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Bonjour, mesdames et messieurs. Merci de votre attention. Je m'appelle Brian Pallister et je suis le président du Comité permanent des finances. Je m'excuse à l'avance pour mon débit en français. J'ai commencé l'étude de la langue française à l'âge de 50 ans. C'est très difficile pour moi, mais je dois certes essayer.
La séance est ouverte. Je souhaite la bienvenue aux témoins et aux membres du comité.
Le mandat du Comité permanent des finances de la Chambre des communes est d'étudier les propositions des politiques budgétaires présentées au gouvernement fédéral, dans le but d'en faire rapport. Le thème de cette année est la place du Canada dans un monde concurrentiel.
Nous vous avons demandé à l'avance de limiter vos exposés à cinq minutes, tout en sachant que ce n'est pas facile. Néanmoins, nous ferons respecter cette limite. Si vous voulez bien jeter un coup d'oeil de mon côté, je vais vous faire signe lorsqu'il vous restera une minute ou moins. Après cinq minutes, je vous demanderai de conclure, et ce, pour favoriser les échanges avec les députés et pour que vous puissiez répondre à leurs questions.
Allons-y. Le premier témoin de ce matin est Martin Godbout, le président et chef de la direction de Génome Canada.
Bienvenue, monsieur Godbout. Vous disposez de cinq minutes.
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Parfait. Merci, monsieur le président.
Bonjour à toutes et à tous. Ce matin, je suis très heureux de rencontrer les membres du Comité permanent des finances et de vous présenter certaines des réalisations les plus marquantes de Génome Canada.
Au cours des prochaines minutes, je vous décrirai brièvement certains de nos grands projets de recherche d'envergure nationale et internationale, l'impact des investissements en recherche que nous avons réalisés depuis février 2000 et les nombreuses possibilités qui s'offriront à nous au cours des prochaines années.
[Traduction]
Avant d'entrer dans les détails, laissez-moi vous donner une perspective à 30 000 pieds d'altitude. Qu'est-ce que la génomique? Pourquoi est-il si important que le Canada figure parmi les chefs de file dans ce nouveau domaine des sciences et de la technologie? Quels avantages les Canadiens tireront-ils de cet investissement? Enfin, pourquoi financer la génomique?
Tout d'abord, la connaissance qu'engendre la génomique ne s'apparente à aucun autre domaine. Elle nous fournit, presque littéralement, le passe-partout pour déchiffrer le code de la vie, de toutes les formes de vie : les humains, les animaux, les microbes, les arbres, les cultures, presque tout ce qui vit. Parce qu'elle couvre tous les organismes vivants sur terre, la génomique a le potentiel de changer presque tous les secteurs de notre économie, de l'agriculture jusqu'à l'environnement, les pêches, la foresterie, la santé animale et humaine, et bien d'autres processus industriels connexes. Elle changera notre compréhension du monde de façon fondamentale et à jamais.
[Français]
Il n'est alors pas étonnant que certains économistes aient déclaré que la génomique deviendra l'un des plus grands moteurs de l'économie mondiale pour les années à venir.
C'est dans cet esprit, parce qu'il a compris le potentiel de cette technologie d'envergure, que le gouvernement fédéral a créé Génome Canada en février 2000. Ce faisant, le Canada a envoyé un message très clair à ses partenaires dans le monde entier : nous ne laisserons pas les avantages et les découvertes survenir ailleurs. Le Canada fait partie des chefs de file de cette révolution technologique, et notre pays deviendra la destination de choix des investisseurs, de la recherche d'avant-garde et des scientifiques les plus talentueux.
Que s'est-il passé depuis février 2000? En quelques mots, bien des choses. En six brèves années, Génome Canada a contribué à positionner le Canada parmi les meilleures équipes de recherche en génomique dans le monde. En voici quelques exemples.
Génome Canada a appuyé plus de 100 projets de recherche multidisciplinaires et multisectoriels d'envergure nationale et internationale, et a mis en place des plateformes scientifiques et technologiques concurrentielles à l'échelle internationale, donnant ainsi au Canada la capacité de découvrir, de développer et de déployer de nouvelles connaissances.
Vous vous souviendrez que les chercheurs de la Colombie-Britannique ont séquencé le virus du SRAS en 2003, avec une célérité que l'Organisation mondiale de la santé a qualifiée de stupéfiante. D'autres chercheurs canadiens ont isolé des cellules souches liées au cancer du sein, ouvrant ainsi de nouveaux horizons à de nouvelles cibles thérapeutiques et à de nouvelles stratégies préventives du cancer.
De 2002 à 2004, le Canada a produit plus de 425 inventions ou brevets reliés aux diverses applications de la recherche en génomique, nous plaçant en quatrième position mondialement.
Nous avons conclu des partenariats avec d'autres pays reconnaissant la génomique comme étant une technologie d'avant-garde, soit la Suède, l'Espagne, les Pays-Bas, l'Estonie, les États-Unis et bien d'autres.
Si nous avons réalisé tout cela au cours des six dernières années, imaginez ce que l'avenir nous réserve.
[Traduction]
Aujourd'hui les résultats que promet la génomique ne sont plus théoriques et lointains. Ils sont là, maintenant, et offrent de réelles solutions à de réels problèmes de nos vies quotidiennes, suscitant l'innovation, la productivité et la compétitivité, transformant les projets de recherche en applications commerciales et créant la richesse dont profiteront tous les Canadiens. Nous envisageons un brillant avenir si et seulement si nous conservons l'élan monumental que nous avons travaillé si fort à créer ces dernières années. Pour ce faire, il faut des engagements clairs et du financement supplémentaire. Génome Canada demande un financement de 380 millions de dollars pour les trois prochaines années pour permettre plus de découvertes et de réussites ainsi qu'un rendement de l'investissement encore plus important pour les Canadiens.
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Si le Mouvement pour les arts et les lettres a travaillé au début, depuis 1999, auprès du gouvernement québécois pour faire augmenter les budgets du Conseil des arts et des lettres du Québec, nous n'avons pas pu cependant nous désintéresser de ce qui se passait au Canada, notamment parce que cette grande institution qui s'appelle le Conseil des Arts du Canada et qui fêtera son 50
e anniversaire l'année prochaine, en 2007, a joué un rôle extrêmement important dans la reconnaissance des arts émergents depuis les 50 dernières années, et se trouve actuellement dans une situation financière extrêmement difficile.
Même si des annonces favorables ont été faites l'année dernière par l'actuel gouvernement : une augmentation de 20 millions de dollars cette année et de 30 millions de dollars l'année prochaine, ces augmentations ne suffisent pas encore à satisfaire les besoins exprimés par les artistes, par les écrivains, par les artisans et par les travailleurs culturels non seulement du Québec, mais de tout le Canada.
Vous avez vu dans notre document, notamment, que nous avons fait une sorte de plan d'affaires pour le Québec. Ce sont les sommes dont nous avons besoin pour satisfaire ce que seraient les besoins de base des artistes du Québec et des travailleurs culturels. Dans ce plan d'affaires, le rôle du Conseil des Arts du Canada est fondamental.
Le Québec a joué son rôle, en quelque sorte. En effet, le gouvernement du Québec a assumé ses responsabilités en donnant au Conseil des arts et des lettres des budgets qui ne sont pas encore ceux qu'on demande. Néanmoins, depuis quelques années nous avons obtenu quelques satisfactions de ce côté. Nous sommes donc très bien placés pour demander au Canada de remplir aussi son rôle auprès des arts et de la culture au Canada et de ceux qui la font.
Pourquoi le Conseil des Arts du Canada est-il si important dans notre secteur? Parce que, en quelque sorte, nous sommes l'équivalent dans les arts de ce que M. Godbout vient d'expliquer en sciences, à certains égards. En effet, le Conseil des Arts du Canada finance la recherche dans les différents secteurs artistiques, qu'il s'agisse du théâtre, de la musique, des arts visuels ou des arts médiatiques. Souvent, cette recherche ne va pas sans des besoins nouveaux et fondamentaux. Les artistes doivent rester à la fine pointe des nouvelles technologies.
C'est souvent le Conseil des Arts du Canada qui réussit à répondre à ces questions, et il est bien placé pour le faire. Comme vous le savez, c'est un organisme dit autonome, c'est-à-dire qu'il reçoit ses fonds du Parlement canadien, mais ensuite, les choix du conseil sont faits par des comités internes, des comités consultatifs, des jurys composés de pairs, qui sont à même de connaître la valeur des propositions qui leur sont faites ou la qualité des organismes qui déposent des demandes auprès du Conseil des Arts du Canada.
C'est donc en ce sens que, ce matin, de concert avec nos collègues de la Coalition canadienne des arts, nous demandons une augmentation de 100 millions de dollars au budget du Conseil des Arts du Canada.
Merci, monsieur le président.
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Je m'appelle Diane Francoeur et je suis la présidente de l'Association des obstétriciens et gynécologues du Québec. Notre association regroupe tous les médecins spécialistes, et nous nous considérons comme les experts en santé de la femme au Québec. De plus, nous avons beaucoup de liens avec la société canadienne.
Je suis ici pour vous parler de trois questions de santé qui nous tiennent à coeur et qui, malheureusement, stagnent dans leur accessibilité d'une province à l'autre. Nous croyons très fortement que le gouvernement fédéral devrait s'investir dans l'option d'une accessibilité équivalente pour toutes les femmes canadiennes.
J'y vais donc du premier point. Grâce aux découvertes de notre ami de Génome Canada, le diagnostic prénatal est un enjeu qui s'est développé à toute vapeur, de sorte que maintenant, des outils sont disponibles et accessibles dans tous les pays industrialisés, sauf au Canada.
La situation présente fait en sorte que les femmes voulant avoir accès aux diagnostics prénatals doivent opter pour le privé. Ce n'est pas toujours clair ni toujours dit, ce n'est pas toujours facilement accessible, et souvent, lorsqu'elles le savent, il est trop tard.
On ne veut pas en faire la publicité, parce qu'on veut faire valoir notre système libre et gratuit pour toutes. Malheureusement, les femmes n'ont pas accès à ces techniques et ne peuvent pas dépister précocement les anomalies foetales. Et comme chaque femme a 1,4 enfant en moyenne, nous croyons qu'elles devraient avoir accès à cette technologie pour faire les meilleurs choix et, par la suite, se préparer à accueillir un petit bébé anormal ou, du moins, avoir les meilleurs soins pour lui.
