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La séance est ouverte. Nous allons entamer notre discussion sur les consultations prébudgétaires maintenant pour éviter d'attendre ici sans but. La connexion audio pour la vidéoconférence de M. Hejazi fonctionne, mais pas la nôtre.
Oh, on me dit que nous ne siégeons pas à huis clos, alors nous ne pouvons pas discuter des consultations prébudgétaires à moins de demander aux gens de quitter la salle. Je ne veux pas vider la salle, car j'aimerais pouvoir entendre M. Hejazi le plus tôt possible.
Pouvez-vous m'entendre maintenant, Walid? Non? C'est comme lorsque je parle à mes adolescents, c'est vraiment très semblable.
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Je lisais sur vos lèvres, alors j'ai vu que vous essayiez d'attirer mon attention.
C'est bien de revoir tout le monde — virtuellement. Je vous remercie de me donner l'occasion de témoigner encore une fois devant ce comité. Veuillez m'excuser de ne pas être là en personne, mais en raison du court préavis, je n'ai pas pu réorganiser mes obligations auprès de la Rotman School of Management.
Je suis professeur à la Rotman School of Management. J'ai un doctorat en économie. En tant que professeur, je fais des recherches poussées sur des questions liées au commerce international et à la compétitivité du Canada et j'ai beaucoup publié dans ce domaine. J'ai mené de nombreuses études pour le compte du gouvernement fédéral, y compris Industrie Canada, Affaires étrangères et l'ACDI.
Dans ma déclaration préliminaire, j'aimerais discuter de quatre points. Le premier se rattache aux avantages pour le Canada de l'utilisation des CFI, des centres financiers internationaux, par les entreprises canadiennes. Je parlerai de l'incidence sur les recettes fiscales. Je discuterai de l'accroissement de la compétitivité du Canada grâce à l'utilisation des CFI par les entreprises canadiennes. Je voudrais également discuter des raisons pour lesquelles il serait trompeur de conclure que ces intermédiaires ou ces entités contribuent à réduire les recettes fiscales du Canada.
Tout d'abord, la mondialisation a été une source de prospérité importante pour les Canadiens. Il ne fait pratiquement aucun doute que les accords de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique ont intensifié considérablement le commerce canadien. Cette augmentation du commerce canadien a favorisé la productivité, l'emploi et les investissements au Canada. La prospérité du pays s'est accrue à la suite de la poussée vers la mondialisation.
La moitié des activités commerciales du Canada sont menées à l'interne, ce qui signifie qu'une part importante du commerce s'effectue entre des entités apparentées. Plus les multinationales canadiennes percent les marchés étrangers, plus la pénétration des exportations canadiennes dans ces marchés augmente; c'est-à-dire, les investissements des sociétés canadiennes dans les marchés étrangers complètent ou augmentent les exportations canadiennes, ce qui accroît la productivité, les investissements et l'emploi. Les avantages des investissements canadiens à l'étranger sont reconnus par de nombreuses personnes au sein du gouvernement, du milieu universitaire et du secteur privé. Lorsque les sociétés canadiennes investissent à l'étranger, c'est une bonne chose pour le développement de l'économie canadienne. Le Globe and Mail et de nombreux autres médias ont rapporté que les multinationales canadiennes ont fait dernièrement des acquisitions et des investissements internationaux substantiels à l'étranger. Il est important pour l'économie canadienne que cette expansion se poursuive.
La question à poser est la suivante : ces avantages liés aux investissements des sociétés canadiennes à l'étranger sont-ils maintenus lorsque les investissements transitent par un centre financier international? J'ai étudié cette question de manière détaillée et j'ai constaté qu'en fait, les investissements canadiens qui passent par la Barbade, qui est un CFI, ont deux effets clairs et très marqués sur le Canada.
Premièrement, le commerce canadien dans l'économie mondiale, de façon générale, s'intensifie lorsque les entreprises canadiennes ont accès à l'économie mondiale par l'entremise de la Barbade.
