:
Bonjour, monsieur le président. Il me fait plaisir de comparaître à ce comité et de répondre à vos questions.
Je m'appelle Pierre Gosselin. Je suis président du Tribunal canadien du commerce extérieur. Aujourd'hui, je suis accompagné de M. Sandy Greig, directeur général de la direction de la recherche.
Avant de répondre à vos questions, j'aimerais vous donner un bref aperçu du mandat et des défis du tribunal. Celui-ci est un tribunal administratif qui fait partie des mécanismes de recours commerciaux du Canada. C'est un organisme quasi judiciaire et indépendant qui assume ses responsabilités de façon impartiale et autonome. Il relève du Parlement, par l'entremise du ministre des Finances.
Le tribunal compte présentement sept membres. Tous sont nommés par décret en conseil pour une période déterminée. Les membres du tribunal sont appuyés par une équipe de 87 employés. Les principaux agents du tribunal sont le secrétaire, le directeur général de la recherche, l'avocat général et le directeur des services corporatifs.
Nous disposons d'un budget de 10 millions de dollars dont la majeure partie est consacrée aux salaires.
Notre charge de travail est entièrement générée par les plaintes et les cas déposés au tribunal ou encore référés par le gouverneur en conseil ou par le ministre des Finances. La plupart des cas que nous traitons sont régis par des délais légaux serrés.
Notre mandat consiste à faire enquête après que des plaintes sont déposées et à donner notre avis sur des questions économiques, commerciales et tarifaires dont le gouverneur en conseil ou le ministre des Finances saisit le tribunal. Dans le cadre de notre rôle quasi judiciaire, nous menons des enquêtes afin de déterminer si l'industrie nationale subit des dommages dus au dumping ou à l'octroi de subventions à l'égard de certains produits. Nous entendons les appels reliés aux décisions de l'Agence des services frontaliers du Canada, ou ASFC, en vertu de la Loi sur les douanes et des décisions du ministre du Revenu national en vertu de la Loi sur la taxe d'accise.
Nous enquêtons sur les plaintes déposées par d'éventuels fournisseurs concernant les marchés publics fédéraux visés par l'ALENA, l'ACI et l'AMP. Vous connaissez l'ALENA. L'ACI est l'Accord sur le commerce intérieur et l'AMP est l'Accord sur les marchés publics de l'OMC. Nous menons des enquêtes de sauvegarde pour déterminer si l'augmentation rapide des importations, que ce soit en provenance de tous les pays ou spécifiquement de la Chine, nuit aux producteurs nationaux. Dans le cas des enquêtes portant sur les dommages et de celles traitant des appels relatifs aux décisions de l'ASFC et des marchés publics, les décisions du tribunal sont exécutoires. Pour ce qui est des enquêtes de sauvegarde globales ou portant précisément sur la Chine, le tribunal rend une détermination judiciaire des dommages et, sur demande, peut faire des recommandations relativement aux remèdes à appliquer, le cas échéant.
Le tribunal joue également un rôle consultatif auprès du gouvernement en menant des enquêtes générales sur des questions économiques et les saisines, notamment dans les cas suivants: les causes portant sur les mesures de sauvegarde dans le cadre desquelles le tribunal conclut qu'il y a dommage et où le gouverneur en conseil peut demander qu'on lui recommande des mesures à prendre pour contrer ce dommage; les enquêtes générales portant sur des questions économiques et tarifaires qui font l'objet d'un renvoi de la part du gouvernement ou du ministre des Finances et, finalement, en vertu de saisines permanentes sur les tarifs, les enquêtes sur les demandes présentées par des producteurs canadiens qui réclament des allégements tarifaires à l'égard des intrants textiles importés dans le cadre de leurs activités de production.
[Traduction]
La charge de travail du tribunal dépend essentiellement de contraintes extérieures. Notre défi principal est l'affectation de nos ressources limitées de façon à pouvoir respecter systématiquement les échéances prévues par la loi, sans compromettre la qualité des conclusions, des décisions et des recommandations du tribunal. Le tribunal s'est fixé un seul résultat stratégique et deux activités. Le résultat stratégique est le règlement juste, en temps opportun et efficace des causes concernant le commerce extérieur et enquêtes ordonnées par le gouvernement dans les différents domaines de compétence du tribunal.
