Je veux tout d'abord attirer votre attention sur une lettre que j'aimerais ajouter au procès-verbal de la séance. Elle a été envoyé par les Sisters of St. Martha, d'Antigonish, qui appuient notre mémoire. Comme vous le verrez, plusieurs organisations de femmes de la Nouvelle-Écosse appuient notre mémoire.
Nous remercions le comité de nous donner l'occasion d'exprimer nos préoccupations et recommandations concernant l'importance de préserver de solides programmes sociaux qui sont essentiels au développement économique et social et à la prospérité du Canada.
Les organismes composant notre coalition veulent attirer votre attention sur la nécessité de combler l'écart croissant de revenus entre les riches et les pauvres, de lutter contre l'affaiblissement et le démantèlement des programmes sociaux et de mettre fin à l'exclusion continue de nombreux secteurs de la société.
Nous pensons que le gouvernement fédéral a un rôle important à jouer en adoptant des politiques sociales et économiques fondées sur la reconnaissance du droit de chacun à un niveau de vie décent et en visant à assurer l'inclusion et la pleine participation de chacun quel que soit son lieu de résidence, la situation économique de sa province ou de son territoire, ou sa situation sociale et économique personnelle.
Comme nous sommes des organismes qui travaillent avec les femmes, nous savons que la pauvreté et l'exclusion sont reliées et qu'elles résultent d'un programme économique aux finalités trop restreintes et ne tenant pas compte du fait que la santé économique d'un pays et de son peuple est directement reliée au bien-être de la société. Nous comprenons aussi que la pauvreté et l'exclusion entraînent des coûts économiques et sociaux élevés et qu'elles ont des caractéristiques différentes selon le sexe.
Nous voulons dire que la pauvreté atteint plus profondément les femmes que les hommes. Au Canada, une femme sur sept est pauvre et, quelle que soit la manière dont on mesure la pauvreté, les femmes sont proportionnellement plus susceptibles d'être pauvres, et c'est particulièrement évident pour les mères seules.
Comme ce sont les femmes qui vivent dans les situations les plus profondes et les plus persistantes de pauvreté, la mesure de l'efficacité de toute intervention du gouvernement fédéral doit tenir compte de l'incidence des programmes et politiques sur les plus pauvres des femmes.
Nous avons la conviction que la pauvreté et le risque de pauvreté peuvent être réduits, voire éliminés, avec un minimum de volonté politique. Le gouvernement fédéral a toujours joué un rôle important dans l'élaboration de programmes visant à atténuer ou à prévenir la pauvreté. Sans le gouvernement fédéral, nous n'aurions pas de programmes de logements sociaux et nous n'aurions pas eu le Régime d'assistance publique du Canada. Bon nombre de provinces n'auraient pas été en mesure d'offrir des services de bien-être ou d'autres services sociaux.
Il semble cependant que le gouvernement fédéral renonce dans une certaine mesure au rôle crucial qu'il a joué traditionnellement pour assurer des programmes et services sociaux adéquats et équitables dans tout le pays. Ceci ressort particulièrement de l'abolition du Régime d'assistance publique du Canada et de l'adoption du système de financement global, avec la création du TCSPS en 1995, l'abolition des ententes fédérales-provinciales sur les garderies d'enfants plus tôt cette année, et la réduction des budgets de certains programmes, le mois dernier, ce qui influe directement sur la santé et le bien-être des femmes et des collectivités.
Les principaux problèmes résultant de ces réductions budgétaires, selon notre Coalition et d'autres organisations oeuvrant pour les femmes, sont la détérioration des programmes sociaux, l'absence de programmes sociaux fondamentaux uniformes ou cohérents à l'échelle de toutes les provinces, l'absence de mécanismes gouvernementaux garantissant que les programmes sont conformes aux droits humains -- notamment au droit des femmes à l'égalité --, la multiplication des programmes de travail obligatoire, l'intensification du discours sur la souveraineté des provinces, et le manque croissant de transparence dans la prise de décision par les gouvernements.
Comme je vais devoir terminer et que je ne pourrais pas dire tout ce que je souhaitais vous communiquer, j'attire votre attention sur nos recommandations qui concernent : le TSC et la péréquation pour les provinces démunies; des stratégies de protection des droits fondamentaux et de normes pour l'aide en matière de revenus; l'accroissement de la Prestation nationale pour enfants jusqu'à 4 900 $, somme recommandée par Campagne 2000; l'augmentation des budgets pour des logements abordables; la négociation d'ententes sur le perfectionnement de la main-d'oeuvre avec chacune des provinces; l'abolition de l'initiative actuelle sur les garderies d'enfants et la relance, voire l'amélioration, du programme précédent; la réforme de l'impôt sur le revenu dans l'intérêt réel des Canadiens à revenus modiques; le plein financement du programme sur la condition féminine; le rétablissement du budget du programme de contestation judiciaire; le rétablissement des budgets des groupes et organismes ayant subi des coupures récemment, comme les programmes d'alphabétisation, le Programme d'accès communautaire, les programmes de prévention du tabagisme chez les autochtones, etc., qui affectent de manière disproportionnée les Canadiens à revenus modiques.
:
Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Jim Gourlay et je suis président de la Atlantic Magazines Association, une filiale de Magazines Canada. Je suis accompagné de Marc Jamison, le PDG de Magazines Canada.
Permettez-moi de dire tout d'abord que Magazines Canada est une organisation nationale à but non lucratif représentant les magazines canadiens de grande consommation dans tout le pays. Environ 90 pour cent des magazines canadiens ont un tirage payant dans les deux langues officielles. Les magazines que nous représentons couvrent toutes sortes de sujets comme les affaires, les nouvelles, la politique, les sports, les arts, la culture, les loisirs, les modes de vie ou l'environnement.
Vous aurez pu lire nos recommandations dans le mémoire que nous vous avons adressé. Cet après-midi, nous voulons nous concentrer sur un problème urgent auquel nous sommes confrontés concernant le Programme d'aide aux publications, le PAP.
Le secteur canadien des magazines se prépare à un changement profond qui aura une incidence terrible sur la manière dont les magazines sont distribués et sur l'accès des Canadiens aux magazines. Voici le problème : Postes Canada vient d'annoncer son intention de retirer sa contribution de 15 millions de dollars au Programme d'aide aux publications au cours des cinq prochains mois, si je ne me trompe.
Ce trou de 15 millions de dollars provoquera une hausse immédiate de 31 pour cent des frais d'affranchissement d'un magazine typique, ce qui viendra s'ajouter à des augmentations annuelles effrayantes des frais d'affranchissement depuis plusieurs années. Cela va faire exploser les coûts de distribution des magazines, situation absolument intenable pour de nombreux éditeurs. Je peux vous dire que les frais d'affranchissement ont déjà augmenté de 100 pour cent. Ils ont doublé au cours des huit dernières années et ils vont à nouveau augmenter de 31 pour cent.
Cette décision de Postes Canada aura de nombreuses répercussions. Elle pourrait se traduire par une réduction du contenu rédactionnel et des pages à contenu canadien dans nos magazines. Elle pourrait entraîner des réductions d'emplois et d'affectations pour les auteurs, créateurs, illustrateurs et photographes canadiens. Le fait que certains magazines ne pourront pas survivre signifie qu'il y aura moins de magazines canadiens sur le marché et, partant, moins de choix pour les lecteurs.
Cette décision va également transformer en profondeur la manière dont les magazines sont distribués aux Canadiens car le service postal risque de ne plus être une option viable. Le secteur est actuellement obligé d'envisager d'autres méthodes de distribution, ce qui pourrait se traduire par des coûts prohibitifs, notamment dans les régions rurales comme celle des provinces de l'Atlantique, ce qui signifie que les Canadiens vivant en dehors des grands centres urbains ne bénéficieront plus du même accès que les autres à des magazines canadiens abordables.
Le retrait de Postes Canada du PAP signifie à toutes fins pratiques la disparition d'un partenariat de distribution séculaire et d'un modèle de livraison par abonnement qui a connu beaucoup de succès et a pu évoluer grâce à la politique du gouvernement fédéral sur les magazines.
Voilà pourquoi nous demandons aujourd'hui de recommander le maintien de la contribution financière de Postes Canada au Programme d'aide aux publications, en attendant une révision et une évaluation adéquates de la politique du gouvernement sur les magazines. À notre avis, on devrait d'abord revoir et évaluer la politique sur les magazines, qui a connu un énorme succès, avant d'imposer des coupures budgétaires aussi brutales avec un préavis de cinq mois seulement.
Il a toujours été difficile aux magazines du Canada de faire leur trou sur le marché, pour deux raisons : d'abord, la géographie de notre pays, qui oblige une population relativement petite à être dispersée sur un vaste territoire, ce qui rend la distribution des magazines plus difficile et plus coûteuse que dans bien d'autres pays et, ensuite, l'obligation de faire culturellement concurrence à l'industrie des loisirs énorme et influente des États-Unis.
Des coupures budgétaires inconsidérées ne tiennent pas compte de la meilleure manière de servir les lecteurs canadiens. La politique du Canada sur les magazines doit être fondée sur la meilleure manière d'assurer que les Canadiens des régions rurales et les autres puissent avoir accès aux informations, aux opinions et aux événements canadiens à un prix abordable. Il faut tenir compte de l'importance des emplois des créateurs du Canada -- nos écrivains, nos concepteurs, nos rédacteurs et nos illustrateurs. Il faut tenir compte aussi de la vigueur de culture canadienne, et des petites et moyennes entreprises qui publient plus des deux tiers de notre collection riche et diversifiée de magazines.
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens tout d'abord à vous remercier de nous donner l'occasion d'exprimer les préoccupations d'un secteur de notre économie qui vaut 51 milliards de dollars.
Je souhaite aborder deux questions de fond pendant le peu de temps qui m'est accordé. Le premier est la TPS et le deuxième, la pénurie de main-d'oeuvre.
Tous les membres de notre secteur ont applaudi lors la réduction de 1 pour cent de la TPS. Après plus de 15 ans, la TPS est encore aujourd'hui une source de controverses dans notre secteur. Elle est discriminatoire et injuste dans la mesure où elle ajoute une taxe aux repas prêts à consommer sans en ajouter aux repas prêts à réchauffer. J'invite votre comité à recommander au gouvernement d'agir le plus vite possible pour ramener cette taxe à 5 pour cent.
L'autre question importante est la pénurie de main-d'oeuvre. C'est déjà une crise dans les provinces de l'Ouest et c'est un problème croissant dans le reste du pays. Deux facteurs primordiaux sont incontournables dans notre secteur. Premièrement, la chute marquée du taux de naissance pendant les trois dernières décennies, ce qui nous pose de sérieux problèmes de recrutement. Deuxièmement, le fait que nous sommes sur le point d'aborder l'exode le plus massif de membres de notre population active avec le prochain départ à la retraite des baby-boomers.
