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Mesdames et messieurs bienvenue, et bienvenue à nos témoins d'aujourd'hui.
Collègues du comité, j'espère que vous avez apprécié la semaine passée dans votre circonscription. Nous allons poursuivre nos discussions du crédit 10, renvoyé au comité le mardi 25 avril 2006. Nous avons plusieurs témoins aujourd'hui, regroupés en deux panels. Après les avoir entendus, nous nous occuperons de certaines affaires du comité.
Je voudrais souhaiter la bienvenue à nos témoins. À cause du peu de temps dont nous disposons, nous allons vous demander de présenter très brièvement votre point de vue. Cela laissera aux membres du comité autant de temps que possible pour vous poser des questions. Je crois que nous allons commencer avec M. Charles de AIG United Guaranty Canada.
Monsieur Charles, je vous invite à faire votre exposé en une ou deux minutes. Allez-y.
Merci, monsieur.
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Merci, monsieur le président et honorables membres du comité.
Je m'appelle Andy Charles et je suis le président directeur général de AIG United Guaranty Canada, une division de AIG, un des plus importants assureurs au monde. AIG fait affaire dans plus de 130 pays et nous sommes présents au Canada depuis le début des années 1960. Nous employons présentement plus de 850 Canadiens et Canadiennes.
Monsieur le président, nous croyons qu'une augmentation de la compétition dans le secteur de l'assurance hypothécaire va bénéficier aux consommateurs, aux institutions financières et à l'économie canadienne en général. En même temps, le système d'assurance appuyé par le gouvernement sera plus sûr, puisque le risque sera réparti entre un plus grand nombre de participants.
Laissez-moi souligner quelques faits. Premièrement, AIG s'est fermement engagée à offrir des produits et services d'assurance au marché canadien en entier, urbain et rural. Nous avons l'intention d'offrir des produits d'assurance novateurs dans tous les segments du marché.
Deuxièmement, nous subissons présentement un processus d'examen rigoureux. Le BSIF veut s'assurer que nous avons la capitalisation adéquate pour servir le marché dans toutes les phases du cycle économique. Leurs exigences quant à la capitalisation initiale sont rigoureuses et nous les satisferons. Nous sommes appuyés par notre maison-mère, une société possédant 800 milliards de dollars en avoir, classée par le magazine Forbes comme étant la quatrième plus importante société au monde.
Troisièmement, entretenir la compétition avec des assureurs bien capitalisés qui créent un choix plus varié renforcera notre marché. Plus de 50 milliards de nouvelles hypothèques assurées sont émises chaque année et le total des hypothèques en cours totalisent plus de 615 milliards de dollars.
Quatrièmement, telle qu'indiquée clairement par le budget 2006, l'augmentation des provisions à 200 milliards de dollars est due à l'expansion du marché hypothécaire et non à l'entrée d'un autre compétiteur sur le marché. L'ajout d'un compétiteur bien capitalisé diversifiera le risque des contribuables.
Enfin, l'augmentation de la compétition sera bénéfique pour les consommateurs. L'entrée sur le marché de la compagnie d'assurance hypothécaire privée qui existe déjà a généré de nouveaux produits et un meilleur service pour les Canadiens et les Canadiennes. Nous demandons qu'on nous offre la même occasion.
Monsieur le président, je voudrais terminer avec une citation datant de quelques années: « Nous nous réjouissons de l'intention du gouvernement de promouvoir la concurrence dans le domaine des assurances hypothécaires en instaurant des règles du jeu équitables. Les consommateurs, les prêteurs et les contribuables profitent nettement d'une saine concurrence. »
L'orateur était alors Peter Vukanovich, le président de Genworth Financial Canada. Nous applaudissons ses réflexions et croyons que ce qui était vrai à ce moment-là l'est encore aujourd'hui.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs. Je m'appelle Jim Murphy. Je suis directeur principal de l'Institut canadien des courtiers et des prêteurs hypothécaires ou ICCPH, association comptant 8 700 membres au Canada.
L'Institut représente tous les aspects du secteur hypothécaire, y compris les prêteurs, les assureurs de prêts hypothécaires, les courtiers en hypothèques et les agents hypothécaires. Nous avons des membres partout au pays, dans les dix provinces et dans deux des territoires.
Vous savez que le marché canadien de l'immobilier est particulièrement prospère depuis quelques années. Notre secteur joue un rôle clé pour aider les Canadiens et les Canadiennes à réaliser leur rêve de devenir propriétaires.
Deux études que nous avons entreprises, l'une à l'automne dernier, sur l'état du marché de l'hypothèque résidentielle au Canada, et l'autre plus récemment, ce printemps, sur les choix s'offrant aux consommateurs en matière d'hypothèques, chiffrent à plus de 615 milliards de dollars l'ensemble des prêts hypothécaires consentis au Canada, total qui augmente de 10 p. 100 chaque année. Nous avons inclu des exemplaires du résultat de ces recherches dans les trousses que vous avez sous les yeux.
L'assurance prêt hypothécaire est un élément clé du réseau financier qui aide les Canadiens et les Canadiennes à être propriétaires. C'est un système en place au Canada qui fonctionne bien. Avec l'augmentation du prix des logements, la proportion de Canadiens en mesure d'effectuer une mise de fond initiale de 25 p. 100, voire moins, diminue. Cela est vrai également des institutions de dépôt reconnues par la Loi sur les banques. Notre secteur et l'assurance prêt hypothécaire donne aux Canadiens et au Canadiennes les moyens de devenir propriétaires.
L'Institut canadien des courtiers et des prêteurs hypothécaires est en faveur d'une concurrence dans le marché de l'assurance prêt hypothécaire. Nous estimons, toutefois, que le comité et le gouvernement devraient mesurer pleinement les problèmes liés à la concurrence, afin que l'intégrité financière d'ensemble du système soit maintenue.
Il y a trois problèmes que je voudrais souligner.
Tout d'abord, il faut que les assureurs hypothécaires du pays soient sur un plan d'égalité. Deuxièmement, il faut assurer la viabilité financière du secteur, notamment quand le marché est à la baisse — or on remarque un ralentissement dans une ou deux provinces. Enfin, il faut assurer avant tout la protection des emprunteurs et des propriétaires de logement.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour. Je m'appelle Peter Vukanovich. Je suis président-directeur général de Genworth Financial Canada.
[Français]
Je veux remercier le comité de m'avoir invité aujourd'hui.
[Traduction]
Vu que je dispose seulement d'une minute ou deux, je vais essayer de passer rapidement en revue ce que je tiens à dire.
Les changements suggérés à l'industrie de l'assurance prêt hypothécaire peuvent sembler techniques au comité, mais sont d'importance. Dans leur ensemble, ils se traduisent par l'ouverture du marché de l'assurance prêt hypothécaire à de nouveaux venus, une première pour notre pays depuis 1995. Pour le secteur, ils représentent en fait des changements de politique majeurs, avec des conséquences profondes sur le marché immobilier canadien, notre secteur des services financiers et, surtout, près d'un demi-million de familles auxquelles l'assurance prêt hypothécaire vient en aide chaque année. Pourtant, je n'ai vu pratiquement aucune étude ou analyse des conséquences pratiques de ces changements radicaux.
Les changements précipiteront l'arrivée sur le marché d'au moins trois nouveaux venus, alors que ce marché était particulièrement bien desservi par deux entités, depuis plus de 40 ans. Pour pouvoir entrer en concurrence, toutes les entités bénéficieront d'une garantie financière du gouvernement. La question est donc beaucoup plus complexe que l'entrée sur le marché de compagnies d'assurance multirisques. C'est pourquoi nous estimons que la meilleure des choses à faire, pour le comité, est de freiner l'application de ces changements et de les étudier d'abord; de prendre le temps voulu pour comprendre précisément comment ils se traduiront pour les familles voulant acquérir une maison et pour le gouvernement.
Il y a un élément essentiel que je tiens à souligner aujourd'hui: que, si des acheteurs payent pour l'assurance hypothécaire, ce ne sont pas eux qui choisissent l'assureur. Vous m'avez bien entendu: c'est le prêteur, pas l'acheteur, qui contrôle la décision en matière d'assurance prêt hypothécaire. Il faut garder cette distinction à l'esprit quand on élabore une politique, parce qu'elle nécessite que soit mis en place un ensemble de protection pour les acheteurs. Je voudrais me hâter de dire que Genworth Financial appuie le désir du gouvernement et souhaite voir plus de concurrence dans notre secteur. Nous sommes en faveur d'une concurrence accrue, aussi longtemps qu'elle se traduit par un plus grand éventail de choix et d'avantages pour les acheteurs et aussi longtemps que les sociétés peuvent affronter les hauts et les bas traditionnels du marché immobilier.
Il faut à cette concurrence accrue, en outre, deux autres conditions: le type de protection pour les acheteurs que je viens de mentionner et la garantie pour les nouveaux venus et les sociétés déjà en place d'entrée en concurrence sur un pied d'égalité. Hélas, les changements de politique sur lesquels se penche le comité n'assurent aucune de ces deux conditions. En fait, ils détérioreraient le cadre qui existe actuellement. Sans règle appropriée pour la conduite sur des marchés, les objectifs du gouvernement seraient minés et on porterait atteinte aux politiques publiques existantes, ainsi qu'aux avantages de l'assurance prêt hypothécaire.
C'est pourquoi il faut approfondir la question avant de mettre les changements en oeuvre. Tout en tenant compte des recommandations déjà faites, nous exhortons les membres du comité à demander trois garanties supplémentaires. La première garantie serait l'interdiction d'ententes financières entre les assureurs et les prêteurs, du type de celle conclue aux États-Unis. L'exemple de ce qui se fait ailleurs montre clairement que, sans une interdiction de ce type, les acheteurs ne bénéficieront pas d'une concurrence accrue, bien au contraire. Comme l'indique l'agence de notation Moody, à propos du secteur de l'assurance prêt immobilier aux États-Unis, c'est un secteur où il est difficile de se distinguer de la concurrence, ou la concurrence sur le prix est limitée et où les intérêts du prêteur concordent généralement avec ceux des sociétés d'assurance prêt hypothécaire. Avec des ententes de ce type, le montant d'argent, le pourcentage allant aux prêteurs, devient l'élément clé de l'assurance prêt hypothécaire. Bien entendu, tout ceci est légal, mais nous doutons que cela réponde aux attentes du comité ou du gouvernement.
