Bienvenue à nos témoins, que je remercie d'être venus aujourd'hui.
Je souhaite aussi la bienvenue aux membres du comité. Nous reprenons notre travail ardu et important, l'élaboration de recommandations pour le prochain budget.
Nos témoins ont eu l'amabilité de nous envoyer des mémoires et de préparer de brefs exposés. Je vous rappelle que vous disposez de cinq minutes seulement. Quand il vous restera une minute ou moins, je vous ferai signe, si vous me regardez du coin de l'oeil. C'est parce que nous tenons à ce que les membres du comité aient le loisir de vous poser beaucoup de questions.
Nous allons commencer avec Barry Blake, de l'ACTRA. Bienvenue, monsieur. À vous la parole.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour à vous et aux honorables membres du comité.
Je m'appelle Barry Blake et je suis un acteur canadien qui exerce son métier, en autant que cela veuille dire quelque chose de nos jours. Je suis également ici au nom de l'ACTRA, l'Alliance of Canadian Cinema, Television and Radio Artists, dont je suis le conseiller national.
En tant qu'organisation nationale, nous représentons quelque 21 000 interprètes de tout le pays travaillant dans les médias enregistrés anglophones. L'ACTRA reconnaît l'importance des consultations que vous menez et nous souhaitons vous remercier de nous avoir inclus dans le processus. Nous pensons qu'il est essentiel de vous demander aujourd'hui de soutenir la culture canadienne.
[Français]
Dans les neuf recommandations exposées dans ce mémoire, l'ACTRA aborde les quatre questions posées par le Comité permanent des finances dans son document intitulé La place du Canada dans un monde concurrentiel. Nous demandons principalement au comité de soutenir les programmes de financement et d'impôt fédéral qui sont essentiels pour que les industries culturelles canadiennes demeurent concurrentielles dans notre marché intérieur ainsi qu'à l'échelle internationale.
[Traduction]
Nous demandons également au comité d'appuyer les mesures fiscales nouvelles et existantes ainsi que les exonérations d'impôt des particuliers qui seront avantageuses pour les artistes au Canada au plan de leurs compétences et de leurs moyens de subsistance. J'aimerais également faire remarquer que les neuf recommandations proposées par l'ACTRA dans son mémoire écrit peuvent être mises en pratique dans le cadre des dépenses fédérales actuelles.
Si l'on veut que la voix du Canada anglais se fasse entendre dans toute sa richesse et sa spécificité dans des médias où les intérêts internationaux pèsent lourd, il faut encourager la culture canadienne. Vu le peu de temps dont nous disposons aujourd'hui, je m'attacherai à deux de nos neuf recommandations: l'importance pour le gouvernement actuel de maintenir et d'améliorer les programmes et le financement stable des productions canadiennes pour le cinéma et la télévision, grâce au FCT, le Fonds canadien de télévision, et à la Société Radio-Canada.
Soutenir notre culture pour faire entendre nos histoires est non seulement une utilisation justifiée des fonds publics, mais aussi un bon investissement dans l'économie canadienne. En effet, l'industrie du cinéma et de la télévision canadienne génère 4,92 milliards de dollars d'activités de production chaque année et emploie plus de 134 000 Canadiens, souvent dans des emplois hautement spécialisés. D'après le Rapport économique sur la production cinématographique et télévisuelle au Canada, les oeuvres cinématographiques et télévisuelles rapportent 2,27 milliards de dollars en valeur d'exportation annuelle. La croissance annuelle du secteur, entre 1997 et 2002, a été en moyenne de 8,5 p. 100, par comparaison à seulement 3,6 p. 100 pour l'ensemble de l'économie. Une bonne part de cette croissance serait impossible sans le financement du gouvernement fédéral.
Notre industrie diffère beaucoup des industries de la fabrication et des services. Chaque production canadienne, que ce soit pour le cinéma ou la télévision, débute comme une entreprise unique en son genre qu'il faut développer et commercialiser comme s'il s'agissait d'un prototype. Le financement du FCT joue un rôle absolument essentiel pour lancer cette production. Dans la pratique, il s'agit de fonds de démarrage, vitaux pour l'élaboration de chaque projet cinématographique ou télévisuel. Un financement stable à long terme pour Téléfilm et le Fonds canadien de télévision engendre des investissements supplémentaires substantiels de la part du secteur privé. Sans cet incitatif, la plupart des productions en resteraient au stade de pures idées.
La vie d'un artiste canadien peut être difficile. Nous sommes des entrepreneurs indépendants, des chefs de petites entreprises qui ne savent pas d'où viendra leur prochain contrat, voire si un projet bénéficiera d'un quelconque soutien financier.
Il y a trois ans, quand le gouvernement a annoncé des compressions majeures du budget du FCT , l'industrie de la production au Canada a été bouleversée. Cela s'est traduit par l'abandon ou la remise à plus tard de nombreuses émissions de qualité. Le rétablissement du fonds à son niveau d'origine dans les budgets fédéraux subséquents a amélioré un peu la situation; mais la nature temporaire du FCT le rend vulnérable; elle est source de préoccupations.
Faire du FCT un mécanisme permanent et augmenter son financement pour tenir compte de l'inflation seraient des mesures qui renforceraient considérablement notre secteur. Cela donnerait aux artistes un sentiment de stabilité qui leur fait souvent défaut et montrerait aux Canadiens et aux Canadiennes que leur gouvernement reconnaît l'importance de la culture.
La production de dramatiques constitue une contribution importante à l'économie locale, grâce aux dépenses et aux créations d'emploi partout au Canada. On estime que, pour chaque dollar de subvention gouvernementale, sont obtenus plus de six dollars d'autres types de financement. C'est pourquoi nous demandons au gouvernement, dans son prochain budget, de s'engager à contribuer de façon permanente au FCT, avec des augmentations annuelles indexées sur l'inflation.
Le mémoire écrit de l'ACTRA comporte plus de détails sur ces questions et sur d'autres problèmes frappant la croissance de l'industrie du cinéma et de la télévision, ainsi que de notre communauté culturelle. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
Merci à tous.
Je voudrais remercier le comité de nous avoir invités. Nous avons soumis un mémoire, mais n'avons pas eu le temps de le faire traduire vu que nous avons été ajoutés au programme à la dernière minute. J'espère que vous voudrez bien nous le pardonner. Nous vous ferons parvenir des versions traduites ultérieurement.
Je représente le Syndicat des métallos, qui compte plus de 280 000 membres partout au Canada, dans toute une gamme d'industries, dont la foresterie, l'acier, la fabrication, le transport, ainsi qu'un certain nombre de secteurs des services. La gamme de questions budgétaires qui nous intéressent est également étendue: amélioration du système de soins de santé, amélioration de l'éducation postsecondaire, etc. Mais je voudrais m'attacher aujourd'hui à certains problèmes qui existent dans des secteurs industriels clés et aux politiques gouvernementales qui pourraient y remédier.
Nous estimons qu'une politique économique nationale devrait avoir pour but premier la création d'un environnement où chaque Canadien peut avoir un bon emploi dans un milieu de travail sécuritaire; et nous reconnaissons, bien sûr, l'importance de la productivité et de la compétitivité internationales pour parvenir à cet objectif, vu la conjoncture économique actuelle. Pour atteindre cet objectif et servir la société le mieux possible, nous estimons qu'il faut investir dans l'éducation et la formation, maintenir une infrastructure robuste, investir dans la recherche et le développement, ainsi que dans la création de nouveaux produits et processus, et investir dans de l'équipement neuf et de nouvelles usines.
À l'heure actuelle, parler de compétitivité est frustrant pour les syndicats, à cause des statistiques... En effet, KPMG a récemment conclu, dans une étude effectuée pour Industrie Canada, que le Canada offrait l'environnement d'affaires le moins coûteux parmi les pays du G-7. D'autre part, nous constatons depuis plusieurs années que la productivité augmente, sans que les salaires suivent. Nous sommes donc peu enclins à penser que les problèmes de nos secteurs sont liés à un coût trop élevé de la main-d'oeuvre ou, d'ailleurs, à des taux d'impôt trop élevés pour les sociétés.
Par contre, nous semblons être un peu à la traîne dans la recherche et le développement, la formation, l'investissement dans les biens d'équipement, et la création de nouveaux produits et processus. D'après un récent rapport sur la compétitivité du Forum économique mondial, le Canada se classe vingt-septième sur 58 pays pour sa capacité à faire concurrence grâce à des produits et procédés uniques. Qui plus est, nos dépenses pour la recherche et le développement sont inférieures à celles de la Suède, de la Finlande, du Japon, de la Corée, de l'Allemagne et de bien d'autres pays. En termes de dépenses pour les biens d'équipement, chiffrées par travailleur, le Canada y consacre entre 30 et 60 p. 100 de moins que les États-Unis. Enfin, le même rapport sur la compétitivité du Forum économique mondial nous classait à la dix-septième place pour les études supérieures et la formation.
C'est pourquoi notre syndicat estime que la politique gouvernementale devrait s'attacher à améliorer ces domaines.
Je voudrais mentionner brièvement l'importance de l'industrie de la fabrication pour l'économie canadienne. À l'heure actuelle, elle emploie plus de 2 millions de Canadiens et de Canadiennes, avec des salaires supérieurs de 28 p. 100 en moyenne au salaire canadien moyen. Les Manufacturiers et Exportateurs du Canada estiment que, pour chaque dollar de travail manufacturier, trois dollars d'activité économique sont créés au Canada.
Je ne voudrais surtout pas donner l'impression que le secteur manufacturier se résume aux cheminées d'usine d'une économie à l'ancienne. Le secteur est dynamique, en constante évolution. Près de 70 p. 100 des biens fabriqués au pays sont exportés, soit une augmentation de 25 p. 100 depuis quelques années. Mais le secteur connaît des difficultés. Près de 200 000 emplois dans le secteur de la fabrication ont été éliminés dans les trois ou quatre dernières années. L'appréciation du dollar canadien, conjuguée à l'escalade des coûts de l'énergie et à la concurrence d'économies où les salaires sont bas, comme la Chine, entrave gravement la capacité des entreprises canadiennes à être concurrentielles. On constate un boum dans le secteur des hydrocarbures et des autres produits de base dans la construction, mais le secteur manufacturier encaisse les coups.
Le syndicat estime qu'il convient de s'inquiéter de ces douloureuses pertes d'emploi. Si nous laissons décliner notre secteur manufacturier, cela nous affaiblira, car on ne peut pas dire que ce qu'on appelle la nouvelle économie crée une multitude d'emplois. Les sociétés de services professionnels et de logiciels sont soumises aux mêmes types de pressions internationales que le secteur manufacturier. Et pour transférer une propriété intellectuelle hors du pays, il suffit d'une personne avec un ordinateur portatif et une adresse électronique. Regardez donc le nombre d'emplois...
