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Mesdames et Messieurs, j'invite les témoins à prendre place et à éviter tout contact avec les membres du comité.
Des voix: Oh!
Le président: Mettez-vous à l'aise, membres du comité. Bonjour. Nous revoici à pied d'oeuvre et tout va bien se passer.
Nous allons écouter les témoins avec beaucoup d'attention.
Comme vous le savez, vous êtes devant le Comité permanent des finances qui est chargé de recueillir des témoignages afin de préparer un rapport pour le ministre des Finances en vue du prochain budget.
Nous vous avons demandé de limiter vos exposés à cinq minutes et je vais appliquer cette règle. Je vous préviendrai quand il vous restera environ une minute. Évidemment, cette règle est destinée à nous laisser suffisamment de temps pour vous poser des questions et procéder à un échange de vues.
Nous débutons ce matin avec un représentant de la Canadian Booksellers Association, Steve Budnarchuck.
Bienvenue, Steve. Vous avez cinq minutes.
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M. Pallister, membres du Comité des finances, bonjour.
Je m'appelle Steve Budnarchuck et je suis président de la Canadian Booksellers Association. Je suis membre de l'association depuis fort longtemps car je suis propriétaire et exploitant d'une librairie à Edmonton, Audrey's Books.
La Canadian Booksellers Association est une association professionnelle nationale représentant près de 1 000 librairies d'un bout à l'autre du pays. Les membres actifs de l'association comprennent des librairies généralistes, des librairies universitaires, des chaînes de librairies, des librairies spécialisées ainsi que des librairies de livres usagés ou anciens.
Comme le comité décide de la répartition du prochain budget fédéral, nous vous demandons de songer sérieusement au rôle important que jouent les libraires canadiens dans leurs collectivités locales et pour la prospérité économique du pays.
Avant de commencer, je veux inviter chacun et chacune d'entre vous à réfléchir à son rôle de parent, d'enseignant, d'auteur, voire de propriétaire d'une entreprise, en vous demandant quelle a été le rôle de la lecture et de la culture dans votre épanouissement personnel et dans le développement de votre communauté.
Les livres existent pour nous informer, nous éduquer, nous distraire et, ce qui est encore plus important, faire connaître le Canada au reste du monde. Selon nous, les librairies canadiennes jouent un rôle crucial dans l'épanouissement de notre pays et constituent un outil direct pour rendre le Canada plus compétitif au sein de l'économie mondiale.
Cela dit, il est important que vous sachiez que notre secteur fait actuellement face à de nombreux défis dont certains menacent en ce moment même la survie de certaines librairies. Si le Canada doit jouer un rôle important dans cette économie, il doit avant tout être capable d'appuyer les nombreuses petites entreprises situées sur son territoire.
La CBA sollicite l'aide du gouvernement fédéral sur deux questions importantes. La première est l'abolition de la TPS sur les livres; la deuxième, le maintien du financement du Programme d'aide au développement de l'industrie de l'édition.
Si nous voulons que les Canadiens possèdent les compétences et connaissances nécessaires à leur épanouissement et au succès de leurs employeurs et de leurs communautés, il faut supprimer les livres de la liste des articles frappés de TPS.
Comme un degré élevé d'alphabétisation fait partie intégrante d'une société prospère, la CBA estime que l'abolition de la TPS sur les livres rendra ceux-ci plus accessibles à un plus grand nombre de Canadiens, ce qui rehaussera le taux d'alphabétisation de notre population et la rendra mieux informée, plus novatrice et plus productive. L'abolition de la TPS sur les livres sera particulièrement bénéfique aux étudiants qui ont déjà du mal à payer leurs études. Selon une enquête réalisée en 2003 par Statistique Canada, 40 p. 100 des adultes canadiens ne possèdent pas les compétences en alphabétisation qu'exige la vie quotidienne aujourd'hui. Dans un pays comme le nôtre, c'est certainement totalement inacceptable.
En outre, comme la lecture est cruciale pour notre économie et notre culture, nous pensons que le livre ne doit pas être considéré comme un objet de consommation. Selon la CBA, abolir la TPS sur les livres attirera l'attention sur les librairies de nos collectivités et constituera pour elles une aide précieuse.
Je vous rappelle qu'il n'y avait aucune taxe sur les livres au Canada avant la création de la TPS.
Une coalition impressionnante de 16 associations nationales et régionales s'intéressant à la lecture et à l'éducation a exprimé son accord avec l'abolition de la TPS sur les livres, et j'ai la liste avec moi si vous voulez la voir.
Nous nous réjouissons de la récente réduction de 1 pour cent de la TPS mais nous estimons qu'il faut faire encore plus.
Deuxièmement, pour assurer que les librairies resteront compétitives, la CBA recommande au gouvernement fédéral d'entériner leur importance en continuant de financer le Programme d'aide au développement de l'industrie de l'édition.
Ce programme et ses composantes, comme le Projet de la chaîne d'approvisionnement et l'Aide aux éditeurs, sont essentiels pour permettre à tous les membres de la chaîne culturelle d'atteindre leur plein potentiel. Devenir plus efficient en adoptant la technologie, faire du marketing et de la promotion, organiser du développement professionnel et appuyer la collecte de données et la recherche sont des aspects importants du monde de la librairie et de l'édition.
Plus important encore, il est crucial que vous soyez sensibles à la valeur culturelle de ce programme car on trouve en aval des éditeurs des libraires indépendants qui doivent être viables si l'on veut que les oeuvres des auteurs canadiens soient présentes dans les rayons de bibliothèque de la nation.
Les libraires sont des canaux de transmission de la culture canadienne. Ils offrent à la nation des bienfaits qu'on ne peut tout simplement pas exprimer en dollars, comme faire des recommandations à leur clientèle, organiser des séances de lecture et forger des partenariats avec d'autres organisations communautaires.
Selon Patrimoine canadien, 70 p. 100 des Canadiens souhaitent lire des ouvrages d'auteurs canadiens. Or, ce sont les librairies canadiennes qui peuvent satisfaire ce public car, selon le Literary Press Group of Canada, les libraires indépendants commandent une plus grande proportion et une plus grande diversité de titres littéraires canadiens.
La présence d'un grand nombre de librairies différentes dans une collectivité est un signe d'innovation et de créativité. C'est aussi le signe qu'elle est capable d'attirer les meilleurs et les plus brillants membres de la société, contribuant ainsi à sa prospérité et à son épanouissement culturel. On a souvent constaté que les personnes venant s'établir dans une nouvelle collectivité cherchent d'abord les points d'ancrage culturels, comme les librairies de quartier.
Nous sommes fermement convaincus qu'abolir la TPS sur tous les livres et continuer de financer le Programme d'aide au développement de l'industrie de l'édition assurera la compétitivité continue des citoyens et des entreprises du Canada dans une économie en évolution constante.
Merci de votre attention.
Veuillez excuser notre léger retard, WestJet a eu quelques problèmes.
Je vous remercie de votre invitation qui nous permet de vous accueillir en Alberta. Évidemment, certains de vos députés représentent cette région, ce qui est fort bien mais, au nom du réseau de collèges et d'instituts techniques, nous vous souhaitons quand même la bienvenue à tous.
Comme Sam me vient de le dire, notre système représente tous les collèges publics et instituts techniques de l'Alberta, qui sont au nombre de 17. Nous accueillons plus de 140 000 étudiants suivant des cours avec crédits et 250 000 autres suivant des cours sans crédits. Cela représente plus de 54 p. 100 des étudiants inscrits dans nos établissements, et je précise bien qu'il s'agit d'étudiants, ce qui signifie que nous en accueillons plus que les universités, facteur qui peut intéresser votre groupe.
Notre réseau dispense un large éventail de cours essentiellement axés sur la préparation à l'emploi. Sam vous parlera dans quelques instants des pénuries de compétences. Nous avons un large éventail de programmes et le réseau le plus exhaustif au Canada, tout au moins à l'échelle provinciale. Nous formons des apprentis, comme Sam vous le dira. Nous avons des programmes d'études en cours de carrière, généralement d'un an ou deux, qui débouchaent directement sur l'emploi. Nous avons un programme de transfert universitaire qui permet par exemple à un étudiant de commencer des études au collège Keyano de Fort McMurray et de les continuer ensuite dans une université. Nos collèges universitaires et nos instituts offrent également des diplômes d'études appliquées et des cours de perfectionnement. Ils peuvent enfin offrir des diplômes de baccalauréat, grâce à de récentes modifications législatives.
Comme je l'ai dit, nous sommes axés sur les pénuries de compétences et c'est pourquoi nous tenions à vous parler aujourd'hui. Nous savons bien que ce n'est pas un problème particulier à l'Alberta mais d'ampleur nationale.
Sam.
Aujourd'hui, le pétrole vaut 58 $ le baril mais qui aurait pu prévoir ça il y a 12 ans? Ne soyez donc pas surpris du prix de l'essence. Bon nombre des projets entrepris ici même, à Fort McMurray -- et j'espère que vous aurez l'occasion d'en visiter quelques-uns --sont des projets à échéance de 15 ou 20 ans et la pénurie de compétences professionnelles est la priorité numéro un de la province et du Canada.
L'une des choses que nous attendons du gouvernement fédéral, c'est qu'il contribue à l'éducation et à la formation professionnelle des Canadiens. Cela doit devenir une priorité de financement de tous les paliers de gouvernement, y compris du palier fédéral. L'investissement dans les collèges et instituts techniques est très vite rentable car il produit des diplômés qualifiés qui peuvent entrer dans la population active aussi vite que deux ans après leur entrée au collège. Pour ce qui est de l'apprentissage, on doit déjà avoir un emploi pour pouvoir en profiter.
Nos établissements dispensent une éducation et une formation professionnelle aux travailleurs efficients de l'Alberta, avec un taux d'emploi de 94,4 p. 100 parmi les diplômés. L'AACTI oeuvre avec les entreprises pour formuler des stratégies adaptées à la pénurie de compétences ainsi qu'aux besoins de la recherche appliquée et de l'innovation.
En ce qui concerne l'innovation et la capacité, nous avons été sous-représentés du point de vue des crédits fédéraux de recherche. Je demande au gouvernement fédéral d'investir dans les collèges et instituts techniques pour appuyer la recherche appliquée.
Pour ce qui est des opportunités, elles sont énormes et je pourrais utiliser le mot « mer » pour parler de la recherche appliquée et de la commercialisation. Ici encore, je pense que les collèges et instituts techniques sont fort bien placés.
