces questions.
Ainsi, histoire de vous mettre en contexte, on peut lire, à la page 9 de votre rapport, qu'on a veillé à ce que la loi...
... soit appliquée de façon responsable, qui respecte intégralement l'esprit de la loi et l'intention du législateur.
À la page 237 du plus récent rapport de la Vérificatrice générale, qui ne remonte qu'à quelques mois, on peut lire ce qui suit au sujet de l'Agence:
La méthode qu'elle utilise pour évaluer le risque que présentent les dossiers manque encore de fini et comporte des lacunes importantes qui entravent le recouvrement en temps opportun des créances fiscales. De plus, l'Agence ne possède toujours pas les données nécessaires pour gérer efficacement le recouvrement de la dette fiscale.
Dans votre document, à la page 9, on peut lire ce qui suit:
... la transformation fondamentale des régimes des ressources humaines et de l'administration de l'Agence a été un élément essentiel à la réalisation de son troisième objectif: améliorer le service aux Canadiens.
Or, à la page 245 de son rapport, la Vérificatrice générale déclare ce qui suit:
Nous avons constaté que l'Agence ne comprend pas bien en quoi consiste la dette fiscale et pourquoi elle augmente.
Par ailleurs, elle ajoute, à la page 256:
Le nombre de comptes que les agents de recouvrement tiennent dans leurs inventaires varie entre 15 et 300.
Dans votre document, à la page 60, on peut lire ce qui suit:
Ses processus d'évaluation du risque lui permettent d'orienter ses activités relatives à l'observation vers les secteurs présentant le risque le plus élevé de réattribuer des ressources à ces secteurs clés.
À la page 252 du rapport de la Vérificatrice générale, où il y a trois points vignettes, on peut lire ce qui suit:
La cotation automatique du risque de non-recouvrement des comptes en souffrance était inefficace parce que l'évaluation du risque se limitait principalement au solde impayé et à l'ancienneté du compte; d'autres facteurs de risque importants n'étaient pas pris en compte ou avaient peu d'effet sur la cotation du risque.
Les cotes de risque étaient rarement mises à jour ou utilisées pour établir l'ordre de priorité de la charge de travail.
Il n'y avait pas de profils des débiteurs fiscaux pouvant être utilisés pour adapter les stratégies de recouvrement de base de manière à augmenter les sommes recouvrées auprès des débiteurs qui présentent un risque élevé de non-paiement.
J'ai d'autres exemples, mais je n'ai pas suffisamment de temps.
Je demanderais également à la greffière, pendant que vous commencez à répondre, de faire circuler...
La greffière a maintenant fini de faire circuler le document. J'attire l'attention des membres du comité sur ce document tout simplement parce qu'il montre qu'il s'agissait d'une motion adoptée à l'unanimité par les membres du comité, y compris des membres du gouvernement. Et je cite:
Que l'Agence canadienne du revenu fasse rapport au Comité permanent des comptes publics d'ici le 30 septembre 2006 au sujet de la vision de l'Agence 2010 et que le Comité demande à l'Agence de présenter un plan d'action détaillé concernant cette vision, plan assorti notamment d'indicateurs de rendement et d'un échéancier, ainsi que des rapports d'étape soumis à intervalles réguliers.
Je tiens seulement à signaler que cette motion a été adoptée à l'unanimité parce que le comité n'a pas trouvé convaincantes les réponses aux rapports de la Vérificatrice générale. Pourtant, j'ai devant moi ce document, dont je viens tout juste de vous lire des extraits, qui veut nous faire croire que tout va comme sur des roulettes.
Alors, de deux choses l'une: soit c'est de la poudre aux yeux -- et c'est ce que nous l'appellerons --, soit c'est un outil opérationnel qui tombe bien en deçà des attentes de notre comité.
Je crois avoir étayé mes préoccupations. Je vous laisse avec ça. Et sentez-vous bien à l'aise de répondre comme vous l'entendez.
:
Si vous me permettez, il y a deux choses que j'aimerais dire à ce sujet. Premièrement, je crois, monsieur le président, que le député confond la Loi de l'impôt sur le revenu et la Loi sur l'ARC. Ce rapport formule des commentaires à l'égard de la Loi sur l'Agence du revenu du Canada. Alors c'est mon premier point.
