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Je souhaite la bienvenue aux membres du comité.
Conformément à l'ordre de renvoi du mercredi 7 juin 2006, traitant du , nous accueillons aujourd'hui des témoins..
Je vous souhaite, messieurs, la bienvenue à ce comité. Nous allons débuter avec mon collègue, M. Fitzpatrick. Nous avons réservé une brève période, cinq minutes, à un exposé ou à un aperçu de la question, puis nous passerons à la discussion et aux questions sur le sujet.
Allez-y, Brian, dès que vous serez prêt. Je vous accorde cinq minutes pour nous donner un aperçu de votre proposition.
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Je vous remercie, monsieur le président, ainsi que vos collègues députés, de nous permettre ainsi de défendre cette cause qui nous tient à cœur.
J'ai exercé pendant 25 ans le droit dans une collectivité de la Saskatchewan. Elle est à deux heures et demie de route de Saskatoon et à trois heures et demie de Regina, les deux grands centres qui nous desservent. C'est donc une collectivité éloignée. Elle compte 5 000 personnes.
Je suis avocat et, tous les automnes, j'étais invité à assister à une réunion organisée dans une institution financière locale au cours de laquelle une quinzaine de personnes de la collectivité accordaient des garanties personnelles pour financer une équipe de hockey junior A locale. L'automne, les caisses de l'équipe étaient vides. Il lui fallait obtenir une ligne de crédit. Tout le monde savait fort bien qu'à la fin de la saison, au printemps, cet organisme sans but lucratif n'aurait enregistré aucun profit, mais tous espéraient évidemment que les comptes seraient équilibrés. L'équipe tire de 30 à 40 p. 100 de ses recettes des entrées aux parties de hockey. Le reste de l'argent vient d'entreprises qui commanditent l'équipe et de bénévoles vendant des billets permettant de participer à des tirages au sort et organisant des bingos, et d'autres activités du même ordre, pour tenter de financer les activités de l'équipe.
Presque tous les joueurs viennent de loin. Nos collectivités sont petites et éloignées, alors nous avons des joueurs du Manitoba, du nord et du Sud de la Saskatchewan, et même de l'Alberta rural. Je crois qu'on peut évaluer les coûts du gîte et du couvert d'un joueur à environ 4 000 $ par année. Ceux-ci sont hébergés dans de bonnes familles. Les parents qui envoient leurs enfants dans ces équipes s'attendent à ce qu'ils soient accueillis dans de bonnes maisons, et ils sont donc hébergés dans de bonnes maisons de la collectivité. On leur verse entre 300 et 350 $ par mois pour le gîte et le couvert afin de couvrir les coûts d'hébergement de ces jeunes dans leur collectivité.
En 2001, l'Agence du revenu du Canada s'est intéressée à cette ligue, a analysé la situation des équipes et a décidé que les coûts de logement et de repas constituaient un bénéfice imposable. Cela a eu pour effet de soumettre ce montant de 4 000 $ par joueur aux déductions du Régime de pensions du Canada, de l'assurance-emploi et de l'impôt sur le revenu.
Il ne faut pas beaucoup d'imagination pour réaliser que, tout d'un coup, les équipes ont vu s'ajouter un poste de dépenses de 6 000 à 7 000 $ par an à leur comptabilité. Elles ne peuvent pas augmenter leurs recettes aux entrées pour couvrir ces dépenses; le marché est trop petit et saturé. Il est très difficile de recueillir davantage d'argent des bingos. Je suppose que vous pourriez essayer de demander à un groupe de bénévoles de lancer une autre campagne de financement pour recueillir 6 000 ou 7 000 $ par an afin de payer l'Agence du revenu du Canada.
Cette décision a eu des répercussions extrêmement lourdes sur cette ligue. Celle-ci compte 11 équipes qui ont toutes des budgets très serrés. Cette décision a beaucoup nui à cette ligue. C'est une ligue sans but lucratif, qui n'est pas là pour faire des affaires. Les parents qui y envoient leurs enfants le font essentiellement pour faciliter leur éducation et pour leur permettre de faire des progrès au hockey. Beaucoup de parents espèrent que leurs enfants recevront une bourse d'athlétisme d'un collège américain de division 1 ou de division 2, ce qui se produit assez fréquemment dans la ligue.
À une époque, cinq entraîneurs de la LNH avaient fait leur début dans notre ligue. On peut citer parmi eux Dave King, qui a reçu l'Ordre du Canada et qui a été l'entraîneur de l'équipe olympique. C'est quelqu'un de très apprécié dans la ligue. Beaucoup d'autres entraîneurs ont fait leurs premières armes dans la ligue avant de passer à des niveaux supérieurs: Dave Tippett avec les Stars de Dallas, James Patrick, qui est un entraîneur assistant bien connu des Sabres de Buffalo. C'était une très bonne ligue qui était manifestement un élément très important de la vie rurale canadienne en Saskatchewan. Elle fait partie de notre patrimoine. Nous sommes dans le pays de Gordie Howe.
Je suis d'avis que les gouvernements devraient tenter de promouvoir l'activité sportive et le sport amateur au pays au lieu de chercher à les imposer et les pénaliser. Ce projet de loi a pour objectif d'accorder certains allégements fiscaux à ces équipes afin qu'elles puissent poursuivre leurs activités et survivre.
Deux personnes m'accompagnent aujourd'hui: Laury Ryan, qui est le président de la Ligue de hockey junior de la Saskatchewan, et Vernon Doyle, qui est le président de la Ligue de hockey junior des Maritimes. Ces deux ligues sont très comparables. Leurs modalités de fonctionnement sont très proches. Ces deux personnes peuvent parfaitement témoigner des difficultés que cette décision de l'Agence du revenu du Canada a entraînées pour la Ligue de hockey junior de la Saskatchewan.
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Merci, monsieur Fitzpatrick.
Merci à vous deux, messieurs, et merci pour le travail que vous faites.
Je souhaite également la bienvenue aux fonctionnaires du ministère des Finances qui sont ici pour nous aider aujourd'hui. Nous vous sommes reconnaissants d'être présents.
Nous allons passer directement aux questions et permettre à tous de participer à la demande des membres du comité.
Nous commençons avec M. McKay qui dispose de six minutes.
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Permettez-moi de bien comprendre la nature de ce projet de loi, M. Fitzpatrick. Je saisis sa dimension politique, mais lorsque vous essayez de formuler une politique publique, vous devez également vous intéresser aux conséquences fortuites de la loi.
