:
Merci beaucoup. J'apprécie l'occasion qui m'est offerte de revenir parmi vous. Il me semble que j'étais là il y a à peine six semaines.
Je m'appelle Tony Pollard et je suis président de l'Association des hôtels du Canada. Nous représentons l'ensemble de l'industrie canadienne de l'hébergement. Je ne vais pas nommer tous les membres de notre association, car cela me prendrait les cinq minutes qui me sont allouées en entier.
Comme je l'ai dit, j'ai comparu devant votre comité le 19 septembre. J'ai alors signalé que l'industrie du tourisme connaît une expansion rapide dans le monde entier. J'ai aussi fait remarquer que la part de ce marché que détient le Canada s'effrite. J'ai souligné l'incidence de l'initiative de transport de l'hémisphère occidental — des passeports, du dollar, de l'énergie — et je ne reviendrai pas là-dessus point par point.
Tout de même, le projet d'abandonner le Programme de remboursement de la TPS aux visiteurs nous met encore plus en péril. Voyons la taille et le rayonnement de notre industrie. En 2005, l'industrie hôtelière a récolté des recettes de 14,2 milliards de dollars. Sa valeur ajoutée s'est élevée à quelque 12,8 milliards de dollars. Nous employons 301 000 personnes et sommes présents dans toutes les régions du Canada. Le point important que j'adore faire valoir auprès des responsables gouvernementaux, c'est que l'industrie hôtelière à elle seule a versé 5,7 milliards de dollars en recettes fiscales, dont 2,5 milliards de dollars au gouvernement fédéral, et je continue d'insister là-dessus.
Où en sommes-nous aujourd'hui? Malheureusement, le Canada a perdu une part de ce marché. Nous sommes passés de la 7e à la 12e place mondialement. Notre part du marché américain est en chute libre. Le nombre de visiteurs provenant d'autres pays est à la hausse, mais il ne suffit pas à combler le déficit. Et voici des nouvelles pour vous: il y a deux jours, le mardi 7 novembre, l'Organisation mondiale du tourisme a publié une étude qui fait voir que les voyages internationaux ont connu une augmentation de 4,5 p. 100, mais que le nombre de visiteurs au Canada a diminué de 4,1 p. 100. Dans le cas des Amériques, il n'y a que Montserrat, Aruba et l'Uruguay qui accueillent moins de visiteurs que le Canada, insigne honneur pour nous.
Le financement de la CCT, la Commission canadienne du tourisme. Nos collègues de la CCT sont présents. J'aime toujours faire valoir qu'il faut plus d'argent pour soutenir la Commission canadienne du tourisme, qu'un investissement de 50 millions de dollars déboucherait sur 1,2 milliard de dollars en affaires nouvelles, que l'investissement de 100 millions de dollars se traduirait par 620 millions de dollars en recettes nouvelles pour le gouvernement fédéral.
Prenons le cas de la TPS, raison pour laquelle nous sommes là aujourd'hui. D'abord, permettez-moi de vous dire que, en tant qu'industrie, nous aurions peut-être pu mieux quantifier l'incidence du Programme de remboursement de la TPS aux visiteurs sur notre chiffre d'affaires au chapitre des congrès, des voyages organisés et des visites de groupes. Nous savons pertinemment que le gouvernement pose un œil très attentif sur tous les programmes financés grâce à l'argent des contribuables. Nous sommes tout à fait d'accord avec cet exercice.
Permettez-moi de vous donner rapidement quelques statistiques. En 2005, les visiteurs étrangers venus au Canada à l'occasion de congrès, de voyages organisés ou de visites de groupes étaient à l'origine de recettes dépassant 1,28 milliard de dollars. Le projet d'abolition du programme met tout cela en péril, car les coûts augmenteraient alors de 6 p. 100. Le nouveau gouvernement du Canada s'enorgueillit de son plan d'action en faveur de la compétitivité, mais je crois qu'il ne saisit pas tout à fait — il commence à le faire maintenant, je crois — l'incidence d'une telle mesure.
Permettez-moi de vous dire en quoi. Le gouvernement se tire dans le pied, car il met en péril des recettes fiscales de 496 millions de dollars se rapportant au 1,28 milliard de dollars que nous générons dans le seul cas des congrès, voyages organisés et visites de groupes, dans la mesure où il élimine cette exemption pour les visiteurs au Canada. Des 496 millions de dollars en question, qui se répartissent entre les administrations fédérale, provinciales et municipales, 218 millions de dollars sont directement destinés au gouvernement fédéral.
Permettez-moi d'en parler un peu plus à fond, très brièvement. Je suis le premier à admettre que ce ne sera pas la somme intégrale de 218 millions de dollars qui sera perdue pour le gouvernement fédéral, mais même si ce n'est que la moitié, cela veut dire que, pour économiser 75 millions de dollars, on renonce à 109 millions de dollars en recettes fiscales. Je peux nommer diverses villes en indiquant quelle en serait l'incidence. Je ne m'engagerai pas dans cette voie aujourd'hui. Tout de même, permettez-moi simplement de dire que, partout dans le monde, nos concurrents étrangers se réjouissent au plus haut point du fait que nos coûts ont augmenté de 6 p. 100.
Mesdames et messieurs, nous avons pris l'engagement de faire preuve de transparence envers vous et les contribuables canadiens. Nous ne demandons pas la charité; nous vous demandons simplement de vous engager à maintenir ce programme. En le maintenant, le gouvernement se donnerait accès à des fonds qu'il pourrait consacrer aux autres programmes cruciaux que vous entreprenez.
Merci beaucoup, monsieur le président, mesdames et messieurs, de l'occasion qui nous est ainsi offerte.
:
Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité.
[Français]
Je m'appelle Kim Furlong et je suis directrice des relations gouvernementales au Conseil canadien du commerce de détail.
[Traduction]
Le Conseil canadien du commerce de détail représente plus de 40 000 établissements, d'un océan à l'autre. C'est la tribune des commerçants du secteur du détail au pays.
Je tiens à vous remercier de l'occasion qui m'est offerte de parler aujourd'hui de l'élimination du programme de remboursement de la TPS aux visiteurs et de l'incidence que cela aura sur le secteur du détail. Depuis que la décision a été annoncée le 25 septembre, nous avons sondé nos établissements membres, de petite, moyenne et grande tailles. Cela nous a permis de dégager deux tendances.
