:
Bonjour, chers collègues.
[Traduction]
Conformément à l'article 81(4) du Règlement, nous passons à l'étude du Budget principal des dépenses 2007-2008 – Crédit 20, sous la rubrique Tribunal canadien du commerce extérieur renvoyé au comité le mardi 27 février 2007.
Bienvenue.
Ce matin, chers collègues, nous allons entendre à la fois des représentants du Tribunal canadien du commerce extérieur (TCCE) et du Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE), et cela va nous contraindre à faire preuve de célérité pour les questions. Nous allons poursuivre un peu au-delà de 12 h 30 parce que nous ouvrons la séance en retard. Les deux témoins vont commencer par nous faire part de leurs remarques préliminaires, d'une durée de cinq minutes dans chacun.
Je crois que M. Pierre Gosselin est le premier.
[Français]
Vous disposez d'environ cinq minutes, monsieur.
[Traduction]
Je vous souhaite la bienvenue. La parole est à vous.
Merci, monsieur le président.
Il me fait plaisir de comparaître devant ce comité et de répondre à vos questions.
Je suis le président du Tribunal canadien du commerce extérieur. Je suis accompagné ce matin de M. Sandy Greig, qui est directeur général de la Direction de la recherche. Avant de passer aux questions, j'aimerais vous donner un bref aperçu du mandat du tribunal et du défi auquel nous faisons face.
Le tribunal est un organisme quasi judiciaire indépendant qui relève du Parlement par l'entremise du ministre des Finances. Le tribunal compte présentement sept membres, tous nommés par décret en conseil pour une période déterminée. Les membres sont appuyés par 87 employés. Notre charge de travail est entièrement générée par les plaintes et les cas qui sont déposés au tribunal ou qui nous sont renvoyés par le gouverneur en conseil ou le . La plupart de nos cas sont régis par des délais législatifs très serrés.
Notre mandat est de faire enquête à la suite du dépôt de plaintes et de donner notre avis sur des questions économiques, commerciales et tarifaires dont le gouverneur en conseil ou le saisit le tribunal. Dans le cadre de notre rôle quasi judiciaire, nous menons des enquêtes afin de déterminer si l'industrie nationale subit des dommages à cause du dumping, du subventionnement ou de l'augmentation rapide des importations en provenance de tous les pays ou spécifiquement de la Chine.
Nous entendons des appels des décisions de l'Agence des services frontaliers du Canada aux termes de la Loi sur les douanes et des décisions de l'Agence du revenu du Canada aux termes de la Loi sur la taxe d'accise. Nous enquêtons sur les plaintes déposées par des fournisseurs potentiels concernant les marchés publics fédéraux visés par l'ALENA, l'Accord sur le commerce intérieur ou l'Accord sur les marchés publics.
Dans le cas des enquêtes de dommage, des enquêtes sur les appels des décisions de l'ARC et des marchés publics, les décisions du tribunal sont exécutoires. Dans le cas des enquêtes de sauvegarde, le tribunal rend une détermination judiciaire des dommages et, sur demande, peut faire des recommandations relativement aux mesures correctives à mettre en vigueur. Le tribunal joue également un rôle consultatif auprès du gouvernement en menant des enquêtes générales sur des questions économiques ou tarifaires.
[Traduction]
La charge de travail du tribunal provient en totalité de l'extérieur. Notre principal défi consiste à répartir nos ressources limitées de façon à garantir le respect en tout temps des délais législatifs sans mettre en péril la qualité des conclusions, des décisions et des recommandations du tribunal.
Nous devons également veiller à la continuité et au renouvellement de nos employés spécialisés. Il faut accorder suffisamment de temps aux nouveaux employés pour qu'ils acquièrent l'expérience et les compétences nécessaires, ce qui, dans certains cas, peut prendre plusieurs années.
Le tribunal a toujours la volonté de faire progresser les priorités pangouvernementales pour améliorer la responsabilisation et la transparence des activités gouvernementales. À cette fin, il s'efforcera d'intégrer plus complètement les principaux éléments de son cadre de responsabilisation de gestion.
Le tribunal a un seul résultat stratégique et deux activités.