Permettez-moi de poser ma première question aux fonctionnaires en leur demandant, avec votre permission, quelles conséquences fortuites ce projet de loi pourrait avoir. La proposition de M. Fitzpatrick met-elle effectivement en place un second niveau d'exonération fiscale? Tous les déclarants canadiens ont le droit à une exemption personnelle de base dont le montant se situe entre 8 000 et 10 000 $. Dans la réalité, cette proposition fait grimper cet exemption à 12 000 $ pour les enfants qui sont d'excellents joueurs de hockey. Est-ce bien là le résultat de ce projet de loi? Si c'est exact, dans quel domaine s'exerceraient les pressions suivantes pour relever le montant de cette exemption?
J'aimerais que vous me répondiez rapidement. Je sais où je veux en venir avec mes questions.
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Qu'en est-il au sein des milieux sportifs?
Je joue au hockey. J'ai joué au hockey pendant toute ma vie. J'y joue encore. Je ne suis pas très bon. Je préfère le dire avant que quelqu'un le fasse à ma place. Je conviens que le hockey est très important, non seulement en milieu urbain mais également pour la vie rurale, et je saisis fort bien les dimensions culturelles, etc.
Je me demande pourquoi nous devrions accorder la préférence, par exemple, à des joueurs de hockey par rapport à des nageurs, qui ne font pas nécessairement carrière lorsqu'ils ont fini de nager, que ce soit dans un club ou dans une université, ou par rapport à des athlètes d'autres disciplines, comme la gymnastique, ou de toute autre discipline.
Venez-moi en aide, monsieur Short, et je demanderai ensuite à M. Fitzpatrick de me répondre également. Dites-moi comment n'importe quel gouvernement, de quelque parti que ce soit, sera en mesure de résister aux pressions d'autres organisations sportives ou communautaires pour obtenir le même type d'allégement fiscal que celui demandé par M. Fitzpatrick.
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Une chose qu'il est très important de savoir est que les déductions au titre du RPC et de l'AE commencent avec le premier dollar. L'impôt sur le revenu, avec l'exemption, n'intervient qu'à un certain niveau. Ce sont les primes d'un RPC et les cotisations de l'assurance-emploi qui sont à l'origine des difficultés. Les revenus de la plupart de ces joueurs n'atteignent pas, et de loin, le montant de l'exemption personnelle.
Le projet de loi est conçu pour favoriser les sportifs amateurs, qu'ils soient gymnastes, nageurs ou joueurs de hockey. Nous avons des problèmes de diabète et d'obésité chez les jeunes. C'est une bonne chose que le gouvernement favorise notre culture et la participation des jeunes.
Là d'où je viens, les enfants idolâtrent les joueurs de hockey junior. Ils vont à la patinoire jouer au hockey pee-wee au lieu de rester assis devant la télévision ou de jouer à l'ordinateur. Cela me paraît une bonne chose.
Les exemptions prévues par les articles 7 et 8 accordent déjà beaucoup d'exemptions aux groupes artistiques et religieux et à d'autres organismes. Vous aurez du mal à trouver des exemptions réellement significatives pour inciter les jeunes à s'activer et à participer.
Au bout du compte, dans la Saskatchewan rurale — nous ne sommes pas ici à Toronto, mais dans des endroits comme Nipawin, Melford et Estevan — le hockey junior est l'un des ciments de la collectivité. Il fait partie de la culture et du patrimoine des gens de ces régions. Nous sommes dans le pays de Gordie Howe. C'est un élément important de notre pays.
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Nous pensons que le coût ne sera pas très élevé, car peu d'organisations seront avantagées par cette loi.
Je m'excuse, mais je dois changer de langue.
[Traduction]
Le nombre d'organismes qui profiteraient de ce projet de loi est faible et nous ne nous attendons donc pas à ce que les coûts soient très élevés. Je crois, comme l'a suggéré M. Fitzpatrick, que les montants en question sont généralement faibles, mais qu'ils sont importants pour les équipes. Par contre, du point de vue du gouvernement, ce ne sont pas des mesures coûteuses.
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Merci, monsieur le président.
Je veux demander aux gens du ministère des Finances qui sont assez bons pour être parmi nous aujourd'hui, et à M. Fitzpatrick que je remercie, qui ont tous manifestement étudié cette question et l'ont examinée d'un point de vue financier, quels sont, à leur avis, les avantages de ce projet de loi et quelles difficultés pourrait-il causer auquel nous devrions prêter attention?
Monsieur Fitzpatrick, je suis certain que beaucoup de gens en Saskatchewan suivent attentivement nos débats pour voir comment ce projet de loi évolue, et vous méritez certainement d'être félicité pour vous être présenté devant nous après avoir fait ce travail au nom de votre collectivité.
L'une des choses que j'ai relevées dans la description du contexte est que vous faites cette proposition jusqu'à un montant maximum de 350 $ par mois. J'aimerais que vous commentiez ce délai. En règle générale, une saison de hockey ne s'étend pas sur les 12 mois de l'année. Pouvez-vous nous donner des explications?
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Quant à déterminer s'il s'agit ou non d'une relation employeur-employé, c'est une question de jurisprudence. Les règles en la matière sont bien établies, mais la situation n'est jamais la même d'un cas à l'autre. Chaque cas nécessite donc une analyse distincte.
En règle générale, on ne s'attendrait pas à ce qu'un joueur qui entretient une relation avec, par exemple, une équipe ou un entraîneur, se trouve dans une relation employeur-employé. Il s'agit d'une relation joueur-entraîneur. Cela dit, lorsque l'équipe commence à verser des indemnités en espèces non soumises à justification, même si celles-ci couvrent le gîte et le couvert - et il n'y a rien de plus rudimentaire en termes de rémunération - cela laisse fortement entendre qu'il y a réellement une relation employeur-employé. C'est là un des facteurs que l'Agence du revenu du Canada aura certainement pris en compte.
Je sais aussi, ou plutôt on m'a raconté que, il y a quelques années, un joueur de hockey junior qui avait cessé de jouer pour une équipe — pour une raison dont je ne me souviens pas — a demandé à recevoir des prestations d'assurance-emploi. À la suite d'un examen de l'Agence du revenu du Canada, il a été décidé que cet ancien joueur avait droit à ses prestations parce qu'il y avait eu une relation employeur-employé.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, , d'avoir présenté ce projet de loi auquel, comme vous le savez, nous avons donné notre appui de principe en Chambre. Nous n'avons pas du tout changé d'avis, mais nous voulons simplement que nos préoccupations habituelles soient prises en compte. Si la fiscalité évolue et que les crédits d'impôt aident certaines personnes, qu'ils allègent la situation dans une certaine mesure, j'estime que nous ne parvenons toujours pas à trouver des moyens pour que le gouvernement fédéral investisse comme il convient dans les domaines du sport, des loisirs et du conditionnement physique. C'est un domaine qui est souvent laissé de coté en arguant qu'il relève des pouvoirs des provinces ou des administrations locales. Nous avons pu constater dans le budget que les investissements du gouvernement fédéral dans ce domaine sont négligeables. Ils représentent environ un dixième de un pour cent. C'est un dixième de un pour cent du PIB total qui est consacré aux investissements fédéraux en sport dans ce pays. Cela me paraît donc une question qui mérite qu'on s'y attaque.
