:
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la quarante-neuvième réunion du Comité permanent des anciens combattants.
[Traduction]
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée le lundi 3 octobre 2022, le Comité reprend son étude sur les expériences vécues par les femmes vétérans.
[Français]
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le jeudi 23 juin 2022. Je vous remercie toutes et tous d'être avec nous aujourd'hui. Les députés peuvent participer en personne ou au moyen de l’application Zoom.
Je souhaite la bienvenue à Mme Sherry Romanado, qui remplace M. Sean Casey. Je vous remercie d'être avec nous, madame Romanado.
Pour garantir le bon déroulement de la réunion, j'invite les témoins et les députés à adresser leurs questions à la présidence. De plus, conformément à notre motion de régie interne concernant les tests de connexion, le Comité vous informe que les témoins ont effectué les tests de son requis avant la réunion et que le tout est conforme.
Avertissement de trauma : Avant d’accueillir nos témoins, j’aimerais vous donner un avertissement. Nous allons discuter d’expériences liées à la santé mentale. Cela peut être un élément déclencheur pour les gens qui sont ici avec nous, les téléspectateurs, les députés et leur personnel qui ont vécu des expériences similaires. Si les témoignages vous bouleversent ou si vous avez besoin d’aide, veuillez en informer la greffière.
[Traduction]
Allez‑y, monsieur Richards.
:
Merci, monsieur le président.
Très rapidement, avant que vous ne présentiez nos témoins, je signale nous avons reçu une réponse d'ACC aujourd'hui — du moins, le ministère nous l'a envoyée aujourd'hui. J'ai remarqué qu'ACC compare des pommes avec des oranges. Or, ce n'est pas comparable. La comparaison porte sur les fournisseurs de services qui sont disponibles dans un cas — dans le cas du nouveau contrat — et les fournisseurs de services qui participent activement aux dossiers, dans l'autre cas.
Ne pourrait‑on pas répondre à ACC le plus rapidement possible et indiquer que nous souhaitons pouvoir nous fonder sur une vraie comparaison, pommes entre pommes, afin de nous permettre de faire une évaluation valable?
:
Y a‑t‑il d'autres interventions? J'aimerais savoir si je dois répondre à ACC, comme M. Richards vient de le dire.
Mme Blaney est d'accord.
Je le ferai le plus tôt possible afin que nous puissions terminer notre rapport.
Avant de donner la parole aux témoins, je sais que Mme Blaney a envoyé une lettre à la greffière. La demande devait être présentée par le MDN à Lise Bourgon, Helen Wright, Marc Bilodeau et Andrea Tuka.
Souhaitons la bienvenue à nos témoins.
Du Groupe de transition des Forces armées canadiennes, Services et politiques de transition, nous accueillons par vidéoconférence le capitaine Iain Beck, directeur, et la colonelle Lisa Noonan, directrice. Du Groupe de santé des Forces canadiennes, nous accueillons par vidéoconférence la colonelle Helen Wright, directrice, Protection de la santé des forces. Soyez les bienvenus.
La seule témoin qui fera une déclaration est la colonelle Helen Wright.
Vous avez la parole pour cinq minutes.
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Bonjour, je suis la colonelle Helen Wright, directrice de la protection de la santé des forces au sein des Services de santé des Forces canadiennes et responsable de la capacité des services de santé en matière de santé des femmes et de diversité.
Je commencerai par souligner que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel non cédé du peuple anishnaabeg.
Je suis accompagnée de deux collègues, le capitaine de vaisseau Iain Beck, directeur de la santé mentale, et la colonelle Lisa Noonan, directrice des services et des politiques de transition au sein du Groupe de transition des Forces armées canadiennes.
Je tiens à remercier le Comité pour l'intérêt qu'il porte aux vétéranes. Nous sommes heureux d'être ici aujourd'hui pour décrire certains des travaux entrepris par les FAC pour s'assurer que nous continuons d'offrir des soins de santé de qualité et un soutien à la transition de carrière à nos membres pendant toute la durée de leur carrière. Les Forces armées canadiennes reconnaissent les sacrifices que les militaires font au service de leur pays, et nous sommes déterminés à faire en sorte que tous les militaires bénéficient d'un niveau élevé de soins de santé et de soutien.
Nous savons que les femmes des FAC ont des besoins particuliers en matière de santé et que des ressources et des services adaptés doivent être disponibles pour soutenir leur santé et leur bien-être. C'est pourquoi nous nous sommes engagés à identifier et à éliminer les obstacles systémiques à la santé dans les Forces armées canadiennes qui affectent de manière disproportionnée les femmes et d'autres personnes présentant des facteurs d'identité divers.
J'ai le privilège de diriger une initiative visant à améliorer les soins de santé et les services de bien-être pour les femmes et les militaires issus de la diversité tout au long de leur carrière. Cette initiative s'articule autour de quatre axes.
Le premier est celui de la prévention. Nous savons que la prévention des maladies et des blessures joue un rôle essentiel dans la santé et le bien-être. Cela comprend des processus normalisés de dépistage du cancer, ainsi que des mesures pertinentes, ciblées et fondées sur des données probantes en matière de bien-être physique et de condition physique.
Le deuxième axe est celui des soins. Nous avons l'intention de maintenir un système médical de classe mondiale, fondé sur des données probantes, pour les femmes en continuant d'adopter les meilleures pratiques en matière de soins cliniques et en intégrant des politiques et des programmes adaptés, spécifiques au contexte militaire. Il s'agit notamment d'ajouter du personnel clinique et de liaison aux unités de prestation de soins des cliniques de santé des FAC, en mettant l'accent sur le renforcement de domaines tels que le soutien prénatal et postnatal.
Notre troisième axe est celui de l'évaluation de la qualité et des performances, dans le cadre de laquelle nous examinerons objectivement dans quelle mesure les services de santé cliniques et préventifs du CAF répondent à l'ensemble des besoins des femmes.
La recherche et l'engagement sous-tendent ces trois domaines. La compréhension de l'état de santé et des facteurs de risque pertinents pour les femmes et les divers membres des FAC, et la manière dont ils sont influencés par les professions et les exigences militaires, guideront l'élaboration de nos politiques, de nos programmes et de nos services. Notre objectif est de favoriser une amélioration durable et à long terme de la santé, du bien-être et des performances professionnelles des femmes et des membres issus de la diversité dans l'environnement militaire canadien, et de contribuer à une culture des FAC dans laquelle chaque membre des Forces armées canadiennes est pleinement épanoui dans la carrière qu'il a choisie.
Comme je l'ai mentionné, je suis accompagnée du capitaine de vaisseau Iain Beck, qui est chargé de diriger une équipe d'experts en santé mentale qui fournissent des conseils techniques professionnels au médecin-chef, à la direction des FAC et aux cliniciens. Au cours de la dernière décennie, nous avons réalisé des progrès considérables pour faire en sorte que les FAC disposent de programmes d'éducation et de sensibilisation permettant d'identifier les personnes susceptibles de souffrir de problèmes de santé mentale et de leur fournir de l'aide.
Nous continuons également à travailler à la réduction de la stigmatisation associée à la santé mentale par l'éducation des membres des FAC, des dirigeants et des familles des militaires. Pour ce faire, nous mettons en œuvre le programme En route vers la préparation mentale et nous organisons la Semaine canadienne de la santé mentale, qui a lieu cette semaine.
La colonelle Noonan, qui se joint également à moi aujourd'hui, est chargée de superviser la mise en œuvre d'un processus de transition modernisé dans 27 centres de transition des FAC répartis dans tout le pays, qui servent les membres des FAC libérés pour des raisons médicales ou non.