Deuxièmement, l'utilisation accrue de la Barbade a permis aux sociétés canadiennes de se diversifier et de prendre leurs distances par rapport à l'économie américaine; autrement dit, le fait de permettre aux sociétés canadiennes d'utiliser la Barbade comme intermédiaire pour accéder à l'économie mondiale a permis aux sociétés canadiennes d'accéder à des marchés moins connus tels que ceux de l'Amérique latine et de l'Asie de l'Est. Ce sont des avantages considérables pour l'économie canadienne. À mon avis, ces effets s'étendraient aussi aux CFI qui ont des niveaux de transparence et de divulgation semblables à ceux de la Barbade — la Hongrie, par exemple.
En ce qui concerne l'incidence sur les recettes fiscales, c'est une question empirique; c'est-à-dire qu'on ne sait pas encore au juste quel est l'effet net sur les recettes fiscales du Canada. Je crois qu'il est assez inexact de supposer que les recettes fiscales ont diminué parce que les entreprises canadiennes utilisent les CFI. Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles ont peut s'attendre que les recettes fiscales du Canada soient plus élevées parce que les entreprises canadiennes utilisent les CFI. Les effets additionnels liés à l'utilisation des CFI génèrent des recettes fiscales additionnelles pour le gouvernement canadien qu'il faut prendre en considération. Il me semble qu'on oublie souvent ces effets additionnels. La compétitivité accrue des entreprises canadiennes à l'étranger donne lieu à des gains plus élevés, qui se traduisent par un capital de base supérieur pour l'économie canadienne. Les recettes accrues, qu'elles soient rapatriées au Canada, réinvesties à l'étranger ou même distribuées aux actionnaires, stimulent l'activité économique, ce qui finit par augmenter les recettes fiscales du pays.
L'utilisation accrue des CFI par les entreprises canadiennes a coïncidé avec la diversification des activités commerciales canadiennes à l'extérieur des États-Unis; autrement dit, les multinationales canadiennes — les sociétés canadiennes — ont recours à des centres financiers internationaux pour accéder à des marchés moins connus et plus risqués. On a d'excellentes raisons de croire que les sociétés canadiennes seraient moins concurrentielles que les entreprises américaines ou européennes dans les nouveaux marchés.
La réduction du coût du capital associée aux structures de financement qu'utilisent les CFI permet aux entreprises canadiennes d'être plus concurrentielles. Si les entreprises canadiennes n'avaient pas accès à ces structures de financement, d'autant plus que les entreprises américaines et européennes continuent de profiter essentiellement des mêmes avantages, leur compétitivité serait considérablement réduite. Mais il y a de nombreuses autres raisons pour lesquelles les entreprises canadiennes seraient moins concurrentielles, d'où l'importance de réduire le coût du capital.
Finalement, j'aimerais expliquer pourquoi je pense qu'il est trompeur de conclure que ces entités contribuent à réduire les recettes du Canada. Encore là, je tiens à insister sur le fait qu'il n'y a absolument aucune indication permettant d'affirmer que ces entités ont réduit les recettes fiscales du Canada. Dans la mesure où les multinationales canadiennes sont rendues plus concurrentielles, les recettes dans les marchés étrangers sont accrues et, qu'elles soient rapatriées au Canada ou réinvesties à l'étranger, ces recettes se traduisent par une augmentation du capital de base et de l'activité économique du Canada, lesquels finissent par être imposés par le gouvernement canadien.
Merci.
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Je comprends cela. Je sais qu'il existe un marché mondial et qu'elles y ont accès. Mais pourquoi ne pas investir directement à partir d'une multinationale canadienne? Cela pourrait comporter des risques, mais vous pourriez structurer les investissements en ayant recours à plusieurs couches de protection.
Je ne comprends pas pourquoi les fonds doivent transiter par la Barbade, à moins que vous me disiez que d'autres fonds proviennent de revenus étrangers, qui sont imposés à un taux inférieur à la Barbade, et qu'ensuite ces fonds, parce qu'ils sont imposés à un taux inférieur, sont utilisés comme investissement dans un autre pays étranger. Mais ce n'est pas ce que j'entends.
Je ne comprends toujours pas pourquoi on se sert de la Barbade comme intermédiaire. Je comprends que c'est à l'échelle mondiale, mais il y a des entreprises canadiennes qui font ces investissements directement à partir du Canada.
