Monsieur le président, mesdames et messieurs du Comité.
[Français]
je m'appelle Gail Beck, je suis médecin à Ottawa et présidente de la Fédération des femmes médecins du Canada.
[Traduction]
La Fédération des femmes médecins du Canada représente les femmes qui exercent la médecine dans notre pays. Nous sommes honorées d'avoir été invitées à participer à vos consultations prébudgétaires.
Pour le présent budget, nous demandons au Comité de prendre en considération quelques recommandations qui relèvent du domaine de la médecine préventive. Nous savons que vous vous intéressez à la productivité, et nous sommes convaincues que la prévention de la maladie est le meilleur moyen de garder les gens en bonne santé et en mesure de s'acquitter des tâches pour lesquelles ils sont les mieux préparés.
Dans le mémoire que nous avons préparé, qui devrait se trouver dans vos dossiers, je suppose, notre premier jeu de recommandations porte sur les mesures de santé publique. L'une de ces recommandations porte sur une campagne d'éducation visant directement les jeunes afin de les encourager à adopter des modes de vie sains pour combattre l'épidémie d'obésité chez les enfants canadiens. Nous prenons pour exemple la campagne de lutte contre le tabagisme mise de l'avant par le gouvernement fédéral qui a remporté un franc succès. On dispose de preuves comme quoi cette campagne a joué un rôle pour convaincre les jeunes de ne pas fumer, aussi nous sommes persuadées qu'une campagne du même ordre leur demandant d'envisager d'adopter des modes de vie sains aurait aussi un impact sur leur santé à long terme.
Nous savons aussi que le moment est venu de renouveler le programme d'immunisation, aussi nous demandons au gouvernement fédéral de financer les vaccins, et en particulier les nouveaux vaccins. Nous avons mentionné notamment l'arrivée du vaccin contre le papillovirus humain, et j'aimerais vous lire une citation de notre présidente désignée, Dr Janet Dollin.
Je me sens privilégiée d'être un médecin de famille à cette époque-ci et d'être témoin de l'avènement du programme de vaccination contre le HPV. J'ai le sentiment que nous allons assister à une révolution médicale qui changera à tout jamais notre perception du cancer et des services médicaux au Canada et partout dans le monde. Le cancer du col de l'utérus est le deuxième cancer le plus répandu chez les femmes dans le monde, et le HPV en est responsable dans plus de 99 p. 100 des cas.
Même s'il reste à débattre de la question consistant à mettre en rapport la nécessité de supprimer les effets secondaires du vaccin contre le HPV et la nécessité d'éradiquer définitivement le virus, je vous incite à considérer cette infection comme ayant une importance égale pour les hommes et pour les femmes, d'où la nécessité d'inclure les deux sexes dans toute stratégie. De toute évidence, il nous faut une stratégie caractéristée par notre diversité.
Notre deuxième jeu de recommandations est une demande visant à reconnaître le genre comme facteur déterminant de la santé.
[Français]
Nous demandons l'assurance que chaque projet de Santé Canada soit soumis à une analyse en fonction du sexe.
[Traduction]
Une telle analyse fait en sorte que les projets correspondent aux besoins de tous les Canadiens dès le départ.
Enfin, nous avons vu que le Comité permanent de la condition féminine et le Groupe d'expertes sur les mécanismes de responsabilisation pour l'égalité entre les sexes ont tous deux fait des recommandations concernant Condition féminine Canada qui n'ont jamais été mises en oeuvre. Nous demandons au gouvernement du Canada de débloquer les fonds nécessaires pour financer ces recommandations. Notre mémoire décrit nos recommandations plus en détail.
Je suis à votre disposition pour répondre à vos questions, soit maintenant, soit plus tard, par l'entremise du bureau de la Fédération.
Merci.
:
Mesdames et Messieurs du Comité permanent des finances, bonjour. Je suis très heureux d'être avec vous aujourd'hui.
L'Association canadienne des fournisseurs de chemin de fer est l'association des entreprises qui construisent les trains, le matériel roulant, les wagons de marchandises, les machines d'entretien de la voie, tout le matériel, y compris certains dispositifs bruyants qui créent des ennuis aux chemins de fer aux passages à niveau. Nous travaillons très fort pour améliorer ces produits, aussi suivez-nous de près et vous verrez les résultats de nos recherches d'ici quelques années. Nos entreprises fournissent non seulement des boulons et des écrous, mais aussi de gros wagons de marchandises, et je vais d'ailleurs vous parler un peu plus de ces wagons dans une petite minute.
Nous sommes convaincus que notre industrie est sur le point de connaître une croissance phénoménale, en raison de la croissance de l'économie, mais aussi des fluctuations dans le prix du carburant. Les chemins de fer, comme vous le savez sans doute, sont environ cinq fois plus éconergétiques par tonne que les camions. Et bien entendu, le transport ferroviaire des marchandises force les chemins de fer ainsi que les fournisseurs à faire preuve d'innovation afin d'en arriver à produire les wagons et le matériel roulant en mesure de réaliser ces gains d'efficience, sans compter les faibles tarifs marchandises et les économies d'échelle obtenus compte tenu de la dimension et de la longueur des trains.
Les décisions prises par le gouvernement qui touchent les aspects financiers et les budgets auront de profondes répercussions sur l'industrie ferroviaire et sur sa capacité d'offrir des services aux Canadiens. Contrairement à d'autres pays avec lesquels le Canada est en concurrence, particulièrement sur des questions comme le transport des céréales, nous sommes forcés de transporter les céréales sur des distances de 2 000 kilomètres jusqu'à un port, tandis que des compétiteurs comme l'Australie n'ont à le transporter que sur quelques centaines de kilomètres. Les États-Unis ont un périmètre légèrement plus petit que le nôtre, et cela leur confère un avantage. Nous devons faire preuve d'une efficacité supérieure afin d'aider nos clients, les clients des chemins de fer, à faire concurrence sur le marché mondial.
