:
Nous pouvons commencer.
Bienvenue aux nouveaux membres du comité. C'est un plaisir de vous revoir.
[Français]
Il me fait très plaisir d'être de retour.
[Traduction]
Conformément à l'ordre de renvoi du jeudi 30 janvier 2007, nous sommes saisis du projet de loi .
[Français]
Loi modifiant la Loi sur la taxe d'accise, la Loi de 2001 sur l'accise, la Loi sur le droit pour la sécurité des passagers du transport aérien et d'autres lois en conséquence.
[Traduction]
Nous accueillons aujourd'hui, quelqu'un qui connaît bien le comité, Mme Diane Ablonczy, secrétaire parlementaire du ministre des Finances.
Diane, je crois que vous voulez faire une déclaration, la parole est à vous.
:
Merci, monsieur le président.
C'est la deuxième fois que je représente le ministre au comité. C'est toujours un plaisir de remplir une autre fonction.
Cette réunion a pour objet le projet de loi, Loi de 2006 modifiant la taxe de vente. Ce projet de loi a pour but de mettre en oeuvre des mesures visant à accroître l'équité, l'efficience et la facilité d'application et d'administration du régime de la taxe de vente. Comme le ministre des Finances l'a déclaré lorsqu'il a déposé le projet de loi :
« Le nouveau gouvernement du Canada s'est engagé à diminuer les taxes et les impôts et à éviter les tracasseries administratives. Nous croyons que cela rendra notre économie plus forte et donnera un avantage concurrentiel au Canada. »
Le projet de loi dont nous discutons aujourd'hui tient compte de cet engagement. Notre gouvernement s'engage également à faire en sorte que notre régime fiscal soit équitable pour tous les contribuables. Et grâce au projet de loi, nous nous assurons que le régime de la taxe de vente sera équitable. Je préciserai de quelle façon dans quelques instants. Mais tout d'abord, permettez-moi de formuler quelques observations au sujet de l'objectif du nouveau gouvernement du Canada au chapitre de l'amélioration de l'équité du régime fiscal canadien en général.
Nous croyons qu'à l'instar de la charité, l'équité fiscale bien ordonnée commence par soi-même. C'est la démarche que nous avons adoptée lors du budget de 2006. Elle s'est traduite par des résultats concrets pour les particuliers et les familles. Et ce de manière ciblée et financièrement responsable. Nous avons commencé par abaisser le taux de la TPS à 6 p. 100. Nous avons également offert un allégement fiscal général au titre de l'impôt sur le revenu des particuliers, jumelé à des réductions d'impôts ciblés — réparties sur deux ans, ces baisses se traduiront par des allégements fiscaux de près de 2 milliards de dollars pour les particuliers — qui représentent plus que le montant des quatre derniers budget réunis.
Ces réductions permettront à 655 000 Canadiens à faible revenu de ne plus payer d'impôt, de bonnes nouvelles pour plus d'un demi-million de Canadiens et leurs familles. Par conséquent, les Canadiennes et les Canadiennes seront davantage en mesure de conserver une plus grande part de leur revenu durement gagné, de sorte qu'ils pourront investir dans ce qui revêt le plus d'importance pour eux et leurs familles.
Compte tenu du fait que l'esprit d'entreprise canadien est le moteur de notre économie, le budget de 2006 a également donné suite à la promesse du gouvernement de réduire l'impôt des sociétés. Cette mesure instaurera un milieu favorable à la création d'emplois et à la croissance qui, à son tour, rendra le régime fiscal canadien plus concurrentiel à l'échelle internationale. Mais, le nouveau gouvernement ne s'est pas reposé et ne se reposera pas sur ses lauriers. Il sait qu'il y a encore beaucoup de travail à faire.
En octobre, le ministre des Finances a annoncé le Plan d'équité fiscale pour les Canadiens. Ce plan permettra de rétablir l'équilibre et l'équité du régime fiscal fédéral. Il protégera l'avenir économique à long terme du Canada et fera en sorte que le fardeau fiscal ne soit pas injustement imposé aux particuliers qui triment dur et à leurs familles.
Le plan prévoit la majoration du montant du crédit en raison de l'âge. Et pour la première fois au Canada, les aînés pourront fractionner leur revenu de retraite.
Et c'est loin d'être tout, Monsieur le président. Le ministre des Finances a diffusé en même temps que La Mise à jour économique et financière de l'automne, Avantage Canada — Bâtir une économie forte pour les Canadiens. Il s'agit d'un plan économique national à long terme destiné à faire du Canada un véritable chef de file de l'économie mondiale.