Bonjour à tous et merci de m'avoir invité ce matin à parler avec vous.
La Coalition du budget vert, comme vous le savez sans doute, comprend 20 des plus importants groupes actifs dans le domaine de l'environnement et de la conservation au Canada. Ceux-ci représentent plus de 500 000 Canadiens, soit des bénévoles, des membres et des sympathisants, depuis les chasseurs de Canards Illimités jusqu'aux escaladeurs d'arbres peut-être plus radicaux de Greenpeace.
La Coalition du budget vert estime que la prospérité future du Canada repose sur une intégration effective des objectifs environnementaux, économiques et de santé humaine. Nous sommes en faveur de l'internalisarion des coûts sociaux et environnementaux dans les prix du marché, par le biais d'une réforme fiscale sans incidence sur les recettes.
J'ai deux objectifs ce matin: présenter nos cinq recommandations prioritaires pour le budget de 2007 et examiner nos recommandations prioritaires à long terme pour la politique financière canadienne. Avant de commencer, je voudrais toutefois remercier le gouvernement et certains des partis d'opposition de l'accent mis sur les questions environnementales, ces derniers mois, ainsi sans doute que dans les mois à venir. Merci beaucoup.
Nous avons sélectionné cinq recommandations qui permettent de tirer le meilleur parti des possibilités qu'offre le budget pour améliorer la viabilité de l'environnement, stimuler la croissance économique et protéger la santé des Canadiens. Présentées plus en détail dans le mémoire que nous vous avons envoyé, elles incluent le domaine de l'énergie renouvelable et de l'efficacité énergétique, la vallée du Mackenzie, le renforcement de la Loi sur les espèces en péril, ainsi que de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, et une uniformisation des règles du jeu entre les sables bitumineux et les autres sources d'énergie.
Je voudrais souligner qu'un investissement substantiel dans l'énergie renouvelable et les économies d'énergie pourrait accélérer la croissance de ces deux secteurs et constituer, peut-être, la façon la plus efficace pour le Canada d'assurer la salubrité de l'air, de protéger la santé des citoyens et d'assumer ses responsabilités au regard du changement climatique. En effet, des mesures éconergétiques et des sources d'énergie renouvelable réduiront les émissions dans l'air, auront des répercussions positives sur l'eau et l'utilisation des terres, amélioreront la sécurité énergétique et le contrôle local, fourniront de l'emploi et des débouchés économiques partout au Canada et prépareront les entreprises et les consommateurs à l'inévitable abandon graduel des combustibles fossiles.
Le budget de 2007 pourrait saisir trois occasions idéales dans ce domaine, en augmentant les mesures incitatives à la production d'énergie renouvelable, en augmentant les transferts aux provinces et aux municipalités en vue d'investissements dans l'efficacité énergétique et l'énergie renouvelable, et en continuant à soutenir l'établissement de son programme de réaménagement.
À plus long terme, les principaux groupes actifs dans le domaine de l'environnement et de la conservation au Canada estiment que notre économie pourrait engendrer plus de santé et de prospérité pour nous, pour nos enfants et pour l'environnement, si elle tenait systématiquement compte de la valeur de nos ressources naturelles limitées, de la capacité de la nature à absorber les déchets et des répercussions de la pollution sur la santé.
Øystein Dahle, l'ancien vice-président d'Exxon pour la Norvège et la mer du Nord, a dit:
Le socialisme s'est écroulé parce qu'il ne permettait pas aux prix de refléter la réalité économique. Le capitalisme risque de s'écrouler parce qu'il ne permet pas aux prix de refléter la vérité écologique.
Comme en conviendrait tout économiste, le fait que les prix ne tiennent pas véritablement compte de la valeur des ressources naturelles ni de la valeur du rôle de la nature dans l'absorption des déchets constitue deux lacunes économiques majeures. Si nos enfants et nos petits-enfants pouvaient faire une offre sur le pétrole et le gaz naturel que nous brûlons jour après jour, ils paieraient sans doute beaucoup plus que nous.
À l'autre bout de la chaîne, du côté des déchets, nous tenons pour acquis depuis des siècles les capacités d'absorption de l'air, de l'eau et des sols. Toutes nos activités en dépendent, de l'air qu'aspirent nos poumons aux voitures que nous conduisons, en passant par la gestion de nos entreprises. Mais les changements du climat de la planète, ainsi que l'augmentation des maladies chez nos proches, la flambée des cas d'asthme, par exemple, suggèrent que nous avons atteint les niveaux où nous ne pouvons plus polluer sans conséquences.
La Coalition du budget vert exhorte le gouvernement à augmenter les ponctions sur les activités qui nuisent à la société, dont la pollution et les déchets, et à diminuer simultanément les prélèvements sur les activités qui profitent à la société, comme les emplois, les profits, les économies et la conservation du capital naturel du Canada que réalisent très efficacement les agriculteurs canadiens, jour après jour.
C'est une approche qui pourrait être mise en place sans nuire aux recettes, grâce à un mélange d'instruments reposant sur le marché: taxes, frais d'utilisation, rabais, crédits, échanges de permis, etc. Ces politiques récompensent les leaders environnementaux parmi les entreprises et les citoyens; elles pénalisent les traînards dans ce domaine; elles stimulent les innovations environnementales présentant un potentiel d'exportation; et elles accélèrent le développement d'économies où le succès économique s'accompagne d'avantages environnementaux et humains concomitants.
Nous encourageons également le gouvernement à élaborer un moyen de mesurer jusqu'à quel point la valeur des ressources naturelles et les répercussions de la pollution et des déchets sont incorporées dans le prix des biens et des services tout au long du cycle de fabrication; cela fait, il pourrait s'efforcer d'améliorer constamment cette mesure.
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Je vous remercie, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité permanent des finances.
Merci beaucoup de me permettre de m'adresser à vous ici aujourd'hui. Je m'appelle Dan Brant, et je suis du territoire mohawk de Tyendinaga.
J'ai fourni à la greffière des notes d'allocution et j'aimerais qu'elles soient distribuées aux membres du comité plus tard, étant donné que je vais y faire allusion durant mon intervention liminaire ici.
Tout d'abord, un mot sur mon parcours: j'ai été, pendant deux ans, directeur exécutif de la Fraternité nationale des Indiens au début des années 80. J'ai passé beaucoup de temps sur la Colline parlementaire en tant que collaborateur de quatre différents ministres des Affaires indiennes et du ministère des Affaires indiennes. Plus récemment, j'ai été, pendant trois ans, PDG de l'Assemblée des Premières nations. L'aspect moins connu de ma carrière, c'est ma qualité d'homme d'affaires autochtone oeuvrant dans le domaine de la consultation en construction et en gestion. Ajoutez à cela trois ans passés à titre de PDG d'un organisme de crédit financier pour les entreprises autochtones.
C'est fort de cette expérience que je voudrais vous parler de l'énorme potentiel inexploité des entrepreneurs autochtones.
La politique de développement économique demeure fragmentée et déconnectée, sans objectif général mesurable, ni moyens pour l'évaluer. Quelles que soient les raisons qui les motivent, les responsables des orientations politiques ne semblent pas oeuvrer vers un objectif réaliste commun en matière de développement économique autochtone. Un des effets secondaires indésirables de la gestion de programmes actuelle, c'est que c'est une science, en ceci que les bureaucrates mettent l'accent sur le processus plutôt que sur les résultats.
Les méthodes de soutien et les procédés administratifs existants ont usurpé la souplesse et la créativité qui étaient les principaux moteurs des programmes de développement économique. On ne se soucie guère des principes économiques ou de la durabilité des programmes de développement économique autochtone. Le soutien financier à la croissance du secteur privé autochtone devrait être perçu et traité comme un investissement plutôt que comme un coût.
Que peut-on faire pour surmonter ces problèmes? Pour diverses raisons, les entrepreneurs autochtones ne sont toujours pas sur un pied d'égalité avec d'autres propriétaires de petites entreprises dans le reste du pays. Mesurer ce que j'appellerais le produit des réserves brut et l'activité économique de tous les secteurs d'activité autochtones fournirait des statistiques concrètes à partir desquelles on pourrait établir des cibles et des objectifs en matière de programmes. On se doterait ainsi d'un mécanisme de coordination solide, s'appuyant sur la même approche que celle de la comptabilité du revenu national. Des données autochtones spécifiques pourraient en effet éclairer et motiver toute la palette d'initiatives de développement économique autochtone, depuis la participation à la population active jusqu'à l'expansion des entreprises, en passant par le développement sectoriel. Un des avantages indirects serait, à mon avis, de contribuer à dissiper quelque peu les lieux communs qu'entretient la population canadienne dans son ensemble envers la contribution des Autochtones à l'économie canadienne.
Deuxièmement, le remaniement des critères de succès des programmes publics aurait pour objectif de réduire l'emphase disproportionnée mise sur l'administration des programmes au profit des résultats des programmes dans de nombreux ministères. Il faudrait mettre l'accent moins sur la façon dont un programme est administré et plus sur les résultats de programmes réels sous forme d'avantages pour la collectivité.
Troisièmement, les collectivités autochtones ont besoin de plus d'investissements pour s'assurer un accès au capital et une activité économique.
Quatrièmement, les principes économiques doivent être maîtrisés si on veut faire participer le secteur privé au développement économique autochtone. L'économie autochtone fait après tout partie intégrante de l'économie canadienne globale, bien qu'elle soit défavorisée, et c'est ainsi que les Autochtones, particuliers et entreprises, peuvent profiter immensément de l'essor de l'activité économique à leur portée.
Pour tirer parti de la capacité du secteur privé à enseigner aux Autochtones et à les employer, le gouvernement pourrait rendre l'entreprise rentable, notamment en instituant des mesures d'incitation appropriées pour le secteur privé afin de stimuler l'économie autochtone. À titre d'exemple, l'industrie cinématographique au Canada jouit d'énormes mesures d'incitation fiscale. Le secteur privé est un partenaire disposé à contribuer, mais la persuasion morale n'est pas suffisante.
Merci infiniment.
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Merci, monsieur le président.
Mon message aujourd'hui est simple et clair, je l'espère. Nous croyons qu'une des conditions fondamentales pour assurer la place du Canada dans un monde concurrentiel consiste à faire en sorte que nos citoyens puissent acquérir les bonnes compétences qui leur permettent de réussir. Dans notre mémoire, nous mettons l'accent sur une catégorie de citoyens particulière, les fonctionnaires.
Dans un récent discours prononcé à l'École d'administration publique de l'Université Dalhousie, le greffier du Conseil privé, M. Lynch, a dit ceci:
La fonction publique se définit par des valeurs et par des réalisations. Nous devons mettre l'accent sur l'excellence, le leadership et le travail d'équipe dans tout ce que nous faisons. Les Canadiens ne devraient attendre rien de moins que l'excellence de leur fonction publique, et nous ne devrions accepter rien de moins de nous-mêmes.