Selon nous, la deuxième garantie à exiger par le comité est la suivante: une protection claire contre l'antisélection ou le picorage qui se pratique parfois dans le secteur de l'assurance. Pour simplifier, disons que si on laisse les nouveaux venus sur le marché faire fi du plus gros du marché et s'intéresser seulement à ces secteurs les plus lucratifs, tous les acheteurs et les prêteurs devront payer plus cher. Afin de prêter plus rigueur à cette analyse, nous avons retenu les services d'un expert-conseil et économiste de renommé international, afin d'effectuer le type d'étude indépendante qui est selon nous requise. Nous n'avons pas encore ses conclusions, mais il se ferait un plaisir de mener l'étude à bien dans les deux semaines qui viennent et de vous la soumettre.
Enfin, nous pensons que le comité devrait veiller à ce que tous les participants soient sur un pied d'égalité. Comme vous le savez, la garantie du gouvernement dont bénéficie le secteur de l'assurance prêt hypothécaire s'applique différemment entre nous et le prestataire gouvernemental. Cela crée un avantage de prix systématique de quelque centaines de dollars par prêt, soit, dans un marché hypothécaire hautement concurrentiel, un méchant coup de pouce à la balance. Avec un tel avantage de prix, il est difficile de se placer comme concurrent grâce à des produits et des services variés.
En conclusion, je voudrais réitérer l'appui de Genworth pour une concurrence accrue. Nous sommes en faveur de cette concurrence. Sans les garanties supplémentaires dont je viens de vous parler, toutefois, je dois dire que la répercussion des changements envisagés sur les acheteurs me préoccupe.
Le marché canadien de l'immobilier fait l'envie du monde entier et il n'y aucune raison pour que cela cesse, à condition que nous ne commettions pas une erreur ou une série d'erreurs dont nous nous mordrons les doigts plus tard.
[Français]
Je vous remercie de votre attention. Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions.
Je m'appelle Mark Tonnesen et je suis le PDG de Triad Guaranty Insurance Corporation. Avant de me joindre à Triad, j'étais vice-président de RBC Insurance, à Toronto.
Triad est une compagnie d'assurance hypothèque privée dont le siège social se trouve aux États-Unis. Une demande pour entrer dans le marché canadien de l'assurance est devant le BSIF. Triad a été fondée en 1987 sur les principes d'une solide gestion des risques, de l'innovation dans les produits et d'un service supérieur à la clientèle. Nos produits sont avant tout offerts sur des marchés où le logement abordable est une priorité, et nos clients types sont les acheteurs d'une première propriété dont le coût moyen est d'environ 150 000 $.
Nous approuvons l'intention de votre gouvernement d'ouvrir ce marché à un plus grand nombre de fournisseurs. Cette décision bénéficiera à la fois aux contribuables et aux consommateurs. Premièrement, le fait d'ajouter des participants sur le marché réduira les risques pour les contribuables et améliorera la stabilité du marché immobilier en répartissant les risques parmi plusieurs fournisseurs, réduisant ainsi les risques assumés par le fournisseur public. Cela favorisera ainsi l'injection de capitaux supplémentaires diversifiés dans le marché. De plus, s'il n'existe qu'un seul assureur privé, il pourrait se retirer du marché, mettant tout le secteur immobilier canadien en difficulté.
Deuxièmement, les consommateurs bénéficieront aussi de la concurrence qui entraînera l'amélioration des services, la baisse des coûts et l'innovation dans les produits. Tous ces facteurs rendront l'achat d'une maison plus abordable. Les monopoles, et même les duopoles, n'offrent pas les mêmes incitatifs quant au service à la clientèle, à l'innovation des produits et à la réduction des prix. Pourquoi le feraient-ils puisqu'ils bénéficient d'un marché captif?
Le Canada s'est doté des normes réglementaires les plus élevées au monde; c'est pourquoi un marché ouvert à la concurrence sera également un marché sûr. Le BSIF effectue des examens très rigoureux pour s'assurer de la viabilité des fournisseurs d'assurance hypothèque; de plus, chaque province réglemente les pratiques du marché de l'assurance. De nombreux règlements interdisent expressément le genre d'activités qui préoccupent certains délégués et concurrents.
Il est essentiel que le gouvernement assure la sécurité du marché. Il est également important que les consommateurs aient le choix, et ce choix ne devrait pas simplement être entre le gouvernement ou un monopole privé. C'est trop risqué pour le gouvernement et pas assez avantageux pour le consommateur.
Je serais heureux de répondre à vos questions pour donner plus de précision, monsieur le président.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Noël Roy et j'occupe le poste de chef de produit, financement hypothécaire, à la Direction du développement de l'offre à la Fédération des caisses Desjardins. J'aimerais remercier les membres du Comité permanent des finances de nous avoir invités à comparaître cet après-midi afin de discuter de la question de l'assurance hypothécaire.
Première institution financière au Québec avec ses quelque 5,5 millions de membres propriétaires, particuliers et entreprises, Desjardins est également le plus important groupe financier coopératif au Canada. Ailleurs au pays, Desjardins est associé aux caisses populaires de l'Ontario, du Manitoba et de l'Acadie ainsi qu'à Desjardins Credit Union en Ontario. Avec une part de marché de près de 40 p. 100, Desjardins est de loin le chef de file du marché du prêt hypothécaire au Québec. Ainsi, environ 600 000 prêts hypothécaires ont été octroyés dans toutes les régions du Québec. Près de 30 p. 100 de nos prêts hypothécaires sont protégés par une assurance hypothécaire, principalement avec la SCHL et à un degré moindre avec la compagnie Genworth Financial Canada. Nous jouissons d'excellentes relations d'affaire avec ces deux entités.
Tel que mentionné dans le plan budgétaire de 2006, le programme du gouvernement fournissant une garantie de l'État aux sociétés qui assurent les prêts hypothécaires a contribué à la compétitivité du marché de l'assurance hypothécaire et a aidé à rendre le logement plus abordable pour les Canadiens et les Canadiennes.
Nous appuyons l'initiative du gouvernement de favoriser la concurrence au sein du marché de l'assurance hypothécaire. Une plus grande concurrence favoriserait l'accès au logement à des coûts plus compétitifs. Nous croyons donc que l'extension du programme de garantie à de nouveaux intervenants permettra à un plus grand nombre de Canadiens et de Canadiennes de devenir propriétaires de leur résidence.
Cependant, nous croyons qu'une saine compétition au sein du marché de l'assurance hypothécaire ne peut se concrétiser qu'aux conditions suivantes. Premièrement, tous les intervenants du secteur privé offrant de l'assurance hypothécaire doivent être assujettis aux mêmes règles et conditions et n'intervenir que dans ce marché. Il ne peut y avoir une réelle compétition que si tous les joueurs sont sur le même pied. Deuxièmement, il est primordial de s'assurer que les sociétés participant au programme ne puissent pas appliquer des normes d'antisélection à leur programme d'assurance hypothécaire. Une telle approche désavantagerait les régions hors des grands centres, tout particulièrement les résidants des régions rurales.
En conclusion, nous réitérons notre appui à une plus grande ouverture du marché de l'assurance hypothécaire. Encore une fois, merci de nous avoir donné l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui.
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Merci, monsieur le président. Je ne prendrai probablement pas tout ce temps.
Je suis d'emblée favorable à la direction dans laquelle le gouvernement veut s'engager, parce que c'est également ce que notre gouvernement voulait faire. J'ai appris tout récemment que nous avions envisagé les mêmes modalités et les mêmes orientations de fond. Mais de façon plus fondamentale, je souscris plutôt à la théorie d'Adam Smith selon laquelle un accroissement de la concurrence est préférable et qu'un duopole n'est sans doute pas la situation optimale.
J'ai deux questions. La première s'adresse soit à M. Charles, soit à M. Tonnesen, ou encore à M. Roy.
Comme j'ai au départ un fort parti pris en faveur de la proposition du gouvernement, je pense que le fardeau de la preuve incombe aux adversaires de cette idée. Dans le mémoire du Mouvement Desjardins, on formule des conditions, dont la seconde est que les hypothèques ne doivent pas faire l'objet d'une antisélection qui défavoriserait les propriétaires de maison vivant à l'extérieur des villes, et plus particulièrement les résidents de zones rurales. Je demanderais donc à ceux qui souhaitent se lancer sur ce marché d'expliquer si ce processus d'antisélection se concrétisera et si ce nouveau marché concurrentiel et ouvert à plusieurs compagnies comporte des risques pour les habitants de régions rurales.
J'ai aussi une question pour M. Vukanovich. Sans vouloir porter d'accusation — j'insiste sur ce point — je crois que c'est M. Turner qui a insisté pour que nous abordions ce sujet. Ensuite, j'ai lu sur le site Internet de M. Turner, dans ses commentaires du 19 mars, que son ami Peter Vukanovich lui avait rendu visite quelques jours auparavant à son bureau de circonscription. Et comme c'est M. Turner qui est l'instigateur de notre étude de cette question, j'aimerais lui demander quelle est la nature des relations qu'il entretient avec lui, strictement pour que les choses soient claires et sans porter d'accusations quelle qu'elles soient.
Voilà mes deux questions, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
En écoutant parler M. Vukanovich, j'avais l'impression d'entendre les dirigeants de Bell Canada il y a quelques années, lorsqu'ils ont comparu devant le CRTC au sujet d'un projet de décloisonnement et d'un projet de déréglementation des interurbains. Bell Canada disait que cela causerait sa perte, qu'il ne fallait pas le permettre et que la concurrence en matière de téléphonie n'était pas une bonne chose. J'ai eu l'impression d'entendre exactement les mêmes propos en écoutant M. Vukanovich.