Le résultat stratégique visé est le règlement équitable, opportun et efficace de dossiers de commerce international et des enquêtes menées sur instructions du gouvernement dans divers domaines relevant de la compétence du Tribunal. La première activité est l'arbitrage des causes en matière commerciale alors que la seconde est la tenue des enquêtes et les saisines sur des questions économiques de portée générale. L'essentiel du budget va à la première puisque les enquêtes et les saisines sur les questions économiques de portée générale n'absorbent qu'environ 600 000 $.
En 2006, le tribunal a étudié 19 cas de pratiques commerciales déloyales. Il a terminé son enquête sur les textiles, réalisée à la demande du , et son étude d'une demande de procéder à une enquête sur des mesures de sauvegarde face aux importations de vêtements en provenance de Chine. Nous avons reçu 52 plaintes concernant les pratiques du gouvernement fédéral en matière de marchés publics et entendu en appel 64 décisions de l'ASFC ou de l'ARC. Il faut signaler que, en 2006-2007, le travail lié aux marchés publics a davantage augmenté, en pourcentage, que celui imputable aux plaintes sur lesquelles le tribunal a accepté de tenir une enquête.
Tout au long de l'année, le tribunal s'est adonné à des activités de consultation et de sensibilisation. Tout d'abord, avec le Comité de la magistrature et du barreau, le tribunal fourni un forum facilitant la discussion avec le barreau sur les questions importantes. Les membres du tribunal ont également rencontré des représentants de l'industrie, d'associations commerciales et de représentants de ministères du gouvernement pour les informer de nos procédures. Nous avons également assuré des services de formation à des organismes gouvernementaux au Maroc et au Vietnam et nous avons participé à des échanges techniques avec des fonctionnaires de la Communauté européenne et d'Australie.
J'aimerais évoquer quelques initiatives du tribunal pour se rendre plus accessible et pour réduire les lourdeurs administratives auxquelles le public est confronté. Nous publions et archivons toutes les décisions et les exposés des motifs sur notre site Web. Nous publions également des communiqués de presse pour informer le public des décisions qui sont rendues. Tous les avis sont publiés sur notre site Web et les gens qui s'y sont abonnés sont informés par courriel de toute nouvelle inscription. Nos questionnaires sont disponibles en ligne sur notre site Web et les parties pourront bientôt utiliser un accès électronique sécurisé pour transmettre les formulaires remplis au Tribunal.
Nous allons sous peu permettre aux parties d'accéder par des moyens électroniques aux dossiers publics. Ces dossiers pourront également faire l'objet de recherches et seront mis à jour en permanence tout au long de l'étude d'un cas.
Enfin, j'aimerais parler de la hausse nette de 677 000 $ en dépenses de fonctionnement entre les budgets principaux des dépenses de 2006-2007 et 2007-2008 sous le code 20. Il s'agit pour l'essentiel d'une hausse de 620 000 $ imputable au remplacement de notre système audio dans deux de nos salles d'audience.
Le reste de la hausse se répartit entre 97 000 $ imputables aux conventions collectives signées en 2006-2007, à une diminution de 20 000 $ en cotisations au régime d'avantages sociaux des employés et, enfin, à une diminution imputable aux économies sur les achats réalisés par Travaux publics.
Monsieur le président. c'était là mes remarques préliminaires.
Merci.
Monsieur le Président, mesdames et messieurs les membres du Comité, bonjour. Nous sommes très heureux de comparaître à nouveau devant vous et de vous tenir informés des activités de CANAFE et du contenu de son Budget principal des dépenses.
Je m’appelle Mark Potter. Je suis le sous-directeur intérimaire du secteur Stratégies et partenariats de CANAFE. Je suis accompagné aujourd’hui de mes collègues Alfred Tsang, notre directeur adjoint de Finances et administration, et de Janet Di Francesco, notre directrice adjointe de Macroanalyse et recherche.
J’aimerais faire une brève déclaration préliminaire.
CANAFE a été créé en 2000 afin de faciliter la détection et la dissuasion du blanchiment d’argent et du financement des activités terroristes au Canada et à l’étranger. CANAFE est un organisme distinct qui relève du ministère des Finances et qui doit répondre au Parlement de ses activités.
Nous sommes l’unité de renseignements financiers (URF) du Canada. Notre mandat est de recevoir des renseignements financiers et d’autres informations, de les analyser et, le cas échéant, de les communiquer aux organismes d’application de la loi et d’enquête ainsi qu’aux unités du renseignement financier étrangères.