Il est clair que le rendement des investissements dans les collèges et les instituts techniques est très élevé. Selon nos études, il atteint 16,4 p. 100. En fait, pour chaque diplômé et ses gains futurs, chaque dollar investi produit un rendement de 3,76 $. Selon nos estimations, rien que pour notre province, cela fera économiser 56,3 millions de dollars sur le plan des dépenses de santé, de la justice pénale, etc.
Nous vous implorons donc de continuer le bon travail que vous avez déjà fait pour l'apprentissage mais aussi avec le fonds d'infrastructures que vous avez établi.
En résumé, nous vous recommandons de faire cet investissement stratégique dans les collèges et les instituts techniques pour parler des pénuries de compétences, pour parler de la recherche appliquée et, certainement, pour investir dans l'avenir du Canada.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Nous sommes très heureux de vous accueillir dans notre région et d'avoir l'occasion de nous adresser à votre comité.
Je m'appelle Melissa Blake et je suis maire de la municipalité régionale de Wood Buffalo, la plus vaste municipalité du Canada. Notre territoire s'étend d'un point situé à une heure de route au Sud d'ici et va jusqu'à Fort Chipewyan, la plus vieille communauté de l'Alberta. C'est donc un territoire très vaste et je voudrais vous parler un peu de son histoire. Au début, il était peuplé de nations autochtones qui utilisaient déjà les sables bitumineux pour réparer leurs canots.
Grâce au progrès technologique, nous avons connu des périodes d'activité économique croissante essentiellement caractérisées par des hauts et des bas, des périodes d'expansion et de récession. Aujourd'hui, nous constatons que le territoire de cette vaste municipalité englobe la sécurité énergétique du Canada et de l'Amérique du Nord. Cela constitue une transformation incroyable.
Voici quelques mots sur les ressources dont nous disposons dans cette région. Nous avons des réserves de pétrole de 177 milliards de barils, ce qui est un record mondial nous plaçant juste derrière l'Arabie saoudite. Toutefois, nos réserves connues pouvant être exploitées avec la technologie d'aujourd'hui atteignent près de 311 milliards de barils mais, si nous envisageons les technologies nouvelles et émergentes, le chiffre explose pour atteindre 1,7 billion de barils. Vous pouvez donc réaliser l'importance de cette région pour le Canada.
L'an dernier, nous avons préparé ce que nous appelons un argumentaire fondé sur les projections de l'industrie et sur les préoccupations des diverses parties prenantes. Ce processus avait débuté en 2002 quand nous avions commencé à dresser des scénarios de croissance démographique et d'investissement. Ce que nous avons constaté pendant cette période, c'est que 37 milliards de dollars ont été investis dans les sables bitumineux. En outre, même à 30 $ le baril, scénario très prudent, nous pouvons prévoir 56,6 milliards de dollars d'investissements supplémentaires. Comme vous le savez, à plus de 58 $ le baril -- prix moyen depuis un certain temps -- il est tout à fait probable que nous aurons 100 milliards de dollars d'investissements sur une période de 15 ans.
Quelles sont les retombées de tels investissements? Selon nos estimations, ces sommes produiront 240 000 emplois dans tout le Canada d'ici à 2008, dont 144 000 ou 60 p. 100 en Alberta. Il y aura donc 100 000 nouveaux emplois qui seront créés dans le reste du Canada par l'exploitation des sables bitumineux, et nous nous attendons à ce que cela continue à l'avenir.
Ce genre de croissance est une source de défis pour notre communauté sur le plan de la croissance démographique. En effet, l'évolution est tellement rapide que nous avons maintenant atteint nos limites financières. En vertu de la loi sur les municipalités de l'Alberta, notre dette ne peut dépasser une fois et demie nos recettes municipales. Nous avons réussi à augmenter cette proportion jusqu'à deux fois, avec l'autorisation de la province, et je peux vous dire que notre dette est aujourd'hui trois fois plus élevée que celle de Calgary ou d'Edmonton.
Avant d'exposer les principaux éléments de notre plan d'action et de vous dire comment vous pourriez nous aider, je veux préciser que, parmi les choses que nous avons faites, nous avons entrepris une étude des effets cumulés de l'expansion des sables bitumineux, avec la collaboration du Alberta Energy and Utilities Board. En outre, nous envisageons de négocier des ententes industrielles avec tous les partisans de l'expansion des sables bitumineux. Nous avons demandé à la province de mettre des terres de la Couronne à la disposition de notre municipalité, gratuitement ou à un prix modique; des subventions ponctuelles d'infrastructure pour faire face à notre situation particulière; des fonds d'infrastructure spéciaux; la modification des formules de financement existantes; et une stratégie fiscale novatrice que nous avons mise en oeuvre pour assurer un meilleur équilibre entre les impôts fonciers et les autres types d'impôts. Nous avons aussi demandé à la province de modifier ses différentes catégories d'impôts en modifiant sa loi sur les municipalités. Nous souhaitons maintenant que notre comité d'examen du développement des ressources entreprenne une étude socio-économique exhaustive de l'incidence de tous les projets d'exploitation de sables bitumineux et nous nous préparons à construire des logements abordables dans la région par le truchement d'un organisme que nous avons créé, la Wood Buffalo Housing and Development Corporation.
La raison pour laquelle je mentionne ces mesures que nous avons prises est que notre communauté n'a maintenant plus assez de ressources pour continuer. J'ai donc plusieurs recommandations à vous adresser, comme je les adresse à quiconque serait en mesure de nous venir en aide.
La première chose concerne une entente régionale tripartite de développement fondée sur des crédits des trois paliers de gouvernement -- la municipalité et les gouvernement fédéral et provincial.
Nous souhaitons également une subvention spéciale immédiate de nos deux gouvernements, fédéral et provincial, pour nous aider à mettre nos infrastructures et nos services aux mêmes normes que les autres municipalités de l'Alberta.
Nous demandons également au gouvernement fédéral de coopérer avec nous pour créer et maintenir un système d'analyse et de surveillance de l'incidence socio-économique cumulée des projets d'exploitation des sables bitumineux, notamment en vérifiant les prédictions et en appuyant nos communications publiques régulières.
Finalement, nous demandons au gouvernement fédéral de nous accorder un soutien continu dans le cadre d'un programme bilatéral de relations intergouvernementales fondé sur nos intérêts communs, sur les résultats attendus et sur les possibilités découlant des projets d'exploitation des sables bitumineux.
Je sais qu'il y a là beaucoup de matière à digérer et je suis à votre disposition pour répondre à vos questions. Essentiellement, nous pensons qu'il s'agit ici d'un investissement très stratégique pour le Canada.
Merci.
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Bonjour, monsieur le président. Merci.
Le Fitness Industry Council of Canada est une organisation à but non lucratif représentant 2 000 établissement de conditionnement physique accueillant 2 millions de membres. Notre principal objectif est de représenter et de promouvoir le secteur du conditionnement physique pour contribuer à la santé de la population canadienne. Je crois que vous partagez cet objectif. Je sais que certains d'entre vous avez joué au rugby et que nous avons parmi nous un membre du temple de la renommée du basket-ball.
La raison pour laquelle nous sommes ici aujourd'hui est que nous souhaitons vous proposer un changement important qui encouragera les Canadiens à être plus actifs. En effet, nous demandons au comité d'accorder une déduction fiscale ou un crédit d'impôt aux Canadiens qui pratiquent de l'activité physique et, de ce fait, réduisent le fardeau du système de santé. Nous pensons que cette mesure répondrait à la première question que vous avez posée concernant les mesures fiscales ou les dépenses que le gouvernement devrait envisager dans le prochain budget pour que les citoyens soient en bonne santé, et les bonnes compétences, etc., pour leur propre bénéfice et celui de leur employeur.
Nous félicitons le gouvernement du Canada d'avoir créé le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants. Nous estimons en effet que, plus les Canadiens commenceront tôt à participer à des activités de conditionnement physique, plus ils auront de chances d'y participer durant toute leur vie. Monsieur le président, votre comité adressera des recommandations au nouveau gouvernement du Canada sur l'amélioration de notre compétitivité au sein de l'économie mondiale.
Un élément de plus en plus important de notre succès sera la productivité et la santé de notre population active. Si le Canada veut être un chef de file mondial, rehausser la productivité de ses travailleurs sera un élément crucial du succès. Nous espérons que toutes les décisions futures du gouvernement seront bénéfiques à tous les Canadiens, quel que soit leur âge, qui participent à des activités de conditionnement physique comme les femmes qui jouent au soccer, les hommes qui jouent au hockey ou au basket-ball, ou les gens qui utilisent les centres de conditionnement physique financés par les municipalités. Une telle mesure produira une société plus active et réduira les coûts de la lutte contre l'obésité et d'autres maladies tout en accroissant la productivité au travail.
Nous avons entrepris cette campagne au nom de tous les Canadiens qui sont actifs sur le plan physique. Comme nous représentons 2 millions de personnes qui s'entraînent dans les centres exploités par nos membres, nous possédons la capacité organisationnelle et avons le désir de faire progresser cette campagne au nom de tous les Canadiens.
Durant le mois de septembre, plus d'un million de cartes postales préimprimées ont été déposées dans nos 2 000 centres de conditionnement physique et seront envoyées directement au ministre des Finances. En outre, des cartes postales seront envoyées par Internet au , au ministre des Finances, , et aux députés fédéraux.
Pourquoi le gouvernement devrait-il accorder une déduction d'impôt au titre des droits d'inscription à un centre de conditionnement physique? Je donne plusieurs raisons dans mon mémoire mais je n'en mentionnerai que trois aujourd'hui. Premièrement, cela encouragera les Canadiens à être plus actifs, à être en meilleure santé et à être plus productifs au travail. Deuxièmement, un tiers des adultes du Canada courent un risque d'invalidité physique, de maladie ou de décès prématuré à cause de l'obésité, et cette mesure contribuera à réduire ce risque. Troisièmement, le coût total de l'obésité en 1997 représentait 2,4 p. 100 de nos dépenses totales de santé. Ce programme contribuera à réduire ces chiffres.
Nous savons que l'obésité deviendra la principale cause de décès au cours des 20 prochaines années. Or, il est prouvé qu'un entraînement régulier comprenant des exercices de musculation et des exercices cardio-vasculaires, conjugué à une bonne alimentation, peut prévenir ou considérablement réduire les risques de maladie. Selon l'Organisation mondiale de la santé, l'exercice physique régulier réduit le risque de décès par crise cardiaque ou accident cérébrovasculaire, facteurs qui sont à l'origine d'un tiers de tous les décès. Cela peut réduire aussi de 50 p. 100 le risque de cardiopathie ou de cancer du côlon, et de 50 p. 100 le risque de diabète de type II. L'exercice physique régulier peut contribuer à prévenir l'hypertension, l'ostéoporose et les douleurs lombaires, à réduire le stress et l'anxiété, à réduire les comportements à risque comme le tabagisme, l'alcoolisme et la toxicomanie, à contrôler le poids et réduire de 50 p. 100 le risque d'obésité, à assurer la santé du squelette, des muscles et des articulations, et à gérer des douleurs telles que les douleurs lombaires et les douleurs aux genoux.