De plus, dans le Rapport sur les plans et priorités de 2006 du Conseil du Trésor du Canada, déposé au Parlement par l'honorable John Baird, on peut lire que les Canadiens:
... s'attendent à ce que le gouvernement relève les défis de la productivité et de la compétitivité, d'abord en établissant une norme d'excellence de la gestion pour ses propres activités et ensuite en recherchant l'excellence dans ses propres actions.
Monsieur le président, c'est l'essence même de notre mémoire. Cela étant, nous ne sous-estimons pas l'ampleur du défi. Nous savons que le gouvernement fédéral est l'organisation la plus grande et la plus complexe au pays. Il emploie le plus grand nombre de travailleurs au pays, quelque 450 000 employés, et achète plus de biens et de services que pratiquement toute autre institution au Canada. En outre, les politiques et les programmes du gouvernement ont un effet énorme sur la vie et la prospérité des Canadiens, sur le développement de nos collectivités et sur la réussite économique du Canada dans un monde très compétitif. Il est par conséquent impératif que le gouvernement puisse compter sur l'appui de ses fonctionnaires et que ceux-ci possèdent les compétences voulues pour contribuer à la réussite future du Canada.
On se heurtera toujours à des difficultés de taille quand on doit gérer une organisation aussi grande et complexe que le gouvernement fédéral, qui compte des fonctionnaires et des activités d'un bout à l'autre du pays et partout dans le monde. Une des façons de surmonter ces difficultés consiste à faire en sorte qu'on dispose du financement nécessaire pour offrir aux fonctionnaires une éducation, une formation et une accréditation appropriées. L'éducation, la formation et l'accréditation des fonctionnaires peuvent servir d'outils efficaces dans la promotion et la réalisation de l'objectif d'un gouvernement sain, transparent et responsable, qui contribue au développement socio-économique de notre pays.
Doter les fonctionnaires des compétences dont ils ont besoin pour réussir, et aider les Canadiens à réussir, n'est qu'une partie de la solution. En effet, nous croyons qu'il est tout aussi important que les valeurs et l'éthique qui guident les fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions soient renforcées. Les valeurs et l'éthique devraient être enseignées, renforcées et respectées au quotidien. Cela aidera les fonctionnaires à exercer leurs fonctions dans un environnement sain et contribuera à renforcer la confiance de la population à l'endroit de son gouvernement.
C'est pourquoi nous croyons qu'il existe un lien direct entre la qualité de la fonction publique et la réussite socio-économique du Canada et des Canadiens, à titre individuel, dans un monde très compétitif. En réfléchissant aux conseils que vous allez donner au ministre des Finances pour le budget de 2007, nous espérons que vous lui recommanderez de prévoir des ressources financières suffisantes pour que les fonctionnaire reçoivent la formation et l'accréditation dont ils ont besoin pour offrir aux Canadiens le meilleur service possible, pour que le gouvernement optimise l'argent des contribuables et pour qu'on cultive une culture de reddition de comptes au sein de la fonction publique.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité.
En ma qualité de président de la Fédération canadienne des sciences humaines, je représente le segment le plus important de la communauté de chercheurs du Canada, soit 30 000 chercheurs, 71 universités et 68 associations. Parmi ceux-ci figurent des chercheurs et des étudiants en commerce, en économie, en éducation, en anglais, en droit, en sciences politiques, entre autres disciplines.
Je veux préciser que je suis d'accord avec ce que les autres collègues vous ont dit, c'est-à-dire que la recherche est essentielle pour accroître la productivité du Canada, pour en faire un pays plus fort et plus compétitif. J'irais même un peu plus loin: je vous exhorte à rééquilibrer le financement en accordant un appui fort à la recherche et à l'éducation dans les sciences humaines. Le nouveau gouvernement a une occasion inouïe de financer les activités importantes de recherche et d'apprentissage dans ces domaines qui auront un impact positif sur la vie de nos enfants, voire celle de nos petits-enfants.
Je vous soumettrai brièvement que la recherche dans les sciences humaines contribue à la société de trois façons principales. Premièrement, contrairement à une idée reçue, les diplômés des programmes de lettres trouvent des emplois rémunérateurs à long terme. C'est précisément grâce à leurs connaissances universitaires et à leur souplesse, qualités qui leur permettent de changer d'emploi quand la conjoncture change. La nature de l'économie canadienne évolue, et les besoins des employeurs canadiens aussi. Que l'on ne se méprenne pas, les conseils d'administration des sociétés et les assemblées législatives du pays entier regorgent de diplômés des sciences humaines.
Deuxièmement, sans exception aucune, le développement de nouvelles technologies et produits s'accompagne de changements dans le comportement humain, les structures sociales et les environnements physiques. Les avancées dans les technologies de reproduction humaine, par exemple, nous donnent les outils pour créer la vie. Mais pour utiliser ces outils avec compassion, soin et prudence, nous devons alors nous tourner vers la recherche en droit, en éthique, en sociologie, en histoire, en religion, et bien entendu, d'autres disciplines aussi.
Troisièmement, la recherche en sciences humaines est précieuse en ceci qu'elle enrichit la connaissance qu'a un peuple de sa société, c'est-à-dire de ce que ce peuple a fait dans le passé, qu'il fait présentement et de ce à quoi il aspire à l'avenir.
L'érudition canadienne dans ces domaines est reconnue et prisée sur la scène internationale. L'Afrique du Sud illustre bien cela. En effet, des chercheurs en sciences humaines canadiens ont collaboré avec le nouveau gouvernement depuis que l'ancien premier ministre Brian Mulroney avait accepté d'aider Nelson Mandela et son mouvement démocratique deux ans avant l'élection de l'ANC. De même, des pays comme le Sri Lanka, l'Irak et d'autres se sont tournés vers le Canada pour son expertise dans des domaines comme la rédaction constitutionnelle, le multiculturalisme, la démocratie et le maintien de la paix.
Contrairement à certaines découvertes scientifiques qui mènent au dépôt de brevets, à la création d'entreprises et à la réussite commerciale, la recherche en sciences humaines produit rarement de tels résultats économiques concrets. Quelle est la valeur en dollars de l'aide qu'on fournit à des démocraties naissantes en matière constitutionnelle? Quelle est la valeur en dollars de la diplomatie internationale et des activités de maintien de la paix? De l'édification d'une société juste et équitable qui reconnaît la contribution de tous ses peuples?
Northrop Frye a déjà comparé les sciences humaines à de l'air: il est là, il nous entoure, mais il est invisible. On s'en rend compte uniquement quand on en est privé.
Je vous exhorte à ne pas priver le Canada de son oxygène. Les récentes compressions annoncées, notamment à la Commission de droit du Canada, à Condition féminine et au programme d'alphabétisation pour adultes auront des conséquences lourdes pour notre société. Des coupures antérieures, notamment aux bourses du Commonwealth, au programme Fulbright et aux programmes d'études canadiennes à l'étranger ont mis fin à ce qui constituait un investissement solide dans le positionnement du Canada sur la scène mondiale.
Pour conclure, je vous dirai qu'en ces temps d'effervescence sociale partout dans le monde, il est d'autant plus important de trouver le courage de financer la recherche dont le produit final ne sera peut-être ni immédiat, ni financier, mais qui contribuera assurément à une meilleure compréhension de la société et de notre propre humanité. Sur la durée, ces investissements s'avéreront les plus importants.
Merci.
Laissez-moi vous poser une question sur votre troisième recommandation, c'est-à-dire le transfert spécialisé. De nombreux témoins nous en ont parlé, des chercheurs comme des étudiants, y compris l'ACPPU.
Vous avez soulevé une question qui m'interpelle, à savoir si le financement du transfert devrait être calculé en fonction du nombre d'habitants ou du nombre d'étudiants. Moi je suis de la Nouvelle-Écosse, où nous avons le pourcentage le plus élevé d'étudiants au Canada. C'est une question qui revêt une importance capitale pour nous, et je n'ai pas entendu beaucoup de témoins l'évoquer. Je vous remercie de l'avoir soulevée.
S'agissant du transfert spécialisé, quel serait le meilleur moyen de servir les étudiants et la communauté universitaire et collégiale? Craignez-vous que, si l'on devait déterminer que le transfert au titre des études postsecondaires devait se faire au moyen d'un transfert spécialisé mais que les provinces et le gouvernement ne réussissaient pas à s'entendre sur la façon de le faire, cet argent, s'il devait être donné aux provinces quand même, ne serait pas utilisé aux fins escomptées?
C'est une façon alambiquée de... Je sais que nous voulons imposer des conditions, du moins certains d'entre nous.
Je me demandais simplement si vous aviez des idées là-dessus.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à vous tous d'être présents.
Au cours de ma première intervention, j'aimerais parler de l'environnement, avec M. Van Iterson. Le gouvernement conservateur a annoncé dernièrement qu'il entendait finalement poursuivre les consultations et repousser l'échéance des mesures qu'il faudra mettre en place.
Je voulais avoir votre opinion sur ce que vous percevez dans la société. Quand j'en parle aux gens, j'ai l'impression qu'on est prêt, au Québec et au Canada, à passer à l'action en matière d'environnement. Il me semble que le temps des consultations est terminé. Votre rapport contient des suggestions qui pourraient être appliquées maintenant.
Pensez-vous qu'on devrait poursuivre les consultations et repousser la prise des véritables décisions, ou sommes-nous vraiment rendus au point où il faut agir maintenant?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous nous témoins d'être venus aujourd'hui.
Je suis désolée d'avoir raté la plupart de vos exposés. C'est difficile pour nous d'être à deux endroits en même temps.
J'aimerais poser mes premières questions à Ken Delaney.
Quand nous parlons de compétitivité, nous devons, je crois, songer sérieusement à l'aide que nous accordons à la population active. Je suis désolée de ne pas avoir entendu les faits que vous avez présentés, mais je crois comprendre qu'il est moins coûteux de créer une entreprise au Canada qu'aux États-Unis. Le taux d'imposition des sociétés est en réalité plus faible au Canada qu'il ne l'est aux États-Unis. Nous continuons d'accorder des allègements fiscaux assez importants aux entreprises et nous investissons très peu pour aider les travailleurs. Qui plus est, nous venons d'assister à une série de compressions budgétaires qui touchent à mon avis très durement les travailleurs âgés, particulièrement en ce qui a trait à l'alphabétisation et à la formation. Tout au long de ces audiences, un nombre impressionnant de gens d'affaires sont venus nous dire qu'il suffit que le pays rembourse la dette nationale, qu'il accorde davantage d'allègements fiscaux aux entreprises, qu'il réduise les budgets des programmes essentiels, qu'ainsi nous créerons un climat tel que nous aurons tous un meilleur avenir. Nous devons trouver davantage de témoins qui nous parleront des conséquences de ces décisions et qui nous diront ce que nous devons faire pour investir dans la main-d'oeuvre.