La combinaison de ces deux facteurs est une source de défis énormes. Selon le Conference Board du Canada, notre pays manquera de plus de 950 000 travailleurs d'ici à 2020 si nous ne faisons rien pour accroître notre population active.
Tous les secteurs feront face à des pénuries de main-d'oeuvre mais aucun n'aura de problèmes plus graves que le secteur des services alimentaires. En effet, c'est un secteur qui emploie surtout des jeunes, alors que la future population active comprendra surtout des personnes plus âgées. Aujourd'hui, 44 pour cent de nos employés -- qui sont plus de 440 000 -- ont entre 15 ans et 24 ans mais, selon les prévisions, ce groupe de population -- les 15 à 24 ans -- aura 330 000 membres de moins en 2025.
Pour relever ce défi, notre secteur devra renforcer son recrutement et ses activités de rétention du personnel. Il devra recruter des travailleurs plus âgés et essayer d'attirer de nouveaux talents, mais cela n'abolira aucunement la réalité démographique à laquelle nous serons confrontés.
Il faut apporter des changements spectaculaires à nos politiques publiques, notamment en modernisant le système de points d'immigration afin de tenir compte des besoins divers du marché du travail du Canada; assouplir l'accueil des travailleurs temporaires étrangers et faciliter leur accès aux pays; changer le programme d'emploi d'été et le programme des candidats provinciaux; éliminer la récupération des prestations de retraite fédérales qui pénalise les retraités ayant un revenu supplémentaire; et offrir des incitatifs à la mobilité de la main-d'oeuvre en encourageant les chômeurs à quitter les régions de chômage élevé pour aller dans les régions où il y a une forte demande de main-d'oeuvre.
Nous recommandons aussi au gouvernement d'examiner sérieusement la possibilité de réduire le fardeau fiscal des Canadiens à revenus modiques afin de les encourager à réintégrer la population active. Plusieurs solutions s'offrent au gouvernement pour ce faire, notamment l'abaissement du taux d'imposition minimum ou le relèvement de l'exemption personnelle de base, et l'ajout d'une exemption de base annuelle de 3 000 $ dans le programme d'assurance-emploi comme cela se fait déjà dans le Régime de pensions du Canada.
La création d'une exemption de base annuelle dans le programme d'assurance-emploi a déjà été recommandée deux fois par votre comité et deux fois par le Comité des ressources humaines. Cette mesure permettrait de mettre de l'argent dans les poches des travailleurs canadiens et d'alléger le fardeau des taxes salariales dans les secteurs à forte intensité de main-d'oeuvre.
En résumé, monsieur le président, la pénurie de main-d'oeuvre est déjà critique dans les provinces de l'Ouest et deviendra peu à peu le problème le plus grave auquel tout le pays sera confronté. Je pense que votre comité devrait recommander au ministre des Finances d'agir le plus rapidement possible pour faire face à la pénurie de main-d'oeuvre afin que nous puissions rester compétitifs.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Le marché des spiritueux du Canada pourrait bien être le plus représentatif du thème des consultations prébudgétaires de cette année -- La place du Canada dans un monde concurrentiel -- puisque c'est un exemple de ce qu'il ne faut pas faire quand on veut créer un marché dynamique et compétitif.
Il y a longtemps que notre secteur n'a pas comparu devant votre comité. Nous ne nous sommes pas joints aux légions d'intérêts commerciaux venus dans le passé tendre la main pour obtenir encore plus de cadeaux ou de subventions aux frais du contribuable. Nous croyons plutôt aux vertus de la concurrence en fonction des mêmes règles pour tous. C'est la compétence qui doit être le critère de sélection des gagnants et des perdants sur un marché libre, pas la politique fiscale.
Nous disons dans notre mémoire qu'un verre de vin, une bouteille de bière et un cocktail de spiritueux contiennent chacun un degré d'alcool équivalent. Pourtant, le gouvernement du Canada impose une taxe d'accise fédérale de 9 ¢ sur un verre de vin, 11 ¢ sur une bouteille de bière et 20 ¢ sur un cocktail de spiritueux Au fond, par rapport aux spiritueux, le verre de vin bénéficie d'une subvention de 56 pour cent et la bouteille de bière, de 47 pour cent. Autrement dit, la taxe d'accise fédérale sur les spiritueux est à peu près deux fois celle qui est imposée aux producteurs de bière et de vin.
Cette énorme différence de fardeau fiscal, conjuguée à l'obligation de faire directement concurrence à des boissons alcoolisées de remplacement, équivaut à une subvention directe. C'est une subvention avec les conséquences économiques négatives que nous connaissons tous telles que l'affectation inefficiente des ressources, l'abaissement de la productivité et de la croissance, et un marché de consommation moins dynamique que possible. En fait, si le ministère fédéral des Finances avait envoyé un chèque de 927 millions de dollars aux industries de la bière et du vin, l'effet aurait été le même.
Il y a certainement des utilisations plus adéquates de l'argent des contribuables que de fausser ainsi le marché des boissons alcoolisées. Certes, les problèmes et inégalités du marché des boissons alcoolisées au Canada ne sont pas limités au gouvernement fédéral. Plusieurs gouvernements provinciaux ont des politiques encore plus préjudiciables.
Toutefois, le gouvernement fédéral a un rôle de leadership à jouer et, loin de contribuer à la solution, il contribue au problème. Comme la taxe d'accise fédérale est la première taxe appliquée à la chaîne de valeur, toute discrimination à ce chapitre est amplifiée par des taxes perçues sur d'autres taxes jusqu'à ce qu'on arrive au point final, le consommateur adulte Canadien.
Le 17 octobre 2006 restera une date sombre dans l'histoire du Canada. C'est ce jour-là en effet que la Chambre des communes a approuvé une motion de voies et moyens instaurant, avec rétroactivité au 1er juillet de cette année, de nouvelles subventions pour certaines sociétés productrices de vin ou de bière, renforçant d'autant les distorsions du marché exercées par la taxe d'accise. En ce qui concerne la bière, les dernières modifications apportées à la taxe d'accise prévoient des allégements progressifs sur les 7,5 premiers millions de litres de bière embouteillée annuellement au Canada. Bien que cet allégement additionnel pour la bière ait été annoncé dans le budget du printemps dernier comme mesure d'aide aux petites brasseries et qu'il ne devait à l'origine profiter qu'aux brasseries produisant moins de 30 millions de litres par an, ce plafond déjà excessivement élevé vient d'être éliminé, ce qui permet à n'importe quel brasseur du Canada d'obtenir une aide additionnelle, quelle que soit sa taille ou sa situation. Par coïncidence, le 17 octobre de cette année est également la date à laquelle Sapporo Brewery, un conglomérat japonais de 4,3 milliards de dollars, a officiellement pris le contrôle des brasseries Sleeman.
En vertu de cette même motion de voies et moyens, tout le vin produit avec des raisins et des fruits canadiens est également exonéré de toute taxe d'accise. De ce fait, au lieu de payer une taxe d'accise déjà très basse de 9 ¢, un viniculteur peut la ramener à zéro en fabriquant son vin avec des produits agricoles d'origine canadienne. D'un point de vue économique et même politique, on peut se demander pourquoi les fabricants de spiritueux du Canada et les fournisseurs de matériel agricole ne bénéficient pas de la même possibilité d'éliminer les taxes d'accise sur leurs propres produits, dont la plupart sont fabriqués avec des céréales d'origine canadienne à 100 pour cent.
Le produit phare de l'industrie canadienne des spiritueux est le whisky. Les marques de whisky canadiennes comme Crown Royal, Canadian Club, Wisers et Schenley, qui sont des emblèmes du Canada exportés dans le monde entier, sont sérieusement défavorisées sur leur propre marché intérieur par leur propre gouvernement fédéral.
Comme vous le savez, il n'y a eu aucune réduction de prix de la bière ou du vin au détail à la suite de l'allégement de la taxe d'accise entré en vigueur le 1er juillet. Cela ne vous a certainement pas surpris puisque c'était précisément ce que les industries concernées avaient annoncé à votre comité. Elles avaient dit que l'allégement additionnel de la taxe d'accise serait empoché par les fournisseurs et, au moins en partie, réinvesti pour les rendre plus compétitives -- c'est-à-dire compétitives contre les spiritueux afin de leur prendre encore plus de parts de marché. L'abaissement de la taxe d'accise frappant la bière et le vin permet à ces secteurs d'obtenir des marges bénéficiaires brutes encore plus grandes qu'ils utilisent pour nous faire concurrence.
Les producteurs de spiritueux ne peuvent faire totalement concurrence aux autres boissons alcoolisées au Canada ou à l'étranger pour obtenir leur juste part du marché à cause des prix maintenus artificiellement bas sur notre marché intérieur. Si le Canada veut un marché compétitif et une industrie prospère des boissons alcoolisées, il est urgent qu'il entreprenne une réforme de la taxe d'accise fédérale.
Merci.
:
Bon après-midi, monsieur le président.
Merci de nous avoir invités devant votre comité.
La Nova Scotia Home Builders Association est une branche provinciale de la Canadian Home Builders' Association représentant l'industrie de la construction domiciliaire, comprenant les promoteurs, les rénovateurs, les constructeurs, les corps de métier, etc.
Je m'appelle Suzanne Bona et je suis ex-présidente de la plus grande association de constructeurs de maisons de la province, section Central Nova, et je suis aussi la représentante pour la Nouvelle-Écosse du Conseil urbain national de Canadian Home Builders. Je suis aussi présidente de l'une des plus grandes sociétés de construction de maisons de la Nouvelle-Écosse, Scotian Homes.
Je suis accompagnée aujourd'hui de Paul Pettipas, PDG de la Nova Scotia Home Builders Association, et de Sherry Grant, directrice des communications.
Les thèmes que je souhaite aborder aujourd'hui comprennent les coûts des infrastructures -- transfert et niveau élevé --, la réduction et l'indexation de la TPS, les pénuries de manoeuvre et l'économie souterraine.
La première question concerne le caractère abordable ou non des maisons et le coût des infrastructures. Il n'existe actuellement aucun mécanisme permettant d'obliger les provinces et municipalités à rendre compte des sommes fédérales qu'elles reçoivent. Sommes-nous certains que l'argent fédéral destiné aux infrastructures leur est bien consacré? Ne se peut-il pas que cet argent soit détourné vers d'autres secteurs, obligeant ainsi les municipalités à imposer des frais et des dépenses additionnels aux constructeurs et aux promoteurs et, en bout de ligne, aux acheteurs de maisons?
À Halifax, par exemple, la municipalité envisage de faire passer les droits de réaménagement des égouts de 30 ¢ à 80 ¢ le pied carré. Cela veut dire que, pour des maisons semblables à celles que notre association a récemment construites pour Habitat for Humanity, ces droits passeraient de 547 $ à la somme effarante de 1 459 $. Cela seul suffirait à exclure certaines familles de la Nouvelle-Écosse du marché des primoaccédants.
Nous recommandons au gouvernement fédéral d'instaurer un système en vertu duquel les provinces seraient tenues de rendre compte des budgets d'infrastructure qu'elles reçoivent pour assurer le bien-être des Canadiens.