Je me demande pourquoi une compagnie comme Genworth et la SCHL seraient les deux seuls joueurs. Pourquoi ne faudrait-il pas faire entrer d'autres joueurs? Pourquoi posez-vous des questions primaires sur la nécessité d'avoir des règles qui s'appliquent à tous? Je ne crois pas que le projet de loi fasse en sorte que de nouveaux concurrents seraient traités différemment de Genworth, ou que Genworth serait traitée différemment des nouveaux concurrents. Il me semble que la concurrence est une bonne chose pour les consommateurs.
Monsieur Roy, comment peut-on éviter, au moyen de la réglementation, l'antisélection dont vous avez fait mention? Il me semble que c'est une question qui se règle très facilement. L'analyse est facile à faire. La concurrence est toujours une bonne chose sur le marché. Il est certain que les compagnies qui ont eu des privilèges durant plusieurs années — en marché de duopole ou en marché de monopole, ce qui est encore plus préoccupant — peuvent vouloir mettre des bâtons dans les roues à un processus législatif comme celui-là. On ne peut être à la fois pour et contre la concurrence, monsieur Vukanovich.
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Permettez-moi de répondre à cette question.
Nous sommes tout à fait pour la concurrence, comme je l'ai dit dans ma déclaration d'ouverture. Normalement, et c'est un principe économique d'application générale, une plus grande concurrence devrait profiter aux acheteurs de maison.
En l'occurrence, cependant, rien dans la réglementation n'assure qu'il n'y aura pas d'antisélection et que la concurrence profitera aux acheteurs de maison.
Nous croyons qu'il faut regarder ce qui ce passe sur d'autres marchés lorsqu'un intermédiaire financier intervient dans le processus. La situation est différente de celle où la relation avec le consommateur est directe, parce qu'après tout le gouvernement veut procurer certains avantages aux acheteurs de maison et aux consommateurs.
Encore une fois, la difficulté tient au fait qu'on n'a pas établi de cadre réglementaire. Il n'y a rien à notre avis qui garantisse que les retombées soient positives. Néanmoins, nous sommes tout à fait pour la concurrence.
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J'aimerais dire clairement que je connais au moins deux des témoins très bien. Et Jim, nous avons eu également quelques échanges, même si ce n'était pas sur le plan professionnel.
Quant aux raisons pour lesquelles nous sommes ici aujourd'hui... M. McCallum a laissé entendre que c'était peut-être à cause de mes rapports avec certains des témoins. Permettez-moi de faire une mise au point. Si nous sommes ici aujourd'hui, cela s'explique par l'état du marché immobilier au Canada et par le fait que les prix dans le secteur de l'immeuble ont atteint des sommets inégalés. On sait que 50 p. 100 des gens qui souscrivent une hypothèque au Canada doivent prendre une hypothèque à coefficient élevé; ils sont donc obligés de souscrire une assurance hypothèque. C'est probablement le cas de 90 p. 100 des gens de ma circonscription qui achètent une nouvelle maison par les temps qui courent. Ils ont sans doute besoin d'une assurance hypothèque. Comme le gouvernement du Canada impose à tous ces gens qui prennent des hypothèques à coefficient élevé l'obligation légale de souscrire une assurance hypothèque, il s'agit d'une question importante.
Voilà pourquoi je suis ici et c'est ce que j'ai fait valoir aux membres du comité, qui l'ont compris immédiatement.
Si vous êtes ici, c'est à cause de ces enjeux. Des enjeux qui touchent les consommateurs. C'est de ces enjeux que je veux parler, des moyens de protéger les intérêts des consommateurs, et non de questions partisanes ou de la position du gouvernement sur ce dossier.
M. Charles et M. Vukanovich ont manifestement des avis différents à ce sujet. Quant à vous, monsieur Murphy, vous semblez avoir une position mitoyenne.
Je vais vous poser quelques questions précises, monsieur Charles, et je poserai d'autres questions à M. Vukanovich.
Monsieur Charles, parlons des deux réserves soulevées par M. Vukanovich. Premièrement, si l'on favorise plus de concurrence dans le secteur, risque-t-on de recourir ici aux mêmes incitatifs qu'aux États-Unis? Autrement dit, est-ce que l'institution financière recevra des primes ou des ristournes quelconques si elle vous envoie des clients qui ont besoin d'une assurance?
Deuxièmement, qu'est-ce qui vous empêcherait d'offrir vos services uniquement aux personnes à revenu élevé dans ma circonscription, plutôt que de les offrir aux personnes moins riches ou aux collectivités plus démunies? Pourriez-vous répondre tout d'abord à cette question?
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Monsieur Turner, nous avons lancé en 2006 des produits qui s'adressent exactement aux segments du marché que M. Charles vient de mentionner, qu'il s'agisse des nouveaux arrivants au Canada, des gens qui n'ont pas un excellent dossier de crédit ou des travailleurs autonomes. Nous avons lancé tous ces produits.
Je crois qu'il est toujours possible d'améliorer et d'élargir les produits.
Je crois que nous sommes tous d'accord à la condition qu'il n'y ait pas d'antisélection, que l'on égalise les chances pour tous et qu'on prévoit des mesures pour éviter les ristournes. Il suffit alors de s'assurer que ces mesures sont en place.
Si M. Charles et son entreprise, et d'autres concurrents, sont prêts à nous livrer concurrence sur ces bases, je n'ai rien contre, mais je dis simplement qu'il faut que les mesures législatives voulues soient instaurées avant qu'ils se lancent sur le marché.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais tout d'abord remercier John McCallum de nous avoir rappelé pourquoi nous sommes ici: les conservateurs essaient simplement d'émuler les libéraux dès qu'ils en ont la chance. Il devient de plus en plus difficile de distinguer ces deux partis. Je crois qu'il serait utile aussi de situer les choses dans leur contexte.
Quand ce marché a-t-il été ouvert au secteur privé par les Libéraux? Si je ne m'abuse, c'est en 1995. Personne ne sait exactement pourquoi, mais nous savons que Paul Martin était ministre des Finances à l'époque et qu'il a décidé qu'il fallait donner au secteur privé quelque chose qu'il n'avait pas encore. Je crois que Genworth a été l'heureuse bénéficiaire. Aujourd'hui, nous devrions peut-être nous demander ce que Paul Martin et Peter Vukanovich ont en commun?
J'aimerais savoir comment cela va ouvrir la porte à la concurrence. Je suis étonnée de voir qu'Yvon Loubier semble se laisser gagner par cette idée. Repensons un peu à ce qui s'est passé dans les secteurs qui ont été déréglementés, alors qu'on prétendait que les consommateurs profiteraient de toute cette concurrence. Il suffit de regarder le cas d'Air Canada. Pouvez-vous m'expliquer comment toute cette concurrence nous a profité? Maintenant, on ne sert plus de repas dans les avions et on offre un très mauvais service, dans bien des cas. Je ne vois pas très bien les avantages que cela nous a apportés.
Je voudrais que tous les témoins m'expliquent ce qui va arriver aux consommateurs à faible revenu, puisqu'ils sont parmi ceux qui n'ont pas l'argent nécessaire pour la mise de fond et qui ont besoin d'une assurance hypothèque. Que je sache, aucune étude n'a démontré l'existence de problèmes en ce moment, ni que des milliers de Canadiens sont incapables d'obtenir une assurance hypothèque. Je n'ai jamais entendu les gens dire que c'est trop cher et inabordable.
Dites-moi s'il existe des études montrant que les consommateurs sont mal servis en ce moment. J'aimerais que chacun de vous -- qui aspirez à avoir une part du gâteau -- me dise de combien vous allez réduire les primes d'assurance hypothèque. Et aux consommateurs qui n'ont pas accès aux services à l'heure actuelle, allez-vous offrir les vôtres?
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Merci pour ces questions.
Permettez-moi de tracer brièvement l'historique de notre compagnie. Elle a été fondée en 1995, mais le secteur privé est présent sur le marché de l'assurance hypothèque depuis le début des années 1960. Quatre sociétés se sont lancées dans la course, dont la SCHL à l'époque, et elles se sont toutes fusionnées vers la fin des années 1960, ou au début des années 1970, pour former la Compagnie d'assurance hypothèques du Canada. En raison de la concurrence et des cycles immobiliers volatiles, le marché n'était pas assez grand pour soutenir plus de deux sociétés.
Au début des années 1990, la Compagnie d'assurance hypothèques du Canada a mis fin à ses activités, si bien que la SCHL s'est retrouvée en situation de monopole. Si la société Genworth, anciennement GE Genworth, a pu se lancer sur ce marché, c'est parce que le gouvernement souhaitait créer plus de concurrence.
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Non, ce n'est pas ce que je dis.
Je dis que beaucoup de choses se sont produites depuis 1995, beaucoup de choses. Les coûts pour changer d'institution sont très élevés, de même que les coûts de lancement, et les relations que nous avons établies sont très bien ancrées. Pour changer leurs relations avec les prêteurs, ces gens-là devront travailler beaucoup, pour trouver une nouvelle solution. Comme vous, j'aimerais bien savoir ce qu'il en serait.
Par ailleurs, nous croyons que le marché canadien en général a été très bien servi. Nous voulons éviter la création d'un climat destructeur, avec de nouveaux intervenants qui créeraient un climat négatif pour les acheteurs de maisons. Voilà pourquoi nous demandons une loi.
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Merci pour la question.
Normalement, en entrant dans un marché établi, différents facteurs font l'objet de la concurrence: les produits, les innovations et les prix. Mes concurrents étant ici, je ne suis pas en mesure de vous dire que le prix descendrait de x pour cent, je dois vous dire que je suis à l'aise, officiellement, aujourd'hui, de prédire une baisse des prix, et une compétition au sujet des prix.
Pour répondre à votre deuxième question, au sujet de l'avantage pour les Canadiens, nous avons un peu parlé du marché des immigrants, du marché des travailleurs autonomes et de celui des personnes qui ont eu des problèmes de crédit. Je suis dans le secteur du crédit depuis quinze ans et dans ce secteur, il faut encore faire preuve de diligence, tant du côté des prêteurs que du côté des assureurs. Nous pensons qu'on peut augmenter les possibilités que des Canadiens s'achètent des maisons, ainsi que le taux d'accession à la propriété.
