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J'aimerais souhaiter la bienvenue à notre invitée, l'honorable Carol Skelton, ministre du Revenu national.
Madame la ministre, merci d'être venue nous rencontrer. Merci, aussi, à vos adjoints.
Chers collègues, vous serez heureux de constater que nous avons reçu notre rapport intitulé « La compétitivité, une formule gagnante pour le Canada ». C'est un beau document, tant sur le fond que sur la forme. J'ai hâte de savoir ce que pensez du travail que vous avez effectué au cours des derniers mois.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et de l'article 89 de la Loi sur l'Agence du revenu du Canada, nous examinons les cinq premières années d'application de la loi. Je crois comprendre que la ministre a une déclaration à faire. Nous allons l'écouter, et ensuite passer aux questions.
Bienvenue, Carol. Je vous cède la parole.
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Merci beaucoup, monsieur le président, et mesdames et messieurs les membres du comité.
Permettez-moi de vous présenter les fonctionnaires qui m'accompagnent aujourd'hui : M. Michel Dorais, commissaire de l'Agence du revenu du Canada, et M. William Baker.
Je désire également souligner le leadership du président, qui a mis en oeuvre cet examen très important. Au cours des dix derniers mois, j'ai beaucoup appris sur le mandat et le modèle de régie unique de l'Agence.
Selon mon expérience auprès de l'Agence et ma connaissance sommaire des autres ministères, je crois pouvoir affirmer que la transformation des activités de l'Agence a été l'une des mieux réussies au sein du système fédéral. Depuis que j'ai pris en charge ce portefeuille, j'ai constaté dans quelle mesure l'Agence met en oeuvre, efficacement et en temps opportun, et administre plusieurs initiatives importantes du nouveau gouvernement du Canada — notamment la réduction de 1 p. 100 de la taxe sur les produits et services et le programme de Prestation universelle pour la garde d'enfants. J'aimerais vous donner un aperçu des caractéristiques uniques de la Loi sur l'ARC qui rendent possibles ces résultats impressionnants.
La Loi sur l'ARC a donné à notre Agence un mandat unique. Par exemple, l'Agence est indépendante et libre de toute ingérence politique. Elle détient des pouvoirs sans pareil qui lui permettent de fonctionner davantage comme une entreprise, réunissant les points forts des secteurs public et privé afin d'améliorer les services offerts aux Canadiens. Par exemple, la Loi a créé un conseil de direction externe, qui assure un fonctionnement plus stratégique et pratique de l'Agence. Le conseil est chargé de surveiller l'organisation et l'administration de l'Agence et de gérer ses ressources, ses services, ses biens, son personnel et ses contrats. Ses membres mettent à profit des compétences et des pratiques acquises dans le secteur privé, ainsi qu'une perspective provinciale qui renforce l'administration de l'Agence en général. Vous en apprendrez davantage au sujet du modèle de régie de l'Agence lors de la présentation de la présidente au cours de la prochaine heure.
À titre de ministre, je suis pleinement responsable et comptable, devant le Parlement et les Canadiens, de l'administration de la législation sur l'impôt et les prestations. Je suis également responsable des activités de l'Agence en vertu de cette loi. Le commissaire, premier dirigeant de l'ARC, est chargé de la gestion quotidienne de l'Agence, sous ma direction et celle du conseil.
Une autre amélioration est le régime de responsabilisation renforcé envers le Parlement, qui tient compte des pouvoirs spéciaux qu'exerce l'Agence, et envers les gouvernements provinciaux, territoriaux et des Premières nations au nom desquels l'ARC administre les programmes et les services. Actuellement, l'Agence rend compte, annuellement, à chacune de ces provinces et à chacun de ces territoires.
Les Canadiens peuvent être fiers de la confiance qu'accordent à l'ARC les gouvernements provinciaux. Par exemple, plus tôt cette année, l'Agence a versé une remise sur les ressources de l'Alberta à presque trois millions d'Albertains. Le gouvernement de l'Alberta a été très satisfait du service offert par l'Agence dans le cadre de cette initiative. Et d'autres gouvernements l'ont aussi remarqué. Nous avons récemment signé un accord avec le gouvernement de l'Ontario en vue de commencer à administrer l'impôt des sociétés de l'Ontario à compter de 2009. Il est toutefois important que l'Agence continue d'être consciente du besoin d'équilibrer les services aux clients au moyen d'une approche ouverte, coopérative et juste envers tous les contribuables.
