:
Le point que j'essayais de faire valoir avant que le député libéral ne m'interrompe, c'est que, comme le montre le graphique derrière celui-ci, 50 p. 100 des grandes fiducies énergétiques appartiennent à des étrangers, essentiellement des Américains qui ne sont assujettis qu'à des retenues d'impôt de 15 p. 100. Le député se rendra compte que, dans ce secteur, ce sont les contribuables canadiens et leurs familles qui assument de plus en plus l'énorme fardeau fiscal.
Naturellement, l'autre aspect de l'équité fiscale concerne les Canadiens face à leurs gouvernements, et j'inclus non seulement le gouvernement du Canada mais également ceux du Québec et des autres provinces. Vous avez devant vous des lettres émanant de neuf provinces. Huit appuient la limite de quatre ans, comme vous pourrez le constater dans ces lettres. Deux provinces ont souligné les pertes fiscales de 450 millions de dollars subies par leurs gouvernements. Dans le Budget de 2006, nous avions indiqué que l'Alberta avait perdu 400 millions de dollars. Le ministre de cette province m'a écrit pour préciser que c'était 450 millions de dollars. Le Québec a également subi une perte de 150 millions de dollars. Si vous additionnez le tout aux 500 millions de dollars du gouvernement fédéral, vous obtenez un total supérieur à un milliard de dollars.
Je vais prendre quelques minutes pour décrire brièvement notre plan d'équité fiscale. Je vais aussi exposer au comité les données pertinentes et notre méthodologie.
Ainsi que je l'ai déclaré à l'automne, nous estimons à 500 millions de dollars environ la perte de revenus fiscaux en 2006. Je vous souligne que ce chiffre augmentera si nous n'intervenons pas et qu'il s'agit d'un chiffre conservateur.
Je parlerai aussi des centaines de millions de dollars de pertes fiscales essuyées par les provinces. J'évoquerai le fait que le contexte a énormément changé, les sommes associées aux conversions en fiducies qui ont été effectuées ou annoncées durant les 10 premiers mois de 2006 se chiffrant à près de 70 milliards de dollars.
Je vais aussi expliquer en quoi ce serait une grave erreur de prévoir une exception pour le secteur de l'énergie et d'accorder à ce secteur une exonération fiscale permanente. À cet égard, je vous encourage à lire les lettres des ministres des Finances de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse à propos de leurs ressources extracôtières et des conséquences qu'ils devraient assumer si les fiducies de revenu s'engageaient dans l'exploitation de ces ressources.
Enfin, je parlerai de la nécessité de maintenir une période de transition de quatre ans afin d'éviter des pertes de revenus additionnelles se chiffrant en milliards de dollars, soit environ trois milliards pour le gouvernement du Canada, c'est-à-dire les contribuables canadiens, et au moins deux milliards pour les provinces, c'est-à-dire encore une fois les contribuables canadiens qui paient des impôts provinciaux.
Je tiens à déclarer d'entrée de jeu qu'il est regrettable que certains investisseurs aient subi des pertes financières. La décision que nous avons prise était pénible, mais elle était absolument nécessaire pour le pays même et pour les générations à venir, nos enfants et nos petits-enfants, ainsi que pour notre prospérité.
[Français]
Notre Plan d'équité fiscale réalise deux objectifs des plus déterminants. Il rétablit l'équilibre et l'équité du régime fiscal et il renforce l'économie canadienne, aujourd'hui et pour l'avenir.
[Traduction]
Pour ce faire, le Plan d'équité fiscale instaure un impôt sur les distributions effectuées par les fiducies de revenu cotées en bourse, cet impôt étant assorti d'une période de transition de quatre ans dans le cas des fiducies existantes; il prévoit une réduction de 0,5 p. 100 additionnel du taux général d'imposition du revenu des sociétés en 2011; il majore de 1 000 $ le montant du crédit en raison de l'âge à l'intention des aînés à revenu faible et moyen; enfin, il permet aux aînés de fractionner leur revenu à compter du 1er janvier 2007.
Le fractionnement du revenu de pension est une importante amélioration de la politique fiscale pour les pensionnés et les aînés. Cela bonifie nettement les incitations à épargner et à investir pour garantir aux familles une retraite sûre.
Je tiens à être clair avec les membres du comité et tous les Canadiens : je n'ai pas l'intention de modifier sur le fond la décision du gouvernement, y compris la période de transition de quatre ans accordée aux fiducies existantes.
[Français]
Je voudrais que ce soit clair pour les membres du comité et tous les Canadiens: je n'ai pas l'intention de modifier la décision du gouvernement, y compris la période de transition de quatre ans accordée aux fiducies existantes.
[Traduction]
L'équité et la certitude sont deux impératifs aux yeux des Canadiens. Notre plan d'équité fiscale les leur offre. À titre de ministre des Finances, j'ai maintes fois répété que les Canadiens paient trop d'impôt. Et le gouvernement a déjà pris des mesures pour alléger leur fardeau fiscal. Si nous n'avions pas agi, les Canadiens auraient été tenus, non pas de payer moins d'impôts, mais d'en payer encore plus, et ce, dès maintenant et pendant des années.