Les membres qui comprennent bien le programme l'ont inscrit dans leurs techniques de promotion des ventes. Ils l'utilisent avec succès et souhaitent que le programme soit maintenu.
L'autre tendance peut être décrite comme suit: certains de nos membres n'avaient qu'une connaissance périphérique du fonctionnement du programme; ils sont ambivalents quant aux gains en efficience que permet le programme. À mon avis, c'est une tendance qui s'explique par le nombre de visiteurs dont il peut être question. Les membres qui sont le plus touchés par l'abolition du programme sont les marchands dont l'établissement est situé près d'un centre de congrès, d'une aérogare ou près d'une frontière internationale. Les boutiques hors-taxe qui font partie de notre association ont déjà souffert cette année des modifications apportées aux mesures de sécurité en ce qui concerne les liquides que les voyageurs peuvent apporter à bord des avions. L'élimination du programme de remboursement de la TPS s'ajouterait aux problèmes vécus pendant une année qui est déjà très difficile.
Outre le cas des points de sortie et des centres de congrès, certains marchands sont installés dans des petites localités vivant du tourisme comme dans la péninsule de Niagara, à Stratford, Lake Louise, Whistler, Jasper, Banff et North Hatley et dans les grands centres urbains comme Vancouver, Calgary, Toronto, Montréal et Halifax, qui attirent bon nombre de visiteurs au Canada tous les ans. Ils en subiraient tous les contrecoups.
Nos marchands d'articles à prix élevé ont également parlé de l'abolition du programme de remboursement de la TPS aux visiteurs. Nombre d'entre eux font la publicité du programme avec succès et ont constaté que l'avantage des 6 p. 100 a une incidence sur les ventes. De l'organisateur de voyages qui présente le Canada comme une destination de choix en raison de l'avantage concurrentiel lié aux 6 p. 100 en question, à la chaîne d'hôtels qui, à son tour, propose une réduction aux visiteurs, c'est un bienfait. Les gens finissent par se rendre dans les boutiques de nos marchands et, souvent, sont bien prêts à dépenser puisqu'ils sont en vacances. Souvent, l'existence du remboursement de 6 p. 100 suffit à motiver la personne à acheter.
En dernière analyse, les nombreuses industries qui sont représentées ici aujourd'hui sont liées entre elles et travaillent ensemble à alimenter l'économie canadienne. La santé de l'industrie du tourisme au Canada est importante du point de vue du secteur du détail: les détaillants profitent de l'afflux de visiteurs au Canada tous les ans.
L'industrie du tourisme est déjà aux prises avec de nombreuses difficultés, comme vous le savez — le prix de l'essence, le dollar canadien, l'initiative de transport de l'hémisphère occidental. Abolir le programme de remboursement équivaudrait simplement à ajouter aux difficultés de cette industrie. Le programme de remboursement est important aux yeux de notre industrie, mais, tout autant, les centres des congrès et organisateurs de voyages ont besoin de dispenser le client de la TPS de façon à offrir des produits plus concurrentiels
Notre coalition a rencontré plusieurs fois le ministre Flaherty et ses responsables depuis l'annonce de la décision d'abolir le programme de remboursement. Les conversations que nous avons eues ont profité aux deux parties, à mon avis. En tant que groupe, nous sommes en mesure de faire valoir une perspective qui ne se limite pas à la seule abolition prévue; et nous en sommes parvenus à une certaine compréhension des aspects inefficaces du modèle actuel et de ce qu'il coûte au gouvernement.
Comme saura l'expliquer le prochain témoin, Christopher Jones, de l'Association de l'industrie touristique du Canada, les membres de l'industrie ont fait cause commune et sont prêts à proposer une solution de rechange au programme de remboursement étatique. Le Conseil canadien du commerce de détail est en faveur d'un programme d'utilisateur payeur où c'est l'utilisateur et non pas le contribuable qui assume le coût du programme. Nos membres l'ont font valoir très clairement: ils souhaiteraient voir l'instauration d'un processus rationnel et efficace qui n'ajoute pas au fardeau des entreprises, et je crois que la solution de rechange conçue par la coalition atteint cet objectif.
[Français]
Sur ces mots, je vais terminer ma présentation. Sentez-vous bien à l'aise de poser vos questions en anglais ou en français. Merci.
:
Merci, monsieur le président.
L'Association de l'industrie touristique du Canada représente 400 membres et quelque 200 000 entreprises liées au tourisme au Canada, dont 80 p. 100 sont des PME. Nous comptons pour environ 26 milliards de dollars du PIB du pays tous les ans. Dans le secteur du tourisme, nous employons directement 625 000 personnes. Au total, quelque 1,6 million de personnes, ou 10 p. 100 de la population active canadienne, travaillent dans des entreprises liées au tourisme.
Je vais parler brièvement de la coalition: c'est en tant que coalition que nous sommes venus témoigner aujourd'hui. La coalition compte 14 regroupements d'affaires et associations professionnelles nationaux situés de part et d'autre de la frontière; c'est une part importante de l'économie canadienne.
Pour entrer dans le vif du sujet, disons que les conséquences de l'annulation du programme existant sont assez évidentes: la diminution d'un volume important de visiteurs dans le cadre de congrès, de location de chambres d'hôtel à l'occasion de forfaits et de salons professionnels; la perte de dépenses connexes pour le secteur du détail, les repas, le divertissement et d'autres éléments connexes — par exemple, les services aux entreprises — pour les délégués des congrès et les visiteurs provenant d'autres pays.
Nous croyons aussi que le Canada perdra une part du marché international des congrès, car l'ajout des 6 p. 100 en question fera que notre offre sera trop chère. Le planificateur de congrès appelé à choisir entre Toronto et Las Vegas sera davantage tenté par Las Vegas. Nous savons que les touristes choisiront d'autres forfaits pour d'autres destinations, au fur et à mesure que le Canada perdra son avantage concurrentiel.