Ce plan complet permettra, entre autres choses, d'accroître davantage l'équité fiscale en réduisant les impôts de tous les Canadiens.
Le contenu du projet de loi dont nous sommes saisis, vient compléter les mesures que je viens d'énoncer.
:
Monsieur le président, j'invoque le Règlement.
Je comprends bien que la secrétaire parlementaire ait un discours. Mais quand j'étais secrétaire parlementaire, j'avais aussi des discours.
Le président : Je m'en souviens.
L'hon. John McKay : Vous vous souviendrez aussi, monsieur le président, que je n'infligeais généralement pas à mes collègues un discours préparé par le ministre; nous passions directement au sujet. J'invite tous les députés à demander à l'honorable députée de tout simplement sauter le discours et de passer directement à la question qui nous occupe.
:
Monsieur le président, le projet de loi vient compléter les mesures que je viens d'énoncer en rendant le régime de la taxe de vente encore plus équitable. Il accroît l'équité pour bon nombre de particuliers aux prises avec des besoins spéciaux. il accroît l'équité pour les organismes de bienfaisance et il allège le fardeau de conformité d'une vaste gamme d'entreprises et d'autres organisations.
Permettez-moi de vous préciser de quelle façon le projet de loi C-40 permettra d'atteindre l'objectif du gouvernement, qui consiste à assurer l'équité du régime fiscal canadien.
Les mesures relatives à la TPS/TVH, qui sont contenues dans la première partie du projet de loi, visent principalement à améliorer le fonctionnement de la TPS/TVH. Elles feront également en sorte que les mesures législatives régissant la taxe de vente soient conformes à l'intention de la politique au moment où la loi relative à ces mesures a été instaurée.
Dans certains cas, des ajustements ont été apportés aux dispositions législatives proposées en réponse aux observations des fiscalistes et des milieux d'affaires. Cette démarche témoigne de l'importance qu'accorde le nouveau gouvernement au processus de consultation. Je n'ai pas le temps aujourd'hui, comme, j'en suis sûre, l'honorable député qui vient de parler sera heureux d'entendre, d'énoncer toutes les mesures comprises dans ce vaste projet de loi.
Des voix : Bravo!
Mme Diane Ablonczy : Mais j'aimerais toutefois aborder les principales mesures pour ensuite passer à une période de questions.
Tout d'abord, il fait peu de doute que les Canadiens souhaitent un système de soins de santé abordable, qui soit accessible lorsqu'ils en ont besoin. À cette fin, le projet de loi C-40 propose de rendre permanente l'exonération de la TPS/TVH pour les services d'orthophonie. il exonère en outre les services liés à la santé rendus dans le cadre de l'exercice du travail social.
Monsieur le président, le nouveau gouvernement est également sensible aux besoins spéciaux des personnes handicapées. Comme vous le savez, le remboursement actuel de la TPS/TVH pour les véhicules dotés d'un équipement spécial ne s'applique qu'aux véhicules neufs importés et achetés. La modification proposée dans le projet de loi C-40 permettra aux acheteurs et aux importateurs de véhicules automobiles d'occasion dotés d'un équipement spécial pour personnes handicapées de recevoir le remboursement de la TPS/TVH versée sur la partie de l'achat attribuable à l'équipement spécial.
Le nouveau gouvernement du Canada reconnaît l'importance du rôle que jouent les petites entreprises au sein de notre économie. Et il souhaite leur offrir un milieu qui leur permettra de croître et de prospérer. Le projet de loi C-40 satisfait à ces besoins en instaurant des mesures qui faciliteront le respect des dispositions législatives se rapportant à la taxe de vente. Par exemple, la portée de certaines règles a été élargie pour éliminer les obstacles prévus aux dispositions qui pourraient soustraire les entreprises à l'application de la TPS/TVH. Le projet de loi propose également la modification des dispositions législatives pour favoriser davantage les ententes d'importation spéciale entre des entreprises dans certaines situations où les biens et services sont fournis à un client canadien à l'étranger. Ces modifications et bien d'autres qui sont contenues dans le projet de loi C-40 tiennent compte des initiatives stratégiques visant à améliorer l'application de la TPS/TVH. Ces mesures assoupliront les exigences de conformité imposée aux petites entreprises canadiennes et favoriseront leur essor, monsieur le président.
En ce qui concerne les mesures touchant l'accise, la deuxième partie du projet de loi C-40 renferme des mesures visant à mettre en oeuvre des propositions mineures à la Loi de 2001 sur l'accise dans les domaines du tabac et de l'alcool. Ces propositions amélioreront le fonctionnement de la loi et refléteront plus fidèlement les pratiques sectorielles et administratives en vigueur.