Une des questions que j'ai posées à mes fonctionnaires lorsque j'ai commencé à assumer ma responsabilité de ministre a été de savoir si l'Agence faisait tout ce qu'elle pouvait pour jouer le rôle de faciliteur auprès des petites et moyennes entreprises. Au lieu de continuer à travailler avec plus de 50 comités consultatifs, j'ai demandé aux fonctionnaires d'opter pour une approche axée sur les résultats. J'ai mis l'Agence au défi de trouver une façon de réduire ses contraintes administratives auprès des petites et moyennes entreprises, de sorte que ces créateurs d'emplois puissent avoir plus de temps à consacrer à ce qu'ils font de mieux, c'est-à-dire créer des emplois, et non remplir des formulaires. Le résultat de ce défi aura été la mise sur pied, par l'ARC, d'un groupe d'action sur les petites entreprises. Le groupe d'action recommandera des solutions et établira un cadre pour que la réduction des contraintes administratives devienne généralisée au sein de l'Agence. J'attends avec impatience les recommandations du groupe d'action, prévues pour le printemps.
Pour être le meilleur organisme qui soit, l'Agence doit aussi maintenir l'intégrité des assiettes de l'impôt fédéral ou provincial. Pour parvenir à cette fin, elle doit mettre à profit les niveaux élevés d'observation volontaire dans le régime fiscal canadien. Ces niveaux d'observation sont enracinés dans la confiance que les Canadiens accordent à l'Agence en ce qui a trait à l'équité, la responsabilité et l'intégrité. Maintenir la confiance du public canadien envers l'Agence et bâtir autour de cette confiance constituent une fonction essentielle pour n'importe quel ministre du Revenu national.
Cela étant dit, et puisque que le modèle de régie de l'Agence est à l'avant- scène cet après-midi, permettez-moi de faire une autre observation. Bien que je sois une grande partisane du modèle de l'Agence, je reconnais qu'il n'est pas parfait. Et parfois les forces mêmes de l'Agence peuvent mettre une faiblesse en évidence. Sans nul doute, il n'y a aucun autre ministère fédéral qui puisse réaliser ce que l'Agence réalise en offrant les mêmes niveaux de compétence, d'envergure et déficience.
Les contribuables de l'Agence sont bien servis. Mais parfois, dans notre hâte à atteindre ces objectifs, certaines dimensions de nos interactions avec eux peuvent être négligées. Le modèle de l'Agence peut effectivement négliger le fait qu'il n'y ait pas de voie d'accès impartiale pour le citoyen moyen, ou l'entreprise ordinaire, lorsqu'elle a l'impression que l'Agence ne répond entièrement à ces besoins.
Actuellement, les contribuables peuvent déposer des appels ou obtenir un redressement, mais ces demandes sont traitées uniquement par des employés des l'Agence. Je dois toutefois mentionner que ces employés travaillent sans aucun lien avec les secteurs de programme de l'Agence. Bien que ces employés mènent sans contredit leurs tâches de façon professionnelle, le public peut percevoir ce processus d'appel comme étant légèrement en faveur de l'Agence. Faire face à cette perception représente pour moi un enjeux que je prends très au sérieux. J'ai demandé à mes fonctionnaires de me fournir un plan détaillé visant à améliorer les voies actuelles de recours et d'appel, et obtenir un niveau de confiance additionnel de la part des contribuables et des bénéficiaires de prestations quant à leurs interactions avec l'ARC.
Monsieur le président, j'espère en avoir plus long à dire à ce sujet au début de l'année prochaine et je serais heureuse de revenir devant ce comité afin de partager mes résultats. J'apprécie grandement cette occasion de m'adresser aux membres de votre comité à propos de l'Agence du revenu du Canada, et je vous remercie de votre invitation. Je serais heureuse de répondre aux questions que vous, ou les membres de votre comité, pourriez avoir.
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Merci, madame la ministre, d'être venue nous rencontrer. Cela fait déjà un bon moment que nous réclamons votre présence, parce que cet examen quinquennal ne semble pas avoir de fin. On devrait plutôt parler d'un examen décennal.
Je voudrais discuter d'une question qui relève de votre responsabilité. Je sais que n'êtes pour rien dans la suppression du programme de remboursement de la TPS, mais je crois comprendre que vous être responsable de l'élimination de certains comités consultatifs. Vous en avez parlé dans votre exposé.