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Je crois que c'est la raison. Toutes les autres multinationales qui ont des activités dans des pays de l'Amérique latine et de l'Asie de l'Est viennent de pays d'Europe et des États-Unis. Ces autres multinationales ont accès essentiellement aux mêmes types de structures de financement. Donc, si les entreprises canadiennes n'adoptent pas une structure de financement comme celle-là, qui est offerte par l'entremise de la Barbade, elles seraient désavantagées dans les économies d'Amérique latine.
Vous avez une multinationale américaine, une multinationale européenne et des multinationales asiatiques qui utilisent les mêmes structures de financement. Si les Canadiens n'avaient pas le droit d'utiliser ces structures de financement, ils seraient désavantagés face à ces autres multinationales.
Par ailleurs, ce qui est très important à mon avis, c'est qu'il y a de nombreuses raisons de croire que les entreprises canadiennes ont besoin de cette réduction du coût du capital pour pénétrer les marchés mondiaux. L'infrastructure offerte aux entreprises canadiennes est loin d'être aussi perfectionnée que celle dont disposent les multinationales américaines ou européennes.
Je peux donner un exemple particulier qui a trait au nombre d'avocats déployés dans le monde entier. Lorsqu'une multinationale canadienne déménage en Amérique latine, elle doit pouvoir faire appel à des avocats-conseils pour s'assurer de respecter les lois canadiennes, etc. Cela coûte très cher aux entreprises canadiennes parce qu'elles sont loin d'avoir autant d'avocats affectés un peu partout dans le monde que les multinationales américaines. Pour la multinationale américaine qui a des activités au Brésil, les services des avocats-conseils afin de s'assurer que tout est conforme sont beaucoup moins chers que pour les Canadiens.
Il y a de nombreuses raisons de croire que les Canadiens ont vraiment besoin d'une réduction du coût du capital pour pouvoir concurrencer avec les multinationales américaines et européennes.
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Je ne suis pas un spécialiste de la fiscalité. Je regarde la compétitivité du Canada et je sais comment les structures fiscales s'y insèrent. Mais il est très clair que les taux d'imposition relativement élevés sur le revenu des sociétés au Canada ont poussé de nombreuses multinationales à s'installer à l'étranger.
Cela dit, je crois que ce point est très important et est au coeur du régime fiscal. De nombreuses sociétés mènent leurs activités au Canada. Elles génèrent des revenus au Canada. Nous ne parlons pas de ces entreprises. Dans le cas de ces sociétés, tous leurs revenus sont assujettis à l'impôt canadien.
Par ailleurs, il y a les nombreuses entreprises canadiennes qui entrent dans l'économie mondiale. C'est vraiment de celles-là dont il est question ici. Nous parlons des taux d'imposition qui s'appliquent au capital, qui est le moteur de la mondialisation.
Je crois qu'il serait irresponsable d'aborder ces deux sortes de capitaux de la même manière.
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Merci, monsieur le président.
Je comprends bien votre position quand vous dites que le fait d'utiliser la Barbade, par exemple, comme conduit financier pour investir à l'étranger permet d'améliorer la productivité des entreprises canadiennes qui investissent à l'étranger. Cela dit, à mon avis — et c'est là-dessus que j'aimerais vous entendre —, il me semble que ce n'est pas autant le fait d'utiliser la Barbade qui les rend plus productives que le fait qu'elles payent moins d'impôt.
À cet égard, on pourrait très bien dire que les compagnies qui investissent dans des endroits plus risqués, où on retrouve ces mêmes contraintes et où elles font une concurrence à d'autres entreprises, bénéficient d'une baisse d'impôt au Canada. Elles pourraient investir directement là-bas sans utiliser ce conduit. Il me semble qu'il y a un peu d'hypocrisie, tant de la part des entreprises qui utilisent la Barbade et qui disent en avoir besoin, que de la part du gouvernement, qui laisse cette porte ouverte en disant qu'il faut que nos compagnies soient productives et concurrentielles. En fait, ce n'est qu'une façon détournée qu'ont trouvée les entreprises qui livrent une concurrence dans ces marchés de payer moins d'impôt.