Pourquoi aurait-ce été le cas? Parce que, à mesure qu'aurait augmenté le nombre de sociétés se convertissant en fiducies de revenu, leurs responsabilités fiscales auraient dû être assumées par les contribuables et leurs familles. L'évitement de l'impôt des sociétés devenait de plus en plus répandu. En fait, dans un communiqué daté du 11 septembre 2006, le vice-président exécutif et directeur financier de TELUS, M. Robert McFarlane, déclarait ceci:
TELUS poursuit maintenant sa conversion en fiducie puisqu'elle a utilisé récemment l'ensemble de ses actifs fiscaux et une conversion menée au début de 2007 optimisera sa situation fiscale future.
Ce n'était pas un cas isolé, mais au contraire le signe d'une tendance inquiétante qui se propageait au coeur de notre économie industrielle et fondée sur le savoir.
Depuis notre arrivée au pouvoir, on observe une profonde transformation de la situation. Au cours des 10 premiers mois de 2006, les sommes associées aux conversions en fiducies de revenu effectuées ou annoncées ont totalisé près de 70 milliards de dollars. Le graphique A illustre clairement cette tendance des conversions en fiducies de revenu et la voie sur laquelle nous étions engagés. Vous pouvez voir les tendances de 2003 à 2006 et l'augmentation vertigineuse uniquement au cours des dix premiers mois de 2006. Il s'agissait d'un péril immédiat et tangible guettant notre régime fiscal et notre structure économique. Il devenait de plus en plus évident que nous risquions bel et bien de nous transformer en une économie de fiducie de revenu. Une économie où les occasions d'éviter l'impôt auraient guidé les décisions d'investissement des entreprises et où les investisseurs étrangers auraient réalisé des gains importants au détriment des contribuables canadiens.
[Français]
Aucun gouvernement responsable ne pouvait permettre une telle situation. Ce n'était pas équitable et ce n'était pas juste. Nous devions agir sans nous arrêter aux conséquences politiques. C'est ce que nous avons fait, en acceptant nos responsabilités et en agissant dans les meilleurs intérêts des Canadiennes et des Canadiens.
[Traduction]
Ainsi que je l'ai déclaré à de nombreuses reprises, nous estimons à 500 millions de dollars environ les revenus perdus en 2006, comme le montre parfaitement le graphique B et les documents d'appoint qui vous ont été fournis. Le graphique précise les différents calculs et les hypothèses utilisées pour les effectuer, faisant ressortir la perte nette d'environ 500 millions de dollars essuyée par le gouvernement du Canada en 2006.
C'est un chiffre conservateur. Voyons maintenant ce dont ces données ne tiennent pas compte. Elles supposent qu'aucune autre société ne se transformerait en fiducie. Selon nos estimations, la conversion de TELUS et de BCE aurait suffi à faire bondir ce total. Si l'on se fie aux estimations publiées par les spécialistes financiers à partir de l'information communiquée par les sociétés elles-mêmes, les économies fiscales réalisées au cours des deux années suivantes auraient totalisé environ 1,3 milliard de dollars pour TELUS et 1 milliard pour BCE.
Imaginez à combien le total se serait élevé si d'autres grandes sociétés comme EnCana et de grandes institutions financières qui versent des milliards en impôts avaient fait de même. Il faut aussi garder à l'esprit que ces chiffres ne tiennent pas compte des répercussions sur l'impôt provincial. Lors de ma rencontre avec les ministres provinciaux des Finances à Vancouver le 15 décembre 2006, mes homologues ont exprimé de graves préoccupations au sujet des pertes de revenus fiscaux, et tous ont appuyé notre plan d'équité fiscale. La documentation qui vous a été fournie contient des lettres des ministres provinciaux.
J'en citerai quelques extraits. Voici ce qu'a écrit la ministre des Finances de Colombie-Britannique, Carole Taylor:
Je crois que vos propositions sont nécessaires afin de contrer les répercussions stratégiques et l'impact sur les revenus de la conversion des sociétés en fiducies de revenu... À mon avis, si rien n'avait été fait, la poursuite de ces conversions en fiducies de revenu aurait sérieusement perturbé le régime fiscal.
Pour sa part, le ministre des Finances du Manitoba, Greg Selinger, a déclaré:
Les sociétés étaient de plus en plus incitées à se transformer en fiducies de revenu pour des motifs d'ordre fiscal uniquement, même dans les cas où la structure de ces entités n'était pas la plus souhaitable par ailleurs.
[Français]
Michel Audet, le ministre des Finances du Québec, a écrit: « Il était évident que l'avantage dont disposaient les entités intermédiaires persistait depuis trop longtemps et qu'il était nécessaire que des gestes soient posés. »
[Traduction]
Certains critiques ont mis nos chiffres en doute. Or, ces estimations sont très proches de celles établies par M. Jack Mintz, qui fait partie de la Rotman School of Business à l'Université de Toronto et qui est un ancien président de l'Institut C.D. Howe.