Si nous en croyons les déclarations mêmes des membres du gouvernement, celui-ci partage ces objectifs et nous tenons à lui dire que nos membres les partagent aussi. Le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants était un premier pas dans la bonne voie mais nous croyons que le gouvernement peut faire plus en l'accordant à tous les Canadiens, quel que soit leur âge.
Le gouvernement devrait encourager ce comportement au moyen d'un crédit d'impôt offert à tous les Canadiens, jeunes et moins jeunes, qui font un effort pour prendre soin de leur santé et, ce faisant, réduisent les coûts des soins de santé et rehaussent la productivité au travail.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, j'aimerais souhaiter à tous la bienvenue à Fort McMurray.
[Traduction]
Avant de commencer, je veux vous donner un aperçu de notre région qui ne se limite pas à Fort McMurray. Nous avons aussi la partie à l'ouest où il n'y a aucun liaison naturelle ni aucune route. Il n'y a pas de liaisons aériennes et tous nos déplacements doivent être organisés en passant par Edmonton. C'est une région assez complexe, à bien des égards.
Ce matin, je suis très heureux de vous présenter un exposé de nos défis et j'espère apprendre ce que votre comité permanent peut faire pour nous, ici même, à Fort McMurray. Les remarques que je vais faire sont cruciales du point de vue de la durabilité de notre système de santé dans la Northern Lights Health Region.
Les effets cumulés de l'exploitation des sables bitumineux, d'une croissance démographique rapide et de l'absence d'investissements dans nos capacités en ressources humaines -- et si vous croyez qu'il faut longtemps pour former un technicien, songez au temps qu'il faut pour former des professionnels de la santé comme les médecins -- font que le manque d'infrastructures et de crédits et le coût élevé des logements nous empêchent de dispenser des services de santé efficaces dans notre région.
Avec une population de 80 000 personnes, selon le recensement actuel -- ce qui ne comprend pas la population des camps ou la population fantôme qui existe dans notre région, cette population invisible qui, selon certains, n'habite pas ici -- vous pouvez voir que notre système de santé est en difficulté. Environ 53 milliards de dollars de projets ont été identifiés dans notre communauté pour les quatre prochaines années, ce qui serait l'équivalent de 662 milliards à Edmonton ou Calgary si on faisait un calcul par habitant. Nous avons donc de bonnes raisons d'être inquiets. Si l'on rapportait ces chiffres à la population d'Ottawa, ce serait probablement équivalent à 800 milliards de dollars. Voilà comment nous voyons le monde dans le système de santé. Nous craignons de ne plus pouvoir dispenser les services nécessaires.
Il va sans dire que ces défis sont les plus énormes que nous ayons jamais eu à relever. Sommes-nous en crise? Absolument.
Ressources humaines. Nous n'avons pas assez de gens, de médecins, d'infirmières, de professionnels de la santé. Notre infrastructure n'est pas suffisante. Nous avons aujourd'hui 102 lits pour soins de courte durée pour dispenser tous les services qu'on nous demande de fournir. Si cette situation existait n'importe où ailleurs au Canada, on interviendrait immédiatement. Nous, on nous laisse nous débrouiller tout seuls pour relever ces énormes défis issus d'une pression démographique inexorable.
Financement. Nous avons actuellement un gros déficit, alors que la loi nous interdit d'en avoir, ce qui est une autre source de pression considérable. Les coûts du logement sont un obstacle extraordinaire qui nous empêche de recruter et de conserver notre personnel. Nous n'avons tout simplement pas les conditions nécessaires pour conserver nos gens. Elles n'existent pas dans le système de santé. Pourquoi travailler ici quand on peut obtenir le même salaire et les mêmes avantages sociaux n'importe où ailleurs? Les médecins, les infirmières et les autres professionnels de la santé gagnent exactement le même salaire partout en Alberta. C'est un autre défi.
Il est essentiel d'investir dans les infrastructures de collectivités comme Fort McMurray si l'on veut préserver l'un des moteurs économiques du Canada. L'exploitation des sables bitumineux profite à tout le pays sauf aux gens qui vivent ici, à Fort McMurray et dans la Northern Lights Health Region. Or, ces gens ont droit à un accès raisonnable aux soins de santé primaires et aux soins d'urgence.
Nous perdons du terrain. Nous avons actuellement un taux de vacance de 41 p. 100 pour les médecins et de 20 p. 100 pour notre personnel général. Ces derniers mois, nous avons encore perdu six médecins et le taux a probablement beaucoup augmenté.
Le manque d'investissements dans les infrastructures exacerbe la situation et nous n'avons tout simplement pas le moyen de dispenser les services qu'on attend de nous.
On a très peu fait jusqu'à présent et nous ne pensons pas que nos arguments soient pris en compte comme ils devraient l'être.
Qu'est-ce que le gouvernement peut faire pour nous dans la Northern Lights Health Region? Il doit investir dans les infrastructures, il doit offrir des incitatifs pour former des professionnels de la santé dans les collectivités septentrionales ou rurales comme la nôtre et, avec le gouvernement provincial, il doit fournir des incitatifs comme une allocation d'emploi dans le Nord. Comme j'ai été sous-ministre de la santé et des services sociaux au Nunavut, je connais l'importance de ces facteurs : des incitatifs fiscaux ou des subventions au logement pour surmonter ces obstacles importants au recrutement et à la conservation du personnel.
Nous devons également essayer d'investir dans une stratégie durable de ressources humaines pour le secteur de la santé. Voyez le nombre de personnes qui prennent leur retraite... 150 000 infirmières vont quitter la profession et il n'y en a pas 150 000 autres qui sont prêtes à les remplacer.
Les problèmes des collectivités septentrionales et rurales du Canada, notamment de Fort McMurray à cause de sa croissance exceptionnelle, sont très graves et doivent être réglés. Nous attendons votre aide pour régler nos problèmes de ressources humaines et d'infrastructures.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous d'être venus. Comme j'ai l'habitude de le dire au début de chaque présentation, je comprends votre frustration de devoir résumer votre point de vue en seulement cinq minutes, mais dites-vous que pour nous aussi il est frustrant de n'avoir que quelques minutes pour vous poser des questions.
Je m'adresse d'abord à Mme Blake. J'ai remarqué, à la page 10 et suivantes de votre mémoire, que vous parliez de la nécessité d'investir dans les infrastructures, donc, que plus d'argent devrait y être consacré. On entend ce commentaire partout au Canada. On voit l'état des routes un peu partout. À Montréal, il y a des problèmes d'égouts et d'aqueducs, ceux-ci nécessitant des réfections majeures. Le comité a été à même de constater, au Yukon, des problèmes d'accotements instables, ce qui pourrait plonger les gens dans une situation assez embarrassante.
Récemment, il était question dans L'Actualité — le pendant francophone de Maclean's — de la valeur très élevée des maisons dans cette région. Par conséquent, les impôts fonciers le sont aussi.
Pourquoi le comité devrait-il recommander qu'on investisse dans les infrastructures chez vous plutôt qu'à Montréal, Whitehorse ou ailleurs?
Pendant les cinq minutes qui m'étaient accordées ce matin, je n'ai pas pu vous parler du taux de croissance de notre population. Toutes les municipalités du Canada font face à des problèmes similaires sur le plan des infrastructures mais nous, nous devons aussi faire face à des problèmes avec le personnel d'entretien régulier. Je sais qu'il y a de vieilles infrastructures à Montréal, tout comme il y en a à Fort McMurray et dans le reste de l'Alberta. Ce qui est différent à Fort McMurray, c'est une croissance démographique de 8 p. 100 par an depuis six ans et qui doit continuer à ce rythme pendant cinq ans. Selon les prévisions, ça nous amènera seulement à une production de 2 millions de barils de pétrole. Si nous passons à 3 millions en 2015-2020 et à 5 millions en 2030, la population continuera d'augmenter. Nous avons les mêmes problèmes que tout le monde mais nous n'avons pas les ressources financières nécessaires pour y faire face.
Les sables bitumineux contribueront plus sur le plan financier dans 5, 7 et 10 ans mais, pour le moment, nous n'avons pas assez d'argent. Notre dette est égale à 80 p. 100 de deux fois nos recettes, ce qui est plus que ce qui est autorisé à n'importe quelle autre municipalité de l'Alberta. C'est trois fois plus qu'à Edmonton ou Calgary. Si vous comparez avec le reste du Canada, vous verrez que nous avons déjà la plus grosse dette de toutes les municipalités. Nous n'avons pas assez de ressources pour faire plus que ce que nous faisons maintenant.
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J'ai une autre question pour M. Hardy. Vous avez approuvé notre plan destiné à favoriser l'activité physique des jeunes au moyen d'une incitation fiscale.
Vous avez bien dit que votre recommandation coûterait environ 150 millions de dollars?
Ça fait trois jours que nous tenons des audiences publiques. Si je totalise seulement ces trois jours, ça fait déjà 6 milliards de dollars. Tout le monde veut de l'argent. Je sais que ça va vous surprendre mais ne pensez-vous pas qu'une démarche plus progressive serait plus adéquate?
Je vis dans une localité où il y a pas mal de personnes âgées, par exemple -- en fait, pour être tout à fait franc avec vous, il y en a beaucoup -- qui me disent souvent que c'est bien beau de s'occuper des jeunes, mais que fait-on pour les vieux?
Avez-vous envisagé une approche plus progressive plutôt que d'accorder un incitatif fiscal à quiconque signera un formulaire d'adhésion?
Nous venons tout juste d'arriver à Fort McMurray et c'est vraiment une découverte pour nous. Nous avons été frappés par les remarques de certaines personnes avec qui nous avons parlé hier soir, par exemple sur les sommes qu'on peut gagner très vite ici et sur les problèmes qui se posent. Hier soir, on nous a parlé d'un énorme problème de drogues. Les gens gagnent tellement d'argent tellement vite qu'ils ne savent pas comment le dépenser de manière responsable.
En écoutant Melissa, ça m'a rappelé que Jeffrey Simpson a écrit des éditoriaux très intenses dans The Globe and Mail. Je me suis dit qu'il avait dû interroger des gens de la municipalité. Il parlait du fait qu'il n'y a eu aucun plan structuré de mise en valeur des sables bitumineux et que personne ne maîtrise la situation. Il disait aussi que la municipalité n'est pas en mesure de faire face aux besoins de santé, de logement ou de services sociaux d'une population en pleine croissance.