Selon vous, est-ce vraiment la structure financière de la Barbade et les avantages réels qu'elle offre qui incitent les entreprises à passer par là pour faire ce genre de transactions, ou la principale raison de passer par la Barbade est-elle plutôt une question d'impôt? Si, par exemple, les compagnies canadiennes n'avaient pas à payer d'impôt, ne passeraient-elles jamais par la Barbade pour faire ce genre de transactions?
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Je ne partage votre avis sur le raisonnement qui sous-tend cette question.
À mon avis, vous devez vraiment séparer les activités d'une entreprise. Vous avez des entreprises qui mènent leurs activités et génèrent des revenus au Canada. Ces entreprises, qu'elles aient des activités à la Barbade ou non, continuent d'être assujetties aux taux d'imposition sur tous les revenus générés au Canada. Ces entreprises n'auront pas recours à la Barbade pour réduire d'une façon quelconque l'imposition sur les revenus générés au Canada. C'est un point très important. Je crois que cela brouille les choses lorsque des gens essaient de faire croire que des entreprises utilisent pour une raison quelconque la Barbade et d'autres centres financiers internationaux pour réduire l'impôt sur les revenus générés au Canada.
Nous parlons ici d'entreprises canadiennes qui se tournent vers l'économie mondiale. Les entreprises canadiennes ne ferment pas des usines ou ne cessent pas leurs activités au Canada; ce n'est pas ce qui se produit en ce moment. Vous avez des entreprises canadiennes qui réussissent très bien, qui possèdent des actifs propres à leur entreprise, qui se tournent vers l'économie mondiale pour exploiter ces actifs propres à l'entreprise et élargir le marché canadien pour les biens, les services —
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Ce ne serait pas une bonne chose à faire. La question mérite d'être examinée. Je suis fier d'être Canadien, nous le sommes tous, et nous voulons que l'entreprise canadienne soit le chef de file mondial. Nous voulons savoir pourquoi les entreprises canadiennes sont achetées par des entreprises américaines ou européennes.
Nous devons mieux comprendre ce qui ne va pas chez les gestionnaires canadiens, dans les marchés financiers canadiens et dans l'économie canadienne, qui empêche l'entreprise canadienne d'amener Alcan au niveau suivant. Pourquoi l'entreprise doit-elle être achetée?
Imposer un moratoire sur les prises de contrôle par des intérêts étrangers enverrait le mauvais message. Une particularité de ces politiques qui limitent les investissements étrangers, c'est qu'elles sont de longue durée. Les répercussions du Programme énergétique national de l'AEIE dans les années 1970 ont duré très longtemps; elles ont la même longue. Ce serait donc une erreur que de limiter les prises de contrôle par des intérêts étrangers.
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Monsieur Hejazi, j'aimerais juste intervenir avant que nous poursuivions. J'ai quelques observations à faire. J'ai l'impression que ce que vous dites essentiellement est la conclusion logique qu'on tirerait de l'effet de retombée liée au fait de ne pas payer d'impôt ou d'en payer très peu. Vous dites que s'il y a une augmentation du commerce, c'est une bonne chose pour l'économie canadienne, les entreprises canadiennes. Vous dites que les entreprises sont plus productives lorsqu'elles accroissent leurs activités commerciales. Vous dites que ce sont des avantages qui amèneront les entreprises canadiennes à devenir des chefs de file mondiaux, etc.
Il me semble qu'une conséquence naturelle d'une réduction de l'impôt serait de contribuer de manière positive à tous ces indicateurs. À mon avis, ce que vous comprenez, ou du moins ce que j'espère que vous comprenez, c'est qu'il ne s'agit pas ici seulement d'aider les entreprises canadiennes à devenir des chefs de file mondiaux. Nous avons également la responsabilité de faire des recommandations sur la façon d'avoir un régime fiscal juste et sur la façon dont notre pays prélèvera des impôts auprès des sociétés canadiennes et des citoyens canadiens de manière équitable.
Il semble qu'il faudrait trouver un équilibre ici. Maintenant, d'autres pays n'ont pas adopté la position que la disponibilité de déductions d'impôt illimitées est avantageuse pour toutes leurs entreprises. Ils ont pris des mesures pour limiter la disponibilité des déductions par rapport à leurs obligations fiscales nationales.