Les fournisseurs de chemins de fer emploient environ 60 000 personnes au Canada. Nous représentons près de 500 entreprises tous ensemble, et ce groupe a un poids imposant dans l'économie canadienne. Les gens connaissent bien les chemins de fer parce qu'ils voient les trains, mais si on prend la peine de s'y arrêter, ce que l'on voit ce sont les produits de nos membres.
Nous voulons voir les chemins de fer investir dans une technologie plus propre, mais pour cela ils ont besoin d'un financement prévisible à long terme pour éliminer l'ancienne techologie et pour financer la nouvelle.
Nous devons voir des investissements dans le transport respectueux de l'environnement. Les chemins de fer ont fait d'énormes progrès depuis vingt-cinq ans, grâce à leurs locomotives plus éconergétiques, et je le répète, ce sont nos membres qui ont effectué ce travail pour les chemins de fer.
Nous nous félicitons du renouvellement du financement pour le Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique, et nous recommandons vivement que les infrastructures ferroviaires continuent d'être admissibles au FCIS.
Nous souscrivons également à la présentation de l'Association des chemins de fer du Canada qui réclame la constitution d'un fonds de développement des technologies ferroviaires à même les produits de la taxe sur le carburant perçue auprès des compagnies de chemin de fer du Canada (75 millions $ par année). Ce fonds sera accessible aux concepteurs et aux fabricants de technologies ferroviaires et aux exploitants de matériels ferroviaires afin de créer une conjoncture plus concurrentielle dans la conception et la commercialisation des nouvelles technologies. À la lumière des résultats obtenus au cours des quinze dernières années, ces technologies ont contribué à réduire les émissions nocives par la diminution de la consommation de carburant et l'amélioration de la propreté des émissions produites par les locomotives.
Nous recommandons également vivement au gouvernement fédéral d'engager des investissements suffisants dans la commercialisation fructueuse de la recherche pour que les technologies novatrices puissent plus facilement se frayer un chemin jusqu'aux marchés. Le Centre de développement des transports, l'organisme mis sur pied par Transports Canada pour fournir un financement à la recherche utile et productive, est l'un des moyens retenus à cet égard. Nos membres collaborent avec le CDT afin d'avoir accès à cette aide financière, mais elle est vraiment minime à l'heure actuelle. Il faudrait revenir à l'aide financière qui était offerte il y a 15, 20 ou 25 ans. On a tendance à croire que ces mesures augmentent au fil du temps, mais il semble qu'en réalité elles rétrécissent comme une peau de chagrin.
:
Merci beaucoup de me donner l'occasion de représenter le Conseil des viandes du Canada devant vous, cet après-midi.
Nous représentons en effet le plus important secteur agroalimentaire, celui des conditionneurs et des transformateurs de viande. Au verso de notre mémoire, vous pouvez voir les logos de toutes les entreprises que nous représentons.
De fait, pour le secteur des viandes du Canada, les exportations jouent un rôle extrêmement important. Nous avons fait quelques recommandations très précises en fonction des quatre questions que le Comité nous a posées, afin d'être aussi clairs que possible. Le secteur des viandes du Canada connaît actuellement deux problèmes principaux : la pénurie de main-d'oeuvre due à l'explosion de l'économie dans l'Ouest du Canada, et les risques associés à l'entrée au pays des maladies animales étrangères.
Pour ce qui est des recommandations sur le plan des compétences et de la santé, nous recommandons vivement au gouvernement de continuer à investir dans la formation de vétérinaires de haut calibre qui sont nécessaires pour protéger nos marchés d'exportation et la santé des Canadiens. Nous encourageons le gouvernement à étendre à tous les Canadiens le crédit d'impôt très progressiste pour les frais d'inscription des jeunes à des activités sportives, que nous approuvons entièrement, parce que l'obésité est aussi un problème. Des Canadiens en bonne santé sont des travailleurs qui continuent de se présenter au travail.
Nous sommes aussi persuadés, du point de vue de la compétitivité, qu'il faut apporter des changements au Programme des travailleurs étrangers. Dès maintenant, il faut que nous puissions donner plus d'ampleur à ce projet pilote afin de permettre l'entrée plus rapide des travailleurs au pays et pour une période supérieure à une année. Il faut aussi modifier le régime fiscal afin non seulement de permettre, mais aussi d'encourager les travailleurs canadiens à déménager où se trouvent les emplois, afin de favoriser la mobilité de la main-d'oeuvre.
Le Canada devrait aussi remplir sa promesse de réglementation intelligente. Il faut procéder rapidement à l'entrée de nouveaux produits, à l'enregistrement des étiquettes, des nouveaux ingrédients et au règlement des questions liées aux toxi-infections alimentaires, et à l'acceptation des produits dont l'usage est approuvé dans d'autres pays, mais que nous ne pouvons pas utiliser.
Comme l'a mentionné mon collègue, nous sommes dépendants des exportations. Il se transporte beaucoup de viande d'un bout à l'autre du Canada, et il faut s'assurer que nos systèmes de transport sont efficaces. Il nous faut construire de nouveaux ponts et de nouveaux passages frontaliers très sûrs et rapides avec les États-Unis parce qu'ils sont toujours notre principal client pour les exportations de boeuf et de porc.
Le Canada devrait élargir la désignation des services essentiels pour les produits agricoles. Les arrêts de travail au port de Vancouver ont eu des effets désastreux sur les produits de viande. Nous vendons du porc frais au Japon, et nous ne pouvons nous permettre de laisser les grèves au port de Vancouver mettre en péril les échanges commerciaux du Canada.