En ce qui concerne le caractère abordable ou non des maisons, j'attire votre attention sur des chiffres produits par la SCHL au sujet des nouvelles maisons unifamiliales typiques à Halifax entre 1998 et 2007. Selon les prévisions, le prix de ces nouvelles maisons passera de 156 000 $ en 1998 à 328 000 $ en 2007.
Ceci ne paraît peut-être pas très élevé par rapport aux prix pratiqués dans les provinces de l'Ouest mais, si vous tenez compte du revenu familial moyen dans la région de Halifax, vous comprendrez que cette augmentation est en réalité considérable.
Sur la base des estimations de la SCHL et considérant la croissance annuelle et les revenus personnels globaux de tous les ménages, le revenu moyen des ménages est 71 000 $. Pour un ménage moyen propriétaire d'une maison, le chiffre est 89 000 $ et, pour un ménage moyen locataire, 44 000 $.
Avec ce genre de revenus, il est clair qu'acheter une nouvelle maison est un défi pour les familles de la Nouvelle-Écosse, et je peux vous dire que ce ne sont pas seulement les constructeurs de maisons neuves qui sont touchés car, généralement, les prix de revente évoluent parallèlement à ceux du neuf.
Ceci m'amène à mon deuxième sujet, la réduction et l'indexation de la TPS.
La réduction de 1 pour cent de la TPS, qui est passé de 7 pour cent à 6 pour cent, a été fort bien accueillie par notre secteur et nous attendons maintenant la prochaine réduction de 1 pour cent.
Outre cette réduction, cependant, je me dois de parler de l'indexation. En créant la TPS, le gouvernement s'était engagé à indexer la ristourne de TPS selon un barème dégressif entre 350 000 $ et 400 000 $ mais nous attendons toujours.
Comme le montre l'augmentation spectaculaire du prix des maisons en Nouvelle-Écosse, nous aurons un grave problème dans les prochaines années. C'est déjà un énorme problème dans les grandes villes telles que Vancouver où 97,6 pour cent des maisons -- la quasi-totalité -- coûtent plus de 350 000 $, ce qui empêche la plupart des acheteurs de profiter de la ristourne de TPS.
La troisième question que je souhaite aborder est la pénurie de main-d'oeuvre. C'est un problème dans l'ensemble du pays et dans beaucoup de secteurs, comme on vous l'a déjà dit. Dans le secteur de la construction domiciliaire, la pénurie est déjà critique et nous cherchons des solutions. L'une d'entre elles consisterait à revoir nos politiques d'immigration, au moins pour nous aider à gérer le problème immédiat.
Nous recommandons au gouvernement de modifier le système de points pour permettre l'accueil temporaire de gens de métier de l'étranger, ce qui serait notre recommandation pour le court terme.
En outre, la Canadian Home Builders' Association a préparé et présenté un plan d'action sur le développement des ressources humaines appelant le gouvernement fédéral à assumer le leadership de l'élaboration et de la prestation de programmes de formation professionnelle au moyen du réseau existant d'éducation et de formation du Canada. Il est important que le gouvernement prenne une telle initiative pour assurer la pérennité du secteur de la construction domiciliaire.
Finalement, je voudrais parler de l'économie souterraine qui représente une partie énorme du secteur de la construction domiciliaire et a une incidence très préjudiciable sur tous les Canadiens. Le système actuel de déclaration des paiements contractuels n'est pas efficace et ne produit pas les résultats escomptés.
Je suis ici pour m'acquitter d'une double mission. Ceci va sans doute vous surprendre mais je dois remercier le gouvernement actuel de ce qu'il a fait récemment pour le logement abordable. Je veux parler de l'octroi de 1,4 milliard de dollars récemment transférés en fiducie aux provinces et territoires. Au Nouveau-Brunswick, cela représente près de 25 millions de dollars que nous pourrons consacrer à des logements abordables jusqu'en mars 2009. Notre seul espoir est que notre gouvernement provincial va se réveiller et collaborer avec nous pour dépenser cet argent avant 2009, de la meilleure manière possible. Si nous faisons bien, nous pourrons ajouter près de 2 000 logements abordables dans la province, ce qui sera une bonne chose.
Vous allez peut-être me dire : « Mais qu'êtes-vous donc venu faire ici? » Eh bien, voici le deuxième volet de ma mission. Je pense que le logement abordable devrait être la pierre angulaire de la politique sociale du gouvernement fédéral.
Dans l'invitation que vous nous avez envoyée, vous nous demandez ce que devrait contenir le budget pour assurer que les citoyens soient en bonne santé, aient les bonnes compétences et soient motivés pour leur propre bénéfice et celui de leur communauté et de la société. Première question : comment peut-on être en bonne santé quand on doit consacrer 50 pour cent, 60 pour cent, 70 pour cent ou 80 pour cent de son revenu total à son logement? Donc, ne mettez plus d'argent dans la santé mais plutôt dans le logement, sinon vous ne réglerez rien. Vous aurez simplement mis un cataplasme sur une jambe de bois.
C'est la même chose quand il s'agit de motiver les gens à faire des études ou, pour les parents, de motiver leurs enfants à faire quoi que ce soit. Quand on est pauvre et qu'on n'a même pas les moyens de nourrir sa famille, quand on doit emmener ses enfants à la soupe populaire, comment peut-on les motiver pour l'avenir? Là encore, mettez votre argent là où il fera le plus de bien. Quand on a un logement sûr et abordable, on peut s'occuper du reste. On peut s'occuper de sa santé. On est motivé. On veut travailler. On veut contribuer. Voilà pour votre première question.
Si vous me dites que le problème du logement abordable est réglé jusqu'en mars 2009 et que je dois donc me taire, je vous réponds en vous demandant pourquoi vous ne réservez pas une bonne partie du budget de 2007 et du budget de 2008 pour faire la même chose. Quand ce programme arrivera à expiration en 2009, vous aurez alors encore de l'argent pour continuer. Ça ne fera pas aussi mal et vous serez vraiment prêts à faire du logement abordable la pierre angulaire de vos programmes sociaux.
Certes, nous sommes aussi préoccupés par d'autres programmes dont nous avons entendu dire dans les branches qu'ils pourraient être abrogés en mars 2007. Le PAREL, le programme de remise en état des logements pour revenus modiques, est un sacré bon programme. Il est existe depuis longtemps. Il a créé toute une industrie à lui seul. Il garantit que les logements existants seront plus viables à l'avenir. Personne n'arrivera à me faire croire une seule minute que le gouvernement va l'abolir. Il vous incombe par conséquent de nous dire maintenant, ou début novembre, que vous ne l'abolirez pas car la rumeur provoque actuellement beaucoup d'émoi dans le secteur.
La même chose vaut pour l'IPAC, l'Initiative de partenariats en action communautaire. Je fais partie de l'IPAC. Elle fait beaucoup de bien dans les collectivités. Beaucoup de gens y participent bénévolement pour aider les gens dans le besoin. La raison pour laquelle nous avons besoin de ce programme est que nous n'avons pas assez de logements abordables. Tant que nous n'en aurons pas assez, nous aurons besoin de l'IPAC mais, je le répète, dites-nous début novembre que ce programme ne sera pas aboli en mars prochain car je sais que cette éventualité cause elle aussi beaucoup d'inquiétude dans nos régions.
Deux autres choses. Nous entendons dire que vous allez vendre la SCHL. S'il vous plaît, ne le faites pas. Elle sert les Canadiens depuis 60 ans. Je ne peux pas croire que vous allez la vendre et je vous recommande plutôt d'utiliser les fonds qu'elle recueille en les consacrant à la construction de logements abordables et, comme ça, vous n'aurez plus à vous occuper de ça dans votre budget.
:
Merci, monsieur le président.
Je m'adresse à vous aujourd'hui pour vous parler d'un des grands succès du Canada, Halifax.
Au cours des 10 dernières années, Halifax a complètement transformé son économie grâce un partenariat unique entre le secteur privé et le monde des affaires. Aujourd'hui, nos objectifs sont encore plus ambitieux.
L'an dernier, nous avons dressé un plan culturel, une stratégie d'immigration, un plan régional et le premier plan économique jamais conçu pour HRM - la région de Halifax. Ce plan est fondé sur le partenariat public-privé qui s'est créé dans notre collectivité au cours des 10 dernières années. Cette stratégie économique est destinée à conserver nos enfants, à développer notre collectivité, à être compétitifs et à bâtir la meilleure communauté au monde. Une communauté de Halifax solide sera bonne pour la Nouvelle-Écosse et pour l'ensemble du Canada.
Notre stratégie économique est fondée sur notre population. Le but est d'investir dans la créativité, de faire mieux connaître Halifax au reste du monde, d'asseoir notre confiance en nous-mêmes, de bâtir de nouveaux partenariats et d'instaurer le climat le plus favorable aux entreprises, de tout le Canada.
Nous avons une vision économique. Nous avons un plan. Nous savons exactement ce que nous voulons. Nous savons exactement ce qu'il faut faire pour y arriver. Nous savons aussi que le gouvernement fédéral sera un partenaire essentiel pour notre expansion. Permettez-moi de vous donner quelques exemples.
Notre stratégie est axée sur le principe que les collectivités doivent investir dans une infrastructure sociale et culturelle contribuant à la qualité de vie. De ce fait, la proposition du Canada d'accueillir les Jeux du Commonwealth de 2014 est notre meilleure chance depuis deux ou trois générations d'accélérer considérablement ce type d'investissement. Or, nous avons besoin de cet investissement pour attirer et conserver les jeunes qui nous aideront à bâtir notre avenir. Nous sommes heureux que le gouvernement fédéral soit fermement décidé à être notre partenaire pour ces Jeux.
Deuxièmement, avec notre partenariat entreprises-gouvernement, nous savons que nous devons prêter plus attention à notre plus gros employeur, l'armée canadienne, qui investit chaque année des centaines de millions de dollars dans notre économie, qui va grandir et que nous voulons voir grandir ici. Donc, nos entreprises, avec nos partenaires gouvernementaux locaux, collaborent pour formuler et bonifier un argumentaire sur l'expansion de la Défense à Halifax.
Mon troisième exemple est la Porte d'entrée de Halifax, qui constitue une occasion économique importante pas seulement pour la Nouvelle-Écosse mais pour l'ensemble du Canada. Le Conseil de la Porte d'entrée de Halifax est un partenariat d'organismes du secteur public et du secteur privé qui a fixé ses priorités pour assurer l'expansion de la région de Halifax. En effet, Halifax est une option réelle pour l'arrivée des marchandises asiatiques au Canada. Nous accueillons déjà des marchandises asiatiques passées par Suez. La distance entre Halifax et Hong Kong est à peu près la même que la distance entre Vancouver et Hong Kong. Donc, les expéditions asiatiques passant par notre port contribuent déjà à notre activité économique. Il est temps que le gouvernement du Canada s'en rende compte et adopte une politique de deux portes d'entrée océaniques.