CANAFE produit des renseignements financiers qui facilitent les enquêtes et les poursuites pour infraction de blanchiment d’argent, de financement d’activités terroristes et d’autres menaces à la sécurité de Canada. Ces enquêtes sont effectuées par des organismes nationaux, provinciaux et municipaux d’application de la loi et par le Service canadien du renseignement de sécurité. CANAFE est un organisme d’analyse et non d’enquête. CANAFE se trouve aux premières lignes du processus, fournissant les renseignements dont se servent les enquêteurs.
En 2005-2006, CANAFE a été très actif dans la production de communications de renseignements financiers, constituant 168 cas de telle nature dont la valeur totalisait plus de cinq milliards de dollars. Le nombre d’enquêtes profitant de ces renseignements financiers se multiplie. Au fil des années, nous avons communiqué un nombre toujours croissant de cas soupçonnés de blanchiment d’argent et de financement d’activités terroristes. que nous répondrons à vos questions.
[Français]
Notre loi habilitante, la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes, assujettit certaines personnes et entités à des obligations comme la tenue des documents, la vérification de l'identité des clients et la déclaration de certaines opérations financières.
Ces entités déclarantes, comme nous les appelons, comprennent les banques, les coopératives d'épargne et de crédit, les comptables, les casinos, les entreprises de transfert de fonds ou de vente de titres négociables, les courtiers de change, les courtiers en valeurs mobilières, les compagnies d'assurance-vie ainsi que les agents et les courtiers immobiliers.
[Traduction]
Comme vous le savez, le Parlement a récemment modifié la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes par l’entremise du . Ces modifications législatives entraînent trois répercussions importantes pour CANAFE : le projet de loi C-25 assujettit un plus grand nombre de secteurs à la Loi et à ses règlements, comme les avocats et les courtiers en pierres et en métaux précieux. L’ajout de ces entités permet de décupler les efforts déployés par le Canada pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement des activités terroristes et d’en augmenter la portée.
Les modifications renforceront l’élément de dissuasion de notre mandat grâce à la création d’un registre, c’est-à-dire l’inscription obligatoire des entreprises de transferts de fonds ou de vente de titres négociables auprès de CANAFE, et grâce à la mise en place d’un système de pénalités administratives pécuniaires progressives. Cela permettra d’accroître la conformité à la loi et de dissuader davantage le blanchiment d’argent et le financement des activités terroristes en général.
[Français]
Enfin, le projet de loi permettra au CANAFE d'enrichir son produit de renseignements en y ajoutant de l'information, tout en protégeant scrupuleusement les droits à la vie privée des Canadiens et Canadiennes. Cela permettra au CANAFE de tenir compte des besoins des organismes d'application de la loi et de rendre son produit de base encore plus utile.
[Traduction]
Une mise en œuvre réussie de ces modifications, ainsi que tous les ajustements qu’elles pourront entraîner, feront l’objet des efforts déployés par CANAFE au cours des prochaines années.
Je parlerai maintenant de notre Budget principal des dépenses. Dans son Budget principal des dépenses, CANAFE demande 44,9 millions de dollars pour 2007-2008. Cela représente une augmentation importante de 13,8 millions de dollars comparativement au Budget principal des dépenses de l’année dernière. Cette augmentation pour la prochaine année s’explique principalement de trois façons différentes : les pressions concernant la charge de travail, la mise en œuvre des modifications comprises dans le et les contributions devant être faites au groupe Egmont.
Notre charge de travail a augmenté régulièrement depuis que nous sommes devenus opérationnels, il y a environ six ans. Le nombre toujours croissant de déclarations d’opérations que nous recevons chaque année, notre production de renseignements financiers et la popularité de notre produit auprès des organismes d’application de la loi et du SCRS le reflètent bien.
Les organismes canadiens d’application de la loi et les organismes étrangers du renseignement financier se tournent vers CANAFE afin de recevoir des renseignements financiers plus nombreux et de meilleure qualité afin de compléter leurs travaux. CANAFE répond à cette demande en communiquant des renseignements financiers qui facilitent les enquêtes individuelles et en produisant des renseignements financiers stratégiques qui donnent une perspective à plus long terme des domaines pouvant être vulnérables au blanchiment d’argent et au financement des activités terroristes.