Ensemble, les FAC et ACC ont élaboré le nouveau processus de transition entre militaires et civils afin d'assurer un processus homogène, personnalisé et normalisé dans tous les centres de transition. Ce processus repose sur sept domaines de bien-être dont la recherche a montré qu'ils sont des facteurs essentiels d'une transition réussie, soit: la santé, la famille, le logement, les finances, l'environnement culturel et social, les aptitudes à la vie quotidienne et le sentiment d'utilité. Nous veillons à ce que chaque membre des FAC en transition se voie attribuer une équipe de soutien intégrée qui l'aide à élaborer un plan de transition adapté à ses besoins particuliers en fonction de ces domaines de bien-être. Le Centre de transition offre une variété de ressources et de programmes pour répondre aux besoins de chaque membre.
Ce ne sont là que quelques-unes des initiatives et des programmes que nous avons développés et que nous développons pour mieux soutenir nos membres.
Une fois encore, nous tenons à remercier le Comité de nous avoir donné l'occasion de témoigner aujourd'hui et nous nous réjouissons de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup de votre exposé et de votre témoignage. Je tiens également à remercier toutes les personnes présentes aujourd'hui des services qu'elles rendent.
À propos des militaires qui quittent l'armée et font la transition vers la vie civile, deux ou trois choses me viennent à l'esprit et nous en avons d'ailleurs déjà beaucoup parlé dans différentes études. Je suis désolé si nous vous donnons l'impression de nous répéter, mais nous voulons nous assurer que ces aspects figurent au compte rendu de cette étude.
Avant de quitter l'armée en 2009, il y a plus de 10 ans, j'ai participé à une réunion de transition d'une journée. Nous avions été rassemblés pour nous faire expliquer à quoi ressemblerait notre retour à la vie civile et pour consulter un site Web à ce sujet. Je me suis entretenu avec d'autres personnes ayant quitté l'armée. Il est très facile d'avoir accès au ministère des Anciens Combattants pour obtenir du financement et des programmes, mais l'aspect médical semble un peu moins évident. Pourriez-vous me dire ce que vous en pensez?
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Comme la colonelle Wright l'a mentionné, nous sommes en train d'ouvrir 27 centres de transition au pays. Nous procédons par étapes. La moitié environ de ces centres de transition ont déjà été mis sur pied et, d'ici l'été, nous en serons à 75 % dans toutes les provinces du pays. Ils sont établis à l'échelle régionale et s'occupent des différentes bases et escadres qui font partie de leur portefeuille respectif.
Dans le cadre de ce processus, tout le monde pourra voir un conseiller en transition, le CT, pour bénéficier d'une aide très personnalisée en fonction des besoins de chacun, besoins qui sont fondés sur les sept domaines du bien-être que la colonelle Wright vient de décrire. Il s'agira d'une démarche de counselling très poussée consistant à passer en revue les sept domaines pour veiller à ce que tous les besoins envisageables et pas forcément évoqués par les personnes concernées soient abordés lors de la séance de counselling.
Au besoin, le personnel en voie de transition peut être jumelé à un administrateur des libérations et à un agent des services aux vétérans, un ASV, d'ACC qui l'aide à faire le tour des avantages auxquels il a droit et qui s'assure que toutes les demandes pertinentes ont été soumises avant la date de la libération et que les gens soient au courant des types de services et de programmes existant.
De plus, il y a un an, nous avons créé la direction Engagement et partenariats avec la transition militaire, l'EPTM. Celle‑ci offre une variété de services, y compris l'accès à des organismes tiers en mesure d'offrir des programmes, de faire de la sensibilisation et d'apporter toutes sortes d'aide à tous les membres uniques des FAC. Bien sûr, il n'y a pas que des anciennes combattantes parmi ces gens, il y a aussi des personnes originaires de différentes cultures et des Autochtones. Ces organismes tiers vont travailler avec nous pour établir des programmes pour tous les membres uniques.
Une fois que les futurs libérés ont rencontré un conseiller en transition, ils établissent leur plan de transition en collaboration avec lui. Ils concluent une entente bipartite prévoyant l'examen des différents éléments du plan de transition en vue de permettre l'atteinte des objectifs visés avant la date de la libération. Cependant, nous transférons aussi des parties de dossier. Étant donné que les représentants d'ACC sont maintenant intégrés aux centres de transition, nous communiquons avec eux avant qu'un militaire ne quitte l'armée, surtout dans le cas de situations complexes, afin de nous entendre sur le genre de renseignements à leur transmettre.
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue à nos invités d'aujourd'hui et, bien sûr, merci de votre service.
Je suis heureux de vous voir tous et de constater à quel point votre expérience nous sera utile dans le cadre de cette étude. C'est formidable d'entendre des gens aussi chevronnés et renseignés sur bon nombre des questions qui nous occupent.
Je m'adresse d'abord au capitaine Beck.
À titre de président du groupe de l'OTAN sur la santé mentale des militaires, pourriez-vous nous parler des problèmes de santé mentale auxquels font face les vétéranes?
:
J'ai la chance de présider ce groupe de travail militaire sur la santé mentale sous l'égide de l'OTAN. Je peux vous dire que bon nombre des pays membres font face à des problèmes semblables, ce qui n'est guère surprenant. En fait, je pense que nous avons une assez bonne longueur d'avance sur la plupart de ces pays et que, bien souvent, nous misons sur la sensibilisation et l'écoute plutôt que de suivre leur exemple.
Nous parlons des vétéranes, bien sûr, en nous intéressant tout particulièrement à leur situation en amont, à partir du moment qu'elles quittent les Forces armées canadiennes pour réintégrer la vie civile. Il nous incombe de leur fournir les meilleurs soins.
Un aspect que nous avons récemment commencé à examiner, ce sont les suicides chez ces femmes. Le suicide est évidemment un événement tragique irréversible, qu'il s'agisse d'un problème de santé mentale ou autre, et il est dans notre point de mire, même si c'est un peu difficile dans les Forces armées canadiennes, car le nombre de suicides est assez faible, heureusement, surtout chez les femmes.
Cela dit, nous essayons de regrouper les données des deux dernières décennies pour voir s'il y a des tendances ou des différences entre nos militaires et la population canadienne en général. Nous espérons ainsi pouvoir cerner les facteurs ou les risques particuliers au sein des forces armées qui pourraient rendre les femmes plus vulnérables.
Ce n'est qu'un exemple de ce que nous faisons en amont lorsqu'une femme devient une ancienne combattante. Je sais que nous avons parlé un peu de cette transition, mais il est essentiel que nous envisagions également d'assurer une transition harmonieuse pour les personnes qui souffrent de problèmes médicaux, et plus particulièrement de problèmes de santé mentale. Avant leur libération, nous nous assurons qu'elles sont prises en charge dans la société civile.
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Je pense que le sentiment le plus prononcé et profond que nous voyons et qui est un facteur essentiel au bien-être de la personne, c'est le sentiment d'utilité. Or, les personnes ressentent une perte d'identité, une perte d'utilité, lorsqu'elles quittent les Forces armées canadiennes.
Pour assurer une transition adéquate à nos anciens combattants, hommes et femmes, nous devons explorer le genre de choses qui leur permettront d'acquérir un nouveau sentiment d'utilité une fois qu'ils auront quitté les forces armées. Tous les divers types d'activités et de programmes que nous avons... Nous allons organiser des ateliers spécifiquement conçus pour faciliter ce genre d'activités exploratoires, certaines pouvant même également être adaptées aux anciennes combattantes.
Au fil du temps, ce sera très important.