Je ne fais pas de sectarisme politique, je cite :
...les Conservateurs [de Harper] ne font rien au sujet des gaz à effet de serre... et le gouvernement Klein, qui sera bientôt le gouvernement de quelqu'un d'autre, est à côté de la plaque sur quasiment tout ce qui concerne la gestion des sables bitumineux...
Que peut-on faire maintenant? Que peuvent faire les députés fédéraux pour vous aider à faire face aux problèmes de Fort McMurray et à tirer des leçons utiles pour l'avenir?
Je commence avec Melissa mais vous pouvez sans doute tous répondre.
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Merci beaucoup. Je vous suis reconnaissante de souligner la couverture médiatique de la région. Et on ne parle pas de nous que dans les journaux canadiens. Nous accueillons chaque semaine des gens du monde entier qui veulent nous parler de notre situation. C'est le pétrole qui est derrière tout ça. Ce sont les sables bitumineux et la demande mondiale de pétrole qui suscitent cet intérêt.
Nous avons avancé sur ce front d'un point de vue économique parce que c'est ce qui est cohérent ici. Quand vous parlez de l'absence de plan, ça doit être un plan holistique englobant la protection environnementale, un taux d'expansion adéquat, les gens qui sont touchés. Quand vous entendez parler de la santé et du déséquilibre absolu entre les ressources et les besoins, vous comprenez que nous n'en sommes encore qu'à des emplâtres sur des jambes de bois.
À l'heure actuelle, chaque fois que nous avons un problème important, nous essayons de trouver la solution. Ce que je veux défendre, c'est l'idée que les trois paliers de gouvernement devraient coopérer pour mettre en place les infrastructures qu'exige cette population croissante par rapport à ce qui est approprié comme mise en valeur des sables bitumineux. Nous n'avons pas encore ça. C'est la première fois que nous avons l'occasion de nous adresser à un comité multipartite du palier fédéral et nous vous en sommes reconnaissants.
La première chose à faire est de prendre acte de la réalité, mais la suivante, c'est de coordonner les interventions et d'éteindre les incendies à mesure qu'ils éclatent.
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Je suis d'accord avec le maire Blake. La grande question pour nous est la même. Nous travaillons bien avec les secteurs publics locaux et nous travaillons bien aussi avec l'industrie pétrolière. Nous essayons de nous assurer que nous sommes tous à la même table. Le problème est que le gouvernement n'y est pas.
Nous ne recevons donc aucune aide. Tout notre financement et toute l'infrastructure viennent d'une seule source. Je peux vous dire que nous n'avons reçu aucun budget pour réaliser des travaux d'infrastructure au cours des cinq dernières années.
Au fond, nous avons proposé différentes méthodes pour régler ces questions collectivement. Nous participons actuellement aux audiences de l'Office national de l'énergie où nous défendons pour la première fois notre cause car c'est le seul organisme devant lequel nous devons nous faire entendre -- en plus de votre comité.
Le gouvernement fédéral pourrait jouer un rôle déterminant, avec le gouvernement provincial, pour régler les problèmes d'infrastructure et cibler les secteurs de croissance, comme celui-ci -- c'est assez particulier. Comme je l'ai dit, j'ai travaillé partout au Canada, de Montréal à Vancouver, et je n'ai jamais vu ce genre de situation exponentielle. Ce n'est pas simplement une croissance normale, c'est aussi une croissance dans le secteur de la construction et partout ailleurs, ce qui fait que nous n'avons pas assez de capacité.
Je pense qu'il pourrait y avoir une démarche commune, le gouvernement fédéral jouant aussi un rôle. J'ai constaté qu'il a récemment annoncé de l'argent pour des routes. Peut-être pourrait-il faire la même chose pour des régions comme la nôtre qui contribuent de manière importante aux recettes du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux en créant des emplois par milliers. Si nous n'investissons pas ici, qu'allons-nous devenir? En fin de compte, je pense que nous avons une chance à saisir.
La situation est incroyable dans le secteur des ressources humaines. Comment pouvons-nous laisser la situation se détériorer, pas seulement ici à Fort McMurray mais partout au Canada ? Nous devons nous pencher sur le problème des ressources humaines dans le secteur de la santé car c'est crucial. Personnellement, je pense que la santé est un moteur économique pour le Canada.
Je viens de signer un contrat de recrutement international. Je dois investir des millions de dollars pour recruter à l'étranger afin de survivre.
Les investissements destinés à produire des professionnels de la santé devraient se faire ici, au Canada. Quand on pense au temps qu'il faut pour former ces professionnels -- quatre ans pour une infirmière, sept ans pour une infirmière praticienne et un médecin, 14 ans pour un spécialiste -- il est clair que nous n'aurions aucun résultat concret avant 5 ou 10 ans mêmes si nous commencions aujourd'hui. Notre seul espoir est donc de recruter à l'étranger et j'estime que c'est particulièrement regrettable pour Fort McMurray.
Si l'on examine le volume de notre activité hors région, 28 p. 100 de nos patients vont se faire traiter ailleurs qu'à Fort McMurray, et c'est une proportion qui augmente sans cesse de manière exponentielle. Je n'ai vu ça nulle part ailleurs. Généralement, la proportion est inférieure à la moitié de la nôtre.
Si nous ne réglons pas ce problème de capacité et, surtout, de ressources humaines, les régions du nord du Canada -- et encore plus Fort McMurray à cause de sa croissance, du coût du logement, etc. -- ne pourront plus faire concurrence ni fournir les services exigés par la population. Personnellement, je pense que nous sommes au bord d'une crise et qu'il serait impardonnable de ne pas régler ces problèmes collectivement.
C'est un avis personnel mais j'en suis fermement convaincu. Sur le plan des ressources humaines et des infrastructures dont a besoin la municipalité, ainsi que des infrastructures de la santé, le gouvernement fédéral pourrait changer considérablement les choses.
Merci.
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Désolé, votre temps de parole est écoulé.
Si vous me le permettez, je vais poser ma question avant de passer au deuxième tour.
J'ai lu récemment dans la revue Options politiques que l'ex-premier ministre provincial Lougheed a dit que la situation actuelle est « une pagaille » et qu'on est « en train de tuer la poule aux oeufs d'or » avec un développement beaucoup trop rapide. Vous venez d'ailleurs de nous en décrire certaines conséquences.
Vous parlez de pénurie d'employés et de travailleurs. Pour ceux d'entre nous qui se souviennent de l'époque où ils étaient étudiants, il peut paraître incroyable qu'une personne ayant très peu de compétences puisse gagner 50 000 $ ou 80 000 $. Ça doit avoir un effet incroyable sur les taux de décrochage.
Je veux vous demander, M. Shaw -- et je réagis un peu quand vous semblez suggérer que réduire les frais de scolarité pourrait être utile... Ça me semble contre-intuitif de dire que réduire les frais de scolarité pourrait attirer plus de gens dans les universités et les programmes de formation professionnelle quand on sait qu'on peut gagner 70 000 $ en quittant l'école secondaire.
Que répondez-vous à cela?
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Je n'ai pas parlé de réduire les frais de scolarité, j'ai dit qu'ils augmentent et que des bourses seraient un outil important. Il est certain que la majeure partie des dépenses d'éducation ne vient pas des frais de scolarité mais du coût de la vie. Quand on commence à voir le coût de la vie augmenter dans les communautés, le coût des études augmente aussi et c'est exponentiel.
L'autre élément important que vous soulevez, si je comprends bien, est qu'il n'existe pas de plan de croissance. Nous venons de lancer un plan de ressources humaines, en Alberta, mais il n'est pas relié à un plan de gestion de la croissance au niveau fédéral ou provincial. Ce n'est pas un seul ministère. Ce n'est pas seulement l'éducation, ça doit impliquer les municipalités, les infrastructures, etc., afin de pouvoir tirer sur une ficelle pour avoir une stratégie combinée pour tout le Canada.
Quand on commence à avoir des projets importants, que ce soit à l'Est ou à l'Ouest, on doit se demander comment gérer cette croissance exceptionnelle qui se manifeste dans certaines régions. Nous voyons dans d'autres régions des mises à pied massives de 300 à 400 personnes à la fois. Je le répète, je pense qu'il nous faut une stratégie à l'échelle du Canada et non pas seulement des composantes individuelles.
La dernière chose que je dirai au sujet de l'éducation est que nos taux de succès au secondaire sont en train de baisser, et c'est en fait la question que vous avez soulevée. Nous essayons d'encourager les entreprises et l'industrie à faire quelque chose pour s'assurer que les étudiants finissent leurs études avant de commencer à travailler. L'apprentissage est un excellent modèle dans la mesure où on peut commencer le travail d'apprentissage immédiatement mais quand même retourner faire des études supérieures. Je le répète, le taux de décrochage est un problème pour nous. Il nous faut une stratégie combinée, et ça ne peut pas être juste un ministère contre un autre, RHDSC contre Industrie Canada. Je pense que nous avons besoin d'une stratégie dans le budget qui tienne compte de notre problématique et, à partir de ça, il y aura certains domaines qui seront séparés dans d'autres ministères.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je vais rester sur le même sujet. C'est la raison pour laquelle nous sommes venus ici, pour savoir un peu ce qui se passe à Fort McMurray. À première vue, on peut penser que tout va bien ici : vous avez de l'argent à ne savoir qu'en faire, tout comme le gouvernement fédéral, et votre seul problème est de savoir comment le dépenser. Je commence à constater que les problèmes auxquels vous êtes confrontés ne sont pas très différents de ceux des autres régions. Le gouvernement fédéral doit fournir des programmes, ou fournir des services, mais ce sont normalement des programmes généraux. Ensuite, ils sont mis en oeuvre ou gérés par les provinces ou les municipalités.
C'est vous en particulier, Mme Blake, qui semblez avoir ce problème. J'essaye de voir comment le résoudre. L'ancien gouvernement libéral a transféré de l'argent avec la taxe sur l'essence, et cet argent était censé aller aux municipalités. Je ne sais pas si c'est suffisant. Je crois comprendre que certaines des ententes que nous avons au sujet des infrastructures sont réparties par chaque province et que la province décide ensuite comment les budgets d'infrastructure seront utilisés. Mais il y a des défis. S'il faut mettre sur pied un programme pour attribuer de l'argent à une région comme celle-ci, nous pourrons le faire, en tant que gouvernement.