Cela s'ajoute encore aux difficultés auxquelles fait déjà face l'industrie depuis un certain temps. La hausse du dollar canadien a fait baisser notre degré de compétitivité d'environ 20 p. 100 en tant que destination depuis un an. L'augmentation du prix de l'essence au printemps et au début de l'été a certainement dissuadé les voyageurs, et le phénomène transparaît quand on le voit en constatant le nombre de visiteurs américains qui sont venus au Canada. De même, l'incertitude entourant l'initiative de transport de l'hémisphère occidental a rendu perplexes bon nombre de voyageurs américains, qui ne savent plus quels documents ils doivent porter sur eux. Enfin, je crois que le prix des voyages en avion au pays demeure plus élevé au Canada qu'aux États-Unis; il y a donc aussi là un élément de dissuasion.
Brièvement donc, essentiellement, entre 2000 et 2005, le Canada a connu une réduction de 28 p. 100 du nombre de visiteurs provenant des États-Unis. Ce n'est pas rien. Le nombre de traversées à la frontière, de visites d'un jour, a diminué de 41 p. 100. Cela a eu un impact notable dans les villes frontalières du pays. Les localités de Niagara, Windsor et Victoria, en Colombie-Britannique, dépendent toutes du tourisme. Notre déficit touristique — autrement dit, les dépenses des Canadiens par rapport aux dépenses des Américains au Canada — se chiffrent maintenant à moins 5,5 milliards de dollars. Autrement dit, nous dépensons davantage aux États-Unis. Au chapitre des arrivées touristiques, le Canada est passé du septième rang qu'il occupait en 2002, au douzième, en 2005.
Pour réitérer le point que Tony a fait valoir, disons que nous sommes venus ici formuler des arguments constructifs. Nous admettons l'idée que le programme existant s'est révélé un fardeau administratif et qu'il comportait des frais généraux assez importants. Nous aimerions trouver un aménagement.
De ce fait, nous préparons une proposition où le fonctionnement du programme serait pris en charge par le secteur privé. Nous avons seulement eu le temps de le préparer en anglais, étant donné le court préavis de la réunion. Je l'ai envoyé à la greffière. Nous allons traduire le document et vous l'envoyer dès que possible, mais, pour l'instant, vous l'avez en langue anglaise.
Il me paraît impératif de conserver l'exception prévue pour les entreprises qui s'occupent de forfaits de groupes, de congrès et de foires commerciales car elle vaut au Canada des recettes importantes sur les marchés internationaux.
Nous croyons également — et je veux insister là-dessus — que le Canada devrait continuer à offrir une réduction aux étrangers qui viennent au pays, car cela les incite à faire d'importantes dépenses. Le Canada serait le seul parmi les destinations touristiques majeures membres de l'OCDE à ne pas offrir aux visiteurs de rembourser la taxe à valeur ajoutée. Cela ne nous semble pas une distinction que nous voulons voir instaurer.
Nous croyons que le programme peut être administré avec succès sans que les coûts augmentent pour le gouvernement, comme le fait voir notre proposition. Comme je l'ai dit, nous allons vous laisser le temps de lire le document à tête reposée, et nous serons heureux d'en discuter avec vous par la suite.
Merci.
:
Je tiens à remercier le comité des finances de m'avoir invitée à comparaître aujourd'hui.
Je m'appelle Dawn Hardy et je suis présidente de la section locale 90006 du Syndicat des employés(es) de l'impôt.
Le Syndicat des employés(es) de l'impôt, qui fait partie de l'Alliance de la fonction publique du Canada, représente plus de 22 000 employés de l'Agence du revenu du Canada. Ma section locale compte quelque 700 membres résidant à l'Île-du-Prince-Édouard et travaillant au centre fiscal de Summerside.
D'autres parmi les organismes venus témoigner traiteront de l'incidence des mesures en question sur l'industrie des hôtels et des congrès. Pour moi-même, je me concentrerai sur les pertes d'emplois parmi les membres sous ma responsabilité et pour l'économie de Summerside.
Par rapport à l'ensemble des effectifs et des paramètres budgétaires du gouvernement, les répercussions pour les travailleurs de la décision prise de mettre fin au programme de remboursement de la TPS aux visiteurs sont relativement insignifiantes. Par contre, pour Summerside, pour l'Île-du-Prince-Édouard et pour les personnes que j'ai le privilège de représenter, c'est important. Il y a entre 60 et 80 personnes qui vont perdre leur emploi à l'ARC au moment où le programme sera annulé; d'autres emplois encore seront perdus dans le secteur privé, à Summerside. L'économie locale perdra entre 3 et 4 millions de dollars en salaires actuellement versés aux membres de ma section locale chargés d'administrer le programme de remboursement.
Ce ne sont pas les premières réductions à avoir été apportées au bureau de l'ARC à Summerside. Depuis deux ans, nous avons absorbé presque 40 employés en raison des pertes au centre fiscal, étant donné la réinstallation de notre section de la rémunération, qui se trouve maintenant à Winnipeg. De plus, notre service des finances et de l'administration a été déménagé à Halifax. Je suis sûre que tous les membres du comité comprennent que la réduction des emplois fédéraux porte un coup plus dur à l'Île-du-Prince-Édouard que dans la région de la capitale nationale, là où les travailleurs peuvent facilement passer d'un boulot gouvernemental à l'autre.
J'incite donc vivement le gouvernement à réenvisager sa décision d'éliminer le programme de remboursement de la TPS aux visiteurs. Sinon, je vous incite vivement à prévoir pour l'ARC des services nouveaux ou élargis à Summerside, pour que l'économie locale et la sécurité financière de mes membres soient protégées.
Merci.
:
Merci, monsieur le président, mesdames et messieurs membres du comité. Je suis très heureux d'être là aujourd'hui au nom du Conference Board.
Essentiellement, je représente le Conference Board aujourd'hui afin de proposer un point de vue objectif et des conseils impartiaux, dans une certaine mesure, même s'il s'agit clairement d'une question qui touche un grand nombre de nos membres partout au pays, des administrations provinciales aux administrations municipales en passant par les entreprises du secteur touristique.
Pour l'instant, nous essayons de comprendre l'impact possible d'une élimination du programme de remboursement de la TPS aux visiteurs et peut-être même les chances que la décision soit appliquée ou renversée.