Mon deuxième point concerne les vérifications. Et j'encouragerais le comité à demander à la Vérificatrice générale ce qu'elle pense de l'Agence et ce qu'elle pense des réalisations de l'Agence au cours de ses cinq premières années d'existence. Si on tient compte des vérifications internes et des vérifications effectuées par la Vérificatrice générale, je crois que nous accumulons annuellement quelque 135 000 heures de vérification au sein de l'Agence. La vérification est au coeur même de nos activités. Et, pour tout vous dire, un rapport de vérification qui ne fait état d'aucun problème est perçu comme du gaspillage.
Alors, nous apprécions les commentaires de la VG. Elle nous aide à renforcer l'Agence. Nous n'avons pas contesté les recommandations qu'elle a formulées dans son dernier rapport; de fait, nous travaillons déjà à mettre en oeuvre toutes ses suggestions. Ce genre de rapport nous est extrêmement utile.
En ce qui concerne l'Agence comme telle, nous osons espérer que le document que vous avez devant vous, qui a été préparé par l'Agence, est le plus réaliste possible. Il n'a pas été rédigé par la Vérificatrice générale, mais j'encourage les membres du comité à interroger la VG à l'égard de ce rapport. Elle a souvent parlé de l'Agence, et elle a essentiellement déclaré que l'Agence est dotée de l'un des meilleurs systèmes de reddition de comptes au Parlement, et que c'est elle qui fournit aux parlementaires les renseignements les plus précis.
Bien sûr, rien n'est parfait. Les syndicats vous parleront du recours à l'égard du processus de dotation en personnel. La VG vous parlera, comme l'a signalé le député, de certains aspects de sa vérification. Si tout était parfait, ce serait un monde merveilleux, mais l'Agence a réalisé des progrès énormes. Je crois que ce que nous avons dit au comité, c'est que les cinq premières années nous ont permis d'obtenir des résultats incroyables, et que nous nous attendons, du point de vue de la gestion, à ce que les cinq prochaines années confirment que le modèle mis de l'avant par le Parlement en 1999 offre la possibilité d'obtenir des résultats époustouflants au chapitre de la gouvernance dans le secteur public.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais seulement vous soumettre un bref commentaire et vous inviter, si vous le désirez, à commenter.
Un peu plus tôt, on a posé une question concernant la TPS, la réduction de la TPS, et la possibilité que cela contribue à réduire l'économie souterraine ou au moins à encourager les gens à être un peu plus honnêtes.
J'aimerais seulement mentionner la théorie économique selon laquelle une réduction de l'imposition tend à encourager les gens à déclarer leurs revenus de façon plus honnête. D'ailleurs, la courbe de Laffer montre qu'un taux d'imposition inférieur incite effectivement les gens à se montrer plus honnêtes à l'égard de l'impôt, puisque les avantages liés au mensonge ou à une activité économique clandestine ne sont pas aussi intéressants.
Finalement, j'ai une question qui découle plus ou moins de cela, une question davantage liée au trop-payé de remboursements de TPS. Je crois qu'il est plutôt préoccupant de constater qu'à l'heure actuelle aucun processus n'est en place pour estimer où nous en sommes à l'égard du trop-payé de TPS. De fait, la simple existence de ce phénomène est pour moi une chose troublante. C'est essentiellement du vol, lorsqu'on réclame davantage que ce à quoi on a droit.
Avez-vous fait des progrès au chapitre de l'estimation des trop-payés, le cas échéant, et quel sort réserve-t-on aux personnes qui réclament un remboursement de TPS exagéré?
:
En ce qui concerne les remboursements, en particulier, les remboursements liés à une TPS à 7 p. 100 seraient supérieurs aux remboursements fondés sur une TPS à 6 p. 100. Tout ce que je dis, c'est que nous pourrions réduire au minimum le risque de trop payer de crédits en réduisant la TPS.