Je constate que l'Agence du revenu du Canada a éliminé non pas un, mais divers conseils consultatifs : celui des organismes de bienfaisance, des personnes handicapées, des pensions, des fiscalistes, des Premières nations. Comment l'Agence entend-elle faire son travail si elle ne consulte personne? Cela n'a aucun sens. Est-ce que l'objectif de cet exercice est d'économiser moins de un million de dollars? Car, à mon avis, c'est tout ce que vous allez épargner.
En bout de ligne, comment l'ARC compte-t-elle s'y prendre si elle ne consulte pas le public? Si nous nous fions à tous les témoignages que nous avons entendus jusqu'ici, l'Agence semble déjà jouir d'une mauvaise réputation. Je ne vois pas comment nous allons être en mesure de recommander quoi que ce soit dans le cadre de notre examen quinquennal si ces comités consultatifs sont éliminés.
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Je ne veux pas vous interrompre, mais notre temps est limité.
Il n'est pas question ici du groupe de travail sur les petites entreprises. S'il n'y a personne de l'Ouest, vous n'avez qu'à nommer quelqu'un. On peut même déménager les comités à Saskatoon. Cela ne me pose aucun problème. Le fait est que l'Agence n'a aucune rétroaction. Les comités consultatifs des organismes de bienfaisance et des personnes handicapées, si j'ai bien compris, existent toujours, sauf qu'ils ne reçoivent aucune subvention du gouvernement. Ils répondent toujours au téléphone. Ils poursuivent leurs activités.
Je pense que cette situation résulte d'un manque de compréhension, de sensibilité à l'égard de cette question. Ce qui m'intéresse, ce sont les conseils consultatifs des organismes de bienfaisance, des personnes handicapées et des pensions. Laissons de côté les fiscalistes. Ils sont tous réunis dans les grands centres comme Toronto, Montréal ou Ottawa.
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Merci, monsieur le président.
Madame la ministre, j'aimerais vous remercier car je vous avais informée d'un problème au sein de l'une de nos communautés attikamek. Hier, on a rencontré des gens de votre bureau, de même que l'agence aussi, et il semble qu'on se dirige vers un règlement.
Cette situation a démontré une réalité assez inquiétante, c'est-à-dire que dans une communauté comme Manowan, où des gens sont analphabètes — ils parlent le français, mais ne le lisent pas —, on leur fait parvenir des formulaires, mais ils ne sont pas en mesure de comprendre ce qu'on leur demande, d'autant plus que les documents qu'on leur demande de fournir ne sont pas des documents auxquels ils ont accès. Par exemple, on leur demande des contrats hypothécaires, alors qu'ils ne sont pas propriétaires de leur maison, ils ne sont même pas locataires. C'est le conseil de bande qui...
Alors, je me demande, peut-être dans le même ordres d'idée que la question de M. Pacetti, quel moyen l'agence pourrait prendre pour tenir compte de ces réalités. En fait, il y a eu quand même 30 familles auxquelles on a coupé les vivres et qui ont réagi quand leur chèque n'est pas arrivé. Un travail plus étroit avec les conseils de bande ne serait-il pas une voie à suivre? Cette question m'a poussé à m'interroger sur notre façon de procéder par rapport à ces gens, qui sont des citoyens à part entière. Je pense que vous êtes d'accord avec moi à cet égard.
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Merci, monsieur le président.
Merci, madame la ministre, d'être venue nous rencontrer.
Vous dirigez, bien entendu, le ministère le plus populaire au Canada, et les défis que vous êtes appelée à relever sont toujours énormes. Vous nous avez dit que l'Agence voulait jouer un rôle de faciliteur auprès des petites et moyennes entreprises. Vous savez qu'il y a eu des problèmes récemment. J'ai reçu un appel d'un électeur de ma circonscription. Il était furieux. Il avait payé ses impôts par anticipation et s'était vu imposer une pénalité de 10 p. 100. Il a été obligé de débourser encore 8 000 ou 9 000 $ parce qu'il ne s'était pas adressé à une banque.
J'ai de la difficulté à accepter le fait qu'une personne qui paie ses impôts non pas seulement à temps, mais avec anticipation, puisse se voir imposer des intérêts. Je me demande comment on peut justifier une telle chose. Et cet exemple n'est pas le seul. J'aimerais savoir comment vous réagissez ou comment l'Agence réagit devant une injustice aussi flagrante.
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Merci beaucoup, monsieur Savage.
Je vais exercer ma prérogative en tant que président et aborder certains points, aux fins de la discussion.