Et c'est juste pour les infrastructures, sans parler de l'éducation, de l'innovation, de la formation et du secteur de la santé. Il y a les mêmes problèmes dans des villes comme Montréal où l'on forme des médecins à qui l'on demande ensuite d'aller en région mais qui ne veulent pas parce qu'il n'y a aucun incitatif. Et, même quand on offre un incitatif, c'est peut-être une poignée de dollars et ça ne suffit pas. Vous devez nous aider, ici.
Le fait que le gouvernement libéral ait signé l'accord sur la santé et que les provinces décident de la répartition de l'argent selon leurs priorités n'a-t-il pas réglé le problème? Je comprends que le gouvernement fédéral devrait être à la table mais, à un certain moment, les décisions doivent être prises régionalement ou localement. Voilà le problème que j'ai à comprendre comment nous allons produire une recommandation pour vous aider, les gars.
Je vais conclure parce que je ne fais généralement pas de préambule mais je suis abasourdi. Comment est-ce qu'on peut faire marcher tout ça? Et c'est sans parler des autres questions soulevées par Judy Wasylycia-Leis -- le logement, la santé mentale et tout le reste. Je ne sais pas.
Allez-y, Mme Blake.
Je comprends le défi auquel vous êtes confronté en tant que gouvernement national.
Tout le monde demande la même chose. Nous pensons que notre cas est spécial et ce que nous devons faire, c'est faire accepter ça par le gouvernement du Canada.
Si vous considérez les possibilités offertes par les sables bitumineux comme source continentale d'approvisionnement en énergie, il y a peut-être une priorité stratégique qui doit en découler. Ensuite, si vous considérez le genre d'investissement qu'il faut faire pour faciliter l'exploitation de ce produit, ce qui rapportera des recettes non négligeables au palier fédéral et donnera aussi des emplois à des Canadiens de tout le pays... si vous examinez la situation de nos navetteurs qui viennent de tout le Canada pour participer aux projets d'exploitation des sables bitumineux... si vous envisagez tout ça d'un point de vue plus stratégique, quand nous demandons une entente de type tripartite où nous envisageons trois paliers de gouvernement travaillant ensemble pour résoudre les problèmes d'une municipalité, ça n'impose pas toute la responsabilité à un seul plaier de gouvernement. Nous avons déjà beaucoup travaillé à la préparation d'un protocole d'entente et nous serions très heureux de vous le communiquer. Ça revient en fin de compte à inscrire ça dans vos priorités nationales pour l'intégrer au plan global.
Je suis très sensible aux efforts qui ont déjà été consentis jusqu'à maintenant. Les municipalités sont très reconnaissantes d'avoir reçu la taxe fédérale sur l'essence mais, si vous me permettez de replacer la chose dans son contexte, ce que ça représente sur une période de cinq ans pour Wood Buffalo, c'est 12 millions de dollars. La somme sera épongée par un seul projet. Or, j'ai pour 814 millions de dollars de ces projets dans les cinq prochaines années. Vu sous cet angle, c'est merveilleux dans les situations stables, sans croissance, mais ça ne marche tout simplement pas avec le scénario de croissance que nous avons.
Maintenant, j'aimerais passer à la question des mesures fiscales. Je sais que les problèmes de santé et d'obésité sont souvent liés à la pauvreté. Je ne sais pas si c'est le cas ici, mais à Montréal, c'est souvent le cas. Je crois qu'avoir recours aux crédits d'impôt semble être une mesure assez inappropriée dans un tel cas parce que la majorité des gens qui vivent des problèmes de pauvreté ne paient tout simplement pas d'impôt. S'ils en paient, de toute manière, ils n'ont pas les moyens payer pour l'activité elle-même.
Je suis un exemple éloquent. Mon salaire de député me permettrait de devenir membre d'un club de conditionnement physique, d'autant plus qu'au Parlement, il n'en coûte que 100 $ pour une année. On ne peut pas avoir de meilleur prix. Pourtant, je n'y vais pas.
Ne serait-il pas plus pertinent de penser à des mesures précises pour aider les gens qui vivent des problèmes de pauvreté à payer les coûts reliés au conditionnement physique, plutôt que d'aider à la fois ceux qui en ont besoin et ceux qui n'en ont pas besoin?
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Merci, Monsieur le président, et merci à tous les témoins.
Nous sommes venus délibérément à Fort McMurray parce que nous voulions tous, moi comprise, voir directement ce genre d'anomalies qui existent dans notre pays -- et c'est une bonne anomalie, à bien des égards mais, comme vous l'avez dit, il y a un revers à cette médaille. Mes collègues ont déjà posé des questions qui m'intéressent mais je voudrais y revenir, et peut-être un peu plus brutalement qu'ils ne l'ont fait.
Nous sommes ici dans une province qui baigne littéralement dans l'argent, en tout cas si on la compare à d'autres, et nous avons devant nous des gens qui nous parlent de choses relevant des responsabilités de la province: la santé, le logement, les municipalités. Il est un peu incroyable, pour certains membres du comité qui viennent de régions faisant face à de graves difficultés dans ces différents domaines, de constater que notre propre province n'est même pas capable de subvenir à ces besoins. Je suis sûre que vous avez tous parlé aux autorités provinciales, et je sais que vous nous avez donné certaines des réponses, mais pourriez-vous résumer brièvement les raisons pour lesquelles le gouvernement provincial ne s'occupe pas de ces questions? Pourquoi venez-vous demander de l'aide au gouvernement fédéral? C'est un peu difficile à comprendre.
J'invite les membres du comité qui ont des conversations privées à les cesser immédiatement pour nous permettre de commencer.
Je souhaite d'abord la bienvenue à ceux d'entre vous qui n'étaient pas présents au début de la séance et je vous rappelle que vous devrez limiter vos exposés à cinq minutes comme on vous l'avait indiqué, je crois. Je vous préviendrai quand il ne vous restera plus qu'une minute. Je n'ai pas l'intention de vous couper la parole en plein vol mais je ne vous accorderai pas plus de cinq minutes.
Nous vous remercions d'avoir pris la peine de venir témoigner devant notre comité et de nous avoir envoyé vos mémoires à l'avance.
Nous allons commencer immédiatement en donnant la parole au représentant de Telus World of Science, de Calgary.
M. Peters, vous avez cinq minutes.
Je suis le directeur général de Telus World of Science et du Creative Kids Museum, de Calgary, et je suis ici pour vous parler du rôle des centres scientifiques au sein d'une économie nationale axée sur la science et technologie, pour présenter les défis auxquels font face les centres scientifiques de l'Alberta, et pour réclamer un programme national qui permettrait aux centres scientifiques de libérer toutes leur énergie dans l'intérêt de l'économie nationale.
Vous avait déjà accueilli des représentants de notre organisation nationale, l'Association canadienne des centres scientifiques, qui vous ont dit que nos 35 centres accueillent 7 millions de Canadiens par an. C'est là une ressource énorme pour faire le lien entre la culture scientifique et la population. Les centres scientifiques sont des moteurs économiques dans la mesure où ils travaillent avec les familles et les enfants dès les premières heures de l'enseignement, en allant jusqu'à l'enseignement supérieur, pour jeter les bases d'un apprentissage durant toute la vie.
Aux premières heures de l'enseignement, des projets comme le Creative Kids Museum qui doit ouvrir ses portes à Calgary dans neuf jours donnent le goût de la science aux enfants dans l'espoir qu'ils le garderont toute la vie. Nous savons qu'il y a une forte corrélation entre un enseignement précoce bonifié et de meilleurs résultats plus tard en mathématiques. Nous savons aussi que les enfants du groupe d'âge de 13 ans, environ, qui ont confiance en eux-mêmes et commencent à envisager leur carrière future ont deux à trois fois plus de chances d'obtenir un diplôme supérieur.
Autrement dit, les enfants de 13 ans qui viennent aujourd'hui dans mon établissement occuperont dans 10 ans des emplois axés sur le savoir en Alberta et au Canada. Leur décision d'entreprendre une carrière axée sur l'innovation et de continuer à apprendre pendant toute la vie aura été influencée par l'expérience obtenue dans un centre scientifique. En outre, les centres scientifiques sont jugés tellement importants pour leurs collectivités que la plupart sont financés par des organismes locaux à but non lucratif composés de représentants d'entreprises et de parents.
Nous avons vu d'autre pays transformer très rapidement leur économie au moyen d'initiatives nationales d'apprentissage -- la Finlande et Singapour sont deux exemples classiques -- dans lesquelles les centres scientifiques ont joué un rôle important. Des pays comme l'Australie et les États-Unis ont eux aussi entériné le rôle important des centres scientifiques dans leurs stratégies scientifiques et technologiques.
Ce n'est pas par hasard que le pays connaissant les plus grands succès technologiques possèdent également le plus grand nombre de centres scientifiques et les appuient au palier national. Pour vous donner un seul exemple, San Francisco possède à elle seule sept centres scientifiques.
Autre exemple: la Chine termine actuellement la construction d'un centre scientifique d'un million de pieds carrés à Beijing et de plusieurs autres en région.
Nous invitons le gouvernement canadien à se pencher sur ce contexte mondial alors qu'il formule sa stratégie scientifique et technologique et à investir dans les centres scientifiques canadiens pour profiter des bienfaits de la science pour sa population et, en bout de ligne, rehausser la compétitivité internationale du pays.
La croissance phénoménale de l'Alberta fait que nos installations de Calgary et d'Edmonton sont devenues trop petites. Les deux ont besoin de s'agrandir d'urgence. À Calgary, nous occupons des locaux conçus en 1967 pour accueillir 50 000 personnes par an mais nous en accueillons aujourd'hui 250 000 et il est souvent très difficile pour les enfants de bien apprendre. De même, au moyen de programmes d'extension, il est urgent d'aider l'enseignement scientifique partout en Alberta et au Canada, dans des collectivités comme Fort McMurray.
Les centres scientifiques canadiens contribuent de manière importante à encourager les jeunes à entrer dans des domaines où ils viendront combler les pénuries de compétences aujourd'hui évidentes pas seulement en Alberta mais dans tout le pays. En investissant dans les centres scientifiques, le gouvernement canadien pourra prendre des mesures concrètes pour permettre aux citoyens, aux petites entreprises, aux jeunes et aux familles de profiter des bienfaits de la science et de la technologie. Il démontrera ainsi qu'il peut faire preuve de leadership et collaborer avec les collectivités locales.