Par exemple, la modification proposée de l'exonération du droit d'accise pour les petits producteurs de vin. Pour tenir compte du fait que les petits producteurs de vins titulaires de licence ne possèdent pas nécessairement leurs propres installations ou matériel d'emballage, les modifications proposées permettent également d'appliquer l'exonération de droits au vin emballé pour le compte d'un titulaire de licence de fin. Cette modification simplifiera l'administration et la conformité des petits producteurs de vin et leur permettra de concentrer leurs efforts sur la production et la promotion de leurs excellents produits canadiens.
Comme je l'ai mentionné, le projet de loi propose également des modifications se rapportant à l'imposition des produits du tabac. Le projet de loi C-40 propose d'étendre l'exigence de sorte que l'origine de tous les produits du tabac soit déterminée, y compris dans le cas des produits destinés à la vente dans des boutiques hors taxe ou à l'exportation. ainsi, le régime sera conforme aux dispositions de la Convention-cadre pour la lutte antitabac, un traité international sur le contrôle du tabac parrainé par l'Organisation mondiale de la Santé.
Je tiens à rappeler aux membres du comité que le projet de loi découle de vastes consultations menées auprès des secteurs des produits de l'alcool et du tabac. Les propositions contenues dans le projet de loi devraient donc être accueillies favorablement par l'industrie.
La partie 3 du projet de loi renferme des mesures se rapportant au droit pour la sécurité des passagers du transport aérien. Comme vous le savez, ce droit a été imposé à la suite des événements du 11 septembre 2001. Parmi les autres mesures techniques, le projet de loi propose que le droit ne s'applique pas aux voyages en avion qui représentent un don d'un transporteur aérien à un organisme de bienfaisance enregistré qui offre des voyages gratuits à des particuliers dans le cadre de l'exercice de leurs activités de bienfaisance. Ces mesures comprendraient par exemple les vols effectués à des fins médicales.
En guise de conclusion, monsieur le président, les modifications proposées dans le projet de loi visent à maintenir un régime de taxe de vente équitable et efficient. Pour les entreprises, il favorise un assouplissement des mesures de conformité et d'administration. En outre, le milieu des affaires appuie la promulgation de ce projet de loi, qui représente une amélioration au chapitre de l'administration et de l'efficience du régime fiscal.
Je vous invite maintenant à poser vos questions au sujet de ce projet de loi. Je vous demande d'accueillir les représentants du ministère des Finances, qui se joignent à nous aujourd'hui pour fournir des précisions en réponse à vos questions techniques concernant le projet de loi.
Merci beaucoup, monsieur le président.
:
Par ailleurs, le chanvre industriel est un sujet qui m'intéresse beaucoup. En effet, dans la région de Lanaudière, on cultivait du tabac jusqu'à tout récemment. Les terres à tabac sont susceptibles d'être utilisées pour la culture du chanvre industriel. D'ailleurs, des projets-pilotes sont présentement en cours. On sait, et c'est mentionné dans les notes, que le chanvre industriel peut être utilisé à toutes sortes de fins et qu'on peut utiliser 99,99 p. 100 du plant.
Dans les notes qu'on nous a remises, on parle beaucoup du chanvre industriel à des fins agricoles, par exemple comme nourriture pour les animaux domestiques et les oiseaux sauvages. Je voudrais savoir si les modifications vont s'appliquer à toute forme d'exonération de taxe sur les fournitures ainsi que sur les importations de graines de semence et de tiges matures de plants de chanvre, même à des fins industrielles. Par exemple, les moulures de porte peuvent maintenant être confectionnées avec du chanvre industriel.
Dans ces conditions, les semences, les tiges matures et les importations de graines bénéficieront-elles des modifications proposées?
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens à féliciter Mme Ablonczy pour sa déclaration. Bien que certains présents dans la salle voulaient la raccourcir, j'ai eu beaucoup de plaisir à l'entendre au complet et j'apprécie le double emploi que vous faites au nom du comité ce matin.
Vous avez mentionné, entre autres, l'intérêt du projet de loi envers les personnes handicapées et les avantages qu'il leur procure. Pouvez-vous nous en dire plus sur l'importance de cet aspect afin de nous assurer de l'incorporer au projet de loi cette fois-ci?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour et merci pour votre déclaration.
