:
Je vous remercie, monsieur le président. Je suis heureux de témoigner aujourd'hui devant les membres du comité au sujet du projet de loi , qui met en oeuvre certaines mesures du budget de 2007 et d'autres initiatives fiscales annoncées avant le dépôt du budget.
[Traduction]
Je signale que, comme d'habitude, les autres mesures budgétaires de 2007 seront comprises dans un deuxième projet de loi d'exécution du budget que nous présenterons durant la session d'automne.
Depuis le 19 mars, j'ai eu l'occasion de voyager un peu partout au Canada pour discuter du budget avec des Canadiens de tous les milieux. J'ai également eu l'occasion de me rendre à New York, à Tokyo et à Londres pour faire la promotion du Canada et de tout ce que nous avons à offrir.
Les gens sont au courant que nous rendons notre solide économie canadienne encore plus solide. Ils reconnaissent que nous créons un environnement qui encourage l'investissement, qui récompense le dur travail et qui ouvre toute grande la porte à nos investisseurs et entrepreneurs et à tous ceux qui prennent des risques.
[Français]
Les Canadiens ont raison d'être fiers. Notre pays est un chef de file dans l'économie mondiale. Nous avons la meilleure assise financière de tous les pays du G7. Nous sommes le seul pays membre à continuer à enregistrer des excédents budgétaires et dont le fardeau de la dette est à la baisse.
[Traduction]
Même si nous ne sommes au gouvernement que depuis 15 mois, nous avons accompli des progrès considérables sur un certain nombre de fronts, d'abord avec notre budget de 2006, ensuite par notre plan d'équité fiscale, et maintenant avec le budget de 2007. Ce dernier budget est un document historique qui commence à mettre en oeuvre notre plan économique à long terme pour le Canada, appelé Avantage Canada.
Avantage Canada est un plan qui vise à mobiliser les forces vives de notre société dans les secteurs de la recherche, de l'innovation, de l'investissement et de la compétitivité. C'est un plan qui expose une voie à suivre audacieuse et passionnante pour un Canada fort et uni, un Canada qui croit en sa destinée et qui est pour le monde entier un exemple éclatant de ce que peut être une grande nation. C'est un plan qui pave la voie à un avenir plus enrichissant pour les Canadiens et leurs familles.
Avantage Canada met l'accent sur la création de cinq avantages clés, qui sont repris dans le budget 2007 et dans ce projet de loi: premièrement, un avantage fiscal, obtenu par la réduction des impôts de toutes sortes et l'établissement du taux d'imposition le plus bas de tous les pays du G-7 sur les nouveaux investissements d'entreprise; deuxièmement, un avantage financier, grâce à l'élimination totale, en moins d'une génération, de la dette nette du gouvernement du Canada; troisièmement, un avantage entrepreneurial, en réduisant la lourdeur de la réglementation, en supprimant la paperasse inutile et en accroissant la concurrence sur le marché canadien; quatrièmement, un avantage sur le plan du savoir, en créant la main-d'oeuvre la mieux éduquée, la plus compétente et la plus souple au monde; et enfin, un avantage sur le plan de l'infrastructure, en bâtissant les ponts, routes et portes d'accès modernes dont nous avons besoin pour unir notre nation et rendre nos travailleurs et nos entreprises plus efficients.
Maintenant, si nous voulons atteindre ces objectifs et maintenir une trajectoire gagnante, nous devons adopter les mesures proposées dans le . Dans le cadre de notre plan pour créer un avantage financier pour le Canada, le projet de loi C-52 propose de mettre en oeuvre notre loi sur les allégements fiscaux garantis, qui permettra aux contribuables de profiter directement de la réduction de la dette. La diminution de la dette entraînera la baisse des paiements d'intérêt, qui à son tour se traduira par des impôts plus bas année après année.
Les économies au chapitre des intérêts sur notre hypothèque nationale seront transmises aux Canadiens sous forme d'allégements de l'impôt sur le revenu des particuliers. Cette baisse d'impôt sera permanente et continue.
[Français]
Monsieur le président, je le dis et je le répète, les Canadiens paient trop d'impôt. C'est pourquoi le gouvernement agit afin de bâtir également un avantage fiscal canadien.