La mise en œuvre des modifications comprises dans le augmentera également notre charge de travail et nécessitera la création et l’introduction de nouvelles fonctions importantes comme le registre des entreprises de fonds ou de vente de titres négociables et le système de pénalités administratives pécuniaires. Les rouages de ces deux éléments seront peaufinés par l’entremise de règlements qui reposeront sur de la recherche et des séances de consultation permanentes. Nos rapports habituels, comme le rapport annuel, et nos prochaines comparutions devant des comités nous permettront de tenir les membres du Parlement au courant de nos progrès dans le cadre de cette mise en œuvre ainsi que de celle des autres éléments compris dans le projet de loi C-25.
Le blanchiment d’argent et le financement des activités terroristes sont des phénomènes de nature transnationale et la coopération internationale est essentielle afin de les freiner. Le groupe Egmont est un organisme international formé d’unités du renseignement financier de plus de 100 pays. En 2006, le groupe Egmont a choisi la ville de Toronto comme site de son secrétariat permanent pour ses activités mondiales. Cette décision fait honneur au Canada et représente une occasion d’aider à diriger la lutte mondiale contre le blanchiment d’argent et le financement des activités terroristes. Le financement de ce secrétariat permanent représente une contribution de 1,8 million de dollars dans le Budget principal des dépenses de 2007-2008.
En ce qui a trait à l’ensemble du budget de CANAFE, il est relativement simple. Il est principalement formé de deux éléments : les dépenses en matière de personnel et les autres dépenses qui permettent d’appuyer nos opérations de nature principalement technologique.
Actuellement, 230 personnes travaillent à CANAFE, à la fois au siège social situé à Ottawa dans trois petits bureaux régionaux qui se trouvent à Montréal, à Toronto et à Vancouver. On prévoit que ce nombre augmentera et passera à environ 270 d’ici la prochaine année. En ce qui a trait aux autres dépenses, elles concernent surtout la technologie de l’information, les installations et la sécurité.
Nous croyons que CANAFE et ses partenaires au sein des organismes d’application de la loi et de la sécurité nationale ont contribué de façon importante à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement des activités terroristes et continueront de le faire. Cet investissement en CANAFE est un investissement en la protection et la sécurité des Canadiennes et des Canadiens.
Cela met fin à mes remarques préliminaires et c'est avec plaisir que nous répondrons à vos questions.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Merci de vos présentations.
Je vais me limiter au Tribunal canadien, et mon collègue M. St-Cyr reviendra pour vous poser des questions.
En tant que membres du Tribunal canadien du commerce extérieur, vous avez bien présenté les activités qui sont les vôtres. Par ailleurs, j'ai rencontré des gens de l'industrie du meuble au Québec qui ont déposé une plainte, et vous leur avez demandé de refaire leurs devoirs. Ils hésitent à poursuivre leurs démarches parce qu'ils ont vu que dans le dossier du barbecue, par exemple, malgré votre décision positive — vous avez recommandé au ministre des Finances d'imposer des droits à l'importation de barbecues provenant de pays du Sud-Est asiatique; je ne me souviens plus de leur provenance exacte —, le gouvernement n'a pas donné suite à votre recommandation.
Que répond-on à des gens qui se demandent s'ils vont dépenser 200 000 $ ou 250 000 $ pour préparer un dossier en termes de mesures de sauvegarde, alors que le gouvernement n'a jamais donné suite, à ma connaissance, à une seule de vos recommandations concernant les mesures de sauvegarde, qui sont pourtant prévues par l'Organisation mondiale du commerce?
Tout d'abord, il faut faire la distinction entre la contribution initiale versée par le Canada pour la mise en place du secrétariat, et il s'agissait là d'un montant de cinq millions sur cinq ans et donc de 1,8 million l'année prochaine, et une cotisation régulière. Cette proposition avait été formulée par le ministre des Finances au groupe Egmont. D'autres pays ont proposé d'héberger le secrétariat et si nous l'avons emporté, cela tient, entre autres, au niveau de l'aide financière. Nous avons en effet obtenu l'implantation au Canada du secrétariat permanent, mais pas uniquement pour cette raison. Le comité qui a pris la décision a tenu compte d'un certain nombre d'autres considérations.