Cela dit, il est tout à fait possible que cela comporte de graves conséquences financières pour l'industrie canadienne du tourisme. Le Conference Board du Canada a accompli un travail capital en procédant à des analyses d'impact sur plusieurs des questions qui touchent l'industrie, et notamment l'impact de l'ITHO sur l'industrie touristique qui accueille des Américains. En ce moment, tout de même, nous devons dire que les analyses statistiques effectuées ne sont pas tout à fait au point, que nous ne disposons pas vraiment d'un nombre suffisant de données pour conclure de manière certaine que l'impact serait minime. Il se pourrait qu'il soit assez important.
Nous croyons que l'impact pourrait être important, car les gens d'affaires assistant aux congrès représentent une part importante du programme de remboursement de la TPS aux visiteurs et de la compétitivité de l'industrie qui vit de tels congrès. De même, nombre de nos voyagistes n'incluent pas la TPS dans le prix quand ils proposent des produits aux visiteurs étrangers.
Les échos que nous recevons des groupes appelés à discuter de la question aux États-Unis et à l'étranger font voir que les gens se soucient beaucoup de l'impact du programme de remboursement de la TPS aux visiteurs et de ce que son abolition représenterait quant aux forfaits canadiens offerts. Et, comme on nous l'a déjà dit, le degré de compétitivité du Canada est déjà à la baisse.
En tant que pays, le Canada est devenu plus cher que pratiquement tous ses grands concurrents. Les statistiques nous le font voir. Nous avons constaté la chute du nombre de personnes arrivant de l'étranger, certes du nombre d'Américains. Par exemple, pour un Américain, le coût d'un voyage au Canada a augmenté de presque 50 p. 100 au cours des deux dernières années. Le voyage qui jadis coûtait, disons, 700 $, coûte aujourd'hui 1 000 $.C'est là une augmentation importante.
Tout compte fait, nous invitons vivement le gouvernement à mettre beaucoup de soin au moment d'appliquer cette abolition du programme de remboursement de la TPS aux visiteurs, car le programme en question a une incidence sur la compétitivité de l'industrie canadienne du tourisme dans son ensemble.
:
Merci de m'avoir invitée à comparaître devant vous aujourd'hui.
À titre de société d'État fédérale, la Commission canadienne du tourisme est expressément chargée de par la loi de veiller à la prospérité et à la rentabilité de l'industrie canadienne du tourisme; de promouvoir le Canada comme destination touristique de choix; de favoriser les relations de collaboration entre le secteur privé et les gouvernements du Canada, des provinces et des territoires en ce qui concerne le tourisme au Canada; et de fournir des renseignements touristiques sur le Canada au secteur privé et aux gouvernements du Canada, des provinces et des territoires. C'est que nous faisons en collaboration avec l'industrie et tous les ordres de gouvernement.
Par l'entremise de la CCT, le gouvernement du Canada joue un rôle de premier plan en collaborant avec le secteur du tourisme à l'échelle nationale afin de préserver la compétitivité du secteur et de promouvoir le Canada comme destination de choix pour les voyageurs internationaux. Notre but ultime consiste à accroître les recettes provenant des touristes étrangers. La CCT concentre ses efforts de façon à attirer des visiteurs des neuf pays étrangers dont nous obtenons le plus de recettes. Ces marchés représentent 64 p. 100 des recettes internationales du Canada et 91 p. 100 de ses visites internationales.
Le tourisme est une industrie d'exportation. L'an dernier, les messages de marketing diffusés à l'étranger pour inciter les gens à venir explorer le Canada ont aidé à faire entrer au Canada 17,5 milliards de dollars en devises étrangères. La Commission canadienne du tourisme génère de nouvelles recettes pour l'économie canadienne — raison pour laquelle le Canada investit dans une des industries les plus compétitives et les plus florissantes au monde. À l'échelle mondiale, les consommateurs dépensent 623 milliards de dollars américains par année au cours de voyages effectués dans un autre pays. À l'intérieur de nos frontières, l'industrie canadienne du tourisme engendre 62,7 milliards de dollars en recettes. Le contribuable est bien servi. Sur chaque dollar dépensé par un touriste, 30 ¢ vont directement au gouvernement. À elle seule, la part du gouvernement fédéral s'élevait à 9,3 milliards de dollars l'an dernier.
Par contre, le choix des destinations s'offrant aux consommateurs n'a jamais été aussi vaste. Il y a 35 ans, le Canada figurait en deuxième place au palmarès des dix premières destinations touristiques au monde. À mesure que les voyages en avion sont devenus plus abordables et que davantage de pays ont commencé à investir dans le marché du tourisme, le Canada et de nombreux autres pays ont commencé à voir décliner leur part du marché. Au chapitre des recettes du tourisme international, le Canada figure maintenant au douzième rang. Malgré ce recul, le Canada a connu une certaine croissance. Par exemple, les arrivées d'outre-mer étaient en hausse de 7 p. 100 l'an dernier.
La concurrence est la plus vive face aux voyageurs américains. Les États-Unis continuent d'être notre plus important marché étranger. Ils assurent 57 p. 100 des recettes du tourisme international au Canada. Les arrivées au Canada en avion à partir des États-Unis demeurent à un meilleur niveau que celles des dernières années. Ce sont les séjours de plus de 24 heures des gens venus en auto à partir des États-Unis qui ont connu les plus fortes baisses. En juillet, la baisse à cet égard était chiffrée à 7,3 p. 100, alors que la baisse des arrivées en avion à partir des États-Unis toujours se situait à 2,7 p. 100 pour le même mois.
Selon nos recherches, la notoriété du Canada comme destination de voyage est faible aux États-Unis. Aux États-Unis, la CCT et ses partenaires ont une part de voix d'environ 4 p. 100. Notre investissement collectif dans le marché américain n'équivaut qu'à une fraction de ce que dépensent nos concurrents. Par conséquent, les consommateurs américains connaissent beaucoup mieux des destinations en Europe, au Mexique et dans les Caraïbes. Étant donné la pente qu'il faut ainsi remonter, il est encore plus important de favoriser la croissance du tourisme.