Le montant de la dette fiscale, au Canada, ayant augmenté à un rythme plus élevé que le total des impôts payés en 15 ans, nous savons que nous devons nous attacher, à tout le moins, à recouvrer les impôts impayés. Le comité vient tout juste de terminer ses consultations prébudgétaires. Il a proposé une série de recommandations dans un rapport qui a été rendu public aujourd'hui. Il y a une proposition, madame la ministre, que vous pourriez soumettre à votre collègue, le ministre des Finances, si vous êtes d'accord, qui pourrait peut-être l'amener à envisager un changement d'orientation. Il s'agit de la recommandation qui a trait au caractère équitable de notre régime.
S'il y a un principe qui sert de fondement à notre régime, c'est celui de la perception d'équité. Le régime est volontaire. S'il n'est pas perçu comme étant équitable, les gens ne collaboreront pas dans la mesure où nous voulons qu'ils le fassent.
Concernant le recouvrement de l'impôt, on a créé, il y a 16 ans environ, une politique qui imposait des obligations différentes aux contribuables canadiens concernant l'intérêt s'appliquant aux arriérés d'impôt et aux remboursements dus par Revenu Canada. Nous avons recommandé que le taux d'intérêt dans les deux cas soit identique. Nous pensons que cette recommandation, vue sous l'angle de la perception d'équité, est, à tout le moins, valable. Manifestement, le fait d'imposer un taux d'intérêt plus élevé aux contribuables canadiens, et de leur offrir un taux d'intérêt moins élevé quand on leur doit un remboursement ne les encourage pas à payer leurs impôts promptement, et à temps. Je ne crois pas que ce changement inciterait en quelque sorte les Canadiens à ne pas payer leurs impôts.
J'aimerais savoir ce que vous en pensez. Si vous appuyez l'idée, tant mieux. Le comité, en tout cas, en serait bien heureux. Nous savons qu'il s'agit ici d'une question de politique. Nous avons également que si vous en parlez au ministre, il acceptera d'effectuer un tel changement.
Sur un autre sujet, j'aimerais savoir de votre part quel rôle joue l'agence dans la lutte contre le blanchiment d'argent et l'évasion fiscale dans les paradis fiscaux. Cela a une dimension internationale. On sait que c'est un fléau de plus en plus important. On en a une petite indication par l'augmentation, par exemple, des investissements directs du Canada à la Barbade, qui sont passés de 5 milliards $, en 1995, à près de 25 milliards $, en 2005. Cela ne peut pas être seulement de l'argent placé dans des investissements directs.
Alors, quel est le rôle de l'agence et comment l'agence organise-t-elle son travail avec d'autres entités, comme la GRC et CANAFE, le Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada? On sait que récemment, un projet de loi quant à la façon d'améliorer le travail de CANAFE a fait l'objet d'une étude, et tout le monde à l'agence semblait content. J'aimerais que vous nous en parliez un petit peu plus.
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Je ne peux pas vous donner de détails sur ce crédit précis.
La seule chose que j'aimerais mentionner, c'est que nous travaillons très fort maintenant pour fournir au comité quelques indicateurs — dans les prochains rapports que nous présenterons au Parlement — sur ce qu'il en coûte d'administrer le mouvement d'argent, parce que c'est très important. L'agence perçoit des impôts et administre des crédits, mais elle administre aussi des prestations. Il est donc extrêmement difficile d'évaluer les coûts d'un seul élément. C'est possible dans certains cas, mais impossible dans d'autres.
Ce que nous essayons de faire maintenant, c'est de déterminer combien il en coûte d'administrer 100 $. Si nous pouvons avoir toutes les données, dans les prochains rapports destinés au Parlement, nous espérons être en mesure de vous donner des chiffres très précis sur l'évolution de ces coûts.
Concernant l'établissement des coûts, on peut aborder la question sous différents angles, selon les circonstances.
Nous essayons continuellement d'établir le coût, sur une base unitaire, du traitement des comptes: les comptes T1, c'est-à-dire les comptes des particuliers; les comptes T2, ceux des entreprises; les comptes TPS et pareilles choses. Alors nous n'utilisons pas de mesure individuelle, mais nous pouvons vous donner une idée du coût global d'une source de revenu.
Toutefois, l'autre chose qui est peut-être plus pertinente à votre question, c'est que lorsqu'une nouvelle mesure est adoptée, nous faisons un exercice pour essayer de déterminer ce que serait le coût supplémentaire de cette mesure. Nous le faisons principalement pour des questions de budgétisation, pour pouvoir dire au ministère des Finances ce qu'il nous faudra pour ajuster notre budget. Ces chiffres paraîtraient alors dans les présentations faites au Conseil du Trésor, et finalement dans les budgets supplémentaires des dépenses.