L'autre chose que j'allais vous demander concerne les gens de la petite entreprise. J'étais plutôt étonné de constater que 60 p. 100 de la TPS sont perçus par la petite entreprise. En leur nom, j'aimerais demander pourquoi la remise de TPS par les entreprises est soumise à des règles très rigoureuses, mais, lorsqu'on leur doit un remboursement de crédit de TPS, le processus de remboursement -- et, certes, lorsqu'on exploite une petite entreprise, le fait d'attendre un remboursement de TPS s'élevant à plusieurs milliers de dollars peut avoir un effet destructeur sur les activités, et, bien souvent, ce processus dure plusieurs mois... Je me demande seulement pourquoi le remboursement met tant de temps à venir, alors que les pénalités prévues à l'égard de la remise de la TPS, ne serait-ce que pour une journée de retard, sont plutôt sévères.
:
Votre temps est écoulé, monsieur Del Mastro.
Pendant que vous préparez ces données, je tiens à vous rappeler que vous vous êtes engagé, plus tôt, à fournir au comité des données en ce qui concerne le nombre et la nature des mesures disciplinaires prises. Je n'ai pas fait inscrire cela au compte rendu.
Pourriez-vous nous fournir également un résumé? Je crois savoir que l'intérêt appliqué aux taxes exigibles n'est pas soumis aux mêmes calculs que l'intérêt applicable aux remboursements aux contribuables. D'ailleurs, l'intérêt commence à courir plus tôt lorsque le contribuable doit de l'argent au Canada que lorsque le Canada doit de l'argent au contribuable. J'aimerais que vous décriviez cela dans votre résumé pour le comité, s'il vous plaît.
Nous continuons avec M. Boshcoff. Vous avez cinq minutes, monsieur.
:
J'aimerais faire un commentaire, monsieur le président.
L'un des aspects sur lesquels l'Agence s'attarde, car nous faisons ce que toute organisation moderne doit faire, c'est-à-dire chercher à atteindre la masse critique nécessaire pour dispenser un service... Nous sommes privilégiés d'avoir accès à un effectif si fantastique et compétent, réparti partout au pays, y compris dans des localités aussi modestes que Thunder Bay. Alors, nous tentons de déterminer ce que nous pouvons offrir, en misant sur le talent local, car vous avez absolument raison d'affirmer -- et nous le savons également -- qu'il y a des situations où, même dans un bureau plus modeste, il n'est peut-être pas moins coûteux d'y exercer ses activités, mais on peut disposer d'un effectif plus expérimenté, car il a tendance à être plus fidèle à l'organisation.
J'aimerais ajouter autre chose, monsieur le président.
Sur le plan de la carrière, je ne crois pas qu'une autre agence fédérale arrive à la cheville de l'ARC pour ce qui est d'offrir l'occasion de commencer en bas de l'échelle... on peut commencer sa carrière à titre de commis et gravir les échelons jusqu'au niveau le plus élevé de sous-commissaire, sans jamais venir à Ottawa. Je ne crois pas que de nombreux organismes peuvent se targuer d'offrir ce genre de débouchés professionnels à leurs employés.
Monsieur Boshcoff, merci pour vos questions.
J'aimerais demander quelque chose à M. Dorais.
Vous n'êtes pas sans savoir que certains des témoins que nous entendrons soulèveront des enjeux qui vous préoccupent, vous et votre Agence, et j'aimerais, au nom des membres du comité, vous inviter à revenir -- peut-être la semaine prochaine, à un moment donné -- si vous n'y voyez pas d'inconvénients, car je sais que les membres du comité auront probablement d'autres questions à vous poser lorsqu'ils auront entendu le témoignage d'autres intervenants. Est-ce qu'une telle chose serait possible?
:
À vrai dire, c'est à cette époque que nous avons créé l'Agence. C'était tout un investissement.
Si vous jetez un coup d'oeil à notre croissance, par exemple, nous avons maintenu une croissance de l'ordre de... Si vous regardez à la page 72 du rapport, vous trouverez, au Diagramme 10, un graphique indiquant la croissance de 1999 à 2004. L'agence n'a pas tiré un seul cent du processus budgétaire du gouvernement pour favoriser la croissance des revenus. Cette croissance a été financée au moyen de réaffectations rendues possibles par des mesures visant à accroître l'efficience.