Le Canada devrait investir dans les sources d'alimentation électrique de l'avenir. Nous ne pouvons nous permettre de connaître une autre crise du verglas ou une autre panne d'électricité d'envergure. Nos produits sont très périssables et ils représentent une énorme valeur -- 15 milliards $ -- pour l'économie canadienne. Il ne faut pas lui mettre des bâtons dans les roues.
Pour ce qui est des mesures destinées à nous assurer un avenir prospère, le Canada doit faire preuve de leadership et faire reprendre les pourparlers avec l'Organisation mondiale du commerce. C'est très important pour nous. Il nous faut des accords de libre-échange qui n'excluent pas l'agriculture. Nous devons faire preuve de dynamisme. Le Canada est un pays exportateur, et il ne doit pas manquer le coche.
Nous encourageons le gouvernement à maintenir son engagement en ce qui concerne la réduction des dépenses gouvernementales, afin de s'assurer que l'optimisation de l'argent des contribuables est contrôlée.
Il faut aussi que le gouvernement s'engage à mettre en place un cadre stratégique sur l'agriculture à long terme afin de cesser d'avoir recours à une approche réactionnelle et déterminée par les crises en matière de soutien au revenu agricole. Il faut que les agriculteurs bénéficient d'un financement garanti, mais il faut également se doter d'une orientation stratégique claire et à long terme en la matière.
Enfin, nous encourageons le gouvernement à accroître la solidarité ministérielle provinciale en réduisant les impôts fédéraux et en rajustant les transferts de non-péréquation aux provinces.
Toutes nos recommandations sont très claires et bien résumées.
Merci beaucoup.
:
Merci beaucoup, monsieur le président, et mesdames et messieurs du Comité. Je suis très heureux de représenter les Manufacturiers et exportateurs du Canada et de vous présenter leurs recommandations pour le présent budger.
Comme vous le savez, les secteurs de la fabrication et des exportations canadiens sont directement responsables de près de 24 p. 100 de l'économie canadienne. Chaque dollar de valeur produit par le secteur manufacturier se traduit par environ 2,05 $ d'activité économique dans le secteur des services et le secteur primaire. Les industries et les entreprises de ces secteurs sont aux premières lignes de la concurrence mondiale, et chaque jour elles s'efforcent d'accroître leur part de marché à l'échelle internationale.
Les défis et les changements qui se profilent à l'horizon pour les entreprises canadiennes exerçant leurs activités à l'échelle internationale sont décrits dans le rapport que nous avons publié 20/20 Façonner notre avenir. Ce rapport expose les résultats des consultations que nous avons tenues durant deux ans auprès de plus de 3 500 chefs de file communautaires, du secteur manufacturier et de l'exportation de partout au pays afin de définir l'avenir du secteur manufacturier et des entreprises spécialisées dans l'exportation du Canada. Le rapport décrit ce qui devrait être fait pour développer des secteurs concurrentiels dans ces domaines dans notre pays. Il souligne entre autres que la réussite de ces secteurs sera déterminante pour situer la place du Canada dans le monde concurrentiel, justement le thème que vous avez retenu cette année.
La place que le Canada occupe dans un monde concurrentiel, autrement dit notre capacité à soutenir et à accroître la prospérité économique et le niveau de vie de tous les Canadiens, dépend de notre capacité à ajouter de la valeur aux activités économiques, aux entreprises, aux emplois — à toutes les activités dans lesquelles nous sommes engagés. Aujourd'hui, les clients et les compétiteurs sont répartis dans le monde entier, et la concurrence est vive au chapitre des investissements, des parts de marché, des connaissances et des technologies et des travailleurs spécialisés. Toutefois, les Canadiens ont de remarquables atouts en leur faveur : des ressources naturelles abondantes, une main-d'oeuvre très instruite et hautement qualifiée, une base de connaissances, un secteur commercial très productif, des réseaux de logistique et une infrastructure de services et de savoir bien établis.
La prospérité économique future du pays repose sur notre capacité de faire fructifier ces atouts et de nous en servir pour favoriser un accroissement des valeurs. Pour ce faire, il faut miser sur les quatre priorités suivantes : un, investir dans les technologies; deux, investir dans l'innovation; trois, investir dans la main-d'oeuvre; et quatre, investir dans l'infrastructure.
Pour maintenir la confiance des investisseurs, le gouvernement doit continuer de faire en sorte que les budgets soient équilibrés, que la réserve pour éventualités permette de faire face aux ralentissements de l'économie, que les réserves non dépensées continuent d'être consacrées au paiement de la dette fédérale. Pour encourager les entreprises canadiennes à investir dans des technologies productives favorisant un accroissement de la valeur, le gouvernement doit accorder un amortissement accéléré sur deux ans pour les investissements en capital dans les nouvelles technologies de fabrication, de transformation, de l'information et des communications connexes, de l'énergie et de l'environnement.
Il y aurait lieu également d'éliminer la règle de mise en service de la déduction pour amortissement. À long terme, le gouvernement ne devrait pas seulement maintenir son engagement d'abaisser à 19 p. 100 le taux d'imposition fédéral sur le revenu des sociétés d'ici 2010, mais il devrait également réduire ce taux de 2 % de plus pour le porter à 17 p. 100 d'ici 2012.
Pour encourager les investissements des entreprises dans les innovations créatrices de valeur, le gouvernement doit améliorer le système de crédits d'impôt RS-DE en permettant le remboursement des crédits, en les excluant du calcul de l'assiette fiscale, en accordant une déduction pour les partenariats internationaux en matière de R-D, et en élargissant le crédit d'impôt de manière à inclure les coûts de brevetage, de prototypage, de vérification des produits et d'autres activités précommerciales.
Pour inciter les employeurs à investir davantage dans la mise à niveau des compétences et des habiletés de leurs employés, le gouvernement fédéral doit instituer un crédit d'impôt pour la formation qui serait déduit des cotisations d'assurance-emploi.