Merci beaucoup.
Une des questions qui se posent — qui est liée, je crois, à un changement apporté au service par l'administration précédente et qui en est encore à l'étape de mise en oeuvre — porte sur le fait que lorsqu'un client de l'ARC entre dans un bureau, il doit décider s'il veut parler à quelqu'un ou utiliser un téléphone.
En général, les préoccupations dont on m'a fait part dans mon bureau de circonscription portent surtout sur le fait que le téléphone est placé de telle façon que le client peut voir les agents qui travaillent à l'intérieur et qui l'aidaient autrefois au comptoir, mais qui ne peuvent malheureusement plus le faire. Dans une circonscription comme la mienne en particulier, où se trouvent beaucoup de personnes âgées qui doivent utiliser les services régulièrement et qui trouvent cela très difficile, je me demande si vous pouvez nous dire comment la mise en oeuvre de cette mesure se déroule et si on envisage de revoir la chose pour essayer d'aider ces personnes.
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Merci, monsieur Dykstra.
Merci, madame la ministre. Nous apprécions vos réponses directes. Vous avez réussi à donner à l'Agence du revenu du Canada un visage beaucoup plus amical que le ministre précédent, et nous vous en remercions.
Nous allons maintenant inviter Mme Roveto à s'avancer, et nous allons poursuivre avec sa déclaration.
Je vous remercie, encore une fois, au nom du comité.
Madame Roveto, j'espère de ne pas vous presser, mais je veux m'assurer qu'il y a beaucoup de temps pour les échanges avec les membres du comité. Je vous souhaite la bienvenue, à vous et à vos collègues, et je vous invite à présenter votre déclaration préliminaire comme bon vous semble.
Je suis ici pour vous parler du rapport quinquennal concernant le modèle de gouvernance réellement unique qui a été établi en 1999 à l'Agence du revenu du Canada. C'est un modèle de gouvernance qui est passablement différent en ce sens qu'il y a un conseil de direction au lieu d'un conseil d'administration, ce qui signifie que les responsabilités sont très distinctes.
Mais comme la ministre l'a dit, cela a permis d'accroître d'une façon extrêmement fructueuse l'efficience et l'efficacité des activités de gestion de l'organisation, comme en témoigne le fait que bon nombre de collègues étrangers viennent étudier l'Agence et les raisons de son succès.
Cela étant dit, je me ferai un plaisir, monsieur le président, de répondre aux questions des membres du comité.
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Merci, monsieur le président.
Je vais poursuivre ma question au sujet de Manowan. Je ne sais pas si vous êtes au courant, madame, mais on a eu un problème particulier à cet endroit. On a eu toute la collaboration des gens de l'agence, mais cette situation me préoccupe quand même.
Je vois, dans votre présentation, que vous avez une politique de gestion de projets. Selon ce qu'on m'a expliqué hier, un projet-pilote était en marche aux fins de vérification et d'enquête concernant la Prestations fiscale pour enfants. Au mois de septembre, on avait examiné 3 500 dossiers et on avait déjà fait un certain ménage sans interpeller les prestataires. Finalement, un tiers des personnes ont reçu une lettre pour vérification et enquête, c'est-à-dire environ 1 100. Dans la communauté de Manowan, qui compte 2 000 personnes, à peu près 250 familles, 100 familles ont reçu la lettre en question et de ce nombre, 30 n'ont pas été capables d'y répondre adéquatement et ont vu leurs prestations suspendues. Mais on est en train de corriger la situation.
Par contre, comment se fait-il qu'un échantillonnage fait au hasard — car c'est une vérification aléatoire — donne un résultat où une centaine de familles dans une communauté qui en compte à peu près 250 sont interpellées pour vérification et enquête?
Alors, quand une telle situation se produit, que se passe-t-il au niveau de l'agence? Est-ce que l'échantillonnage va rester le même ad vitam aeternam, ou si on va s'assurer d'avoir des procédures qui pourraient permettre d'éviter une telle situation? Il y a apparence de discrimination. Je ne veux aucunement faire de procès d'intention, mais on sait que parfois, dans une communauté autochtone où les relations entre Blancs et Autochtones seraient tendues — ce n'est pas le cas des Attikameks à Manowan —, cela aurait pu être un élément de friction supplémentaire.