Mon deuxième point a trait à la reconnaissance de l'infertilité comme une maladie. Malheureusement, l'infertilité n'est pas reconnue comme une maladie au Canada, de sorte que le recours aux technologies de reproduction sera réservé seulement aux plus riches, aux mieux nantis ou aux vieilles qui ont accumulé de l'argent pendant plusieurs années. Résultat: les femmes auront plus de grossesses multiples, souvent à un âge avancé, avec des conséquences médicales désastreuses.
Je suis aussi le chef du département d'obstétrique-gynécologie au CHU mère-enfant à l'hôpital Sainte-Justine, où nous avons constaté une hausse de prématurité extrême depuis les 10 à 15 dernières années. Une étude a été faite en Alberta qui a validé le fait de subventionner un programme consistant à implanter un seul embryon dans le but de diminuer le nombre de grossesses multiples. Cette étude a démontré indéniablement que les conséquences seront nettement bénéfiques sur la fréquence de la prématurité. Et nous le croyons très fortement.
Malheureusement, comme les gens dépensent beaucoup d'argent pour la fécondation in vitro, ils imposent souvent de donner le maximum de chances. Et puisque la femme ne prendra qu'une chance, elle aura une grossesse multiple, avec toutes les conséquences désastreuses que nous connaissons.
Mon troisième point est le nouveau vaccin dont je vais vous parler. Il a été homologué cette année et, d'après nous, les gynécologues, c'est la meilleure chose qui soit arrivée aux femmes depuis l'invention de la pilule. C'est le vaccin contre le virus du papillome humain, qui permettra plusieurs choses. Son but premier est de diminuer le nombre de cas de cancer.
Nous sommes actuellement dans une ère où les femmes ont tellement peur du cancer qu'elles se font enlever les seins, l'utérus, les ovaires pour le prévenir, alors qu'on a un joli vaccin qui consiste en trois petites injections et qui pourrait à coup sûr nous permettre de diminuer le cancer chez les femmes du Canada. Parce que malgré nos bons soins et l'accessibilité, il reste qu'on en a encore, du cancer! Alors il s'agit d'une excellente nouvelle pour nous, et nous aimerions que le gouvernement canadien puisse favoriser l'accès à une vaccination pour toutes les petites filles du Canada. Car évidemment, ce vaccin, pour être efficace, doit être donné, idéalement, avec celui contre l'hépatite B, avant que les jeunes filles n'aient commencé à avoir des relations sexuelles.
Ce vaccin assurera aussi une protection contre les maladies transmissibles sexuellement. Le Canada s'est toujours démarqué des États-Unis par son efficacité à éradiquer les maladies transmissibles sexuellement. Cela nous donne ainsi une arme supplémentaire pour améliorer la santé des femmes.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Christian Blouin. Je suis le directeur des Politiques de santé publique et des Relations gouvernementales chez Merck Frosst Canada. Je suis accompagné de mon collègue Rob Livingston, directeur chez Merck Frosst à Ottawa, qui me servira de personne ressource pour la période de questions.
D'abord, je voudrais remercier le comité de nous donner la possibilité de nous adresser à vous aujourd'hui. Je sais que le temps est limité. Je m'en tiendrai donc uniquement à la Stratégie nationale d'immunisation. Aussi j'aimerais remercier le Dre Francoeur, qui me donne une occasion extraordinaire de faire le pont.
Merck Frosst demande trois choses bien précises au gouvernement du Canada. La première, c'est un engagement renouvelé du financement de la Stratégie nationale d'immunisation, quant aux programmes d'immunisation provinciaux et territoriaux. Cela signifie plus particulièrement que le budget fédéral devrait inclure 100 millions de dollars annuellement dans la poursuite du financement du programme existant et prévoir en outre les sommes adéquates pour continuer le financement de l'infrastructure de la Stratégie nationale d'immunisation.
Notre deuxième requête vise l'expansion de la Stratégie nationale d'immunisation. À cet égard, nous pensons qu'un montant supplémentaire d'environ 300 millions de dollars par année devrait être accordé aux provinces et territoires en vertu du programme, pour l'ajout de nouveaux vaccins à venir grâce aux fruits de la recherche.
Dans notre troisième requête, nous demandons que le financement de la Stratégie nationale d'immunisation soit clairement distincte des paiements relatifs au Transfert canadien en matière de santé aux provinces et aux territoires, pour assurer le suivi et l'évolution des fonds et garantir leur application spécifique aux programmes d'immunisation.
Nous adhérons au point de vue du comité, qui reconnaît le besoin, pour notre pays, de faire le nécessaire afin d'assurer le bien-être de nos citoyens et de nos entreprises. En ce sens, Merck Frosst est la filiale canadienne d'une société pharmaceutique internationale qui est fondée sur la recherche, dans laquelle elle investit au Canada, bon an mal an, 120 millions de dollars, améliorant ainsi à la fois la santé et le statut économique des Canadiens. Car nous avons à coeur la santé des Canadiens, de même que celle de nos affaires et du secteur économique dans lequel nous oeuvrons.
L'amélioration de la santé commence en fait par la prévention des maladies. Il est notoire que les programmes d'immunisation constituent la méthode la plus efficace de prévention des maladies infectieuses.
En 2001, le gouvernement du Canada a bien compris cela et a consenti un investissement de 45 millions de dollars sur cinq ans pour l'infrastructure de la Stratégie nationale d'immunisation.
En 2004, 100 millions de dollars par année ont été ajoutés pour une période de trois ans, en faveur des provinces et des territoires pour les nouveaux programmes d'immunisation contre la méningite, la varicelle, l'infection pneumococcique et la coqueluche. Cet investissement prend fin le 31 mars 2007. C'est la raison pour laquelle je suis ici aujourd'hui.
Du fait de la Stratégie nationale d'immunisation, les administrations provinciales et territoriales ont élargi leurs programmes d'immunisation subventionnés par l'État. Désormais, le Canada ne fait plus partie des pays du tiers monde sur le plan de la stratégie d'immunisation, mais, tout comme les États-Unis, le Royaume-Uni et de nombreux pays industrialisés, il bénéficie pratiquement d'une couverture universelle pour ces importants vaccins.
Par contre, le financement de la Stratégie nationale d'immunisation n'est pas renouvelé. S'il n'est pas renouvelé, certaines provinces et territoires pourront peut-être être contraints de stopper ou d'arrêter certains programmes. Ainsi, on pourrait mettre en péril la santé des Canadiens. Le niveau d'immunisation risque de retomber en dessous des normes canadiennes actuelles des soins, voire en dessous des normes des pays industrialisés. Le Canada présentera à nouveau une disparité telle qu'elle existait auparavant, qui se traduira par un accès aux soins différent d'une province à l'autre, et nous verrons réapparaître des maladies qu'on pensait guéries ou prévenues, car les maladies infectieuses, comme vous le savez tous, ne s'arrêtent pas aux frontières. On l'a vu avec le SRAS. On a la menace de l'épidémie de grippe. On a connu le virus du Nil et on a entendu parler, hier, par le ministre de la Santé, du botulisme.
Nous considérons la situation comme une responsabilité nationale et nous vous demandons instamment de prendre notre requête en considération. Pourquoi devrait-on l'élargir?
De nouveaux vaccins sont imminents. J'aimerais m'attarder principalement à l'un d'entre eux, le Gardasil. La Dre Francoeur a fait allusion au vaccin qui protégeait contre le cancer, et nous sommes heureux d'avoir ce vaccin; c'est Merck Frosst qui l'a découvert. Le VPH va affecter 1 400 femmes au Canada, dont 400 mourront chaque année.
On s'émeut tous, avec raison, chaque fois que quelqu'un ou qu'un soldat canadien décède. Je voudrais mettre les choses en perspective, sans vouloir enlever quoi que ce soit aux soldats canadiens. Il y a quand même chaque jour une femme qui meurt du cancer du col de l'utérus au Canada. Mais il y a moyen de stopper cela.
Le coût annuel total du cancer du col de l'utérus est estimé à 270 millions de dollars. Le vaccin coûterait beaucoup moins cher.
Nous demandons au comité de considérer l'étendue de la Stratégie nationale d'immunisation et de s'assurer qu'un mécanisme sera en place pour couvrir les nouveaux vaccins qui seront commercialisés à l'avenir.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Merci aux membres du comité de nous avoir invités à présenter notre mémoire aujourd'hui.
Ce mémoire comprend huit recommandations qui se trouvent à la page 10 et qui s'inscrivent dans trois axes prioritaires : premièrement, une réforme et une augmentation des paiements de transfert en espèces pour l'éducation postsecondaire; deuxièmement, une révision globale des dépenses fiscales fédérales pour l'éducation; troisièmement, des mesures visant à en finir avec les discriminations face aux étudiants.
J'aimerais développer aujourd'hui le sujet des transferts en espèces pour l'éducation postsecondaire.
Premièrement, la FEUQ demande qu'un transfert dédié soit créé pour l'éducation postsecondaire comme cela existe présentement pour la santé. Un transfert dédié comprend deux avantages principaux : c'est-à-dire qu'il définit clairement la contribution fédérale au financement de l'éducation postsecondaire — donc, une transparence existe —; et que le financement fédéral pour l'éducation postsecondaire soit désormais prévisible, ce qui simplifierait grandement la planification budgétaire des provinces.
Deuxièmement, nous demandons que ce transfert soit absent de conditions. Les besoins dans le domaine de l'éducation postsecondaire sont propres à chaque province. Au Québec, par exemple, le besoin le plus important demeure le financement global du système. Par contre, en Nouvelle-Écosse, où les droits de scolarité sont les plus élevés au pays, le grand problème est l'accessibilité. C'est, entre autres, pourquoi le gouvernement néo-écossais s'est engagé à réduire, d'ici 2011, les droits de scolarité de sorte qu'ils soient comparables à la moyenne canadienne.
Évidemment, une stratégie nationale dans le domaine de l'éducation postsecondaire ne peut jamais réussir si elle repose sur des conditions rigides. C'est pour cela que les provinces doivent bénéficier d'une flexibilité totale dans l'administration de leur système d'éducation postsecondaire.