Pour s'assurer que l'infrastructure du Canada réponde aux demandes concurrentielles de l'avenir, le gouvernement doit concentrer ses investissements dans les domaines suivants : assurer un approvisionnement énergétique fiable et à prix compétitif, renforcer la sécurité et l'efficacité de nos activités frontalières, améliorer et élargir les réseaux de logistique le long des axes nord-sud et est-ouest, appuyer plus efficacement les activités novatrices des entreprises canadiennes, et mettre des mécanismes financiers plus efficaces à la disposition des exportateurs canadiens qui oeuvrent à la création de nouveaux marchés dans le monde entier.
J'ajouterais que nous avons besoin dans ce pays d'un système réglementaire qui réagit beaucoup plus rapidement. Par ailleurs, nous encourageons le gouvernement à maintenir son engagement à l'égard de l'initiative sur la réglementation intelligente. Nous ne saurions trop insister auprès de ce Comité pour qu'il fasse une recommandation au gouvernement qui contribuerait directement à améliorer l'efficacité du processus réglementaire à l'échelle fédérale. Cette recommandation serait de demander au gouvernement qu'il exige des ministères qu'ils mettent en oeuvre la Loi sur les frais d'utilisation qui a été adoptée il y a deux ans.
Merci beaucoup. Je suis prêt à répondre à vos questions.
[Traduction]
Merci beaucoup d'avoir invité la Société canadienne de pédiatrie à participer aux consultations prébudgétaires.
La santé de la population est le secret de la croissance économique et du développement durable. Jeffrey Sachs estimait qu'une mauvaise santé représente environ 50 p. 100 de l'écart de croissance entre les pays riches et les pays pauvres.
[Français]
Pour assurer la santé d'une société, il faut des politiques et des programmes basés sur des stratégies efficaces de promotion de la santé. C'est un investissement pour l'avenir.
[Traduction]
Notre mémoire se concentre sur le point de départ de cet investissement, et je veux parler de la santé de nos enfants et de nos jeunes.
Les blessures non intentionnelles sont les premières causes de décès des enfants, des adolescents et des jeunes adultes. Plus d'enfants meurent des suites d'une blessure que de toutes les autres maladies infantiles réunies. Le coût des blessures est atterrant — il était estimé à 9 milliards $ au Canada en 1995. Mais les bénéfices potentiels d'investir dans la prévention des blessures sont tout aussi impressionnants. Des données européennes montrent qu'un euro dépensé par exemple pour un siège d'auto pour enfant permet d'épargner 32 euros pour l'économie.
Le Canada a réalisé des progrès remarquables depuis quelques décennies dans ce domaine, mais nous continuons d'entretenir des préjugés concernant les soi-disant accidents. En effet, les accidents n'arrivent pas toujours par accident. Des efforts bien organisés pour offrir des environnements physiques et sociaux plus sécuritaires peuvent donner lieu à des réductions marquées de la mortalité et de la morbidité.
La Société canadienne de pédiatrie recommande que le gouvernement fédéral affecte 20 millions de dollars cette année à la mise sur pied d'une stratégie fédérale, provinciale et territoriale de prévention des blessures, afin de faciliter la mise en oeuvre et l'évaluation des politiques et programmes connexes.
La stratégie de prévention des maladies que nous connaissons le mieux, et pour des raisons évidentes, est le programme d'immunisation. Les 300 millions $ versés à la stratégie nationale d'immunisation pour acheter de nouveaux vaccins infantiles, y compris des vaccins contre les bactéries causant la méningite et la pneumonie grave, ont obtenu un succès retentissant. Presque tous les gouvernements provinciaux et territoriaux offrent désormais les nouveaux vaccins dans le cadre de leur calendrier de vaccination systématique subventionné par l'État. Par conséquent, les parents qui avaient peut-être remis en question la nécessité de payer les vaccins acceptent avec empressement de faire vacciner leurs enfants gratuitement. Les répercussions de ces programmes améliorés se font déjà sentir.
La prévention des maladies infectieuses est particulièrement importante en cas de menace de pandémie de grippe. L'Agence de santé publique du Canada estime que de 15 à 35 p. 100 de la population canadienne pourrait être touchée durant une pandémie. Sherry Cooper a déclaré que l'impact d'une pandémie de grippe pourrait se comparer à celui de la Grande Dépression. Les éclosions de maladies infectieuses peuvent engendrer d'immenses pertes économiques. La Banque du Canada estime qu'en raison du SRAS, le PIB a connu une baisse de 0,6 p. 100. Bien qu'il s'agissait d'un coup dévastateur pour les personnes touchées, l'épidémie du SRAS était à petite échelle comparativement à la pandémie de grippe probable.
La Société canadienne de pédiatrie recommande que le financement actuel des programmes provinciaux de vaccination infantile devienne permanent et qu'il soit révisé tous les ans afin de demeurer suffisant pour que tous les Canadiens, quel que soit leur lieu de résidence, profitent du même accès aux nouveaux vaccins approuvés par le Comité consultatif national de l'immunisation.
Enfin, nous recommandons le maintien de l'affectation de 10 millions $ à l'Agence de santé publique afin de réaliser les objectifs de cette stratégie nationale d'immunisation.
[Français]
Les coûts de la santé mentale chez nos jeunes ont augmenté ces dernières décennies. On s'attend à une croissance de 50 p. 100 dans les prochaines 15 années. Vingt pour cent des enfants et des adolescents souffrent de troubles affectifs, de troubles de développement ou de comportement.
[Traduction]
On estime que les maladies mentales coûtent 30 milliards de dollars à l'économie canadienne chaque année. Ce montant inclut les coûts directs comme les soins de santé et les services sociaux, et les coûts indirects comme les familles brisées, la pauvreté, l'invalidité et le crime.