[Traduction]
En fait, les mesures introduites par le nouveau gouvernement du Canada feront baisser les impôts payés par les particuliers de près de 38 milliards de dollars sur trois années financières. Le propose de mettre en oeuvre plusieurs mesures importantes d'allégement fiscal, notamment le plan d'équité fiscale que j'ai annoncé en octobre dernier. Notre plan augmente de 1 000 $ le crédit en raison de l'âge, qui atteindra 5 066 $ en janvier 2007. Cette mesure aidera les personnes âgées à revenu faible et moyen en faisant en sorte qu'une partie moindre de leur revenu soit assujettie à l'impôt.
[Français]
Le plan instaure aussi l'une des plus importantes modifications apportées depuis longtemps au régime fiscal fédéral. Il s'agit de la décision de permettre aux pensionnés du Canada de partager jusqu'à la moitié de leur revenu de pension avec leur conjoint de fait à compter de cette année.
[Traduction]
Prises ensemble, ces mesures augmenteront d'environ un milliard de dollars par année le revenu disponible pour les personnes âgées canadiennes.
Dans le budget de 2007, on propose aussi un important allégement fiscal pour les familles canadiennes, un plan fiscal pour les parents qui travaillent, et cet allégement est également énoncé dans le projet de loi . Le premier volet de ce plan en quatre parties vient en aide aux familles canadiennes qui ont des enfants. Le plan comprend un nouveau crédit d'impôt de 2 000 $ par enfant de moins de 18 ans. Plus de 90 p. 100 des familles qui payent des impôts toucheront le montant maximal de 310 $ par enfant.
La deuxième partie du plan consiste à augmenter le montant pour conjoint et d'autres montants pour les aligner sur le montant personnel de base. Les familles comptant un seul revenu toucheront le même allégement fiscal que celui qui est déjà accordé au moyen du montant personnel de base aux familles comptant deux revenus; autrement dit, on se trouve à éliminer ce qui a souvent été qualifié de pénalité pour le mariage au Canada.
Troisièmement, le plan fiscal pour les familles et parents qui travaillent renforce le régime enregistré d'épargne-études pour aider les parents à économiser afin d'assurer l'éducation de leurs enfants. La limite annuelle de 4 000 $ pour les cotisations aux REEE sera éliminée et le plafond cumulatif à vie sera porté de 42 000 $ à 50 000 $. Par ailleurs, nous allons faciliter l'accès aux fonds accumulés dans un REEE pour les étudiants à temps partiel au niveau postsecondaire. De plus, le montant annuel maximum de la subvention canadienne pour l'épargne-études pouvant être versé en une année donnée sera porté de 800 $ à 1 000 $, s'il y a des montants inutilisés des années précédentes.
Le quatrième volet du plan fiscal pour les familles et parents qui travaillent s'inspire du plan d'équité fiscale. Il consiste à porter à 71 ans, au lieu de 69, l'âge limite pour l'échéance d'un RPA ou d'un REER. Ce changement tient compte du fait que beaucoup de Canadiens âgés veulent continuer à travailler et à épargner. Il est important que nous les aidions à atteindre ces objectifs.
Nous sommes également déterminés à créer un environnement économique dans lequel les entreprises canadiennes peuvent prospérer. Dans le budget de 2006, nous avons réduit le taux d'imposition des sociétés à 19 p. 100, alors qu'il était auparavant de 21 p. 100. Dans le cadre du plan d'équité fiscale, le projet de loi propose de réduire ce taux d'un autre demi-point pour le fixer à 18,5 p. 100 à partir du 1er janvier 2011. D'autres mesures fiscales destinées aux sociétés annoncées dans le budget de 2007 feront partie du deuxième projet de loi d'exécution du budget, dont j'ai parlé tout à l'heure.
Bien sûr, monsieur le président, le budget de 2007 et le présent projet de loi renferment bien plus que des allégements fiscaux.
[Français]
Par exemple, dans le projet de loi , le nouveau gouvernement du Canada propose d'importantes initiatives pour aider à assainir notre environnement et à améliorer notre système de soins de santé.
[Traduction]
C'est seulement grâce à un environnement plus sain que les Canadiens pourront créer la qualité de vie et le niveau de vie auxquels nous aspirons tous. À la lumière de cet objectif, le budget de 2007 investit 4,5 milliards de dollars pour assainir notre air et notre eau, réduire les émissions de gaz à effet de serre, combattre les changements climatiques, et préserver nos trésors nationaux, qui sont également des trésors naturels, par exemple la forêt pluviale de Great Bear le long de la côte centrale de Colombie-Britannique. Le projet de loi prend la première mesure en ce sens en proposant d'appuyer les grands projets d'assainissement de l'air et de lutte contre le changement climatique au moyen d'une nouvelle écoFiducie Canada, à laquelle on consacre 1,5 milliard de dollars. C'est une manière novatrice d'obtenir l'adhésion des provinces et des territoires et d'améliorer notre environnement, pour le plus grand avantage des générations futures.