Il y a aussi des questions liées à se fixer un but en matière de bien-être financier. Nous savons, d'après des recherches antérieures, que le salaire ou le revenu des anciennes combattantes a tendance à diminuer légèrement, mais un peu plus que celui des hommes en transition. Nous devons nous assurer qu'au fur et à mesure que nous progressons, nous les aidons à faire ce qu'il faut pour assurer leur stabilité financière pendant leur transition vers la vie civile. Il peut s'agir de prendre un nouvel emploi, de faire un peu de rattrapage scolaire pour être en mesure de gagner plus ou simplement de déterminer ce qu'il faut faire pour atteindre ce genre de stabilité.
Voilà le genre de choses sur lesquelles nous devons vraiment nous concentrer.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie nos invités d'être avec nous. Je les remercie aussi du service rendu au Canada.
Ma première question s'adresse à Mme Wright.
Madame Wright, selon une étude publiée en 2021 par le Bureau de l'ombudsman, les femmes sont plus souvent libérées des Forces canadiennes pour des raisons médicales que les hommes, entre autres raisons.
De plus, un autre élément signalé qui n'est pas surprenant, c'est que les femmes souffrent beaucoup plus de troubles musculosquelettiques que les hommes.
Parmi les autres éléments qu'on retrouve aussi chez les vétérans, notons les migraines, les troubles de l'humeur, l'anxiété, et j'en passe, qui seraient également plus fréquents chez les femmes que chez les hommes.
Madame Wright, j'imagine que vous avez constaté cela sur le terrain. Sinon, veuillez m'en faire part.
À votre connaissance, des mesures ont-elles été prises pour lutter contre le problème ou éliminer cet écart entre les hommes et les femmes à cet égard?
:
C'est une excellente question.
Il est tout à fait exact que la recherche indique que les femmes sont libérées pour des raisons médicales plus souvent que les hommes et, comme vous l'avez mentionné dans votre question, nous constatons des taux plus élevés de blessures musculo-squelettiques chez les femmes que chez les hommes. Cependant, certaines de ces données sont en fait contrebalancées par d'autres études qui montrent des choses légèrement différentes. Par exemple, il en est qui montrent que les femmes ne subissent pas plus de blessures aiguës ou de microtraumatismes chroniques que les hommes.
Nous commençons à reconnaître des tendances, mais il nous faut en apprendre davantage sur les motifs de leur existence, et ensuite, bien entendu, sur la meilleure façon de les aborder une fois que nous les aurons mieux comprises.
Cela m'amène à la deuxième partie de votre question sur ce que nous faisons à ce sujet. Je pense que la première chose que nous faisons, c'est d'essayer de mieux comprendre, de sorte que les mesures que nous prenons vont vraiment à la source du problème. Cela dit, nous menons des activités simultanées; nous n'attendons pas seulement que la recherche et l'information sur la surveillance de la santé entrent en jeu. Un excellent exemple est le travail que font les Services de bien-être et moral des Forces canadiennes en prévoyant des programmes d'exercices personnalisés pour les femmes militaires afin de les aider à atteindre leurs objectifs professionnels, mais aussi à retrouver leur forme physique le plus rapidement possible après avoir eu un bébé. Bien entendu, il va de soi qu'il faut aussi éviter les blessures.
Je vais vous donner un exemple. En fait, c'est la recherche qui mène à des interventions ciblées, mais entretemps, faire ce que nous pouvons pour optimiser...
:
Merci beaucoup à tous d'être ici aujourd'hui. Je vous remercie de votre temps et bien sûr, de votre service.
Je vais faire de mon mieux, mais si vous n'êtes pas la bonne personne à qui poser la question, vous pouvez tranquillement passer le témoin à celle qui convient.
Je pense que la première personne à qui je veux poser une question — et j'espère que c'est la bonne —est le capitaine Beck.
Je m'intéresse au processus de transition. Au moment de leur libération, les femmes en actif se soumettent à des tests de dépistage de problèmes propres aux femmes, comme le fait d'être à jour au moyen de tests de Pap, de mammographies et du vaccin contre le virus du papillome humain, s'il y a lieu. Elles font l'objet d'un dépistage en ce qui a trait à la violence sexuelle, à la violence entre partenaires intimes, aux traumatismes sexuels militaires, à l'incontinence urinaire, à leurs antécédents reproductifs pendant qu'elles étaient dans l'armée, ainsi qu'à leur exposition à des risques pour la reproduction. Est‑ce que tout cela est aussi bien documenté?
:
Je veux m'assurer de bien comprendre. S'agit‑il d'une liste de vérification que vous rallongez au fur et à mesure pour veiller à ce que le processus soit suivi? Dans l'affirmative, pourrions-nous avoir une liste préliminaire ou savoir où vous voulez en venir?
L'une de mes préoccupations, bien sûr, dans le cadre de cette étude, c'est que nous entendons des vétéranes nous dire qu'elles doivent prouver que leur problème de santé est en fait attribuable à leur service. Elles doivent le plus souvent se battre pour que ce soit reconnu et faire des appels à n'en plus finir, de sorte qu'elles n'obtiennent pas le soutien dont elles ont besoin en attendant.
Je veux simplement une précision, colonelle Wright. Pouvez-vous nous orienter un peu pour nous aider à comprendre?
:
D'accord. Il s'agira peut-être d'avoir les deux pour constater les changements. Ce serait excellent, et je vous en remercie.
Une chose que nous avons également entendue — je vais m'adresser à la colonelle Wright à ce sujet, et n'hésitez pas à me faire signe si je dois m'adresser ailleurs —, c'est que, souvent, les vétéranes, lorsqu'elles partent, ne vont pas à Anciens Combattants Canada. Je me demande si vous pensez qu'il serait avantageux ou nécessaire qu'un groupe de transition offre un soutien en santé mentale sans obstacle — pas de demandes, pas de documents — ne serait‑ce que pendant un certain temps, disons les deux premières années, afin que nous puissions combler cette lacune et veiller à ce que la transition se fasse en douceur. Il semble qu'à l'heure actuelle, on a tendance à les perdre de vue pour les retrouver bien des années plus tard. J'aimerais savoir ce que vous en pensez.
:
Bravo, colonelle Wright.
Non, c'est évidemment un processus important. Comme je l'ai mentionné, nous avons besoin d'une transition harmonieuse pour les soins.
Ce que nous essayons de faire, entre autres, c'est de nous assurer que si quelqu'un doit recevoir des soins de longue durée — surtout s'il doit être libéré pour des raisons médicales, mais même s'il ne l'est pas —, qu'il y a un fournisseur civil. Par exemple, si la personne doit voir un psychologue dans le milieu civil, il s'agira de le prévoir avant qu'elle ne quitte l'armée.
Nous avons une relation très étroite avec nos fournisseurs civils communautaires, que ce soit en psychiatrie ou en psychologie. Je pense que nous avons le mandat de traiter les militaires, mais uniquement jusqu'à leur départ, et je suis sûr que vous le savez. Cela ne veut toutefois pas dire que nous renonçons à notre responsabilité de prodiguer des soins et d'aider nos militaires à faire une transition harmonieuse vers un fournisseur de soins de santé mentale dans la collectivité. Il faut qu'il y ait une très bonne communication, tout comme quand je devais envoyer quelqu'un au service des urgences. Je prenais le téléphone pour lui expliquer pourquoi.
C'est vraiment une question de communication, tant avec les fournisseurs civils qu'avec nos collègues d'Anciens Combattants, par l'entremise de nos infirmières gestionnaires de cas et des leurs. Nous essayons vraiment de combler l'écart en assurant une certaine continuité et en harmonisant les services et les prestations. Il est vrai que ce travail se poursuit depuis plusieurs années, mais je pense que nous y arrivons.
:
C'est une bonne question. Je cherchais cette information avant que nous commencions.