Je sais que c'est une question qui nécessiterait une longue réponse, mais je vous invite à commenter sur l'un ou l'autre aspect afin que votre réponse puisse être prise en compte quand nous rédigerons notre rapport.
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Absolument. C'est vrai qu'on ne peut pas donner une réponse courte.
Nous ne croyons pas qu'il soit justifié d'accorder des réductions d'impôt aux entreprises parce que, comme vous l'avez signalé, bien que les taux d'imposition des entreprises varient, le prix de revient des entreprises au Canada, selon le sondage réalisé par KPMG, est plus faible que dans tous les autres pays du G-7. Nous ne nous opposons pas nécessairement à certains allègements ciblés du fardeau fiscal des entreprises, si ces mesures sont liées au rendement.
Ce qui nous agace à titre de représentants des employés de bon nombre de ces entreprises, c'est que les investissements dans la formation, les immobilisations, la recherche-développement et l'innovation sont inférieurs à ce que nous aurions souhaité. Ce que nous réclamons surtout, ce sont des initiatives publiques qui influenceront les comportements. Nous croyons qu'il est préférable que les mesures soient sectorielles. Par exemple, dans le secteur de l'acier, il existe un jeune groupe appelé le Canadian Steel Partnership Council, composé de représentants des milieux universitaires, de travailleurs et d'entreprises de l'acier. Les membres de ce conseil tenteront d'élaborer des propositions de politiques publiques concernant les échanges commerciaux, la déduction pour amortissement accélérée qui aiderait les entreprises à investir, l'amélioration de la formation, l'instauration d'allègements fiscaux pour la formation, ou encore l'amélioration du régime d'assurance-emploi qui permettrait aux prestataires de toucher des prestations pendant qu'ils sont en formation.
L'idée est d'agir de façon collégiale pour permettre aux entreprises canadiennes de soutenir la concurrence internationale et de créer de bons emplois ici au Canada.
Le Fonds canadien de télévision existe depuis dix ans. Sa dotation initiale était de 100 millions de dollars et son budget est resté inchangé pendant dix ans. Si l'on calcule la valeur du dollar sur dix ans, la valeur actualisée s'établissait à environ 80,3 millions de dollars. Ainsi, pour ramener le budget à son niveau initial, il faut lui accorder le budget qu'il avait il y a dix ans. D'ailleurs, nous espérons un financement plus stable. Nous demandons un financement sur cinq ans afin que les producteurs puissent savoir de quel montant ils disposeront.
L'effet multiplicateur de ces 100 millions de dollars auxquels s'ajoutent les 140 millions de dollars qui proviennent du secteur privé est de six pour un et de huit pour un. Si le budget de 100 millions de dollars est maintenu, cela permet de générer des sommes six ou huit fois plus élevées. C'est ce que nous espérons obtenir.
Nous souhaitons autre chose qu'un simple financement sur cinq ans. Nous recommanderions que cela soit le budget « A », un fonds permanent destiné à encourager la production d'émissions de télévision au Canada. Je ne prends pas à la légère cette somme de 100 millions de dollars, mais ce n'est pas un investissement énorme puisqu'il a d'importantes retombées tant économiques que culturelles.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Van Iterson, vous semblez être le plus populaire ce matin. Vous proposez que le taux d'amortissement accéléré soit ramené de 100 p. 100 à 30 p. 100 et qu'il soit comparable au taux pour les autres méthodes d'extraction du pétrole et, à première vue, je ne vois pas ce que nous pourrions trouver à redire.Votre argumentation semble solide.
Cependant, le comité s'est rendu visiter les sables bitumineux à Fort McMurray il y a quelques semaines et nous avons aisément constaté qu'il faut investir des sommes énormes pour extraire la ressource. On pourrait aussi dire que les exploitants doivent constamment tenter d'obtenir des capitaux et ce n'est pas une tâche facile. On pourrait aussi dire qu'ils n'ont pas encore dégagé de bénéfices, du moins pas dans les gisements de sables bitumineux de l'Ouest. Je crois qu'il n'y aura pas de bénéfices avant l'an 2010.
Étant donné tout cela — j'ai bien compris que vous souhaitez un taux qui soit à peu près comparable — quelle incidence aurait votre proposition de réduire le taux de déduction pour amortissement, actuellement de 100 p. 100, sur la capacité d'obtenir des capitaux et assurer la survie de ces projets?
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Merci, monsieur le président.
Ma question s'adresse à M. Fisher, de la Fédération canadienne des sciences humaines.
La semaine dernière, pendant la relâche parlementaire, j'ai rencontré des groupes qui s'occupent d'alphabétisation. En fin de compte, ces gens travaillent avec ceux qui ont des problèmes à lire et à écrire des textes. Dernièrement, ils ont fait l'objet de coupes budgétaires de la part du gouvernement fédéral.
Dans votre mémoire, vous citez un extrait d'un rapport de l’Association des universités et collèges du Canada:
Une augmentation de seulement 1 p. 100 du degré d’alphabétisation pourrait se traduire par une augmentation du PIB de plus de 19 milliards de dollars par année au Canada.
Compte tenu de la pénurie de main-d'oeuvre que l'on connaît actuellement, n'y a-t-il pas effectivement un bassin de travailleurs parmi ces gens qui pourraient combler nos besoins, si on les formait adéquatement? Je vois donc une filière. Vous parlez de recherche universitaire, mais cela va jusqu'aux gens sur le terrain.
Dans la recommandation no 2, vous demandez:
Que le gouvernement du Canada octroie un financement plus élevé, supplémentaire et asymétrique au Conseil de recherches en sciences humaines.
De quel ordre sont vos besoins en alphabétisation, mais également pour vous permettre d'accroître l'efficacité de vos recherches? On sait qu'il y a un impact très net et très clair dans la société. En outre, c'est peut-être le secteur scientifique qui est un peu le parent pauvre de l'action gouvernementale fédérale.
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Merci pour vos questions.
En ce qui concerne l'alphabétisation, si vous consultez les sondages internationaux sur l'alphabétisation des adultes, vous verrez que le Canada accuse un retard considérable. Investir dans l'alphabétisation de base des adultes est d'intérêt public et essentiel pour le développement économique du Canada. Cela ne fait aucun doute.
Les pays scandinaves de l'OCDE sont ceux qui ont obtenu les meilleurs résultats dans les sondages internationaux. J'espère que nous voulons nous trouver au même rang qu'eux pour l'alphabétisation des adultes, mais pour ce faire, il faut investir.
Pour répondre à votre deuxième question, lorsque Marc Renaud était président du CRSH, nous avions fait des prévisions quant à l'augmentation nécessaire. M. Chad Gaffield est notre nouveau président, et je crois qu'il comparaîtra devant le comité mercredi. Il entame son nouveau mandat et tente d'établir une nouvelle prévision, et nous attendrons son évaluation avant de donner un chiffre.
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C'est un sujet difficile dans les réserves des premières nations. Il se rapporte aux traités et à leurs relations découlant des traités signés entre le Canada et les premières nations.
Les droits de propriété ont une certaine signification et sont perçus de deux façons différentes. Dans le reste du Canada, on entend par droits de propriété des titres, des actes, etc. En revanche, pour les Autochtones, les droits de propriété ou [Le témoin parle dans une langue mohawk.] signifient que c'est notre terre, dont le sens est totalement différent. Et c'est là que ça ce corse.
Je ne peux vous parler que de mon expérience personnelle, de mon propre chez-moi, c'est-à-dire le territoire mohawk de Tyendinaga, où nous avons un héritage culturel, un sentiment de propriété de la terre qui n'est pas le même que vous trouverez dans les provinces des Prairies. Il y a un aspect culturel important qui y est rattaché, mais je sais qu'il y a un grand mouvement qui préconise la reconnaissance de la terre, plutôt que les droits de propriété. C'est un aspect où, à mon avis, il y aura un mouvement partout au Canada, surtout dans les secteurs commerciaux, où le manque de clarté autour des questions de propriété a toutes sortes d'implications commerciales, et je pense notamment aux obligations dans le secteur de la construction. C'est un sujet très complexe.
Malheureusement, il ne nous reste plus de temps pour des questions. Merci beaucoup d'être venus aujourd'hui. Nous avons beaucoup apprécié vos expiosés et vos réponses.
Le deuxième groupe de témoins peut maintenant venir à la table.
Nous allons suspendre la séance pendant quelques instants. Mais avant cela, les membres du comité, y compris Mme Wasylycia-Leis, s'intéresseraient peut-être à une petite motion d'ordre administratif que nous devons régler. S'il vous plaît, restez si cela vous intéresse.
Nous avons la responsabilité d'étudier des projets de loi émanant de députés. Nous en avons un devant nous. Si nous n'en faisons pas rapport à la Chambre, il sera réputé avoir ait l'objet d'un rapport. Nous avons une motion pour nous donner plus de temps pour faire rapport, comme nous n'avons pas vraiment le temps de parler du projet de loi en ce moment-ci.
Je pense que M. Savage va nous proposer la motion pour que nous puissions étudier le projet de loi plus tard.
Bonjour, mesdames et messieurs les membres du comité. L'APMCC est un réseau qui regroupe quelques 60 organisations volontaires du secteur public et du secteur privé. Il s'agit d'une alliance provinciale-territoriale qui compte 1 000 membres actifs. Nous sommes en fait un mouvement pancanadien axé sur la prévention des maladies chroniques et nous favorisons l'adoption d'une démarche intégrée axée sur la santé de la population.
S'agissant de maladies chroniques, il y a des raisons d'être optimistes mais il y a aussi, bien sûr, des raisons d'être pessimistes. Nous sommes optimistes parce que l'on reconnaît de plus en plus le fardeau que représentent les maladies chroniques pour notre société. Nous félicitons le gouvernement d'avoir engagé, en 2005, 300 millions de dollars sur cinq ans afin d'appuyer une stratégie intégrée axée sur les modes de vie sains et la prévention des maladies chroniques. Nous sommes également heureux de constater que bon nombre d'organisations et de secteurs travaillent ensemble dans ce domaine.