L'initiative de l'Association canadienne des centres scientifiques est une initiative nationale. Bon nombre de centres scientifiques cherchent un appui pour étendre leur rôle local. Notre initiative peut être pour le gouvernement fédéral le moyen de contribuer à des projets lancés partout au pays comme à Québec, à Saskatoon, à Terre-Neuve et à l'Île-du-Prince-Édouard. Nous invitons le gouvernement fédéral à continuer d'appuyer ces initiatives, mais dans le cadre d'une politique structurée et responsable s'inscrivant dans une stratégie nationale.
Considérant nos besoins actuels et ceux des autres centres scientifiques devant s'agrandir ou des collectivités souhaitant en construire, nous demandons un fonds de 200 millions de dollars sur cinq ans pour financer ces activités.
Merci.
[Français]
Pendant les quelques minutes dont je dispose, je vais présenter les motifs de mon mémoire. Celui-ci explique comment il faut procéder, et je vais vous expliquer pourquoi.
[Traduction]
Je commence par faire un peu d'histoire. Au début, les hommes étaient des chasseurs et des cueilleurs, les femmes restaient à la maison, s'occupaient des enfants, préparaient les repas et soignaient les malades. Le chasseur avait besoin de quelqu'un à la maison pour s'occuper des jeunes, et la personne s'occupant des jeunes avaient besoin de quelqu'un pour aller chercher de la nourriture.
Quand l'argent a fait son apparition, c'est l'homme qui en a pris le contrôle. La femme a continué de travailler dur à la maison mais on a considéré qu'elle ne méritait pas d'argent. Elle dépendait de l'argent que l'homme lui apportait, et lui-même dépendait toujours d'elle pour s'occuper de la maison. C'était encore un partenariat.
Peu à peu, le fait de ne pas gagner d'argent a été stigmatisé. Les économistes ont dit qu'aller gagner de l'argent en dehors de la maison était la seule activité méritant d'être appelée du travail, le seul rôle utile ou productif. Peu à peu, nous sommes tombés dans ce que les femmes constatent depuis au moins un siècle, le rôle dégradant du travail et à la maison, et cette tendance continue.
Plusieurs milliers d'années plus tard, les besoins humains n'ont pas changé. Nous n'envoyons plus les hommes chasser pour ramener du steak, ils vont dehors chasser de l'argent pour acheter du steak. Les bébés doivent toujours être lavés à la main, et s'occuper de la maison n'a pas changé. Beaucoup de choses ont changé mais beaucoup d'autres sont encore les mêmes.
Chaque adulte a une double obligation, gagner sa vie et s'occuper de sa famille, faire une carrière et avoir un foyer ou, comme disent certains, travailler et vivre. Il y a beaucoup de moyens de résoudre ça. Avec Internet, beaucoup de gens gagnent leur vie en travaillant à la maison. Nous assistons au retour d'une tradition médiévale de travail à la maison, avec l'option de haute technologie permettant de rester en contact avec son bureau à l'autre bout de la planète. Vous pouvez emmener votre enfant à votre emploi rémunéré ou demander à la tribu, la communauté, de s'en occuper pendant que vous gagnez votre vie. Les gens veulent des solutions différentes.
Ce qui est important et ce à quoi je vous invite sérieusement à réfléchir, c'est que nous continuons à définir l'utilité, la productivité et la compétitivité uniquement en termes d'argent. Songez à ça. Nous avons une domination du paradigme masculin qui dévalorise toujours les rôles à la maison. Le gouvernement peut bien dire que les femmes sont importantes, il ne valorise que les femmes qui sont payées. Il peut bien dire que les enfants sont importants, il ne valorise que les enfants en garderie payée. Nous considérons le rôle joué à la maison comme étant sans valeur.
Nous avons complètement déséquilibré les prévisions économiques parce qu'elles ne tiennent pas compte du facteur humain. Elles ne tiennent pas compte du fait que nous sommes tous à un accident d'automobile près ou à un appel téléphonique au milieu de la nuit près d'être des soignants. Nous sommes obsédés par l'argent et nos enfants -- je le vois parce que je suis enseignante -- ont mal. Ils souffrent de stress et d'anxiété, ils se nourrissent mal, ils se joignent tôt à des bandes, ils prennent la drogue et ils abusent de l'alcool. À mon avis, les célibataires esseulés de Fort McMurray connaissent ces problèmes. Nos enfants pleurent pour que quelqu'un s'occupe d'eux mais le gouvernement insiste pour que quelqu'un aille gagner de l'argent dehors.
Les femmes qui veulent s'occuper de leur famille et qui osent résister subissent une énorme pénalité financière et sont dédaignées. En tant que femme, je pense qu'il faut revoir cette attitude. Elle caractérise tout le régime fiscal. Quand vous parlez de participation à la population active, vous ne parlez que du travail rémunéré et vous laissez de côté le travail non rémunéré. Vous faites fi du travail bénévole. Une oreille attentive aidant l'adolescent à ressentir que la vie vaut encore la peine d'être vécue contribue en fait à la productivité de la nation. Le temps investi pour faire qu'un enfant se sente bien et pour l'emmener au centre scientifique profite à la collectivité. Notre régime fiscal pénalise les gens qui font ça. Il y a une pénalité fiscale pour les ménages à revenu unique qui est de 45 p. 100 plus élevée pour les revenus uniques. Quand on parle de qualité de vie, on ne tient pas compte du facteur temps.
Vous demandez quelles mesures fiscales proposer pour assurer que nos citoyens soient en bonne santé. Je vous invite à réfléchir à la santé émotive. Vous voulez que les entreprises soient compétitives mais un travailleur malheureux n'est pas productif. Vous demandez des suggestions au sujet des infrastructures mais il y a une question avant cette question.
Il y a un an, Ken Dryden a voulu bâtir une infrastructure de garderies nationales -- un système énorme, un glorieux programme standardisé et réglementé pour que tous les enfants du Canada soient gardés par des gens ne faisant pas partie de leur famille. Ça l'excitait beaucoup, cette infrastructure, tout comme Paul Martin. C'était comme s'ils créaient une entreprise -- en consultant les parties prenantes, en rédigeant un cahier des charges et en institutionnalisant et en réglementant une relation fondamentale: le lien parents-enfants. Si les enfants avaient été des voitures ou des casseroles, ça aurait marché, mais ils n'en sont pas. La politique nationale des garderies était conçue pour que les femmes puissent travailler -- prenez note du but.
Il y a eu une conférence hier à Ottawa. Seize groupes de droits des pensions de retraite, 2,25 millions de personnes âgées, ont dit leur colère au sujet de la pénalité fiscale imposée quand l'une d'entre elles s'occupe de la maison. Elles réclament le droit de partager leur retraite. L'an dernier, j'ai participé à 17 manifestations contre le projet de ne financer que les garderies. Pas des manifestations contre les garderies mais contre le fait de ne financer qu'elles.
Je vous préviens, après avoir écouté le dernier groupe, que vous allez entendre beaucoup de gens réclamer de l'argent. Je ne dis pas la même chose. Les gens qui viennent s'adresser à vous, si vous y pensez bien, vous disent : « Ne donnez de l'argent qu'à moi parce que mes besoins sont spéciaux ».
Mon but est que vous donniez l'argent de manière plus générale aux gens et que vous leur fassiez un peu confiance.
Une petite précision : les centres de conditionnement physique n'ont pas l'exclusivité dans ce domaine. Tout le monde peut emmener ses enfants pour une marche. Les librairies n'ont pas l'exclusivité de l'alphabétisation. Tout le monde peut aller dans une bibliothèque. Et même si vous financez certaines de ces personnes, vous ne devez pas exclure les autres.
Je suis très heureuse de participer à vos consultations et de donner mon point de vue sur un débat très important.
Comme ses voisins, le Canada entre dans un nouveau monde dont la nouvelle devise est le savoir. En tant que membre de ce comité, vous connaissez bien la problématique : croissance économique dans des pays comme l'Inde et la Chine; vieillissement de la population active au Canada, en Amérique du Nord et en Europe; transmission rapide du savoir et de l'information; transformation profonde des sciences, de la technologie et de l'innovation; et grands défis mondiaux que nous partageons comme le changement climatique, la sécurité humaine, etc..
Les dirigeants mondiaux sont aujourd'hui très conscients que le succès des économies mondiales exige une masse critique d'ingrédients particuliers, les tout premiers étant le talent et l'accomplissement humains, avec la science, la technologie et l'innovation.
Le Canada a fait beaucoup de progrès. Les efforts du gouvernement fédéral pour construire des établissements de recherche de qualité mondiale et attirer des chercheurs de qualité mondiale ont été couronnés de succès et commencent à porter fruit en ralentissant la fuite des cerveaux.
Toutefois, divers signaux nous indiquent que, s'Il ne continue pas à financer la recherche et le développement et s'il n'augmente pas ce financement, le Canada est sur le point d'être dépassé par ses pairs mondiaux. En septembre, le Forum économique mondial a publié son rapport annuel sur la compétitivité mondiale. Quatre pays européens -- la Suisse, la Finlande, la Suède et le Danemark -- arrivent en tête. Le Canada n'est même pas dans les 10 premiers, il est passé de la 13e à la 16e place. Considérant la réalité contemporaine de la compétitivité mondiale, c'est très inquiétant.
En réponse aux défis mondiaux, de nombreux pays -- notamment les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie et l'Allemagne -- viennent durant l'année écoulée de lancer de nouveaux cadres pour des modèles de financement axés sur l'innovation et la concurrence avec de nouveaux investissements importants.
En février, les Américains ont annoncé leur « American Competitiveness Initiative : Leading the World in Innovation », programme doté de 6 milliards de dollars en 2007 pour accroître l'investissement en R-D, renforcer l'éducation et encourager l'entrepreneuriat.
Qu'est-ce que cela signifie pour le Canada? Il n'y a pas de meilleur exemple de l'importance de l'application du savoir que Fort McMurray où des chercheurs de l'université de l'Alberta ont contribué à trouver le moyen d'extraire le pétrole des sables bitumineux. Quel meilleur exemple pourrait-on trouver des bienfaits de la science, de la technologie et de l'innovation -- pas seulement pour aujourd'hui mais pour ce que nous devons faire afin de rendre des régions comme celle-ci totalement viables pour l'avenir?
Prendre la tête d'une campagne pour la productivité et la compétitivité devrait être un rôle fondamental du gouvernement fédéral. Le gouvernement fédéral a un rôle crucial à jouer dans les domaines de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Son succès à cet égard est intimement relié à nos personnes de talent qui font de la recherche et du développement et, par conséquent, aux universités. La compétitivité des universités, y compris des personnes qui y font de la recherche et y obtiennent des diplômes, est le meilleur outil que possède le Canada pour tirer parti des bassins mondiaux existants et émergents de savoir.