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Et bien, je sais que les gens ont du mal à se procurer une hypothèque. Il y a des problèmes de crédit. Je ne comprends pas comment votre entrée dans le secteur de l'assurance hypothécaire changera quoi que ce soit au secteur du crédit.
J'entends constamment ce jargon au sujet des produits. Je ne sais pas ce que vous entendez par « produit ». J'en ai parlé avec beaucoup d'autres personnes.
Si le problème est du côté de l'institution de crédit, c'est ce problème qu'il faut régler. Je ne vois pas comment votre arrivée dans le secteur fera pression sur les banques qui voudront alors accorder des hypothèques à des familles d'immigrants qui, faute de se servir de cartes de crédit, n'ont pas de dossier de crédit. Ils préfèrent payer comptant, et pourraient même probablement payer toute la maison, ou une bonne partie, comptant, mais ne peuvent pas traiter avec les banques. Comment y changerez-vous...
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Merci, monsieur le président.
Je reviendrai peut-être à la question de Mme Wasylycia-Leis, non pas les élucubrations socialistes, mais la partie qui me semblait raisonnable, à la fin.
Voici ma première question. Si vous vous adressiez à un Canadien qui n'a pas passé sa vie à étudier l'assurance hypothécaire, monsieur Vukanovich, pourriez-vous dire comment on choisit une assurance hypothécaire? C'est le prêteur qui choisit, non le consommateur, n'est-ce pas?
Commençons par la mission de l'entreprise: pour nous, il s'agit d'offrir des solutions à ceux qui rêvent d'accéder à la propriété. Pour cela, au Canada, nous offrons des services aux institutions financières, aux caisses populaires, etc. Pour nous, il s'agit de nous concentrer sur ce que nous ciblons depuis 18 ans, c'est-à-dire la gestion prudente du risque, la garantie que ceux qui prennent une hypothèque ont les moyens de le faire; l'innovation dans les produits, afin que les banques puissent offrir la plus grande variété possible de régimes de remboursement; et un service à la clientèle supérieur, en facilitant l'accès à ces produits pour tous les Canadiens. Nous pensons que c'est le genre de valeurs que recherche le comité.
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Peut-être que je pourrais donner un autre point de vue sur ces questions.
D'abord, nous croyons que les structures de coût des assurances hypothécaires pourraient être mieux adaptées aux emprunteurs — par exemple, des primes annuelles standardisées qui permettraient aux emprunteurs de payer des montants plus grands; des primes uniques; des primes mensuelles; des primes mensuelles différées; des assurances hypothécaires payées par le prêteur; des primes uniques payées par le prêteur. Ce sont des exemples de produits qui pourraient devenir disponibles. Pour permettre cela, il faudrait collaborer avec les institutions financières afin d'essayer d'élargir leur gamme de produits, et c'est ce que nous aurions l'intention de faire.
Nous croyons qu'il est possible de favoriser davantage l'accession à la propriété au Canada malgré ce qu'on vient de dire concernant les salariés à revenu moyen et à faible revenu. Nous voyons un potentiel pour des options permettant des prêts plus importants tenant compte de la valeur, des termes plus longs et des emprunts.
Enfin, nous croyons que les consommateurs pourraient bénéficier aussi de services plus accessibles. On peut améliorer les demandes d'assurance hypothécaire interbase au Canada, ainsi que l'information fournie aux consommateurs sur Internet ou par d'autres sources concernant les différents produits.
Nous sommes donc convaincus qu'en travaillant avec les prêteurs et les consommateurs au Canada, nous allons trouver moyen d'être compétitifs. Sinon, nous comprenons très clairement qu'il nous sera impossible de faire concurrence dans le marché canadien.
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Merci, monsieur le président.
Avant d'interroger nos témoins, je tiens à les remercier d'être des nôtres.
Monsieur Vukanovich, vous avez fort bien décrit le processus ou le système qui existait au moment où vous êtes arrivé sur le marché. Vous semblez avoir certaines inquiétudes au sujet du fonctionnement du système à l'avenir, relativement à sa réglementation.
Si le système instauré par le ministre était différent de celui qui existait au moment de votre arrivée sur le marché... Je suppose que vous estimez qu'à l'époque le processus réglementaire était assez rigoureux et complet.
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Plus il y aura de joueurs sur le marché, plus cela permettra aux prêteurs de développer des produits pour lesquels on se fera concurrence sur le prix, concurrence dont les consommateurs bénéficieront.
Je donnais l'exemple du produit en partage de risque que nous avons élaboré avec Genworth et grâce auquel le consommateur bénéficie d'une réduction de prime de 40 p. 100. Avec la SCHL, nous sommes davantage sur le marché locatif, ce qui nous permet d'offrir de meilleurs taux d'intérêt à nos emprunteurs qui sont assurés.
Si un troisième ou un quatrième joueur entrait sur le marché, cela permettrait peut-être de développer des produits différents. Le problème qu'il y a avec seulement deux assureurs, c'est qu'ils offrent tous les deux le même produit aux mêmes prix et aux mêmes conditions. En tant que prêteur, cet état de choses nous limite en termes de développement de produits.
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Du point de vue du fonctionnement, certains prêteurs prennent leurs décisions d'une façon centralisée, monsieur; et d'autres prêteurs le font d'une façon décentralisée. Il pourrait s'agir d'un gestionnaire succursale, d'un spécialiste en matière d'hypothèque, ou bien d'un courtier hypothécaire. La valeur serait déterminée par quiconque offre un produit rentable pour une clientèle donnée.
Si vous me le permettez, on avait soulevé une question au sujet de l'utilité d'une plus grande concurrence. Autrefois, la SCHL aurait eu 100 p. 100 du marché, mais grâce à la concurrence, Genworth dispose maintenant de 30 p. 100 du marché.
Du point de vue d'AIG United Guaranty, nous croyons que les nouveaux joueurs devront faire des efforts et faire preuve d'innovation, mais en fin de compte, nous croyons bien que nous allons réussir.
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Merci, monsieur le président, et mesdames et messieurs.
Je m'appelle Karen Kinsley et je représente la Société canadienne d'hypothèques et de logement, communément connue sous l'acronyme SCHL. Fondée il y a 60 ans, la SCHL avait pour mandat d'améliorer les conditions de logements et de vie de tous les Canadiens.
Dans le domaine de l'assurance hypothèque, notre objectif en matière de politique gouvernementale était et demeure de faciliter l'accès à l'assurance hypothèque à tous les Canadiens, peu importe où ils habitent, et au moindre coût.
En 1996, on nous a demandé de remplir ce mandat public d'une façon commerciale. Je suis heureuse de dire qu'en ce qui concerne l'atteinte des objectifs de la politique gouvernementale, plus du tiers des assurances hypothèques approuvées chaque année par la SCHL le sont dans des régions qui ne sont pas desservies ou qui sont mal desservies par le secteur privé. Nous avons également favorisé la réduction des coûts et la mise au point de produits novateurs dans le secteur. Sur le plan commercial, nous sommes rentables et avons pu atteindre nos objectifs en matière de réserves de capital. L'industrie est prospère, si bien qu'elle attire maintenant l'intérêt de sociétés désireuses d'accéder à ce marché.
Je suis ici pour répondre à vos questions sur le crédit 10, particulièrement en ce qui concerne la garantie gouvernementale accordée aux compagnies privées d'assurance hypothèque. Permettez-moi tout d'abord de vous donner certains renseignements généraux qui pourraient vous être utiles dans vos délibérations.
Pour égaliser les chances entre les sociétés publiques et privées d'assurance hypothèque, le gouvernement a pris deux mesures importantes à notre avis. Premièrement, il a obligé la SCHL à adopter des pratiques commerciales dans la gestion de son programme d'assurance hypothèque. Deuxièmement, il a accordé au secteur privé une garantie gouvernementale équivalente à celle de la SCHL, à l'exception d'un rajustement de 10 p. 100 en reconnaissance du fait que la SCHL accepte des risques dans certaines régions et à des niveaux non couverts par le secteur privé.
En terminant, monsieur le président, j'aimerais dire que nous sommes favorables à la concurrence lorsqu'elle améliore l'accès des Canadiens à la propriété et leur offre des services abordables aussi bien pendant les périodes de prospérité que de ralentissement économique. Une saine concurrence entre tous les fournisseurs, alliée à la présence d'un assureur du secteur public qui veille à desservir les secteurs non desservis par le secteur privé a permis au Canada d'avoir un secteur de l'habitation qui fait l'envie du monde entier.
Merci.
[Français]
Je serai ravie de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président, et messieurs et mesdames les membres du comité. Je représente l'Association canadienne des constructeurs d'habitation.
Le Canada a l'un des meilleurs systèmes hypothécaires au monde, sinon le meilleur, comme en témoignent la proportion élevée de propriétaires de maison et la forte proportion de Canadiens qui peuvent accéder à un logement abordable. L'assurance hypothèque est une des bases essentielles du marché hypothécaire au Canada. Le gouvernement fédéral le reconnaît. La garantie qu'il accorde aux sociétés d'assurance hypothèque témoigne de sa volonté de maintenir un système favorisant des logements abordables et accessibles pour tous les Canadiens. En effet, cette garantie reconnaît le fait que l'assurance hypothèque favorise l'atteinte des objectifs d'une politique gouvernementale importante relativement à l'accession à la propriété.
Le milieu de l'assurance hypothèque est extrêmement concurrentiel, la Société canadienne d'hypothèques et de logement rivalisant avec Genworth Financial Canada. Cette concurrence a profité aux acheteurs de maison, aux institutions prêteuses et à l'industrie de l'habitation en facilitant la création d'un vaste éventail de nouveaux produits, notamment des hypothèques avec une faible mise de fonds, la transférabilité des hypothèques et de l'assurance hypothèque et la réduction des primes d'assurance hypothèque. En un mot, la concurrence qui existe à l'heure actuelle dans le secteur de l'assurance hypothèque profite grandement aux acheteurs de toutes les régions du Canada. L'Association canadienne des constructeurs d'habitation souhaite le maintien de cet environnement, caractérisé par l'innovation et des avantages pour les acheteurs de maison. C'est pourquoi nous sommes favorables à l'arrivée de nouvelles sociétés sur le marché de l'assurance hypothèque de même qu'à l'octroi par le gouvernement fédéral de la garantie à ces nouveaux arrivants.