Notre première activité est le règlement des causes commerciales, qui nécessite la majeure partie de notre budget: environ 9,9 millions de dollars sur un total de 10 millions de dollars. La seconde activité comprend les enquêtes générales sur les questions économiques, y compris les enquêtes qui lui sont renvoyées par le gouvernement, ou les enquêtes tarifaires renvoyées par le ministre des Finances.
Là encore, le tribunal s'efforce de veiller à ce que ses décisions soient équitables, impartiales et publiées en temps opportun.
[Français]
J'aimerais vous donner un bref aperçu des dispositions législatives dans notre loi qui traitent des renseignements commerciaux de nature confidentielle et des procédures mises en place par le tribunal pour que ces renseignements soient protégés tout en assurant le plus possible que sa procédure soit ouverte et accessible aux parties et à leurs avocats.
Étant donné la nature des questions dont nous sommes saisis, les parties doivent soumettre des renseignements commerciaux confidentiels. Si de tels renseignements étaient dévoilés à un concurrent, cela pourrait avoir des conséquences financières néfastes importantes.
La Loi sur le Tribunal canadien du commerce extérieur régit la désignation des renseignements confidentiels et les peines à imposer lorsqu'il y a divulgation. Le tribunal a mis en place un système en vertu duquel seulement les avocats qui déposent un acte d'engagement auprès du tribunal peuvent avoir accès à ces renseignements. Ces avocats doivent entre autres s'engager à ne pas divulguer l'information qu'ils obtiennent des autres parties à leurs clients et ils doivent détruire toute cette information à la fin d'un cas. La protection des renseignements commerciaux confidentiels est la pierre angulaire du système de recours commerciaux. Le tribunal assure que les parties maintiennent leur confiance dans le système.
[Traduction]
Nous vous avons remis notre rapport annuel pour 2004-2005. Celui pour 2005-2006 devrait être déposé au Parlement d'ici le 30 juin.
Vous m'avez demandé de parler de notre rapport de 2004-2005; j'y ajouterai un rapide survol du dernier exercice financier.
En 2004-2005, comme en 2005-2006, le tribunal a été très occupé. En 2004, nous avons enregistré un nombre record de causes concernant des pratiques commerciales déloyales, et reçu trois plaintes sur les mesures de sauvegarde. Une cause sur les mesures de sauvegarde représente, généralement parlant, l'équivalent de plusieurs causes concernant des pratiques commerciales déloyales aux plans de la taille et de la complexité. Les questions à examiner sont plus vastes, et les causes elles-mêmes sont plus lourdes et en outre nécessitent une analyse préliminaire substantielle avant de prendre la décision d'accepter la cause; ceci fait, il faut entreprendre une analyse des préjudices et des remèdes, dans des délais serrés impartis par la loi.
En 2004-2005, le ministre des Finances nous a également renvoyé deux saisines en matière de textile. Nous avons reçu 62 plaintes portant sur les marchés publics, ainsi que 149 appels.
En 2005-2006, nous avons traité un peu moins de causes concernant des pratiques commerciales déloyales, mais nous avons été saisis de deux importantes saisines dans le domaine du textile. Par ailleurs, nous avons poursuivi notre travail sur les deux causes sur des mesures de sauvegarde que nous avions amorcées lors de l'exercice précédent. Nous avons de plus envisagé deux causes sur des mesures de sauvegarde reçues au cours de l'exercice. En tout, nous avons reçu 58 plaintes portant sur la passation de marchés publics et 96 appels.
Enfin, je voudrais mentionner quelques initiatives du tribunal pour améliorer l'accessibilité et réduire la charge administrative pour le public.
Nous publions et archivons toutes nos décisions -- nous avons d'ailleurs commencé en 1989 -- ainsi que nos énoncés des motifs sur notre site Web. Le site est doté d'un moteur de recherche permettant aux gens d'effectuer des recherches dans les précédents.
Tous les avis sont affichés sur notre site Web et les abonnés en sont avisés par un courriel du type « Nouveautés ». Nos questionnaires, qui constituent notre instrument principal pour la collecte de données ayant trait à une affaire, sont disponibles sur notre site Web. Bientôt, les parties pourront utiliser une voie électronique protégée pour les remplir en ligne. Nous mettrons aussi sous peu à la disposition des parties en cause une version publique des affaires. C'est un dossier dans lequel il sera possible d'effectuer des recherches et qui sera constamment mis à jour tout au long du déroulement de l'affaire.
C'est tout ce que j'avais à dire dans mes remarques liminaires. Je suis à votre disposition si vous avez des questions.