En mai 2006, le Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie a publié un rapport remarquable sur la santé mentale au Canada intitulé De l'ombre à la lumière. Ce rapport conclut notamment que « les enfants et les adolescents sont considérablement défavorisés par rapport aux autres groupes démographiques souffrant de maladie mentale, car les lacunes du système les affectent de façon plus aiguë et plus grave ».
La Société canadienne de pédiatrie demande au gouvernement fédéral d'investir le montant de 536 millions de dollars réclamé annuellement dans le rapport De l'ombre à la lumière. Ce rapport comportait de nombreuses recommandations, mais il insistait surtout sur la nécessité de mettre au point une stratégie nationale et coordonnée sur la maladie mentale et la santé mentale.
:
Je tiens à vous rappeler tout d'abord que je ne suis ni comptable, ni économiste, mais que j'aimerais bien vous montrer les conclusions auxquelles je suis arrivée en tant que mère au foyer. Je vous remercie de m'avoir invitée à m'exprimer devant vous aujourd'hui en ce qui concerne les avantages financiers pour l'économie.
L'idée de départ de mon projet est « octroyer la subvention à l'enfant ». En effet, la « subvention à l'enfant » est une idée que bon nombre de groupes de défense mettent de l'avant depuis 30 ans. Le concept derrière tout ça, c'est que l'aide financière doit suivre l'enfant. Ce faisant, les parents pourraient choisir leur propre style de service de garde, qu'il s'agisse de prendre soin de ses propres enfants à la maison, de les confier à un service de garde, ou n'importe quelle autre option envisageable. La prestation universelle pour les services de garde qui est en vigueur actuellement démontre une grande confiance du gouvernement envers les parents en offrant une aide financière aux enfants sans faire de discrimination. Nous nous réjouissons que l'actuel gouvernement fasse preuve d'équité en appliquant la prestation universelle pour les services de garde à tous les choix possibles à cet égard.
D'autres ministères continuent toutefois de faire preuve de discrimination, notamment au chapitre de l'impôt, entre les familles et entre les divers choix de service de garde.
J'ai préparé ces trois scénarios relatifs à une déclaration d'impôt de base pour 2005 avec l'aide de UFile.ca. Dans ces scénarios, j'ai inventé une famille et trois différents moyens d'assurer le service de garde des enfants. Pour chaque déclaration d'impôt, nous avons la famille Simpson, Homer et Marge qui ont trois enfants — Bart, âgé de 12 ans, Lisa qui a 10 ans et Maggie, 2 ans — avec chaque fois le même revenu salarial et le même impôt déduit. Les seules différences sont au chapitre des dépenses affectées aux services de garde et les fourchettes d'imposition.
Dans le premier scénario, Homer est un père au foyer qui est capable de prendre soin de ses propres enfants, tandis que Marge est le soutien de famille principal, travaillant de neuf à cinq, du lundi au vendredi et gagnant un salaire estimé à 80 000 $ par année.
Dans le deuxième scénario, Homer et Marge travaillent tous deux, mais par quart, de sorte qu'au moins un des parents est à la maison avec les enfants en tout temps. Homer travaille de quatre à minuit, et Marge travaille de 8 h à 15 h. Ils ont un revenu combiné estimé à 80 000 $.
Dans le troisième scénario, Homer et Marge travaillent tous deux et utilisent des services de garde à temps plein pour Maggie, qui a deux ans; avant et après l'école et durant les camps d'été pour Bart, qui a douze ans et pour Lisa qui en a dix. Les frais pour les services de garde et les camps d'été sont estimés à 19 200 $ par année.
Dans le premier scénario, où l'un des parents reste à la maison, la famille a un taux d'imposition de 21,5 p. 100 et aucune dépense en frais de service de garde, même si c'est Homer qui assure ce service à la maison. En conséquence, leur déclaration de revenu pour 2005 se solde par un montant de 3 534,64 $ à payer.
Dans le deuxième scénario, les deux parents travaillent et sont capables de s'occuper de leurs enfants tout seuls, même si cela impose des tensions à leur union, et leur situation leur mérite un taux d'imposition de 15,4 p. 100. Leur déclaration de revenu pour 2005 se solde par un remboursement de 1 306,59 $.
Dans le troisième scénario, les deux parents travaillent et ont recours à des services de garde à l'extérieur de la maison, ce qui leur permet d'en déduire les frais, ils se retrouvent donc imposés à un taux de 11,1 p. 100. Leur déclaration d'impôt pour 2005 se solde par un remboursement de 4 764,41 $.
Cette démonstration montre une discrimination évidente à l'endroit de la famille à un seul revenu. En effet, cette famille paie plus de 8 000 $ de plus en impôt. La deuxième famille, qui bénéficie de deux revenus et d'aucun service de garde à l'extérieur, fait aussi l'objet de discrimination en payant plus de 3 400 $ en impôt. Il semble que la famille où les deux parents travaillent et ont recours aux services de garde structurés est fortement favorisée par le régime fiscal canadien.
Il n'y a pas de différence entre les frais de service de garde pour les trois scénarios. La seule chose qui change, c'est qui s'occupe des enfants. En effet, chaque famille paie pour les petits déjeuners, les dîners, les goûters, les sorties, le cinéma, les jouets, etc. Tout ce que les services de garde font pour la famille numéro trois et les familles semblables, les autres familles où l'on s'occupe des enfants à la maison le font aussi, pour exactement le même prix. Et pourtant, notre système économique ne reconnaît pas ces dépenses comme des frais de service de garde. Par conséquent, l'impôt est discriminatoire à l'endroit de quiconque n'a pas recours aux services de garde à l'extérieur de la maison.