Nous avons certainement affecté des sommes énormes à cela. Nous avons effectué des investissements d'envergure en vue de mettre en place des systèmes fondamentaux; le remaniement de la TPS, que nous avions amorcé quelques années auparavant, exigeait un investissement de taille, d'année en année.
Le problème est toujours le même, on ne s'en est jamais caché. Nous devons toujours faire des choix lorsque vient le temps d'affecter l'argent. Nous avons effectivement apporté des améliorations importantes au chapitre des comptes débiteurs, et je crois que la vérificatrice générale a mentionné cela. Nous grandissons d'année en année, et nous sommes maintenant en mesure de composer avec les entrées. Nous avons réussi à stabiliser cela. Le Conseil de direction suit cela de très près.
Alors nous avons fait des progrès à cet égard. Avons-nous le bon système pour assurer un recouvrement de premier ordre? Non, nous n'en sommes pas encore là.
:
Oh, je vois. Est-ce que ça fonctionne? Oui.
Beaucoup de gens se demandent pourquoi ils font l'objet d'une vérification, et ainsi de suite. Pourriez-vous nous parler un peu des critères utilisés pour déterminer qui fait l'objet d'une vérification et qui on laisse tranquille?
Avez-vous des statistiques sur l'incidence des vérifications par groupe de revenu? On croit peut-être, à tort, que ce sont toujours les petits contribuables qui sont visés par une vérification, et que le ministère responsable de l'impôt ne s'intéresse pas aux grosses pointures.
Ma deuxième question concerne les pénalités. Comment décide-t-on du taux d'intérêt applicable à un paiement en retard? Pour ce qui est de la remise de TPS que les entreprises doivent effectuer tous les trois mois, on me dit qu'une remise effectuée en retard fait l'objet non seulement d'intérêts, mais aussi d'une pénalité. J'ignore si c'est vrai. Comment détermine-t-on ces choses? Comment savez-vous qu'il s'agit de la pénalité ou du taux d'intérêt optimal?
Troisièmement, est-ce que la modification du formulaire de déclaration à la lumière d'une prolifération soudaine de crédits fiscaux est un processus coûteux et lourd?
:
C'est à l'égard des grandes sociétés que nos vérifications sont le plus étendues. Pratiquement toutes les grandes sociétés que nous vérifions produisent une déclaration semestrielle, de sorte que la vérification englobe les déclarations de revenu d'entreprises pour deux exercices. Nous faisons cela en raison de la complexité des transactions effectuées par les grandes sociétés, en raison des sommes importantes en jeu, en raison des changements législatifs fréquents qui ont une incidence sur les grandes sociétés. Nous sommes conscients du fait que c'est un domaine à risque élevé, et c'est un aspect que nous suivons de très près.
À cette fin, nous chargeons une équipe d'experts de l'évitement fiscal et des affaires internationales de se pencher sur la question en vue de cerner le genre d'indicateur indiquant que des mesures supplémentaires s'imposent. Qu'il s'agisse d'un problème lié à la formule d'établissement des prix de cession interne ou d'un mécanisme ou d'un stratagème que nous trouvons douteux, nous chargerons des gens d'examiner la question.
C'est à l'égard du nombre important de petites et moyennes entreprises que l'évaluation des risques et la gestion des risques est cruciale pour nous. Nous évaluons les risques et attribuons une cote de risque à chacune des quelque 24 millions de déclarations de revenu produites, à chacune des deux millions de déclarations des entreprises qui sont produites, et de chacune des cinq à six millions de déclarations de TPS produites. Au fil des ans, nous avons mis au point une série d'indicateurs -- j'ignore le nombre exact, mais il y en a environ 200 --, et nous les avons versés dans le système informatique afin de faciliter le repérage de facteurs de risque particulier et l'attribution d'une cote de risque à une déclaration donnée.