Notre association exhorte le gouvernement à instaurer les conditions suivantes pour que les acheteurs de maison profitent de l'élargissement du marché de l'assurance hypothèque. Premièrement, le montant de la garantie devra dépendre de la mesure dans laquelle l'assureur offre les mêmes services et les mêmes primes à tous les acheteurs de maison du Canada. Deuxièmement, la société publique d'assurance hypothèque, la SCHL, devrait respecter les mêmes règles en matière de transparence et de reddition de compte et suivre les mêmes principes de fonctionnement que les sociétés commerciales privées. Troisièmement, la concurrence sur le marché de l'assurance hypothèque devrait être fondée sur le produit d'assurance hypothèque et non sur le consentement de rabais, de primes ou d'autres incitatifs semblables au prêteur hypothécaire.
Merci de votre attention, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les membre du comité d'avoir invité l'Association canadienne de l'immeuble à comparaître aujourd'hui.
Comme vous le savez, l'ACI est composée de plus de 85 000 agents immobiliers qui, quotidiennement, représentent les intérêts des Canadiens et conseillent ces derniers sur l'achat et la vente d'immeubles. L'année dernière, nos membres ont vendu plus de 483 000 maisons à la grandeur du Canada.
Les agents immobiliers sont d'avis que dans l'ensemble le marché canadien est bien servi par deux compagnies d'assurance hypothécaire. Notre association estime que la SCHL et Genworth répondent efficacement aux besoins des acheteurs d'habitations canadiens, surtout en ce qui a trait aux acheteurs d'une première maison et aux particuliers dans le marché secondaire, qui autrement éprouveraient de la difficulté à se procurer un financement hypothécaire. Je suis également heureux de déclarer que notre secteur a d'excellentes relations de travail avec les deux assureurs et continue à travailler en étroite collaboration avec eux, de manière à répondre aux besoins des consommateurs.
L'ensemble des agents immobiliers croient que les primes actuelles sont offertes à des prix compétitifs, et ils sont d'avis qu'il est crucial de répondre aux besoins des personnes de tous les marchés géographiques et de toutes les tranches de revenu. Cela dit, nous sommes au fait que votre tâche aujourd'hui consiste à obtenir des renseignements additionnels, dans le but de vous aider à évaluer si le gouvernement fédéral doit modifier ou non le système actuel, en permettant à de nouveaux assureurs de s'implanter sur le marché canadien.
Les agents immobiliers sont entièrement ouverts à la concurrence, et estiment que les nouveaux venus avantageront sans doute certains segments du marché. À ce titre, nous sommes favorables à ce que de nouvelles compagnies s'implantent sur le marché de l'assurance hypothécaire. En plus d'ouvrir la voie à la compétitivité des prix aux consommateurs à faible risque sur un marché où le prêt est élevé par rapport à la valeur d'emprunt, nos membres s'attendent que les nouveaux venus offrent de nouveaux produits et services où le manque se fait sentir. Nous souhaitons, par exemple, trouver des entreprises qui faciliteront l'accès à l'assurance hypothécaire lors de transactions commerciales et d'investissements.
De plus, nous sommes d'avis que si on prenait une décision stratégique dans le but de permettre l'accès au marché, il faudrait le faire aussi rapidement que possible, sans retards indus. Nous avons cependant certaines préoccupations dont nous aimerions vous faire part. À notre avis, toute décision qui sera prise ne devrait pas affaiblir l'intégrité de notre système, et ne devrait pas non plus rendre l'assurance hypothécaire moins accessible — peu importe la région où habite le demandeur ou le revenu qu'il gagne.
Les observateurs citent souvent en exemple le succès que connaissent les États-Unis. Bien que nous ne doutions aucunement de ce fait, nous tenons à souligner que le système américain n'est pas sans problème et qu'il est important que les nouveaux venus sur le marché servent autant d'acheteurs de maisons que possible au Canada, et non seulement les plus riches ou ceux qui habitent les centres urbains.
On a également soulevé la question de la garantie accordée par l'État. Les agents immobiliers savent que le mandat confié à la SCHL consiste à fournir de l'assurance hypothécaire à prix raisonnable et compétitif à tous les Canadiens qui en ont besoin, notamment sur les marchés qui ne sont pas nécessairement les plus attrayants ou les plus profitables. Les agents immobiliers croient fermement que l'accession au logement à prix abordable est un bien collectif, et que le gouvernement fédéral ne devrait pas se retirer de la politique de logement. Voilà pourquoi, à notre avis, la société d'État doit continuer à bénéficier d'une garantie totale.
Nous reconnaissons également que les compagnies privées sont aux prises avec différentes contraintes, qui doivent être traitées individuellement. C'est pour cette raison qu'à notre avis, la garantie actuelle de 90 p. 100 est raisonnable et qu'elle devrait également être disponible aux nouveaux venus sur le marché.
Nous vous remercions de nous avoir donné l'occasion de nous faire entendre. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs du comité.
Je m'appelle David Liu et je suis vice-président des Marchés internationaux chez PMI Group Inc. Créé en 1972 et basé en Californie, PMI Group Inc., par l'intermédiaire de ses filiales d'exploitation, est l'un des plus grands fournisseurs d'assurance hypothécaire, de réassurance et de produits connexes d'amélioration des conditions du crédit aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande, à Hong Kong et dans l'Union européenne.
PMI a demandé au Bureau du surintendant des institutions financières, le BSIF, un permis pour émettre de l'assurance hypothécaire au Canada. Dès réception de l'approbation de l'autorité de réglementation, nous prévoyons établir une filiale d'assurance hypothécaire au Canada. À notre avis, notre expérience aux États-Unis et dans le monde nous permet de parler du bien-fondé de la proposition du gouvernement.
L'assurance hypothécaire donne une plus grande portée à l'emprunteur en permettant à des consommateurs qui ne le seraient pas habituellement d'être admissibles à une hypothèque. Les segments clés touchés par la plus grande portée des emprunteurs, en particulier, comprennent les acheteurs d'une première maison, les travailleurs autonomes, les nouveaux immigrants et les consommateurs ayant un piètre dossier de crédit. Cet aspect est particulièrement important étant donné la difficulté pour les personnes qui aspirent à la propriété au Canada de trouver des maisons à prix abordable sur le marché actuel.
L'assurance hypothécaire peut également offrir de multiples avantages aux institutions financières, dont le transfert de risque, la conformité aux règlements et l'allègement du capital, l'expansion des marchés, l'examen de souscription et l'accès aux marchés financiers. Ces avantages pour les prêteurs s'étendent généralement aux prêteurs régionaux plus petits et aux caisses populaires ainsi qu'aux institutions bancaires traditionnelles.
Grâce à ces avantages, les prêteurs hypothécaires peuvent améliorer leur capacité de soutenir la concurrence et d'offrir aux emprunteurs des produits hypothécaires plus innovateurs et plus intéressants. Le fait de retarder ou d'étudier davantage cette question ne fera à notre avis qu'obliger les consommateurs à attendre plus longtemps pour obtenir ces avantages.
Je tiens aussi à souligner que PMI appuie le rôle du BSIF qui consiste à veiller à ce que les sociétés souhaitant obtenir un permis pour émettre de l'assurance hypothécaire au Canada respectent les exigences établies par le BSIF en ce qui concerne la solidité financière, la gestion des risques, l'expérience des dirigeants et la saine gouvernance. Une plus grande concurrence permettra de diversifier les risques que le gouvernement et les contribuables canadiens assument en raison de la garantie gouvernementale accordée aux sociétés privées d'assurance hypothécaire.
En conclusion, une plus grande concurrence en matière d'assurance hypothécaire sera vraiment à l'avantage des consommateurs et créera une situation où tout le monde gagnera, aussi bien les emprunteurs que les prêteurs. L'expérience de PMI ailleurs dans le monde montre clairement qu'une plus grande concurrence en matière d'assurance hypothécaire permettra à un plus grand nombre de Canadiens de devenir propriétaires de leur maison.
Merci. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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: Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier le comité d'offrir à RBC la possibilité de s'exprimer sur l'éventualité d'une concurrence accrue dans le secteur de l'assurance hypothécaire. Nous nous intéressons de près à cette question puisque nous sommes le plus important créancier hypothécaire du Canada et, par conséquent, l'un des plus grands consommateurs d'assurance hypothécaire. D'emblée, je tiens à insister sur l'appui que nous donnons au gouvernement quand il essaie de réduire le fardeau réglementaire global et quand il fait la promotion de la concurrence dans le secteur des services financiers.
Au sujet de l'assurance hypothécaire, nous sommes d'avis que nos clients seraient mieux servis si le comité appuyait la proposition du gouvernement de réduire les obstacles actuels à la concurrence dans le secteur de l'assurance hypothécaire. Les analyses économiques montrent constamment que l'élimination des obstacles à la concurrence finit par servir les intérêts des consommateurs, en améliorant les prix, en étant propice à l'innovation et en offrant un plus vaste choix.
Les obstacles réglementaires actuels à la concurrence font en sorte qu'il n'y a que deux assureurs hypothécaires sur le marché. Il n'y a donc que deux groupes de produits assez similaires, à des prix aussi relativement équivalents. Dans d'autres territoires où une concurrence plus grande est permise, il y a eu davantage de produits nouveaux, ainsi que de meilleurs prix, à l'avantage des consommateurs. Nous estimons qu'on obtiendrait le même résultat au Canada si les propositions du gouvernement visant à promouvoir la concurrence étaient adoptées.
À notre avis, les arguments que vous avez entendus pour justifier une étude plus approfondie ou une réglementation accrue du marché ne résistent pas à l'analyse. La conclusion selon laquelle l'élimination des obstacles à la concurrence et l'arrivée de nouveaux concurrents sur le marché auraient pour effet de faire monter les prix et de réduire l'accès pour les consommateurs va à l'encontre de la plupart des principes fondamentaux de la théorie et de la pratique en économie, qui disent exactement le contraire. Dans le secteur des services financiers, on l'a vu à maintes reprises: l'arrivée des banques dans le secteur des fonds communs de placement et des hypothèques a de beaucoup amélioré la concurrence dans ces marchés.