Voici ce que M. Mintz écrivait le 19 octobre 2006:
Il est ridicule de prétendre qu'il n'y a pas de pertes de revenus fiscaux. Tout le monde sait que, si les gens optent pour les fiducies de revenu, c'est parce qu'elles présentent des avantages fiscaux [...] La loi est ainsi faite.
Les membres du comité appartenant au Parti libéral reconnaîtront sans doute la méthode employée pour chiffrer la perte de revenus pour le gouvernement du Canada puisque le gouvernement précédent s'en est servi pour préparer son document de consultation de 2005. Les estimations relatives aux pertes de revenus reposent sur une méthodologie adéquate, et nous les maintenons. Ces estimations sont prudentes. De fait, les pertes de revenus fiscaux pourraient être encore plus élevées, ainsi que le montre le graphique C: si l'on hausse le taux effectif d'imposition d'un point de pourcentage pour le porter de 6,6 à 7,6 p. 100, cela se traduira par une hausse de plus de 200 millions de dollars, les revenus fiscaux en jeu atteignant 710 millions de dollars par année.
Certaines témoins vous déclareront sans doute qu'il n'y a en réalité aucune perte de revenus fiscaux et que, si une telle perte devait survenir, elle serait plus que compensée ultérieurement par les revenus tirés de l'impôt sur le revenu des particuliers ou par les retenues d'impôt sur le revenu des investisseurs étrangers, sans compter les impôts sur les prestations différées de pension et les retraits sur les REER. Cela revient à dire ceci: accordons un allégement fiscal concret aux fiducies de revenu, mais récupérons les revenus en question ultérieurement.
En ma qualité de ministre des Finances, j'ai une obligation fiduciaire envers les contribuables d'aujourd'hui, non envers ceux de demain. Je dois payer aujourd'hui, et non demain, les programmes sociaux, environnementaux et économiques dont nous avons besoin. Je ne peux pas financer les programmes d'aujourd'hui à l'aide des revenus de demain, et je n'ai d'ailleurs nulle intention de le faire.
[Français]
Évidemment, les fiducies de revenu avaient un avantage fiscal particulier dont les sociétés ordinaires ne pouvaient pas bénéficier. Vous le savez, elles le savent, et les marchés aussi.
[Traduction]
La réaction du marché à une politique visant à établir des règles du jeu équitables pour les fiducies de revenu et les sociétés, de façon à mettre les unes et les autres sur un pied d'égalité sans plus, montre bien qu'il existait un avantage fiscal sous-jacent. Si ce n'était pas le cas, les investisseurs n'auraient pas réagi comme ils l'ont fait. Il n'y aurait pas eu de correction du marché.
Et à tous ceux qui, malgré tous ces faits, prétendront encore que nous ignorons si les fiducies de revenu entraîneront véritablement des pertes de revenus pour le gouvernement, tout ce que je puis dire, c'est ceci. Les estimations aux niveaux fédéral et provincial établissent clairement l'existence de pertes de revenus fiscaux. Les revenus distribués par les fiducies de revenu sont versés à un grand nombre d'investisseurs étrangers qui profitent ainsi d'une aubaine financière, étant donné qu'ils sont assujettis à des retenues au titre de l'impôt canadien de 15 p. 100, ce qui est nettement moins que le taux d'imposition des bénéficiaires canadiens de ces fiducies. Deux des plus grandes sociétés canadiennes ont explicitement cité des considérations d'ordre fiscal lorsqu'elles ont annoncé leur intention de procéder à une conversion l'an dernier. Nous savons que ces deux mêmes sociétés ont renoncé à leur projet de conversion après que le gouvernement eut annoncé que toute nouvelle fiducie serait assimilée à une société aux fins de l'impôt. Nous savons que d'autres grandes sociétés qui préparaient activement leur conversion en fiducies y ont renoncé. Et nous savons que les groupes comme la Coalition des fiducies de l'énergie du Canada ont forcément réalisé qu'il y a perte de revenus fiscaux, sinon ils n'affirmeraient pas que la structure des fiducies leur procure du capital à meilleur prix que le modèle des sociétés.
Considérant ces pertes de revenus fiscaux, la question qui se pose est la suivante: qui va payer la note pour ces pertes de revenus? Ce seront vos électeurs, évidemment — ceux de Markham—Unionville, les gens de Joliette, ceux de Winnipeg-Nord et, bien sûr, ceux de Whitby—Oshawa, ma circonscription. En refusant d'instaurer le Plan d'équité fiscale, nous nuirions à la situation financière du gouvernement et bouleverserions le budget de chacune des provinces du pays, c'est-à-dire l'argent qui appartient aux Canadiens.