Finalement, permettez-moi de parler du climat des affaires. Nous avons encore beaucoup à faire en Nouvelle-Écosse pour atteindre notre objectif d'établir ici le meilleur climat des affaires de tout le pays. Les discussions en cours sur les transferts budgétaires auront une incidence profonde sur ce climat des affaires et sur notre compétitivité.
Par exemple, une mesure aussi simple que l'élimination, dans la formule de péréquation, des redevances issues des ressources pourrait coûter un quart de milliard de dollars par an à la Nouvelle-Écosse, coût qui devrait être absorbé par les taxes locales et par la réduction des services. Donc, toute réduction ou modification des transferts fédéraux minerait notre compétitivité. J'implore le gouvernement d'être juste et équilibré dans ces négociations.
Merci de votre attention.
:
Merci, monsieur le président.
La Coalition des services de garde à l'enfance du Nouveau-Brunswick est heureuse de comparaître devant le Comité permanent des finances.
La coalition est un organisme mutuel à but non lucratif dont l'adhésion est ouverte aux organismes et aux individus partout au Nouveau-Brunswick. Notre organisme fait la promotion des services de garde de qualité, accessibles, sans but lucratif, dispensés par un personnel formé et adéquatement rémunéré auprès de tous les enfants et parents qui doivent ou souhaitent les utiliser. Nous sommes affiliés à l'Association canadienne pour la promotion des services de garde à l'enfance, qui est un organisme national.
[Traduction]
Pour prospérer dans le monde de demain, nous devons investir dans notre propre potentiel. Il est particulièrement important d'offrir à nos enfants le soutien adéquat qui leur permettra d'acquérir les fondements nécessaires pour vivre en santé, apprendre et développer continuellement leurs compétences.
Comme la plupart des autres pays développés le reconnaissent déjà, les programmes de garde solidifient ces fondements et soutiennent l'apprentissage continu et le développement des compétences tout en aidant les parents à demeurer sur le marché du travail. Les investissements publics qui améliorent l'accès aux services de garde de qualité sont abordables parce que leurs avantages sont beaucoup plus grands que leurs coûts.
[Français]
Puisque le Comité permanent des finances centre clairement les consultations prébudgétaires 2006 sur la place du Canada dans un monde concurrentiel, nous présentons au comité les recommandations suivantes: investir dans des services de garde de qualité qui appuient les enfants, les familles, les collectivités et l'économie tout en améliorant la position concurrentielle du Canada par rapport aux autres pays.
Cependant, les avantages apportés par les services de garde ne seront pas garantis qu'au moyen d'une stratégie d'investissements publics ciblés visant à assurer aux familles l'accès à des services de qualité. Pour bâtir le système de garderie que les Canadiens et les Néo-Brunswickois veulent et dont ils ont besoin, la Coalition des services de garde à l'enfance du Nouveau-Brunswick demande au gouvernement de rétablir et d'augmenter l'aide fédérale soutenue à long terme qui est destinée aux provinces et aux territoires. Les transferts fédéraux doivent être axés sur l'amélioration et l'expansion des services de garde, compte tenu des plans provinciaux et territoriaux visant à favoriser la qualité, l'universalité et l'abordabilité des services.
[Traduction]
Des services de garde de qualité améliorent l'ensemble des compétences et le niveau de talent de la main-d'oeuvre canadienne dans l'immédiat et pour l'avenir. Ils offrent aux parents, notamment aux mères, la possibilité de participer plus à la population active et d'améliorer leurs compétences tout en aidant leurs jeunes enfants à prendre un départ sain dans la vie, à développer leurs aptitudes sociales et à construire les fondements de l'apprentissage continu.
Ces avantages sur le plan du développement se traduisent par une plus grande contribution à la vie de la collectivité et font en sorte que les enfants risquent moins d'avoir besoin d'un soutien ciblé plus tard dans la vie. Le développement social et l'acquisition de compétences sont bénéfiques non seulement aux citoyens eux-mêmes mais aussi à leurs employeurs. L'avantage du Canada dans un monde concurrentiel réside dans sa population, et les services de garde sont un aspect vital du développement du capital humain et de la main-d'oeuvre.
Il est donc pas étonnant que le gouverneur de la Banque du Canada, David Dodge, le Vancouver Board of Trade et les dirigeants de certaines des plus grandes entreprises du Canada ayant récemment participé à un sondage aient tous mentionnés l'importance économique de l'investissement public dans l'éducation préscolaire et les services de garde. Cela aide également à expliquer pourquoi les études les plus exhaustives révèlent que les avantages d'un système de garde universel et de qualité sont supérieurs aux coûts dans un rapport de deux pour un, sans compter les avantages additionnels pour les enfants à risque.
Le gouvernement fédéral met un terme aux dernières ententes bilatérales en vertu desquelles des fonds étaient réservés aux provinces et aux territoires pour l'amélioration de leurs services de garde et il veut les remplacer par deux mesures ponctuelles : une allocation familiale imposable et des stimulants fiscaux pour les dépenses d'immobilisation dans les services de garde.
Bien que ces deux mesures soient destinées à obtenir des gains d'efficience axés sur le marché, des années d'expérience et de recherches nous ont montré qu'elles n'offriront pas les services de garde dont nous avons besoin parce qu'elles ne sont pas reliées aux stratégies communautaires et sont donc peu susceptibles de répondre aux besoins de toute la collectivité; parce qu'elles ne créeront pas un système national de garde d'enfants mais empêcheront pourtant les provinces et territoires d'établir leurs propres systèmes; et parce qu'elles ne comportent pas d'obligation claire de rendre compte de l'utilisation des deniers publics. Par exemple, comment les bénéficiaires des stimulants fiscaux seront-ils tenus d'assurer l'accès à de nouvelles places pour les enfants handicapés et les enfants des familles à revenus modiques?
Je passe directement à mes recommandations.
:
Merci, monsieur le président.
Le fait que je sois le p'tit gars du coin ne me donne pas plus de temps que les autres et je vais donc faire vite.
J'ai des questions pour vous tous mais je vais commencer avec Fred et m'adresser ensuite à Suzanne et à Rob McKelvie. Au fait, pour ceux d'entre vous qui reviendrez plus tard, Rob offre le meilleur poisson-frites, avec du vrai vinaigre de malt, dans un restaurant qui s'appelle McKelvies.
Fred, vous avez dit que l'économie de Halifax est en excellente forme. L'un des facteurs qui n'y ont pas contribué est certainement le déclin de la présence fédérale. Nous avons été durement touchés par l'Examen des programmes, il y a une dizaine d'années et, alors que la présence fédérale s'est rétablie dans d'autres régions du Canada -- certainement à Ottawa -- tel n'a pas été le cas ici. Avez-vous quelque chose à dire à ce sujet?
:
Nous en parlons dans notre mémoire.
À première vue, il semble que les coupures sont généralisées mais, quand on creuse un peu, on constate que les coupures apportées au programme de la condition féminine et au programme de contestation judiciaire affecteront l'égalité des femmes et leur aptitude à participer à la vie civique, politique et économique.
Quand on continue de creuser et qu'on se penche sur les coupures touchant les programmes d'alphabétisation et du PAC, on constate qu'elles auront des conséquences disproportionnées sur les personnes à revenus modiques, lesquelles sont en majorité des femmes.
Or, ces coupures sont cumulatives. Elles ont commencé dans les années 90 et s'ajoutent les unes aux autres.
L'abolition récente du programme de garderies d'enfants sera catastrophique pour les femmes à revenus modiques souhaitant travailler. Si elles gagnent plus de 25 000 $ par an, dans cette province, elles n'auront droit à quasiment aucune subvention.
Les conséquences de ces décisions et des coupures apportées à d'autres programmes, comme ceux concernant l'acquisition de compétences et la formation professionnelle, réduiront considérablement l'aptitude des femmes à revenus modiques, en particulier, à participer économiquement et socialement.
:
Ce que je réponds à ça? Que c'est de l'idéologie.
Le fait est que les organismes de femmes mentionnés dans notre mémoire dispensent quotidiennement des services aux femmes de la province. Transition House Association of Nova Scotia -- représentée par l'une des collègues qui m'accompagnent aujourd'hui -- et les centres d'aide des femmes de la Nouvelle-Écosse s'occupent de questions touchant les femmes du bas de l'échelle sociale dans les collectivités rurales.
Je dois dire que les problèmes dont nous parlons, à la suite des coupures imposées aux sites du PAC, à l'acquisition de compétences et à l'alphabétisation, auront des conséquences disproportionnées non seulement sur les femmes mais aussi sur tous les habitants des régions rurales de la province.
Dire que ces groupes, qui ont été financés pour faire ce genre de travail, sont idéologiques est une insulte non seulement envers eux mais aussi envers toutes les personnes qui travaillent d'arrache-pied pour oeuvrer avec de moins en moins d'argent chaque année, et aussi envers les personnes qu'elles aident.
:
Il s'agit là d'une foule de questions, concernant les femmes autochtones, qui ont malheureusement servi dans le passé d'excuse pour ne pas régler le problème précis dont je vous ai parlé. Par votre réponse, vous venez d'illustrer encore une fois, à mon avis, la raison pour laquelle les gouvernements précédents ont pu faire fi de ce problème et ne pas s'en occuper. Je vous demande donc à nouveau...
Mme Stella Lord : Pourquoi n'invitez-vous pas l'association des femmes autochtones...
Le président : Madame, nous avons entendu...
Mme Stella Lord : ...à vous parler directement...
Le président : Nous avons entendu de nombreux représentants autochtones. D'ailleurs, votre critique à l'égard de notre documentation de promotion est injuste. Le fait est que nous avons entendu et continuons d'entendre des représentants des collectivités autochtones.
Si vous avez des idées particulières au sujet de cette réunion, pour pouvoir mieux défendre cette cause, je serai très heureux de les entendre mais nous allons maintenant continuer avec les questions d'autres membres du comité.
Merci de votre réponse.
:
Merci, monsieur le président.
Madame Lord, à la fin du mémoire que vous nous présentez, il y a toute une série de recommandations. La dernière vise à rétablir intégralement le financement des programmes qui ont subi les compressions du gouvernement conservateur il y a quelques semaines. On parle d'environ 750 millions de dollars.
Vous parlez spécifiquement de d'alphabétisation, de l'assistance publique, de la prévention du tabagisme chez les Autochtones, du secteur bénévole et communautaire, des programmes d'éducation et de formation, mais vous ne mentionnez pas les compressions appliquées au Programme d’aide aux entreprises d’économie sociale. Ce programme me semble pourtant prometteur. Il peut en effet jouer un rôle là où le secteur privé ne veut pas prendre ses responsabilités et où le secteur public n'est pas nécessairement le meilleur acteur. Ça s'est confirmé, par exemple, dans le cas du réseau de garderies au Québec. L'économie sociale a eu un rôle important à y jouer.
Est-ce un oubli ou est-ce implicite?