Le crédit d'impôt pour le conditionnement physique des enfants vient d'être instauré et il aidera certaines familles, mais il ne va pas amener la construction de gymnases ou de centres de loisirs dans des collectivités qui n'en ont pas. Cela ne va pas aider les gens de ma collectivité, qui se trouvent dans un quartier ancien du nord de Winnipeg où les revenus sont généralement faibles. J'ai vu le YMCA y fermer il y a 15 ans et rien ne l'a remplacé. C'est ce qui nous préoccupe maintenant. Nous avons reçu un peu d'aide du Fonds de diversification de l'économie de l'Ouest pour nous aider à démarrer.
Les enfants des familles à plus faible revenu, qui ne vont pas tirer parti de crédits d'impôt, quel qu'en soit le montant ou les modalités, se tournent vers les gangs. Ils cherchent d'autres façons de s'occuper. Ils n'ont pas accès à des loisirs. Il n'y a pas d'endroit où ils peuvent aller faire de l'exercice, pas d'appareil à contre-poids, pas de groupes pratiquant la lutte. C'est la pénurie, le vide complet. C'est à la base de nombre des problèmes de délinquance juvénile et de gangs de jeunes.
Si j'approuve vos efforts pour reconnaître qu'il faut faire quelque chose — et je pense que cela va dans le bon sens, comme vous dites, en particulier en Saskatchewan et au Manitoba — pour aider les équipes de hockey amateur et pour alléger leurs charges, ce n'est qu'une goutte d'eau dans la mer. Je veux tout simplement que l'on note cette préoccupation et vous demander, ou aux fonctionnaires des Finances, s'il est prévu de s'attaquer à cette question et de nous dire ce que nous pouvons attendre à l'avenir.
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Ce sont là des points excellents.
Je crois que nous avons vraiment un problème avec les jeunes qui perdent le Nord dans notre société, et nous avons des problèmes avec le diabète de type 2. Beaucoup de jeunes auront le corps d'une personne de 75 ans quand ils auront 40 ans. Nous devrions encourager la participation à des activités.
Nous venons en aide aux programmes destinés à l'élite sportive, comme les programmes olympiques, mais ce n'est que le bout du problème. Ce qui compte est de déterminer la cause de cette situation. La dernière équipe olympique qui a remporté une médaille d'or pour le Canada comptait dans ses rangs deux joueurs qui venaient de notre ligue. Avec le système d'entraîneurs que nous avons en Amérique du Nord, nous avons eu un bon nombre d'entre eux qui sont passés par cette ligue et ont ensuite obtenu de très bons résultats, et qui ont contribué au hockey. Il me semble donc que vous devriez favoriser la base si vous voulez ensuite obtenir des résultats. C'est une tentative en ce sens.
M. Ryan est diplômé du Collège Notre-Dame de Saskatchewan, le Collège du Père Murray. Le Père Murray — que je connais très bien — a accueilli un certain nombre d'enfants en difficulté venant des gangs de rue et éprouvant d'autres difficultés; il les a amenés dans son petit collège des Prairies et en a fait des leaders grâce à de bons programmes de sport et d'athlétisme. Cela me paraît un excellent modèle. C'est un type d'action qui semble disparaître dans notre société, mais il a obtenu des résultats.
Je suis d'avis que le gouvernement devrait intervenir pour inciter dans toute la mesure du possible nos jeunes à participer à de bons programmes dans lesquels ils trouveront un leadership réel et se feront orientés. Je crois que c'est là une petite étape dans cette direction, mais elle me paraît importante.
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Oui. Je suis assis ici et ce processus est nouveau pour moi. J'aimerais donc donner une définition qui n'a pas encore été fournie dans cette salle du hockey junior A. Je suis également président de la Ligue canadienne de hockey junior A, qui représente 140 équipes à travers le pays regroupées en dix ligues. J'ai également l'appui de Hockey Canada pour essayer de promouvoir l'idée que nous essayons de prendre soin de nos athlètes.
On a beaucoup parlé ici des relations employeur-employé, du hockey professionnel. Ce n'est pas vraiment ce dont nous parlons quand il s'agit de payer le montant du logement chez l'habitant aux athlètes dont nous nous occupons. En Saskatchewan, dans 95 p. 100 des cas pour le hockey junior A, ce sont des organismes sans but lucratif. Ils sont là uniquement pour offrir des possibilités aux enfants et des exutoires à la collectivité. Il s'agit d'un élément de loisir pour les collectivités.
Une fois encore, je suis frustré d'entendre parler de « relation employeur-employé ». L'argent qui est donné à ces enfants sert simplement à couvrir leurs dépenses, que ce soit pour s'acheter des patins ou pour subvenir à leur subsistance. Ce ne sont pas des joueurs qui gagnent un salaire et cela devrait être très clair.
La définition m'a paru tellement biaisée quand j'ai entendu le fonctionnaire des Finances parler de cette relation. Il ne parlait absolument pas d'une équipe de hockey junior A.
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En vérité, les grandes équipes de hockey junior ont un mode de fonctionnement totalement différent de celui des équipes junior A. Les grandes ligues de hockey de l'Ouest et de l'Ontario fonctionnent pour l'essentiel comme des entreprises, et sont probablement assez rentables. Leurs propriétaires ont les moyens de payer. Dans ce pays, le hockey junior A est très loin de cette situation.
À ce sujet également, M. Pallister, la National Collegiate Athletic Association des États-Unis — et beaucoup de nos joueurs obtiennent des bourses d'étudiants athlètes — applique les règles les plus rigoureuses en vigueur pour la définition d'un amateur. C'est ainsi qu'il y a cette année un joueur de l'État de l'Ohio qui joue dans le grand circuit, et ses parents sont décédés. Il a amené son frère de six ans avec lui dans l'État de l'Ohio et il ne peut accepter aucune aide de quiconque pour prendre soin de son petit frère de six ans ou il perdrait son statut d'athlète dans cet État.
Aux États-Unis, la National Athletic Association a examiné la situation du hockey junior A au Canada et a déclaré « Il s'agit de hockey amateur. Les joueurs de ces programmes sont admissibles à nos bourses. » Quiconque joue une partie de hockey junior majeur perd cette admissibilité. Leur approche à la définition d'amateur est logique et nous avons là un organisme amateur de base, qui n'est en rien une entreprise.
Cela s'applique également aux équipes junior B du pays et au hockey midget, ainsi qu'au hockey midget triple A. L'application de ce genre de règles m'inquiète. Les parents confient leurs enfants à ces équipes pour qu'ils soient placés dans des familles et qu'on prenne soin d'eux.
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Merci beaucoup, monsieur Pacetti.