D'après ce que nous avons compris, dans son ensemble, ce projet de loi ne prête pas trop à controverse, il s'agit surtout d'affaires d'intérêt courant. Il propose un certain nombre de changements, mais ils sont mineurs et espérons-le positifs, pour la majorité. À ce stade, nous en voyons aucune raison de tergiverser. En fait, si tout se tient bien, le processus pourrait être assez simple.
Cependant, j'ai deux questions. Il y a bien sûr la préoccupation que nous avons soulevée concernant les GAB et les frais imposés au public. Chaque fois que nous remarquons quelque chose ici qui donne à une banque un nouvel avantage, nous voulons alors avoir au moins une explication.
Je crois comprendre exactement ce qui se passe, mais permettez-moi de lire brièvement ce que nous avons, vous pourrez ensuite faire un commentaire. Je vous lis un extrait du résumé du projet de loi :
Arrangements commerciaux: prévoit un allégement transitoire au titre du transfert initial d'éléments d'actif par une banque étrangère qui restructure sa filiale canadienne en une succursale canadienne;
Quelqu'un peut-il me dire ce que cela signifie en langage simple afin que je sache exactement ce dont il s'agit?
Une modification a été apportée à la Loi sur les banques. Avant, pour opérer au Canada une banque étrangère devait se constituer en société, se constituer en une personne morale. Depuis le changement à la Loi sur les banques, les banques étrangères peuvent opérer en tant que succursales.
La personne morale est essentiellement encore la banque étrangère; elle n'a qu'une seule succursale au Canada. Avant, les banques n'étaient pas autorisées à opérer en tant que succursales au Canada. Aujourd'hui, elles le sont. Peut-être qu'à son arrivée au Canada, la banque aurait pu choisir d'opérer comme une succursale et pas nécessairement comme une filiale de la banque étrangère. Pour faire cela aujourd'hui, Il est possible que lorsqu'elle a transféré des actifs de...
Supposons qu'elle veuille fermer la filiale et opérer simplement comme une succursale. Il y aurait une vente d'actifs. Habituellement, la TPS s'applique à une vente d'actifs. Les règles associées à la TPS autorisent essentiellement un transfert des transactions en cas de vente d'une affaire. Mais dans cette situation, où une représentation est reçue, la règle en vigueur ne s'applique pas dans tous les cas.
Donc, nous appliquons une mesure transitoire. Pendant cette période, la banque étrangère peut utiliser la nouvelle disposition de transfert pour éviter de payer des impôts sur la restructuration de ses opérations.
:
Il serait intéressant, monsieur le président, de demander à la vérificatrice générale de vérifier les fonds qui ont été levés, la façon dont ils l'ont été, ce que l'on en a fait et l'efficacité de ces systèmes.
L'autre question que je voulais poser, si j'ai le temps, et je sais que mon temps s'écoule rapidement, porte sur le projet de loi de la Nouvelle-Écosse, la partie relative aux changements pour régler les problèmes en Nouvelle-Écosse. Il a été adopté en 2001.
Est-ce que le Parlement a introduit des changements avant cela? Je constate le délai. Plus d'une décennie s'est écoulée entre la mesure prise par une province et le besoin du gouvernement fédéral d'y répondre, mais nous ne faisons cela que maintenant. A-t-il été présenté plus tôt et n'est pas passé ou est-il normal que tant de temps s'écoule entre une mesure d'un gouvernement provincial et la réponse du gouvernement fédéral?
:
C'est un cas un peu particulier parce que la décision politique relative au montant et aux bénéficiaires du remboursement pour habitations neuves en Nouvelle-Écosse doit être prise par le gouvernement provincial. Quand la province s'est harmonisée au système de la TVH, la mesure législative faisait partie de la loi fédérale, donc, il y a toujours un certain nombre d'arrangements entre le gouvernement provincial et le gouvernement fédéral.
Ces mesures, me semble-t-il, ont été modifiées. Je crois qu'elles avaient été annoncées pour la première fois en 2001. Je crois qu'elles ont été modifiées en 2002 pour préciser qui en serait les bénéficiaires.
Nous n'avons par été consultés pour son annonce. Lorsqu'ils annoncent quelque chose, qu'ils le prennent et l'incorporent à une mesure législative, il faut parfois élaborer un peu plus la politique à un niveau inférieur, cela demande encore plus de temps. Mais, le gouvernement a émis en 2002 un communiqué de presse à ce sujet.
Chers collègues, puisqu'il n'y a aucun amendement et que personne ne semble pressé d'entamer les délibérations, nous allons procéder à l'étude article par article.