C'est dans ce contexte que l'annulation proposée du Programme de remboursement aux visiteurs pourrait affecter la compétitivité du Canada sur le marché international des congrès, des visites touristiques et des voyages en groupes. Cela est susceptible de faire augmenter de 6 p. 100 le coût des activités menées au Canada. Nous sommes d'avis que le programme de remboursement aux visiteurs a permis d'attirer des réunions et des congrès destinés à des Américains. En 2005, nous avons investi 4,6 millions de dollars dans le marché américain des réunions d'affaires, des congrès et des voyages de motivation. Nos investissements expliquent en partie les sommes dépensées l'an dernier par le visiteur américain en voyage d'affaires au Canada, soit 1,5 milliard de dollars.
Le marché des visites touristiques en provenance d'autres pays comme le Japon et la France subira également les effets de ces changements. Pour l'instant, nous en sommes toujours à déterminer les répercussions possibles de l'annulation du programme sur notre capacité d'attirer au Canada les réunions d'affaires, congrès et visites touristiques — secteur d'activité très important pour nous. Nous continuons à faire remarquer à nos partenaires internationaux que le Canada demeure l'une des meilleures destinations qui soient dans le monde et qu'il propose des installations, des services et des expériences de calibre mondial.
La stratégie quinquennale de la Commission canadienne du tourisme servira à repositionner le Canada et à le rendre plus pertinent aux yeux du consommateur international. Notre objectif consiste à faire croître les recettes du tourisme international de 10,9 p. 100, pour qu'elles atteignent 20 milliards de dollars d'ici 2011. Pour y arriver, nous nous employons à attirer davantage de clients à haut rendement d'un éventail plus grand de marchés lucratifs. Nous mettons l'accent sur les marchés où nous obtiendrons le meilleur rendement du capital investi.
La présentation cohérente d'une image de marque qui crée de puissantes relations personnelles entre les consommateurs internationaux et le Canada est au centre de notre démarche stratégique. Sur la base de notre image de marque, des partenariats avec l'industrie, des recherches de pointe et des techniques de marketing les plus avancées au monde, nous allons améliorer le classement du Canada dans le tourisme mondial en faisant de notre pays une destination qu'il faut voir immédiatement.
Voilà qui conclut mes remarques préliminaires.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs membres du comité, je vous remercie de m'avoir invité à prendre la parole ici aujourd'hui.
Je m'appelle Kevin Boughen et je suis président de Global Refund Canada Ltd. C'est une filiale du Global Refund Group, constitué en société aux Pays-Bas. Le Global Refund Group compte pour 80 p. 100 des remboursements de taxe aux touristes de par le monde. Depuis sa création en 1980, Global Refund Group a connu une croissance telle que nous desservons maintenant 30 000 voyageurs tous les jours. Nous exerçons nos activités dans 37 pays, sur quatre continents.
En 2002, nous avons commencé à faciliter les remboursements de taxe aux visiteurs ici même au Canada; à l'heure actuelle, nous employons 60 personnes à cette tâche au Canada. Depuis cinq ans, nous avons investi plusieurs millions de dollars pour cultiver nos activités au Canada. Aujourd'hui, Global Refund Canada propose des remboursements de taxe instantanés aux visiteurs dans les cinq plus grands aéroports du Canada. Nous sommes le plus important tiers fournisseur de services au Canada avec 80 p. 100 du marché en question. Aucune autre organisation n'a une expérience ni une connaissance aussi profondes de ce domaine. Nous connaissons le mode de fonctionnement des programmes de remboursement des visiteurs dans les divers pays qui les offrent. Et il existe de nombreux éléments qui distinguent les meilleurs programmes.
Si je suis là aujourd'hui, c'est que j'ai entendu dire que les responsables du gouvernement recommandaient l'élimination du programme canadien, qui serait trop cher à administrer et vulnérable aux fraudes. Tout de même, plutôt que d'éliminer le programme, nous croyons qu'il existe plusieurs mesures très simples que le gouvernement peut adopter pour régler les deux problèmes en question.
Notre proposition permettra d'accomplir trois choses, principalement. Premièrement, préserver la valeur d'un système de remboursement de taxe aux visiteurs, soit de stimuler la croissance du tourisme du point de vue du nombre de visiteurs et des dépenses qu'ils engagent. Deuxièmement, éliminer pour le gouvernement les coûts qu'il doit engager pour s'acquitter de ses responsabilités quant au fonctionnement du programme. Et troisièmement, améliorer sensiblement la sécurité et réduire au minimum les cas de fraude.
Notre proposition comporte deux volets essentiels. D'abord, c'est le touriste, et non pas le contribuable, qui devrait financer le système. Aujourd'hui, il n'y a que trois pays membres de l'OCDE, dont le Canada, qui offrent un programme de remboursement des visiteurs qui soit financé par le contribuable. En adoptant au Canada le modèle de l'utilisateur-payeur, le gouvernement peut faire porter le fardeau administratif aux entreprises qui s'occupent des remboursements de TPS aux voyageurs et aux voyageurs qui sont leurs clients, justement. Cela aurait pour effet d'éliminer tous les coûts de fonctionnement du programme.
Dans l'état actuel des choses, le touriste peut demander à être remboursé de plusieurs façons.
Premièrement, il peut s'adresser directement au bureau du service de remboursement du gouvernement à Summerside, à l'Île-du-Prince-Édouard, et recevoir l'intégralité de son remboursement dans six à huit semaines. Sinon, s'il voyage par voie terrestre, il peut s'arrêter à une boutique hors-taxe participante et recevoir sur-le-champ l'intégralité de son remboursement de TPS en dollars canadiens. Troisième possibilité: il peut se rendre chez un tiers, par exemple Global Refund, dans un aéroport. À l'aéroport, il reçoit un remboursement instantané, moins les frais d'administration de 20 p. 100. Dans la plupart des pays membres de l'OCDE et dans notre proposition à nous, la seule façon pour le visiteur de toucher le remboursement serait d'acquitter des frais administratifs aux points de sortie.
Deuxième élément essentiel que nous recommandons: améliorer la sécurité du programme. À notre avis, pour ce qui est de prévenir la fraude, les pratiques associées à l'actuel programme canadien de remboursement de la TPS accusent un net retard sur les pratiques exemplaires employées dans d'autres pays. De nos jours, il est trop facile pour quelqu'un de frauder le système en falsifiant les demandes de remboursement et les factures téléphoniques. Pour renforcer l'intégrité du programme, nous recommandons que le Canada s'inspire d'autres pays membres de l'OCDE en adoptant des modifications simples, mais importantes en ce qui concerne la vérification des documents, les preuves d'exportation et l'admissibilité des visiteurs.