Que doit donc faire le Canada? Il doit se fixer un objectif national fondé sur un plan de compétitivité. Je pense que les principes suivants peuvent guider son action à cet égard. Premièrement, créer un bassin de talents de qualité mondiale. Deuxièmement, attirer les meilleurs étudiants, professeurs et chercheurs du monde, et garder ceux qu'il a déjà. Dispenser le meilleur enseignement au monde. Assurer les investissements publics internationalement compétitifs dans la recherche. Investir en privilégiant les domaines où il jouit d'un avantage comparatif du fait de l'excellence mondiale ou de la concordance avec un besoin national. Et encourager un engagement accru entre les universités et le secteur privé.
Le budget de mai 2006 comprenait plus de 100 millions de dollars de crédits supplémentaires pour les conseils de subventionnement, les coûts indirects et les exonérations fiscales. Il s'agit là d'un investissement très important du gouvernement fédéral mais, pour être mondialement compétitifs, nous devons trouver des mécanismes de financement à long terme, accru et stable pour l'enseignement supérieur, la recherche, la science, la technologie et l'innovation.
Je vous remercie de votre attention et je répondrai avec plaisir à vos questions.
C'est un plaisir pour moi de m'adresser au comité au nom de la Chambre de commerce de Fort McMurray. Nous sommes ravis d'accueillir votre comité dans l'économie régionale la plus dynamique au monde, une économie qui provoque des changements profonds non seulement pour la région mais pour l'ensemble du Canada.
Selon les estimations, les réserves totales des sables bitumineux de l'Athabasca s'élèvent à plus de 170 milliards de barils, ce qui place le Canada au deuxième rang mondial derrière l'Arabie saoudite. Cette année, le prix du pétrole a atteint 70 $ le baril et il semble maintenant s'être stabilisé à 60 $. La plupart des producteurs de sables bitumineux estiment leur seuil de rentabilité à 30 $ le baril.
À la différence de la majeure partie du Moyen-Orient, le Canada offre au reste du monde un gouvernement et une économie stables. La sécurité énergétique du continent est l'une des questions les plus préoccupantes, à un point tel que la région de Wood Buffalo a vu passer pendant les 12 derniers mois le secrétaire à l'énergie des États-Unis ainsi que plusieurs législateurs américains du palier fédéral et des États. L'investissement étranger est également à la hausse, notamment de pays d'Extrême-Orient, beaucoup de nations souhaitant posséder des actifs dans les sables bitumineux.
Bien que la municipalité régionale ait exprimé des réserves quant à son aptitude à appuyer les projets d'exploitation des sables bitumineux si elle n'obtient pas immédiatement de crédits pour des travaux d'infrastructure, tout indique que l'exploitation de cette ressource continuera sans relâche pendant plusieurs années. Selon certains analystes, ceci se traduira par un investissement de 125 milliards de dollars durant la prochaine décennie. Soyons un peu plus précis et disons que les investissements atteindront probablement entre 10 et 12 milliards de dollars par an.
Ce qui se passe chez nous a une incidence sur l'ensemble du pays et c'est dans ce contexte que la Chambre de commerce s'adresse à vous aujourd'hui.
Nous avons des préoccupations dans trois domaines relevant de la compétence du gouvernement fédéral : la politique budgétaire, ce qui englobe l'assurance-emploi et la fiscalité; les infrastructures; et le soutien de la main-d'oeuvre, ce qui englobe l'immigration et l'enseignement supérieur.
L'un des défis que doivent relever tous les employeurs de la région de Wood Buffalo consiste à trouver des employés qualifiés et stables dans l'un des marchés du travail les plus compétitifs du Canada. Nous pensons que le régime actuel d'assurance-emploi prête aux abus et constitue un facteur dissuasif sur le plan de l'emploi. L'excédent financier du régime semble servir à subventionner les dépenses de l'État dans d'autres domaines, ce qui constituerait en réalité un détournement de fonds publics.
À l'origine, le régime d'assurance-emploi était destiné à protéger les personnes temporairement au chômage. Si l'on revient à cet objectif d'origine, il y aura des changements qui seront bénéfiques pour les citoyens et pour les employeurs. Cela permettra au gouvernement de réduire encore plus les primes et, à terme, d'équilibrer les cotisations des employeurs et des employés.
J'attire l'attention du comité sur une recommandation plus précise de la Chambre de commerce du Canada à ce sujet. Quand les Canadiens travaillent, notre rôle doit être d'assurer leur compétitivité au Canada par rapport à ce que peuvent offrir d'autres pays. L'évolution récente de l'économie américaine, conjuguée à la montée du dollar canadien, ont réduit l'incitation pour les Canadiens qualifiés à aller aux États-Unis -- le phénomène de la fuite des cerveaux.
Toutefois, l'impôt canadien sur le revenu des particuliers n'est toujours pas compétitif par rapport aux États-Unis. Nous recommandons au gouvernement de modifier sa politique fiscale afin d'améliorer les avantages d'une classe moyenne qui se réduit en peau de chagrin, tout en respectant nos devoirs envers les Canadiens à revenus modiques. Nous recommandons également au gouvernement fédéral de rendre l'emploi dans les régions du Nord plus attrayant en relevant l'indemnité de vie dans le Nord afin de compenser un coût de la vie élevé.
Les municipalités canadiennes ont exprimé au gouvernement fédéral leurs préoccupations concernant le financement des infrastructures essentielles à la prestation de services à la population. Le nouveau gouvernement a tenu les engagements de son prédécesseur et a aussi augmenté les budgets destinés à appuyer les initiatives de transport et les projets de transports publics. Ici même, à Wood Buffalo, cela s'est traduit par l'annonce, le 29 août, d'un crédit fédéral pouvant atteindre 150 millions de dollars pour le doublement de la route 63. La Chambre félicite le gouvernement fédéral de cette contribution à la construction routière.
Toutefois, Wood Buffalo est la municipalité la moins typique du Canada. La sécurité énergétique du pays et notre contribution substantielle au commerce international dépendent de notre municipalité et de la construction d'infrastructures dépassant largement le simple doublement d'une route importante. Selon le recensement de 2006, il y a actuellement 79 000 habitants à Wood Buffalo, ce qui représente une augmentation de 9 p. 100 depuis 2005 -- sans tenir compte de la population fantôme, c'est-à-dire des 7 000 à 12 000 personnes qui habitent dans des camps de travail mais font un usage important des services municipaux. Considérant les limites financières de la municipalité, cette situation n'est pas tenable.
Il y a quelques années, on a annoncé la création d'un groupe de travail tripartite qui, selon nos informations, était censé se pencher sur nos besoins particuliers et cerner les possibilités de financement conjoint de projets aussi cruciaux que le traitement des eaux usées. Ce groupe n'a encore fait aucune annonce notable.
La Chambre de commerce encourage vivement le gouvernement fédéral à admettre que les économies régionales revêtant une importance nationale, comme à Wood Buffalo et ailleurs, doivent recevoir un plus grand soutien fédéral.
Nous demandons au gouvernement fédéral de faire preuve de leadership avec le groupe de travail tripartite et de renouveler son engagement à l'égard des besoins spéciaux de la région en infrastructures. Nous lui recommandons aussi d'envisager sérieusement des partenariats publics-privés, ou P3, comme ils se pratiquent en Europe, pour voir comment le Canada pourrait accélérer la construction des infrastructures nécessaires sans compromettre l'intérêt public.
On dit souvent ici en plaisantant que Fort McMurray est la deuxième plus grande ville de Terre-Neuve. L'Alberta offre à de nombreux jeunes hommes et jeunes femmes de la région de l'Atlantique confrontés au déclin économique dans pratiquement chaque secteur une nouvelle chance de bien gagner leur vie et d'élever une famille. Il n'y a pas que le secteur des sables bitumineux qui a du mal à trouver des employés qualifiés; c'est la même chose dans les secteurs des services, de la vente au détail et de l'hôtellerie.
L'une des solutions proposées serait d'accroître le nombre de travailleurs étrangers autorisés à venir travailler dans les sables bitumineux de l'Alberta.
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Merci, monsieur le président, et merci aux témoins.
Beaucoup d'entre nous sommes ici pour la première fois. C'est une région tout à fait spéciale. Nous sommes ravis d'être ici et attendons avec impatience la visite prévue après ces audiences.
Je m'adresse d'abord à Mme Samarasekera. Ayant été dans l'enseignement plus longtemps que dans la politique, je peux dire que je suis totalement d'accord avec tout ce que vous avez dit. Je suis fier aussi d'avoir contribué à l'héritage Martin-Chrétien car je pense que nous avons vraiment changé les choses pour les universités et pour la recherche et l'innovation. Je ne m'attends pas à ce que vous exprimez votre accord avec moi là-dessus mais, en ce qui concerne le gouvernement actuel, on est toujours en droit de se demander si sa petite contribution dans le dernier budget maintiendra l'impulsion acquise dans ce domaine à mon avis crucial.
Si vous aviez un choix à faire, parce que nous n'avons pas tant d'argent que ça à notre disposition -- peut-être à cause des réductions de la TPS -- accorderiez-vous la priorité à l'augmentation des transferts aux provinces, pour l'enseignement supérieur, comme nous l'avons fait au cours de la dernière décennie?
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C'est une excellente question.
Si vous comparez le Canada à des pays comme le Japon, la Corée ou d'autres qui sont des leaders en innovation, vous constaterez qu'ils ont une beaucoup plus grande proportion d'ingénieurs ou de scientifiques que de diplômés en arts. L'un de nos défis est donc d'assurer le bon équilibre. On peut trouver beaucoup de statistiques indiquant quel serait le nombre idéal.
L'autre défi est que les jeunes qui veulent faire des études dans les arts doivent y être encouragés car nous avons aussi besoin de gens dans ces disciplines. J'en suis fermement convaincue. Malheureusement, nous n'avons pas assez investi dans ces disciplines et ceux qui les choisissent ne reçoivent donc pas nécessairement une éducation de qualité. La musique, les beaux-arts, etc., souffrent beaucoup dans notre pays parce que, je le répète, nous ne leur accordons pas d'investissements adéquats.
Quand je parle de trouver le bon équilibre, je veux dire qu'il nous faut un nombre adéquat d'ingénieurs et de scientifiques mais aussi dispenser une bonne éducation dans les arts de façon à ce que les gens obtenant un diplôme en commerce ou dans une autre discipline aient aussi une bonne formation.