En troisième lieu, nous demandons que le gouvernement fédéral privilégie les transferts comme moyen de financer l'éducation postsecondaire. Comme pour les transferts, le gouvernement fédéral contribue également au financement de l'éducation postsecondaire par des dépenses fiscales qui bénéficient directement aux individus. Par exemple, il y a des crédits d'impôt pour les frais de scolarité, des crédits d'impôt à l'épargne et une subvention à l'épargne.
De façon générale, ces programmes sont en fonction des droits de scolarité. Par conséquent, les provinces faisant le choix de l'accessibilité, comme le Québec, reçoivent donc moins que leur juste part des dépenses fiscales.
Les transferts en espèces demeurent donc le moyen le plus équitable de financement fédéral pour l'éducation postsecondaire. Ils sont aussi plus respectueux des compétences des provinces et ils leur donnent la capacité de répondre de façon flexible à leurs problèmes spécifiques.
Enfin, nous demandons que les transferts en espèces pour l'éducation postsecondaire soient le premier pas vers un règlement du déséquilibre fiscal. Étant donné l'accord sur la santé conclu en 2004, la priorité ultime dans n'importe quel règlement devrait cibler le deuxième fardeau postbudgétaire, en importance, des provinces, c'est-à-dire l'éducation postsecondaire.
Les réductions dans les paiements de transfert de 1996 sont la cause la plus souvent citée du présent déséquilibre. De ce fait, il semble logique que le rétablissement de ces compressions soit le premier pas vers un règlement du déséquilibre fiscal. En matière d'éducation postsecondaire, une augmentation de 4,9 milliards de dollars est nécessaire pour rétablir ce financement au niveau où il existait à l'époque.
De surcroît, loin d'être un sujet de controverse, une augmentation des transferts en espèces pour l'éducation postsecondaire suscite un large consensus parmi les gouvernements provinciaux. Comme on a pu constater au Sommet sur l'éducation postsecondaire et la formation professionnelle du Conseil de la fédération, les premiers ministres provinciaux ont revendiqué un financement fédéral accru en matière d'éducation postsecondaire, plus précisément, une augmentation de 4,9 milliards de dollars des transferts en espèces.
Cela conclut donc mon témoigne pour aujourd'hui. J'ai hâte de répondre à vos questions dans n'importe laquelle des deux langues officielles du Canada. Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je suis vice-président de l'Union des artistes, section Québec. L'UDA représente les artistes interprètes oeuvrant en français. Il y a environ 11 400 membres actifs et stagiaires.
L'UDA a pour mission l'identification, l'étude, la défense et le développement des intérêts économiques, sociaux et moraux des artistes. Elle gère aujourd'hui plus d'une quarantaine d'ententes collectives couvrant les secteurs des annonces commerciales, du cinéma, du disque, du doublage, de la scène et de la télévision.
En 2001, le secteur culturel employait 611 000 personnes, soit 4,1 p. 100 de la population active, c'est-à-dire plus que dans les secteurs de l'agriculture, la forêt, les mines, le pétrole et le gaz mis ensemble. Il compte sur une population active parmi les plus éduquées : 41 p. 100 ont un diplôme universitaire, contre 22 p. 100 dans la population en général.
Sur le plan économique, les Canadiens ont dépensé 22,8 milliards de dollars en biens et services culturels. Le financement public aux organismes à but non lucratif des arts et de la scène génère des revenus sous forme de taxes de l'ordre de 176 p. 100.
Nous croyons que c'est l'importance de la culture sur l'économie et sur notre identité qui a encouragé les gouvernements du Canada et du Québec à entériner la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles et à en faire la promotion.
Voilà de bonnes raisons d'accorder une grande importance à la culture lors des consultations prébudgétaires. Pourtant, la condition socioéconomique des artistes interprètes canadiens dans les domaines sonore, du théâtre et de l'audiovisuel n'a pas progressé au cours des 20 dernières années. Elle se caractérise même par son infériorité par rapport à celle d'autres catégories de travailleurs.
La santé économique et culturelle de notre pays est pourtant étroitement associée à la santé socioéconomique des artistes interprètes, laquelle, en retour, est conditionnée par leur attribution d'un éventail complet et évolué des droits sur leurs prestations artistiques.
Il est temps de reconnaître, à tout le moins, les droits d'auteur, tel que le Canada a promis de le faire dès 1997, en signant le World Performances and Phonograms Treaty, et d'étendre le régime de copie privée aux oeuvres audiovisuelles.
Pour assurer un impact plus prononcé sur la rémunération des artistes, des mesures fiscales comme l'exemption des revenus du droit d'auteur devraient être envisagées. Il faut prévoir des mesures adaptées aux travailleurs autonomes en culture. La Commission de l'assurance-emploi devrait pouvoir trouver des moyens créatifs pour permettre aux artistes travailleurs autonomes de bénéficier d'une forme d'assurance-revenu.
Il faut doubler le plus rapidement possible le budget du Conseil des Arts du Canada et s'assurer qu'une partie importante des nouvelles sommes sera attribuée aux artistes. Il faut accroître le financement au cinéma, étant donné son succès ici comme à l'étranger.
Or, le gouvernement nous propose présentement des coupes de 4 millions de dollars dans le Programme d'aide aux musées, sous des prétextes douteux, et une réduction d'environ 12 millions de dollars dans le Programme de diplomatie publique du ministère des Affaires étrangères, qui finançait les activités internationales des organismes des domaines universitaire et culturel.
Présentement, le gouvernement étudie, réfléchit et tergiverse relativement à son aide au cinéma, au moment où nous vivons des sommets de popularité. Si le gouvernement désire atteindre ses objectifs en matière de fiscalité, d'équité de traitement, d'innovation et de valeur commune, c'est en culture, et surtout chez les artistes, qu'il faut investir.
Les artistes sont des porte-parole de premier plan de l'identité canadienne dans le monde. Ils disent mieux que quiconque ce que nous sommes, l'espace qu'est le nôtre et notre façon si originale de l'habiter. Il est temps que le gouvernement reconnaisse cet apport et qu'il s'engage avec enthousiasme dans le soutien de ses ambassadeurs.
Merci, monsieur le président.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Permettez-moi de vous saluer, ainsi que tous les membres du comité, et de vous remercier de nous donner l'occasion de nous exprimer ici aujourd'hui au nom de Rx&D, l'association représentant les compagnies de recherche pharmaceutique du Canada.
Mon nom est Gilles Gagnon. Je suis président et chef de la direction d'une société biopharmaceutique internationale, Aeterna Zentaris, dont les bureaux sont situés à Québec.
Ce matin, je suis accompagné de Mme Brigitte Nolet, de la société Rx&D. Mme Nolet est vice-présidente aux Affaires gouvernementales fédérales.
Rx&D est une association qui compte plus de 50 compagnies novatrices dans ses rangs, à l'échelle canadienne. Sa mission est d'améliorer la qualité de vie des Canadiens et Canadiennes et notre système de soins de santé, en encourageant la découverte, le développement et l'accessibilité à de nouveaux médicaments et vaccins.
Les compagnies membres de Rx&D sont un levier économique très important pour le Canada. En effet, elles génèrent plus de 100 000 emplois directs et indirects au pays, ce qui représente une contribution majeure à la croissance de la recherche et du développement industriels. Chaque année, nous injectons pas moins de 4,5 milliards de dollars dans l'économie canadienne et nous investissons 1 milliard de dollars en recherche et développement.
Un milliard de dollars, c'est aussi ce que coûte en moyenne le développement d'un seul nouveau médicament innovateur pour les patients, qui prendra 12 ans pour arriver sur le marché. Les médicaments brevetés innovateurs sont l'un des moyens les plus rentables de notre système de soins de santé, alors qu'ils ne représentent que 8 p. 100 du budget total. On associe souvent, à tort à mon avis, dépenses et médicaments, alors qu'on devrait plutôt penser en termes d'investissements et médicaments.
À preuve, depuis 1985, malgré le vieillissement de la population, les médicaments auront permis de réduire de 35 p. 100 les hospitalisations, sans compter la baisse radicale de mortalité chez les personnes atteintes de maladies fatales comme le cancer ou le sida. C'est phénoménal, mais ce n'est pas magique.
Tout cela est bien beau, mais maintenant, le Canada évolue dans un système global. Nous faisons face à une réalité mondiale, c'est-à-dire que nous devons faire face à la compétitivité de pays en émergence, tels la Chine et l'Inde, où l'on investit de plus en plus. Le défi des filiales des entreprises pharmaceutiques canadiennes est d'attirer les investissements ici, au Canada, pour continuer à favoriser la recherche au bénéfice des patients. Nous faisons face à de grands défis.
Comme les compagnies membres évoluent dans un contexte global, il est évident que notre capacité d'accroître les investissements en capital humain et physique et en innovation dépend de notre environnement commercial. Bien sûr, pour arriver à offrir un environnement commercial, il y a certaines mesures que nous souhaitons voir s'appliquer.
En ce qui a trait à la propriété intellectuelle, nous nous sommes réjouis, évidemment, de l'adoption de la loi, le 4 octobre dernier, concernant la protection des données. Nous sommes très fiers de cela. Nous avions hâte de voir cette nouvelle mesure législative adoptée, et c'est fait. Ensuite, un prochain sujet dont nous nous entretiendrons ensemble sera la question de la période d'extension des brevets.
Il faut continuer à bénéficier de mesures fiscales intéressantes susceptibles d'attirer les investissements. Dans un contexte global, il faudrait étendre le crédit d'impôt de manière à couvrir les collaborations internationales pour les travaux de recherche et développement qui sont menés au Canada. La portion faite par la filière canadienne, dans un contexte de recherche globale, devrait être admissible à des fins de crédit d'impôt au Canada.
Également, il y a d'autres disciplines qui font maintenant partie de la recherche, dans le contexte de la définition des pays de l'OCDE, qui ne sont pas reconnues comme telles pour fins de mesures fiscales au Canada. Plus spécifiquement, il s'agit des recherches dans le milieu des sciences sociales, plus particulièrement dans l'économie de la santé. Les études en pharmacoéconomie, notamment, devraient faire l'objet de crédits fiscaux.