Histoire de vous donner un exemple relativement simple, si vous résidez dans un certain quartier où le revenu moyen est de loin supérieur à celui que vous déclarez, c'est un indicateur qui sera signalé. Si vous exploitez une entreprise dont le bénéfice brut d'exploitation ou les marges bénéficiaires sont considérablement différentes de la norme pour le secteur dans lequel vous évoluez, c'est un autre facteur de risque qui sera signalé par un indicateur.
Il y a d'autres raisons de procéder à une vérification. Nous pouvons effectuer une vérification de suivi à l'égard d'une vérification antérieure, ne serait-ce que pour s'assurer qu'il y a effectivement observation des exigences. Nous sommes dotés d'un programme d'indices et d'aide par l'entremise duquel des sources externes nous mettent sur une piste. Nous donnerons suite aux indices lorsque cela semble justifié. Nous avons également un programme de vérifications aléatoires, dans le cadre duquel une modeste équipe d'environ 50 personnes procède à une série de vérifications aléatoires. Nous faisons cela seulement pour évaluer le rendement de nos systèmes d'évaluation des risques et veiller à ce qu'ils soient le plus efficaces possible.
Il y a donc de nombreuses raisons de procéder à une vérification, mais, de façon générale, elles sont fondées sur le risque.
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Que c'est beau. D'accord, merci, monsieur le président.
Nous essayons de ne pas être mesquins, mais nous le sommes -- du moins, il peut m'arriver de l'être.
Des voix: Oh, oh!
M. David Christopherson: Histoire de revenir à autre chose, j'ai une question. À la page 41, vous dites que l'ARC continue d'entretenir de bonnes relations de travail avec les syndicats. À la page 59, on mentionne également « le développement et l'amélioration de la gamme de services offerts aux Canadiens, ainsi que des divers moyens utilisés pour fournir ces services ». Pourtant, vous êtes aux prises avec de graves problèmes à l'égard de ces deux aspects. Vous avez fermé les comptoirs de paiement -- vous ne permettez plus aux Canadiens d'effectuer des paiements en espèces -- et vous vous vantez de développer et d'améliorer le service offert aux Canadiens, juste après l'avoir réduit. Cela a déclenché une campagne du syndicat, et je suis certain de ne pas être le seul à recevoir ces cartes de membres du syndicat -- de votre syndicat -- qui sont extrêmement contrariés par la réduction du service offert aux Canadiens. Peut-être pourriez-vous m'expliquer ce qu'il en est.
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Il y a deux choses, là. Premièrement, pour ce qui est de la relation avec les syndicats, j'aime à croire que nous entretenons d'excellentes relations avec les deux syndicats qui représentent les employés, et j'encourage le comité à leur poser la question. Nous travaillons tous très dur pour mettre en valeur cette relation, et j'ai le plus grand respect pour le travail des syndicats.
Cela dit, ils nous ont fait changer d'avis à l'égard des comptoirs de paiement. Initialement, nous avions décidé de fermer tous les comptoirs de paiement. Les syndicats sont venus, et, au terme de longues discussions, nous avons changé cette décisions et autorisé la réception de paiements dans tous nos bureaux, sauf les paiements en argent comptant, qui exigent une infrastructure particulière et sont plus difficiles à traiter.
Sur la question des comptoirs de paiement, c'est le désaccord à l'amiable: les syndicats ne voient manifestement pas le bien-fondé de notre décision. Il se trouve que nous croyons que l'ouverture des centres Service Canada -- 300 bureaux, partout au pays, où il sera possible d'obtenir des renseignements généraux -- offrant des services en direct et la possibilité de prendre rendez-vous, permettra, lorsque tout sera en place, de dispenser, finalement, un meilleur service aux contribuables.
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La création de l'Agence a permis d'amener à ce qui était le ministère du revenu des personnes du secteur privé qui ont imposé leur jugement à l'égard de divers éléments de la gestion de l'Agence. Cela a procuré à l'Agence une rigueur extrême. Puisque j'arrivais d'un autre ministère, je peux vous dire d'expérience que, grâce à cette mesure, la nature des enjeux envisagés au chapitre de la gestion sont très différents.