Alors, quelle sera la suite? Manifestement, l'échantillonnage n'a pas donné les résultats escomptés par l'agence en termes de vérification aléatoire des dossiers.
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Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins d'être venus comparaître aujourd'hui.
L'examen de l'ARC a été intéressant jusqu'à maintenant. Je veux vous soumettre deux ou trois scénarios. De toute évidence, il arrive souvent que des électeurs viennent nous voir parce qu'ils ont des problèmes portant précisément sur la fiscalité, un avis d'impôts exigibles et des services qui, d'après eux, ne leur sont pas dispensés par l'ARC.
J'ai un employeur en ce moment dans ma circonscription, un employeur assez important. Le client le paie de façon très irrégulière. On lui verse des sommes importantes, mais peu fréquemment. À l'heure actuelle, l'ARC exige que le paiement de sa TPS et de ses impôts se fasse à une date précise, alors qu'il n'a pas encore reçu son argent. Cela lui vaut des amendes considérables, des pénalités et du harcèlement de la part de l'ARC.
Il est allé plusieurs fois à l'Agence pour expliquer le fonctionnement de son entreprise et manifester sa bonne volonté. On lui sert la même réponse, c'est-à-dire qu'on lui demande de s'adapter au mode de fonctionnement de l'Agence. S'il ne se conforme pas, il se voit imposer une autre pénalité et il doit encore plus d'argent. On lui demande de payer un montant d'impôts et de taxes démesuré parce que son entreprise n'est pas bien adaptée au modèle rigide de l'ARC.
Que me recommandez-vous de dire à cet employeur, qui a un effectif de plus de 200 personnes dans ma circonscription?
J'ai aussi une question sur le processus d'appel. Je crois que le point soulevé par M. Paquette concernant un ombudsman est un bon point. Je suis heureux d'entendre qu'un processus d'appel un peu plus convivial — à défaut d'un meilleur terme — va être mis en place, un système convivial pour les contribuables car beaucoup de gens disent qu'ils ne savent pas à qui s'adresser.
Évidemment, au téléphone, les gens demandent à parler au responsable. Je suis sûr que c'est tout le monde répond automatiquement, et tout le monde ne peut pas parler à un responsable. Il n'y aurait alors que des responsables pour que le système fonctionne. Mais, il y a une frustration et beaucoup d'incompréhension sur la façon dont sont faites les évaluations.
Je ne saurais, pensant à tous ceux qui n'ont pas les moyens d'avoir un avocat pour faire appel, trop insister sur les améliorations qu'il faut apporter au système.
Entre-temps, que faire pour aider nos citoyens dans ce processus? À quel processus peuvent recourir ceux qui estiment que leur évaluation est injuste?
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous d'être ici. Je suis désolée d'avoir manqué votre exposé et manqué la déclaration du ministre. Je tiens à m'excuser à l'avance dans le cas où mes questions ont été déjà posées.
Une question que j'ai posée auparavant et que je veux encore poser porte sur la suppression du service aux guichets dans beaucoup de collectivités du pays. J'ai posé des questions dans le passé sur le fait que les aînés et les personnes à faible revenu comptaient sur ces centres pour obtenir de l'aide, des réponses à leurs questions et pour payer leurs impôts directement.
Quand je suis arrivée, Mike Wallace m'a dit que le ministre a annoncé qu'il y aura un changement et que l'estampillage sera de nouveau utilisé, mais cela ne répond qu'à une partie de mes préoccupations. Il s'agit vraiment de la possibilité d'accéder à des services directement, d'obtenir de l'aide quand on en a besoin, surtout pour les personnes qui n'ont peut-être pas d'ordinateur, qui n'ont pas les moyens d'obtenir les renseignements dont ils ont besoin. Une mère monoparentale ne peut pas attendre pour prendre rendez-vous. Elle a beaucoup de choses à faire et peut ensuite oublier. Un aîné peut tout simplement venir dans un bureau. C'est quelque chose qui est important à ce stade et je pense qu'il est très difficile pour certains personnes de s'adapter à ce nouveau système.
Je me demande donc si vous reconsidérez toutes ces questions. Qu'est-ce qui est exactement offert, et quand, aux personnes qui ont besoin d'aide pour des questions relatives aux impôts et pour le paiement de leurs impôts?
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Merci pour les réponses.