Il serait facile de corriger la situation au moyen du partage du revenu. Le partage du revenu est un moyen par lequel la famille, en tant qu'unité, peut s'acquitter de ses impôts. Que l'unité familiale soit formée de deux mères, de deux pères, ou d'un père et d'une mère n'a aucune importance. Le partage du revenu permettra d'atteindre l'objectif consistant à égaliser le montant d'impôt sur le revenu à verser, ce faisant éliminant la discrimination fondée sur la fourchette d'imposition rattachée au service de garde choisi.
Mais il reste la réduction d'impôt accordée aux parents qui font appel aux services de garde à l'extérieur de la maison. Mais nous ne disposions pas de suffisamment de temps pour expliquer tout le concept de la « subvention à l'enfant » aujourd'hui, aussi je me reprendrai une autre fois.
Voici mes recommandations.
Étant donné que les parents sont les mieux placés pour prendre les décisions sur ce qui convient le mieux à leurs enfants, l'aide financière rattachée à ces décisions ne devrait pas dépendre de l'un ou l'autre choix. En modifiant les lois fiscales pour permettre le partage du revenu, on éliminerait la pénalité que doivent assumer actuellement les ménages à un seul revenu où un des parents choisit de rester à la maison pour s'occuper des enfants.
Cette mesure, en plus d'élargir l'éventail relatif à la prestation sur les services de garde, offrirait aux parents une autonomie plus grande, peu importe les choix qu'ils feraient. Les deux sont des étapes importantes en vue de la création d'une politique des services de garde qui permettrait aux Canadiens de réussir dans leur vie tant familiale que professionnelle.
L'argument à l'appui est que ces deux mesures permettent également d'atteindre d'autres importants objectifs, y compris renforcer le Canada en tant que nation démocratique et d'entrepreneurs; accroître la liberté et la protection de la vie privée des citoyens canadiens; réduire le fardeau fiscal qui empêche les familles de devenir propriétaires; réduire le fardeau fiscal qui empêche les entreprises canadiennes de prendre de l'expansion et d'offrir de bons emplois aux parents qui travaillent à l'extérieur; éliminer les dépassements de coûts, les détournements de fonds et le manque de responsabilisation qui caractérise actuellement les administrations des services de garde dans les paliers inférieurs du gouvernement; améliorer la qualité des services de garde en se concentrant sur la protection du consommateur par l'entremise de la réglementation et de l'octroi de permis; améliorer la qualité des services de garde en offrant plus d'autonomie aux parents et en favorisant la concurrence entre les fournisseurs; et favoriser le développement d'un secteur des services de garde structuré et durable en éliminant les obstacles à l'investissement privé et aux parents.
Je vous ai laissé de la documentation en provenance des associations qui représentent les programmes de service de garde dans tout l'Ontario et le Canada et qui sont toutes en faveur de cette position, tant pour les parents qui restent à la maison que pour ceux qui choisissent de travailler à l'extérieur.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
D'abord, je vous remercie pour vos présentations. J'ai trois questions à poser. La première s'adresse au représentant des Manufacturiers et exportateurs du Canada.
J'apprécie toujours les recommandations que vous faites, même si je ne suis pas toujours d'accord sur tout ce que vous demandez. Il me semble que présentement, en lisant les journaux, il faut prendre conscience du fait que le secteur manufacturier éprouve de sérieuses difficultés. De ce point de vue, j'imagine que vous aimeriez sûrement sentir, dans l'ensemble de l'économie, une volonté de garder un secteur manufacturier fort et voir, dans le prochain budget, une mesure significative à cet égard.
Vous proposez quelque chose d'intéressant, que le Bloc québécois a proposé dans le cas de la crise du bois d'oeuvre. Il s'agit du crédit d'impôt remboursable. Je prends l'exemple de Tembec qui investit 80 millions de dollars en recherche et développement, mais qui ne fait pas de profits depuis trois ou quatre ans, ce qui fait en sorte que cette société ne peut utiliser le crédit d'impôt.
Pourriez-vous nous en parler un peu plus? De plus, avez-vous calculé ce que cela peut représenter comme manque à gagner pour le gouvernement fédéral?
:
Beaucoup ont fait la recommandation d'accélérer la DPA.
Selon moi, le ministère des Finances devrait se pencher sur trois questions. La première part de l'hypothèse que tous les investissements se ressemblent. Je ne suis pas d'accord; je ne pense pas que tous les investissements se ressemblent. Au contraire, certains sont plus productifs que d'autres.
La deuxième tient à un argument d'économiste comme quoi le traitement fiscal devrait être uniforme dans tous les secteurs, et que le traitement d'un actif sur le plan de la DPA devrait correspondre à la durée utile de cet actif : c'est-à-dire la période pendant laquelle cet actif sert à la production. Je ferais valoir que, dans une certaine mesure, la durée utile d'un actif correspond au traitement fiscal accordé à cet actif.
Mon troisième argument concerne la réticence à se servir du système fiscal comme le font les Américains et bien d'autres pays qui sont nos compétiteurs : comme un levier pour promouvoir l'investissement dans les secteurs à forte valeur ajoutée de l'économie.
Les Américains ont adopté en 2002 un système d'amortissement supplémentaire parce que le dollar américain était élevé et que non seulement l'investissement dans le secteur de la fabrication était à la baisse, mais que l'on prévoyait la fermeture rapide de nombreuses entreprises de fabrication aux États-Unis. La situation est différente ici. Jusqu'à maintenant, le ministère des Finances n'a pas jugé qu'il s'agissait d'un élément important de la politique fiscale.
:
Je pense qu'un élément très important de l'économie mondiale aujourd'hui consiste à se faire concurrence pour obtenir des investissements dans les produits que nous fabriquons ou que d'autres entreprises acceptent de fabriquer ici au Canada. Nous n'évoluons plus dans une économie où la production intérieure et l'investissement de capitaux ne sortaient pas du pays; nous évoluons plutôt dans une économie où il faut se livrer concurrence et où les fabricants et les autres entreprises font tous partie des chaînes d'approvisionnement mondiales. Cela signifie que les entreprises sont à la recherche du meilleur endroit dans le monde pour obtenir le meilleur rendement sur leur investissement — comme n'importe quel investisseur le ferait.