Signalons aussi que dans le secteur des services financiers, il existe déjà toute une gamme de règlements et de contrôles financiers qui répondent à toutes les préoccupations éventuelles au sujet de nouveaux arrivants dans ce marché. Il y a littéralement des centaines de lois et de règles, il y a le contrôle prudentiel du BSIF et un important encadrement fédéral et provincial pour veiller à la protection des consommateurs.
En outre, des examens parlementaires périodiques sont possibles, comme celui du Sénat en ce moment, portant sur la dernière ronde de réformes des services aux consommateurs, afin de vérifier si les objectifs visés ont été atteints.
En somme, nous croyons fermement que le point de départ pour le comité devrait être celui que propose le gouvernement. Laissez le marché travailler à l'avantage des consommateurs et évaluez plus tard les rares préoccupations qui seront soulevées, auxquelles vous pourrez répondre au moyen d'un règlement ciblé.
Nous sommes l'un des plus grands consommateurs d'assurance hypothécaire et nous croyons vraiment que nos consommateurs ne peuvent être qu'avantagés par de meilleurs prix, de nouveaux produits, ainsi qu'un meilleur accès au marché résidentiel, grâce à l'adoption de la proposition gouvernementale. Nous croyons que le comité doit adopter la proposition du gouvernement visant à ouvrir le marché à la concurrence.
Je remercie le comité pour le temps qu'il nous accorde.
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Merci, et si je suis assez bref, M. Savage pourra peut-être profiter du reste de mon temps.
M. Loubier dira peut-être qu'il y a collusion et c'est pourquoi j'hésite à dire qu'à mon avis, Mme Adams, de la Banque Royale, a très bien présenté les choses. Je fais allusion au poste que j'ai occupé à cette banque. J'allais dire quelque chose de semblable.
Rien de ce que j'ai entendu ne me laisse croire que le gouvernement ne devrait pas aller de l'avant. Je crois que le fardeau incombe à ceux qui voudraient limiter la concurrence. Je crois que pour les consommateurs, mieux vaut avoir trois, quatre ou cinq concurrents, que seulement deux. S'il y a un effet de sélection adverse ou d'antisélection, rien de ce que j'ai entendu ne me porte à demander des études. Ce n'est pas vraiment une réponse. Pourquoi s'attend-on à cela? Je n'ai pas eu de réponses à ce sujet. Et je ne pense pas que le ministère des Finances agisse à la légère, pour ce genre de choses. Le BSIF est un organisme de réglementation très sérieux. Il y a en outre toutes sortes de règles et de règlements, par ailleurs. Je ne vois pas de raison de ne pas aller de l'avant.
Ma seule question, je dirais, c'est celle-ci: ai-je raté quelque chose? Est-ce que l'un des cinq témoins voudrait faire une mise en garde, qui m'aurait échappée?
Ce n'est peut-être pas une réponse directe, mais permettez-moi deux observations.
Dans mon discours liminaire, j'ai dit que comme assureur public, plus du tiers de notre volume d'affaires actuel est directement lié aux services aux Canadiens, qui ne sont pas assurés par le secteur privé. Il y a certains créneaux du marché que n'occupe pas le secteur privé. Comme nous le disions en conclusion, nous croyons que la combinaison de notre mandat public et de notre concurrence directe est en fait assez avantageuse pour les Canadiens.
Je voulais donc signaler ces lacunes, mais nous croyons que le modèle actuel y répond en fait assez bien. Nous ne voyons pas de raison pour laquelle d'autres concurrents feraient des choix différents de notre concurrent actuel. Mais il y a des créneaux inoccupés.
Deuxièmement, comme mise en garde, et je ne sais pas si le groupe précédent vous en a parlé, je conseille au comité de s'intéresser à l'arrivée de nouveaux concurrents sur le marché, à long terme. Nous avons déjà dit qu'à une époque, il y avait trois assureurs du secteur privé puis, dans les années 80, les temps étaient particulièrement difficiles et ils ont disparu. Voici donc matière à réflexion, si ce n'est une mise en garde: quand tout va bien, il y a beaucoup d'intérêt, mais cet intérêt sera-t-il maintenu si l'économie canadienne va moins bien?
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Ma réponse est un peu différente. Je vois deux risques éventuels pour le gouvernement, pour les garanties qu'il offre, par suite de l'arrivée de nouveaux concurrents. D'abord, selon la nature de la concurrence, si ces nouveaux concurrents n'offrent pas leurs services pour tous les marchés de la même manière, ou s'ils ne l'offrent qu'aux marchés rentables, tant du point de vue géographique que du point de vue du risque lié à l'emprunteur, il est fort probable que l'assureur hypothécaire public qui doit offrir ses services à tous les Canadiens se retrouve avec un portefeuille ayant un risque plus élevé. Comme il s'agit d'une société d'État, cela pourrait représenter un coût pour le gouvernement.
Les coûts pourraient aussi être préoccupants en cas de ralentissement de l'économie. Étant donné la robustesse de ces sociétés, comme elles l'ont dit elles-mêmes, il y a peu de risques de faillites, mais il est possible que malgré les investissements faits au Canada, elles décident de quitter ce marché pour se tourner vers d'autres. Dans ce cas, comme nous sommes l'assureur hypothécaire public canadien, en cas de grave ralentissement économique, nous serions seuls sur le marché, avec peut-être un autre — cela s'est déjà produit. Cela peut encore élever le risque pour le gouvernement.
Je m'écarte un peu de votre question, mais au sujet du risque, ce sont certaines des possibilités.
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Madame Kinsley, j'aimerais vous poser une question supplémentaire.
Supposons que 10 entreprises accèdent au marché et fassent concurrence à Genworth Financial Canada, ainsi qu'à la Société canadienne d'hypothèques et de logement. Supposons que trois de ces 10 nouveaux concurrents fassent faillite ou décident de se retirer du marché après deux ou trois ans. Dans un tel cas, ces entreprises vendraient leur clientèle à d'autres concurrents. La Société canadienne d'hypothèques et de logement ne serait pas seule à devoir s'en occuper, et le gouvernement ne serait pas obligé d'éponger quoi que ce soit dans ce cas.
Par conséquent, quel risque court-on si on laisse de nouveaux joueurs accéder au marché, même du point de vue d'un consommateur?
Vous dites que vous héritez des plus grands risques, mais si les autres risques étaient partagés entre Genworth et d'autres concurrents, il me semble que les consommateurs seraient beaucoup mieux servis qu'à l'heure actuelle. En effet, d'un côté, vous héritez des plus grands risques, et de l'autre, Genworth, en plus d'occuper seul ce marché, ne court que les plus petits risques.
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Les plus récents sont les hypothèques à faible versement initial, la transférabilité des hypothèques et de l'assurance hypothécaire, la couverture pour les travailleurs autonomes, l'approbation accélérée pour les emprunteurs potentiels, la prolongation des périodes d'amortissement et la réduction des primes d'assurance hypothécaire. Il y en a d'autres, comme en ont parlé les témoins précédents, tous attribuables à une saine concurrence entre l'assureur public et l'assureur privé.
Au sujet de la réglementation, notre association n'est pas pour une lourde réglementation. Nous avons parlé de conditions et du fait qu'il faut songer à ces questions. Avec une garantie gouvernementale qui répond à un besoin du public, notre association croit qu'il ne serait pas sage de simplement sortir de ce secteur. Il doit y avoir un contrôle gouvernemental.
On vous a parlé de la sélection en fonction de la rentabilité, mais aussi des ristournes aux créances et d'autres choses inquiétantes au sujet de l'assurance hypothécaire. On vous a parlé des règles qui doivent être uniformes. Il faut réfléchir sérieusement à ces préoccupations. La solution n'est pas nécessairement une lourde réglementation, mais comme quelqu'un d'autre l'a dit, il faut y songer, faire un contrôle et faire un suivi gouvernemental, si le gouvernement donne des garanties à l'assurance hypothécaire, par exemple.
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Vous avez raison et c'est une décision difficile et c'est une situation que je n'accepte pas.
Je veux poser une question à Catherine Adams puisqu'elle a laissé entendre en fait que les prêteurs vont simplement s'en occuper automatiquement, qu'ils vont protéger le marché, protéger les consommateurs et nous protéger contre tout assureur hypothécaire qui voudrait adopter une approche sélective ou tirer profit des consommateurs.
C'est assez difficile pour nous de rester les bras croisés et d'accepter cela, alors qu'en fait les prêteurs eux-mêmes et les banques, comme la Banque Royale, ont choisi de laisser tomber carrément certaines collectivités. En fait, quand on nous donne de telles assurances, cela sonne tout à fait creux à nos oreilles, et c'est difficile pour le comité d'approuver tout cela sans se poser de questions, alors même que la BanqueRoyale peut se retirer d'une collectivité comme le nord de Winnipeg, en fermant toutes ses succursales sans exception, sans se faire le moindre souci à propos d'une collectivité qu'on laisse carrément tomber, ce qui transforme toute notre étude en une véritable farce, parce qu'en fait, il n'y a pas de prêteurs. C'est une communauté de gagne-petit. Et vous osez nous dire que cette communauté sera soudainement servie?
Monsieur Liu, vous allez soudainement servir les 20 p. 100 d'Autochtones de ma communauté qui sont des gagne-petit et qui aimeraient posséder une maison? Allez-vous mettre de l'argent sur la table? Allez-vous faire comme la SCHL et laisser tomber les primes s'ils n'ont pas d'argent pour les payer ou si certains segments de la population ne sont pas servis?
Monsieur Kenward, allez-vous veiller à maintenir certaines mesures de protection dans le système? Qui va s'en charger? Si nous ouvrons toute grande cette porte, il ne restera plus rien. Avez-vous une réponse à cela?