Merci beaucoup à tous nos témoins. Nous vous sommes reconnaissants d'avoir pris le temps de venir nous voir et du temps que vous nous avez consacré aujourd'hui.
Nous allons poursuivre maintenant. Madame et messieurs les députés, je vais vous expliquer comment nous avons organisé cette réunion d'aujourd'hui et je suis bien sûr prêt à entendre vos souhaits. Nous avons réservé 40 minutes pour chacun des projets de loi, puis 40 minutes pour passer à leur examen article par article. Si le comité souhaite poursuivre la discussion, nous n'aurons pas alors suffisamment de temps pour l'étude article par article et nous devrons reporter celle-ci à une autre réunion.
Je dois rappeler au comité que nous devons examiner la Loi sur les banques. Nous devons le faire d'ici la troisième semaine d'avril. Nous disposons environ d'un maximum de sept semaines pour l'étudier, sans oublier tous les autres travaux du comité.
Le comité est d'avis que je suis ici à son service, donc si le comité veut poursuivre la discussion... Non? D'accord.
Nous allons maintenant passer à l'étude du projet de loi suivant et j'invite les membres du groupe de spécialistes à s'avancer.
Monsieur McTeague, je vous invite à vous avancer.
Encore une fois, merci messieurs.
Monsieur McCallum.
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Comme les membres du comité vont le découvrir, nous avons reçu de gros documents du ministère des Finances, dont aucun n'était utile, qui étaient tous déjà dans le domaine public et dont la moitié d'entre eux, je crois, concernait des exposés faits après l'annonce qui n'avait manifestement rien à voir avec la justification de la décision du ministère alors que c'est ce que nous avions demandé. Il me paraît qu'on se moque ici du comité et des principes d'imputabilité.
Monsieur le président, je propose deux solutions. Si le comité est unanime, nous pourrions simplement demander un document au ministère de Finances — le document tout noirci auquel je fais allusion — disons dans un délai de 48 heures. Ils l'ont? Il est déjà là, mais tout noirci.
S'il n'y a pas unanimité à ce sujet, je présenterai alors une motion à la prochaine réunion.
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Monsieur le président, merci beaucoup de m'accueillir parmi vous. Chers collègues, je suis ravi d'avoir pu être ici dans un délai aussi court. Je tiens à remercier le comité pour avoir pris le temps d'étudier ce projet de loi.
Je suis accompagné de M. Peter Lewis, qui est le président de la section des relations gouvernementales de la RESP Dealers Association of Canada. Il fera aussi quelques commentaires et montrera peut-être de nouvelles possibilités. Je suis également accompagné par mon collègue Glen Bradbury, mon adjoint parlementaire qui connaît bien la Colline.
L'objet du projet de loi, comme vous le savez, est de modifier la Loi de l'impôt sur le revenu afin que les cotisations à des Régimes enregistrés d'épargne-études (REEE) soient déductibles du revenu imposable. Ce projet de loi prévoit un régime réglementaire semblable à celui des REER ainsi que des sanctions et des lignes directrices pour éviter que les REEE ne soient utilisés comme abris fiscaux, au lieu de simplement générer des fonds pour payer des études.
Je crois que tous, dans cette pièce, convenons que rien n'est aussi important que la prospérité à venir de notre pays, que d'avoir une main-d'œuvre très éduquée, mais la réalité qui nous est apparue hier avec le grand nombre d'étudiants qui manifestaient ici au sujet de la hausse des frais de scolarité dans les universités et les collèges, nous amène à craindre que l'enseignement postsecondaire ne soit sous peu qu'à la portée des plus riches. Je crois que vous conviendrez qu'une telle situation serait inacceptable et désavantagerait considérablement le Canada sur le plan économique, tant sur la scène nationale que sur les marchés internationaux.
Nous savons qu'une main-d'œuvre hautement spécialisée est d'une importance cruciale pour la croissance économique et la prospérité à venir du Canada. Ce projet de loi contribuera aux efforts visant à dégager les fonds nécessaires pour faire face à la flambée des coûts des études et permettre à davantage de Canadiens de fréquenter les établissements d'enseignement supérieur. En outre, en augmentant le volume de fonds autogérés grâce au REEE, les étudiants seront moins endettés à la fin de leurs études.
Je dois vous indiquer que seulement 32 p. 100 des familles canadiennes ont un REEE pour aider à payer les études de leurs enfants. L'une des principales raisons expliquant ce pourcentage relativement faible est ce qu'il en coûte aux familles pour se doter d'un REEE. Indépendamment des avantages à long terme, cotiser à un REEE nécessite un revenu mensuel après impôt, et comme nous le savons, certaines familles de nos circonscriptions ne sont tout simplement pas en mesure de procéder au versement mensuel minimum, le plus souvent 100 $.
Le déductibilité des cotisations offre aux familles un incitatif et un soutien financier leur permettant de créer et de gérer un REEE. Non seulement cette mesure aide à assumer les frais de scolarité, mais elle contribue aussi à réduire la dette d'études, qui est souvent handicapante pour les diplômés, comme des témoins nous l'ont rappelé hier. Selon Statistique Canada, de nos jours, un diplôme d'études secondaires est insuffisant pour accéder à deux emplois sur trois qui sont disponibles sur le marché canadien du travail. Les détenteurs de diplôme d'études postsecondaires ont un taux d'emploi plus élevé, sont moins vulnérables en cas de récession et ont des revenus supérieurs.
Comme je vous l'ai indiqué, un certain nombre de mesures comparables à celles qui s'appliquent au Régime d'épargne-retraite sont prévues par ce projet de loi pour empêcher son utilisation comme abri fiscal. Nous pourrons en discuter plus tard. Je suis bien évidemment prêt à en parler, mais il y a précisément l'article 204.94 de la partie X.5 de la Loi de l'impôt sur le revenu, quand il sera retiré.
Ce qui constitue la mesure de protection dans ce projet de loi, monsieur le président, est que la Loi de l'impôt sur le revenu précise que, en vertu des conditions d'enregistrement d'un REEE, le promoteur peut payer si l'étudiant est inscrit à temps plein ou à temps partiel à un programme de formation admissible dans un établissement postsecondaire, ou si on ne peut raisonnablement s'attendre à ce que l'étudiant soit inscrit à temps plein, en raison d'une déficience médicale grave, ou si l'étudiant est décédé.
Je vais vous donner très rapidement les grandes lignes, monsieur le président. J'espère que nous allons beaucoup discuter au cours des quelques heures ou des quelques minutes à venir. Je crains surtout que nous n'atteignions pas l'objectif et que nous puissions faire un travail bien meilleur. Avec la crise démographique qui s'en vient, alors qu'un Canadien sur cinq sera en retraite, il faut nous assurer que les étudiants auront la possibilité d'acquérir les compétences leur permettant de gagner plus d'argent, afin que nous puissions conserver nos précieux programmes et alimenter la prospérité du Canada. C'est là une réalité à laquelle personne n'échappe et qui nécessite que nous fassions ce grand pas en avant.