Nous nous comparons souvent aux États-Unis, mais la réalité c'est que les entreprises prennent des décisions d'investissement qui les amènent à se localiser à Singapour, en Suède, en Amérique du Sud ou en Asie où non seulement les taux d'imposition sont plus bas, mais où l'on offre tout un éventail d'incitatifs pour obtenir des investissements.
Le problème est double : le taux d'imposition nominal doit demeurer concurrentiel, et le taux d'imposition réel doit demeurer concurrentiel lui aussi — et ce, parce que les entreprises paient aussi tout un éventail d'autres taxes. Le taux d'imposition nominal doit se situer au moins dans une fourchette concurrentielle, parce que les sociétés qui exercent leurs activités à l'échelle mondiale — ces sociétés ne sont pas nécessairement des sociétés étrangères, il peut s'agir aussi d'entreprises canadiennes désireuses de faire une percée de grande envergure — considèrent en premier lieu le taux d'imposition nominal. C'est pourquoi, étant donné que tous les pays du monde s'efforcent d'attirer les investissements dans des actifs productifs, beaucoup d'entreprises s'attendent à obtenir dans le futur des réductions du taux d'imposition.
C'est la raison pour laquelle nous devons être concurrentiels, et pas seulement vis à vis des États-Unis, parce que l'attrait du marché américain est en passe de devenir un attrait majeur pour l'investissement lui-même. J'avancerais que nous devons présenter une offre beaucoup plus concurrentielle pour attirer les investissements et pour conserver les investissements de capitaux.
:
Je pense que vous venez de mettre le doigt sur une question d'une importance primordiale, non seulement pour la productivité au sens large, mais aussi pour la compétitivité et pour le thème que votre Comité a choisi d'aborder aujourd'hui.
Permettez-moi de vous poser d'abord la question suivante : dans une économie mondiale, où il est possible de se procurer des biens et des services, des technologies et du personnel ainsi que des connaissances n'importe où dans le monde, qu'est-ce qui permettra à une entreprise de se démarquer? Deux choses, à mon avis : le leadership et les personnes. Une entreprise n'est somme toute qu'une organisation de personnes, et à moins de réussir à mobiliser ces personnes pour obtenir les résultats positifs escomptés, l'entreprise ne peut pas tirer son épingle du jeu.
Ceci dit, ces entreprises doivent affronter d'énormes difficultés. Nous parlons souvent des niveaux de compétences et de la formation. Les difficultés les plus pressantes concernent les moyens de mobiliser les personnes de votre organisation et de vous assurer qu'elles possèdent les habiletés requises pour travailler dans un milieu productif. Donc, les questions entourant la santé, l'éducation, la responsabilisation des travailleurs... L'un des plus grands problèmes que doivent affronter beaucoup d'employeurs est le manque de personnes qui se présentent avec les compétences de base favorisant l'employabilité et qui sont prêtes à assumer la responsabilité de la santé et de la sécurité des autres travailleurs. C'est l'une des principales raisons pour lesquelles certains ne trouvent pas de travail.
Il y reste donc beaucoup à accomplir, socialement, mais aussi au sein des entreprises, à mon avis, pour régler toutes ces questions.
:
Vous êtes bien aimable, monsieur le président.
Lorsque je suis arrivé ici ce matin, je ne pensais pas avoir l’occasion de discuter au comité de l’un de mes sujets favoris, la promotion de la santé, deux fois dans la même journée.
J’ai été enchanté de voir dans l’exposé de la Fédération des femmes médecins du Canada une recommandation traitant en particulier des soins préventifs et du financement d’une campagne de sensibilisation.
Madame Beck, nous avons pu parler quelques instants avant la réunion. Vous avez mentionné Bill Tholl. J’ai eu l’occasion de travailler avec Bill lorsque je siégeais au conseil d’administration de la Fondation des maladies du cœur du Canada. Nous avions fait beaucoup de progrès au sujet du tabac.
Beaucoup de gens croient aujourd’hui que l’obésité est le fléau qui a remplacé le tabac. Nous devons veiller, particulièrement dans le cas des enfants, à promouvoir des modes de vie sains et des choix sains à l’école.
Dans ma propre circonscription...
:
Bonjour. Je m’appelle Monica Lysack. Je suis la directrice générale de l’Association canadienne pour la promotion des services de garde à l’enfance.
L’ACPSGE a été fondée en 1983 dans le but de promouvoir des services de garde à l’enfance de qualité, inclusifs, financés par l’État, sans but lucratif et accessibles à tous. L’adhésion à l’Association est offerte à plus de 4 millions de Canadiens comprenant entre autres les parents, les intervenants en services de garde, les chercheurs et les étudiants, ainsi que les groupes de femmes, les organismes de lutte contre la pauvreté et de justice sociale, les syndicats, les associations de personnes ayant des limitations fonctionnelles et les groupes représentant les communautés rurales.
Pour que le Canada puisse prospérer dans le monde de demain, il faut que nous investissions dans notre potentiel. Plus précisément, il est très important que nous apportions un soutien adéquat pour que les enfants acquièrent les bases nécessaires pour assurer leur santé future ainsi que leur apprentissage et leur perfectionnement professionnel tout au long de leur vie. Comme le reconnaissent déjà la plupart des autres pays développés, des programmes de garde d’enfants de qualité aident à établir ces bases tout en aidant à l’apprentissage continu, au perfectionnement professionnel et à la participation au marché du travail des parents.