Au sujet d'autres endroits pour les transactions bancaires ou le paiement des impôts, il n'y a plus de succursales bancaires dans beaucoup de collectivités. Dans beaucoup de régions du pays, il n'y a pas de succursales de banques à chaque coin de rue.
Vous ne voulez probablement pas entendre la diatribe que j'ai livrée à la Chambre aujourd'hui dans le cadre du projet de loi C-37. Je répète qu'en dix ans Winnipeg-Nord a pratiquement perdu toutes ses succursales. Il reste les prêteurs sur salaire et je ne pense pas que vous recommanderiez d'utiliser leurs services. Dans beaucoup, beaucoup de collectivités, ce n'est pas si facile et Service Canada n'a simplement pas l'expertise pour faire face à cette situation.
Le service n'est pas conçu pour les collectivités qui ne sont pas des banlieues riches ou les gens peuvent se rendre à la banque, ils ont des voitures et des ordinateurs. Nous parlons de collectivités moyennes comprenant des familles monoparentales et des aînés qui n'ont pas beaucoup de ressources mais qui ont besoin d'un contact personnel, qui ont besoin de se rendre quelque part quand il y a un problème... un jour où personne ne peut garder leur enfant ou quand ils le font entre deux rendez-vous.
Il y a donc un problème que nous n'avons pas réglé. Je suis très préoccupée par ce qui peut arriver à une collectivité lorsque que l'on supprime toute forme de services.
En plus de cela, des habitants de ma circonscription me téléphonent encore. Ils obtiennent un numéro de téléphone. Ils veulent poser une question simple. Ils ont un numéro. Ils appuient sur une touche, puis sur un autre, mais cela ne mène à rien. Alors, ils me téléphonent pour me dire qu'ils ne peuvent rejoindre personne.
J'ai dit à Michel la fois précédente que ce qui s'est passé à Immigration est en train de se passer à Revenu Canada, c'est-à-dire les transferts du gouvernement. Les gens ne savent pas où aller, donc où vont-ils? Ils contactent leur député. Nous devons donc fournir des services directs car personne n'est disponible au gouvernement. Dans le cas de Immigration, en l'espace de six ans, nous sommes passés de 40 p. cent de cas à 90 p. cent de cas et tout est relié au transfert, à l'impartition et la cession du gouvernement...
Je me demande si un plan existe pour régler ce problème.
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Tout d'abord, j'aimerais dire, monsieur le président, qu'il y a une différence entre la régie et la gestion. Le conseil de gestion fait tout pour s'assurer que l'organisation a des politiques, des procédures et des stratégies appropriées à l'accomplissement d'un travail efficace, de façon responsable et transparente.
Cela dit, je crois que le ministre a dit que cela allait se faire progressivement. Étant donné cet horizon prévisionnel, il est possible de trouver des emplois pour les personnes qui pourraient être transférées. Le conseil étudie aussi la possibilité de transférer des services à l'extérieur d'Ottawa, pour se rapprocher des contribuables et des clients, tant que c'est réalisable du point de vue économique, parce qu'il y a toujours un équilibre entre le coût au contribuable et les services qui lui sont offerts.
Nos rapports annuels indiquent aussi que comme les autres ministères, l'Agence du Revenu du Canada sera confrontée à beaucoup de mises à la retraite au cours des prochaines années. Environ 17,5 p. 100 des employés auront droit à la retraite en 2007. Cela ne veut pas dire qu'ils la prendront en 2007, mais ils y auront droit. Je suis sûr qu'il y en a aussi dans l'Île du Prince-Édouard.
Étant donné l'horizon prévisionnel, je suis sûre que la gestion fera tout ce qui est possible pour préserver les emplois à Summerside.
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Je tiens seulement rappeler au comité que le ministre a dit que l'Agence ferait de son mieux. Il est important que le comité réalise que l'ARC est une organisation qui compte 44 000 employés dans 55 endroits à travers le pays. Des emplois sont supprimés et des emplois sont créés tous les jours.
Nous venons de créer un secrétariat pour l'Accord sur le bois d'oeuvre résineux qui a été conclu. C'est à Surrey, dans la région de Vancouver. Demain, si le gouvernement ou tout autre gouvernement provincial que nous servons crée un nouveau programme, nous pourrions mettre en oeuvre ce programme à l'endroit le plus efficace et le plus efficient.
Il y a un groupe d'employés très dévoués à Summerside, comme dans n'importe quel autre centre fiscal. Évidemment, si l'Agence est en mesure d'accroître ses affaires à Summerside et d'offrir des emplois aux employés sur un certain nombre d'années, elle le fera certainement avec plaisir car c'est un bureau très productif. Mais, pour l'instant, nous ne pouvons pas le garantir absolument.