:
Je remercie le président du comité de m'avoir invité à témoigner aujourd'hui. J'en suis d'autant plus heureux que l'un des objectifs du comité est d'examiner les moyens qui permettront au Canada d'être plus concurrentiel. C'est un objectif que je partage sans réserve, et je crois que les bibliothèques de recherche peuvent y contribuer de manière importante en offrant des services et ressources d'information appuyant directement la recherche et l'innovation.
L'Association des bibliothèques de recherche du Canada représente les grandes bibliothèques universitaires du Canada ainsi que des organismes publics comme Bibliothèque et Archives Canada et la Bibliothèque du Parlement. Les collections de nos membres constituent la colonne vertébrale du savoir du Canada dans toutes les disciplines. Collectivement, nos membres consacrent plus de 500 millions de dollars à de nouvelles acquisitions.
La concurrence et le succès reposent sur un secteur de recherche dynamique, lequel repose à son tour sur l'accès à des informations actuelles et exhaustives. Voilà pourquoi, rien qu'en 2004, 40 pour cent des activités de recherche ont été menées dans les universités du Canada avec l'appui de leurs bibliothèques de recherche.
Le gouvernement a déjà entériné l'importance de la recherche économique en rehaussant les budgets d'un certain nombre de conseils de subventionnement et de programmes de recherche dans son budget de 2006, ce dont nous nous félicitons.
Cette décision était importante mais il convient aussi d'envisager sérieusement d'autres mesures pour permettre aux institutions de recherches du Canada d'être plus concurrentielles à l'échelle internationale.
J'aborderai trois questions importantes à cet égard : les coûts indirects des programmes de recherche, la TPS et les nouveaux défis posés par l'apprentissage électronique.
En ce qui concerne les coûts indirects des programmes de recherche, l'accroissement des budgets de conseils de subventionnement tels que le CRSNG garantiront que l'infrastructure solide du Canada en matière de recherche atteindra son plein potentiel. Toutefois, outre la prestation d'un appui aux coûts directs de la recherche, nous devons aussi tenir compte des coûts indirects, notamment pour les bibliothèques de recherche. Chaque fois qu'on augmente les subventions directes à la recherche, il y a une augmentation correspondante des coûts indirects. Le programme des coûts indirects de la recherche permet de compenser en partie cette hausse, surtout dans les bibliothèques de recherche. Par exemple, les fonds servent à élargir l'accès aux ressources, revues et bases de données électroniques qui sont essentielles pour toute recherche, ainsi qu'à acquérir les technologies permettant de les mettre efficacement et rapidement à la disposition des chercheurs.
Auparavant, le programme des coûts indirects de la recherche ne couvrait que 25 pour cent environ du coût global des subventions de recherche aux universités. Les nouveaux investissements du dernier budget ont porté cette proportion à 26 pour cent mais, si nous voulons que le Canada soit concurrentiel sur le plan international, il nous faut atteindre 40 pour cent .
Au sujet de la TPS, les bibliothèques universitaires reçoivent actuellement une ristourne complète de la TPS qu'elles acquittent sur les livres imprimés et sur les abonnements à la plupart des revues et magazines imprimés. Cela permet de faire plus avec le même budget en mettant plus de documentation sur nos étagères. Aujourd'hui, cependant, la plupart des études universitaires sont diffusées par voie électronique, à un point tel que nous consacrons maintenant plus d'argent aux revues et ressources électroniques qu'à leurs équivalents imprimés, mais elles ne sont pas admissibles à la ristourne de la TPS. Nous ne voyons aucune raison à cela. La seule différence entre une revue électronique et son équivalent imprimé est son support, et les fonds libérés par une ristourne sur les documents électroniques pourraient et devraient être consacrés à l'achat d'autres ressources. Un simple changement de définition pourrait avoir ici une incidence considérable.
Pour ce qui est de l'apprentissage électronique, il deviendra de plus en plus important pour répondre aux besoins de notre société à mesure que nous avancerons vers une économie électronique du savoir. L'apprentissage électronique est un volet crucial de la capacité globale du Canada à poursuivre son développement économique et à favoriser la cohésion de la société civile. Il permet d'avoir accès aux ressources éducatives de la plus haute qualité, n'importe où et n'importe quand. Au-delà des universités, il permet à la population dispersée du Canada d'améliorer ses compétences, professionnelles ou autres, et de participer à l'apprentissage durant toute la vie.
L'élaboration d'une stratégie nationale d'apprentissage électronique devrait être une priorité naturelle au Canada et c'est pourquoi nous sommes heureux de collaborer avec le Conseil canadien sur l'apprentissage à ce sujet. L'un des objectifs stratégiques du Canada devrait être de faire concurrence internationalement aux pays qui mettent actuellement en oeuvre des plans exhaustifs en la matière.
Permettez-moi de conclure sur deux remarques susceptibles d'intéresser les parlementaires. Premièrement, les membres de l'ABRC sont les chefs de file d'un nouveau projet très intéressant, appelé l'Initiative de numérisation ouverte Alouette Canada, dans le cadre duquel les bibliothèques, les archives, les musées et toutes les autres collectivités intéressées pourront diffuser leur patrimoine culturel, des documents et des articles, à nos concitoyens et au monde entier. Plus important encore, Alouette Canada garantira l'accès à ce patrimoine. C'est un projet dont bénéficieront les habitants de toutes vos circonscriptions et qui mérite un appui public.
Deuxièmement, je ne saurais terminer sans souligner la récente décision de M. Lunn de continuer à produire des cartes topographiques imprimées et de garder ouvert le Bureau des cartes du Canada. Cette décision signifie que les Canadiens continueront d'avoir accès à des cartes imprimées qui sont essentielles pour la sécurité dans un très grand nombre d'activités traditionnelles chez nous comme la randonnée pédestre, le canot, la navigation et le tourisme.
Je vous remercie de m'avoir invitée à témoigner.
Face of Poverty Consultation est un groupe représentant diverses collectivités de la municipalité régionale de Halifax qui collaborent depuis quatre ans environ pour mener une action de sensibilisation et d'éducation sur les questions de pauvreté qui causent tant de souffrances dans notre communauté et notre pays. Nous avons tous vu des gens frapper à nos portes pour demander de l'aide. Le Canada est l'un des pays les plus riches au monde mais il se situe au 18e rang des 23 pays industrialisés sur le plan de la pauvreté des enfants. Près de 112 000 Canadiens ont perdu la vie dans trois guerres et des missions de maintien de la paix. Aujourd'hui, 10 fois plus, c'est-à-dire plus d'un million d'enfants, participent à la guerre contre la pauvreté. Plus de 1,7 million de Canadiens vivent dans des logements insalubres ou inabordables, et 14 000 au moins sont sans abri. Ce sont là des chiffres absolument choquants, concernant des personnes vivant ici même, au Canada.
L'un des principes fondamentaux de chacun des groupes faisant partie de Face of Poverty Consultation est « aime ton prochain ». L'une des manières de le démontrer est d'aider nos voisins à avoir un toit, de la nourriture, un revenu, des services de santé, l'accès à l'éducation et un emploi -- toutes choses que nous souhaitons pour nous-mêmes. Durant nos années d'études et de collaboration, nous avons constaté maintes et maintes fois que les pauvres sont privés de toutes ces choses de première nécessité.
La pauvreté va largement au-delà des besoins quotidiens. Elle élimine des choix et des possibilités que beaucoup d'entre nous tiennent pour acquis. Elle prive les gens d'expériences qui donnent un sens à la vie et contribuent au développement humain. Il suffit de voir ce qui s'est passé récemment en France, en Australie et dans certaines collectivités du Canada pour voir les dégâts que peut causerla pauvreté dans une société. Nous affirmons qu'il faut faire quelque chose pour lutter contre la pauvreté, immédiatement.
Il est dit dans le Pacte des Nations Unies sur les droits économiques, sociaux et culturels que tout citoyen a droit à un logement adéquat, à l'alimentation, à un revenu, à la santé et à l'emploi. Le Canada a signé ce document de l'ONU ainsi que d'autres de même nature. Au mois de mai, des préoccupations ont été exprimées dans un rapport des Nations unies sur les taux élevés de pauvreté au Canada. On y recommandait que le Canada prenne toutes les mesures possibles, au maximum des ressources disponibles, pour s'assurer que tous ses citoyens puissent jouir des droits économiques, sociaux et culturels. On y disait que les problèmes de faim et de sans-abrisme devraient être considérés comme une « crise nationale ».
D'autres rapports et études, d'organismes aussi divers que la Banque Toronto Dominion, le Conseil national du bien-être social et le Rapport national sur la pauvreté des enfants, présentent les mêmes conclusions.
Des gens sont pauvres. Les pauvres n'ont pas assez d'argent. Telle fut la première remarque d'une jeune mère à qui nous avons parlé dans un centre de ressources familiales. Quelqu'un qui ne peut pas gagner assez d'argent commence à dépendre des autres pour subvenir à ses besoins essentiels. Les gouvernements sont les agents qui peuvent changer cette situation. Les églises et autres organismes communautaires peuvent bien donner une aide ponctuelle mais ce que nous attendons des gouvernements, c'est de l'audace et de l'innovation. Nous pensons que ne pas être pauvre devrait être un droit humain. Des sondages nous disent continuellement que les Canadiens attachent beaucoup de prix à leur filet de sécurité et qu'ils tiennent à aider leurs concitoyens à mener une vie satisfaisante.
Les politiciens nous disent souvent qu'ils veulent connaître la vie des citoyens avant d'apporter des changements au système. Des bénévoles de toutes origines, des jeunes et des vieux, donnent sans compter de leur temps, de leur énergie, de leur argent et de leurs biens pour aider les gens dans le besoin. Ceci semble indiquer que les citoyens veulent s'entraider et faire tous les efforts possibles pour redresser les inégalités de notre société.
Nous ne réclamons pas un gouvernement fédéral minimaliste. Nous réclamons un gouvernement fédéral meilleur, qui rende des comptes à tous ses citoyens. Nous réclamons la coopération et la négociation entre les différents paliers de gouvernement.
Plus précisément, nous exprimons notre appui aux recommandations de Citizens for Public Justice, organisme qui réclame une stratégie de réduction de la pauvreté comprenant notamment un relèvement des prestations d'impôt pour enfants...
:
Merci, monsieur le président. Je m'appelle Nick Busing et je suis président et PDG de l'Association des facultés de médecine du Canada.
Mon association, l'AFMC, représente 17 facultés de médecine du Canada. Nous avons une triple mission : effectuer des recherches sur la santé pour améliorer la vie des Canadiens, former les futurs médecins du Canada, et dispenser des soins cliniques dans tous les milieux en mettant l'accent sur l'environnement tertiaire et quaternaire.