Nous en savons plus aujourd'hui que jamais au sujet des maladies chroniques et des moyens à prendre pour les prévenir. Nous savons que 80 p. 100 des cas de maladies du coeur prématurées, d'ACV et de diabète de type 2 peuvent être prévenus et nous savons également que 40 p. 100 des cancers peuvent être prévenus. Pour cela, il faut avoir une alimentation saine, faire de l'activité physique et éviter le tabac. Il y a toutefois un problème, parce que nous savons que, à l'heure actuelle, les maladies chroniques coûtent 80 milliards de dollars par an au Canada. Étant donné le vieillissement de la population, la situation ne fera qu'empirer. Sur le plan des facteurs de risque, nous savons que notre bilan n'est guère reluisant: 60 p. 100 des Canadiens font de l'embonpoint ou sont obèses; 80 p. 100 des Canadiens de plus de 20 ans ne font pas assez d'activité physique; et malgré les progrès réalisés en ce qui concerne le tabac, il y a toujours quelque 20 p. 100 des Canadiens qui fument.
L'APMCC a formulé un certain nombre de recommandations, que vous trouverez dans votre documentation. Je vous les présente.
Les deux premières visent à faire en sorte que nos citoyens soient en bonne santé. Nous demandons au gouvernement de donner suite à son engagement de consacrer 1 p. 100 du budget fédéral de la santé à l'activité physique et au sport. Nous savons que les Canadiens ne font pas assez d'activité physique, ce qui contribue à l'obésité et aux maladies chroniques. Nous savons que l'activité physique est un élément important. Nous savons également qu'il nous faut une stratégie globale et concertée en ce qui concerne l'activité physique.
La Stratégie pancanadienne sur l'activité physique a été élaborée par des ONG par l'entremise de la Coalition pour la vie active. Nous recommandons donc au gouvernement fédéral de travailler avec les ONG partenaires, comme la Coalition pour la vie active, qu'il examine les priorités de financement et les divers éléments qui se trouvent dans cette stratégie et qu'il engage les fonds nécessaire dans ce domaine d'importance capitale.
La deuxième recommandation concerne la santé mentale. Nous savons qu'il s'agit là d'un facteur important dans la prévention des maladies chroniques et nous savons qu'une personne sur cinq sera touchée par la maladie mentale. Nous recommandons donc au gouvernement fédéral de financer une commission canadienne sur la santé mentale. Vous trouverez plus de détail à ce sujet dans notre mémoire.
Les trois recommandations suivantes traitent essentiellement de propositions liées à l'infrastructure.
Nous recommandons au gouvernement fédéral de réserver des fonds pour une infrastructure qui permettrait de réduire l'obésité. Nous savons qu'il existe un lien entre les niveaux d'obésité et l'aménagement urbain. Il s'agit là d'un concept qui comprend l'infrastructure routière, les pistes cyclables, les trottoirs, les sentiers pédestres et les transports en commun. Malheureusement, nos collectivités ne sont pas conçues de manière à favoriser l'activité physique; nous proposons donc que 7 p. 100 des fonds accordés à l'infrastructure des transports soient consacrés à des projets de transports actifs qui favorisent la vie active. Cette proposition rejoint celle qui a été présentée par la Fondation des maladies du coeur du Canada, et elle a aussi l'appui de la Société canadienne du cancer.
La recommandation suivante a trait au système de surveillance. Il est très important de suivre l'évolution des maladies chroniques au Canada par un mécanisme de surveillance. Nous estimons que l'actuel système de surveillance est insuffisant, qu'il présente des lacunes importantes sur le plan des données et qu'il manque d'intégration et de coordination. Il faudrait donc que les systèmes existants continuent à croître et à se développer. Il nous faudrait également faire front sur les liens qui existent déjà avec ces systèmes au chapitre du cancer, du diabète, de l'activité physique, etc.
La dernière recommandation dont nous aimerions vous parler concerne la nouvelle Initiative sur la santé des Canadiens à tous les stades de la vie. Il s'agit d'un ensemble d'études novatrices réalisées auprès d'importantes cohortes qui permettront de suivre l'évolution de la santé de milliers de Canadiens sur de nombreuses années, de faire progresser le savoir à ce chapitre et de nous fournir en fait des données solides sur la façon de comprendre ces maladies et la santé de notre population. Le Canada deviendrait ainsi un chef de file mondial et pourrait attirer et retenir les meilleurs scientifiques.
Voilà donc un aperçu rapide. Je tiens à vous remercier beaucoup d'avoir permis à l'APMCC de venir témoigner devant vous et de vous présenter nos priorités. En tant qu'organisation non gouvernementale qui travaille sur le terrain, nous sommes tout à fait disposés à travailler avec le gouvernement fédéral afin de faire progresser certaines de ces initiatives.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Merci beaucoup de nous avoir invités ici.
Je tiens également à vous féliciter pour le thème de cette année, qui est la place du Canada dans un monde concurrentiel. Il s'agit d'un thème qui cadre très bien avec les efforts de la Fédération canadienne de l'agriculture pour assurer la compétitivité de l'ensemble du secteur agricole et agroalimentaire.
Comme la plupart d'entre vous le savent, la FCA est une fédération nationale regroupant les organisations agricoles générales de toutes les provinces ainsi que de nombreuses organisations représentant certains produits en particulier.
L'importance de l'agriculture et de l'agroalimentaire au Canada est incontestable. Nous produisons quelque 130 milliards de dollars de revenu par an. Il s'agit de quelque 8,5 p. 100 de notre PIB. L'agriculture est à l'origine d'un emploi sur 7, c'est-à-dire de presque deux millions d'emplois par anné,e et les exportations agricoles s'élèvent à 26 milliards de dollars; l'agriculture contribue pour 6 milliards de dollars à notre balance commerciale.
Vous serez peut-être surpris de m'entendre vous dire cela, mais je ne suis pas là aujourd'hui pour vous demander de l'argent. Le besoin d'aide financière supplémentaire pour l'agriculture est criant; mais ce qui n'est pas aussi bien connu, c'est qu'il nous faut être beaucoup plus stratégiques dans la façon de dépenser l'argent qui se trouve déjà investi dans l'agriculture. Prenons les 5 milliards de dollars ou presque que les deux paliers de gouvernement ont investi chaque année dans l'agriculture depuis quelques années. Il s'agit d'un montant considérable; mais nous devons nous demander si l'argent est acheminé de la façon la plus stratégique possible.
Ainsi, la part des dépenses de catégorie orange par rapport à la production à la ferme augmente depuis plusieurs années, à un point tel qu'elle se rapproche de plus en plus des dépenses de catégorie orange aux États-Unis. Si l'on ajoute à cela leurs dépenses de catégorie verte, l'aide financière représente presque 40 p. 100 de la valeur de la production agricole aux États-Unis, comparativement à 13 p. 100 au Canada. Si l'on fait toutefois la comparaison entre nos deux pays sur la façon de dépenser l'argent, et que l'on tient compte du revenu net réalisé des quelques dernières années, on se rencontre que les agriculteurs canadiens viennent de connaître les trois pires années de toute leur histoire en fait de revenu net et qu'ils continuent néanmoins à soutenir la concurrence avec les agriculteurs américains, qui, eux, viennent de connaître les trois meilleures années de leur histoire sur le plan du revenu agricole.
Il nous faut donc être beaucoup plus stratégiques dans nos investissements. Aux États-Unis, on amorce la pompe en investissant dans la production primaire; l'aide va surtout aux secteurs des céréales et des oléagineux, et les bienfaits se répercutent sur les secteurs à valeur ajoutée, comme l'engraissement des porcs et des bovins de même que le secteur des biocarburants. Ainsi, l'aide accordée par le gouvernement se répercute sur l'ensemble du secteur agricole.
Bien que les agriculteurs canadiens soient parmi les plus compétitifs du monde, il faudrait aussi que notre politique en matière de compétitivité puisse concurrencer celles d'autres pays. Il nous faudrait une vision qui conduise à un secteur agricole dynamique dans un contexte qui permet à tous les secteurs de la chaîne d'être rentables. Les membres de la FCA ont donc décidé il y a quelques années qu'il nous faut envisager d'adopter au Canada une loi agricole. Que pouvons-nous faire pour mettre notre secteur agricole sur la voie de la rentabilité?
Le dernier cadre stratégique pour l'agriculture n'était qu'un assemblage de programmes de financement — programmes très importants pour ce qui est d'aider les agriculteurs à atténuer certaines conséquences de l'accroissement du coût des intrants attribuable aux programmes destinés à assurer la salubrité des produits agricoles, aux programmes de développement durable etc. — mais il s'agissait tout de même d'un assemblage hétéroclite de programmes de financement. On n'a pas consacré suffisamment de temps à la dimension stratégique, loin de là, pour essayer de déterminer les stratégies pouvant être adoptées et mises en oeuvre afin de mettre l'agriculture sur la voie de la rentabilité.
Nous devons établir trois pilliers, dont un pillier des biens et services d'intérêt public. Nous devons éviter que, en obligeant les agriculteurs à mettre en oeuvre des programmes de salubrité de leurs produits et d'agriculture écologique, le coût de ces programmes ne viennent réduire le revenu net des familles agricoles. Nous avons donc besoin de l'aide du public pour payer certains de ces coûts.
S'agissant de la gestion du risque, il nous faut acheminer l'argent de façon plus stratégique. Il faut faire la distinction entre l'aide en cas de catastrophe et l'aide à la stabilisation. Nous proposons — et nous en avons parlé au ministre — d'examiner la possibilité d'ajouter une catégorie supérieure au PCRA qui aurait accès à un programme de type CSRN afin d'accroître la prévisibilité et la solidité financière. Il nous faut revenir à un système qui permet aux provinces de mettre en place des programmes parallèles afin de tenir compte des besoins propres à la province ou à une région en particulier. Il faut aussi tenir compte des marges décroissantes. Nous avons un grave problème de marge décroissante dans le secteur des céréales et les oléagineux. Il faut se pencher sur ce problème.
Enfin, il y a aussi le pilier de la croissance stratégique. Ainsi, il faudrait une démarche d'investissement descendant de même qu'un investissement ascendant à valeur ajoutée pour le secteur de la production primaire, afin de permettre aux agriculteurs d'avoir tous les outils dont ils ont besoin pour soutenir la concurrence sur le marché, et il nous faut également veiller à investir suffisamment dans la recherche et l'innovation.
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Merci, monsieur le président. Je tiens à remercier le comité de nous avoir invités encore une fois à témoigner devant lui aujourd'hui.
Permettez-moi d'abord de vous présenter le Conseil canadien du commerce de détail. Nous sommes le porte-parole des détaillants du Canada. Nos membres exploitent 40 000 commerces dans tous les villages et toutes les villes du Canada. En 2005, les détaillants ont réalisé des ventes de marchandise de 370 milliards de dollars. Plus de 2 millions de Canadiens travaillent directement dans le secteur du détail. Les détaillants investissent près de 8 milliards de dollars par an. De 2000 à 2004, nos membres ont créé 165 000 nouveaux emplois.
En fait, cette croissance rapide de l'emploi a occasionné certains problèmes pour les détaillants, qui ont du mal à recruter et à garder leurs employés, surtout dans l'Ouest du Canada.