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Monsieur le président, je crois que l'une des plus importantes activités et du conseil depuis sa création porte sur tout le domaine de la gestion des ressources humaines. Les pratiques relatives aux ressources humaines au sein de l'Agence ont été très modernisées. L'Agence a mis en place un processus de recrutement, de sélection et de promotion basé sur une série de compétences communes. Le conseil a aussi élaboré un processus ouvert de règlement des différents. Nous avons établi un nouveau système de classification des postes qui a aussi rationalisé les domaines et il y a beaucoup de coordination des activités avec les syndicats pour accroître l'efficacité.
Le degré de satisfaction du personnel a augmenté et le nombre de syndicats s'est réduit considérablement. Lors de sa création, je crois qu'il y avait quelque chose comme 23 syndicats qui négociaient avec l'Agence. Je crois qu'il y en a deux aujourd'hui. Il y en a peut-être un troisième petit, mais nous négocions avec deux principaux syndicats.
Au niveau de la direction, il y a eu d'importants changements dans le rôle du conseil de gestion en ce qui concerne la régie des directeurs de l'organisation. Par exemple, le conseil de gestion fixe annuellement des objectifs au premier dirigeant ou au commissaire. À la fin de l'année, nous mesurons aussi le rendement par rapport aux objectifs qui ont été fixés pour le commissaire. Les examens de rendement du premier dirigeant, du chef des opérations, du chef des opérations financières et du directeur de la vérification interne sont examinés par le comité approprié, que ce soit le comité de vérification ou le comité des ressources humaines du conseil.
Je pense que ce sont là des développements très positifs dans la gestion des ressources humaines. Comme je l'ai dit, le conseil de gestion a un comité des ressources humaines qui travaille très efficacement avec la direction dans ce domaine.
Le conseil de gestion a fait autre chose au cours des douze derniers mois. Nous avons demandé de participer très tôt aux développements au lieu d'attendre que la direction nous soumette les solutions finales pour approbation. Ainsi, le conseil peut avoir une discussion et une orientation plus larges et étudier d'autres solutions de rechange pour l'élaboration des plans.
Il y a eu donc beaucoup de développements positifs dans le cadre du modèle de l'Agence, surtout dans les ressources humaines.
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Merci, monsieur le président.
Merci d'être venus. Je vous prie de m'excuser d'avoir manqué la déclaration, mais je l'ai lue pendant que les autres posaient des questions.
Mes questions portent vraiment sur le rendement et les relations entre vous et les personnes qui font le travail et la ministre.
Commençons par les recouvrements. La ministre a dit que nous sommes à environ 5 p. 100 des comptes débiteurs, etc. Est-ce que le conseil examine ce genre de questions pour fixer des objectifs annuels à l'ARC, sur le montant qui doit être perçu au quantum et la façon dont il peut être perçu?
Donc, premièrement, y a-t-il des objectifs et, deuxièmement, utilisent-on des organismes extérieurs pour les recouvrements ou est-ce et à l'interne et a-t-on déjà envisagé d'utiliser des organismes extérieurs pour les recouvrements?
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Je crois que vous étiez sorti, mais la question du recouvrement, une question très complexe, se pose toujours au conseil de gestion. Par exemple, nous sommes limités par nos anciens systèmes et la technologie car ils ne facilitent pas le recouvrement.
À la réunion d'aujourd'hui du conseil de gestion, 62,8 millions de dollars ont été approuvés pour un projet de trois ans visant à améliorer le recouvrement des T1. Nous étudions aussi des façons d'améliorer le recouvrement des T2. Ce sera un projet ultérieur, que nous continuerons à surveiller, et la façon dont la direction améliore ses recouvrements. Il est un peu trop tôt pour nous, à ce stade, mis à part la gestion des produits à fournir et le budget, de connaître le recouvrement.
Il y a eu des projets distincts. En 2005, je crois que nous avions un projet qui visait particulièrement à ajouter des fonds pour les recouvrements. Nous avons fait quelques progrès à ce niveau, c'est une question qui n'est pas encore réglée.
Ce que j'ai appris au sujet des recouvrements, c'est qu'ils diffèrent selon qu'il s'agit de la TPS, T1. C'est différent et il faut les répartir en éléments pour pouvoir vraiment les aborder. Nous n'arrêtons pas de progresser dans ce domaine.