(Les articles 2 à 157 sont adoptés avec dissidence.)
Le président: Le titre abrégé est-il adopté?
Des voix: Avec dissidence.
Des voix: D'accord.
Le président: Le titre est-il adopté?
Des voix: Avec dissidence.
Des voix: D'accord.
Le président: Le projet de loi est-il adopté?
Des voix: D'accord.
Le président: Puis-je faire rapport du projet de loi à la Chambre?
Des voix: D'accord.
Des voix: Avec dissidence.
Le président: Merci beaucoup à nos témoins.
J'invite maintenant M. Baker et d'autres invités de l'Agence du revenu du Canada à avancer pour que nous puissions examiner, conformément au paragraphe 81(5) du Règlement, le Budget supplémentaire des dépenses (B) pour l'exercice financier se terminant le 31 mars 2007, crédit 1b sous la rubrique de l'Agence du revenu du Canada, renvoyé au comité le 22 février 2007.
Nous allons accorder quelques minutes aux représentants de Revenu Canada pour arriver car nous avons de l'avance.
Nous allons poursuivre immédiatement les travaux à huis clos. Je demanderais d'éteindre les caméras maintenant, s'il-vous-plaît.
[La séance se poursuit à huis clos.]
[
La séance publique reprend.]
La séance reprend.
Merci de votre patience, chers invités. Nous sommes heureux de vous revoir.
Conformément au paragraphe 81(5) du Règlement, le Budget supplémentaire des dépenses (B) pour l'exercice financier se terminant le 31 mars 2007, nous nous pencherons sur le crédit 1b sous la rubrique de l'Agence du revenu du Canada, renvoyé au comité le jeudi 22 février 2007.
J'invite M. Baker, commissaire délégué et chef des opérations de l'Agence du revenu du Canada, à faire sa déclaration.
:
Merci, monsieur le président.
Je vais être bref pour laisser le plus de temps possible aux membres du comité pour poser des questions.
Tout d'abord, je tiens à souligner la présence de M. Jim Ralston, administrateur supérieur des affaires financières, et de Mme Mary Jane Jackson, sous-commissaire adjointe, le numéro deux à l'Agence.
Nous espérons être en mesure de répondre à vos questions.
Mon exposé portera sur le Budget supplémentaire des dépenses (B), où nous visons une hausse nette des crédits de 35,4 millions de dollars. Cette somme est divisée en quelques parts.
Quelques 30,6 millions de dollars sont liés au budget fédéral de 2006. Ces dépenses sont engagées quand il y a des changements dans les crédits ou les taux afin de communiquer l'information à la population canadienne pour ajuster entre autres nos systèmes et nos formules.
La somme de 13,9 millions de dollars sert à financer un projet important, dont le comité a été mis au courant, mené dans le cadre de l'examen quinquennal de l'Agence, qui est l'initiative de l'Administration de l'impôt sur le revenu des sociétés pour l'Ontario. Il s'agit d'une initiative d'envergure pour mener l'Ontario à conclure une entente visant l'impôt des sociétés pour que l'Agence du revenu du Canada administre les impôts de la province et du gouvernement fédéral. Il s'agit des travaux préliminaires pour nous préparer en vue du 1er janvier 2009.
La somme de 9,3 millions de dollars est associée à notre rôle d'administrateur de l'Accord sur le bois d'oeuvre résineux entre le Canada et les États-Unis. Comme vous le savez, il y a un grand nombre de dispositions et dossiers financiers rattachés aux sociétés concernées, et c'est l'Agence qui est chargée de les administrer.
La somme de 5,9 millions est consacrée à l'évitement fiscal interprovincial par les sociétés. C'est un investissement additionnel afin de tenir compte de l'intérêt légitime des provinces pour veiller à ce qu'elles reçoivent leur juste part de l'impôt provincial. Plus particulièrement, certaines provinces comme la Colombie-Britannique craignent que des particuliers tentent de transférer leur revenu vers une province où l'impôt est moins élevé, comme l'Alberta, pour éviter de verser leur juste contribution au fisc.
Je tiens à souligner que la somme totale de ces chiffres dépasse largement les 35,4 millions de dollars, mais nous avons un budget de contrepartie à l'Agence de 24,3 millions de dollars associé à l'argent qui est déjà dans notre budget pour l'initiative de fiducie à l'étranger. Cette loi habilitante n'a pas encore été adoptée, alors nous n'allons rien entreprendre à cet égard pour l'instant et pouvons réduire les besoins nets à 35,4 millions de dollars.