[Français]
Je me tourne maintenant vers nos perspectives économiques. On indique de bons résultats pour les détaillants en 2006. Statistique Canada rapporte que de janvier à juillet, les ventes aux détails ont augmenté de 5,4 p. 100, en comparaison avec l'année précédente.
Notre rapport sur la situation du commerce de détail, produit en septembre, fournit des résultats forts pour les ventes, les marges bénéficiaires, et le comportement du client. Nos membres sont optimistes pour l'automne et la saison des Fêtes. Cependant, ils anticipent un ralentissement du taux de croissance pour l'année prochaine, en particulier à cause des circonstances aux États-Unis.
On a atteint ces résultats, bien que la croissance du revenu personnel réel n'ait augmentée que de moins de 0,5 p. 100 en 2005. Ce fait explique que notre attention soit portée sur la croissance des revenus des individus et des familles. Quand la situation économique des Canadiens s'améliore, le commerce au détail et les employés en profitent.
[Traduction]
Après ces quelques mots d'introduction, monsieur le président, je voudrais maintenant vous faire part de nos conseils en ce qui a trait à l'action gouvernementale.
Comme nous le faisons depuis bien des années, le Conseil canadien du commerce de détail demande encore une fois cette année que l'impôt sur le revenu des particuliers soit réduit. Nous sommes sans doute un oiseau rare dans le milieu des affaires, en ce sens que nous nous intéressons davantage à nos clients qu'à nos propres résultats financiers. Nous sommes ravis que la TPS ait été réduite de 1 p. 100; cette mesure a, à elle seule, entraîné un accroissement du revenu disponible réel des particuliers supérieur à l'accroissement moyen du revenu familial moyen en 2005.
Dans notre mémoire, nous suivons les effets des politiques fédérales en matière d'impôt et de transfert sur le revenu disponible réel des particuliers pour les ménages canadiens. Nous y montrons que les budgets fédéraux des 15 dernières années ont en fait entraîné une légère réduction du revenu disponible réel, même pour les ménages canadiens les plus pauvres, c'est-à-dire pour ceux qui gagnent moins de 9 500 $ par an. Par contre, les recettes fédérales ont augmenté 20 fois plus vite que le revenu personnel disponible moyen. Nous recommandons vivement au gouvernement de réduire la croissance des recettes fédérales et de remettre plus d'argent aux particuliers canadiens, surtout aux personnes qui ont un revenu faible ou modeste.
Dans notre mémoire, nous mettons l'accent sur la réduction de l'impôt sur le revenu des particuliers et de la TPS. Le CCCD recommande au gouvernement fédéral de mettre en oeuvre des réductions de l'impôt sur le revenu des particuliers ainsi que des modifications aux programmes de crédits d'impôt qui permettront d'accroître le revenu disponible réel des particuliers pour les familles à faible et moyen revenu. C'est là un moyen privilégié à notre avis de réduire le fardeau fiscal étant donné que le gouvernement a maintenant une plus grande marge de manoeuvre pour ce qui est de réduire l'impôt sur le revenu des particuliers afin d'aider les Canadiens à faible et à moyen revenu.
Même si la réduction de l'impôt sur le revenu des particuliers nous paraît plus avantageuse pour les Canadiens, le CCCD appuie l'engagement qu'a pris le gouvernement fédéral de réduire à nouveau le taux de la TPS.
Enfin, monsieur le président, je m'en voudrais de ne pas réitérer notre appui de longue date à l'harmonisation de la TPS. Votre comité nous entend présenter des arguments en ce sens depuis près de 20 ans. Nous allons présenter ces mêmes arguments aux gouvernements provinciaux dans les mémoires prébudgétaires que nous présenterons dans les provinces, où notre point de vue risque encore de faire pencher la balance. Si nous appuyons l'harmonisation, nous estimons toutefois qu'il faut absolument que les détaillants soient autorisés à afficher les prix sans y inclure les taxes, et ce, afin de tenir compte des différents niveaux de taxation dans les différentes régions du pays.
Ce sont là mes remarques préliminaires, monsieur le président. Je serais heureux de répondre aux questions des membres du comité.
(Vice-président, Certified Management Accountants of Canada):
Bonjour, monsieur le président, honorables membres du comité et mesdames et messieurs les témoins. Je suis ravi d'être ici ce matin.
La Société des comptables en management du Canada (CMA Canada) constate avec plaisir que la place du Canada dans un monde concurrentiel est le thème central des consultations prébudgétaires. La compétitivité du Canada dans le monde et le niveau de vie des Canadiens sont intimement liés à notre capacité d'améliorer la productivité de notre main-d'oeuvre. Le Canada jouit d'un dossier enviable en matière d'excédent budgétaire, de réduction de la dette, de taux d'inflation faibles, de fortes croissances d'emploi et d'une croissance relativement stable pour le PIB.
Malgré sa situation enviable en matière de rendement économique, certains enjeux demeurent encore un sujet de préoccupation: le dossier récent de croissance de la production de main-d'oeuvre et son incidence sur la concurrence canadienne.
[Français]
Si nous voulons nous assurer que nous continuerons à avoir l'une des meilleures qualité de vie au monde et les ressources nécessaires pour investir dans les programmes qui amélioreront notre niveau vie, nous devons absolument améliorer la performance de notre productivité. Voilà pourquoi nous nous concentrons sur des questions liées à la productivité, en insistant particulièrement sur le rôle joué par les gens, le capital physique et l'innovation.
[Traduction]
Le Canada pourrait mettre en oeuvre de nombreuses initiatives pour améliorer le rendement de la productivité de la main-d'oeuvre. Nous savons que le gouvernement veut continuer à maintenir des budgets équilibrés, à réduire la dette et à réduire les dépenses dans les programmes gouvernementaux. Pour ces motifs, il faudra investir sélectivement dans les gens, le capital humain et l'innovation pour améliorer la productivité et la compétitivité du Canada.
C'est pourquoi nous recommandons que le comité examine les six mesures présentées ci-dessous:
D'abord, nous recommandions de hausser le seuil d'imposition des petites entreprises à 500 000 $. Nous avons été contents de voir que le budget de 2006 a augmenté le seuil d'application des taux d'imposition des petites entreprises de 300 000 $ à 400 000 $, à compter du 1er janvier 2007. Cette mesure reconnaît que les petites entreprises sont le moteur de la croissance de l'emploi et de l'économie et doivent constamment composer avec un manque de ressources. Nous souhaitons que le budget de 2007 continue d'encourager les petites entreprises en haussant le seuil d'imposition à 500 000 $. À notre avis, ce geste encouragerait les propriétaires de petites entreprises à investir davantage dans leurs entreprises et notamment dans les technologies d'information et de communications, qui sont essentielles à la productivité de la main-d'oeuvre.
Deuxièmement, nous recommandons de créer un taux spécial de déduction pour amortissement applicable au matériel de technologie de l'information et des communications. La fiscalité pèse lourdement sur l'investissement des entreprises et le traitement fiscal des immobilisations est particulièrement important. Les déductions pour amortissement des immobilisations peuvent influer sur le moment et l'importance des investissements faits dans les machines et les équipements, y compris les technologies de l'information et des communications.
[Français]
Grâce au récent budget, le régime des déductions pour amortissement s'est amélioré au Canada. Cependant, la durée de vie utile des biens peut changer au fil du temps. Il est donc impératif que les taux de DPA soient évalués de façon continue. Compte tenu de l'importance des investissements dans les TIC pour la croissance de la productivité, nous pressons le gouvernement d'apporter des améliorations ciblées au régime de DPA.
[Traduction]
Troisièmement, nous recommandons de créer un crédit d'impôt à l'investissement remboursable destiné à améliorer les compétences des employés en matière de TIC. Afin d'encourager plus d'investissement dans les techniologioes de l'information et de la communication, il faut s'assurer que les employés reçoivent une formation adéquate. Ce savoir générait les dividendes grâce à l'augmentation de la productivité et de l'innovation. Nous exhortons le gouvernement à mettre en oeuvre un crédit d'impôt à l'investissement responsable pour aider à défrayer les coûts de la formation.
Quatrièmement, nous recommandons de hausser l'exemption cumulative pour les gains en capital à 1 million de dollars. Les propriétaires de petites entreprises sont admissibles à une exemption cumulative pour gains en capital de 500 000 $. Après quelques fluctuations, l'exemption de 500 000 $ a été fixée pour les particuliers en 1985 et étendue aux sociétés en 1987. Après plus de 20 ans, il serait raisonnable d'augmenter l'exemption. À notre avis elle devrait être doublée et fixée à 1 million de dollars. Une telle hausse permettrait aux propriétaires de petites entreprises d'avoir plus d'argent à réinvestir dans l'économie, soit sous la forme d'investissement d'appoint dans une entreprise familiale existante, soit à titre de capital de risque pour le lancement des nouvelles entreprises.
Cinquièmement, nous recommandons de créer un programme de bourses destiné à aider les entreprises dans tous les secteurs.
[Français]
Très peu d'investissements apportent les avantages économiques de l'éducation. Selon les estimations de l'OCDE, l'ajout d'une année au niveau de l'instruction peut permettre d'augmenter le PIB par habitant de pas moins de 5 p. 100. L'éducation et la formation forment l'une des exigences de base d'une économie productive et innovatrice. Les entreprises concurrentielles ont des employés qualifiés.
[Traduction]
Notre mémoire contient également des recommandations pour améliorer le fonctionnement du crédit d'impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental. Je n'entrerai pas dans les détails maintenant, car je sais que je n'ai plus beaucoup de temps.
Monsieur le président, je vous remercie et je remercie vos collègues pour l'intérêt que vous nous avez porté ce matin. Nous serons heureux de répondre à vos questions dans les deux langues officielles.
:
Merci, monsieur le président. Je remercie également les membres distingués du comité.
Je ferai mes commentaires en anglais, mais il me fera plaisir de répondre à vos questions dans les deux langues.
[Traduction]
L'Association canadienne de l'électricité est la voix nationale du secteur de l'électricité au Canada. Nos membres représentent l'ensemble de la chaîne de valeur, de la production à la livraison au consommateur.
Durant des décennies, la fiabilité et le faible prix de la production et de la livraison d'électricité ont constitué l'un des avantages concurrentiels majeurs de l'économie canadienne. Les Canadiens et les Canadiennes s'attendent à ce que ce rendement se maintienne, mais il faudra pour cela un investissement important dans les immobilisations.
Pour répondre à la demande et relever les défis de livraison, il faut investir massivement pour construire une nouvelle infrastructure d'électricité et améliorer celle qui existe, ainsi que pour mettre au point des carburants, des services d'énergie et des technologies. Et cela doit s'accomplir dans un climat d'incertitude réglementaire marqué par des pressions environnementales grandissantes, la mobilité des capitaux et des défis en matière de ressources humaines sans précédent dans notre histoire.