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Merci, monsieur Pacetti.
Messieurs, merci beaucoup d'être venus témoigner aujourd'hui, le comité vous est reconnaissant de votre présence.
Nous allons à présent écouter des témoins du CANAFE, s'ils veulent bien prendre place. Merci.
Conformément au paragraphe 81(4) du Règlement, le comité entreprend l'étude du Budget principal des dépenses de 2006-2007 : crédit 30 à la rubrique Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada, renvoyé au comité le mardi 25 avril 2006.
Bienvenue et merci d'avoir bien voulu participer à ce petit jeu de chaises musicales.
À ce que je comprends, vous souhaitez faire un bref exposé pour commencer. À qui l'honneur?
Madame Wing, bienvenue au comité. Je vous invite à commencer votre exposé dès que vous le souhaiterez. Je ne veux pas vous presser.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Je suis très heureuse de m'adresser à vous, membres du comité, et de vous parler de CANAFE et du travail que nous y effectuons.
[Traduction]
Je m'appelle Sandra Wing, je suis sous-directrice principale de CANAFE. Je suis accompagnée de mon collègue Alfred Tsang, qui est directeur adjoint aux finances et à l'administration, et de Paul Dubrule, avocat général de CANAFE.
Je commencerai par un bref exposé qui vous donnera un aperçu général de CANAFE. La première diapositive est justement un aperçu de cet exposé. Je vous dirai en gros qui nous sommes, ce que nous faisons, ce qu'est notre budget principal des dépenses, quels sont nos principaux résultats et nos perspectives d'avenir.
CANAFE a été créé en 2000 afin de faciliter la détection et la dissuasion du blanchiment d'argent et du financement des activités terroristes au Canada et dans le monde. C'est un organisme indépendant qui relève du ministre des Finances qui doit rendre compte au Parlement des activités du centre. Nous sommes l'unité du renseignement financier du Canada. L'URF a pour mandat de recevoir les déclarations d'opérations financières et de l'information provenant d'autres sources, d'analyser tout cela et, si nécessaire, de communiquer des renseignements financiers aux organismes d'application de la loi et autres organismes chargés d'enquêtes ainsi qu'aux unités du renseignement financier étrangères.
Notre renseignement financier ce sont ces communications. Nous sommes tenus de maintenir une certaine indépendance par rapport aux organismes auxquels nous communiquons les renseignements financiers. Ceci permet de composer entre la nécessité de maintenir le caractère confidentiel des renseignements financiers personnels et les besoins d'enquête des organismes d'application de la loi et de sécurité.
Nous recevons, nous analysons, nous communiquons et nous assurons la conformité. La loi oblige certaines personnes et entités à tenir des dossiers, à identifier leurs clients et à nous signaler certaines transactions financières. Ces entités de déclaration, comme nous les appelons, sont les entités financières, les institutions de dépôt, les banques, les caisses populaires, les comptables, les casinos, les entreprises de transfert de fonds, les courtiers de change, les courtiers de valeurs, les compagnies d'assurance-vie et les courtiers et agents immobiliers.
Les agences de déclaration doivent déclarer les opérations suspectes liées au blanchiment d'argent ou au financement d'activités terroristes, quelle que soit leur valeur; les dépôts en espèce de 10 000 $ ou plus; les virements télégraphiques à destination ou en provenance du Canada de 10 000 $ ou plus et les actifs immobiliers de groupes terroristes. En outre, quiconque traverse la frontière doit déclarer à l'Agence des services frontaliers du Canada tous les mouvements d'espèces ou d'instruments monétaires de 10 000 $ ou plus à destination ou en provenance du Canada. Toutes ces déclarations sont envoyées à CANAFE par l'Agence des services frontaliers. Nous recevons également de cette agence des rapports sur toutes saisies de devises.
Que faisons-nous de ces renseignements? La décision de procéder à une analyse peut être prise suite à une déclaration de transaction ou plusieurs déclarations semblables ou encore à des renseignements communiqués librement par des organes d'application de la loi ou le SCRS, par des renseignements venus de sources ouvertes ou fournis par une unité de renseignement financier étrangère. Quel que soit le point de départ, les analystes fouillent la base de données du centre à l'aide d'outils technologiques spécialement conçus pour découvrir des tendances d'opérations financières qui portent à soupçonner du blanchiment d'argent ou du financement d'activités terroristes ou toute autre menace à la sécurité canadienne.