Je souhaite aujourd'hui me concentrer sur la recherche en santé et sur les ressources humaines qu'exigent notre mission et notre pays. Nous pouvons mesurer notre prospérité et notre compétitivité à l'aune de la recherche qui est réalisée au Canada. Les bienfaits de la recherche dans le secteur de la santé peuvent être constatés partout au pays dans son incidence directe sur la santé de tous les Canadiens, dans l'amélioration du système de prestation de soins, dans les bienfaits économiques de la formation de travailleurs du savoir et dans la prestation de larges possibilités d'emploi. Les bienfaits de la recherche dans le secteur de la santé s'accumulent avec le temps et ne peuvent se manifester qu'avec des investissements soutenus et durables.
Ces dernières années, le Canada a réalisé des gains impressionnants. Grâce à la FCI, nous équipons nos grands établissements de recherche, en collaboration avec les gouvernements provinciaux. Nous avons recruté et conservé un ensemble impressionnant de chaires de recherche pour tirer parti des investissements que nous avons réalisés dans les infrastructures. De fait, bon nombre de chercheurs recrutés à l'étranger renversent aujourd'hui la fuite des cerveaux. Nos trois organismes de subventionnement ont maintenant le devoir de fournir des subventions d'exploitation pour permettre à nos chercheurs de tirer pleinement parti des équipements exceptionnels que leur ont fournis les Canadiens.
Nous sommes aujourd'hui dans une situation intéressante car notre place sur la scène concurrentielle mondiale s'est améliorée et nous pouvons préserver cette position concurrentielle, voire l'améliorer, à condition de nous attaquer à la disparité existant entre les installations et chercheurs et les fonds essentiels à leurs activités quotidiennes.
Les Canadiens n'auront pas consacré une décennie à investir dans la recherche pour ne rien changer ensuite aux budgets d'exploitation tout en espérant tirer pleinement avantage des occasions créées. Pour répondre à la préoccupation primordiale des Canadiens -- un système de santé amélioré et durable -- l'AFMC et d'autres grands partenaires de recherche dans le secteur de la santé estiment qu'il importe d'accroître les budgets des conseils de subventionnement, en mettant surtout l'accent sur les IRSC, mesure essentielle pour préserver notre compétitivité.
Nous recommandons aujourd'hui au gouvernement fédéral de s'engager à rehausser sensiblement les crédits des IRSC afin de tirer le meilleur parti possible des progrès déjà réalisés et de permettre au Canada de devenir encore plus concurrentiel dans notre environnement mondial.
La deuxième question que nous souhaitons aborder est celle des ressources humaines dans le secteur de la santé. Des données de plus en plus nombreuses confirment que nous manquons d'infirmières, de médecins et d'autres professionnels de la santé. S'il est vrai que nous pouvons modifier le système, par exemple en travaillant interprofessionnellement, en prolongeant les heures d'accès aux IRM, en modifiant les champs d'exercice des professions et les méthodes de paiement, ou en adoptant de nouveaux modèles d'exercice, il n'en reste pas moins que toutes ces réformes exigeront du personnel additionnel car nous n'en avons pas assez.
Je ne sais pas si vous connaissez les statistiques sur les médecins mais les voici : nous sommes au 21e rang des pays de l'OCDE; notre médecin moyen a 49 ans; la proportion des médecins dans la cinquantaine a augmenté de 20 pour cent. Des études ont montré que des millions de Canadiens n'ont pas de médecin de famille. Le problème n'est pas simplement que nous manquons de professionnels de la santé, comme des médecins, mais aussi que nous n'avons pas de mécanisme national de coordination pour comprendre la nature exacte de nos besoins dans le contexte des changements systémiques dont je viens de parler.
On recommande depuis des années l'adoption d'un processus de planification pancanadien des ressources humaines dans le secteur de la santé, avec des crédits adéquats. Le Forum médical canadien et d'autres organismes ayant réalisé des études appuient cette idée.
Si nous voulons vraiment changer le système de prestation des soins, il nous faut comprendre beaucoup mieux le rôle et la fonction de tous les professionnels de la santé et nous doter d'un effectif interprofessionnel souple. Cela suppose la collecte de données, des analyses, des recherches, des études comparées, des prévisions et des recommandations. Un investissement modeste permettrait de lancer cet outil de planification essentiel pour le Canada et nous vous demandons de le faire.
Merci.
:
Merci, monsieur le président. Merci de nous accueillir devant votre comité.
À titre d'information, je ne suis pas seulement PDG de Sport Nova Scotia, je suis aussi président du Conseil canadien des fédérations de sport provinciales et territoriales.
J'aimerais d'abord parler très brièvement de Sport Nova Scotia puis aborder quelques questions particulières concernant le sport au Canada, avant de formuler trois recommandations que nous pensons essentielles pour le sport dans notre pays.
Sport Nova Scotia est une fédération composée de plus de 60 organisations sportives provinciales ayant en tout plus de 170 000 membres enregistrés. Comme l'indiquent ces chiffres, le sport intéresse un large éventail de notre population provinciale. Et cela vaut non seulement pour la Nouvelle-Écosse mais pour l'ensemble du pays. En fait, nous savons que 55 pour cent des Canadiens pratiquent une activité sportive quelconque.
Le sport représente environ 2 pour cent des emplois au Canada et 1,2 pour cent du PIB. L'une des raisons pour lesquelles tant de Canadiens font du sport est qu'ils en tirent de nombreux bienfaits. En Nouvelle-Écosse, la gamme de ces bienfaits peut être illustrée par les partenariats que Sport Nova Scotia a établis.
Au seul palier gouvernemental, nous collaborons avec le ministère fédéral de la Justice et avec Ressources humaines et Développement des compétences Canada. Au palier provincial, nous collaborons avec le ministère de la Promotion et de la Protection de la santé et avec le ministère des Services communautaires.
Évidemment, le bienfait le plus souvent cité de l'activité sportive est la santé. On entend souvent dire que, parmi ces bienfaits, le sport favorise une réduction du risque de crise cardiaque, d'AVC, de cancer du côlon et de diabète de type 2. Il importe cependant de comprendre aussi le rôle plus large que joue le sport dans la société. Quand on voit des chiffres nous disant que les enfants actifs ont de meilleurs résultats scolaires et que les personnes actives sont moins susceptibles de souffrir de maladies mentales, il est évident que le sport est important à de nombreux égards très différents.
Étant donné la portée du travail de Sport Nova Scotia comme fédération provinciale, vous pourriez légitimement demander en quoi le budget fédéral nous concerne. En fait, nous allons vous montrer qu'il est très important pour nous, et même que son incidence ne fera qu'augmenter à l'avenir. Voilà pourquoi nous avons fait l'effort de venir aujourd'hui.
Ces dernières années, les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux ont approuvé une politique canadienne du sport et un modèle de perfectionnement des athlètes à long terme. Les deux sont axés sur l'amélioration de la qualité et de la prestation des programmes sportifs à tous les paliers, pour tous les Canadiens. Plus récemment, on a lancé le programme de la Route de l'excellence.
Ce qui est important dans tous les programmes, c'est le rôle que les organisations sportives provinciales et territoriales seront appelées à jouer pour en assurer le succès. Un large volet de la politique canadienne sur le sport consiste à accroître la participation de la population, l'objectif étant d'obtenir un gain de 10 pour cent. On trouve également dans le modèle de perfectionnement des athlètes à long terme des éléments importants sur la participation et le sport récréatif. En outre, on mentionne explicitement dans le nouveau programme de la Route de l'excellence le rôle-clé des fédérations sportives provinciales et territoriales.
Le lien entre ces programmes et le budget fédéral déterminera le succès du Canada à l'égard de ces objectifs. À l'heure actuelle, les organisations sportives provinciales et territoriales qui seront appelées à assurer la prestation de ces programmes sont confrontées à de sérieuses difficultés en ressources humaines et financières. La Nouvelle-Écosse en est un exemple : seulement 28 des 65 organisations sportives provinciales réussissent à avoir du personnel, et seulement à temps partiel.
Cela étant, nous avons trois recommandations à formuler qui nous semblent essentielles pour atteindre nos objectifs de participation. Premièrement, nous demandons que la promesse de consacrer 1 pour cent du budget de la santé aux activités sportives et physiques soit respectée, notamment avec des mesures de collaboration pour veiller à ce que les organisations sportives provinciales et territoriales soient dotées de ressources adéquates eu égard aux programmes que je viens de mentionner.
Deuxièmement, nous pensons qu'il faut élaborer une stratégie d'infrastructures et de financement de l'activité sportive et physique. À l'heure actuelle, le Canada fait face à un déficit estimée à 14 milliards de dollars au chapitre des infrastructures sportives et récréatives, et nous n'atteindrons pas nos objectifs s'il n'est pas comblé.
Finalement, nous souhaitons un appui vigoureux à la proposition de Halifax d'accueillir les Jeux du Commonwealth comme mécanisme pour combler le gros déficit infrastructurel de la région de l'Atlantique par rapport au reste du pays.
J'ai la ferme conviction que ces investissements seront bénéfiques non seulement aux citoyens canadiens mais aussi à notre économie. Nous avons des tonnes de preuves sur le coût des mesures rétroactives dans les secteurs de la santé et de la justice. L'heure est venue de réorienter notre action et de maîtriser ces coûts en nous attaquant de manière proactive aux facteurs de risque qui les engendrent.
Les mesures que nous recommandons aujourd'hui font partie d'une solution à ces problèmes et d'une vision à long terme garantissant que nous donnerons à nos enfants la chance qu'ils méritent, et cela s'inscrit dans notre souci de faire du Canada une société saine et prospère pour ses enfants.
Merci de votre attention.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le président, au nom des 47 sociétés membres de l'Association des ventes directes du Canada, je vous remercie de nous donner l'occasion de participer à cette consultation
Les sociétés de vente directe et les entrepreneurs de vente indépendants vendent directement aux consommateurs un large éventail de produits et de services, généralement à domicile plutôt que dans des commerces de détail traditionnels. Le secteur a enregistré un profit total de 966 millions de dollars, dont 772 millions ont été versés directement sous forme de primes et de commissions à des vendeurs indépendants, sur la base d'un chiffre d'affaires de 1,96 milliard de dollars.
L'AVD félicite le gouvernement de réduire la TPS, mesure importante pour remettre de l'argent dans les poches des Canadiens. Nous croyons aussi que des réductions de l'impôt sur le revenu des particuliers sont nécessaires pour stimuler la croissance économique, la création d'emplois et notre compétitivité internationale. Certes, l'AVD convient que ces réductions doivent être faites en tenant compte des engagements de dépense du gouvernement, mais il n'en reste pas moins qu'elles devraient être une priorité.
Le secteur de la vente directe est un volet crucial du secteur des PME du Canada, qui investit dans le capital humain. Il possède une capacité extraordinaire de création d'emplois et de promotion de l'esprit d'entreprise chez les Canadiens et, partant, de réduction de la dépendance envers les programmes d'assistance sociale.