Comme je l'ai dit, ces dernières sont extrêmement préoccupées par cette question parce que ces conversions en fiducie leur coûtaient des millions de dollars. Elles comprenaient que ce n'est pas en convertissant nos entreprises en fiducies de revenu que l'on bâtit une économie dynamique et concurrentielle, le genre d'économie que nous avons décrit dans notre plan économique, Avantage Canada.
Par exemple, dans son budget de 2006, le gouvernement de l'Alberta estimait qu'il perdait 400 millions de dollars par année avant l'instauration de notre plan d'équité fiscale. Le ministre de cette province m'a informé par écrit — et vous avez la lettre — que c'était en fait 450 millions de dollars selon les prévisions budgétaires albertaines.
Les provinces de l'Atlantique ont perdu leur plus important contribuable constitué en société quand BCE a converti Aliant en une fiducie de revenu. Leurs rentrées d'impôt des sociétés en ont nettement souffert. Le ministre des Finances de l'Île-du-Prince-Édouard, l'honorable Mitch Murphy, l'a souligné dans la lettre que vous avez en mains.
[Français]
De son côté, le gouvernement du Québec a estimé qu'il aurait perdu 150 millions de dollars par année si les conversions de certaines grandes sociétés avaient eu lieu.
[Traduction]
Comment pourrait-on justifier que des étrangers paient moins d'impôt grâce à ce système, alors que les Canadiens qui travaillent dur et qui financent nos écoles, nos hôpitaux et nos services d'urgence ne peuvent en faire autant?
Comme vous le voyez, les coûts de l'indécision auraient été substantiels et injustes, pour notre gouvernement et pour toutes les autres administrations publiques.
Notre plan d'équité fiscale reconnaît que les investisseurs, dont beaucoup sont des aînés, ont été touchés. Nous agissons afin de protéger les investisseurs, et ce, de quatre façons importantes.
Premièrement, nous prévoyons une période de transition équitable et raisonnable de quatre ans avant que l'impôt sur les distributions ne s'applique à l'égard des fiducies existantes.
Deuxièmement, nous établissons des consignes prévoyant une croissance généreuse pour cette période de transition, ce qui permettra en fait aux fiducies existantes de doubler leur taille.
Troisièmement, nous instaurons cette année un mécanisme de fractionnement du revenu de pension des aînés et des pensionnés; le coût de cette amélioration marquée de notre régime fiscal se chiffre à environ 700 millions de dollars par an.
Quatrièmement, nous relevons de 1 000 $ le montant en raison de l'âge pour le porter de 4 066 $ à 5 066 $ dès le 1er janvier 2006. Cette mesure allégera le fardeau fiscal des aînés à revenu faible et moyen.
On demandera sans doute au Comité de recommander que la période de transition soit portée de quatre à six ans, ou à huit ou même dix ans. Je vous demande de songer aux conséquences d'un tel geste. Prolonger la période de transition équivaut à faire marche arrière. On obtient ainsi par des moyens détournés ce qu'on ne peut obtenir directement.
La prolongation de l'allégement fiscal dont profitent les fiducies ne ferait que maintenir ce manque d'équité du régime fiscal. Cela n'aiderait en rien les investisseurs qui ont décidé de vendre leurs parts entre le 1er novembre 2006 et aujourd'hui. Et surtout, cela ajouterait au fardeau financier des contribuables canadiens.
Si la période de transition est portée de quatre à dix ans, le Trésor fédéral perdrait environ trois milliards de dollars, sans compter les pertes des provinces. Ainsi, l'Alberta perdrait plus de deux milliards de dollars et le Québec, des centaines de millions.
[Français]
J'aimerais donc demander au député de Joliette s'il est d'accord pour puiser des centaines de millions de dollars dans les poches des contribuables québécois afin de porter la période de transition à 10 ans.
[Traduction]
Ce n'est pas ainsi qu'on bâtit une économie du XXIe siècle et que l'on peut assurer un avenir productif et une meilleure qualité de vie pour tous les Canadiens, ce qui constitue l'objectif ultime de notre plan économique, Avantage Canada. Ce n'est certes pas ce que font nos concurrents, qu'il s'agisse des États-Unis, de l'Australie ou du Royaume-Uni. Comme l'a déclaré l'ancien président et chef de la direction de la Banque de Nouvelle-Écosse, M. Peter Godsoe, le 23 octobre:
Nous utilisons une structure que les Américains ont examinée et supprimée. Les Australiens avaient des fiducies; ils les ont abolies. Les Britanniques ont examiné la question et décidé de ne pas autoriser la création de fiducies. Peut-on réellement penser qu'il y a quelque chose que nous seuls aurions compris, et personne d'autre?
Le nouveau gouvernement du Canada partage ce point de vue. Ce n'est pas en regardant défiler la parade que nous aiderons les générations futures, dont le niveau de vie dépendra des investissements que nous faisons aujourd'hui. Autrement dit, remettre une décision à plus tard ne fait que retarder la réalisation du but final de cette décision, soit bâtir une économie motivée par de saines décisions économiques et d'affaires, et non par des mesures de planification fiscale et d'évitement de l'impôt du genre de celles que nos principaux concurrents ont clairement rejetées.