Je ne peux pas vous dire leur nombre dans les cliniques, mais je peux certainement vous revenir là‑dessus.
Tous nos psychologues sont des fournisseurs civils. Ils ne portent pas l'uniforme. Nous faisons appel à beaucoup de psychologues communautaires, surtout dans les régions éloignées.
J'aurais vraiment souhaité vous donner ce chiffre tout de suite, et j'aurais dû pouvoir le faire, mais je peux certainement vous le fournir plus tard.
L'un des défis dont j'entends souvent parler par les anciens combattants a un certain rapport avec ce dont vous venez de discuter avec Mme Blaney. C'est l'harmonisation des Forces armées canadiennes et d'Anciens Combattants Canada en ce qui concerne la façon dont les choses sont évaluées et traitées. Je pense qu'il y a certainement beaucoup à faire pour s'assurer qu'ils sont mieux harmonisés.
Un aspect dont j'entends souvent parler, c'est lorsqu'un militaire est évalué suite à une blessure liée au service et qu'il est réputé être trop handicapé pour pouvoir continuer à servir dans les rangs. La personne s'adresse ensuite au ministère des Anciens Combattants, qui peut alors déterminer que la blessure n'est pas vraiment liée au service et ne pas lui offrir des prestations. Vous voyez un peu le gros problème que cela peut causer.
Évidemment, nous voyons des anciens combattants qui sont laissés pour compte. Je me demande si vous pourriez nous en dire un peu plus à ce sujet. Pourquoi ne pouvons-nous pas utiliser la même norme pour l'évaluation des blessures, voire les mêmes médecins? Il me semble que c'est une situation vraiment problématique, et c'est le moins que l'on puisse dire.
Je ne sais pas qui veut répondre à cette question. Y a‑t‑il moyen de mieux harmoniser le processus pour éviter que les anciens combattants ne soient laissés pour compte?
:
Si vous êtes d'accord, monsieur le président, je peux commencer.
J'ai été conseiller médical du groupe de transition pendant quelques années. C'est certainement un aspect sur lequel nous allons travailler en étroite collaboration avec nos collègues d'Anciens Combattants Canada — l'harmonisation des services, des prestations et de la liste des médicaments, en fait. Je comprends.
Ce que les Forces armées canadiennes ne font pas, c'est d'attribuer les blessures ou les maladies au service. On pourrait penser que ce n'est pas intuitif, mais il s'agit des services et des prestations qui relèvent d'Anciens Combattants Canada.
Il est toutefois manifeste qu'il faut une communication étroite.
:
Désolé de vous interrompre de nouveau.
J'essaie de comprendre pourquoi. Je comprends que vous me dites que vous n'êtes pas responsable. En définitive, il s'agit de personnes qui déclarent leurs blessures et qui servent notre pays. Lorsqu'elles sont en actif, elles sont sous vos soins. Lorsqu'elles partent, elles sont bien sûr prises en charge par le ministère des Anciens Combattants.
Je ne comprends pas pourquoi nous devons agir comme s'il s'agissait de deux situations différentes. La même personne a servi notre pays, qu'elle soit en service actif ou qu'elle soit maintenant un ancien combattant. On s'attendrait à ce qu'il y ait un désir d'essayer d'harmoniser ces choses — que vous trouviez tous une façon de travailler avec le ministère des Anciens Combattants pour veiller à ce qu'il en soit ainsi. Nous voulons nous assurer que ces hommes et ces femmes reçoivent les services qu'ils méritent et dont ils ont besoin.
Je vais être franc. Je ne veux pas savoir qui est responsable. J'aimerais savoir ce que nous allons faire pour nous assurer de régler le problème afin qu'ils obtiennent les services dont ils ont besoin. Les Forces armées canadiennes et Anciens Combattants Canada ne peuvent-ils pas travailler ensemble pour trouver une solution, afin que nous puissions nous assurer que les services sont là quand on en a besoin?
Je vais laisser mes collègues répondre — certainement, colonelle Noonan —, mais je dirais que nous travaillons en étroite collaboration. Nous documentons nos fournisseurs de soins médicaux dans nos dossiers, puis nous communiquons avec Anciens Combattants Canada et ses arbitres ont certainement accès à nos dossiers. Cela arrive.
Devrions-nous dire si c'est lié au service? Je ne sais pas, mais je crois vraiment que nous devrions travailler ensemble pour trouver une solution pour nos militaires. J'y crois fermement puisque je suis militaire moi-même.
:
Absolument. Nous pouvons certainement nous entendre là‑dessus. J'espère qu'on poursuivra le travail à cet égard.
Je crois qu'il me reste un peu de temps.
J'aimerais revenir sur le fait que, lorsqu'un militaire est libéré, il lui faut généralement une période assez longue — jusqu'à environ six mois, je crois — avant d'avoir une date de libération. D'après ce que je comprends, souvent, pour pouvoir présenter une demande de prestations au ministère des Anciens Combattants, ils doivent attendre le jour de leur libération, ou peut-être le lendemain.
Y a‑t‑il quelque chose que vous pourriez faire pour être plus proactif — travailler avec le ministère des Anciens Combattants pour veiller à ce que les anciens combattants puissent présenter leur demande avant la date de libération réelle, afin qu'ils puissent se faire qualifier à l'avance? Il est à espérer qu'il n'y aura plus de période d'attente de six mois, d'un an ou de deux ans après leur libération. Y a‑t‑il quelque chose sur quoi vous travaillez, ou sur quoi vous pourriez travailler, pour vous assurer que cela se fasse dans le cadre d'un processus de transition plus harmonieux?
Encore une fois, je ne sais pas qui devrait répondre à cette question.
:
Je crois que le temps est presque écoulé, mais je serai rapide.
Pour répondre à votre première question, je copréside un groupe de travail avec Anciens Combattants Canada et notre fournisseur d'assurance, Manuvie, ainsi que la Financière SISIP ou Régime d'assurance revenu militaire, le RARM — qui fait partie des Forces armées canadiennes — afin que personne ne soit laissé pour compte, que la blessure soit liée ou non au service.
Nous faisons ce genre de travail de façon continue. Je peux fournir plus de détails au président, si vous en avez besoin.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Cela me fait plaisir d'être avec vous aujourd'hui.
[Traduction]
Je dois dire que la dernière fois que j'ai siégé au Comité des anciens combattants, j'étais secrétaire parlementaire aux Anciens combattants. Depuis, mon peloton s'est agrandi. Non seulement mes deux fils sont encore en service, mais j'ai une belle-fille qui est également en service. Comme je l'ai dit, la lignée de la Force en moi se poursuit.
L'une de mes questions fait suite à celle de M. Desilets. Nous avons parlé un peu de prévention en ce qui concerne l'équipement modifié. Depuis 1989, les femmes militaires sont autorisées à assumer des rôles de combat. Nous parlons d'un changement qui date d'il y a plus de 30 ans, et pourtant nous entendons dire que nous n'offrons toujours pas l'équipement approprié pour les femmes soldats, par exemple la veste Kevlar ou le sac à dos. Je suis donc allée rendre visite à l'approvisionnement pour essayer un sac à dos. Comme le sac était trop long pour moi, il frottait au bas de mon dos. De toute évidence, je ne suis pas membre actif, alors le porter pendant une demi-heure est une chose, mais transporter sur son dos un sac de 80 livres qui n'est pas fait pour la morphologie d'une femme... Je suis sûre que les deux colonelles ici présentes savent exactement de quoi je parle.
Que faudra-t‑il pour que les Forces armées canadiennes, les FAC, soient en mesure d'équiper adéquatement les femmes militaires de manière à prévenir les blessures? Si nous entendons dire que les blessures musculo-squelettiques touchent surtout les femmes militaires, que pouvons-nous faire pour vous aider à vous assurer que les militaires disposent de l'équipement nécessaire adapté aux femmes que nous voulons recruter et maintenir en poste?