Madame Kinsley, pourquoi la SCHL ne prend-elle pas position plus fermement là-dessus? Pourquoi restez-vous les bras croisés et laissez-vous faire tout cela? Grâce à l'assurance hypothécaire, vous êtes en mesure de réunir un peu d'argent que vous pouvez ensuite réinjecter dans le système pour répondre au besoin de logements abordables. On est prêt à laisser tomber tout cela. Est-ce que quelqu'un vous dit que vous devez faire cela? Il ne semble pas y avoir la moindre justification rationnelle pour appuyer cela. Nous n'avons aucune étude. Le ministère des Finances n'a pas fourni la moindre étude à notre comité. La SCHL n'a même pas présenté de mémoire écrit aujourd'hui. Il n'existe aucune documentation sur le besoin d'assurer une concurrence dans ce secteur, aucun indice démontrant que les consommateurs ne sont pas servis actuellement.
Nous savons qu'en fait, la SCHL a augmenté de 15 p. 100 en un an son assurance hypothécaire. Elle brasse d'assez grosses affaires. Personne ne m'a dit qu'elle n'est pas capable de faire le travail.
Je voudrais donc savoir ce qui se cache vraiment derrière tout cela. Est-ce que l'assurance hypothécaire tente de manière détournée de se lancer dans le secteur des prêts? Est-ce une tentative de la part du secteur des institutions financières visant à resserrer encore davantage son contrôle et à priver complètement de services d'autres collectivités comme celle de Winnipeg-Nord? Qu'est-ce qui se passe?
Monsieur Ripplinger, je voudrais tirer une chose au clair. À la page 5 de votre mémoire -- si je peux retrouver le passage -- , vous parlez de 100 p. 100 de l'assurance hypothécaire et ensuite, au paragraphe suivant, vous parlez d'une garantie de 90 p. 100. Pourriez-vous m'expliquer cela?
Je cite: « Voilà pourquoi, à notre avis, la société d'État doit continuer à bénéficier d'une garantie totale » Plus loin: « C'est pour cette raison que, à notre avis, la garantie actuelle de 90 p. 100 est raisonnable. »
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais poser une question à Mme Kinsley, mais cette question peut aussi s'adresser à d'autres personnes. Je m'aperçois que le marché de l'assurance hypothécaire est extrêmement payant. Si on considère les profits de Genworth, on constate que cette compagnie a fait 200 millions de dollars de profit net en 2004. Quant à la SCHL, malgré le fait qu'elle doive courir plus de risques que Genworth, elle a réalisé 513 millions de dollars de profit en 2002, 602 millions de dollars en 2003, 875 millions de dollars en 2004, en plus d'avoir accumulé un surplus de 4,5 milliards de dollars lié à toutes ses opérations.
Si on considère simplement les profits de 875 millions de dollars de la SCHL en 2004, si on enlève la caution supplémentaire provenant du gouvernement et si on compare cela aux profits de 200 millions de dollars de Genworth, on comprend qu'environ 70 p. 100 des profits de ce secteur reviennent à la SCHL. Malgré les risques qu'encourt la SCHL année après année, elle a un taux de profit comparable à celui de Genworth. Cela veut dire 200 millions de dollars pour Genworth et 875 millions pour la SCHL en 2004. C'est payant! Un principe de microéconomie veut que lorsqu'il y a des profits, cela incite d'autres entreprises à accéder à ce secteur. Je pense que, malgré tous les risques que cela peut comporter, c'est extrêmement payant, même pour la SCHL.
Pourquoi faire en sorte que d'autres concurrents accèdent à ce marché et fassent concurrence à Genworth — qui gagne 200 millions de dollars de profits par année — et à la SCHL poserait-il problème? Cette société d'État fait 875 millions de dollars de profit, alors que desservir ce secteur devrait normalement être le rôle du secteur privé, d'autant plus que 4,5 milliards de surplus ne reviennent jamais à la société. En effet, on a souvent réclamé cet argent pour financer le logement social. Ce devrait être davantage du ressort du secteur privé que d'investir dans ce secteur et de démocratiser les profits. Mme Wasylycia-Leis devrait être sensible à cette question de démocratisation. Pourquoi donner à deux seuls acteurs l'essentiel des profits d'un milliard de dollars par année, alors qu'on pourrait les répartir entre différents acteurs, qui offriraient de biens meilleurs produits? Je pose la question. Pourquoi ne pas laisser participer d'autres concurrents? Si on tient compte de l'efficacité, du service au consommateur et de la démocratisation chère au NPD, il vaudrait peut-être la peine d'avoir d'autres joueurs pour mieux servir les consommateurs et mieux répartir les profits.
:
Certainement. Merci, et je remercie tous ceux qui ont fait un exposé aujourd'hui.
On nous a un peu parlé de lacunes qui existent sur le marché et des secteurs qui ne sont pas actuellement servis ou qui sont peut-être moins bien servis que d'autres. J'ai deux questions précises, l'une relative aux petites entreprises et à l'acquisition de biens commerciaux et à la question de savoir si certaines compagnies privées seraient intéressées à prendre des engagements dans ce secteur en matière de prêts hypothécaires, et l'autre question relative aux propriétés agricoles, pour lesquelles la SCHL applique actuellement des lignes directrices très strictes. Je crois qu'elle envisage d'accorder une assurance hypothécaire pour une maison et six acres de terrain.
Je me demande si les assureurs privés veilleraient à ce que les banques prennent en compte la totalité de la propriété dans le cas de l'agriculture, ou bien si quelqu'un offre des produits de ce genre. Monsieur Liu, ma question s'adresse en particulier à vous.
:
J'ai une question pour M. Kenward.
Vous avez dit que vous craigniez beaucoup l'échange de commissions occultes entre les assureurs hypothécaires et les banques et que vous seriez catégoriquement contre cela. Je trouve cela curieux, parce que je sais que les constructeurs de maisons reçoivent des commissions d'aiguillage des banques lorsqu'ils envoient des clients à une banque pour un prêt hypothécaire. C'est un processus bien établi. En fait, la plupart des constructeurs de maisons transforment ce cadeau en taux d'intérêt bonifié pour le consommateur. Ce qu'ils font, c'est qu'ils offrent au consommateur un taux préférentiel en faisant don de leur commission d'aiguillage pour abaisser le taux hypothécaire de l'acheteur.
Étant donné que le phénomène existe dans ce secteur et que le tout est invisible pour le consommateur, je suis curieux de savoir pourquoi vous avez des objections à ce que le même système existe dans l'autre secteur? Je ne me fais pas l'avocat des banques, je dis simplement qu'il me semble qu'il y a là deux poids, deux mesures, et je me demande pourquoi vous préconisez une telle distinction.
:
Monsieur le président, je soutiens que nous devons reporter la décision sur ce crédit jusqu'à ce qu'on ait obtenu réponse aux questions qui ont été soulevées durant nos deux heures de délibérations. La discussion a été fort utile. Je ne crois pas que l'on ait répondu à toutes les questions et j'espère que nous aurons l'occasion tout au moins de prendre en compte les témoignages, de lire le compte rendu et de prendre une décision éclairée.
Il me semble, monsieur le président, que beaucoup de témoins ont souscrit à bon nombre de préoccupations qui ont été soulevées à ce sujet, par exemple le besoin d'assortir de certaines conditions cette décision d'ouvrir à la libre concurrence l'assurance hypothécaire de la SCHL. Et j'espère que nous aurons au moins l'occasion de faire connaître notre point de vue sur certaines de ces idées et d'envisager d'adopter une approche plus équilibrée et judicieuse dans toute cette affaire.
En conséquence, je voudrais, si c'est possible, proposer de — je ne suis pas sûre que ce soit la bonne terminologie — reporter la question jusqu'à ce que nous ayons eu la chance d'en discuter davantage.
Je remercie John de nous avoir fait part de ses sentiments, à savoir que cette affaire est un fait accompli, ou de sa perception selon laquelle absolument aucune préoccupation n'a été soulevée, mais telle n'était certainement pas ma perception des discussions. Un certain nombre de témoins sont venus nous dire qu'à leur avis, il serait important d'assortir cette décision de certaines conditions.
Le groupe Desjardins nous a présenté un projet de texte très clair et l'Association de l'immeuble nous a également proposé un libellé, et d'autres ont jugé qu'il était important de veiller à mettre en place des mesures de sauvegarde dans le cadre de cette proposition.
Ce n'est pas simple; il n'y a pas unanimité absolue sur cette question. Une foule de préoccupations ont été soulevées et il ne convient pas de se contenter d'entendre un certain nombre de témoins, comme nous venons de le faire tout l'après-midi, sans avoir ensuite la moindre discussion au comité. Qu'allons-nous faire à propos des préoccupations qui ont été exprimées? Y aurait-il moyen de proposer des amendements? Pourrions-nous assortir cette mesure de conditions quelconques? Devrions-nous inviter des fonctionnaires des Finances pour qu'ils répondent à certaines questions au sujet des études qu'ils auraient faites? Devrions-nous demander un mémoire sur les répercussions de tout cela quant à l'accès potentiel à l'assurance hypothécaire pour l'ensemble des consommateurs d'un bout à l'autre du Canada? Existe-t-il des études indiquant qu'il existe actuellement un problème? Est-ce que certains segments de la population ne peuvent pas actuellement obtenir de l'assurance hypothécaire en s'adressant à la SCHL? Est-ce inabordable pour certains? Quelle est la situation générale au Canada? Dieu du ciel, nous voudrions bien réfléchir un peu à cette question. Pourquoi nous sommes-nous livrés à cet exercice?
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Si je comprends bien, monsieur le président, le vote porterait sur la question de savoir si l'on veut ouvrir ce secteur à une plus grande concurrence, sous réserve des vérifications de la part du BSIF et sous réserve du pouvoir discrétionnaire du ministre.
Aucun des témoins entendus aujourd'hui n'a dit que nous ne devrions pas faire cela. Ils se sont tous sans exception prononcés en faveur de la concurrence et un certain nombre d'entre eux ont dit que cette décision ne devrait pas être retardée davantage.
Je ne vois vraiment pas quel est le problème. Si la question est de savoir comment le BSIF va réglementer tout cela, alors cette question ne relève pas de ce crédit, d'après ce que je comprends. Nous pourrions assurément étudier la question ultérieurement, mais ce crédit vise simplement, en principe, à ouvrir le secteur à une plus grande concurrence et je trouve que c'est une affaire assez simple. Nous n'avons pas vraiment besoin d'étudier la question davantage.