Sur ce, monsieur le président, je conclus en disant que nous serions ravis d'entendre les questions des membres du comité.
:
Merci, monsieur le président.
Merci d'être venu témoigner devant nous, monsieur Baker, et félicitations pour votre nouvelle nomination. Je suis persuadé que vous ferez du bon travail.
Je vais aller droit au but. Le montant qui me préoccupe le plus est la somme de 30,6 millions de dollars servant à financer les initiatives législatives et politiques, qui provient du budget fédéral de 2006 et de la réduction du taux de la TPS.
Si je me souviens bien, quand vous être venu témoigner devant nous, — et je crois que des fonctionnaires du ministère des Finances avaient également comparu devant le comité — on nous avait dit que les dépenses engagées par le gouvernement actuel dans le dernier budget allaient être minimes, pas plus de 5 ou de 10 millions de dollars peut-être, pour toutes ces astuces fiscales ou petites déductions d'impôt, peu importe comment vous voulez les appeler.
Nous avons maintenant atteint 30,6 millions de dollars; c'est insensé.
Il vous reste bien du chemin à faire, car vous ne les avez pas encore adoptées pour le traitement des déclarations de revenus pour 2006. Cela va seulement se concrétiser maintenant au cours des mois de mars et d'avril. Quand cela finira-t-il?
Permettez-moi de citer un représentant de votre ministère qui a témoigné:
... Nos prévisions actuelles établissent à quelque 10 millions de dollars le coût pour mettre en oeuvre la réduction de la TPS sur deux ans, c'est-à-dire une baisse de quelque 10 milliards de dollars de recettes, soit 5 milliards de dollars par année en raison du taux d'imposition plus bas pour les Canadiens...
Quand cela finira-t-il? C'est 30 millions de dollars pour faire des économies de bouts de chandelle pour Monsieur et Madame Tout-le-monde. Est-ce un processus sans fin? Pouvez-vous m'éclairer sur ce point?
:
Monsieur le président, j'ai deux choses à dire. Je vais vous donner un peu plus de détails sur les 30 millions.
L'argent est sollicité durant l'exercice financier en cours parce que nous devons investir plusieurs mois à l'avance si nous voulons être prêts pour l'année d'imposition, surtout pour ce qui est de nos systèmes d'information et de la formation. Nous devons ajuster nos guides destinés aux particuliers devant remplir une déclaration de revenus. Nous devons également veiller à ce que les particuliers qui traitent les demandes de renseignements par téléphone soient en mesure de répondre aux questions.
Le montant de 30 millions de dollars englobe de nombreux éléments du budget fédéral de 2006. Il y avait bien entendu des questions liés à l'allégement fiscal pour les particuliers. D'autres questions étaient rattachées à la déclaration T1 et au système de comptes en fiducie. Nous avions des mesures liées aux crédits d'impôt personnels, y compris le crédit canadien pour emploi, le crédit d'impôt pour l'achat de manuels scolaires, le crédit d'impôt pour l'achat de laissez-passer de transport en commun et le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants. Des fonds supplémentaires ont également été sollicités pour la validation et l'ajustement des demandes de crédits d'impôt et le traitement des demandes de renseignements concernant les règles et interprétations techniques...
Sans aller dans tous les détails, le Budget fédéral de 2006 comportait de nombreuses mesures qui touchaient l'Agence du revenu du Canada. Elles étaient liées à l'impôt sur le revenu; elles étaient liées à l'impôt des sociétés; elles étaient liées à la TPS. Elles étaient liées à un certain nombre de nouveaux crédits d'impôt — j'en ai énumérés quelques-uns devant le comité —, tout cela pour dire que c'est la somme d'argent qui, d'après nos calculs, était nécessaire pour nous permettre de desservir les Canadiennes et les Canadiens d'une manière appropriée relativement à ces modifications fiscales.
Nous avons les détails et nous serons heureux de communiquer aux membres du comité la ventilation des sommes d'argent qui nous amènent au total de 30 millions de dollars liés au budget fédéral.
Je devrais également souligner que chaque fois que nous établissons des sommes d'argent dont l'Agence du revenu du Canada a besoin pour mettre en oeuvre les mesures fiscales ou quoi que ce soit d'autre, nous devons nous plier à un processus très rigoureux auprès du Secrétariat du Conseil du Trésor et du ministère des Finances pour nous assurer que les sommes sont équitables et raisonnables à la lumière des modifications qui doivent être apportées. Mais certainement, monsieur le président, nous allons nous efforcer, avec votre accord, de fournir la ventilation aux membres du comité et nous pourrions le faire très rapidement. En fait, c'est la feuille que je regarde en ce moment même.