Pour ce qui est de nos réalisations concrètes, je crois que le rapport témoigne d'un certain nombre de réussites. Nous avons été en mesure de croître avec constance, de 1999 jusqu'à maintenant, et cette croissance a été financée grâce à la prise de mesures visant à favoriser l'efficience. Avant tout le monde au gouvernement, nous avons mis au point les systèmes d'approvisionnement consolidés qui ont permis de réaliser des économies énormes, et nous pouvons fournir au comité les chiffres réels quant aux économies réalisées. Nous avons intégré notre système de TI quatre ans avant que le reste du gouvernement ne songe à le faire. Nous avons effectué les essais nécessaires, et nous l'avons fait.
J'aime à croire que la création de l'Agence a apporté la rigueur d'une structure d'entreprise à l'environnement du secteur public, tout en maintenant l'imputabilité politique... Franchement, c'est tout un défi pour nous, de concilier ces deux choses et de voir si nous pouvons montrer au Parlement et à d'autres que l'application de ce modèle légèrement différent à la gestion d'un secteur très efficace du gouvernement peut fonctionner et donner de bons résultats.
Monsieur le président, je ne crois pas prendre les cinq minutes qui me sont allouées, mais j'ai quand même une question d'ordre général.
C'est la première fois que j'ai l'occasion de vous entendre présenter un exposé et parler de l'Agence et de son existence depuis cinq ans.
Certaines des priorités que vous avez signalées à la fois dans votre rapport et dans les réponses que vous avez données aujourd'hui, et certains des faits ou certaines des questions qui se trouvent dans le rapport de la vérificatrice ne sont pas forcément semblables. Je comprends ce que vous dites quand vous dites qu'il faut se donner un ordre de priorité, quoique ces questions soient tout aussi importantes que d'autres.
C'est la seule question que j'aurais. À titre d'organisation, si vous aviez trois priorités sur lesquelles vous devez vous concentrer pour les 12 mois à venir, afin de revenir ici pour répondre à des questions à leur sujet, quelles seraient-elles?
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Je crois qu'il nous faudrait nous concentrer sur nos capacités principales. Je crois que l'Agence est toujours à risque. Comme nous nous acquittons bien de certaines tâches, il y a toujours le risque de s'éparpiller. Nous faisons bien le travail de perception et d'administration des prestations à grand volume ou au profit des clients gouvernementaux. Voilà notre fonction de base, et il me semble que nous devrions vraiment nous concentrer là-dessus. Ce serait notre toute première priorité.
La priorité deux consisterait à maximiser l'utilisation faite du modèle particulier de gouvernance que nous avons. J'oserais dire que nous n'avons pas, au cours des cinq premières années, tiré le maximum possible du secteur privé et ne l'avons pas appliqué à notre organisation comme nous aurions pu le faire. C'est la raison pour laquelle une de nos recommandations consiste à dire qu'il nous faut plus de temps pour vraiment pousser cela au summum.
Le conseil de direction a connu une évolution extraordinaire depuis un an; de plus en plus, il a son mot à dire dans la direction de l'Agence, et nous attendons d'en voir certains des résultats.
Le dernier élément qu'il faudrait rechercher, c'est de maximiser notre recours à la capacité que nous avons dans l'ensemble du pays. Nous pouvons donner de l'expansion aux activités là où nous sommes déjà établis; nous pouvons chercher à prendre en charge des activités nouvelles. Nous avons une capacité accrue dans certains endroits, qui pourrait servir à exécuter des programmes au nom des gouvernements partout au pays. Nous envisageons donc des façons de maximiser cela. Voilà donc mes trois priorités.
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Merci, monsieur le président.
Je voulais vous interroger sur la question de la disposition de récupération aux fins du calcul du revenu des personnes âgées. Si je suis un aîné qui touche une prestation de la SV et que je reçois un dividende de 100 $, le taux de récupération, je crois, établit la somme à 125 $. Il me semble que c'est ça. Si je reçois 100 $ en argent comptant, c'est traité comme un revenu de 100 $ en argent comptant, mais aux fins du dividende, c'est 125 $ avec la majoration. Je crois savoir que, dans le budget de 2006, les 100 $ en question deviendront 145 $ aux fins de la récupération fiscale.