Je représente aussi le secteur très important de la biotechnologie. Nous avons des crédits d'impôt, mais ils ne sont pas remboursables au Canada, surtout pour les compagnies publiques.
Les compagnies biopharmaceutiques investissent énormément d'argent. Cela coûte cher pour développer des médicaments. C'est le même milieu que les grandes pharmaceutiques. Alors, elles ne sont pas en position de générer des revenus en un temps suffisamment court pour être en mesure de réclamer les crédits d'impôt et élucider des dépenses en recherche. Il faudrait que les crédits d'impôt soient remboursables au même titre que les petites compagnies privées à contrôle canadien, qui ont des revenus imposables en deçà de 200 000 $.
Également, il serait important de stimuler les alliances entre les compagnies pharmaceutiques et la biotechnologie. Cela fait partie de la reconnaissance d'un environnement favorable. Les paiements d'étape payés par les compagnies pharmaceutiques aux entreprises de biotechnologie devraient également faire partie de crédits d'impôt.
Donc, toutes les mesures dont je viens de parler, que ce soit la reconnaissance de la recherche dans les filiales canadiennes, les paiements d'étape à des entreprises de biotechnologie pour s'assurer d'une industrie forte au Canada et la reconnaissance de crédits d'impôt remboursables pour la biotechnologie, représentent un minimum de 100 millions de dollars.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Merci à tous les présentateurs pour vos témoignage. Vos présentations sont toujours intéressantes. Ici, au Québec, c'est spécial parce que tous les groupes ont pris moins de leurs cinq minutes, alors on est un peu en avance. Je vais donc prendre le temps qu'il leur restait, monsieur le président. D'accord?
Trevor, je pense que mes collègues vont vous poser cette question,
[Traduction]
mais je n'ai pas pu m'en empêcher.
[Français]
Dans votre première recommandation, vous avez demandé la réforme et l'augmentation des paiements de transfert en éducation, mais vous n'avez pas dit combien d'argent de plus vous demandez ni comment cela est réparti présentement entre le postsecondaire et les programmes sociaux et de santé.
Avez-vous la répartition des deux montants présentement alloués par le gouvernement canadien?
Nous sommes un organisme voué à la défense des droits des femmes. Nous essaierons, sur tous les plans, d'avoir des soins contemporains, comparables à ceux accordés actuellement dans les autres pays.
Lorsque nous, en tant que médecins, surtout en tant que spécialistes, allons dans les centres tertiaires dans d'autres pays, notre formation est impeccable et les soins qui sont donnés sont excellents. Toutefois, si on ne suit pas le progrès et le développement, que soit au niveau de la reproduction, du génome ou du diagnostic prénatal, l'écart s'agrandit de plus en plus. Malheureusement, cet écart devient facilement exponentiel, et on ne pourra jamais le rattraper. Ce sont les femmes qui en souffriront, tout simplement. Puisque les femmes représentent 50 p. 100 de la population, il ne faudrait pas les oublier.
Monsieur Robitaille a fait référence aux coupes de 50 p. 100 dans le Programme d'aide aux musées. Effectivement, les justifications n'y étaient pas. Il y a eu aussi, comme vous l'avez mentionné, une coupe de 11, 8 millions de dollars dans le programme de diplomatie ouverte.
Ma question s'adresse à Mme Hébert, à M. Robitaille et à M. Gilbert. La ministre a dit que ces coupes, particulièrement celles dans le programme de diplomatie ouverte, n'auraient aucune incidence sur les tournées des troupes de ballet, de théâtre ou d'orchestres symphoniques. Elle a carrément dit que cela n'aurait aucune incidence.
J'aimerais avoir votre avis à ce sujet.
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Pour répondre à la question relative aux 380 millions de dollars demandés, un plan stratégique a été préparé à l'intention d'Industrie Canada et, à la demande du ministère, comme dans le cas de n'importe quel budget ou demande d'octroi, les coûts ont été évalués ligne par ligne, demande par demande.
Présentement, la situation financière de Génome Canada est simple. Génome Canada n'est pas un organisme fédéral, donc nous ne faisons pas partie des allocations budgétaires annuelles. Nous recevons des montants d'argent pour couvrir des périodes déterminées. La dernière fois, c'était 225 millions de dollars pour trois ans. Cette période prend fin autour de septembre 2007.
Un peu comme dans le cas du Conseil des Arts, lorsque des chercheurs ou des entreprises adressent des demandes à Génome Canada, il y a un processus, qui dure environ un an. Ils doivent décrire une demande d'octroi, qu'un jury de pairs doit analyser, et tout cela prend un an. On ne peut pas déclencher un processus si on n'a pas l'argent en banque.
Présentement, il reste dans les coffres de Génome Canada, 7 millions de dollars sur 1,4 milliard de dollars que nous avons recueillis au cours des six dernières années. Nous ne pourrons donc plus fonctionner, comme tel, dans le futur.
Il faut se rappeler aussi que Génome Canada...
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C'est important sur le plan économique. Génome Canada reçoit, supposons, un dollar du fédéral, et nous avons l'obligation de recueillir la somme équivalente auprès d'autres sources.
Nous avons reçu 600 millions de dollars en six ans et nous avons amassé 840 millions de dollars d'autres sources. Croyez-moi, ces sources ne sont pas les provinces. Ces dernières contribuent à raison d'environ 20 p. 100 de la somme.
Lorsqu'on s'adresse à l'étranger, à des fondations comme la Bill and Melinda Gates Foundation, la Wallenberg Foundation, en Suède, ou le Wellcome Trust, à Londres, et qu'on veut que de nouveaux investissements soient faits au Canada, il est préférable d'avoir de l'argent dans son compte de banque.
Il nous reste présentement 7 millions de dollars. C'est donc impossible pour nous de faire...
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C'est une très bonne question.
En fait, avant la mise sur pied de la Stratégie nationale d'immunisation, le Canada faisait piètre figure, honnêtement. Si vous regardiez la situation en termes de régions géographiques du Canada, c'était un patchwork, c'était une courtepointe.
Les provinces riches avaient des programmes d'immunisation. L'Alberta lançait un programme généralement très tôt après l'introduction d'un nouveau vaccin. Et dans le reste du Canada, s'il y avait une crise ou une épidémie, si on était rendu au huitième mort dans le Journal de Québec, on mettait en place, à ce moment-là, un programme contre la méningite.
J'ai une dernière question, cette fois pour M. Godbout. Je pense que, évidemment, il est très important pour le Canada, afin de faire concurrence à la Chine et à l'Inde, de savoir que ce ne sont pas nos salaires qui comptent, mais les idées, la création, l'innovation, la recherche, etc. Le gouvernement précédent avait investi des milliards de dollars dans ce domaine. Nous avons entendu des témoins dire que certains chercheurs qui venaient des États-Unis pensaient y retourner, en raison d'un manque de fonds.
Quelle a été la réponse du gouvernement jusqu'ici? Avez-vous l'impression que le gouvernement appuie ce programme d'innovation, ou est-ce qu'on ne peut pas le dire encore? Quelle est la situation?
Bon matin. Mon français est terrible,
[Traduction]
je vais donc m'exprimer en anglais.
Monsieur Blouin, je suis très enthousiaste au sujet de ce que vous avez décrit, à mon sens, comme un progrès extraordinaire dans la prévention du cancer. Pouvez-vous nous parler de l'incidence potentielle de cette stratégie d'immunisation?
Parmi les membres de ce comité, plusieurs ont vu leur vie changer considérablement à cause du cancer. À mon avis, cela va bien au-delà des droits des femmes. C'est une tragédie qui touche les familles, les Canadiens et les Canadiennes de tous les horizons. Pouvez-vous nous parler de l'incidence que cette stratégie d'immunisation aura sur le cancer du col de l'utérus?
:
Absolument. Je vous remercie de votre question.
Je pense que c'est un progrès extraordinaire pour la santé des femmes. En fait, le test de Pap dans les années 40 a sans doute été la plus grande réalisation dans la prévention du cancer du col de l'utérus, mais même avec ce test, il reste que 1 400 femmes au Canada sont atteintes du cancer du col de l'utérus et de verrues génitales. En fait, 400 femmes en meurent chaque année et ce vaccin aura donc une incidence phénoménale à long terme sur la santé des femmes.
Je ne pense pas que dans un an, ce nombre de 400 sera réduit à zéro grâce au programme d'immunisation, mais l'incidence se fera sentir à long terme. À mon avis, il faut absolument mettre en application ce programme d'immunisation dès que possible.
Le docteur Francoeur en a parlé et la plupart des associations médicales ont dit clairement que c'était une percée considérable. Nous ne parlons pas de suivre les autres, il s'agit d'une stratégie complètement novatrice qui mérite d'être financée afin de protéger les femmes canadiennes, non seulement avec le test de Pap, mais grâce à un vaccin contre le cancer du col de l'utérus.
:
Nous reprenons. Je demande aux membres du comité de regagner leurs places.
[Français]
Merci.
La séance est ouverte. Je souhaite la bienvenue aux témoins et aux membres du comité.
Le mandat du Comité permanent des finances de la Chambre des communes est d'étudier, pour en faire un rapport, les propositions des politiques budgétaires présentées au gouvernement fédéral. Le thème de cette années est la place du Canada dans un monde concurrentiel.
Nous vous avons demandé à l'avance de limiter vos exposés à cinq minutes tout en sachant que ce ne serait pas facile. Nous allons néanmoins faire respecter cette limite. Si vous voulez bien jeter un coup d'oeil de mon côté, je vais vous faire signe lorsqu'il vous restera une minute ou moins, et à la fin des cinq minutes, je vous demanderai de conclure, tout cela pour qu'il y ait des échanges avec les députés et que vous puissiez répondre à leurs questions.
Le premier témoin est Denis Juneau, président du Regroupement des cégeps de la région du Québec.
Bienvenue, monsieur. Vous avez cinq minutes.
Le Regroupement des cégeps de la région de Québec est très heureux de participer à cette consultation du Comité permanent des finances de la Chambre des communes et il remercie les commissaires de l'attention qu'ils porteront à ce mémoire. Les cégeps de la région de Québec se sentent éminemment concernés par le thème des audiences publiques de cette année, soit la place du Canada dans un monde concurrentiel.