Permettez-moi d'aborder un dernier point avant de répondre à vos questions: l'effet de notre décision sur les fiducies de redevances de ressources naturelles.
Certains intervenants du secteur de l'énergie ont réclamé des règles spéciales, compte tenu des antécédents du secteur face aux mesures fiscales de ce genre. Je ne suis pas d'accord, et je crois que la plupart des Canadiens partagent mon avis. Je crois qu'il est tout à fait raisonnable de s'attendre à ce que tous les secteurs de l'économie paient leur juste part d'impôt. Les critiques ont souvent cité en exemple le secteur énergétique américain et demandé au gouvernement d'appliquer aux fiducies de revenu du secteur énergétique le même régime que celui qui vise les sociétés de personnes cotées en bourse (SPCB), appelées « Master Limited Partnerships » aux États-Unis.
Premièrement, le Canada n'entend pas s'aligner sur la législation fiscale des États-Unis.
Deuxièmement, aux États-Unis, les SPCB appartiennent presque exclusivement à des investisseurs américains. Au Canada, les fiducies de revenu du secteur énergétique appartiennent en très grande partie à des intérêts étrangers. Ainsi que le montre bien le graphique derrière moi, les taux de propriété étrangère des grandes fiducies énergétiques se situent à 50 p. 100 environ.
Troisièmement, certains obstacles structurels découlant des lois américaines ont pour effet de limiter les investissements dans les SPCB de la part des entités exonérées et des fonds communs de placement américains.
Quatrièmement, nous n'estimons pas que les règles américaines applicables aux SPCB confèrent un avantage fiscal par rapport aux fiducies canadiennes de redevances de ressources naturelles, étant donné que, dans les faits, les investisseurs imposables sont assujettis au même traitement fiscal dans l'un et l'autre régimes.
Cinquièmement, il faut bien comprendre à quel point le problème associé aux fiducies de redevances de ressources naturelles au Canada est plus marqué; la taille des marchés et leur pourcentage des marchés le montrent bien. La valeur de ces fiducies canadiennes cotées en bourse représente environ 4 p. 100 du plafond boursier de la Bourse de Toronto. À elles seules, les fiducies de revenu représentent plus de 15 p. 100 de la production pétrolière et gazière au Canada. À titre de comparaison, la valeur totale des SPCB représente moins d'un tiers de point de pourcentage de la capitalisation boursière, qu'il s'agisse de la Bourse de New-York ou du NASDAQ.
Si nous n'étions pas intervenus, la part de marché des fiducies de redevances de ressources naturelles aurait progressé encore. De plus en plus de gens d'affaires auraient demandé pourquoi telle ou telle entreprise devrait profiter de la situation mais pas la leur? Sans compter que ces pertes de revenus de 500 millions de dollars augmenteraient parce que si une société comme EnCana devait se transformer en fiducie, vous pouvez être certains qu'elle ne serait pas la seule.
Demandez au gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, qui a une occasion unique d'accroître sa prospérité et d'éliminer le fardeau d'endettement de ses citoyens, ce qu'il pense de l'idée qu'Hibernia devienne une fiducie de revenu. Il ne s'agit pas d'un exemple théorique. Le gouvernement du Canada a reçu plusieurs propositions qui visaient justement Hibernia. Le ministre des Finances de la province, M. Marshall, m'a écrit ce qui suit:
Le risque d'érosion de cette source de revenus attribuable à la prolifération des fiducies de revenu était des plus préoccupants avant votre annonce.
Terre-Neuve-et-Labrador, la Nouvelle-Écosse et le gouvernement du Canada sont tous convaincus que tous les projets énergétiques devraient générer leur juste part de revenus fiscaux. Notre gouvernement demeure déterminé à assurer l'équité fiscale; en outre, dans le contexte de la préparation de notre prochain budget, nous entendons nous conformer à notre engagement, pris dans le plan Avantage Canada, d'alléger encore les impôts.
[Français]
Le dernier budget a réduit les impôts dans 29 domaines distincts. Sans révéler de secret, je peux vous dire que si le gouvernement n'était pas intervenu dans le dossier des fiducies, toutes les réductions d'impôt prévues dans le prochain budget auraient été remises en question.
[Traduction]
Je vais conclure par quelques réflexions. En bout de ligne, le gouvernement a été confronté à un choix difficile, et le Parlement doit maintenant prendre une décision de taille: il s'agit de faire du Plan d'équité fiscale une réalité. Nous avons choisi non seulement de reconnaître l'existence d'un problème croissant pour le régime fiscal canadien, mais de le corriger. Contrairement à celle du gouvernement précédent, notre décision repose non pas sur un calcul politique, mais sur les principes de l'équité fiscale, afin de concilier les besoins des investisseurs individuels et les intérêts des contribuables et de leurs familles. Et nous sommes intervenus de manière responsable et énergique. On ne peut parler d'équité fiscale si cette équité se limite à un petit groupe. De même, on ne peut parler de renforcement de l'économie si les règles du jeu ne sont pas les mêmes pour toutes les entreprises canadiennes.