:
Je ne peux parler que de nos coûts d'administration. Je n'ai pas de chiffres concernant des coûts additionnels qui pourraient être engagés par le ministère du Commerce international, par exemple.
La somme de 9,3 millions de dollars que l'Agence du revenu du Canada tente d'obtenir par l'intermédiaire du Budget supplémentaire des dépenses B est liée spécifiquement aux tâches que nous sommes chargés d'administrer. Cela comprend l'administration des quotas et des droits d'exportation. Nous allons également percevoir et administrer le nouveau droit d'exportation et faire des versements aux provinces — et le droit sera perçu pendant toute la durée de l'accord.
Je devrais signaler que la totalité de la somme de 9,3 millions de dollars sera compensée par les droits d'exportation, alors c'est une question budgétaire. L'effet global sur la mise à jour économique et financière serait nul parce qu'il y a une compensation.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de votre présence ici aujourd'hui. Je suis relativement nouveau et j'essaie de comprendre ce qui se passe. Il y a le Budget principal des dépenses, puis il y a des budgets supplémentaires des dépenses, comme je suppose que vous les appelez, ou le Budget supplémentaire des dépenses A et il s'agit ici du deuxième budget supplémentaire des dépenses, le Budget supplémentaire des dépenses B.
Ai-je raison de dire que les dépenses globales du ministère s'élèvent à 3,5 milliards de dollars? Où en sommes-nous du point de vue des dépenses totales? Est-ce que j'ai à peu près raison?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Il est agréable de vous revoir. Vous savez que dans un chapitre précis, la Vérificatrice générale a exprimé des inquiétudes concernant le Budget supplémentaire des dépenses qui a augmenté de manière considérable au cours des dernières années, comparativement aux années précédentes. Je crois — et je me fie à ma mémoire ici — que c'était d'environ 4,5 p. 100, en moyenne, dans les cinq années précédant les cinq dernières où c'était plutôt une augmentation de plus de 10 p. 100. Je veux savoir si ce chiffre correspond à une augmentation par rapport à l'année dernière, la valeur en argent, et si tel est le cas, de combien environ.
Je vois que vous travaillez tous sur la question, alors je vais vous laisser le soin de chercher ce chiffre...
:
Non, ce n'était pas ma question. Ce n'était pas fondé sur le financement de base; c'était fondé sur la valeur réelle en dollars du Budget supplémentaire des dépenses de l'an dernier.
Je vous laisse travailler sur la question.
Monsieur le président, il me suffit de faire la demande. Ce n'est pas un renseignement que je dois avoir immédiatement, mais c'est quelque chose qui m'intéresse puisque nous nous débattons encore avec cette question au comité des comptes publics.
J'aimerais maintenant parler de la question des 5,878 millions de dollars servant à créer un fonds pour la mise en oeuvre d'une initiative nationale visant à régler le problème de l'évitement fiscal interprovincial des sociétés. Vous en avez parlé brièvement dans la réponse à d'autres questions. À votre avis, combien d'argent perdons-nous au chapitre de l'évitement fiscal? Je pense que la question, j'imagine, c'est dans quelle mesure l'évitement fiscal réussit-il? Combien d'argent perdons-nous?
Cette question a été soulevée au comité des comptes publics également. Dans la même veine, le revenu étranger, la Vérificatrice générale a signalé un problème réel touchant la capacité de votre agence à déterminer les impôts sur le revenu étranger qui sont dus. Un des exemples qui a été donné, c'est qu'il n'y avait pas de spécialistes de la vérification pour cette catégorie de vérification à Toronto, et 40 p. 100 de ces recettes viennent justement de Toronto.
Avez-vous commencé à vous occuper de cette question? Si oui, que faites-vous?
:
...sur la taxation internationale.
Si vous me permettez de faire une clarification, ce que la Vérificatrice générale a dit, c'est que les gens qui travaillent dans le domaine de la taxation internationale à l'Agence du revenu du Canada avaient, en moyenne, seulement deux ans d'expérience. Je devrais préciser que cela se rapporte à deux ans d'expérience dans le travail de la taxation internationale, mais ils ont de très nombreuses années d'expérience à titre de vérificateur travaillant à l'Agence du revenu du Canada.
La taxation internationale est le travail de vérification le plus technique que nous faisons à l'agence et vous n'arrivez pas dans ce domaine de travail avant d'avoir fait vos preuves à faire des vérifications de sociétés de diverses tailles et d'avoir travaillé dans le domaine de l'évitement fiscal et ainsi de suite. Alors, il s'agit de vérificateurs expérimentés, mais qui n'ont passé que quelques années...