La plus importante des modifications en question consiste à introduire des formulaires sécuritaires, fournis par les entreprises de prise en charge du remboursement de TPS. Ce sont les détaillants et hôtels participants qui les remettent directement aux visiteurs aux points de vente. Les formulaires en question comportent des caractéristiques de sécurité, par exemple un code à barres et un numéro de série, ce qui permet d'établir une trace et une piste de vérification. Les formulaires sécuritaires remis par les marchands permettent d'assurer un degré de sécurité que les reçus ordinaires ne permettent pas d'atteindre.
Aujourd'hui, plus de 230 000 marchands, depuis Louis Vuitton jusqu'à Apple, en passant par Nike, recourent à Global Refund pour faciliter le remboursement des taxes aux visiteurs qui se rendent dans leurs boutiques. Les marchands en question fournissent tous les documents nécessaires pour que le programme soit sécuritaire.
En guise de conclusion, je dirais que le tourisme est une industrie d'exportation. La décision d'annuler le programme arbitrairement enlève à l'industrie touristique son état d'industrie d'exportation, même si elle demeure une source importante de revenu. Faire de l'industrie touristique le seul secteur d'exportation obligé de modifier sa façon de traiter la TPS est une mesure punitive qui est imposées à une industrie qui connaît déjà des difficultés.
Notre proposition peut aider à revitaliser un programme touristique important tout en éliminant les frais d'administration que doit assumer le gouvernement. En même temps, cela sert à améliorer sensiblement la sécurité du programme, au point de correspondre aux normes établies par d'autres pays membres de l'OCDE. Outre ces caractéristiques importantes, les modifications du programme que nous recommandons pourraient déboucher sur un accroissement important de l'argent remboursé aux visiteurs qui finit par être dépensé et intégré dans l'économie canadienne au point de sortie.
Nous demandons au gouvernement d'accepter nos recommandations et de préserver le programme.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Ce doit être un libéral qui a comparé les pertes dont il est question ici à celles occasionnées par un tsunami ou une attaque terroriste. C'est comme comparer une bombe nucléaire et une fiducie de revenus.
Je m'excuse, monsieur le président. Je ne pouvais résister.
La véritable raison pour laquelle nous sommes là aujourd'hui, c'est la recherche d'économies, dans la mesure où cela a du sens. Si vous réalisez une analyse coûts-avantages, quel en est le résultat? Les pertes sont-elles inférieures aux économies, oui ou non?
Je n'ai pas lu tous vos mémoires, mais, à l'occasion de témoignages que nous avons entendus auparavant, quand nous étions en tournée, nous avons entendu Rod Taylor, à Whitehorse, qui a dit que, pour chaque dollar versé par le gouvernement, nous recueillons 37 $. À Toronto, Rod Seiling a affirmé que cela équivaut à une majoration automatique de 6 p. 100 de nos coûts.
Je demanderais donc d'abord si cela est exact. Dans les faits, une telle mesure serait-elle plus onéreuse pour notre économie?
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Je remercie tous les témoins d'être ici.
Je veux concentrer mon intervention et mes questions sur le calcul de l'efficacité ou de l'inefficacité de ce programme. C'est probablement par déformation professionnelle que je veux aborder cet aspect. En tant qu'ingénieur, j'ai souvent été appelé à calculer la productivité de ce que nous faisions. Si j'avais utilisé la même méthode de calcul que le gouvernement, j'aurais probablement perdu mon emploi très rapidement. À mon avis, même si le chiffre de 3 p. 100 est étonnant, il reste quand même anecdotique. Ce n'est pas comme cela qu'on doit mesurer la productivité de ce programme. On en a fait la démonstration plus tôt. En général, une seule personne réclame au nom de tous les membres de la famille, et il faut donc multiplier le chiffre par trois ou quatre, ce qui nous amène à 11 p. 100. Même là, on évite l'essentiel, soit la proportion d'argent qui n'est pas réclamée dans les faits. On ne s'attend pas à ce que des gens qui viennent passer ici une journée et achètent un baladeur à 100 $ fassent une demande de remboursement pour obtenir 6 $, moins les frais d'administration.
Je ne sais pas si vous avez les chiffres, mais quelle proportion en termes de dollars — et non pas en termes de voyageurs — est réclamée par rapport à celle qui ne l'est pas? Cela nous donnerait un meilleur indice.
J'aimerais aborder une deuxième chose sur le plan de l'efficacité du programme. Il me semble que, si on veut mesurer l'efficacité de ce programme, on ne doit pas mesurer ce que les gens réclament, mais la proportion de gens qui décident de faire un voyage d'affaires ou de tourisme en raison de ce rabais. Autrement dit, on doit mesurer l'effet de ce rabais sur le plan du marketing. Les compagnies qui offrent des rabais postaux sur des produits qu'on achète en magasin savent bien qu'il y a une très grande proportion de gens qui achètent une imprimante, par exemple, parce qu'il y a un rabais postal et qui ne le réclament jamais. Il n'en demeure pas moins que pour le vendeur, cela est très efficace. En fait, c'est doublement efficace, parce qu'il a vendu son produit grâce à un rabais qu'il n'a jamais dû accorder.
Les gens de l'industrie ont-ils des chiffres, non pas concernant le nombre de gens qui réclament, mais le nombre de gens qui tiennent compte de ce critère lorsque vient le temps de choisir leur destination?
Ce sont mes deux questions. Qu'est-ce que cela représente en termes de dollars? Qu'est-ce que cela représente en termes d'arguments de marketing?
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier le comité de tout le travail qu'il a effectué à l'égard des consultations prébudgétaires. Je sais que le comité s'est beaucoup déplacé et a fait énormément de travail, et j'ai hâte de prendre connaissance du rapport du comité dans le cadre de la préparation du budget.