Les membres du Comité doivent en outre comprendre qu'il n'est pas possible de revenir en arrière. Des changements profonds sont survenus au chapitre de la propriété des fiducies depuis le 31 octobre 2006; jusqu'à 25 p. 100 des parts de bien des fiducies ont changé de main depuis cette date. La spéculation qui allait bon train parce que de plus en plus de grandes sociétés choisissaient de se transformer en fiducies de revenu a maintenant fait place à la certitude. Les entreprises font leurs propres choix pour développer notre économie. Elles passent à autre chose.
Il est temps que nous agissions tous dans l'intérêt de l'ensemble des Canadiens. Le résultat de notre décision est clair: il s'agit d'un régime fiscal plus équitable pour les Canadiens, ce qui permettra à notre économie d'être davantage productive, efficiente et dynamique, maintenant et pour les années à venir.
[Français]
Le résultat de notre décision est clair: nous avons maintenant un régime fiscal plus équitable pour les Canadiens, ce qui permettra à notre économie d'être davantage productive, efficiente et dynamique, maintenant et pour les années à venir.
[Traduction]
Je vous remercie de votre attention.
Monsieur le président, si vous me le permettez, je demanderais à Bob Hamilton, sous-ministre adjoint principal de la Direction de la politique de l'impôt, de nous présenter le document que le ministère a préparé et que les membres du comité ont reçu sur les pertes de revenu pour le gouvernement du Canada, la méthodologie et le reste.
Nous sommes heureux d'être ici aujourd'hui au nom de l'Association canadienne des fonds de revenu.
D'abord et avant tout, nous rendons hommage à ce comité pour avoir entrepris ces audiences au sujet des mesures fiscales proposées pour les fiducies de revenu. C'est la première fois qu'un processus équitable est mis en oeuvre depuis que le gouvernement conservateur a secoué les marchés financiers le 31 octobre dernier, lorsqu'il a annoncé qu'il ne tiendrait pas sa promesse électorale et imposerait les fiducies de revenu.
Vous, ainsi que votre auditoire, êtes tous bien familiers avec la promesse réitérée du premier ministre qui a indiqué qu'il ne ferait jamais de razzia dans les économies des ainés, et pourtant, c'est exactement ce que le gouvernement de M. Harper a fait en décidant, arbitrairement et sans consultation publique, d'imposer pour des millions d'investisseurs les distributions de revenu aux bénéficiaires des fiducies.
L'intention annoncée par le ministre Flaherty en octobre dernier était d'uniformiser le traitement fiscal dont fait l'objet les fiducies de revenu et les sociétés. Plutôt, le gouvernement a causé, presque du jour au lendemain, des pertes de plusieurs milliards de dollars au niveau des épargnes des investisseurs et a sonné le glas pour ce secteur.
Avant de s'attarder aux dommages causés, abordons l'élément clé de l'argumentation gouvernementale: les échappatoires fiscales. Le ministre affirme maintenant que plus d'un milliard de dollars par année sont perdus en raison de ces échappatoires; c'est une estimation grossièrement gonflée qui n'est pas étayée par des faits. Malheureusement, cette constatation semble pourtant bien être au coeur de son argumentation.
Compte tenu de l'importance de cette question, il est inacceptable que les chiffres avancés par le gouvernement changent sans cesse. Même si nous aurions pu croire au montant de 500 millions de dollars indiqué au départ, le ministre l'a ensuite accru à 800 millions après que Bell et TELUS eurent annoncé leur intention de se convertir. Puisque ces organisations ne paient pas d'impôts, comment peut-il y avoir des échappatoires fiscales additionnelles et accrues?
Permettez-moi de citer un communiqué émis par Bell Canada le 12 décembre 2006:
Bell ne s'attend pas à avoir des impôts en espèces fédéraux importants à payer d'ici 2010, en raison de la simplification organisationnelle qui permettra une utilisation accélérée des crédits d'impôt de Bell pour la recherche et le développement.
De la même façon, dans un communiqué du 14 décembre 2006, TELUS affirme ce qui suit:
Selon une analyse à jour de sa situation en matière de perte fiscale, TELUS prévoit maintenant de minimes paiements d'impôts en espèces en 2007, une estimation préliminaire d'environ 100 millions de dollars en 2008 et le paiement d'impôts en espèces importants reporté à 2009, plutôt qu'à 2008 comme elle le prévoyait auparavant.
Jusqu'à maintenant, et j'inclus ici la réunion d'aujourd'hui, aucune donnée claire et crédible n'a été émise par le ministère des Finances pour appuyer l'affirmation du ministre. Lorsque nous avons tenté d'obtenir plus de renseignements au moyen d'une demande d'accès à l'information afin de corroborer les chiffres actuels, nous n'avons reçu que des pages blanches.