En ce qui concerne les soins de santé, comme nous le savons tous, monsieur le président, notre système de soins de santé est un élément important qui contribue à nous définir en tant que Canadiens. C'est pourquoi le nouveau gouvernement du Canada est déterminé à mettre en oeuvre le plan décennal visant à renforcer le réseau de soins de santé. C'est ainsi que le gouvernement fédéral versera aux provinces et territoires 41,3 milliards de dollars d'argent neuf au cours des dix prochaines années. À l'appui de cet engagement, le projet de loi propose de consacrer 612 millions de dollars pour aider les provinces et territoires admissibles à mettre en oeuvre des garanties relativement aux délais d'attente pour les patients dans des domaines clés comme le traitement du cancer, les interventions en cardiologie, l'imagerie de diagnostic, le remplacement de la hanche et le rétablissement de la vue.
[Français]
Monsieur le président, afin que le Canada soit encore meilleur demain, il faut rétablir l'équilibre fiscal à l'échelle du pays, et ce, dès aujourd'hui. Pour ce faire, il faut fournir aux provinces et aux territoires les fonds dont ils ont besoin.
[Traduction]
Parmi les besoins, citons un investissement sans précédent et à long terme dans l'infrastructure publique; de meilleurs soins de santé; des universités mieux équipées; l'assainissement de l'eau de nos océans, de nos cours d'eau, de nos lacs et de l'air que nous respirons; les programmes d'apprentissage pour aider les Canadiens à se procurer les compétences dont ils ont besoin.
Monsieur le président, le rétablissement de l'équilibre fiscal vise à bâtir un pays plus solide, plus sûr, meilleur.
Je voudrais par ailleurs mentionner que les provinces qui ont adopté la taxe de vente harmonisée — la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve-et-Labrador — ont toutes annoncé leur intention de participer au programme d'incitation pour congrès étrangers et voyages organisés proposé dans le budget de 2007. En conséquence, j'ai le plaisir d'annoncer que le gouvernement du Canada prévoit proposer des motions tendant à amender le projet de loi en vue d'étendre l'application du nouveau programme à la composante provinciale de 8 p. 100 de la TVH, à compter du 1er avril 2007.
Étant donné que ces amendements ont pour conséquence d'augmenter le montant des remises devant être versées aux termes du projet de loi , le gouvernement a l'intention de demander la recommandation royale et de proposer les motions en question à l'étape du rapport.
Dans le projet de loi , le nouveau gouvernement du Canada propose une nouvelle formule qui améliore et enrichit le programme de péréquation, ainsi qu'une nouvelle formule de financement des territoires. Il établit aussi sur des bases plus solides les principaux transferts comme le transfert canadien au titre des programmes sociaux et le transfert canadien au titre de la santé, et établit un traitement plus équitable des provinces relativement à ces transferts.
En fait, aux termes du projet de loi , nous proposons de verser plus de 39 milliards de dollars en fonds additionnels aux provinces et territoires. Cet argent rétablira l'équilibre fiscal au Canada.
Monsieur le président, voilà donc de quoi il retourne dans le projet de loi . J'ai hâte de répondre aux questions des membres du comité.
Je signale en passant que des fonctionnaires du ministère des Finances m'accompagnent et qu'ils sont à la disposition des députés pour leur donner davantage de précisions, le cas échéant, sur l'une ou l'autre des mesures prévues dans le projet de loi.
[Français]
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, et merci aux fonctionnaires des Finances. Je suis contente que vous soyez ici.
Monsieur le ministre, je voudrais aborder avec vous une tendance que je vois émerger et que je trouve plutôt troublante, à savoir votre tendance à faire volte-face sur des questions clés à propos desquelles vous avez fait des promesses aux Canadiens et au Parlement.