Concernant l'aspect que vous avez soulevé, monsieur le président, ce sera pour moi un honneur de témoigner devant votre comité le jeudi 23 novembre en vue de faire état de la situation financière de notre pays pour les Canadiens. Je vais présenter l'exposé économique d'automne du nouveau gouvernement du Canada. Comme vous le savez, nous avons jeté des bases économiques solides grâce à un allégement fiscal considérable, à la réduction de la dette et à des dépenses efficientes, et en mettant l'accent sur les priorités des familles et des entreprises du Canada, mais nous devons faire fond sur notre succès et chercher de nouvelles façons de mettre en valeur notre potentiel. Ainsi, ce jour-là, je vais également présenter aux Canadiens notre plan économique pour le Canada. Ce nouveau programme économique est un plan stratégique à long terme qui vise à accroître la prospérité de notre pays, aujourd'hui et demain. Le nouveau gouvernement du Canada se fait fort de livrer la marchandise pour favoriser le mieux-être des Canadiens, et vous verrez des preuves supplémentaires de cela le 23 novembre.
J'aimerais maintenant passer au projet de loi C-28, monsieur le président, et ensuite, dans quelques instants, je crois savoir que nous allons nous pencher sur le budget.
Une fois adopté, le projet de loi C-28 portera exécution de certaines mesures d'allégement fiscal annoncées dans le budget du nouveau gouvernement du Canada pour 2006 qui n'avaient pas été intégrées au projet de loi d'exécution du budget déposé le printemps dernier. Je tiens à souligner tout d'abord, monsieur le président, que les Canadiens paient trop d'impôts, et que le fardeau fiscal imposé aux particuliers, aux familles et aux entreprises est trop lourd, et qu'il faut l'alléger. Notre gouvernement a fait des progrès considérables à cet égard depuis mai. Le budget de 2006 offre davantage d'allégements fiscaux aux particuliers que ne le font les quatre derniers budgets fédéraux combinés.
[Français]
Une fois adopté, le mettra en oeuvre certaines mesures d'allégement fiscal qui ont été annoncées par le nouveau gouvernement du Canada dans le budget de 2006, mais qui n'ont pas été incluses dans le premier projet de loi d'exécution du budget le printemps dernier.
Monsieur le président, les Canadiennes et les Canadiens paient trop d'impôts. Le fardeau fiscal que supportent les particuliers, les familles et les sociétés est toujours trop lourd et doit être allégé. Notre gouvernement a réalisé d'importants progrès à ce chapitre en mai dernier. Le budget de 2006 procure un allégement fiscal pour les particuliers plus important que ceux qu'on a vus dans les quatre derniers budgets fédéraux réunis.
[Traduction]
Au bout du compte, grâce au budget de 2006, nous avons laissé quelque 20 milliards de dollars dans les poches des contribuables canadiens. Comme le montrent les mesures prévues dans le projet de loi C-28, les mesures d'allégement fiscales auront un vaste impact.
On nous demande souvent, monsieur le président, pourquoi nous avons réduit les taxes et pourquoi nous avons allégé le fardeau fiscal des Canadiens. Nous n'avons pas réduit les taxes pour le plaisir. Les mesures prises par notre gouvernement ont pour but d'accroître la force, la compétitivité et la productivité du Canada, aujourd'hui et demain. Nous nous efforçons, premièrement, de mettre l'accent sur les priorités des Canadiens; deuxièmement, de maintenir un budget équilibré; troisièmement, de réduire la dette; et quatrièmement, de financer des programmes à la fois efficients et efficaces. Nous allons également créer pour le Canada un avantage fiscal réel qui encouragera les gens à investir, à travailler dur et à mettre de l'argent de côté, et qui récompensera les gens qui le font.
Je ne compte pas décrire le projet de loi en détail, mais laissez-moi, si vous le permettez, monsieur le président, prendre quelques instants pour vous expliquer en quoi les mesures prévues dans le projet de loi C-28 nous aident à atteindre notre but.
Tout d'abord, le crédit canadien pour emploi reconnaît que les travailleurs canadiens sont au coeur de la croissance économique du pays. Il les récompense en les aidant à couvrir des dépenses liées au travail qui ne sont pas assumées par l'employeur, comme l'achat d'uniformes, de livres ou d'ordinateurs pour la maison. Grâce à ce crédit, tous les travailleurs canadiens pourront réclamer un crédit d'impôt pouvant aller jusqu'à 500 $ lorsqu'ils produiront leur déclaration de revenu pour 2006, et le crédit s'applique à partir du 1er juillet. À compter de janvier 2007, la valeur du crédit d'impôt va doubler et passer à 1 000 $.
Outre le nouveau crédit canadien pour emploi, nous avons établi une déduction pour les dépenses d'outillage. Cette nouvelle mesure permettra aux gens de métier de déduire jusqu'à 500 $ lorsqu'ils achèteront des outils d'une valeur supérieure à 1 000 $ dont ils ont absolument besoin pour un emploi. Monsieur le président, la déduction pour les dépenses d'outillage et le crédit canadien pour emploi procureront un allégement fiscal à environ 700 000 gens de métier qui travaillent au Canada.
Le projet de loi s'assortit également de propositions pour aider à répondre à la demande de travailleurs qualifiés, en particulier dans les métiers de la construction. Le nouveau crédit d'impôt pour la création d'emplois d'apprentis encouragera les employeurs à embaucher de nouveaux apprentis afin que ces derniers puissent apprendre un métier. Grâce à cette mesure proposée, les employeurs admissibles pourront toucher un crédit d'impôt correspondant à 10 p. 100 du salaire versé aux apprentis admissibles au cours des deux premières années de leur contrat, jusqu'à concurrence de 2 000 $ par apprenti, par année.
Dans le budget de cette année, nous avons également proposé la création d'un crédit d'impôt qui permettra aux gens qui se procurent chaque mois des cartes de transport en commun au Canada de jouir d'environ deux mois de transport en public gratuit par année. Cette initiative jouera un rôle déterminant pour ce qui est de réduire les déplacements, d'assainir l'air et de stimuler notre économie.