Je ne travaille pas dans ce domaine en particulier, mais je reconnais tout à fait qu'il y a du travail à faire. Je pense que la bonne nouvelle, c'est qu'il est maintenant reconnu de façon générale dans le système qu'il y a du travail à faire dans ce domaine et que ce travail a déjà commencé.
Maintenant, trouver des solutions ne se fait pas du jour au lendemain, malheureusement, mais je sais que le travail est déjà en cours. Comme je l'ai dit au début de ma réponse, et c'est encore plus important, parce qu'il est généralement reconnu que cette lacune doit être comblée, j'ai bon espoir que le balancier va dans cette direction et que le travail sera fait.
Malheureusement, les solutions ne sont pas toujours simples. Voilà le problème. Nous pouvons souvent trouver des choses qui ne conviennent pas, mais il n'est pas nécessairement facile de trouver une façon de régler le problème.
:
Merci. Je suis certaine que le Comité formulera probablement des recommandations pour régler cette question une fois pour toutes.
Dans ma vie antérieure, lorsque j'étais secrétaire parlementaire, nous avions entendu parler de la transition et du fait qu'aucun militaire ne devrait faire la transition vers le monde civil sans médecin de famille. Nous connaissons tous la situation des soins de santé au Canada. Si un militaire en service fait la transition vers la vie civile, c'est formidable que nous lui fournissions des renseignements sur les prestations qui lui sont offertes. Toutefois, s'il s'agit d'une libération pour raisons médicales et qu'il faut un diagnostic, cela signifie qu'il faut avoir un médecin. Les personnes ont besoin d'un spécialiste, et ainsi de suite.
Les Forces armées canadiennes collaborent-elles avec leurs homologues provinciaux pour aider les militaires à trouver des professionnels de la santé avant leur libération? Ils ont besoin de ces diagnostics afin de pouvoir profiter des services d'Anciens Combattants Canada. Ils doivent s'assurer d'avoir un médecin. Je sais que cela peut être un problème, selon l'endroit où ils s'installent après avoir quitté les forces armées. Pourriez-vous nous en dire davantage sur ce que nous faisons à cet égard?
:
Merci beaucoup. Je peux peut-être commencer, monsieur le président, puis céder la parole à la colonelle Wright.
Je copréside le Groupe de travail sur une transition harmonieuse, le GTTH, avec un homologue d'Anciens Combattants Canada, ACC, à mon niveau, et le comité de niveau supérieur est le comité directeur conjoint que le chef du personnel militaire, le CPM, copréside avec Steven Harris.
Pour le GTTH, nous travaillons à une initiative de télésanté pour les militaires malades et blessés. Le tout a débuté en janvier 2022 et se poursuivra encore pendant quelques années. Pour les militaires malades et blessés en particulier, il est très important qu'ils aient une continuité dans les soins lorsqu'ils cherchent un médecin de famille, et l'initiative de télésanté comble cette lacune. Elle est cofinancée par ACC et les Services de bien-être et moral des Forces canadiennes, les SBMFC. Il s'agit vraiment de faire le pont avec les soins de longue durée. C'est une formule qui est à l'essai en ce moment. Nous continuons de discuter avec les services de santé et ACC de l'option à plus long terme, si c'est cette option ou si c'en est une autre qui permettra de faire cette transition.
Nous examinons aussi la situation des libérations pour des raisons non médicales et cherchons à déterminer si c'est un aspect qu'il faudra ajouter à l'avenir. Ces discussions sont également en cours.
Colonelle Wright, je ne sais pas si vous vouliez ajouter quelque chose du point de vue des services de santé.
J'aimerais ajouter quelque chose en ce qui concerne les patients malades et blessés. Je ne veux pas laisser entendre que la continuité des soins est plus importante pour eux. Elle l'est pour tout le monde, bien sûr, mais nous essayons maintenant beaucoup plus fort de prévoir tôt — lorsque nous savons que des militaires seront libérés — et de leur trouver des soins de santé civils avant même qu'ils aient quitté les FAC, afin que la transition puisse se faire graduellement. Ils peuvent commencer à voir leurs nouveaux fournisseurs de soins pendant qu'ils sont encore dans les FAC, de sorte que nous comblons vraiment cet écart.
Il faut dire que cela arrive plus souvent pour les personnes les plus gravement malades et blessées. Nous ne sommes pas en mesure d'effectuer ce genre de transition pour les membres non blessés. C'est là que les techniques de transition dont la colonelle Noonan vient de parler seront importantes.
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Je pense que c'est à cet égard que nous avons absolument besoin d'approfondir la recherche pour déterminer exactement ce qui est à l'origine de cet écart. Plusieurs raisons peuvent l'expliquer.
Il se peut que lorsque les femmes sont libérées des FAC, parce qu'elles occupaient principalement des postes de soutien, elles intègrent la vie civile et occupent le même emploi, et leur salaire pourrait donc être moins élevé. Elles sont peut-être moins bien payées en raison de leur profession.
Il se peut aussi qu'elles retournent aux études en plus grand nombre que les anciens combattants de sexe masculin et que, par conséquent, leur salaire baisse pendant un certain temps pendant qu'elles se recyclent. Nous ne le savons pas encore.
Comme je l'ai déjà dit, c'est là qu'il faut approfondir nos recherches. Il s'agit de voir ce qui est à l'origine de certains de ces écarts qui ont été signalés dans divers rapports par le passé et quels programmes sont nécessaires pour combler ces lacunes.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais revenir à la colonelle Wright.
Je pense que je vais vous demander d'envoyer vos réponses au Comité parce que je ne crois pas que vous les aurez toutes à portée de la main.
Pourriez-vous faire parvenir au Comité des renseignements sur la formation et les exigences actuelles qui sont en place pour veiller à ce que les médecins militaires soient au courant de la façon de s'occuper de tous les problèmes de santé courants des femmes qui pourraient survenir lors d'un déploiement dans des contextes opérationnels?
Par exemple, quelle formation reçoivent-ils sur la suppression des menstruations, la prise en charge des saignements utérins dysfonctionnels, la documentation et la prise en charge des agressions sexuelles, les complications liées à l'utilisation d'un dispositif intra-utérin, ou DIU, la prise en charge des kystes mammaires, la gestion de la ménopause et le counseling en matière de risques professionnels et environnementaux pour la reproduction propres à une profession militaire?
Pourriez-vous vous renseigner et nous faire un suivi à ce sujet?
J'aimerais bien vous croire, mais ce que j'entends de la part des vétéranes, c'est que lorsqu'elles ont ces problèmes et qu'elles s'adressent à ACC, on leur répond qu'il leur manque l'information des FAC qui permettrait de valider leur expérience. Ce que j'essaie de comprendre, c'est à quel endroit la communication fait défaut.
Ma prochaine question s'adresse également à vous. Pour celle‑ci, j'aimerais une réponse concrète.
Je suis simplement curieuse. La collecte de données est un sujet qui a suscité beaucoup de préoccupations. Je me demande si les FAC tiennent des dossiers sur les taux d'infertilité, les taux de perte de grossesse ou tout autre taux d'anomalie reproductive. J'essaie simplement de comprendre, parce qu'il me semble qu'il n'y a pas tant de documents à ce sujet. Après 30 ans, nous devrions être en mesure de trouver un juste équilibre au chapitre des maladies et des blessures qui touchent les femmes, en particulier dans cette région. Je me demande si on en fait le suivi.