Je vous remercie, monsieur le président, et j'attends vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens tout d'abord à féliciter mon collègue pour son excellent travail sur ce sujet, qui est si important non seulement pour les étudiants mais également pour la situation concurrentielle du Canada. Il me paraît particulièrement important puisque les Conservateurs ont annulé toutes ces mesures que nous avions dans notre plateforme électorale, des mesures qui auraient réellement amélioré l'accès à l'enseignement et ils les ont remplacées par des demi-mesures plutôt pathétiques, comme les réductions pour les ouvrages scolaires. Je crois que votre projet de loi est particulièrement opportun étant donné l'inaction du gouvernement dans ce dossier.
Ma première question s'adresse aux fonctionnaires ou à vous, monsieur McTeague. J'aimerais connaître le coût annuel des mesures que vous proposez.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de votre commentaire, monsieur MacCallum. Je conviens avec vous que nous pouvons et devons faire plus. Je suis d'avis que c'est un sujet qui va au-delà des positions idéologiques des divers partis. Nous sommes tous confrontés à la même réalité. Nous avons tous dans nos circonscriptions des étudiants, des parents qui veulent s'assurer que leurs enfants auront la possibilité d'avoir un emploi décent, avec les avantages qui en découlent, et cela les préoccupe encore plus que leurs retraites, leurs REER. Seul un relèvement général du niveau de scolarité le rendra possible.
Nos établissements d'enseignement ont déjà tiré tout le parti possible de leurs ressources. Les frais de scolarité ont augmenté, par nécessité. La seule façon de répondre aux besoins des étudiants est de mettre en place un instrument, dont le modèle existe déjà avec les REER, les REEE pour améliorer...
[Français]
Selon le système actuel, il y a de l'impôt sur les retraits,
[Traduction]
... les retraits, même si, normalement, le niveau de revenu de l'étudiant aura pour effet qu'il ne sera pas assujetti à l'impôt. La conséquence sera qu'il ne paiera pas d'impôt.
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J'aimerais clarifier autre chose. Prenons le projet de loi. En principe, nous trouvons qu'il s'agit d'une mesure intéressante qui est un peu calquée sur l'idée d'un régime d'épargne-retraite.
Il est question de « déductions inutilisées ». Dans le cas d'un régime enregistré d'épargne-études, il s'agit d'un contrat qu'on signe avec une compagnie. Par conséquent, comment peut-on dire qu'il y a des déductions inutilisées? Par exemple, si je signe un contrat avec la compagnie XYZ et que je m'engage à verser un montant de 2 000 $ par année, ce montant représentera ma cotisation. Je sais que je peux verser 4 000 $, mais j'ai choisi de me limiter à 2 000 $. Comment peut-on parler de « déductions inutilisées »?
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M. Del Mastro, ce n'est qu'une apparence. Quand je regarde un verre, je peux dire qu'il est rempli au tiers ou vide aux deux tiers. Je préfère dire qu'il est vide aux deux tiers. Je crois que nous avons progressé mais je vais laisser M. Lewis vous parler des défis auxquels nous sommes confrontés avec des personnes qui ne peuvent même pas verser une cotisation de 100 $.
Si seulement un tiers, ou moins d'un tiers en profite, grâce uniquement à une mesure incitative, qui représente un engagement des gouvernements de 575 millions de dollars par année, en comparaison d'une possibilité de seulement 565 millions, nous ne parlons pas ici de mettre fin aux cotisations, mais il me semble que nous voyons ici une politique qui pourrait donner de bien meilleurs résultats que ceux obtenus en se servant des instruments dont nous parlons.
Si vous demandez à la plupart des Canadiens qui envisagent de cotiser à tel régime, la plupart d'entre eux ignorent que la déduction n'intervient qu'après le calcul de l'impôt, et nombre des familles à revenu intermédiaire qui travaillent dur, le type de familles que vous représentez et que je représente, ne peut verser ce montant. Le problème n'est donc pas tant l'incapacité des familles à épargner. Elles travaillent assez dur, mon Dieu. C'est le fait qu'un si grand nombre conviennent que si leurs enfants ne réussissent pas, c'est l'économie qui finira par en souffrir, et c'est certain avec l'évolution démographique qui est la nôtre.
Ce qui me frappe est que nous ayons tant d'étudiants qui ne réussisent pas à poursuivre leurs études à cause du manque de programmes ou parce qu'il s'avère impossible d'économiser à l'avance... vous savez. Il est difficile de trouver des ingénieurs au Canada pour travailler dans certaines grandes industries. Notre comité de l'industrie vient juste de produire un merveilleux rapport sur le secteur manufacturier. Si vous parvenez à trouver 30 ingénieurs dans un domaine, vous avez beaucoup de chance. La Chine peut en trouve 3 000, juste comme ça. Ils nous battent dans le domaine de l'éducation, et c'est là que les pressions de la mondialisation nous font réaliser que nous devons avoir une main-d'œuvre hautement compétente. Je sais que vous le savez à cause du travail que vous avez fait avec le collège Sir Sandford Fleming et avec l'Université Trient, et je vous en félicite.
Mais je crois que M. Lewis peut avoir quelque chose à ajouter à ceci, M. Del Mastro.
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D'accord. J'aimerais passer à une seconde question, si je peux, ou juste poursuivre sur ceci et dire que je suis d'accord.
Tout d'abord, je reconnais avec vous la nécessité de venir en aide à l'enseignement postsecondaire. Je parle simplement ici de ce moyen précis.
Au sujet de l'une des principales critiques sur cette proposition, j'ai parlé à Bonnie Patterson, qui est la présidente de l'Université Trent. Elle m'a précisé qu'environ 53 p. 100 des étudiants diplômés de son université n'ont aucune dette, ce qui veut dire qu'ils ont été financés par leurs parents ou par des épargnes.
Je crains fort que le problème auquel nous sommes confrontés en soit un d'accès touchant les familles à plus faibles revenus et je ne vois pas comment elles pourraient tirer parti de ce type de programme. Nous sommes au courant, pour en avoir entendu parler, que les réserves financières du gouvernement fédéral pourraient être touchées. Il me semble que cela pourrait réduire le montant d'aide que le gouvernement pourrait prêter aux familles à plus faibles revenus pour permettre à leurs enfants d'accéder à l'enseignement supérieur.
Comment réagiriez-vous face à une telle distorsion éventuelle, que cela pourrait créer, alors que cette mesure profiterait réellement aux familles à revenus intermédiaires et à revenus élevés et repousserait les limites d'accès des familles à faible revenu?