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Je vais poursuivre parce que même si je ne suis pas non plus un grand spécialiste de la question, je reste convaincu que l'utilisation des paradis fiscaux est uniquement une question d'imposition. Cela me semble assez évident.
En réponse à votre question sur les autres centres internationaux, à savoir pourquoi la plupart des compagnies canadiennes utilisent la Barbade, si vous ne connaissez pas la réponse, je vous dirai que la raison principale est que le Canada a une entente fiscale avec la Barbade, compte tenu de sa transparence, qui permet aux compagnies canadiennes de rapatrier au Canada leurs profits de la Barbade sans payer d'impôt. Évidemment, une compagnie n'utilisera pas un autre paradis fiscal où il n'y a pas d'entente avec le Canada, puisqu'elle ne pourra pas rapatrier ses profits sans payer d'impôt.
Plus tôt, je vous ai demandé si ce n'était pas uniquement une question d'imposition. Je vais vous le demander d'une autre façon, simplement pour que le comité comprenne bien de quoi il retourne.
Présentement, il y a des entreprises canadiennes qui établissent des structures juridiques à la Barbade. Ce ne sont que des entités juridiques. Ce ne sont pas des places d'affaires, il n'y a à peu près pas d'employés travaillant à ces endroits, il n'y a pas de décisions qui s'y prennent. Elles créent ces entités juridiques et, à partir de là, elles font des affaires dans des pays un peu partout, par exemple en Amérique du Sud ou en Amérique latine. Elles font des profits, et après avoir payé un impôt de 1 ou 2 p. 100 à la Barbade, elles rapatrient ces profits au Canada, qui sont exempts d'impôt parce qu'il y a une convention fiscale.
Si le gouvernement canadien disait à ces mêmes entreprises que, plutôt que de faire tout cela, il leur offre de payer seulement le même impôt qu'elles versent à la Barbade, soit 1 ou 2 p. 100, et que le reste de leurs activités ne sont pas imposées, y aurait-il une seule compagnie qui continuerait à utiliser la Barbade et à se donner toutes ces difficultés? Y en aurait-il une seule?
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Merci, professeur Hejazi, de comparaître devant le comité. J'accorde une grande importance à votre contribution relativement à cette question.
J'aimerais revenir aux observations de M. McCallum et de ma collègue, Mme Ablonczy, et aux questions qu'elle a posées sur l'investissement à l'étranger et la prise de contrôle par des intérêts étrangers. J'aimerais dire que vos observations sur ce point sont très semblables à celles que nous avons entendues d'autres analystes partout au pays. Le Financial Post dit : « Rarement un communiqué politique ne contenait autant de mauvaises idées sur le plan économique que l'appel que les libéraux ont lancé hier pour un ralliement national à l'égard de l'investissement étranger ». Voici ce qu'on trouve dans le Edmonton Journal : « C'était une piètre tentative pour exploiter la crainte des Canadiens à l'égard des prises de contrôle par des intérêts étrangers ». Quant au National Post, voici ce qu'il rapporte : « C'est un exemple typique de politiciens qui se mêlent de questions qu'ils connaissent mal ». Je voulais donc vous montrer que vous ne faites pas cavalier seul.
J'aimerais revenir aux dispositions relatives à la capitalisation restreinte et à l'abandon de la dette. Je sais que vous avez dit, à deux ou trois reprises, que vous n'êtes pas un fiscaliste en tant que tel, et il n'y a aucun mal à cela. Nous parlons de la double déduction qui, comme l'a clairement dit le ministre, est un domaine auquel nous aimerions prêter un peu plus d'attention. Je suis d'accord avec vous pour dire qu'il est important d'outiller nos entreprises pour qu'elles puissent fonctionner de façon efficace et efficiente et qu'elles puissent conquérir des marchés mondiaux. C'est bon pour le Canada et c'est bon pour l'emploi au Canada.