Le secteur de la vente directe offre des possibilités d'activité commerciale accessibles avec un investissement minime, généralement inférieur à 500 $, voire nul. Il est accessible à tous les Canadiens, quel que soit leur sexe, leur âge, leur niveau d'études, leur savoir ou leur expérience. Il offre aux hommes et aux femmes de tout le Canada, qu'ils habitent en région urbaine ou rurale, la possibilité de gagner un revenu par le commerce.
L'accessibilité à cette possibilité de revenu ressort clairement du fait que près de 24 pour cent de tous les entrepreneurs de vente indépendants n'ont pas dépassé le secondaire, 49 pour cent ont fait quelques études supérieures, et 27 pour cent ont un diplôme supérieur.
Comme 90 pour cent des vendeurs directs sont des femmes exerçant leur activité à la maison, aux heures qui leur conviennent, le secteur réduit la demande exercée sur un réseau de garderies d'enfants déjà débordé, ce qui ne serait pas le cas si ces femmes occupaient un emploi traditionnel à horaire fixe.
Le secteur de la vente directe offre aussi une possibilité viable d'activité commerciale ayant une capacité illimitée de transformer en petits entrepreneurs des personnes auparavant tributaires de programmes sociaux tels que l'assurance sociale. En conséquence, l'AVD recommande un partenariat entre elle-même et le gouvernement pour faire connaître et promouvoir les possibilités offertes par la vente directe aux personnes émargeant actuellement à l'assistance sociale et à l'assurance-emploi.
Pour assurer le succès de ce partenariat, il conviendra de modifier les règles de l'assurance-emploi qui constituent actuellement des barrières pour les prestataires. Par exemple, bien qu'il n'existe actuellement aucune disposition autorisant l'obtention d'un certain niveau de revenu d'emploi supplémentaire avant la réduction des prestations sociales, les mesures actuelles d'aide transitoire des personnes gagnant un revenu d'emploi indépendant sont incertaines et limitées.
Selon l'AVD, les règles actuelles ont un effet discriminatoire sur le secteur de la vente directe et un effet dissuasif sur la transition de la dépendance à l'indépendance en pénalisant les personnes qui veulent sérieusement, dès le début, créer leur propre entreprise de vente directe. Bien que l'AVD se félicite de la réduction de la TPS, plusieurs problèmes concernant la TPS restent encore à régler, notamment le traitement des compléments alimentaires et des produits de santé naturels -- nous en parlons à la page 9 de notre mémoire -- et l'expansion du mécanisme de TPS des vendeurs directs -- dont nous parlons en détail à la page 8.
Bien qu'il fonctionne de manière positive et soit bénéfique pour les consommateurs, le gouvernement et le secteur de la vente directe, ce mécanisme est discriminatoire pour les entrepreneurs de vente indépendants qui représentent environ 20 à 25 pour cent du secteur et fonctionnent par le truchement d'agents de vente indépendants, groupe qui ne peut pas s'en prévaloir. Par conséquent, l'AVD recommande au gouvernement d'adopter des modifications techniques assurant que le mécanisme des vendeurs directs s'applique au secteur dans son entier, sans discrimination.
Monsieur le président, je vous remettrai tout à l'heure une lettre indiquant en détail comment cela pourrait se faire.
J'aimerais maintenant parler des compléments alimentaires et des produits de santé naturels que les Canadiens sont de plus en plus nombreux à consommer quotidiennement pour s'alimenter ou préserver leur santé. En vertu de la Loi sur la taxe d'accise, les aliments et boissons destinés à la consommation humaine bénéficient d'un allégement total de la TPS -- avec un taux fixé à zéro -- sauf dans le cas des collations et des boissons gazéifiées. Toutefois, l'Agence du revenu du Canada a modifié son interprétation administrative des boissons et aliments bénéficiant du taux zéro en indiquant que la plupart des produits de santé naturels, mais pas tous, seront considérés comme des produits frappés de TPS.
L'AVD conteste vigoureusement l'interprétation de l'ARC et considère que la plupart des consommateurs estiment que ces produits sont des éléments essentiels de leur régime d'alimentation quotidien.
Monsieur le président, au nom de ses membres, l'Association des ventes directes vous remercie de lui avoir permis de participer à cette consultation prébudgétaire. Comme toujours, nous sommes prêts à appuyer le gouvernement pour l'aider à atteindre ses objectifs.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Nous vous remercions de nous avoir invités aujourd'hui. M. Irving regrette de ne pas avoir pu venir personnellement, à cause d'un autre engagement.
Les sociétés manufacturières du Canada, notamment les sociétés exportatrices, éprouvent des difficultés causées par la revalorisation du dollar canadien et par l'augmentation des prix de l'énergie et des transports. Dans le secteur des produits forestiers, les fermetures récentes de papeteries et de scieries mettent en lumière la tragédie humaine qui résulte quand des investissements ne sont pas faits et que la productivité n'est pas améliorée pour garantir la compétitivité. J.D. Irving sait depuis longtemps qu'il faut continuellement réinvestir dans les employés et les opérations.
L'investissement mondial dans les nouvelles usines de pâtes et papiers illustre clairement le manque d'investissements au Canada. Entre 2000 et 2007, 14 milliards de dollars seront investis dans ce secteur en Asie, 12 milliards en Europe, 7 milliards en Amérique du Sud et à peine un peu plus de 1 milliard au Canada. Or, c'est un secteur que nous avons déjà dominé. Des études récentes montrent que les investissements nord-américains dans le secteur des pâtes et papiers ont constamment été inférieurs à 100 pour cent de l'investissement au cours des 7 dernières années et qu'Ils se situent aujourd'hui à un peu moins de 50 pour cent. Des dépenses en immobilisations inférieures à l'amortissement annuel mettent sérieusement le Canada en danger dans cette concurrence mondiale féroce.
Nous pensons que les règles et les taux actuels de déduction pour amortissement sont l'un des facteurs contribuant au problème. Nous recommandons au gouvernement de relever le taux de déduction pour amortissement sur l'équipement de fabrication et de transformation pour qu'il passe de 30 pour cent de la valeur résiduelle à 50 pour cent en ligne droite. Ce changement reflétera mieux la véritable dépréciation économique entraînée par l'évolution rapide de la technologie sur un marché extrêmement concurrentiel. Ceci améliorera la récupération des très gros investissements et en réduira le risque.
Nous croyons aussi qu'il convient de modifier le taux de la DPA pour les usines de fabrication et de transformation en le faisant passer de 4 pour cent de la valeur résiduelle -- taux très bas -- à 10 pour cent, ce qui reflétera mieux la dépréciation économique des bâtiments et des processus de transformation lourds.
L'Incitatif à la production d'énergie renouvelable devrait être étendu à la modernisation des installations existantes. L'expansion ou certaines modifications de l'équipement et des installations existantes devraient être admissibles à la déduction pour amortissement accéléré et non pas seulement les installations nouvelles. Cela nous permettrait d'apporter des modifications à nos installations pour les rendre plus concurrentielles et plus écologiques.
Nous pensons que le gouvernement devrait abolir la règle d'une demi-année pour les nouveaux investissements, ce qui réduirait sensiblement le risque et rehausserait la récupération des gros investissements. Il conviendrait aussi d'abandonner la règle actuelle du « prêt à entrer en service » du régime de déduction pour amortissement atteint de la remplacer par une règle reflétant mieux les actifs à l'acquisition.
Le gouvernement devrait également améliorer le régime fiscal touchant les améliorations de productivité. En vertu du régime actuel, les primes incitatives et la rémunération variable attribuées pour les améliorations de productivité sont frappées d'un taux d'imposition marginal très élevé. Nous croyons que le gouvernement devrait créer une catégorie de revenu non imposable ou très peu imposable pour les primes de productivité, jusqu'à un maximum de 2 500 $ par an pour les employés gagnant jusqu'à 50 000 $ par an. Cela placerait la rémunération variable des améliorations de productivité dans la même catégorie que les avantages médicaux et de retraite.
Le gouvernement et les employeurs ont de plus en plus de difficultés à maîtriser la hausse des coûts de santé. Trois facteurs primordiaux contribuent à la mauvaise santé des employés -- le tabagisme, l'inactivité et l'obésité -- mais on pourrait tenter de les prévenir. Des entreprises comme la nôtre sont prêtes à investir dans des programmes de forme physique pour faire face à ces problèmes. Chaque dollar investi dans des programmes exhaustifs de prévention des maladies et de promotion de la santé fait économiser entre 3 et 8 dollars, mais le régime fiscal entrave cet investissement.
Chaque fois qu'une entreprise paye un programme de cessation du tabagisme, de réduction de l'obésité ou d'exercice physique pour ses employés, ceux-ci doivent payer de l'impôt sur la somme. Nous croyons que le gouvernement devrait encourager la participation aux programmes de forme physique, de cessation du tabagisme et de réduction de l'obésité. Il devrait traiter le remboursement du prix de ces programmes aux employés de la même manière qu'il traite les prestations de santé, c'est-à-dire ne pas l'inclure dans le revenu imposable des employés. Nous recommandons que ce soient les employeurs et non pas le gouvernement qui financent ces initiatives, mais il importe que le gouvernement ne les en empêche pas.
Merci de votre attention.
:
Merci, monsieur le président. Je suis heureux de m'adresser à vous au nom du maire Peter Kelly qui ne pouvait pas participer à cette séance.
Je vous remercie de nous donner l'occasion de parler de la situation économique et financière actuelle de la municipalité régionale de Halifax et de notre relation croissante avec le gouvernement du Canada.
Notre municipalité régionale bénéficie d'une histoire et d'une culture très riches et, à bien des égards, tout à fait particulières. Nous sommes la plus grande municipalité du Canada, avec un territoire de plus de 5 600 km², ce qui est plus que l'Île-du-Prince-Édouard.
Halifax est la capitale des affaires et de la finance dans la région de l'Atlantique. Elle est à l'origine de près de la moitié du PIB provincial alors qu'elle n'a que 40 pour cent de la population. Son taux de chômage de 5,3 pour cent est inférieur aux moyennes provinciale et nationale.
Je veux profiter de cette comparution pour parler de ce que nous considérons comme un déséquilibre fiscal, de certaines des initiatives lancées par la HRM, et de nos principaux besoins dans le contexte du prochain budget fédéral.
Le Conseil de la fédération disait récemment qu'il existe un déséquilibre fiscal vertical au Canada, le gouvernement fédéral ayant plus de ressources fiscales que ne l'exigent ses responsabilités, et les provinces en ayant mois. Cette situation est encore plus difficile au palier municipal.
Dans une province comme la Nouvelle-Écosse, les difficultés s'ajoutent les unes aux autres. Bien que la HRM soit la municipalité ayant la croissance la plus rapide de la région, elle n'est tout simplement pas assez grande pour pouvoir fonctionner sans liens étroits avec les gouvernement fédéral et provincial. D'autres grandes villes bénéficient d'autres types d'imposition -- le transfert des taxes sur le carburant, par exemple -- et d'un plus grand partage des coûts avec leur gouvernement provincial. Halifax n'est pas dans cette situation. Les investissements fédéraux dans les municipalités sont nécessaires et sont très appréciés.