Notre succès analytique est étroitement lié à notre capacité technologique. Lorsque, suite à son analyse, CANAFE a des motifs raisonnables de soupçonner que ces renseignements pourraient être pertinents pour l'enquête ou la poursuite portant sur le blanchiment d'argent ou le financement d'activités terroristes, le centre doit communiquer la chose à la police appropriée. Dans les cas où il y a raison de soupçonner une menace à la sécurité du Canada, notamment le financement d'activités terroristes, CANAFE doit communiquer cela au Service canadien du renseignement de sécurité. Dans certains cas, nous devons également divulguer la chose à l'Agence du revenu et à l'Agence des services frontaliers du Canada; toutefois, dans ces cas, nous devons satisfaire deux conditions. Les renseignements contenus dans nos communications doivent inclure des détails concernant les opérations financières, où elles se sont déroulées, quand, qui les a menées et tous les comptes, entreprises ou autres entités en cause.
Une autre fonction clé du centre consiste à nous assurer que les entités de déclaration se conforment à la loi et aux règlements. Nous avons établi un programme moderne et complet de conformité reposant sur le risque qui inclut des activités consistant à informer et à aider les entités de déclaration pour s'assurer qu'elles sont sensibilisées et comprennent leurs obligations en vertu de la loi; nous évaluons un risque de non-conformité pour tous les secteurs d'entités de déclaration; nous surveillons la qualité, la rapidité et le volume des déclarations; nous vérifions la conformité en examinant les rapports et nous communiquons les cas de non-conformité aux organes d'application de la loi pour enquête criminelle et poursuite.
Je vais maintenant passer à notre budget principal des dépenses.
Dans ce budget, CANAFE présente une demande de 31,1 millions de dollars. Notre budget est assez simple. Il comprend le coût des salaires et les dépenses liées à nos coûts de fonctionnement. CANAFE prévoit dépenser 60 p. 100 de son budget pour ses employés qui se trouvent ici à Ottawa ainsi que pour trois petits bureaux régionaux: à Montréal, à Toronto et à Vancouver.
Les 12,2 autres millions de notre budget représentent nos coûts de fonctionnement. Ceux-ci sont liés à la technologie de l'information, à la collecte des données, aux analyses, à nos fonctions de conformité, aux communications ainsi qu'à la sécurité informatique et matérielle. Un fort pourcentage de nos coûts de fonctionnement est peu discrétionnaire sachant, par exemple, qu'un peu plus de 4 millions de dollars vont à la technologie de l'information. En outre, près de 4 millions vont au loyer que nous payons à Travaux publics et Services gouvernementaux Canada ainsi qu'à d'autres ministères pour des services comme le soutien juridique et la traduction.
Je vais maintenant vous entretenir quelques instants de nos principaux résultats. En novembre dernier, le ministre des Finances a déposé le quatrième rapport annuel de CANAFE au Parlement. Ce rapport indique les résultats de CANAFE pour l'exercice 2004-2005 et précise nos priorités pour 2005-2006. Il ne faut pas oublier que le succès de CANAFE dépend directement de la qualité des renseignements sur les opérations financières que nous recevons. Nous recevons environ un million de déclarations semblables par mois. Nos entités de déclaration nous envoient pratiquement la totalité de ces déclarations sous forme électronique. En 2004-2005, nous avons fait 142 communications de renseignements financiers concernant des activités présumées de blanchiment d'argent et de terrorisme: 110 portaient sur le blanchiment d'argent, 24 sur le financement d'activités terroristes et 8 sur les deux ou sur d'autres menaces à la sécurité du Canada. Ces 142 cas portaient sur des opérations financières évaluées à un peu plus de 2 milliards de dollars.
Pour ce qui est de notre fonction de conformité, nous avons effectué 190 examens de la conformité sur les lieux en 2004-2005. Nous avons organisé des séances de rétroaction pour l'Association des banquiers canadiens et pour diverses grandes banques séparément, pour les organismes de réglementation des casinos ainsi que pour d'autres organismes tout au long de ces deux dernières années. CANAFE élargit cette action à d'autres secteurs d'entités de déclaration aux associations représentant ces secteurs.
Afin de minimiser le fardeau réglementaire que doivent supporter les entités de déclaration, CANAFE a créé des partenariats avec 15 organismes de réglementation fédéraux et provinciaux tels que le Bureau du surintendant des institutions financières. Durant l'exercice 2005-2006, CANAFE a fait près de 600 exposés ou eu des entretiens avec des entités de déclaration, leurs associations, ce qui lui a permis d'atteindre environ 15 000 personnes.