Je comprends qu'il est difficile d'étudier la question — j'ai entendu le capitaine Beck parler du petit nombre de femmes en service —, mais nous ne pouvons pas en faire abstraction, parce que nous entendons trop d'histoires du côté des anciens combattants. J'essaie simplement de comprendre ce que nous suivons et comment il est utile de s'assurer que les femmes obtiennent les soins de santé dont elles ont besoin pendant qu'elles sont en service, puis par la suite, lorsqu'elles sont des anciens combattants.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie tous d'être ici.
Je crois que la plupart de mes questions s'adresseront à vous, colonelle Noonan.
Je suis si heureuse de lire cette phrase : « Ensemble, les FAC et ACC ont élaboré le nouveau processus de transition entre militaires et civils afin d'assurer un processus homogène, personnalisé et normalisé dans tous les centres de transition. »
Je siège à ce comité depuis novembre 2015 et l'expression « transition harmonieuse » y est utilisée depuis toujours. Je sais que nous avons mené un projet pilote, alors je suppose que nous sommes maintenant en mesure de fournir le service, n'est‑ce pas?
J'ai le même problème que tous les membres qui sont venus témoigner ici, je crois. Comme l'a dit un autre intervenant, comment peut‑on libérer quelqu'un pour des raisons médicales? Quelqu'un qui ne veut pas quitter les forces se fait dire qu'il ne peut plus y rester parce qu'il a des problèmes de santé. Cependant, il existe encore aujourd'hui un fossé entre ACC et les FAC quant à savoir qui fait quoi et quand. Ce problème persistera pour les anciens combattants tant que cette question ne sera pas réglée.
S'ils doivent décider qu'ils doivent être libérés pour des raisons médicales, pourquoi cette décision n'est-elle pas conjointe, garantie et approuvée par les FAC et ACC avant que cette personne ne subisse l'énorme stress de savoir que, jusqu'à maintenant, la façon dont les choses fonctionnent, c'est qu'elle est libérée et qu'elle fait face à toutes sortes de problèmes? Elle est affligée du traumatisme du sanctuaire. Elle a des problèmes de santé mentale, qui sont en grande partie liés au fait de passer du service à la vie d'ancien combattant.
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Merci, monsieur le président.
Merci à vous tous de vous être joints à nous aujourd'hui. Je vous remercie tous de vos services.
Tout d'abord, par l'entremise du président, j'aimerais poser la question suivante au capitaine Beck.
En tant que directeur de la santé mentale au sein des FAC, quelle serait, selon vous, la meilleure façon de soutenir les vétéranes ayant des problèmes de santé mentale?
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Je crois que la colonelle Noonan a visé dans le mille plus tôt lorsqu'elle a dit qu'il s'agit de comprendre quelle est leur place dans le système, leur identité et leur raison d'être. Lorsque j'étais au groupe de transition, nous avons créé des modules à ce sujet.
Faire partie des Forces armées canadiennes, c'est faire partie d'une communauté, d'une famille et d'un groupe ayant un but commun. Les questions que se posent les femmes sont probablement les mêmes que les membres masculins qui sont libérés, soit: « Qu'est‑ce que je fais maintenant? Où est ma place dans la vie? Quel est mon but? »
C'est une question de santé mentale, spirituelle et physique.
C'est ce que je dirais pour commencer.
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Selon le vétéran, il peut y avoir divers problèmes. Nous savons que les traumatismes sexuels en milieu militaire sont plus fréquents chez les femmes que chez leurs collègues de sexe masculin. Nous offrons des services de gestion de cas pour aider à régler ce problème, mais il existe aussi des organismes tiers vers lesquels nous pouvons renvoyer les victimes dans le cadre de la directive sur l'engagement de transition militaire dont je parlais, qui prévoit l'attribution de ces ressources. Certaines de ces ressources se trouvent au sein des FAC, et il vaut mieux laisser certaines autres à des organisations civiles qui peuvent s'occuper plus particulièrement des problèmes.
Comme le capitaine Beck l'a mentionné, le sentiment d'utilité est un autre élément clé. Le bien-être psychologique individuel est très intimement lié à leur avenir en ce qui concerne leur départ des FAC, leurs possibilités d'emploi, l'endroit où ils vont vivre et toutes ces choses qui sont importantes, mais il faut aussi s'occuper de cet aspect psychologique en même temps.
Je pense qu'il s'agit d'équilibrer les deux aspects, et c'est ce que nous essayons de faire pendant la transition.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier toutes les personnes ici présentes de leur témoignage et de leur service. C'est très apprécié.
Ma première question s'adresse à la colonelle Wright.
Lorsque vous avez fait votre déclaration au début, vous avez dit que vous alliez essentiellement vous concentrer sur quatre aspects. Le deuxième m'a particulièrement intéressé, parce qu'il portait davantage sur les soins médicaux, les soins cliniques et des choses de ce genre.
Y a‑t‑il suffisamment d'argent dans ce budget pour couvrir tout cet aspect?
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C'est tout ce que j'essaie de dire. Je pense qu'il y a probablement une bonne occasion, collectivement, de faire un meilleur travail.
Ma prochaine question, rapidement, s'adresse au capitaine Beck. Je sais que les anciens combattants nous ont parlé à maintes reprises de la perte soudaine de leur raison d'être et de leur estime de soi. Leur carrière est terminée. En l'espace d'une journée, leur vie bascule dans une direction différente.
Quelqu'un a‑t‑il déjà pensé un peu à ce que nous pourrions faire différemment... Pour les étudiants, il y a des possibilités de stage. Au cours de leur dernière année dans l'armée, pourraient-ils, au lieu d'un point de départ rapide, envisager un scénario d'emploi à temps partiel et continuer de faire partie de l'armée? Pourrions-nous leur donner cette période de transition pour qu'ils n'aient plus ce problème après le jour où ils ont terminé? Peut-être que cela leur éviterait ce stress mental.
Il serait probablement préférable de travailler ensemble à régler certains de ces problèmes, lorsque nous examinons les habilitations de sécurité et autres aspects de cette nature, si on ne s'en occupe pas immédiatement. Il serait probablement possible de trouver un meilleur système pour tout le monde.
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Merci, monsieur le président.
Je ne sais pas si ma question s'adresse à la colonelle Noonan ou à la colonelle Wright. Je vais vous laisser décider toutes les deux.
L'une des choses que j'ai entendues de beaucoup trop de femmes, c'est qu'elles ont retardé leur grossesse à une période ultérieure de leur vie ou après avoir été libérées, et habituellement très rapidement après leur libération. Ce qui me préoccupe, c'est que les femmes qui souffrent du trouble de stress post-traumatique, ou TSPT, ont de la difficulté à tomber enceintes, à mener leur grossesse à terme ou à obtenir des soins appropriés pour le TSPT pendant leur grossesse.
Encore une fois, c'est l'une de ces lacunes, où la transition entre le service au sein des FAC où ils ont subi une blessure, le stress post-traumatique, et ensuite ACC, ne semble pas très claire.
Pourriez-vous nous expliquer comment les FAC s'y prennent? Y a‑t‑il suffisamment de recherches pour savoir quels médicaments et processus de traitement sont sécuritaires pour continuer à traiter leur TSPT pendant qu'elles sont également enceintes ou qu'elles allaitent?
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Cela veut‑il dire que si une femme reçoit des traitements pour un TSPT pendant qu'elle est encore en service, si elle reçoit des médicaments qui pourraient avoir un impact sur sa capacité de se reproduire plus tard, en est-elle informée?