Quand nous avons soulevé la question des guichets bancaires et le fait que les Canadiens paient beaucoup trop cher pour avoir accès à leur propre argent, vous avez dit que c'était une question grave, que vous résisteriez aux banques et que vous feriez quelque chose à ce sujet. Ensuite, vous avez dit plus tard, dans votre discours budgétaire... Bien que nous ayons eu de sérieuses réserves sur votre budget dans l'ensemble, nous trouvions encourageant que vous aviez dit vouloir régler le problème causé par le fait que les contribuables subventionnent les compagnies pour agrandir leurs usines à l'étranger, et même plus, pour déménager des emplois canadiens à l'étranger.
D'après ce que je peux voir, sur les guichets bancaires, vous semblez avoir accepté ce que les banques vous ont dit. Vous avez obtenu de leur part quelques miettes minuscules, après quoi vous avez renoncé. Sur la déductibilité des intérêts, il me semble que vous vous êtes dégonflé complètement.
Je voudrais savoir comment les financiers de la rue Bay vous ont convaincus. Y a-t-il des questions dont vous pourriez discuter avec nous au Parlement? Y a-t-il des points communs entre votre position et celle des néo-démocrates? Je sais que nous sommes à des kilomètres de distance sur la plupart des questions, mais j'espérais que, quand il s'agit de l'écart de prospérité et d'essayer de remédier aux mesures les plus scandaleuses prises par les libéraux, nous pourrions trouver un terrain d'entente. Je commence à entretenir des doutes à ce sujet.
:
Merci, monsieur le ministre, d'être venu témoigner.
Je ne pense pas que l'on pourrait avoir un budget comportant des dépenses aussi considérables sans faire au moins quelques bonnes choses. Je veux donc signaler qu'il y a effectivement quelques éléments qui sont bien.
J'ai bien aimé l'exemption pour les gains en capital dans le secteur des pêches. Cela remplit l'engagement que nous avions pris dans notre programme électoral. Je vous félicite de l'avoir fait. Mais je dois vous dire que notre ministre des Pêches a pris une longueur d'avance sur vous, en ce sens qu'il a fait il y a deux semaines une annonce au sujet des permis, éliminant complètement le gain en capital comme tel, ce qui réduit la valeur des permis à environ 300 000 $ chacun. Je suis d'accord avec ce qu'il tente de faire. Tout le monde est d'accord avec cela. Mais d'en faire l'annonce sans que ce soit précisé dans les détails crée un peu d'inquiétude dans le secteur, ce qui a fait baisser les prix.
Je crois que c'est justement ce que votre parti a fait dans le dossier des fiducies de revenu. Vous avez pris un engagement, vous avez fait une promesse pendant la campagne électorale, et ensuite vous n'avez pas tenu cette promesse. Résultat: les gens perdent beaucoup d'argent sur la valeur de leur capital et il y a une perte d'actifs canadiens. Le gouverneur de la banque nous a dit que c'était un véhicule idéal pour certains secteurs, qu'il y avait des problèmes dans ce secteur. Je pense que tout le monde est d'accord là-dessus.
C'est la même chose pour la déductibilité des intérêts. Tout le monde est d'accord pour dire qu'il y a des abus et que l'on profite trop des faibles taux d'imposition de certains pays, qu'il faut y voir. Mais vous avez fait initialement une annonce portant sur les intérêts à l'égard de tous les prêts contractés par nos entreprises canadiennes pour investir à l'étranger, ce qui les défavorisait. Résultat: les entreprises canadiennes ont eu très peur, il y a eu une perte de confiance, à l'étranger et au Canada, parce qu'on n'avait pas précisé les détails de la mesure.
Depuis lors, vous avez fait volte-face dans ce dossier. Vous avez ramené cela à un minuscule changement de la déductibilité des intérêts relativement à la double déduction. Vous évoquez maintenant l'effet de cascade et j'ai bien hâte de voir comment cela va fonctionner, car il faut s'assurer de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain, et il faut mettre fin aux abus actuels. Mais vous avez dit que vous vouliez mettre cela en place d'ici 2012 et vous avez même ajouté que les économies pour le Trésor canadien serviraient à abaisser les impôts des sociétés.
Votre expert, votre M. Ernewein, a dit dans son témoignage que l'analyse n'avait pas été faite. Rien n'indique qu'il en résultera la moindre augmentation de revenu pour le Trésor, et certains fiscalistes laissent même entendre que les revenus pourraient diminuer. Je dois donc conjecturer que vous allez augmenter les taux d'imposition des sociétés, en pareil cas, pour équilibrer le tout.