Pour demeurer une organisation progressiste, dynamique et responsable, HRM a lancé beaucoup d'initiatives d'importance stratégique pour la communauté : pendant une décennie, elle a eu l'un des premiers systèmes au monde de collecte des déchets solides; en partenariat avec les gouvernement fédéral et provincial, elle a lancé le projet d'assainissement du port.
Depuis 1999, HRM a réduit son endettement de 20 pour cent, dépassant ainsi le but fixé dans son plan de réduction de la dette. Elle bénéficie d'une cote A de Standard & Poor's et continue de mettre en oeuvre sa stratégie financière pluriannuelle.
Nous continuons de tirer parti de ces succès avec des initiatives telles que le plan régional que nous avons récemment adopté, fondé sur une approche intégrée de développement durable et écologique au cours des 25 prochaines années. Selon les estimations, le plan régional se traduira par un gain financier d'environ 250 millions de dollars par l'évitement de coûts durant cette période.
Nous avons récemment lancé une nouvelle initiative de réforme de la fiscalité municipale. Nous avons dressé un plan culturel qui fixe notre mandat dans ce domaine, et nous sommes fiers d'avoir commencé la mise en oeuvre de la première stratégie économique de la région.
L'an dernier, notre conseil a défini une vision municipale de l'immigration pour la région et a dressé un plan d'action sur l'immigration qui doit guider notre organisation dans sa volonté d'être encore plus accueillante pour tous. Nous avons aussi lancé un nouveau processus de planification des infrastructures pour guider les investissements dans la région. Comme beaucoup de villes canadiennes, Halifax s'efforce ardemment de maintenir en état de marche ses infrastructures vieillissantes.
Voici certains des éléments sur lesquels nous souhaitons attirer votre attention en ce qui concerne le budget fédéral de 2007-2008.
Pour ce qui est des Jeux du Commonwealth de 2014, la continuation de l'appui politique et financier de tous les gouvernements sera la clé du succès.
En ce qui concerne les infrastructures, les programmes de financement fédéraux tels que la taxe sur les carburants, le partage des revenus, le FIMR, le FCIS et les transports publics stratégiques revêtent une importance capitale pour Halifax et les autres villes canadiennes. Sans ce soutien financier, les municipalités seraient incapables d'effectuer les nombreux investissements qu'exige leur infrastructure vieillissante. Toutefois, il y encore beaucoup à faire.
Un autre élément important serait d'appuyer Halifax comme Porte d'entrée de l'Atlantique. La Porte d'entrée de Halifax représente 1 milliard de dollars de salaires chaque année. Des investissements, une meilleure intégration et des partenariats sont nécessaires pour en assurer l'expansion et pour entériner et promouvoir son rôle comme centre logistique de la côte Est.
Je mentionne aussi le projet d'énergie de la communauté qui constitue pour la HRM une occasion unique de contribuer à la pureté de l'air tout en rehaussant la sécurité des approvisionnements d'énergie. Il est crucial que le gouvernement fédéral continue d'appuyer ce projet en fournissant 20 millions de dollars de fonds fédéraux à titre de contrepartie de l'engagement provincial, ce qui permettra d'en recueillir des fruits environnementaux, financiers et sociaux considérables.
Le financement fédéral pour l'exécution des lois est un autre facteur important. Halifax attend toujours les fonds fédéraux annoncés dans le budget fédéral de l'an dernier pour le recrutement de nouveaux agents de police municipaux.
En ce qui concerne la Force opérationnelle permanente de contingence vers laquelle continue d'avancer le ministère de la Défense nationale, Halifax continue de l'appuyer et invite le gouvernement à lui accorder son soutien financier pour en assurer le succès.
:
Ce projet est relié à notre programme d'activités physiques pareascolaires par le truchement du ministère de la Promotion et de la Protection de la santé. Dans le cadre de ce projet, nous allons dans les collectivités pour enseigner à des étudiants du secondaire comment animer des programmes parascolaires pour les enfants de quatre à six ans. Il s'agit d'aider les enfants qui ne font pas encore de sport.
Avec les directeurs et enseignants des écoles, nous essayons d'identifier les enfants qui ne font pas de sport et de les encourager à en faire, l'objectif étant d'arriver à ce qu'ils adhèrent à un programme sportif leur convenant au bout d'une période de 24 semaines. Plus important encore, s'ils sont dans la rue et qu'il y a des enfants qui jouent dans leur quartier, ils ne seront pas gênés ou trop intimidés pour aller se joindre à eux.
Il s'agit donc de vraiment de leur donner des compétences très fondamentales mais, en même temps, cela permet aux étudiants du secondaire d'acquérir certaines compétences en leadership, ce qui sera bénéfique à toute la communauté.
Nous réalisons actuellement un projet pilote de cette nature sur l'un des neuf sites où nous serons présents cette année et où cet élément de leadership au secondaire sera offert comme crédit scolaire.
:
Nous n'avons pas de chiffres à ce sujet pour le moment.
Comme vous le savez, nous avons instauré un peu la même chose, il y a environ un an, avec le crédit d'impôt pour une vie saine. Je pense que les chiffres préliminaires ont été fort positifs. Cela dit, il faut comprendre en même temps que seules les personnes ayant un revenu imposable peuvent en tirer parti.
Pour vous donner une idée, notre programme, qui offre une aide financière aux enfants défavorisés pour qu'ils puissent faire du sport, a doublé de taille au cours de l'année passée, du point de vue de l'argent attribué aux enfants de la province, en même temps que le crédit d'impôt entrait en vigueur.
Il faut une démarche exhaustive dans ce domaine. Je pense que c'est une idée magnifique mais qu'il faut faire d'autres choses en même temps.
:
Ce qu'il faudra faire à l'avenir suscite évidemment beaucoup de questions, et je sais qu'il y a beaucoup de sagesse dans cette salle.
Mon propos d'aujourd'hui est la recherche dans le secteur de la santé. Pour être tout à fait franc, je veux souligner que c'est un élément clé de notre avenir. En fait, c'est un élément clé pour résoudre certains des problèmes qui ont été soulevés aujourd'hui, comme la pauvreté. Par exemple, les IRSC ont une stratégie de recherche qui dépasse largement la stratégie biomédicale traditionnelle. On fait de la recherche dans d'autres piliers.
À mon avis, nous avons bâti l'infrastructure de recherche dont nous avons besoin, comme je l'ai dit, et nous avons des chercheurs mais, si nous n'obtenons pas de subventions d'exploitation, nous ne pourrons pas produire les résultats attendus dans tous les domaines. Je réalise que ce n'est pas une question d'un an ou deux car, si nous ne faisons pas cette recherche maintenant, nous en subirons les conséquences dans 10 ou 20 ans du point de vue de la santé de nos concitoyens. Je vous implore de voir les choses sous cet angle.
:
Je ne peux parler que pour mon entreprise qui passe certainement beaucoup de temps à documenter et à mettre en oeuvre ce genre de programmes. La plupart des programmes de cette nature sont mis en oeuvre là où il y a des syndicats. Chez nous, tous les accords que nous avons négociés l'ont été en dehors des conventions collectives. Tout ce qui fait partie d'une convention collective ne compte pas et ne serait tout simplement pas admissible à cette exonération.
Donc, tout ce qui concerne les incitatifs doit être mis en oeuvre en dehors des conventions collectives.
Typiquement, les choses que demandent les travailleurs dans les conventions collectives sont des choses plus efficientes sur le plan fiscal, comme la bonification des prestations de santé ou des pensions de retraite. Les choses visant à mettre simplement plus de dollars dans leurs poches sont moins intéressantes si elles signifient qu'ils seront imposés à des taux marginaux plus élevés.
Chez nous, nous avons des programmes très documentés, méthodiques, avec des mesures précises et des maximums bien établis. Il ne fait aucun doute que ce devrait être la rémunération variable qui devrait être facultative. De cette manière, le maximum de 2 500 $ ne serait pas simplement 2 500 $ pouvant être divisés.
Je crois que la plupart des syndicats ne voudront pas mettre ce genre de rémunération à risque. Ils voudront une rémunération ferme. Donc, je ne pense pas qu'il puisse y avoir le genre d'abus qu'il pourrait y avoir de si la somme n'était pas facultative.
:
Je n'étais pas au courant de cela. C'est quand même assez anachronique.
Monsieur English, vous avez parlé du déséquilibre fiscal au début de votre intervention. À Québec, le 19 décembre dernier, M. Harper s'est engagé formellement à trouver une solution au déséquilibre fiscal dès la présentation du premier budget de son gouvernement, soit en février ou en mars prochain. Manifestement, les provinces ne s'entendent pas sur la façon de régler ce déséquilibre fiscal.
Le gouvernement fédéral savait très bien, le 19 décembre, que les provinces ne s'entendraient pas sur la façon de régler le déséquilibre fiscal. Malgré tout, pensez-vous qu'il a la responsabilité, dès le prochain budget, d'amener des solutions au déséquilibre fiscal?
:
Merci, monsieur le président.
Merci d'être venus.
J'ai une question à poser à Mme Earle. Vous y avez peut-être déjà réfléchi ou non.
L'une des choses que me disent les personnes âgées de ma circonscription de Burlington, en Ontario -- et, pour être tout à fait franc avec vous, ce sont souvent elles qui ont des problèmes de pauvreté, ou ce sont en tout cas elles qui viennent m'en parler -- c'est que leurs prestations sociales sont souvent reprises par le gouvernement si elles trouvent un emploi à temps partiel ou un emploi quelconque.
Quelle est votre position sur cette récupération des prestations et nous recommandez-vous de revoir la question?
J'ai aussi entendu dire que, même aujourd'hui, avec 5,4 pour cent de chômage... Je sais qu'il ne s'agit pas vraiment de la pauvreté mais l'emploi en fait partie.
J'aimerais savoir ce que pense votre organisation ou ce que vous pensez de la récupération des prestations d'assistance sociale.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de me donner l'occasion de poser la dernière question à Halifax. Nous avons eu une journée très chargée et très positive, avec de très bons exposés.
Avant de dire adieu à la Nouvelle-Écosse et de partir pour le Québec, demain, je veux revenir un instant sur les Jeux du Commonwealth de 2014. La semaine dernière, nous avons accueilli des visiteurs étrangers venus vérifier les lieux. Je pense que leurs commentaires ont été très positifs.
Des questions ont été posées au sujet du financement des Jeux du Commonwealth. À mon avis, il faut faire confiance à l'équipe qui est actuellement en place : Fred MacGillivray, Scott Logan et les représentants des gouvernements.
J'ai la conviction absolue que les Jeux seront bons pour la Nouvelle-Écosse car je pense que les infrastructures qui seront construites à cette occasion seront bonnes pour le sport en Nouvelle-Écosse. Je me demande, Jamie, ou peut-être Dan, si vous pourriez nous parler un peu des infrastructures et des raisons pour lesquelles elles seront bonnes pour la Nouvelle-Écosse.