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M. Del Mastro, le problème auquel nous sommes confrontés est que 68 p. 100 ou plus des étudiants ne peuvent tirer parti du régime actuel. Cela englobe les étudiants à revenus intermédiaires et les étudiants pauvres, les étudiants qui ne sont pas aisés.
Permettez-moi de lire quelque chose : « D'après Statistique Canada, en 2000, les détenteurs de baccalauréat ayant contracté des prêts étudiants devaient en moyenne 76 p. 100 de plus que leurs homologues de 1990, après correction pour inflation. Une hausse similaire de l'endettement des étudiants a été observée sur la même période pour les diplômés de niveau collégial ». Un autre document de la Bibliothèque du Parlement nous signale que, pour certains observateurs, la hausse de l'endettement des étudiants est devenue un problème d'accès, en particulier pour les étudiants venant des familles à faibles revenus.
Je ne prétends pas que ce projet de loi va résoudre la totalité du problème, mais je peux vous affirmer que nous ferions beaucoup mieux que les 32 p. 100 actuels.
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Beau travail, monsieur Del Mastro.
Si je peux intervenir une seconde, Dan, il me semble que beaucoup de familles que vous parlez d'aider ici n'ont pas recours actuellement au REEE. Je me demande donc, si vous donnez le choix entre ce modèle et celui-là, qu'en est-il de celles qui ont actuellement des REEE? Pourquoi continueraient-elles à utiliser le programme des REEE qu'elles ont maintenant, si leurs cotisations peuvent devenir déductibles? Cela ne va-t-il pas avoir un effet d'érosion sur les cotisations actuelles aux REEE et avez-vous fait des projections ou des calculs de ce type?
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Brian, M. Lewis est un spécialiste et il peut vous dire les problèmes que cela pose. Toutefois, à mon avis, un pourcentage de 32 p. 100 au bout de plusieurs années n'est pas suffisant. Je crois que nous pouvons tous convenir qu'il est nécessaire de faire du rattrapage, d'offrir aux étudiants la possibilité d'accéder à l'enseignement supérieur grâce aux moyens actuels.
Il y a beaucoup de Canadiens, de familles à revenus intermédiaires, dans toutes nos circonscriptions, qui paient des impôts et qui aimeraient bénéficier d'une possibilité. Nous comprenons la logique, mais pour calculer le coût de ces mesures, quel pourcentage pourrions-nous atteindre à partir de 32 p. 100? Je suppose que nous obtiendrons le 32 p. 100, et même pourrions peut-être doubler ce pourcentage et nous rapprocher beaucoup de 90 ou 100 p. 100 dont nous avons besoin, y compris avec les programmes complémentaires destinés aux étudiants pauvres ou aux revenus les plus faibles.
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Merci de me permettre de préciser nos coûts.
Je tiens juste à préciser que les coûts que nous indiquons s'ajouteraient aux coûts actuels du programme. Nous faisons l'hypothèse que les coûts actuels seraient maintenus, les 600 millions de dollars. Les coûts totaux devraient tout juste dépasser, au total, 1,1 milliard de dollars.
Avec le programme actuellement en vigueur, la majorité des coûts sont liés à la contribution au programme de SCEE et le projet de loi n'envisage pas l'élimination de ces contributions.
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C'est donc un poste de coûts importants et, dans ce contexte, je crois que les membres du Comité des finances que nous sommes doivent l'étudier sérieusement.
Je me demande toujours, étant donné la situation à laquelle les étudiants sont confrontés aujourd'hui, si c'est la meilleure utilisation de l'argent dont nous disposons. Il me semble que les étudiants qui manifestaient à l'extérieur hier n'estimaient pas que c'était la bonne façon de procéder. Ils sont préoccupés par les hausses de frais de scolarité qu'ils doivent acquitter dans de nombreuses provinces. Ces frais ne sont pas gelés, comme ce fut le cas au Manitoba. Cela autorise les parents à déduire les montants aux fins de l'impôt pendant une période pouvant atteindre 17 ans avant que les frais de scolarité ne soient exigibles. Si certaines familles peuvent en profiter dans une certaine mesure, ce n'est en aucun cas une excuse ou un remplacement de l'aide aux étudiants.
Nous devons donc, à mon avis, être clairs : si nous appuyons tout ceci, ce n'est pas une solution de remplacement très efficace pour répondre aux besoins sérieux des étudiants aujourd'hui. En réalité, nous savons ce que certains des groupes importants d'étudiants auraient dit dehors hier s'ils avaient pu supporter le froid... La Fédération étudiant universitaire du Québec a déjà affirmé que le gouvernement fédéral doit revoir de fond en comble le Régime enregistré d'épargne-études national et la Subvention canadienne pour l'épargne-études, qui atteignent respectivement 225 millions de dollars et presque 500 millions de dollars.
De la même façon, la Fédération canadienne des étudiantes et des étudiants a recommandé « que le gouvernement fédéral transfère l'argent qu'il verse maintenant au REEE et pour d'autres crédits d'impôt à des subventions aux personnes à faible revenu. Nous estimons que ce transfert à lui seul, un transfert à neutralité fiscale, réduirait la dette étudiante de 41 p. 100 ».
Sans vouloir ne faire que critiquer votre proposition, Dan McTeague, je crois que les parlementaires que nous sommes devons nous montrer très responsables et examiner ce que nous essayons de faire et les domaines dans lesquels nous voulons être les plus efficaces. Il me semble qu'il est inutile de mettre un pansement par-dessus un autre pansement. En réalité, si cela peut profiter à un nombre légèrement plus élevé de familles, aller au-delà de la majorité des familles dont les enfants ont maintenant accès à l'enseignement supérieur, parce qu'elles gagnent plus de 80 000 $ par année, et rendre cet enseignement accessible à certaines familles à revenus moyens, les effets ne se feront pas beaucoup sentir chez les familles à faibles revenus qui n'ont pas l'argent nécessaire pour commencer à cotiser. Cela ne va pas être très utile pour les étudiants qui cherchent des façons de financer leurs études et de couvrir l'ensemble des coûts qu'ils ont à assumer.
J'ai une autre préoccupation. On nous a dit, lors de nos nombreuses réunions antérieures, que la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario n'est pas favorable à ce régime et à d'autres comparables à cause des pratiques de ventes parfois douteuses, de pénalités en cas de remboursement anticipé et de rendements sur investissement qui ne sont pas toujours à la hauteur des attentes. Dans ce contexte, quand nous sommes confrontés à autant de questions litigieuses, je crois que les parlementaires que nous sommes doivent être très vigilants au sujet des décisions que nous prenons.