Nul n'oserait contester la place importante qu'on devra réserver au système d'éducation, et en particulier au système d'enseignement postsecondaire, pour relever les défis qui se posent aux Canadiens et Canadiennes et qui s'accentueront dans une économie dorénavant axée sur le savoir, la technologie et la performance. Dans ce contexte — et vous serez sûrement d'accord avec cela —, une population fortement scolarisée et une main-d'oeuvre hautement compétente constitueront des atouts indispensables pour garantir la prospérité du pays. Les cégeps de la région de Québec jouent un grand rôle à ce chapitre dans leur milieu.
Les cégeps de la région de Québec auront fort à faire, au cours des prochaines années, pour répondre aux besoins de développement de leur communauté. Ils devront d'abord s'appliquer à former une quantité de diplômés suffisante pour répondre aux besoins actuels du marché du travail, combler l'écart grandissant entre l'offre de diplômés et la demande des entreprises dans le secteur des sciences et des technologies. Ils devront également adapter leurs programmes d'études aux nouvelles réalités du marché du travail et en développer de nouveaux pour appuyer les projets de développement de la région et moderniser leurs infrastructures.
Signalons que plusieurs entreprises reliées au secteur des hautes technologies, dont de très importantes, se sont plus récemment installées chez nous et que nos organismes de développement économique et de concertation ont reçu le mandat clair de privilégier dorénavant le développement de l'industrie de la technologie. C'est cette orientation qui sera désormais priorisée dans la région, de même que certains créneaux de pointe à développer tels la nutrition, l'industrie pharmaceutique, la santé, l'optique photonique, l'électronique, la géomatique et le transport intermodal, pour ne nommer que ceux-là.
La difficulté grandissante des cégeps de la région de Québec à répondre aux besoins actuels prévisibles des entreprises et à soutenir leur croissance met en péril notre compétitivité et risque d'affaiblir une économie qui est fragile, au Québec. Pour maintenir voire améliorer notre qualité de vie, il est urgent d'investir davantage dans l'enseignement postsecondaire, surtout au moment où des pays comme la Chine et l'Inde investissent massivement dans l'éducation, plus particulièrement dans le secteur des sciences et des technologies.
En guise de conclusion à ce mémoire, les cégeps de la région de Québec formulent trois recommandations au gouvernement du Canada, à savoir de répondre favorablement à la demande pressante du gouvernement du Québec, qui sollicite de sa part une augmentation substantielle des transferts fédéraux destinés à la formation postsecondaire; de s'engager à transférer au Québec des montants substantiels, récurrents, stables, prévisibles d'une année à l'autre, et enfin, de s'assurer que les fonds seront équitablement répartis entre les cégeps et les universités.
À quoi va servir cet argent? À maintenir l'accessibilité et la qualité des services; à mettre à jour les infrastructures technologiques, les programmes ainsi que les ressources humaines et matérielles; à consolider la présence des cégeps dans leur milieu; à accueillir les immigrants et les franciser; à augmenter les compétences de la main-d'oeuvre déjà sur le marché du travail, et finalement, à assurer la pérennité des bâtiments et la qualité des lieux de formation.
Merci.
Lors du prochain budget fédéral, les solutions que le gouvernement fédéral entend appliquer à l'égard du déséquilibre fiscal devront être clairement exposées. Dans le document budgétaire paru dans le cadre du dernier budget fédéral, on reconnaissait l'existence d'un déséquilibre fiscal et on s'engageait à prendre des mesures pour le corriger au cours de l'année suivante. A priori, c'était une bonne nouvelle, en ce sens qu'elle offrait la possibilité de revoir les rôles respectifs des provinces et du gouvernement fédéral au sein de la fédération.
Pourtant, plus les mois passent, plus il est permis de croire que le fédéral et, par voie de conséquence, les provinces, sont en train de rater cette occasion. Malgré les récents rapports d'experts sur le déséquilibre fiscal et la péréquation, les rencontres des provinces sur ces sujets achoppent et le fédéral semble prétexter cette absence d'entente entre les provinces pour ne rien faire. J'aimerais rappeler que les provinces peuvent s'entendre sur le fait qu'elles veulent davantage de transferts fédéraux, mais qu'elles ne peuvent pas nécessairement s'entendre sur la manière de les octroyer. Par exemple, il va de soi que les provinces ne bénéficiant pas de la péréquation s'opposent à une augmentation de celle-ci au profit des provinces bénéficiaires.
Tôt ou tard, même en l'absence d'unanimité de la part des provinces, le gouvernement fédéral devra trancher en ce qui concerne la manière de résoudre ce fameux déséquilibre fiscal. Pour ce faire, il devra s'appuyer sur des principes. Ceux-ci sont ce qui fait le plus défaut quand il s'agit de déterminer les transferts fédéraux. Au fil des années, l'arbitraire a peu à peu remplacé la règle.
Rappelons-nous que dans le cadre de son discours sur le déséquilibre fiscal à Québec, Stephen Harper a judicieusement mentionné que c'étaient le fonctionnement et l'esprit de la fédération qui étaient en cause. J'emploie le mot « judicieusement » parce que l'objectif même des transferts fédéraux est de donner aux provinces les ressources leur permettant de financer les services publics dont elles sont constitutionnellement responsables. Il faut donc rétablir des principes. Ce ne sont pas les idées qui manquent. On peut, par exemple, s'inspirer du rapport de la Commission Séguin, même s'il ne faut pas le considérer comme un texte d'Évangile.
Le fédéral devra éviter certains pièges lors des négociations avec les provinces. Certaines pourraient en effet tenter de profiter de la situation pour obtenir des avantages particuliers au détriment du bon fonctionnement collectif des transferts fédéraux. Il faut dire non à l'établissement de transferts fédéraux qui seraient répartis simplement sur la règle du per capita. Celle-ci ne prend pas en compte les besoins des provinces.
À cet égard, l'exemple le plus frappant est le suivant. Depuis qu'on accorde aux provinces, selon la règle du per capita, des fonds destinés à l'aide sociale, les provinces où il y a le plus d'assistés sociaux reçoivent moins d'argent par assisté social que les provinces où il y a moins d'assistés sociaux. Le ministère des Finances du Québec a calculé que le Québec recevait du gouvernement fédéral moins de 3 000 $ par bénéficiaire de l'aide sociale alors que l'Alberta recevait pratiquement 10 000 $. Il est essentiel qu'on rétablisse la prise en compte des besoins. À l'égard de l'aide sociale et de l'éducation, par exemple, on devrait se fonder respectivement sur le nombre d'assistés sociaux et d'étudiants. En matière de santé, on devrait prendre en compte le profil démographique. La population du Québec vieillit. Avec l'âge, la demande en soins de santé augmente de façon exponentielle. Ne considérer que le nombre d'habitants dans une province est donc insuffisant.
En outre, il ne faut plus jamais que le fédéral refasse ce qu'il a fait en 2005, à savoir signer des ententes à la pièce. Il s'agissait alors de Terre-Neuve et de la Nouvelle-Écosse. En vertu de telles ententes, on accorde de l'argent aux provinces sans tenir compte de leur capacité fiscale.
Il faut aussi arrêter de dire que ce sont l'Ontario et l'Alberta qui financent la péréquation: ce sont les impôts et taxes de tous les Canadiens, d'un océan à l'autre, qui la financent. Le fait que l'Ontario et l'Alberta n'en sont pas bénéficiaires ne réduit pas leur capacité fiscale. Il faut remettre la péréquation sur les rails, revenir à la norme des dix provinces et prendre en compte l'ensemble des sources de revenu, y compris les ressources naturelles non renouvelables. Pour rétablir de bonnes relations financières intergouvernementales, il faut respecter les compétences constitutionnelles, rééquilibrer la capacité fiscale entre les provinces et, bien sûr, augmenter les moyens financiers des provinces. Pour ce faire, deux options sont possibles: céder de l'espace fiscal ou augmenter les transferts fédéraux.
Le rétablissement d'un programme de péréquation qui fonctionne adéquatement passe par une augmentation des transferts fédéraux. La promesse de réduire la TPS doit aussi servir à résorber le déséquilibre fiscal. Pour ce faire, le fédéral doit procéder de manière concertée avec les provinces, en leur offrant explicitement la possibilité de récupérer cet espace fiscal. Le gouvernement fédéral a déjà réduit sa TPS de 7 p. 100 à 6 p. 100 et il s'est engagé à la ramener au taux de 5 p. 100 au cours du présent mandat. Pourquoi ne pas envisager de se retirer complètement du champ de la TPS et d'offrir ces sommes aux provinces? Il va sans dire qu'il s'agit de sommes importantes.
Les provinces devraient démontrer leur bonne foi en faisant du donnant, donnant, c'est-à-dire accepter qu'on retire les transferts fédéraux pour les programmes sociaux, faire d'autres compromis et accepter un mise en place progressive. Voilà ce qui devrait être fait.
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Je vous remercie de donner à la Chambre de commerce la possibilité de s'exprimer au cours de cette rencontre prébudgétaire.
La Chambre de commerce de Québec, avec ses quelque 4 000 membres provenant de tous les secteurs de l’économie, constitue le plus important regroupement de gens d’affaires de l’Est du Québec. Rencontre des forces vives régionales, elle permet à la communauté d’affaires de participer activement au développement de la région et d’exprimer son opinion sur les sujets susceptibles d’influencer ce développement. Que ce soit dans les domaines touchant l’économie, la main-d’oeuvre, l’immigration ou la réglementation, la chambre s’est toujours fait un devoir d’exprimer et faire valoir son point de vue dans l’intérêt de ses membres.
Nous avons plusieurs recommandations à vous présenter, tant sur le plan de l'aide aux entreprises par rapport au commerce interprovincial que sur ceux du financement des universités, de la relève familiale des entreprises, du développement économique local ainsi que de l'impôt des contribuables.
L'aide aux entreprises.
Selon nous, le soutien du gouvernement fédéral aux entreprises doit être accru. En plus des incitatifs fiscaux en recherche et développement, un nouveau programme devrait être conçu spécifiquement pour favoriser la productivité et la compétitivité des entreprises. Dans cette optique, la chambre propose que, pour les PME de moins de 100 employés, tout équipement, machinerie ou matériel informatique destiné à la production soit déductible à 100 p. 100 dans la première année d'acquisition ou admissible à un crédit d'impôt en investissement remboursable à raison de 25 p. 100 du coût du bien.