Mais je veux vous ramener au cas qui me semble le plus inacceptable, et il s'agit de l'accord de l'Atlantique. Vous n'étiez pas à la Chambre à l'époque, mais vos collègues ont appuyé l'accord de l'Atlantique à la Chambre, l'ont appuyé au point qu'ils ont demandé que le projet de loi budgétaire soit scindé afin qu'ils puissent voter contre le budget tout en appuyant l'accord. L'accord a été adopté. C'est un très bon outil pour la Nouvelle-Écosse et pour Terre-Neuve, un très bon outil. Ce que l'accord stipule, c'est que le revenu tiré du gaz, des ressources non renouvelables, vient s'ajouter au revenu de tout autre programme gouvernemental, et ne le remplace pas. Vous avez remplacé « s'ajoute » par « remplace », de sorte que la province de Nouvelle-Écosse, ma province, même si vous avez prolongé l'accord pour un an, doit décider si elle veut continuer de fonctionner sous le régime de l'accord de l'Atlantique, l'accord Canada-Nouvelle-Écosse, ou bien si elle va accepter l'argent qui est offert aux termes de la nouvelle formule de péréquation, laquelle, en passant, est assortie d'un plafond, toutes les provinces de l'Atlantique étant d'accord sur ce point.
Dans le cadre de vos négociations en cours avec la province, allez-vous retirer votre position? Allez-vous honorer l'engagement pris par le gouvernement du Canada envers la province de Nouvelle-Écosse et respecter intégralement l'accord?
:
Monsieur le ministre, vous êtes passé de l'univers de la déductibilité des intérêts, dans une déclaration budgétaire très générale, à une minuscule mesure touchant la double déduction dans le cadre de ce concept de l'effet de cascade. Vous avez fait cette conversion en passant par toute une série d'étapes, chaque nouvelle annonce apportant des précisions par rapport à la précédente. Vous êtes passé de deux ans à dix ans, pour revenir à cinq ans, et puis vous avez fait votre toute dernière annonce lundi dernier.
Lundi dernier, ceux qui ont lu votre document et entendu votre annonce ont dit après coup, et ici je cite des membres de l'équipe d'Ernst & Young: a) « Le gouvernement n'a pas tenu compte des incidences macro-économiques négatives des propositions »; b) « La proposition révisée du ministre Flaherty s'en prend de manière générale aux arrangements de planification fiscale qui réduisent les impôts étrangers — pas les impôts canadiens »; et c) « L'initiative du ministre contre les paradis fiscaux n'est pas limitée aux arrangements mettant en cause des paradis fiscaux ».
Je vous invite donc à commenter ces trois critiques formulées par l'équipe de Ernst & Young.
Je voudrais aussi savoir pourquoi vous ne vous êtes pas attaqué au problème flagrant du dumping fiscal. Ce problème se pose lorsqu'une compagnie étrangère prête de l'argent à une filiale canadienne, laquelle prête alors à son tour l'argent à une filiale dans un pays tiers, alourdissant ainsi sa dette, ce qui a pour conséquence de réduire ses impôts à payer, ce qui a pour conséquence de réduire les revenus du Trésor canadien sans avoir aucune activité économique discernable dans notre pays.
Pourquoi, au nom du ciel, avoir choisi ce problème plutôt qu'un autre qui est un peu plus flagrant? N'aurait-il pas été préférable d'amorcer d'abord le dialogue avec le groupe d'experts pour décider ensuite, à partir de l'éventail des choix possibles, ce qui serait le plus avantageux pour le Trésor canadien et pour les compagnies canadiennes et le moins avantageux pour les Trésors étrangers?
Ma deuxième question porte sur le taux d'imposition des fiducies de revenu. Vous les avez frappées d'un impôt de 31,5 p. 100. Vous avez dit que vous partageriez les revenus avec les provinces. Il est parfaitement évident qu'à la fin de la période de quatre ans, les caisses de retraite vont s'en débarrasser et que les non-résidants ne vont pas conserver les fiducies. Par conséquent, les revenus seront réduits; et comme les revenus seront réduits, les provinces n'auront plus rien à partager. S'il n'y a rien à partager, il n'y a pas de revenus fiscaux. Vous avez leurré les provinces à l'aide de ce tour de passe-passe malhonnête que vous avez accompli le jour même de l'Halloween.
Je vous invite à commenter ces deux situations. Je vous serais reconnaissant de limiter les grands discours et de vous en tenir aux questions précises.