:
Merci, monsieur Christopherson.
Puisque l'on parle d'une question qui me tient à coeur, ce que vous avez dit, c'est que dès que vous avez développé une expertise pour pouvoir compter des buts contre les gens qui essaient d'éviter de payer leurs impôts, ils embauchent vos meilleurs francs-tireurs, comme font les équipes de la LNH qui sont dans des grands marchés à l'endroit des équipes qui sont dans des petits marchés: ils viennent voler vos joueurs. Ou devrais-je dire qu'il s'agit de joueurs de défense? J'ignore quelle analogie est la meilleure.
Mais est-ce que vous dites que les gens qui ont la plus grande expertise en matière d'équité fiscale se font embaucher ailleurs à cause de cette expertise, ce qui crée alors une pénurie de gens qui ont la capacité de déterminer les impôts que doivent vraiment verser les sociétés, en ce qui a trait à certaines de ces activités internationales ou étrangères?
:
Merci, monsieur le président.
Pierre a parlé plus tôt des paiements aux agences privées de recouvrement en vertu de l’article 17.1 de la Loi sur la gestion des finances publiques. Il s'agit d'un montant de 18 503 000 $.
Je sais que l'argent recouvré par ces firmes au nom de l'Agence du revenu du Canada ne va pas dans le budget de cette agence, mais plutôt à Développement des ressources humaines Canada. C'est du moins ce que j'ai cru comprendre. Quoi qu'il en soit, il va ailleurs.
Cela dit, j'imagine que vous évaluez la quantité d'argent que vous recouvrez, ne serait-ce que pour déterminer si c'est efficace. J'aimerais savoir si c'est efficace et, le cas échéant, jusqu'à quel point. Pouvez-vous me dire quel montant a été recouvré par ces firmes privées et versé au ministère concerné?
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Peut-être, monsieur le président, vais-je faire une observation et ensuite, je vais demander à mon collègue, M. Ralston, de donner une réponse plus complète.
Cette entente concernant les agents privés de recouvrement porte strictement sur les prêts aux étudiants en souffrance. Nous n'avons pas recours à des agents privés de recouvrement pour d'autres types d'activités. Il s'agit d'une activité qui a été transférée de RHDSC à l'Agence du revenu du Canada il y a environ un an.
Ces gens sont rémunérés en fonction du succès qu'ils ont dans le recouvrement, alors, par définition, s'ils reçoivent une certaine somme d'argent, le gouvernement aura recouvré plus que cette somme en termes de recettes. Je suis assez certain que nous n'avons pas ce chiffre précis avec nous.
Je ne sais pas, Jim, si vous avez plus de précisions à apporter sur cette question.
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Je dirais simplement deux choses.
Premièrement, c'est que cette somme d'argent porte simplement sur les questions qui ont été incorporées dans le budget ou dans les annonces faites par un autre gouvernement que nous sommes chargés de mettre en oeuvre. Sont-ils raisonnables? Je m'en remets au système. Il y a un système extraordinaire d'examen. Nous ne pouvons pas simplement aller de l'avant et prendre ce que nous aimerions à l'appui des mesures budgétaires. Mon collègue, Jim Ralston, a décrit le processus mis en place par le Conseil du Trésor.
De plus, nous travaillons avec le ministère des Finances, parce qu'avant que les mesures budgétaires soient annoncées, l'un des facteurs pris en considération, ce sont les coûts administratifs liés à leur application. Nous avons beaucoup d'expérience pour faire cela et je pense que notre dossier pour ce qui est de réaliser nos prévisions est effectivement assez bon.
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C'est comme demander à mon épouse si une augmentation de 1 p. 100 du budget est acceptable. Je pense qu'elle corrigerait cela également.
Je veux faire une courte observation sur votre dernier commentaire. Lorsque nous avons reçu l'Agence du revenu du Canada pour qu'elle nous explique le budget des dépenses et les nouvelles mesures budgétaires, ce qu'on nous a dit, c'est qu'elle n'était pas certaine et que cette analyse est toujours faite après le budget. Maintenant, vous changez votre fusil d'épaule et vous nous dites quelque chose de différent. Cela me pose un problème.
Je veux juste me concentrer sur deux courtes questions, parce que mon temps est limité. Pour ces nouvelles mesures budgétaires de 2006, est-ce que l'agence aura des coûts additionnels quelconques l'année prochaine?