En ce qui concerne la formation de la main-d'oeuvre, dont la productivité et la compétitivité des entreprises sont largement tributaires, la chambre propose que les dépenses en formation déductibles des PME de moins de 100 employés équivalent au double du montant investi par l'entreprise ou soient admissibles à un crédit d'impôt remboursable à raison de 50 p. 100 du coût de la formation.
Les besoins de main-d'oeuvre de toutes sortes étant considérables au Québec, et spécifiquement dans la grande région de Québec, la Chambre de commerce de Québec recommande que des mesures soient prises par le gouvernement fédéral pour favoriser l'embauche des travailleurs immigrants, notamment par l'amélioration de l'accessibilité aux visas de travail.
L'environnement étant une préoccupation de plus en plus importante pour accroître la compétitivité de nos entreprises, mais aussi pour transmettre et diffuser de nouvelles valeurs commerciales à l'échelle mondiale, la chambre demande au gouvernement fédéral de valoriser davantage les initiatives environnementales des entreprises. Ces initiatives pourraient, entre autres, prendre la forme d'un crédit d'impôt remboursable pour tout investissement visant à améliorer les performances environnementales de l'entreprise.
Commerce interprovincial.
Les échanges commerciaux interprovinciaux étant trop souvent freinés par des mesures restrictives qui nuisent à l'économie nationale, la Chambre de commerce de Québec recommande au gouvernement fédéral de réduire les entraves au commerce entre les provinces. Des rencontres nationales sur des problématiques sectorielles réunissant les ministres provinciaux et fédéraux du commerce aideraient, selon nous, à réduire ces irritants.
Financement des universités.
Institutions d'enseignement supérieur et de recherches avancées, véritables manufactures d'entrepreneurs et d'entreprises de la nouvelle économie, les universités occupent une place prépondérante dans l'économie du pays. Considérant que la formation est un élément crucial de la compétitivité des entreprises, la Chambre de commerce de Québec recommande que le budget fédéral comporte une augmentation substantielle des sommes allouées au réseau universitaire pour le maintien d'un enseignement de qualité et pour le développement des activités de recherche. La chambre propose également que les transferts fédéraux dédiés à l'éducation postsecondaire reviennent au niveau qui prévalait pendant la première portion des années 1990.
Relève familiale des entreprises.
L'impôt perçu lors du transfert générationnel d'une entreprise constitue un obstacle important à la relève familiale. De ce fait, la Chambre de commerce de Québec recommande au ministère des Finances de reporter l'imposition lorsque la relève s'opère entre les membres d'une même famille. De plus, la chambre appuie la mesure du fédéral visant à créer un fonds de capitalisation pour la relève des entreprises.
Développement économique local.
La Chambre recommande au gouvernement fédéral de maintenir le programme d'aide à l'investissement dans les communautés, qui constitue un levier économique important pour lancer localement des projets porteurs de retombées. Parce qu'il permet de développer des stratégies d'interventions ciblées et des outils pour les soutenir, ce programme se doit d'être poursuivi.
Impôt des contribuables. Dans l'optique d'accroître la capacité de consommation des particuliers pour stimuler l'économie locale, tant à Québec que partout au pays, et aussi pour demeurer compétitif et s'assurer la rétention de notre main-d'oeuvre et de nos cerveaux dans la région, la chambre propose au gouvernement de réduire également l'impôt des contribuables.
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Mesdames et messieurs les députés, monsieur le président, bonjour.
La Fédération des Chambres immobilières du Québec représente plus de 12 000 membres, qui sont dans leur milieu respectif des leaders socioéconomiques incontournables, conseillant quotidiennement des Québécoises et Québécois qui cherchent à combler un besoin essentiel, soit celui de l'habitation.
Le Comité permanent des finances de la Chambre des communes a identifié, cette année, la place du Canada dans un monde concurrentiel comme thème des présentes consultations prébudgétaires. L'accessibilité à l'immobilier locatif et à la propriété sont, en ce sens, directement liés à la notion de concurrence. Pour s'en convaincre, il suffit de jeter un regard sur les difficultés recensées par les chambres de commerce de plusieurs régions métropolitaines américaines, afin de voir que l'accessibilité à l'habitation est une menace importante visant leur développement économique respectif.
Évidemment, les situations canadienne et québécoise ne sont pas comparables aux difficultés que connaît une région métropolitaine comme New York, par exemple. Or, la constante dégradation de l'accessibilité fera en sorte que les grandes villes canadiennes auront de plus en plus de problèmes à répondre aux demandes des entreprises en matière d'offre de main-d'oeuvre. La différence entre l'accessibilité immobilière des centres urbains en comparaison avec les régions ressources fait en sorte qu'on peut désormais difficilement déplacer une main-d'oeuvre aux prises avec des problèmes de chômage vers une région en plein essor.
Nous vous proposons donc, dans ce bref entretien, quelques mesures qui pourraient mieux appuyer l'offre de logements locatifs et l'accessibilité à la propriété immobilière. Au Québec, les données sont claires. Il ne se construit pratiquement pas de nouveaux logements locatifs dits accessibles, c'est-à-dire ayant un coût de location qui avoisine les 30 p. 100 du revenu moyen. Les seules unités locatives en construction actuellement au Québec couvrent essentiellement le logement social, le secteur luxueux et les résidences pour personnes âgées. Sans de nouvelles unités locatives, dont le loyer se situerait entre 800 $ et 900 $ pour un ménage, la situation continuera à péricliter. Clairement, l'offre de ce type de logements doit être bonifiée.
Nous proposons donc que les transactions d'immeubles à revenus à petite échelle puissent être exemptées de la taxation des gains en capitaux, si ces montants sont réinvestis en immobilier à revenus. Il faut bien comprendre que lorsqu'un propriétaire réinvestit le produit de la vente d'un bien immobilier dans le but d'acquérir un autre bien immobilier, il n'a, en fait, réalisé aucun gain qui générerait des fonds pouvant payer cette taxe sur le capital.
Cette proposition s'attaque à quelques difficultés particulières associées à la possession d'un bien immobilier en tant que classe d'actif, telles que le manque de liquidités, la difficulté de transfert et l'incapacité d'augmenter la taille de l'actif, avantages dont jouissent présentement les titres négociables telles les actions et les obligations.
Le roulement du gain en capital associé à la transaction d'un immeuble à revenus est, à nos yeux, un moyen concret de favoriser l'accroissement de logements locatifs dans les grandes villes canadiennes, le roulement fiscal n'étant qu'un simple report temporel de l'imposition de ces gains en capitaux.
Afin de mieux équilibrer le secteur locatif et aider davantage le passage au statut de propriétaire, nous croyons nécessaire une correction au Régime d'accession à la propriété, le programme RAP. Soyons clairs : avec un loyer accessible entre 800 $ et 900 $, la différence avec un prêt hypothécaire n'est pas énorme. Le RAP permet donc aux premiers acheteurs d'utiliser le levier financier des REER afin de se qualifier plus rapidement pour un prêt hypothécaire. Or, le montant maximal permis par le RAP est gelé depuis 1992 et ne reflète en rien la direction qu'a prise le marché immobilier depuis ce temps.
Nous proposons donc au gouvernement de faire passer ce programme de 20 000 $ à 25 000 $, dans un premier temps, et de l'indexer ensuite. En 1992, le plafond du programme représentait 20 p. 100 de la valeur moyenne d'une propriété au Québec. Aujourd'hui, ce ratio n'est que de 11 p. 100. La popularité de ce programme est évidente : plus d'un million et demi de Canadiennes et de Canadiens ont utilisé ce programme depuis 1992, pour un investissement total de 15 milliards de dollars.
Pendant de nombreuses années, le secteur de l'habitation du Canada a été reconnu comme étant partie prenante de la bonne tenue du pays au chapitre de la compétitivité. Avec un bas niveau de prix, que ce soit à la propriété ou à la location, le Canada se démarquait à l'échelle des pays développés.
Nos propositions sont liées à un glissement de cet avantage que nous remarquons, d'une part, sur le terrain et, d'autre part, grâce aux différentes données qui nous sont offertes par des organismes de recherche et des institutions financières. Nous recommandons donc fortement au comité de veiller à ce que l'accessibilité immobilière demeure une caractéristique positive de la fédération canadienne.
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Très bien. Merci beaucoup, monsieur le président. Je remercie le Comité permanent des finances d'avoir invité la CSN à venir présenter son point de vue.
La CSN est une organisation syndicale qui représente 300 000 membres répartis sur l'ensemble du territoire québécois et canadien, et qui regroupe des gens dans la plupart des secteurs d'activité économique.
Je pense qu'il n'est pas inutile de rappeler que la conjoncture économique au Canada, depuis le milieu des années 1980, est très bonne. D'ailleurs, le FMI évalue que pour la période de 1998 à 2007, le Canada est le pays qui connaîtra la plus forte croissance économique des pays du G7. Cela s'explique par une augmentation des dépenses des ménages, l'augmentation des investissements des entreprises et l'augmentation du PIB réel per capita, qui est encore une fois la meilleure parmi les pays du G7. Il y a une diminution du taux de chômage et une augmentation du taux de croissance moyen de l'emploi. À ce chapitre également, on a la meilleure performance des pays du G7. Finalement, l'inflation est relativement contrôlée.
Toutefois, malgré le fait qu'il y ait une bonne performance à l'échelle pancanadienne, le moins qu'on puisse dire, c'est que les importantes variations de la performance économique d'une province à l'autre entraînent des iniquités assez néfastes. Certaines régions connaissent d'importantes difficultés.
Au sujet du déséquilibre fiscal, il n'est pas inutile de rappeler les engagements du premier ministre Harper. D'ailleurs, lors de la dernière campagne électorale, à Québec même, le premier ministre s'était engagé à solutionner le problème du déséquilibre fiscal, engagement qu'il a réitéré dans le discours du Trône et dans le discours sur le budget de 2006-2007. Mais, malheureusement, on semble être très lent à passer à l'action.