Il y a donc effectivement un coût pour mettre sur pied le secrétariat, et le Canada est le seul à le payer.
À compter de l'an prochain, en juillet 2008, le secrétariat du groupe Egmont va demander à sa centaine de membres de verser leurs cotisations, et ceux-ci la paieront en fonction de leur PIB et de leur PIB par habitant. Une formule a donc été mise au point. Il est bien évident que les pays membres du G7 et du G8, comme nous, paieront plus en proportion que les pays en cours de développement. Nous pourrons bien évidemment vous donner ces chiffres quand nous aurons une idée plus précise de ce qu'ils seront.
Dans l'ensemble, le budget annuel de fonctionnement du secrétariat devrait être légèrement supérieur à un million de dollars canadiens par année. Cela donne donc un peu plus d'un million de dollars divisé par 100 membres.
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Il me semble qu'il y a, d'abord et avant tout, un certain nombre d'avantages à ce que le groupe Egmont fonctionne bien. Ce groupe existe depuis une douzaine d'années maintenant. Ses travaux complètent ceux du Groupe d'action financière, qui se consacre davantage à la politique et à la définition de normes. Le groupe Egmont vise une coopération opérationnelle entre les organismes comme le nôtre.
Quand je dis « opérationnel », je veux dire deux ou trois grands domaines. Le premier vise à faciliter l'échange d'information, l'information sur les dossiers, les renseignements que nous produisons et la mise en place de cadres et de technologies. Un coût important pour le groupe Egmont est l'acquisition de systèmes de TI sécuritaires qui permettront l'échange de données sur les dossiers de façon parfaitement sécurisée. C'est l'un des principaux attributs de l'organisme.
L'autre est de promouvoir un travail conjoint sur la formation. Quand des organismes comme les nôtres évoluent, et que nous sommes confrontés à des criminels, des terroristes et des financiers de plus en plus sophistiqués, nous devons améliorer notre formation. Nous devons travailler sur les typologies et les méthodes — le type de recherches que nous faisons — et échanger l'information sur ce que nous apprenons concernant les vulnérabilités de nos systèmes et comment les corriger.
Il y a donc un certain nombre de secteurs comme ceux-ci. La présence au Canada du secrétariat garantit aussi qu'il y aura un réseau mondial efficace d'organismes comme le nôtre. Nous y contribuons en y apportant une aide technique. Nous aidons les autres agences à se développer. L'agence canadienne, la nôtre, est l'une des plus en pointe dans le monde. Nous avons beaucoup appris au cours de nos six années d'existence, et nous contribuons donc par notre assistance technique au perfectionnement des URF d'autres pays. Comme vous le savez fort bien, la solidité du système ne dépasse pas celle de son maillon le plus faible. L'objectif est d'avoir un système de niveau mondial très solide. Il est manifeste que le groupe Egmont y contribue.
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Je vous remercie, monsieur le président.
J'ai quelques questions. Je vais débuter avec M. Potter.
M. Potter, il semble y avoir une rumeur qui domine, et la presse s'en fait régulièrement l'écho, voulant que le gouvernement nage dans l'argent, que le gouvernement provincial nage dans l'argent, qu'il y ait de l'argent partout. Je suis très attentif à ce type de rumeur parce que, comme l'a signalé mon collègue, c'est l'argent des contribuables, c'est l'argent des Canadiens. Quand je vois un budget dont le taux d'augmentation est 22 fois celui de l'inflation, je me dis que si j'étais un contribuable assis chez lui, cela m'inquiéterait.
Pour l'essentiel, votre financement équivalait à un dollar par Canadien. Chaque Canadien donne environ un dollar à CANAFE. Vous demandez maintenant 1,50 $. Qu'en retirera ce Canadien? Que va-t-il obtenir pour ses 50¢? Que va-t-il en retirer? Quel intérêt y a-t-il pour les Canadiens à vous accorder ce financement additionnel?
Cela me paraît une question parfaitement justifiée et pertinente dont la réponse sera fonction de nos résultats, et je vais mentionner en particulier deux domaines. Nous avons un double mandat qui vise à la fois la détection et la dissuasion.