La première question que je souhaite vous poser porte sur les dividendes. Aux fins de la récupération, pourquoi 100 $ en dividendes sont-ils traités comme s'il s'agissait d'autre chose que 100 $? Deuxièmement, aux fins du budget, est-il vrai que, selon le taux de récupération fiscale, cette somme passerait de 125 à 145 $?
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Je vais essayer d'en parler en autant que mes gens me corrigeront au besoin.
Nous nous enorgueillissons d'être à l'avant-plan de la technologie. Effectivement, notre direction générale de l'informatique est bien pourvue en personnel. On y trouve environ 3 600 personnes; c'est le plus grand service du genre, je crois, au gouvernement fédéral.
L'exercice financier n'est pas terminé -- ce sera le cas dans trois jours--, mais je crois que la transmission électronique des déclarations atteindra les 53 p. 100. L'an dernier, c'était très près de 50 p. 100, comme c'était 47 p. 100 il y a deux ans. Il y a donc une forte augmentation.
Bon, la transmission électronique des déclarations permet certaines économies, mais cela se situe en moyenne à deux dollars la déclaration. Ce n'est pas énorme, mais le niveau de service a changé. Nous avons un délai de réponse de 15 jours dans le cas de la transmission électronique, pour les remboursements, et nous en sommes actuellement à respecter un délai de 12 jours. Ceux qui présentent leur déclaration par voie électronique peuvent donc recevoir un remboursement dans les 12 jours, dans la plupart des cas, ce qui est tout à fait étonnant.
Grâce à la fonction « Mon dossier »--cela fait partie des nouveaux services que nous offrons--, vous pouvez modifier votre adresse, en appeler d'une décision, consulter votre bilan pour les six dernières années, je crois, et toute l'information est là. Vous pouvez faire un certain nombre de calculs directement dans la fonction « Mon dossier ». Le niveau de service a donc connu une augmentation remarquable.
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Merci, monsieur le président.
Je vous tire mon chapeau -- moi qui suis porte-parole en matière d'affaires fiscales. Je n'ai normalement pas l'occasion de le faire. J'aimerais revenir à toutes ces idées de modèle, simplement pour la raison suivante: si ça fonctionne -- c'est une nouvelle orientation pour nous et si ça fonctionne--alors, sans contredit, il faut regarder pour voir si on peut reproduire ça ailleurs.
Encore une fois, je ne mets pas de pression. Je pose simplement la question. Pourriez-vous revenir? Je n'ai pas vraiment obtenu la réponse à ma question tout à l'heure. Je comprends ce que vous avez dit, et je suis sûr que c'est important du point de vue de la direction, mais je n'ai pas compris quels sont les éléments structurants d'un tel projet. Comment cela permet-il d'aboutir à un meilleur service? Autrement dit, qu'est-ce qui fonctionne tellement bien que nous devrions envisager de transférer l'idée, de l'appliquer à d'autres secteurs du gouvernement?
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Non. Très souvent, le président et le ministre se réuniront pour échanger. Les pouvoirs qui leur sont conférés officiellement se trouvent dans la loi; le ministre peut donner des instructions au conseil, et le conseil peut formuler des recommandations à l'intention du ministre. Ces pouvoirs n'ont jamais été utilisés en cinq ans.
Le conseil cherche à savoir si les affaires sont bien gérées ou non. À la manière d'une société du secteur privé, il compte un comité de vérification chargé de vérifier l'ensemble de la gestion. Le ministre nous donne une orientation; le conseil n'a pas accès aux dossiers des contribuables ni encore aux programmes. C'est le ministre qui y a accès. Le ministre nous oriente du point de vue politique, et le conseil nous oriente du point de vue de la gestion, tout comme le ferait le conseil d'administration d'une société commerciale. Je suis responsable envers les deux, qui, tous deux, évaluent mon rendement.