Le déséquilibre fiscal se manifeste de plusieurs façons. Tout d'abord, l'ensemble des transferts fédéraux aux provinces ne représente que 18,4 p. 100 des revenus en 2005-2006, alors qu'il était de plus de 23 p. 100 en 1993-1994. Malgré les réinvestissements en santé, les transferts fédéraux ne représentent que 23 p. 100. On n'atteint toujours pas les objectifs fixés par le rapport Romanow.
Les transferts fédéraux pour l'éducation postsecondaire, pour l'aide sociale et les autres programmes sociaux représentent aujourd'hui 11,5 p. 100 des dépenses des provinces, ce qui est très loin des sommets atteints au milieu des années 1990.
M. Godbout a été assez éloquent au sujet de l'aide sociale. Au Québec, à l'heure actuelle, les transferts fédéraux pour l'aide sociale équivalent à 2 846 $ par prestataire, alors qu'en Alberta, ils équivalent à 9 422 $ par prestataire. Il y a là une iniquité tout à fait dommageable.
Par ailleurs, le gouvernement fédéral a coupé, mais il a de l'argent. Il suffit de considérer les nombreux empiètements dans les champs de compétence des provinces, que ce soit en santé ou en éducation, où les montants sont assez faramineux.
Selon la CSN, il faut solutionner le problème du déséquilibre fiscal. La solution idéale est un transfert fiscal aux provinces. À défaut de quoi, il faut augmenter de façon considérable les transferts financiers aux provinces, mais dans le respect des compétences provinciales. Il y a un quasi-consensus au Canada au sujet du montant du déséquilibre fiscal. Le Conseil de la fédération l'évalue à 9,5 milliards de dollars, ce qui représenterait un montant de 3,4 milliards de dollars pour le Québec. On est loin des 20 milliards de dollars invoqués par le premier ministre Harper pour justifier le fait qu'il s'agissait de demandes démesurées des provinces.
Ce montant de 3,4 milliards est dans l'ordre de grandeur des surplus budgétaires constatés depuis un certain nombre d'années et compatible avec les demandes du Bloc québécois, qui évalue le déséquilibre fiscal à hauteur de 3,9 milliards de dollars : 1,2 milliard pour l'éducation postsecondaire, 2,1 milliards pour la péréquation, 400 millions pour la santé afin d'atteindre les 25 p. 100 recommandés par le rapport Romanow — qui ont déjà été atteints dans l'histoire de la fédération canadienne — et 270 millions pour pallier le manque à gagner des services de garde.
Nous pensons que le gouvernement du Canada doit agir dès le prochain budget pour corriger le problème du déséquilibre fiscal, et le Québec ne peut exiger moins que 3,9 milliards de dollars.
Je veux aborder rapidement quelques autres questions. Pour ce qui est de l'assurance-emploi, on constate encore une fois des surplus faramineux pour l'année 2005-2006. Le programme doit être bonifié de sorte à diminuer les seuils d'admissibilité et augmenter le taux de remplacement de revenu et la durée des prestations. Mais surtout, il faut créer une caisse autonome distincte de la comptabilité gouvernementale, comme le Parti conservateur s'y est d'ailleurs déjà engagé en votant en faveur du projet de loi C-280, qui avait été présenté par le Bloc québécois en 2005, si je ne fais pas erreur.
Le gouvernement doit aussi appuyer, par une intervention vigoureuse, des secteurs qui connaissent de nombreuses difficultés, en leur permettant de réaliser des plans de relance et de reconversion. En ce sens, ce que le gouvernement a mis sur pied, ce qui a été annoncé pour aider les travailleurs âgés, est insuffisant. Il faut qu'il y ait des mesures de soutien du revenu ainsi qu'un véritable programme pour venir en aide aux travailleurs plus vulnérables qui ne trouveront malheureusement pas de nouveaux emplois, même si on relance ou si on reconvertit des entreprises.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous pour vos présentations. C'est toujours intéressant. Je ne dispose que de sept minutes, alors je pense que je vais devoir vous interrompre parfois.
Ma première question s'adresse à M. Godbout.
Le déséquilibre fiscal et la péréquation ne sont pas des sujets simples à traiter. Il y a deux ans, on a fait une présentation au Comité permanent des finances pour expliquer la formule existante. Je crois comprendre qu'il n'existe que 12 ou 15 personnes, peut-être, qui comprennent vraiment la formule de la péréquation. Je pense qu'il y a une personne au ministère des Finances de chaque province ainsi que quelques académiciens dans les universités qui la comprennent.
Comme je l'ai dit, c'est une question complexe. On a fait plusieurs études, notamment cette année, sur la péréquation et le déséquilibre fiscal. Vous avez cité le rapport Séguin. Je ne sais pas si c'est l'étude la plus récente.
Vous avez également parlé de la TPS et du fait que les gouvernements provinciaux pourraient peut-être en prendre une partie. Le fait que le gouvernement conservateur ait décidé de diminuer la TPS de 7 p. 100 à 6 p. 100 a-t-il permis au gouvernement provincial du Québec, par exemple, de prendre la différence de 1 p. 100? Y a-t-il une raison qui l'empêcherait de prendre ce 1 p. 100 tout de suite et 2 p. 100 plus tard?
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La péréquation est effectivement un sujet complexe, mais on veut être juste. C'est un peu comme une déclaration d'impôt sur le revenu : ce pourrait être beaucoup plus simple, mais cela perdrait de sa justesse.
J'ai cité le rapport Séguin, mais j'ai fait aussi référence au document du Conseil de la fédération, ainsi qu'à celui du groupe d'experts qui avait été commandé par le gouvernement fédéral. Alors, il est vrai que ce n'est pas simple, mais il y a moyen de trouver une solution.
Quant à savoir si les provinces aurait pu ou dû prendre le 1 p. 100 qui résultait de la diminution de la TPS survenue le 1er juillet, c'était faisable. Il n'y a rien, légalement, qui les empêchait de prendre ce montant. Mais si on veut régler le déséquilibre fiscal correctement, il faudra qu'Ottawa tende la main et offre une réduction de la TPS de trois points de pourcentage.
Lors de la dernière campagne électorale, M. Harper était à côté d'une caisse enregistreuse quand il a parlé de baisser la TPS. Il n'a pas dit qu'il allait donner l'argent aux provinces, il a dit qu'il allait donner l'argent aux gens.
Techniquement, les provinces auraient pu le faire.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous de vos exposés. Ils sont paradoxaux. En effet, lorsque nous recevons des témoins à Ottawa, ils parlent peu de la question du déséquilibre fiscal. Hier, j'ai été agréablement surpris qu'on en parle en Nouvelle-Écosse. Il était intéressant de voir que ceux qui ont besoin d'un rééquilibrage sur le plan des finances publiques s'en inquiètent. Peut-être qu'à Ottawa, c'est moins urgent.
Ma question s'adresse à M. Pierre Patry et à M. Godbout.
L'engagement qu'avait pris M. Harper le 19 décembre dernier ici, à Québec, était de corriger le déséquilibre fiscal dans le premier budget de son gouvernement, en février ou mars prochain.
À votre avis, est-ce un engagement réalisable? Le gouvernement est-il à même d'annoncer des mesures, un échéancier, enfin un règlement global de la question?
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C'est ce qu'on a voulu démontrer dans les commentaires qu'on a transmis au comité permanent.
D'abord, si on a rappelé les engagements du premier ministre Harper lors de son discours à Québec et également, comme vous l'avez mentionné, lors du budget et lors du discours du Trône, c'est que cela a créé des espoirs au Québec.
Pendant de nombreuses années, on a vécu un fédéralisme assez centralisateur. S'il y a un espoir que le Parti conservateur a donné au Québec, c'est celui de voir à régler la question du déséquilibre fiscal. Le déséquilibre fiscal ne s'est pas désincarné. Il fera en sorte que les provinces auront plus d'agent pour investir en éducation supérieure, en santé et dans les programmes sociaux. On sait que qu'on a dû couper énormément dans ces domaines pour atteindre les objectifs budgétaires fixés depuis le milieu des années 1990.
Connaissant l'état des surplus pour 2005-2006 et la conjoncture économique au Canada, la CSN est persuadé que le gouvernement Harper peut agir dès le budget de 2007-2008, soit dès le prochain budget.
Alors, le Québec attend le budget avec impatience. D'ailleurs, il y a un consensus entre la gauche, la droite, les fédéralistes et les souverainistes, afin que soit corrigé le problème du déséquilibre fiscal au Québec dès le prochain budget.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous d'avoir présenté vos mémoires, qui sont très importants.
Si on veut aborder la question de la productivité et de la compétitivité du Canada dans un contexte de mondialisation, l'éducation reste la chose la plus importante. Quelqu'un peut-il s'opposer à cela?
Il y a presque 10 ans que le gouvernement fédéral a vraiment abordé la question de l'éducation et de son financement. Dans le dernier budget, à part le projet de loi , tel que proposé par le NPD, et au sujet duquel le gouvernement conservateur a finalement déposé une motion, le gouvernement fédéral n'a fait qu'accorder un crédit d'impôt sur les livres. Voilà.
Il me semble qu'on doive augmenter les transferts d'au moins 25 p. 100. De plus, on doit aussi s'assurer que des fonds seront disponibles pour les collèges, les cégeps, de même que pour les universités. Aussi, comment peut-on convaincre les conservateurs de résoudre ce problème d'augmentation des transferts?
Je m'adresse à vous, monsieur Juneau, monsieur Godbout ou monsieur Patry.
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Selon nous, c'est clair. Nous avons parlé des questions de productivité plus tôt. C'est sûr que la question de l'éducation, et en particulier de l'éducation supérieure, est une donnée importante dans la hausse de la productivité dans un pays. À notre avis, c'est clair qu'on doit favoriser le réinvestissement en éducation.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous demandons que soit corrigé le déséquilibre fiscal. Parce que les questions d'éducation relèvent des responsabilités des provinces. Si le gouvernement fédéral injecte plus d'argent dans les provinces, celles-ci pourront s'acquitter convenablement de cette tâche.
En ce qui concerne les dépenses en éducation, je rappelle qu'en 1977, le gouvernement fédéral assumait 25 p. 100 des dépenses, par l'intermédiaire des transferts. Aujourd'hui, compte tenu de l'aide sociale, etc., c'est 11,5 p. 100. Cela a été coupé de moitié.