Encore une fois, je pense toujours à l'intention et à l'impact, et ces éléments sont parfois liés, mais ils ne vont pas dans la bonne direction. J'ai entendu beaucoup de femmes qui n'ont pas pu avoir d'enfants. Elles avaient planifié avoir des enfants, mais elles ont attendu. Elles souffraient de stress post-traumatique pendant leur service. On leur donnait des médicaments. Elles sont maintenant devenues des anciens combattants, et elles ne savaient pas que leur TSPT aurait un si grand impact sur leur corps, alors elles doivent composer avec cette situation.
Je suis désolée, j'ai l'impression d'être vraiment embêtante, mais j'essaie de comprendre ce qui ne fonctionne pas pour que nous puissions ajouter des recommandations dans ce rapport qui nous aideront à faire en sorte que cela n'arrive plus aux femmes.
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Je suis vraiment désolée de constater que vous entendez ce genre d'histoires, mais quelqu'un qui se trouve dans une situation complexe comme celle que vous décrivez verrait probablement un spécialiste du système civil au sujet des médicaments qu'elle prend pendant qu'elle essaie de tomber enceinte, et c'est absolument le genre de choses dont on devrait discuter avec une patiente. Absolument, c'est ce qui devrait se produire.
Je suis consciente que vous pouvez entendre des expériences qui révèlent que ce n'est pas toujours le cas.
J'ajouterais qu'une partie de notre objectif visant à comprendre les défis liés à ce qui se passe avec nos membres de sexe féminin consiste à mieux comprendre ces combinaisons de difficultés et à trouver la meilleure façon de les aider.
Étant donné qu'il existe des renseignements précis comme une contre-indication visant un médicament pour une femme qui essaie de tomber enceinte, je suis vraiment choquée d'apprendre que des personnes vous disent qu'on leur a prescrit un médicament qu'elles n'auraient pas dû prendre. C'est très choquant à entendre.
Colonelle Noonan, vous avez mentionné les indemnités d'invalidité de longue durée en réponse à une question précédente d'une de mes collègues. Je crois que c'était vers la fin, et vous n'avez pas eu l'occasion d'expliquer cela en détail.
Si je vous ai bien compris, vous avez dit qu'avant qu'une personne ne soit libérée pour des raisons médicales, elle pourrait éventuellement toucher des indemnités d'invalidité de longue durée pendant, je crois, un maximum de six mois, puis ensuite jusqu'à deux ans après sa libération. Ai‑je bien compris? Pourriez-vous m‑expliquer cela un peu plus?
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Cela m'amène à une autre question. Si vous estimez que quelqu'un d'autre est mieux qualifié pour répondre à cette question, vous pouvez la lui passer.
Plus tôt, le capitaine Beck a indiqué que les FAC ne déterminent pas si la maladie ou la blessure est liée ou non au service, mais nous parlons ici d'indemnités d'invalidité de longue durée qui peuvent varier selon que la blessure est liée ou non au service. Cela me porte à croire qu'on se prononce au sein des FAC quant à savoir si la blessure est liée ou non au service.
Quelqu'un peut‑il m'éclairer? Je ne comprends pas vraiment. Il me semble que ce constat est fait.
J'ai aussi l'impression qu'il y a une certaine coordination avec ACC, alors pourquoi, à ce moment‑là, ne peut‑on pas déterminer si la blessure est liée au service, et ensuite appliquer cette décision à tout, qu'il s’agisse des indemnités d'invalidité de longue durée ou du transfert à ACC, pour permettre une meilleure coordination du dossier?
Pourquoi cela ne peut‑il pas se produire? Il me semble qu'à un moment donné, avant la libération, on décide d’une façon ou d'une autre si la blessure est liée au service. Quel est le problème?
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Permettez-moi de vous interrompre. Vous avez vu mon exaspération tout à l'heure, et je m'excuse auprès du capitaine Beck si elle semblait s'adresser à lui, parce que ce n'était pas le cas. C'était à l'égard du système.
Nous avons tous ces gens différents qui évaluent les choses différemment.
Voici à quoi cela se résume. Que faut‑il faire, ou que faut‑il changer pour que les anciens combattants...? Ils veulent simplement que la question soit réglée d'une manière facile à comprendre. Ce que j'entends, c’est: « Les FAC font ceci, Manuvie, ceci, et ACC, cela. » Vous pouvez imaginer à quel point c'est frustrant pour l'ancien combattant.
Que faut‑il faire pour éviter cela, pour qu'une seule décision soit prise et que vous trouviez tous une façon de coordonner tout cela? Que faudrait‑il faire, et pourquoi ne pouvons-nous pas le faire?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les trois témoins de leurs présentations et du service rendu au Canada, qui est extrêmement important.
[Traduction]
J'aimerais revenir sur la question des vétéranes. Nous avons un peu perdu de vue la question de la transition. C'est extrêmement important, mais il y a une journée pour cette discussion. J'aimerais revenir à la question des femmes et de la transition des femmes.
Celles qui ont comparu devant vous au cours des deux ou trois dernières semaines ont dit qu'elles avaient perdu leur identité et qu'elles étaient aussi perdues parce que personne ne les reconnaissait. Personne ne mentionne dans les annonces, les monuments, ou quoi que ce soit, la participation et la contribution des femmes dans l'armée. Cela m'a frappé.
Colonelle Noonan, vous avez mentionné que vous dirigez les équipes de transition, au nombre de 27, je crois, que nous sommes en train d'établir. Pouvez-vous parler au Comité de la perspective féminine dans ce groupe de transition qui centrera son attention sur les besoins des femmes, les examinera ou continuera à en tenir compte?
Une autre critique qu'elles ont mentionnée, c'est que lorsque nous analysons les données, elles sont regroupées avec le reste des anciens combattants, des militaires ou des membres actifs. Elles ne sont jamais séparées pour que nous puissions les analyser.
Lors d'une réunion antérieure, j’ai aussi entendu dire que, souvent, nous ne pouvons pas recueillir de données à leur sujet parce que les nombres ne sont pas suffisants. Statistique Canada ou qui que ce soit d'autre qui utilise ces renseignements n'est pas en mesure de tirer des conclusions à cause du manque d'information. Je crois fermement que nous devrions faire tout cela, sans tenir compte de l'importance de... Il faut avoir un certain nombre. Si nous nous concentrons vraiment sur leurs besoins, nous devons vraiment approfondir cela davantage.
Avez-vous quelque chose à dire à ce sujet?
:
Au Comité, nous avons souvent entendu dire que beaucoup d'entre eux ont de la difficulté à retourner à la base. Je me demande si vous avez fait des recherches à ce sujet. Dans le cadre de nos études, on nous a dit qu'ils avaient de la difficulté à y retourner.
J'aimerais citer l'ombudsman Jardine, qui est venu témoigner devant le Comité. Elle nous a dit que lorsqu'elle a quitté les forces, « j'étais dévastée, car je ne savais pas qui j'étais sans mon uniforme ».
C'est une femme de haut calibre. En fait, l'une des premières choses qu'elle a faites après sa libération a été de demander une plaque d'immatriculation d’ancien combattant. Autrement dit, « Je suis là et j'en fais partie ».
J'espère seulement que les femmes qui ont servi dans les forces armées savent à quel point elles sont précieuses et qu'elles profitent de chaque occasion pour dire qu’elles sont là et qu'elles ont servi. Je ne sais pas ce que vous avez en tête à cet égard, mais plus nous aurons de conversations avec elles, plus nous trouverons de façons de nous assurer qu'elles sont pleinement reconnues.
Malheureusement, plus tôt, pendant la période des questions, nous avons été interrompus parce que nous manquions de temps. J'ai posé une question sur l’armée. Nous avons des électriciens et des ingénieurs qui sortent de l'armée, mais leurs certificats et leurs qualifications ne correspondent pas aux qualifications civiles.