Je ne laisse entendre en aucune façon, M. Peter Lewis, que vos pratiques sont douteuses. Je me contente de reprendre la généralisation déjà faite par la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario. Je sais que si nous avons le choix, quand il faudra prendre une décision, il serait beaucoup plus logique de prendre le montant de 1,6 milliard de dollars consacrés à ce programme et de l'affecter directement à l'aide aux étudiants. Un beaucoup plus grand nombre d'étudiants seraient en mesure d'accéder à l'éducation qui est si nécessaire d'après pour l'avenir de notre pays.
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Merci beaucoup madame Wasylycia-Leis. En parlant de la nécessité d'aller de l'avant, c'est notre cas maintenant.
Il n'y avait pas vraiment de question dans ce commentaire, Dan, et nous allons donc poursuivre.
J'aimerais consacrer un peu de temps aux questions pour permettre de donner la parole aux gens dont les noms figurent sur la liste. Avec l'approbation du comité, nous allons prendre trois autres questions en consacrant trois minutes à chacune.
Nous débutons avec M. Pacetti.
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Monsieur McTeague, pour que nous puissions appuyer votre projet, vous allez devoir nous donner des réponses rapides. J'ai besoin de plusieurs éclaircissements.
À la page 3 du texte français, quand on parle de ce qu'on peut réclamer, on parle de « l'excédent éventuel du total des montants ». Il me semble que le concept d'excédent n'est pas présent en anglais et qu'il n'est pas censé se trouver à cet endroit.
Cela changerait-il le sens si, en comité, on enlevait cette portion de phrase?
Allons maintenant au paragraphe 2(4), qui modifie l'article 146.1 de la loi en y ajoutant un paragraphe (2.01). On parle du moins élevé des montants décrits aux alinéas a) et b). Dans le cas du montant décrit à l'alinéa b), on peut comprendre que, dans bien des cas, il pourra atteindre 18 000 $. À l'alinéa a), en français du moins, quand on parle de « l'excédent éventuel du total des montants », cela représente-t-il la contribution versée en trop au régime? Si oui, ce serait alors zéro dans la plupart des cas, et il n'y aurait jamais de déductions possibles.
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Il y a une contradiction dans le texte, du moins en français. On dit ceci:
(2.01) Un contribuable peut déduire dans le calcul de son revenu pour une année d'imposition le montant qu'il demande, à concurrence du moins élevé des montants suivants:
J'en comprends qu'il ne peut pas outrepasser le montant en question. Le premier des montants, qui pose problème, est ce qu'on décrit comme « l'excédent éventuel du total des montants représentant chacun une cotisation... ».
Ça implique que s'il n'a jamais excédé la limite, le contribuable n'a pas le droit de déduire quoi que ce soit. Ça n'a aucun sens.
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Comme d'habitude, mesdames et messieurs les membres du comité, je vais avoir besoin d'un peu d'aide ici.
Nous avons à étudier quelques projets de loi. Notre délai est plus court dans le cas de celui de M. Fitzpatrick. Je vais proposer que nous passions à l'étude article par article du projet de loi de M. Fitzpatrick. Je ne sais pas et ne peux pas prévoir combien de temps cela prendra. Il nous reste seulement 25 minutes. Je ne veux pas garder M. McTeague parmi nous si ce n'est pas nécessaire. Les membres du comité seraient-ils d'accord pour que nous reportions l'étude article par article du projet de loi de M. McTeague jusqu'à la prochaine occasion qui s'offrira pour lui permettre, à lui et à son personnel, de reprendre leurs activités?
Merci, M. McTeague. C'est ainsi que nous allons procéder. À ce que je vois, vos collègues libéraux voudraient vous garder parmi nous, mais je vous libère maintenant. Nous allons faire une pause de 30 secondes, les caméras seront éteintes, et nous allons ensuite passer à l'étude article par article du projet de loi de M. Fitzpatrick.
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Avant que les fonctionnaires des finances ne s'en aillent, je crois savoir que nous allons avoir besoin de quelques réponses à certaines questions pendant cette étude article par article. Je vous invite à rester quelques minutes de toute façon. Je serais reconnaissant aux fonctionnaires du ministère des Finances s'ils pouvaient rester une vingtaine de minutes, juste pour le cas où certaines questions relevant de leur compétence seraient abordées.
Bien, nous passons donc à l'étude article par article du projet de loi .
(Sur l'article 1)
Le président: Vous avez devant vous un amendement. Je rappelle aux membres du comité que, pour nous permettre d'utiliser le plus efficacement possible le temps dont nous disposons, les caméras ont été éteintes.
C'est l'amendement de Diane, n'est-ce pas? Aimeriez-vous dire quelque chose à ce sujet?
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Quand le ministère a pris sa décision, on a beaucoup craint qu'elle ait des répercussions négatives.
Aux États-Unis, l'Université du Minnesota ne fait appel qu'à des joueurs américains sur son campus principal et beaucoup des autres équipes contre lesquelles elles jouent font appel à des joueurs canadiens. Il est toujours possible, avec ce type de décision, de faire appel au règlement pour demander la disqualification des joueurs canadiens afin qu'ils ne soient plus admissibles à ces bourses, ce qui serait à mon avis une honte si cela se produisait. C'est un avantage énorme pour les joueurs et pour leurs familles, et c'est très important pour leur carrière.
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Faut-il conserver le titre?
Des voix: D'accord.
Le président: Le projet de loi tel qu'amendé est-il adopté?
Des voix: D'accord.
Le président: Le président devrait-il faire rapport à la Chambre du projet de loi tel qu'amendé?
Des voix: D'accord
Le président: Je m'excuse, mais j'ai une dernière question. Le comité devrait-il demander la réimpression du projet de loi tel qu'amendé à l'intention de la Chambre à l'étape du rapport?
Des voix: D'accord
Je vous remercie et je vous offre toutes mes félicitations, M. Fitzpatrick, au nom de tous les programmes de hockey junior.
Des voix: Bravo!
Le président: Mesdames et messieurs, nous avons un avis de motion de M. St-Cyr. La motion vous a bien été remise?
Monsieur St-Cyr, je vous invite à parler de la motion qui est en cours de distribution.
Il y a une semaine, vous avez reçu cette motion dans laquelle on demande que notre comité se penche sur les mesures fiscales consenties entre autres aux pétrolières, plus particulièrement en ce qui a trait aux sables bitumineux. Nous proposons de déterminer s'il serait pertinent de diminuer ces incitatifs afin de les transformer en incitatifs destinés aux énergies renouvelables. On parle donc de tenir deux réunions avec témoins de même qu'une réunion visant à préparer des recommandations pour le ministre en vue du prochain budget.
J'avais fait une recommandation similaire dans le cadre des consultations prébudgétaires, et elle avait été refusée. J'en suis conscient. Toutefois, je pense que l'environnement est de nouveau un sujet d'actualité. Tous les partis à la Chambre y accordent de l'importance, de même qu'aux mesures pouvant être prises.