Parallèlement, monsieur le président, les Canadiens appuient avec enthousiasme nos efforts pour aider les générations de demain à assurer leur avenir. Conscients des dépenses liées aux études des enfants, nous avons intégré au projet de loi C-28 un nouveau crédit d'impôt non remboursable pour aider à couvrir le coût des manuels des étudiants. Dans le même ordre d'idées, le projet de loi C-28 prévoit l'exonération totale du revenu provenant de bourses d'études ou de bourses de perfectionnement reçues relativement à l'inscription à un établissement donnant droit au crédit d'impôt pour études. À l'heure actuelle, l'exemption s'applique uniquement à la première tranche de 3 000 $. Cette mesure relative aux bourses d'études et de perfectionnement contribuera à l'allégement du fardeau fiscal de plus de 100 000 étudiants de niveau postsecondaire.
Comme vous pouvez le constater, le nouveau gouvernement du Canada a pris d'importantes mesures pour aider les Canadiens à se préparer pour l'avenir, mais ce n'est pas tout. Dans le budget de 2006, nous avons établi un crédit d'impôt pour la condition physique pouvant aller jusqu'à 500 $ pour aider les parents à couvrir le coût de programmes qui exigent des activités physiques régulières pour nos enfants.
Nous avons également créé des initiatives d'envergure pour aider nos pensionnés et nos aînés. Dans son premier budget, le nouveau gouvernement du Canada a proposé de doubler le montant maximal du revenu de pension admissible au crédit pour revenu de pension pour qu'il passe à 2 000 $. C'est la première fois que ce crédit est augmenté. En plus d'offrir un allégement fiscal accru à ceux qui ont pris soin d'épargner en vue de leur retraite, cette mesure permettra à 85 000 pensionnés de ne plus payer d'impôt.
Depuis ce temps, bien sûr, nous sommes allés plus loin, grâce au Plan d'équité fiscale que j'ai annoncé le 31 octobre, dans le cadre duquel on permettra le partage du revenu des pensionnés à compter de 2007, et l'on augmentera de 1 000 $ le montant du crédit en raison de l'âge à compter du 1er janvier 2006, c'est-à-dire en janvier dernier.
Pour les entreprises, le budget de 2006 prévoyait une réduction du taux général d'impôt sur le revenu des sociétés à 19 p. 100 d'ici 2010; l'élimination de la surtaxe des sociétés pour toutes les sociétés en 2008; et l'élimination de l'impôt fédéral sur le capital en janvier 2006, soit deux ans avant la date prévue. Ces réductions fiscales font déjà partie du cadre législatif.
Nous avons également annoncé, le 31 octobre, une réduction supplémentaire de 0,5 p. 100 du taux général d'impôt sur le revenu des sociétés à compter du 1er janvier 2011, dans le cadre du Plan d'équité fiscale, de sorte que le taux va passer à 18,5 p. 100.
Pour la petite entreprise, c'est-à-dire 95 p. 100 des entreprises canadiennes, le projet de loi C-28 contient d'autres mesures d'allégement fiscal liées au budget. Ces propositions feront passer le seuil du revenu des petites entreprises à 400 000 $ dès janvier, et réduiront l'impôt sur le revenu des petites entreprises à 11 p. 100 à compter de 2009.
Je pourrais en dire encore davantage au sujet de ce projet de loi, monsieur le président, mais je crois que ce que je vous ai dit jusqu'à maintenant illustre bien le parcours du gouvernement et son orientation pour les budgets à venir.
Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions concernant le projet de loi C-28. Je suis accompagné de représentants de Finances Canada qui pourront répondre à toute question technique soulevée par les membres du comité.
Je crois savoir, monsieur le président, que nous parlerons du budget par la suite?
:
Merci, monsieur le président.
Il s'agit du Budget supplémentaire (A).
[Français]
Ce budget supplémentaire prévoit une augmentation des dépenses de 945 millions de dollars dans le portefeuille du ministère des Finances.
[Traduction]
De ce montant, 3,1 millions de dollars sont destinés au Bureau du vérificateur général, 0,3 million de dollars, au Tribunal international du commerce extérieur et 9 millions de dollars, au Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada. Les 933 millions de dollars qui restent vont au budget du ministère des Finances lui-même.
Environ la moitié de ces fonds est reportée du dernier exercice, pour lequel les dépenses du ministère ont été inférieures au budget alloué, ce qui est conforme à une politique de longue date du Conseil du Trésor. L'autre moitié de l'augmentation a trait à des initiatives entreprises dans le but de sensibiliser la population aux initiatives du budget 2006 et aux modifications apportées aux politiques fiscales, notamment la réduction de la taxe sur les produits et services.
Vous remarquerez aussi que les 931 millions de dollars qui restent renvoient à des augmentations des autorisations législatives prévues. Ces augmentations sont intégrées à des lois approuvées, et je n'en parle ici qu'à titre de renseignements. Elles découlent surtout de formules de calcul du financement fédéral et territorial et du service de la dette. Il s'agit au total 1,2 p. 100 des paiements législatifs prévus.
Je vais m'arrêter, monsieur le président, de façon que nous ayons plus de temps pour les questions.
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Merci, monsieur McCallum — et merci d'essayer de vous améliorer monsieur le ministre. Nous apprécions cela aussi.
Je vais profiter de mes privilèges de président et me hasarder à faire une observation. Je crois qu'il est dommage, souvent, que le message que nous, les parlementaires, envoyons aux jeunes du Canada, est qu'il faut être là et parfois agir de façon moins appropriée qu'on pourrait l'espérer. Il va de soi que nous ne faisons pas souvent notre travail devant les Canadiens; le processus que nous venons de terminer nous a obligés à écouter des gens parler pendant six semaines.
Je veux surtout vous dire que je suis en faveur du crédit d'impôt qui encourage les enfants à être davantage actifs, qui encourage les familles en ce sens, et vous remercier d'avoir pris cette mesure. Je crois que le crédit d'impôt sera important et significatif surtout pour les familles à faible revenu.
Je veux donc parler de cela de façon positive — et, pendant que j'y suis, dire qu'on devrait aussi inclure les quilles. Nous pouvons débattre des différentes choses qui devraient être incluses, et, bien entendu, cela fait partie d'une critique du plan, mais ne rien inclure n'est pas une solution.
Vous n'avez pas besoin de répondre, monsieur le ministre. Il ne s'agit que d'un commentaire positif.
Monsieur St-Cyr.