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L'ennui, c'est qu'il s'agit d'un vote d'approbation ou de rejet.
Je ne suis pas contre ce que dit Diane, le marché devrait être davantage ouvert à la concurrence. Les témoins ont tous abondé dans ce sens. Cependant, cela est assujetti à l'examen du BSIF et au pouvoir discrétionnaire du ministre des Finances, etc.
Nous n'avons pas encore considéré les effets pervers de la concurrence, et comme certains témoins l'ont suggéré, il se pourrait qu'il y ait moins d'assurance disponible pour certains segments du marché. C'est l'inquiétude qu'ils ont exprimée, ce n'est pas un fait. Nous n'avons pas parlé de relever le seuil au-delà de 75 p. 100, franchement de 75 à 80 p. 100, c'est du bénéfice pour les assurances. Pourquoi cela doit-il coûter tant d'argent aux consommateurs, je ne le sais vraiment pas. Et je ne comprends pas pourquoi la SCHL devrait avoir une garantie de 100 p. 100 et pas les autres concurrents. Ce sont des questions légitimes.
Je suis favorable à l'ouverture du marché à la concurrence, mais sans un engagement sérieux de la part du gouvernement en vue d'appuyer une étude de notre comité sur des questions, comme le seuil de 75 p. 100 et la garantie de 100 p. 100 dont dispose la SCHL, il m'est difficile de voter pour le crédit 10 et au bout du compte pour le projet de loi C-13, encore que je ne comprenne pas très bien comment le projet de loi C-13 affecte le processus des amendements.
C'est ce que je pense. Si la secrétaire parlementaire pouvait nous assurer de la disponibilité des hauts fonctionnaires, élus et autres, pour que notre étude ait effectivement une influence, je pourrais alors, en toute conscience, voter pour ce crédit. Mais si c'est pour faire quelque chose qui va être relégué aux oubliettes — une gentille petite étude par un gentil petit comité — je pense que nous avons raté le coche.
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Oui merci, j'aimerais à nouveau.
Tout d'abord, je pense que nous devrions revoir notre échéancier en ce qui concerne les prévisions budgétaires. Nous n'avons aucune obligation, à part le programme que vous, monsieur le président, ou le gouvernement conservateur vous êtes donné d'adopter dès maintenant ces prévisions. D'après ce que je comprends, nous avons jusqu'en novembre pour que le budget principal des dépenses soit réputé approuvé, à moins que nous en décidions autrement. Donc il n'y a aucune obligation de le faire pour le mois de juin.
C'est tout à fait distinct du budget et du projet de loi C-13, pour lesquels vous visez certaines dates butoirs, comme on nous l'a à maintes fois répété. Mais, en ce qui concerne les prévisions budgétaires, nous avons la possibilité de faire un examen minutieux du crédit 10, avant de l'approuver. Si ce n'est ce printemps, ce sera cet automne. Cet échéancier ne vous plaît peut-être pas, mais rien ne nous oblige à adopter les prévisions budgétaires immédiatement.
J'ai encore deux choses à dire. Premièrement, quelques témoins ont proposé des suggestions très précises sur la façon de mettre en place des garanties qui nous permettraient de nous protéger contre des répercussions éventuelles négatives que certains d'entre nous prévoient si l'on ouvre ce marché à la concurrence.
Deuxièmement, monsieur le président, vous serez d'accord pour dire comme moi que nous n'avons entendu qu'un son de cloche. Nous n'avons pas eu assez de temps pour convoquer toutes les personnes que nous aurions dû inviter. J'ai suggéré que M. Michael Shapcott, très connu dans le domaine du logement, comparaisse. À cause d'un conflit d'horaire, il n'a pu venir, mais il a envoyé un mémoire qu'il a demandé de distribuer aux membres du comité. Je ne pense pas qu'il ait été encore distribué, et je pense que nous devrions...
Au départ, j'ai signalé cette question à cause des enjeux du marché. Je pense que le marché s'est développé d'une certaine façon, en ce sens que les enjeux de l'assurance hypothécaire sont beaucoup plus élevés qu'un grand nombre d'entre nous le pensent.
La concurrence est une bonne chose et je n'ai rien contre. Tous les témoins l'ont dit. Je m'inquiète des conséquences involontaires de la concurrence et d'après ce qu'ont dit des témoins, certaines ne seront pas immédiatement évidentes. J'ai peur qu'on prête moins aux gens qui ont une mauvaise cote de crédit par le biais de l'assurance. Je m'inquiète de l'expérience américaine, où les propriétaires ont payé 750 millions de dollars de primes d'assurance qui sont allées directement dans les poches des assureurs, sans que les primes d'assurance ne diminuent pour les acheteurs. J'ai peur qu'on ait exagéré l'avantage que cela représente pour les acheteurs de résidence. Je ne connais pas la réponse à ces questions parce que, et je suis d'accord avec vous, Judy, je ne crois pas que nous ayons entendu tous les points de vue.
J'ai aussi entendu un certain nombre de gens que je respecte dire que la situation est importante, qu'il faut une réglementation et une surveillance pour aller de l'avant. Je suis d'accord avec cela.
Je suis également d'accord avec mon collègue, M. Dykstra. Si nous avions l'assurance — et votre secrétaire peut sans doute nous aider à cet effet — que nous pouvons revoir la façon dont ce marché se comporte dans quelque temps, je suis alors prêt à voter pour ce crédit.
Mais, ce sont les conséquences involontaires qui m'inquiètent. Je voudrais dire aux fins du compte rendu que nous devons nous assurer, si nous effectuons ce genre de changement — pour un contexte qui selon moi est plus important que nous le pensons — que nous avons un moyen qui nous permet de revoir notre décision et de vérifier si tout fonctionne bien.
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Monsieur le président, je trouve qu'on mêle toutes sortes d'enjeux. Je viens d'écouter M. Turner parler de l'endettement des ménages, des gens qui ont un mauvais crédit, de ceux qui pourraient être mis de côté et ainsi de suite.
La situation, nous la vivons à l'heure actuelle. Lorsque les risques sont plus grands, c'est la Société canadienne d'hypothèques et de logement qui les assume, et lorsqu'ils le sont moins, c'est peut-être Genworth qui les assume. Toutefois, comme l'a dit le représentant de Desjardins tout à l'heure, on force une compagnie comme Genworth à accepter même les risques qui ne sont pas nécessairement les meilleurs.
On ne peut donc pas régler la situation financière des ménages ici, avec ce crédit ou avec un projet de loi. Il est question présentement d'augmenter la concurrence sur un marché de duopole, un marché qui est desservi à 70 p. 100 par une société d'État et à 30 p. 100 par une entreprise privée, la seule pour laquelle le gouvernement offre une garantie.
Quant à la surveillance, s'il est dans le monde un secteur financier qui est surveillé et même ultra-surveillé, entre autres par le Bureau du surintendant des institutions financières, c'est bien au Canada qu'il se trouve. Alors, qu'on arrête de mêler les enjeux. Si on veux parler de logement social, on peut avoir un débat à ce sujet pour aller chercher les 4,5 milliards de dollars de surplus accumulés à la SCHL ou pour que le gouvernement investisse dans ce domaine. Mais n'essayons pas de régler tout le problème des ménages qui veulent acquérir une première maison et tout le problème de la surveillance, alors qu'on a déjà des institutions fort louables qui surveillent tous les secteurs de l'activité financière.
Cela étant dit, je pense qu'on devrait procéder au vote. Soit dit en passant, on devait terminer à 17 h 45. Je demande le vote, monsieur le président.
Vous avez peut-être raison, mais il ne s'agit pas d'un rappel au Règlement.
Revenons maintenant aux suggestions. J'ai entrepris d'entendre tous les arguments et je constate que certains d'entre vous voudraient passer à la mise aux voix maintenant, d'autres non, et que d'autres encore voudraient une recherche plus poussée, à la condition qu'elle satisfasse à leurs souhaits.
Ceci dit, je voudrais savoir si reporter le vote à lundi prochain, comme l'a suggéré Mme Wasylycia-Leis, vous convient? Faut-il une motion proposée par un des membres du comité ou pouvons-nous simplement lever la main?
Parce que nous en sommes au crédit 10, je vais simplement demander que vous leviez la main. Quels sont ceux qui accepteraient de reporter le vote à lundi?
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Merci, madame Ablonczy.
Passons maintenant à la liste des témoins qui a été distribuée. Il ne s'agit pas d'une liste des témoins, il s'agit d'une liste de témoins suggérés ou éventuels. J'invite les membres du comité, comme nous l'avons fait dans le passé, à proposer d'autres témoins qu'ils aimeraient entendre.
J'insiste pour que vous disiez s'il y a d'autres témoins que vous aimeriez inviter.
Monsieur Turner, vous avez fait référence à quelques personnes qui ont témoigné aujourd'hui mais qui n'étaient pas sur la liste. Vous pouvez leur proposer de comparaître, si vous voulez.
S'il vous plaît, tous les membres du comité qui veulent rajouter des témoins à cette liste, je les invite à le faire.
Monsieur Savage.
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Puisqu'il s'agit d'une liste de suggestions, nous pouvons en discuter et décider de ne pas recommencer ce que nous venons de faire aujourd'hui. Rien de grave à cela.
Ma grande préoccupation, c'est que comme il s'agit d'une liste de propositions, il y a plusieurs suggestions que j'ai faites qui n'y figurent pas. Monsieur le président, je serais curieuse de savoir pourquoi ces noms ne sont pas sur la liste.
Je voudrais vous rappeler que j'ai proposé d'inviter le Congrès du travail du Canada. Je n'ai fait que quatre suggestions, en supposant qu'il s'agissait de consultations assez générales. J'ai suggéré le nom de quelques ministres des Finances, qui étaient sur la liste. Nous avons envoyé la note de service, et nous pouvons vous donner la documentation.
Je voudrais également suggérer que, puisque Michael Shapcott ne pouvait venir aujourd'hui, qu'il soit transféré sur cette nouvelle liste et ajouté à nos consultations sur le budget.