Cela dit, si nous permettons à ces entreprises de rapporter au Canada ce que j'appellerais des dettes illégitimes ou si nous leur permettons de fonctionner à l'extérieur des dispositions relatives à la capitalisation restreinte, elles ne paieront effectivement aucun impôt canadien ou elles réduiront considérablement leur fardeau fiscal canadien sur le revenu gagné au Canada. Si nous devons envisager cela uniquement comme un moyen d'essayer d'être au même diapason que les trois quarts des pays de l'OCDE qui ont des dispositions relatives à la capitalisation restreinte, avez-vous des suggestions à cet égard? Évidemment, nous devons faire preuve de beaucoup de précision dans la manière de le faire. La dernière chose que je veux, c'est empêcher l'industrie canadienne de réussir; mais, en même temps, je veux une équité fiscale. Avez-vous des suggestions à cet égard.
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Merci, monsieur le président, et merci à vous, monsieur, de comparaître une fois de plus.
Vous avez dit, en réponse à une question posée tout à l'heure, que l'avantage pour les sociétés canadiennes de recourir à des centres financiers comme la Barbade, c'est qu'elles peuvent faire affaires sur des marchés plus risqués, dans des régions où nous n'avons pas beaucoup d'expérience ou lorsque nous n'avons pas ce qu'il faut au Canada pour les financer de manière appropriée.
Vous avez également dit que nous sommes en concurrence, sur ces marchés, avec des entreprises américaines, européennes et asiatiques. Les pays d'où proviennent ces entreprises ont différents systèmes qui leur permettent de faire l'investissement de façon directe, sans être nécessairement obligées de passer par des centres comme la Barbade.
Pouvez-vous indiquer en quoi consistent ces différences? S'agit-il de notre régime fiscal? Quelles sont les différences entre le Canada et les États-Unis, l'Asie et l'Europe?
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Merci, monsieur le président.
J'ai bien aimé votre exposé d'aujourd'hui. C'était très intéressant.
Ma question n'est pas très longue; en fait, la plupart des questions ont déjà été posées. Un point que vous avez indiqué — et je ne suis pas sûr si vous êtes qualifié pour en parler, mais je serais heureux si vous pouviez le faire —, c'est l'exemple d'Alcan et comment les gens semblent être quelque peu contrariés par la prise de contrôle par des intérêts étrangers, par le fait qu'un acheteur étranger soit intéressé et pourquoi nous n'avons pas été capables de passer à l'étape suivante.
Voici donc ma question, monsieur: en tant qu'économiste, y a-t-il une raison qui explique pourquoi les Canadiens n'agissent pas de façon plus vigoureuse en investissant dans des entreprises canadiennes? Au lieu de se plaindre lorsque des entreprises étrangères font l'acquisition de nos entreprises, pourquoi les Canadiens n'achètent-ils pas ces entreprises pour faire en sorte qu'elles demeurent canadiennes?
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J'aurais bien voulu avoir deux heures pour parler de ce sujet. Je crois qu'il s'agit d'une question très importante, dont j'ai eu l'occasion de discuter à maintes reprises.
Fondamentalement, qu'est-ce qui empêche les gestionnaires canadiens de prendre le contrôle de ces entreprises? Les hypothèses sont nombreuses — elles n'ont pas été quantifiées —, mais nous croyons que cela est lié à la compétence en gestion qui existe au Canada. Par exemple, si vous regardez le nombre de diplômés en MBA au Canada par rapport à la taille de la population, nous sommes considérablement en retard sur les États-Unis. Les effets se feront sentir 10 à 20 ans plus tard, lorsqu'on tient compte du bassin de gens aptes à la gestion.
Deuxièmement, lorsqu'on pense à quel point les marchés financiers au Canada sont restreints comparativement à ceux des États-Unis ou d'Europe, si l'on tient compte de l'importance du crédit bancaire, par exemple, par rapport à la taille de l'économie, le Canada se classe loin derrière les autres pays du G-7. Pour ce qui est de réunir les capitaux nécessaires à l'intérieur du Canada, ce facteur restreint beaucoup la capacité des Canadiens. Ce qui manque vraiment, c'est toute l'infrastructure sous-jacente nécessaire pour permettre à des entités canadiennes d'acquérir ces entreprises canadiennes.
Je pourrais continuer ainsi, mais encore une fois, je crois qu'il s'agit d'un autre sujet qui mérite l'attention du groupe d'experts. C'est une question très importante.