Je suis toutefois en mesure de dire au comité que les conseillers indépendants de l'ACFR, soit ceux de HLB Decision Economics Inc., qui comparaîtront devant vous au cours des prochains jours, ont rencontré les gens du ministère des Finances et ont convenu d'une méthodologie pour l'année 2005. Ils ont conclu qu'il n'y a pas d'échappatoire fiscale en raison de l'existence des fiducies de revenu. Selon cette analyse économique menée par des conseillers indépendants, il n'y a donc pas d'échappatoire fiscale fédérale. De fait, les recettes fiscales générées par les fiducies de revenu sont supérieures à celles qui seraient produites si ces mêmes organisations étaient structurées en sociétés.
La réalité est que les échappatoires fiscales sont inexistantes et c'est ce que vous démontreront les études à venir.
Au nom de mes collègues de l'industrie, je peux aussi indiquer aux membres du comité que nous avons été inondés d'appels téléphoniques, de lettres, de télécopies et de courriels d'investisseurs canadiens vivant dans la peur et l'inquiétude. Ils ne cessent de nous contacter par milliers dans chaque région du Canada, et aucun membre de ce comité ne devrait donc croire que ce problème disparaîtra.
En plus des dommages subis par les petits investisseurs, il faut se demander quelles sont les autres répercussions négatives involontaires découlant de l'annonce du gouvernement concernant les fiducies. Une fois de plus, rappelons-nous de l'objectif déclaré par le ministre: assurer l'uniformité du traitement fiscal dont font l'objet les fiducies de revenu et les sociétés. Dans les faits, cette politique n'atteint pas ses objectifs. Par exemple, les fiducies privées ainsi que certains autres partenariats non cotés en bourse ne sont pas inclus. Pourquoi donc avoir ciblé l'un des instruments privilégiés pour les investisseurs privés?
L'impact de la politique du ministre a été très marqué, ce qui pourrait étouffer le secteur des fiducies de revenu cotées en bourse. Permettez-moi de vous décrire ce que notre secteur a vécu. Pour plusieurs fiducies de revenu, l'accès au capital s'est gravement détérioré et, dans certains cas, a été anéanti. Ces fiducies, dont l'accès aux marchés de capitaux est devenu limité, ont choisi dans plusieurs cas de simplement se mettre en vente. Des projets de financement et de fusion de plusieurs milliards de dollars ont été mis en suspens ou tout simplement annulés. Plusieurs fiducies de revenu ont subi une estimation à la baisse, ce qui les laisse vulnérables à une acquisition par des fonds de capital d'investissement privé ou par des investisseurs étrangers, ce qui, par le fait même, aggrave la perte de recettes fiscales si ces entreprises deviennent la propriété de telles entités.
Dû à l'estimation à la baisse, les fiducies d'infrastructure deviennent la cible des caisses de retraite et des sociétés américaines en commandite principale. Par le fait même, nous, en tant que Canadiens, serons privés de la possibilité d'investir dans nos propres ressources naturelles et dans nos infrastructures.
:
Je remercie le comité de me donner l'occasion de comparaître devant lui. Compte tenu du peu de temps dont nous disposons, j'ai l'intention de limiter mes propos à un domaine que j'ai beaucoup étudié dernièrement, le marché américain des entités intermédiaires.
J'aimerais préciser tout d'abord qu'il est difficile d'établir des comparaisons sur un aspect restreint de la politique fiscale d'un pays sans tenir compte de l'ensemble du régime fiscal, mais je crois qu'il est important que le comité des finances dispose de tous les faits concernant l'expérience américaine du milieu des années 80.
Il y a trois points importants que je tiens tout d'abord à souligner. Premièrement, un marché d'entités intermédiaires important et actif continue d'exister aux États-Unis pour un vaste éventail d'industries. Deuxièmement, de récentes mesures prises par les décideurs américains ont stimulé l'investissement dans les entités intermédiaires. Troisièmement, les entités intermédiaires américaines pourraient acquérir des éléments d'actif de fiducies canadiennes, en particulier dans les secteurs de l'énergie et des ressources naturelles.
Aux États-Unis, il existe aujourd'hui 214 entités intermédiaires cotées en bourse, dont des sociétés en commandite, des sociétés par actions et des fiducies, qui représentent une capitalisation boursière combinée supérieure à 475 milliards de dollars, et ce chiffre augmente toujours. À toutes fins pratiques, les entités intermédiaires américaines ressemblent aux fiducies canadiennes. La majeure partie du bénéfice avant impôt est transférée à chaque investisseur sous forme de distributions, et l'investisseur est imposé sur les sommes qu'il reçoit. Toutefois, les mesures prises par le gouvernement américain au milieu des années 80 étaient bien différentes de celles proposées dans le plan d'équité fiscale des conservateurs.