C'est un modèle qui fonctionne bien dans les secteurs où les grandes orientations demeurent toujours à peu près les mêmes -- nous n'en décidons pas nous-mêmes -- et où le travail opérationnel est très complexe. Cet aspect relève de nous. Surtout depuis que les points frontaliers ne relèvent plus de l'Agence, nous n'avons plus à préserver le territoire du Canada ou a en défendre les frontières. Nous nous occupons seulement de transactions financières avec les contribuables, les fiducies et les grandes sociétés, et les entreprises. Nous nous occupons d'argent. Nous percevons des sommes d'argent et en remettons aux bénéficiaires, de sorte que c'est très opérationnel, la part de contenu stratégique y est très faible, et cela a donné des résultats.
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Je voulais mentionner quelque chose qui a été omis: les pouvoirs conférés à l'Agence du revenu en ce qui concerne la gestion des ressources humaines. Cela veut dire que tout le travail commence et se termine par le facteur humain. Les pouvoirs que nous avons en ce moment nous donnent une marge de manoeuvre considérable quant à la façon de classifier les postes, la façon de nous structurer nous-mêmes, la façon de traiter nos employés.
Pour vous donner un exemple, à l'Agence du revenu du Canada, nous avons créé un groupe appelé groupe de gestion, qui réunit quiconque joue un rôle de supervision, au sens large; nous travaillons de concert avec ce groupe. Il a une classification distincte -- il est syndiqué, mais c'est une classification distincte -- et nous avons créé une démarche qui permet une harmonisation avec l'orientation stratégique et la désignation d'un groupe de gestionnaires.
Si je le mentionne, c'est que c'est une des mesures de l'ARC qui est surveillée de près ailleurs dans la fonction publique, à l'exemple d'autres pratiques en matière de RH. Je viens de passer trois ans et demi à l'extérieur de l'ARC et, croyez-moi, nombreux sont les endroits qui souhaitent ardemment pouvoir faire de même. Je crois que le taux de satisfaction de nos employés, comme l'indiquent les enquêtes dans la fonction publique, le montre bien. C'est très encourageant.
Pour ce qui est des abris fiscaux, la Loi de l'impôt sur le revenu exige que tous les abris soient enregistrés auprès de l'Agence. C'est pour que nous sachions que l'abri fiscal existe. Pour les cas où l'abri n'est pas enregistré, les pénalités sont très sévères. Il nous faut donc être conscients des abris fiscaux. Et depuis 1994, je crois, époque à laquelle il y a eu une annonce conjointe de la part des ministres du Revenu et des Finances, nous surveillons de très près les abris fiscaux. Nous les examinons pour nous assurer qu'ils sont vraiment conformes à la loi telle qu'elle est écrite.
Ce qui arrive, c'est que nous étudions les déclarations d'impôt sur le revenu des gens au fur et à mesure qu'ils les présentent. Tout de même, nous disposons encore de trois ans pour réévaluer le dossier. Évidemment, certains des abris fiscaux ont une structure très compliquée, et il peut nous falloir du temps pour examiner l'abri fiscal donné et déterminer s'il est conforme, oui ou non, à la loi.
Il arrive donc parfois qu'il y ait une période qui s'écoule entre le moment où la cotisation est établie et celui où nous revenons et réévaluons les dossiers des investisseurs individuels qui sont liés à de tels abris fiscaux. Parfois, un certain laps de temps peut s'écouler.
Pour ce qui est des modifications législatives, bien entendu, elles relèvent du ministère des Finances. Nous ne sommes pas dans le secret des dieux.
Avant de vous remercier, monsieur Dorais, j'aimerais vous faire part d'une demande et d'un commentaire. La demande est de nature administrative. En vue de votre comparution de la semaine prochaine, serait-il possible de faire parvenir à la greffière, le plus rapidement possible, les documents qui sont liés à cette comparution?
D'autre part, j'aimerais remercier au nom de mes collègues le personnel de l'Agence du revenu du Canada qui répond aux demandes des bureaux des députés concernant des questions de litige. Ces gens sont d'une efficacité redoutable et, de surcroît, d'une grande amabilité. Notre caucus en a fait mention à plusieurs reprises. Chaque fois que nous leur soumettons des cas difficiles, nous sommes agréablement surpris de leur réponse. Je ne sais pas si ce sentiment est partagé par les autres partis, mais quoi qu'il en soit, j'aimerais que vous leur transmettiez mes félicitations.