Même en situant les demandes pour corriger le déséquilibre fiscal à 3,4 milliards de dollars ou à 3,9 milliards de dollars, nous ne demandons pas de revenir à ce qu'elles étaient en 1977, mais strictement à ce qu'elles étaient en 1994 ou 1995, alors que le pourcentage était de quelque 18 ou 19 p. 100.
Selon nous, c'est clair qu'on doit d'abord donner la priorité à cela. Le gouvernement a réduit la dette, depuis un bon nombre d'années. Néanmoins, nous croyons qu'il aurait été préférable qu'il injecte de l'argent dans les provinces afin qu'elles assument de façon plus adéquate les dépenses en éducation. Cela aurait été beaucoup plus productif sur les plans social et économique.
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Je partage cet avis. Il n'y a pas de lien évident entre la réduction du fardeau fiscal des entreprises et les investissements.
D'ailleurs, au Québec, depuis un certain nombre d'années, les investissements sont à la baisse, alors qu'on a diminué le fardeau fiscal des entreprises.
Il faut donc s'assurer, sur le plan de la fiscalité, de bien cibler les mesures que nous allons mettre de l'avant. Nous sommes prêts à étudier des réaménagements. Nous ne pensons pas que, globalement, le fardeau fiscal des entreprises doive être allégé, mais nous pouvons envisager des réaménagements en vue d'accroître la productivité et de favoriser la création d'emplois. D'autre part, un des éléments importants, sur le plan de la création d'emplois, est l'éducation. Il est prouvé que plus les gens sont instruits, moins ils sont en chômage, et s'ils doivent toucher des prestations d'assurance-emploi, ils auront plus de possibilités de se recycler parce qu'ils auront acquis une bonne base de connaissances.
Si j'avais un choix à faire, je n'hésiterais pas: j'opterais pour un réinvestissement dans les transferts en éducation plutôt que dans les baisses d'impôt.
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Merci, monsieur le président.
Ma question s'adresse à M. Patry. Elle ne porte pas nécessairement sur un des sujets qu'il aborde dans son mémoire, mais plutôt sur la Chambre de commerce de Québec.
En fin de semaine, le Bloc québécois a tenu le forum Québec, carrefour international, au cours duquel il invitait des gens du milieu à présenter des projets appuyés par la région de Québec. Par exemple, la Boîte à science est venue présenter son projet de centre des sciences à Québec, qui est la seule grande ville canadienne à ne pas en avoir un. Un centre d'excellence a également fait une présentation sur le réchauffement climatique. Plusieurs projets qui ont été présentés étaient appuyés, entre autres, par la Chambre de commerce de Québec et l'ensemble du milieu.
Or, dans les jours qui ont suivi, au lieu d'appuyer ces projets qui émanent des communautés et qui concernent le travail de gens, certains élus conservateurs se sont appliqués à démolir ces projets en les qualifiant de farfelus, de rêves, etc. On a parlé d'un train rapide, que la communauté économique de Québec demande depuis longtemps. Il y en a en Europe et aux États-Unis.
Pourquoi nous, qui avons des densités de population, des distances et des clientèles similaires, ne pourrions-nous pas avoir un train rapide rentable entre Québec, Montréal et New York, alors que les États-Unis en ont un?
Les projets que la communauté de Québec a proposés dans le cadre du forum sont-ils vraiment des projets farfelus auxquels on ne devrait pas accorder d'attention, comme le disent les élus conservateurs du Québec? Ne s'agit-il pas plutôt de projets qu'on peut réaliser? Au lieu d'essayer de les détruire, ces gens devraient les appuyer et les présenter à Ottawa afin de les réaliser et de faire avancer la région de Québec.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
C'est un plaisir de participer à cette séance du Comité permanent des finances. À titre de député conservateur de la région de Québec, je me sens doublement privilégié.
En vous écoutant, j'ai senti à deux reprises que j'assistais à un moment historique, puisque j'étais présent, au mois de décembre dernier, lorsque M. Harper a fait son discours dans lequel il s'est engagé à rétablir l'équilibre fiscal au sein de la fédération canadienne. Également, moi-même, j'ai annoncé, six mois avant le Bloc québécois, que l'équipe conservatrice de Québec appuyait le projet de la Boîte à science, du Centre d'interprétation scientifique et technologique, pour lequel on a des contacts réguliers et on travaille. On est contents d'avoir l'appui du Bloc québécois dans ce projet.
On peut se demander pourquoi le gouvernement précédent, au cours des 13 dernières années et malgré les interventions de l'opposition à l'époque, n'a pas veillé à ce que la Ville de Québec ait un centre de sciences, alors que dans les 20 plus grandes villes du Canada, il y en a un, et que la ville de Québec est la septième en importance.
Alors, oui, je sens que je fais partie de l'histoire, d'autant plus que dans le dernier budget, 3,3 milliards de dollars ont été accordés par le gouvernement fédéral en guise d'aide immédiate aux provinces pour rétablir le déséquilibre fiscal. En annexe au budget, eh bien oui, c'est le premier gouvernement fédéral qui reconnaît qu'il y a un problème dans la fédération.
Toutefois, je ferai un reproche à notre panel d'universitaires, de syndicalistes et de représentants du milieu des affaires.
M. Pierre Patry: On est fait forts.
M. Steven Blaney: Vous n'avez pas parlé du déséquilibre au niveau des municipalités. Comme député de Lévis—Bellechasse, je peux vous dire que les municipalités en arrachent en ce qui a trait aux infrastructures, à l'eau potable, aux eaux usées, aux routes. Les besoins sont criants. Je pense que ce sont des choses que l'on doit aussi prendre en considération.
Monsieur Patry, je pense qu'il faut aussi considérer la charge des contribuables, qui fait également partie du déséquilibre dans notre société. De plus, on doit s'interroger sur la taille que prend la contribution du citoyen à la charge publique.
Ma première question concrète s'adresse à M. Juneau. Le Cégep Lévis-Lauzon se trouve dans mon comté. Vous faites un lien entre le rétablissement du financement des études postsecondaires et les problèmes de productivité. On sait qu'on a des problèmes, entre autres en sciences et technologie, dans la région de Québec.
Comment une amélioration du financement des études postsecondaires contribuerait-elle à améliorer la formation scientifique dans la région de Québec, qui constitue un besoin dans la région?
Je vais poser ma question en anglais, j'en ai bien peur, donc si vous avez besoin d'aide... Ce n'est pas que mon anglais soit bon, mais mon français est bien pire.
Monsieur Patry, Pierre Patry, j'ai été surpris de vous entendre dire que la réduction récente de la TPS pourrait profiter essentiellement aux ménages à revenu faible et moyen. Tous les groupes de lutte contre la pauvreté, tous les groupes que nous avons entendus et qui s'occupent des personnes qui sont défavorisées sur le plan social ou économique nous ont dit que la réduction de la TPS ne profiterait nullement aux Canadiens à faible revenu. Le gouvernement affirme que les Canadiens qui touchent les revenus les plus bas ne paient pas d'impôt, donc on ne les aide pas si l'on réduit l'impôt personnel. Il y a des tas d'autres moyens de les aider, par exemple avec le crédit d'impôt pour enfants, particulièrement le supplément au crédit d'impôt pour enfants pour les personnes à faible revenu, ou en investissant dans des mécanismes comme l'accès élargi aux établissements postsecondaires ou même le logement social et des choses comme ça.
Pouvez-vous me dire si vous avez fait des études indiquant que la réduction de la TPS est une bonne façon d'aider les Canadiens ayant les revenus les plus faibles?
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Je n'ai pas dénoncé la baisse de la TPS. Je n'y ai pas fait allusion dans mon allocution. On a dit que les taxes à la consommation sont en général plus régressives que les impôts. Ce n'est pas une mesure qu'on a condamnée. Je ne voudrais pas qu'on me prête des propos que je n'ai pas tenus.
Par contre, en réponse à une question, j'ai mentionné que si j'avais à choisir entre le réinvestissement dans l'éducation supérieure par le biais des transferts fédéraux et des baisses d'impôts, je privilégierais les transferts fédéraux.
Pendant que j'ai la parole, je veux souligner que nous voulons continuer à aider M. Blaney à faire partie de l'histoire. Mais pour faire partie de l'histoire, il faut faire plus que des discours sur le déséquilibre fiscal. Il faut vraiment régler le problème du déséquilibre fiscal, et ce, dès le prochain budget.
La CSN sera heureuse de contribuer à ce que nous fassions l'histoire tous ensemble en réglant le problème du déséquilibre fiscal au Canada.
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Merci, monsieur le président.
C'est intéressant de remarquer que beaucoup de gens se préoccupent du soi-disant déséquilibre fiscal et du progrès réalisé par le gouvernement fédéral à ce sujet. En fait, comme nos témoins le savent, tout comme nous, l'ancien gouvernement a nié le déséquilibre fiscal pendant des années et a toujours refusé de s'en occuper de quelque façon que ce soit.
Notre gouvernement s'est attelé à cette tâche. Non seulement nous avons publié un document et proposé certaines approches quelques mois après avoir accédé au pouvoir, mais nous participons également à des discussions fort intensives avec toutes les provinces afin d'en arriver à une proposition pancanadienne qui réglera au mieux cette préoccupation. Nous savons que quoi qu'il découle de ce processus, il y aura toujours des détracteurs, mais nous voulons que le résultat soit le meilleur possible. Nous prévoyons de présenter ces propositions lors du prochain budget fédéral.
J'encourage donc nos invités à ne pas se montrer trop critiques vis-à-vis de ce processus. En fait, je pense que nous progressons extrêmement rapidement, malgré le nombre de personnes à consulter et l'ampleur du travail qu'exige une proposition valable. Souvenez-vous que nous avons commencé à partir de rien. Le travail est donc en cours, et il continuera, et nous espérons que tous les intervenants au Québec coopéreront de façon constructive avec nous plutôt que de se contenter de critiquer un processus tout à fait raisonnable et positif qui avance aussi rapidement que possible.
C'était une déclaration plutôt qu'une question, monsieur le président, mais je pense qu'il est important que cela apparaisse au compte rendu et que nous en parlions ouvertement.