Pour le volet détection, qui est réellement notre produit de base, il s'agit de communiquer des renseignements; c'est un produit de renseignement. Là, vous examinez le volume et la valeur des transactions. Vous tenez également compte des commentaires que vous recueillez de vos partenaires, des organismes d'application de la loi et du SCRS. Estiment-ils qu'il s'agit là d'un produit de haute qualité, d'un produit opportun qui contribue à leurs enquêtes et conduit ultimement à générer des résultats pour les Canadiens, qu'il s'agisse d'accusations, de condamnations, de réduction du blanchiment d'argent et du financement des activités terroristes au Canada et de la criminalité connexe? C'est là un domaine prioritaire pour nous.
Le second volet est la dissuasion. Avons-nous au Canada un système d'intermédiaires financiers qui connaissent leurs obligations, les respectent et nous transmettent des rapports de haute qualité? Nous recevons au-delà de 15 millions de rapports par an des entités déclarantes. Ces rapports sont un élément essentiel de notre travail d'analyse et ils mettent en place un régime de dissuasion qui fait qu'il est difficile d'utiliser le Canada à des fins de blanchiment d'argent et de financement des activités terroristes.
Voici donc deux domaines dans lesquels nous savons fort bien obtenir des résultats concrets, les mesurer et nous avons la conviction que ces résultats contribuent directement au bien-être des Canadiens.
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Je vous remercie de votre amabilité, monsieur le président.
Je suis d'accord avec M. Pacetti, même si cela ne me met pas à l'aise, en ce qui concerne l'obligation de fournir plus d'information quand il s'agit du budget ou des budgets comme j'aime les appeler. Le budget principal des dépenses a été déposé. Nous l'avons tous eu ou nous y avons tous accès. Il comporte en vérité des catégories que tous utilisent, donne des résultats stratégiques et des descriptions de programme.
Dans ma vie antérieure de conseiller municipal, les services nous fournissaient leurs budgets. S'il y avait une modification, ils nous précisaient quelle était sa nature et quel résultat cela pouvait avoir. Il fallait que tout soit compris.
Maintenant, je reconnais ne pas très bien connaître le processus fédéral. Je sais qu'il vient du Conseil du Trésor. Vous demandez l'approbation du Conseil du Trésor et votre budget finit par être imprimé ici. Il est possible, quant on tient compte du calendrier, que vous ayez par exemple su que vous alliez avoir besoin d'un nouveau système audio et que vous ayez voulu le faire figurer dans vos investissements?
J'aimerais également qu'il y ait une distinction entre les budgets d'investissement et de fonctionnement. Ça ne semble pas être le cas. J'aimerais qu'il en soit ainsi pour qu'une modification du budget d'investissement ne se traduise pas nécessairement par une augmentation du niveau de dotation. Dans la réalité, il semble que vos niveaux de dotation diminuent, si on se fie aux chiffres que vous avez donnés.
Quel qu'il soit, y a-t-il un moment auquel votre organisation doit indiquer dans ses présentations au Conseil du Trésor les modifications qui y seront apportées, avec une brève description? Comme député, quand nous étudions les budgets, nous pourrions examiner ces documents et voir, par exemple, que l'augmentation s'explique en partie par un nouveau système audio.
Pourriez-vous me préciser le calendrier? Est-ce là une possibilité réelle?
Techniquement, vous pourriez donc, si vous savez que vous voulez davantage d'argent pour un poste précis, et je ne m'en prends pas à vous, mais il se trouve que c'est vous qui êtes là.
Par exemple, nous avons eu l'an dernier un autre commissaire, pas un représentant d'un ministère mais un commissaire, qui voulait un autre million de dollars pour embaucher du personnel, mais qui n'indiquait pas réellement à quoi cet argent devait servir. Je souhaite que nous disposions de ces renseignements. Nous prenons les décisions, nous devons les approuver.
Pourriez-vous, comme ministère, fournir l'information qui pourrait figurer dans le budget principal des dépenses et qui préciserait les modifications, si elles sont importantes. Faisons l'hypothèse qu'il y ait des modifications importantes. Pourriez-vous en dresser la liste afin que les députés puissent au moins les examiner, et éventuellement, les mettre en question avant d'en arriver au budget réel. En tenant compte des diverses échéances, est-ce possible?