Le thème des consultations budgétaires de cette année est la place du Canada dans un monde concurrentiel. C'est pourquoi l'ACE est heureuse de proposer certaines mesures, regroupées dans les quatre grandes catégories suggérées par le comité.
À la rubrique de la santé et des compétences de la main-d'oeuvre des Canadiens, l'ACE a deux recommandations. Premièrement, le gouvernement fédéral devrait remettre en vigueur les catégories 24 et 27, que le gouvernement fédéral avait pris la décision d'éliminer en 1998, ou bien fournir l'équivalent en crédit d'impôt à la dépréciation. Une autre option serait d'inclure dans la catégorie 43.1 toutes les technologies de production permettant de contrôler ou réduire en aval les polluants tels que les NOx, les SOx, les matières particulaires, le mercure et le dioxyde de carbone.
Vu le resserrement des règlements de protection de l'environnement, le secteur de l'industrie a besoin de mesures fiscales incitatives pour accélérer les améliorations coûteuses qu'il doit apporter aux centrales à charbon.
Deuxièmement, le secteur doit relever des défis majeurs dans le domaine des ressources humaines. Conséquemment, l'ACE estime que le gouvernement et le secteur doivent multiplier les efforts pour faire face à des problèmes tels que l'embauche et la rétention des travailleurs, la transition des études au travail et l'élaboration de stratégies de sensibilisation aux carrières possibles dans le secteur. Il est également essentiel d'attirer au Canada des travailleurs qualifiés pour répondre aux besoins en ressources humaines du secteur.
À la rubrique de la capacité concurrentielle dans son ensemble, l'ACE propose trois recommandations spécifiques.
Premièrement, amender le paragraphe 162(2) de la Loi sur la taxe d'accise, afin de classer officiellement le vent comme ressource naturelle et d'accélérer le développement de cette ressource renouvelable dont le potentiel est peut-être important. Il est important d'éliminer le fardeau administratif de la collecte et du paiement de la TPS afin de placer l'énergie éolienne sur un pied d'égalité avec les autres ressources naturelles reconnues.
Deuxièmement, abaisser tout de suite à 19 p. 100 le taux d'imposition des sociétés, pour continuer à stimuler l'économie et à favoriser le développement économique au Canada. L'ACE est favorable un taux d'imposition réduit des sociétés à long terme, vue que ce sont des partenaires du privé, qui paient de l'impôt, qui assureront le gros du nouvel approvisionnement en électricité.
Troisièmement, établir un programme fédéral de l'énergie qui permettra au gouvernement fédéral de demeurer un partenaire financier stratégique pour la conservation de l'énergie, volet vital de l'autonomie énergétique du Canada, tant pour l'électricité que pour le gas naturel.
À la rubrique des infrastructures, l'ACE recommande trois mesures qui attireraient les capitaux mobiles dans le secteur de l'électricité et lui permettrait de réinvestir dans une infrastructure vieillissante. Elles indiqueraient clairement que le Canada est réceptif aux investissements.
Premièrement, le gouvernement fédéral devrait éliminer la distinction inéquitable entre le matériel usagé et le nouveau matériel, l'héritage fiscal qui frappe uniquement le secteur de l'électricité, comme le montrent les études fiscales fournies par le secteur au fil des ans. À elle seule, cette mesure donnerait un coup d'envoi au renouvellement du stock de capital, parce qu'elle indiquerait une durée de vie inhéremment plus brève pour une catégorie d'actifs existants.
Deuxièmement, le gouvernement fédéral devrait reclassifier la nouvelle technologie des compteurs intelligents et de l'infrastructure de comptage perfectionnée, pour refléter la véritable nature de leurs composants. Un taux de DPA de 45 p. 100 pour les logiciels électroniques et les technologies de communication, associé à un taux de 12 p. 100 pour le matériel, serait réaliste et équitable.
Troisièmement, le gouvernement fédéral doit continuer d'élever les taux de DPA pour le nouveau réseau de transmission et de distribution, le faisant passer à 12 p. 100, ainsi que pour l'énergie nucléaire, qui passerait également à 12 p. 100. Les deux mesures élimineraient une inéquité fiscale par rapport aux États-Unis.
Enfin, à la rubrique de l'innovation, l'ACE a deux recommandations. Premièrement, amender le paragraphe 127(8) de la Loi de l'impôt sur le revenu afin de permettre le transfert de crédit d'impôt de la RS&DE aux partenaires à responsabilité limitée et afin d'apporter de nouvelles solutions au défi technologique du secteur de l'électricité.
Deuxièmement, pour permettre que les crédits d'impôt en RS&DE soient accessibles à tous et remboursables, tout en permettant au crédit d'impôt non utilisé de compenser les autres droits du gouvernement fédéral, comme le RPC ou l'assurance-emploi. Ceci se traduirait par une plus grande innovation de l'industrie.
Sur ce, je vous remercie, monsieur le président, et je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président
Je m'appelle David Campbell et je suis président du comité des relations gouvernementales du Conseil canadien des détaillants de matériaux de construction. Ce conseil est constitué de cinq associations provinciales et régionales de détaillants de matériaux de construction partout du Canada. Leur nom et adresse figurent dans la lettre accompagnant notre mémoire.
Ensemble, ces cinq associations représentent 2 000 sociétés membres. On estime à 36 milliards de dollars les ventes du secteur l'an dernier; il apporte quelque 50 000 emplois aux collectivités de toute taille de toutes les régions du Canada. Dans notre secteur, nous avons surtout des petites entreprises familiales.
Je représente également aujourd'hui l'Association canadienne des fabricants des produits de quincaillerie et d'articles ménagers, qui appuie pleinement le contenu de notre mémoire. Réunies, nos deux associations représentent près de 2 300 sociétés, qui emploient quelque 75 000 personnes dans des secteurs divers: matériaux de construction, quincaillerie, articles ménagers et produits de jardin. Figurent parmi les membres des fabricants, des grossistes et des détaillants.
Je peux vous garantir que notre présentation représente bien les opinions des membres du Conseil canadien des détaillants de matériaux de construction, obtenues lors d'un sondage prébudgétaire effectué cet été. On leur demandait d'évaluer les perspectives de croissance au Canada, dans leur province ou territoire, dans leur secteur et, enfin, pour leur propre société. Ils s'attendaient à une croissance moyenne, cette année et l'année suivante, bien que les attentes soient manifestement à la baisse. Le pourcentage de personnes ayant répondu au sondage qui s'attendent à un fort taux de croissance pour le reste de l'année et en 2007 décroît, tandis que celui des personnes s'attendant à une faible croissance augmente de façon marquée.
Le marché du logement est important pour nos membres. Notre mémoire, envoyé au comité début septembre, faisait état des prévisions de la Société d'hypothèques et de logement du Canada selon lesquelles les mises en chantier commenceraient à décroître légèrement cette année et diminueraient en 2007. La SCHL estime que les mises en chantier comme les ventes du SIA seront à la baisse l'an prochain. Le rendement économique du Canada au cours des sept dernières années a été stimulé par un marché du logement florissant, aussi bien pour les mises en chantier que pour l'activité SIA. Si le secteur baisse l'an prochain, comme le prévoit la SCHL, on peut s'attendre à des répercussions négatives marquées sur notre économie.
Le Comité permanent des finances devrait reconnaître que l'une des raisons majeures du ralentissement économique aux États-Unis est le déclin du marché du logement dans ce pays. Or, comme l'indiquait clairement le budget de mai 2006: « Un ralentissement de l'économie américaine aurait aussi une incidence sur l'économie canadienne. » Le Comité des finances devrait bien peser les perspectives économiques de la nation pour l'année qui vient. Il devrait également reconnaître qu'un marché du logement florissant en 2007 constituerait un facteur important pour protéger les Canadiens, à l'heure où l'on craint de plus en plus que le ralentissement américain ne se répercute au Canada.
Nous décrivons dans notre mémoire des mesures abordables que le Comité des finances pourrait suggérer pour promouvoir un marché du logement prospère. Cette année encore, nous demandons à ce que les Canadiens et les Canadiennes puissent puiser dans l'épargne de leur REER pour financer des réaménagements permettant d'adapter leur résidence aux besoins des personnes âgées et pour entreprendre des réparations et des rénovations résidentielles. Il existe déjà un modèle pour ce type d'initiatives, avec le programme d'accession à la priorité. L'élargir coûterait peu et stimulerait bien le marché du logement. C'est une idée dont l'heure est venue; elle mérite le plein soutien de votre comité.
D'autre part, la valeur du programme d'accession à la propriété et du remboursement de la TPS-TVH pour les habitations neuves s'érode avec les années. Nous recommandons de faire passer de 20 000 $ à 40 000 $ le montant maximum que l'on peut retirer dans le cadre du programme d'accession à la propriété, dans le prochain budget. Quand j'ai comparu devant vous l'an dernier, vous m'avez demandé si nous serions en faveur d'une indexation du remboursement de TPS-TVH pour les habitations neuves sur le prix des nouvelles habitations et je vous ai affirmé que oui.
Dans un climat économique marqué par les incertitudes, il est davantage important de scinder l'économie; c'est pourquoi nous vous exhortons à recommander que le prochain budget accorde la priorité aux dégrèvements fiscaux plutôt qu'à des augmentations de dépenses. Nous prônons une diminution du taux d'imposition des particuliers, des sociétés et des petites entreprises, accompagnée pour ces dernières d'une augmentation de seuil auquel le taux s'applique.
Enfin, sans être contre une autre réduction du taux de TPS-TVH, nous pensons qu'elle devrait venir en second plan, après des priorités que nous avons retenues en matière de dégrèvements fiscaux.
Je vous remercie de votre attention et serait heureux de répondre à toute question que vous pourriez avoir durant la période réservée à cet effet.
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Merci beaucoup, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité.
Merci d'avoir invité l'Association dentaire canadienne à prendre la parole devant vous aujourd'hui. Cela devient un peu une tradition automnale pour nous, puisque l'ADC participe à ces consultations depuis plusieurs années. Nous sommes toujours heureux d'avoir l'occasion de vous informer des priorités financières des dentistes.
Malheureusement, notre vice-présidente ,la docteure Deborah Stymiest, ne peut être des nôtres aujourd'hui pour des raisons personnelles et c'est donc moi qui lirai l'exposé de l'ADC à sa place. Je suis le directeur des relations générales et gouvernementales de l'Association dentaire canadienne dont le siège social est ici, à Ottawa.
J'espère que vous aurez tous eu le temps de lire notre mémoire. Il comprend plusieurs recommandations qui, à notre avis, amélioreront la santé bucco-dentaire des Canadiens.