En 1987, le gouvernement américain a modifié son code fiscal: désormais, 90 p. 100 du revenu d'une société en commandite ouverte doivent provenir obligatoirement de sources admissibles, sans quoi la société en commandite sera traitée comme une société commerciale aux fins de l'impôt sur le revenu. Toutefois, contrairement au plan d'équité fiscale, des exemptions ont été accordées à un vaste échantillon du marché: production, transport et raffinage des produits pétroliers et gaziers; exploitation minière; engrais; distribution de propane; bois d'oeuvre, et immobilier. En outre, les sociétés en commandite ouvertes existantes qui n'étaient pas visées par les exemptions disposaient de dix ans pour se conformer aux règles avant d'être imposées comme des sociétés commerciales, alors qu'une période de transition de quatre ans est accordée aux fiducies canadiennes. Soulignons que, durant cette période de transition, aucune restriction n'empêchait les sociétés en commandite d'étendre leurs activités dans les secteurs où elles étaient déjà présentes.
Nous estimons qu'en accordant une période de transition de dix ans aux fiducies canadiennes, l'impact négatif sur le marché aurait été de 8 p. 100, au lieu de 12,5 p. 100. Autrement dit, les investisseurs canadiens auraient épargné environ 10 milliards de dollars. Lorsque la période de transition de dix ans accordée aux États-Unis s'est terminée en 1997, les sociétés en commandite qui ne respectaient pas ces règles ont été exemptées pour une période indéfinie si elles choisissaient de payer un impôt de 3,5 p. 100 sur le revenu brut.
Depuis 1987, bon nombre de sociétés commerciales américaines ont converti des éléments d'actif en structures intermédiaires pour obtenir une plus forte évaluation de ces actifs. Les fiducies canadiennes sont désavantagées par rapport à leurs homologues américaines parce que les titres de ces dernières se négocient à des valeurs bien supérieures. Comme conséquence involontaire du plan d'équité fiscale, les entités intermédiaires américaines pourraient faire l'acquisition d'éléments d'actif de fiducies canadiennes, en particulier dans les secteurs de l'énergie et des ressources naturelles, comme je l'ai mentionné.
Contrairement aux Canadiens, les décideurs américains en matière de fiscalité ont reconnu les avantages des structures intermédiaires, et ils ont pris des mesures pour stimuler l'investissement et attirer ainsi des capitaux dans certaines industries matures. En 2004, des modifications ont été apportées pour permettre la participation des fonds mutuels dans ce secteur. En outre, une structure appelée « i-unit », c'est-à-dire les parts institutionnelles, a fait son apparition. Les investisseurs non imposés, comme les IRA et les caisses de retraite, peuvent ainsi investir dans les structures intermédiaires sans pénalité.
Pour résumer, j'aimerais reprendre les trois points essentiels. Premièrement, le marché américain des entités intermédiaires est vaste et actif et connaît une expansion dans une multitude de secteurs. Deuxièmement, les décideurs américains ont encouragé l'investissement dans les entités intermédiaires et continuent de le faire. Troisièmement, comme conséquence involontaire du plan, les entités intermédiaires américaines pourraient fort probablement faire l'acquisition d'un grand nombre de fiducies.
J'aimerais également souligner, sur une note légèrement différente, que même si le marché des entités intermédiaires des États-Unis totalise 475 milliards de dollars, il ne forme qu'une petite partie du marché à haut rendement aux États-Unis, qui s'élève à près de six billions de dollars. Malgré qu'il ait une population semblable nécessitant un revenu, le marché à haut rendement du Canada n'est que d'environ 200 milliards de dollars, composé presque entièrement de fiducies. Si l'on tient compte d'un équivalent-habitant de dix pour un, le Canada devrait avoir un marché à haut rendement de 500 à 600 milliards de dollars sous une forme quelconque.
Ceci nous amène à poser une question importante au comité des finances. Pourquoi le plan d'équité fiscale vise-t-il à limiter les options d'investissement des investisseurs? Chose encore plus importante, quelles sont les conséquences à long terme d'un plan qui n'offre pas de revenus alternatifs suffisants aux retraités canadiens?
Dans une économie qui tend à croître de 2 à 3 p. 100 seulement par année, les entreprises ne peuvent pas toutes connaître une croissance de 8 à 10 p. 100 comme le souhaiteraient la plupart des investisseurs. Sans options de réinvestissement attrayantes, bon nombre des entreprises matures verront leurs capitaux bloqués sans pouvoir être utilisés de manière efficiente ou, pire encore, elles chercheront des projets à risque élevé afin de générer une croissance. Cette situation amène souvent de mauvaises décisions de placement.
La structure intermédiaire permet de transférer efficacement les capitaux excédentaires d'une entreprise mature à des investisseurs, sans double imposition. Ces investisseurs peuvent ensuite réaffecter ces sommes dans cette fiducie, ils peuvent dépenser cet argent ou peuvent le réinvestir dans un autre secteur de l'économie. C'est à eux de décider.
La structure peut aussi répondre aux besoins croissants d'une population vieillissante qui recherche des placements à fort rendement.
Merci.