J'aimerais savoir quels progrès sont faits et ce que nous faisons pour faciliter la transition. Mon collègue a parlé tout à l'heure de la possibilité de travail-études.
Je sais qu'il y a des gens qui quittent l'armée, qui entrent dans la réserve et qui font la transition, mais pour ceux qui partent directement, dans quelle direction allons-nous pour ceux qui quittent l'armée?
:
Il y a deux ou trois initiatives en cours. Il y a un consortium en éducation qui travaille avec les collèges communautaires et qui est maintenant étendu aux universités, de sorte que si les gens ont besoin de retourner à l'école ou d'élargir leurs titres de compétence à cet égard, ils peuvent le faire par l'entremise de ce consortium et obtenir un statut avancé.
Comme je l'ai déjà mentionné, il y a aussi un programme que nous sommes en train d'élaborer, ou que nous avons élaboré, et que nous continuons d'améliorer. Il s'appelle « Mon Traducteur d'Éducation et de Compétence », ou MonTEC. Il fournit essentiellement une traduction de l'expérience et des qualifications que l'intéressé a acquises au cours de sa carrière. Ces renseignements sont ensuite fournis à l'employeur avec lequel il veut travailler — disons qu'il s'agit d'un plombier — pour voir s'il peut être dispensé des heures d'apprentissage et se présenter à l'examen du Sceau rouge également.
C'est le genre de choses sur lesquelles nous travaillons actuellement.
Nous avons aussi une sorte d'outil d'équivalence professionnelle qui compare le travail que les militaires font actuellement aux professions civiles. S'ils ne savent pas vraiment quels emplois correspondent à leur carrière actuelle, ils peuvent également utiliser cet outil. Il est utilisé en combinaison avec MonTEC pour établir les équivalences et leur accorder un statut avancé.
C'est encore en cours d'élaboration et nous allons passer à l'étape suivante. Cela n'a donc pas encore été mis en œuvre, mais nous espérons le faire d'ici un an.
:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
J'aimerais revenir sur ce dont mon collègue vient de parler.
Colonelle Noonan, pour ce qui est de prévenir la perte de femmes militaires, si quelqu'un s'enrôle dans les Forces armées canadiennes, monte en grade et décide ensuite d'avoir des enfants... Comme vous le savez, la plupart du temps, les femmes ont un deuxième quart de travail où il leur incombe de trouver une garderie et de s'occuper de leur famille, etc.
Si une femme veut avoir plusieurs enfants pendant qu'elle est dans les Forces armées canadiennes et qu'elle ne veut pas être déployée... Nous parlons de l'universalité du service, mais c'est peut-être quelque chose de temporaire, en ce sens que « j'ai trois enfants de moins de cinq ans et je ne veux pas être déployée ».
Y a‑t‑il des accommodements pour que la militaire puisse quand même répondre aux exigences, mais aussi avoir des enfants en même temps? Pourriez-vous nous en parler?
:
Je pense que même les femmes qui occupent des postes déployables sont mieux en mesure de concilier cela avec leurs responsabilités familiales qu'il y a 20 ans. Nous prenons certaines mesures pour assurer cet équilibre, peu importe le poste.
Disons qu'elles veulent, pour consacrer plus de temps à leur famille, un poste qui se déploie peut-être moins souvent que celui qu'elles occupent actuellement. Nous avons un programme de réaffectation. Elles peuvent présenter une demande dans le cadre de ce programme pour occuper volontairement un autre emploi qui est peut-être plus stable et moins déployable.
Bien sûr, nous essayons d'encourager les femmes à s'enrôler dans les armes de combat et dans d'autres professions opérationnelles, de façon à ce que l’équilibre travail-vie personnelle soit bien respecté et qu'il soit pris en compte, même dans ces professions. Il y a moyen de le faire et, si elles sont mariées à un militaire, d'équilibrer les deux carrières également.
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C'est une excellente idée. Je ne sais pas si cela a été envisagé.
Nous travaillons notamment avec les Services aux familles des militaires, les SFM. Ils travaillent en quelque sorte en partenariat avec nous et ACC pour établir les centres de transition. Il y a un conseiller en transition familiale qui travaille le plus tôt possible avec chacun des militaires libérés, qu'il s'agisse de femmes ou d'hommes.
Parfois, les femmes ont des besoins complexes. Il peut s'agir de mères célibataires. Lorsqu'elles sont libérées, elles doivent parfois prendre soin à la fois de leurs aînés et de leurs jeunes enfants. Le conseiller en transition familiale est là pour leur offrir ce genre de solutions ou pour voir si des ressources peuvent être mises à leur disposition dans la collectivité, peu importe l'endroit du pays. Ces conseillers relèvent des SFM, mais ils font partie d'un réseau en collaboration avec les CRFM de tout le pays.
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C’est aussi une excellente question.
Je pense qu'à l'avenir, les organismes tiers que j'ai déjà mentionnés seront vraiment essentiels, surtout pour les anciennes combattantes.
Je ne peux pas dire avec qui nous travaillons en ce moment, mais nous avons quelques soumissionnaires avec qui nous travaillons dans le cadre d'un processus concurrentiel. L'un des soumissionnaires a, en fait, une approche de mentorat pour les femmes qui sont libérées afin de les aider à établir des réseaux dans la collectivité où elles prévoient prendre leur retraite et de les aider à trouver un autre emploi après l'armée, ou à répondre à leurs besoins familiaux.
Je pense qu'à l'avenir, certains de ces programmes seront vraiment bénéfiques pour tous les anciens combattants. Mais les anciennes combattantes en particulier vont vraiment pouvoir bénéficier de cet encadrement et de ce mentorat individuels.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le président, puis‑je être impolie?
J'ai une brève motion. Je ne pense pas qu'elle suscitera une discussion. Je voudrais simplement la proposer, et c'est pour permettre à la greffière de publier un avis dans le but de recueillir de l’information relativement à cette étude. Je peux lire la motion.
La voici:
Que la greffière du Comité soit autorisée à publier un avis expliquant le travail du Comité et invitant les intéressé.e.s à présenter des mémoires et à demander de comparaître relativement à l'étude du Comité sur les expériences vécues par les femmes vétérans; les mémoires et les demandes de comparution devant parvenir à la greffière du Comité au plus tard le 29 septembre 2023.
Je voulais simplement proposer cette motion, monsieur le président. Je ne pense pas que qui que ce soit y verra des objections. Je veux seulement m'assurer que tous ceux qui veulent envoyer un mémoire aient la capacité de le faire et que nous leur facilitions la tâche le plus possible.
Je m'en remets à vous.
:
Peut-être sur le site Web du Comité?
D'accord, merci beaucoup.
[Français]
Permettez-moi, au nom de tous les membres du Comité et en mon nom, de remercier les témoins qui sont venus aujourd'hui.
Nous avons eu, avec vous, deux bonnes heures de discussion, qui nous ont permis d'aller vraiment en profondeur quant à notre étude.
[Traduction]
Je vous remercie tous les trois de votre service et de votre contribution à cette importante étude du Comité.
[Français]
Je voudrais remercier les personnes du ministère de la Défense nationale, soit la colonelle Helen Wright, directrice de la protection de la santé des forces, du Groupe de santé des Forces canadiennes; la colonelle Lisa Noonan, directrice des services et politiques de transition, du Groupe de transition des Forces armées canadiennes; et le capitaine Iain Beck, directeur de la santé mentale, du Quartier général des services de santé des Forces canadiennes.
Je veux aussi remercier toute l'équipe technique, dont l'analyste, la greffière et les interprètes.
Les membres du Comité souhaitent-ils mettre fin à la réunion?
Il n'y a pas d'objection.
La séance est levée.
Je vous remercie.