De plus en plus, notre compréhension des liens entre la santé bucco-dentaire et la santé en général s'approfondie — confirmant l'importance de conserver des dents et des gencives saines. Aussi sommes-nous très heureux de voir qu'au Canada la vaste majorité des personnes sont en mesure d'obtenir des soins bucco-dentaires. Cette situation est due à un excellent partenariat qui s'est développé avec le temps — et dans lequel interviennent les dentistes, les patients, les gouvernements et le secteur des assurances. Cependant, même si la situation générale est en grande partie favorable, il y a des besoins non satisfaits et, dans ces cas, le portrait n'est pas si rose. Les raisons en sont diverses. Les investissements publics en dentisterie et en santé bucco-dentaire sont allés en diminuant — au point que maintenant moins de 5 p. 100 des 9 milliards de dollars dépensés annuellement en soins dentaires sont financés par l'État.
Dans plusieurs provinces, le financement public est consacré entièrement au programme dentaire à l'intention des enfants et dans de nombreux cas, même si ces programmes ont fait l'objet de restrictions budgétaires, les enfants bénéficient au moins d'un certain niveau de couverture. Il n'en va malheureusement pas ainsi pour les aînés. Il y a des exceptions — et l'Alberta ouvre la voie dans ce domaine. En général, cependant, seulement un financement public restreint sert à préserver la santé bucco-dentaire une fois la retraite prise. Et nous venons tout juste d'apprendre une nouvelle qui risque d'empirer les choses.
D'après un récent sondage effectué par la maison Mercer Human Resource Consulting, de nombreux employeurs canadiens ont réduit — ou songent à réduire — les avantages complémentaires de retraite, y compris les prestations dentaires. Ainsi, 18 p. 100 d'entre eux ont déclaré l'avoir déjà fait et 25 p. 100 envisagent d'opérer ce changement. Pour les personnes à la retraite, il s'agit d'une mauvaise nouvelle. Posséder une assurance est souvent le principal indicateur pour prévoir le nombre de fois où une personne visitera le dentiste. Nous savons également que le Canada est au seuil d'une période où le vieillissement de la population va s'accélérer: le pourcentage des personnes de 65 ans et plus passera de 13 p. 100 en 2005 à 23 p. 100 en 2031. Cette croissance est considérable dans une population qui pourrait ne pas disposer d'assurances.
Ainsi donc, vous serez heureux d'apprendre que nous avons une suggestion. Il est trop tôt pour parler de solution, mais à notre avis c'est certainement un pas dans la bonne direction. L'idée est d'amener le gouvernement à prévoir une mesure qui permettrait de créer un incitatif fiscal à l'intention des personnes pour qu'elles réservent des fonds aux dépenses en soins de santé. Ces dépenses comprendraient tout frais de santé légitime non couvert en vertu d'un régime de santé provincial — les soins dentaires évidemment, mais aussi peut-être les médicaments prescrits, les soins à domicile, etc.
À l'ADC, nous appelons ce fonds le fonds d'investissement pour le mieux-être personnel, ou FIMP. Vous avez sûrement entendu des suggestions similaires d'autres groupes avec d'autres noms et des objectifs plus ou moins semblables. Notre mémoire, qui a été distribué avant la réunion, et un autre document soumis aujourd'hui proposent plusieurs possibilités de fonctionnement de ce fonds. Essentiellement, nous y voyons une entité ressemblant au REER ou au REEE. Les personnes possédant un fonds enregistré pourrait y faire des contributions pendant leurs années actives — avant impôt ou après impôt avec une prestation supplémentaire de la part du gouvernement. Ces fonds seraient réservés aux dépenses en soins de santé — censément après la retraite ou à défaut d'un régime d'assurance applicable.
D'aucuns diront que la source s'épuise — comment des gens parviendront-ils à économiser à la fois pour un REER, un REEE et un FIMP? Selon nous, les contributions à un REEE se font, dans la plupart des cas, au cours de la première partie des années actives. Par contre, le FIMP paraîtra sans doute plus attrayant à ceux dont les enfants auront quitté le foyer. Voilà qui pourrait bien s'arranger tant pour les dépenses des ménages que pour la planification du gouvernement. Au moment où se termineraient les contributions à un REEE, les sommes versées pourraient simplement l'être dans un FIMP. Cette idée en est encore à ses balbutiements, et nous ne suggérons pas que c'est la panacée. Cependant, elle vaut la peine qu'on y songe pleinement.
Notre mémoire aborde ensuite un certain nombre d'autres questions importantes, y compris le financement de l'éducation dentaire, et une autre des questions que nous soulevons traditionnellement, soit d'améliorer la santé bucco-dentaire des premières nations. Nous tenons à remercier Santé Canada pour les améliorations récentes au programme des services de santé non assurés de la Direction générale de la santé des premières nations et des Inuits, mais nous savons également qu'il reste encore du travail à faire à cet égard.
Merci beaucoup du temps que vous nous avez accordé aujourd'hui. Je suis prêt à répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président. Mes questions s'adressent à M. Friesen, de la Fédération canadienne de l'agriculture.
Dans votre mémoire, il y a un paragraphe où vous parlez du Programme canadien de stabilisation du revenu agricole, le PCSRA. Vous dites clairement que le programme qui a été mis en place a besoin d'une révision complète. Dans ma circonscription, par exemple, on tient compte de l'ensemble des revenus d'une ferme, si elle est diversifiée, pour en évaluer l'admissibilité, alors qu'il peut y avoir des productions qui ne sont pas rentables et d'autres qui le sont.
Pouvez-vous, pour le bénéfice du comité et en donnant des exemples concrets, expliquer quelles sont les faiblesses du programme actuel et la nécessité d'intervenir rapidement? Lorsqu'on regarde le tableau, très éloquent, où vous indiquez la baisse des revenus agricoles nets, on constate qu'il est très évident qu'il y a une crise profonde, importante. Je crois que le remaniement du PCSRA, s'il était effectué correctement, serait une partie de la solution.
Pourriez-vous nous donner des exemples concrets?
Tout d'abord, le PCSRA est un programme axé sur la marge. Nous avons connu une longue période de prix très bas, surtout dans le secteur des grains et des oléagineux, ce qui a eu pour effet de faire baisser les marges à la ferme. Parce que la somme à laquelle on est admissible pour une année est basée sur les marges historiques, les agriculteurs dont les marges historiques étaient pratiquement nulles n'ont eu droit à aucune somme du programme.
Nous avons suggéré — et on en a beaucoup parlé ces dernières années, vous vous en souvenez sans doute — qu'on fasse la distinction entre la stabilisation et l'aide en cas de catastrophe. Si le niveau supérieur du PCSRA était à participation, ce niveau-là serait à tout le moins plus prévisible et plus susceptible de fournir une aide encaissable.
Si vous demandiez aux agriculteurs s'ils préféreraient 7 $ garantis ou 10 $ possibles, ils opteraient tous pour la somme qui serait garantie. Cela leur permettrait de mieux stabiliser leurs revenus au niveau supérieur. Nous savons que bien des agriculteurs se retrouvent au premier ou au deuxième niveau du PCSRA, surtout si leur marge de référence est peu élevée. Cela rendrait donc le programme plus prévisible et plus susceptible de fournir une aide encaissable.
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Pour ce qui est de la Commission canadienne du blé, la FCA dit depuis longtemps que les agriculteurs ont besoin de tous les outils possibles pour devenir autonomes sur le marché. Il y a des agriculteurs qui croient que la Commission canadienne du blé fait cela; nous croyons que les pouvoirs monopolistiques de la Commission canadienne du blé devraient être maintenus.
Ceci étant dit, s'il y a des gens qui veulent évaluer et analyser la question, nous les appuyons. Les agriculteurs devraient ensuite voter sur le maintien des pouvoirs monopolistiques de la Commission canadienne du blé.
Quant à Doha, nous devons rétablir la situation le plus vite possible. Toutefois, l'absence d'une entente est préférable à une entente défavorable. Si on examine la question du soutien interne, le fait que les États-Unis aient proposé de réduire leur soutien interne ne présentait tout simplement pas une amélioration suffisante pour nos agriculteurs; ceux-ci continuent d'être en concurrence avec le Trésor américain.
Si on regarde la proposition de l'Union européenne sur l'accès au marché, ce n'était pas suffisant non plus, parce que nous avons besoin d'un accès accru aux marchés profitables dans le monde pour développer nos marchés d'exportations.
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Merci, monsieur le président.
Merci de votre présence.
Je vais d'abord m'adresser à M. Tinkler, car je suis content que nous ayons un représentant des CMA avec nous pour parler, entre autres choses, d'amortissement. On en parle beaucoup; certains de vos collègues demandent des modifications. Je veux simplement être sûr de bien comprendre.
Dans ma tête, quand on parle d'amortissement, on fait le lien avec la durée de vie du matériel en question. Je crois que c'est la raison pour laquelle vous demandez, par exemple pour le matériel relié aux TIC, qu'on ait un amortissement plus élevé: la durée de vie est plus courte ce qui existe présentement.
Quand je vois, dans le cas de l'industrie pétrolière, un amortissement de 100 p. 100, j'en déduis que le gouvernement pense qu'il s'agit d'un actif dont la durée de vie utile est d'un an. C'est l'interprétation que j'en fais. J'aimerais savoir si, du point de vue de la théorie, j'ai raison. Est-ce que d'autres industries et équipements, dans tout le système fiscal canadien, font l'objet d'un amortissement de 100 p. 100?
Je voudrais féliciter le Conseil canadien du commerce de détail, tout particulièrement, ainsi que les Comptables en management accrédités du Canada, pour leur mémoire. Je pense que vous avancez des points difficilement contestables, qui s'inscrivent bien dans la ligne de pensée et d'action adoptée jusqu'à présent par le gouvernement.
Je voudrais m'adresser brièvement à M. Campbell, en ce qui concerne les REER et l'industrie du logement. Le secteur me préoccupe un peu. Le coût du logement atteint un sommet qui n'avait jamais été enregistré; les dettes hypothécaires aussi. Quelque 85 p. 100 des biens des ménages sont à présent immobilisés dans une denrée de base, l'immobilier. Or, le marché immobilier américain se heurte manifestement à certaines difficultés; on a vu des secteurs introduire un amortissement sur 40 ans. Scotiabank a introduit des hypothèques avec 0 p. 100 d'acompte. Et là vous recommandez une augmentation du montant qu'il est permis de retirer du REER pour l'investir dans le marché de l'habitation, soit de le doubler.
Ne pensez-vous pas que cette mesure, combinée à de l'argent à très bon marché et au faible taux d'intérêt d'aujourd'hui accélère la fuite en avant d'un secteur peut-être fragilisé par la trop grande proportion d'hypothèques sans acompte et par le manque de capitaux propres investis?