Enfin, notre succès sur la scène internationale nous a permis d'élargir notre réseau de relations avec d'autres pays et organisations internationales. Au 31 mars 2005, nous avions 20 ententes d'échange d'information avec des unités du renseignement financier étrangères. Aujourd'hui, nous avons signé 30 ententes semblables. Nous continuons à développer et améliorer nos capacités technologiques et analytiques afin que CANAFE puisse produire des renseignements financiers fiables pour les organismes d'application de la loi et de sécurité. En outre, nous continuons à développer et à entretenir de bonnes relations de travail fondées sur la coopération avec toutes nos entités de déclaration ainsi qu'avec les organismes d'application de la loi et de sécurité.
Je jetterai maintenant un rapide coup d'oeil à nos perspectives d'avenir.
CANAFE peut se féliciter de nombreuses réalisations, en particulier quand on considère que nous n'existons que depuis environ quatre ans. Toutefois, il demeure certains défis et possibilités à examiner. Lorsque la loi habilitante a été adoptée en 2000, elle prévoyait un examen parlementaire obligatoire après cinq ans. C'est un examen qui doit commencer cette semaine. En vue de celui-ci, le ministère des Finances a publié un document de consultation en juin 2005 qui présente une série de propositions visant à améliorer les régimes de lutte contre le blanchiment de l'argent et contre le financement d'activités terroristes.
Ces propositions visent à régler les problèmes que nous avons constatés à CANAFE au cours des sept dernières années et à donner suite aux recommandations de nos partenaires, de la vérificatrice générale et d'autres. Elles visent aussi à satisfaire aux normes internationales qui ont été révisées par le Groupe d'action financière sur le blanchiment de capitaux. Nous nous proposons de collaborer avec le ministère des Finances et d'autres partenaires pour renforcer la capacité du Canada de lutter contre ce blanchiment de capitaux et le financement d'activités terroristes.
Je conclurai mon exposé de cette façon. J'espère que vous l'avez trouvé utile et je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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La vérificatrice générale a fait bon nombre de recommandations. Si vous permettez, je reviendrai plus tard à celles qui se rapportent à l'ensemble du gouvernement. Quant à celles qui ciblaient particulièrement le CANAFE, la vérificatrice générale critiquait particulièrement la capacité du centre de communiquer des renseignements aux forces de l'ordre.
En réaction à cela, nous avons travaillé avec les forces de l'ordre, les organes de sécurité ainsi que le ministère des Finances à mettre au point des propositions, notamment législatives, qui permettraient au CANAFE, si le Parlement le veut bien, de communiquer davantage d'informations et de les rendre plus utiles aux forces de l'ordre.
Je ne dirais pas que ces informations ne sont pas actuellement utiles pour les forces de l'ordre, mais il y a des problèmes. On a parlé des préoccupations des forces de l'ordre au sujet de nos renseignements relatifs au blanchiment d'argent: nous ne sommes pas un organisme d'enquête et nous ne connaissons pas, par exemple, les infractions en vertu desquelles des accusations peuvent être portées. Pour que la police puisse mener une enquête et porter des accusations, il faut qu'elle connaisse l'infraction en cause.
Quand nous examinons des opérations financières, nous pouvons ignorer complètement l'infraction commise. Quand nous transmettons des renseignements établissant un lien avec des réseaux de blanchiment d'argent aux forces de l'ordre, il peut arriver, par exemple, et ce n'est qu'un petit exemple, que nous établissions un lien à partir d'un détail comme un numéro de téléphone. Nous ne pouvons pas dire aux forces policières comment nous avons établi ce lien.
Des propositions ont été faites et présentées dans un livre blanc produit en juin dernier et nous cherchons des amendements législatifs qui faciliteraient pour nous la communication de renseignements plus complets aux forces de l'ordre, au sujet de ce que nous voyons et de la façon dont nous avons établi certains liens.
Entre-temps, CANAFE a pris certaines mesures. Nous avons étudié nos rapports de communication de renseignements et avons décidé d'y intégrer des tableaux d'information et de renseignements, dans tous les cas, en présentant des liens illustrés. Les forces de l'ordre qui en étaient les destinataires ont réagi très positivement à cet outil. Au lieu de donner une simple liste des opérations financières avec le lieu où elles se produisaient, nous ajoutons maintenant un tableau d'information et de renseignements.