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Puisque nous sommes à Fort McMurray, je dois mentionner en premier l'énergie. Comme vous le savez, dans un discours récent, le premier ministre a dit que le Canada pourrait devenir une superpuissance énergétique. Nous avons la ressource mais nous ne sommes pas nécessairement à l'avant-garde des technologies nécessaires pour extraire l'énergie de manière non seulement économique mais aussi écologique. Nous pourrions devenir un fournisseur de technologies écologiques dans le secteur de l'énergie.
Deuxièmement, nous avons un merveilleux système de santé public dans lequel nous investissons des sommes énormes pour dispenser des soins de qualité mais sans recueillir les bienfaits de ces investissements sous forme d'innovations concernant de nouveaux produits médicaux, par exemple. Le fait que nous puissions faire ça exige une réflexion approfondie et la volonté de convertir ces investissements en résultats concrets. Voilà donc les deux domaines.
J'en mentionne un troisième, l'éducation, qui est en train de devenir une industrie mondiale valant des milliards de dollars. Les universités canadiennes sont excellentes mais le nombre d'étudiants étrangers que nous attirons est relativement mince par rapport au Royaume-Uni, à l'Australie, etc.
Nous pourrions avoir ici un double avantage dans la mesure où les étudiants étrangers nous apporteraient des revenus supplémentaires et, dans un sens, des revenus d'affaires, mais aussi enrichiraient le climat pour les autres.
Voilà donc trois exemples de domaines dans lesquels le Canada pourrait investir.
Beverley, je suis heureuse de vous rencontrer après avoir reçu vos courriels pendant tant d'années.
Mes collègues diront peut-être que je suis continuellement déchaînée mais, après avoir entendu votre témoignage, je le suis vraiment. Je vais essayer de me calmer en disant vous que nous devrions pouvoir discuter de manière civilisée de la reconnaissance de tout le travail effectué dans notre société, y compris le travail actuellement non rémunéré à la maison. Je pense que la question importante est de savoir comment on définit le PIB.
J'apprécie le travail de pionnière que vous avez fait. Par contre, j'ai des problèmes avec certaines des informations que vous avez présentées, qui me semblent tout à fait erronées. Je n'en donnerai qu'un exemple car je ne pense pas qu'il soit utile d'en discuter longuement, et c'est votre affirmation que la Suède a eu des résultats catastrophiques.
Je viens juste de lire les informations suivantes dans le Guardian Weekly: La Suède a un PIB par habitant de 27 310 $, ce qui est élevé par rapport à l'Europe et au Canada; la Suède a actuellement un excédent de 10 milliards de dollars dans son compte courant; elle a un taux d'inflation inférieur à celui de la Grande-Bretagne, elle est plus compétitive sur le plan mondial, et ses entreprises sont mieux classées sur le plan de la créativité et de la recherche. Comme si ça ne suffisait pas, sur le plan du bien-être humain, elle n'a aucun équivalent, selon l'indicateur de qualité de vie publié par The Economist qui est loin d'être une publication socio-démocrate. Sur le plan de l'indice du développement humain, elle est au troisième rang mondial. Elle est aussi au troisième rang mondial sur le plan de l'espérance de vie, et je pourrais continuer longtemps.
Ce que j'essaye de dire, c'est que, quand on essaye de formuler des politiques publiques axées sur le choix individuel, on peut le faire en offrant aux gens les mécanismes de soutien nécessaires pour qu'ils fassent ces choix sans mettre le pays en faillite. De fait, cela rehausse la compétitivité et la productivité, ce que nous souhaitons tous.
Je ne sais pas si vous voulez répondre à mon intervention mais je vous serais reconnaissante de le faire.
Mme Samarasekera, j'ai eu le plaisir de présider le comité Libéral sur l'enseignement postsecondaire pendant quelques années, d'abord au gouvernement puis, maintenant, dans l'opposition. J'ai beaucoup voyagé dans le pays. Je ne me suis pas rendu dans votre université mais j'ai beaucoup apprécié vos remarques où je n'ai rien trouvé à contester.
Je voudrais revenir sur une question que vous ont posée M. McCallum et M. Dykstra. Vous dites que le nombre d'étudiants a augmenté. Cela est-il le signe que les frais de scolarité ne sont peut-être pas trop élevés? Il y a deux éléments à ça. Premièrement, la dette des étudiants a augmenté de manière exponentielle. Deuxièmement, le nombre d'étudiants n'a pas augmenté parmi les Canadiens à revenus modiques, les Canadiens autochtones et les personnes handicapées. En ce qui concerne l'accès, il me semble que la vraie question est de savoir comment nous pouvons amener ces gens à l'université.
Vous avez parlé de cet excès d'investissement dans la recherche depuis 1998. Je pense qu'on y a consacré 13 milliards de dollars, ce qui a interrompu la fuite des cerveaux. Je suis sûr que votre université, comme d'autres dont nous parlent les journaux, rapatrient des chercheurs. Cela résulte d'un investissement fédéral direct dans les universités. L'an dernier, dans la mise à jour économique, nous avons proposé un plan de grande ampleur de 2,2 milliards de dollars pour permettre aux Canadiens à revenus modiques et moyens d'aller à l'université.
Quelle est la meilleure méthode pour s'assurer que les Canadiens qui n'ont pas accès à l'enseignement supérieur à cause de l'argent puissent y avoir accès?
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Absolument. L'un des problèmes, et ce n'est pas un problème fédéral mais plutôt provincial, c'est que tout ce qui entoure Fort McMurray-- et j'entends souvent des gens d'autres régions dire : « C'est incroyable, vous parlez continuellement d'une pénurie de terrains mais vous êtes en plein milieu de nulle part » -- appartient à la Couronne et qu'il y a des problèmes quand on veut acquérir des terrains.
À l'heure actuelle, avec l'accroissement de la population, on accorde la priorité aux propriétés domiciliaires, et c'est compréhensible. Toutefois, nous voulons aussi réaliser des aménagements commerciaux et industriels et diversifier les entreprises de notre collectivité car, sinon, nous deviendrons une ville industrielle.
Dans le secteur du détail et des services, les problèmes de personnel sont directement liés au coût des logements et aux salaires compétitifs. Comment un hôtel peut-il fonctionner quand il a un taux de roulement de son personnel de 100 p. 100? Pour les petites entreprises, la mienne comprise, beaucoup de gens à Edmonton, à Calgary ou à Toronto s'attendent à des prix compétitifs alors que nos frais généraux sont quasiment le double. C'est...
Je voudrais commenter le mémoire de Mme Smith.
Même si en substance, je ne suis pas d'accord avec ce que vous avancez dans votre mémoire, je trouve que celui-ci a l'avantage d'être limpide pour ce qui est de ses intentions. Un bon nombre de groupes venus témoigner devant nous ont utilisé comme prétexte le prétendu choix des femmes afin de prôner tout simplement leur retour à la maison. Même le gouvernement nous a servi cet argument. Ici, c'est plus clair. Je pense que la comparaison avec l'époque préhistorique, au début de la présentation, était très éclairante. Elle correspond assez bien à ce qu'on prône ici.
Je dois d'abord vous avouer être un peu mal à l'aise avec l'idée de pénaliser les gens qui ne bénéficient pas d'un programme social. Pour ma part, je n'ai pas eu à être hospitalisé au cours des dernières années. Je n'ai pas bénéficié de ce programme, mais j'ai quand même payé des impôts. Une personne qui n'utilise pas les services de garde parce qu'elle n'en a pas besoin n'est pas pénalisée. Par définition, un programme social implique qu'on utilise l'argent de la collectivité pour le distribuer là où sont les besoins. Par contre, si on prend l'argent de tout le monde et qu'on le redistribue à tout le monde, c'est une opération à somme nulle, donc qui ne sert à rien. À ce compte-là, aussi bien abolir les impôts et laisser chacun faire ce qu'il veut de son argent.
En outre, votre mémoire comporte un important paradoxe. J'aimerais que vous m'éclairiez à ce sujet. Dès le début, vous dites que l'argent n'est pas tout ce qui compte dans la vie, qu'il n'est pas important. Par contre, jusqu'à la fin du document, vous vous employez à nous convaincre qu'il faut financer les gens qui restent à la maison pour élever leurs enfants. C'est comme si vous disiez que l'argent n'est pas important, mais qu'il faut vous en donner. Il y a ici quelque chose de contradictoire, qui dévalorise la nature même du bénévolat. En effet, quand on fait du bénévolat, on le fait de façon désintéressée, sans demander de financement en échange.
Selon vous, est-ce que l'argent est une question importante? Dans le cas contraire, pourquoi devrions-nous mettre en oeuvre les mesures que vous prônez? En revanche, si l'argent est un facteur important, pourquoi l'État financerait-il à grands frais des mesures visant à retirer des millions de femmes du marché du travail? Pourquoi se priverait-il par la même occasion de tous ces revenus fiscaux?
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C'est une bonne question.
Premièrement, le but n'est pas de faire en sorte que les femmes restent à la maison, mais de reconnaître celles qui choisissent de le faire. Pour ma part, j'ai quatre filles, mais elles ne sont plus à la maison. L'une d'entre elles est avocate. Elle travaille et laisse ses deux enfants à la garderie pendant quelques jours. Je ne suis pas contre les garderies.
Cependant, si ma fille restait à la maison, elle n'en retirerait pas d'avantages financiers, même si elle se chargeait de l'éducation de ses enfants. Je pense que votre problème, concernant les garderies, est celui que nous avons soulevé, à savoir que les enfants qui fréquentent les garderies reçoivent des services éducatifs, alors que les autres n'en bénéficient pas. Pour ma part, j'ai beaucoup instruit mes enfants à la maison. J'offrais les mêmes programmes, ce qui n'est pas votre cas: vous les offrez à un groupe, mais pas à l'autre.
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Merci, Monsieur Wallace.
Je remercie tous les témoins qui ont participé aujourd'hui à une discussion très stimulante. Nous vous sommes très reconnaissants d'avoir pris le temps de vous préparer à venir témoigner et d'être venus le faire. Nous savons que votre temps est précieux. Vous pouvez partir.
Avant de lever la séance, j'ai une question à poser aux membres du comité sur une invitation que je veux vous transmettre.
Je sais que certains d'entre vous partiront après Saskatoon mais je voulais vous dire qu'il y a dans ma ville un petit restaurant chinois sans prétention mais tout à fait excellent qui prépare un plat spécial, le canard de Pékin. En fait, c'est un repas de 13 plats que le restaurateur prépare pour des groupes d'au moins 10 personnes. Je voulais demander à ceux d'entre vous qui restent avec nous... Si ça vous intéresse, nous pouvons l'organiser.
Je crois que c'est 25 $ par personne. C'est incroyable et... c'est John McKay qui invite.
Des voix: Oh!
Le président: La séance est levée.