Le but est d'étudier la question. On pourra par la suite faire des recommandations au ministre, dans un sens ou dans l'autre. Je pense qu'il est nécessaire de se prononcer sur cette question et de montrer aux Canadiens et Québécois que nous faisons notre travail comme ils nous le demandent.
[Traduction]
Silence, s'il vous plaît.
Je veux savoir comment procéder et j'ai besoin de vos conseils.
M. Pacetti a fait une proposition qui, à mon avis, me dispense de demander le vote sur la motion de M. St-Cyr. Est-ce exact? Je dois m'occuper de la proposition de M. Pacetti qui constitue un amendement.
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Il resterait alors une séance d'ici le 2 mars pour étudier et préparer les recommandations.
Le processus doit avoir une échéance. Je suis d'accord pour qu'on établisse l'ordre du jour détaillé au comité directeur. Je ne veux pas qu'on soit 12 personnes à en discuter, mais je voudrais qu'on s'entende sur le fait qu'il faut avoir fini avant le budget, avant la relance budgétaire.
S'il suffit de rayer « deux séances d'ici le 23 février », je suis d'accord.
[Traduction]
Nous allons donc effacer « deux séances avant le 23 février ».
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Non, en anglais, c'est le 2 mars.
Cela montre les deux solitudes. Cela n'a rien de nouveau.
Oui, oui.
So we want them both to say « 2 mars »? D'accord.
[Traduction]
D'accord. Nous avons donc l'accord de M. St-Cyr pour retirer la mention des deux sessions avant le 23 février de son texte, et nous nous occupons maintenant de l'avis de motion de M. St-Cyr à ce sujet.
M. McCallum, je crois que vous avez eu l'occasion de faire vos commentaires, et je vais donc donner la parole à M. Del Mastro maintenant.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le président, je ne saisis pas l'intérêt de ceci. Nous en avons déjà parlé. Nous nous sommes rendus en visite à Fort McMurray. Nous avons écouté plusieurs personnes qui nous ont témoigné à cet effet. Nous avons tous eu une occasion de nous informer pendant les consultations prébudgétaires.
Il se peut fort bien que ce soit là quelque chose de valable à faire, mais pas alors que nous devons nous attaquer à la Loi sur les banques. Il faut que nous fassions en comité une partie du travail, afin que nous puissions réellement faire le travail qui nous a été confié. Cela ne fait pas partie de notre programme. Vous avez eu l'occasion de présenter un rapport minoritaire au ministre des Finances, qui l'étudiera comme il se doit, j'imagine.
Je ne saisis pas l'urgence qu'il y a ici et j'invite les membres du Parti libéral de l'autre côté de la table à agir de façon responsable et à nous laisser passer à la Loi sur les banques, comme nous sommes censés le faire. Cela ne va que nous éloigner du travail à faire, que nous devons faire, et je m'y oppose fortement.
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Merci, monsieur Del Mastro.
Voilà. J'ai plusieurs autres personnes sur ma liste. Monsieur St-Cyr, je vais vous laisser faire le point sur la discussion quand les autres membres auront eu l'occasion d'y participer.
Non, monsieur, j'ai cinq autres personnes qui désirent parler avant. Thierry, vous aurez l'occasion de clore la discussion. Je ne vais pas laisser discuter d'autres choses maintenant.
Madame Ablonczy.
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Je serai très rapide, monsieur le président.
Tout d'abord, je suis d'accord avec mes collègues au sujet de la Loi sur les banques. Beaucoup de gens se sont adressés à moi pour que nous allions de l'avant dans ce dossier. L'autre point que je veux aborder est, que mes amis du Bloc l'acceptent ou non, qu'il y a un comité spécial du Parlement qui étudie la Loi canadienne sur la qualité de l'air et les questions environnementales. J'imagine que le financement de certaines de ces dispositions sera étudié par ce comité. Je suggère donc, si vous êtes réellement intéressés par ce sujet, à ce qu'il soit transmis au comité afin qu'ils puissent demander aux fonctionnaires du ministère des Finances de se présenter devant eux et d'y parler des mesures incitatives, et non pas ici, et que pour nous, nous nous occupions de la Loi sur les banques.
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Avec votre permission, j'aimerais faire trois commentaires.
Le premier est que, à la différence des Conservateurs, je crois que c'est une question vraiment urgente qui mérite que nous y accordions notre attention, et je crois qu'un aussi grand nombre de comités que possible doit s'en occuper.
Ma seconde remarque est que nous avons effectivement un ordre permanent de la Chambre des communes qui dit très clairement que l'étude de la législation de la Chambre des communes doit se faire avant celle de toute autre question. Nous avons déjà vu ce principe violé. Les usages de la Chambre ont été bousculés avec l'attitude des Libéraux et du Bloc au sujet des fiducies de revenu. Nous allons maintenant perdre une autre journée dont nous avons besoin pour étudier les projets de loi, et j'espère donc que cela sera énoncé clairement quand nous en traiterons à la réunion du Comité de direction et que nous, comme comité, parviendrons à une entente quelconque au sujet du respect des engagements envers les ordres permanents.
Mon troisième commentaire est que, s'il se peut que j'appuie cela dans une certaine mesure, je veux également souligner l'hypocrisie du Bloc qui aborde cette question avec l'appui des Libéraux, et je rappelle aux députés que les motions ont été présentées pendant les audiences portant sur les consultations prébudgétaires. Trois notions que j'ai proposées n'ont reçu aucun appui de quiconque. Ces trois motions...
Des voix: Oh, oh!
Mme Judy Wasylycia-Leis: Monsieur le président, je n'ai obtenu aucun appui sur ces motions. Elles étaient à l'effet que le gouvernement devrait éliminer les déductions pour amortissement accéléré dans le cas des sables bitumineux. C'était la première. La seconde demandait l'élimination...
Des voix: Oh, oh!
Mme Judy Wasylycia-Leis: Laissez-moi finir s'il vous plaît. Il s'agissait de l'élimination des subventions pour les industries des énergies non renouvelables et nucléaires. Enfin, monsieur le président, et c'est ce qui est le plus intéressant, je n'ai recueilli aucun appui du Bloc, des Libéraux ou des Conservateurs pour une simple recommandation demandant l'étude de l'efficacité des incitatifs fiscaux et des subventions accordés aux industries des énergies non renouvelables et nucléaires.
Je trouve cela fort étrange. Pour bien suivre la cible mouvante du Bloc et des Libéraux — je ne m'y oppose pas mais je trouve très étrange de voir le genre de politique qu'ils jouent.
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Merci à tous pour vos interventions.
Nous traitons d'une motion qui est un amendement de pure forme pour remplacer dans la première phrase le terme anglais « analyze » par « consider », quelle qu'en soit la traduction, Thierry, et pour effacer la mention des deux séances avant le 23 février, qui se trouve environ six phrases plus loin.
(La motion est adoptée. [voir le procès-verbal.])