L’investissement public qui améliore l’accès à des services de garde de qualité est peu coûteux, parce que les avantages dépassent nettement les coûts. Puisque le Comité permanent des finances procède aux consultations prébudgétaires de 2006, qui sont clairement centrées sur la place du Canada dans un monde concurrentiel, nous présentons au Comité les observations et les recommandations qui suivent.
Premièrement, des services de garde de qualité appuient les enfants, les familles, les collectivités et l’économie et amélioreront la position concurrentielle du Canada par rapport aux autres pays.
Le deuxième point est une réserve: Les avantages apportés par les services de garde ne peuvent se réaliser qu’au moyen d’une stratégie ciblée d’investissement public qui assure aux familles l’accès à des services de qualité.
Troisièmement, pour bâtir le système de garderies que les Canadiens veulent et dont ils ont besoin, l’ACPSGE demande au gouvernement fédéral de rétablir et d’augmenter son aide soutenue à long terme aux provinces et aux territoires. Les transferts fédéraux doivent être expressément réservés à l’amélioration et à l’expansion des services de garde, compte tenu des plans provinciaux et territoriaux visant à favoriser la qualité, l’universalité et l’abordabilité des services. Le mémoire présenté au comité, qu’on peut également trouver sur le site Web de l’ACPSGE, examine en détail chacun de ces points. Je voudrais aussi en aborder quelques-uns.
Dans l’ensemble, le Canada investit moins dans les services de garde d’enfants que la plupart des autres pays développés. En fait, une étude de l’OCDE qui doit paraître cette semaine en Italie présente un tableau dans lequel le Canada est en dernière place parce qu’il a les investissements les moins élevés des pays examinés. C’est la raison pour laquelle nos services très fragmentés se classent assez bas dans les comparaisons internationales et, ce qui est plus important, ne répondent pas aux besoins des enfants et des familles. Pour remédier à la situation, le gouvernement fédéral a annoncé une initiative sur les places en garderie, dans le cadre de laquelle il offrirait des encouragements assez souples pour répondre aux besoins de toutes les familles et pouvant convenir aux employeurs de toutes les tailles et de tous les genres. Ces renseignements sont tirés du site Web du plan universel pour la garde d’enfants.
Quel est le prix de cette grandiose initiative? Le site Web du gouvernement fédéral mentionne un engagement financier de 250 millions de dollars par an pendant cinq ans. Par rapport à ce qui se passe ailleurs, ce serait donc une véritable aubaine s’il était possible de réaliser des objectifs aussi importants. Ce que le site Web du gouvernement ne dit pas clairement, c’est que ce budget annuel de 250 millions de dollars remplace des crédits fédéraux antérieurs réservés à la garde d’enfants de 1,2 milliard de dollars, ce qui représente une perte nette, une réduction de 950 millions.
L’écart entre les objectifs de cette initiative et la réalité financière est extraordinaire. En dépit du fait que le gouvernement fédéral n’offrira que 38 p. 100 des fonds que les collectivités reçoivent actuellement et 21 p. 100 seulement de ce qu’il s’était engagé à leur fournir en 2007, il prétend que cette initiative lui permettra de répondre aux besoins de toutes les familles, indépendamment de leurs heures de travail et de l’endroit où elles vivent, que ce soit dans une grande agglomération urbaine, une petite ville ou en milieu rural. Le gouvernement doit collaborer avec le monde des affaires, les organismes sans but lucratif, les employeurs ainsi qu’avec les provinces et les territoires pour s’assurer que cette initiative s’ajoute à ce qui est déjà en place.
Il n’y a là rien qui appuie un développement sain des enfants ou qui garantisse des normes de qualité.
Avec ces réductions, qui s’élèvent à 212 millions de dollars au Québec, à 352 millions en Ontario – vous voyez le schéma –, nous allons à contre-courant de ce que recommande l’OCDE.
L’ACPSGE demande donc au gouvernement fédéral d’adopter les recommandations que nous formulons dans notre mémoire: rétablir et augmenter son aide soutenue à long terme aux provinces et aux territoires, adopter les mesures législatives voulues, remplacer les encouragements à la création de places en garderie par des transferts réservés à la garde d’enfants aux provinces et aux territoires et offrir aux familles canadiennes un soutien efficace au revenu.
Je vous remercie.
:
Bon après-midi. Je vous remercie de nous avoir invités ici aujourd’hui.
Compte tenu de l’importance du transport aérien pour la compétitivité du Canada, nous espérons que vous trouverez nos observations utiles dans vos délibérations.
Je vous parle aujourd’hui au nom aussi bien de mon association que de l’Association du transport aérien international et de l’Air Transport Association of America. Ensemble, nous représentons toutes les compagnies aériennes importantes qui transportent des passagers et du fret dans l’espace aérien du Canada.
Avant de passer à nos recommandations précises, je voudrais demander aux membres du comité de garder à l’esprit quelques questions importantes pour bien situer le sujet.
La politique financière relative à l’aviation est-elle vraiment efficace quand les faillites se multiplient dans notre secteur, comme celles de Canada 3000, Jetsgo, Roots Air et Royal Airlines, par exemple?
Ces politiques fonctionnent-elles vraiment quand les entreprises annoncent qu’elles sont forcées de réduire leurs activités, comme dans le cas de CanJet, quand la plus grande compagnie du secteur, Air Canada, doit se protéger contre ses créanciers ou quand les compagnies aériennes internationales renoncent à de nouvelles opérations au Canada parce que les frais d’exploitation sont trop élevés chez nous?
Les compagnies aériennes d’aujourd’hui sont extrêmement efficaces, ayant déjà procédé à des compressions massives pour répondre à la demande de transport aérien de qualité à bas prix.
Tandis que nous réduisons nos coûts, cependant, le gouvernement fédéral ne cesse pas d’alourdir notre fardeau fiscal, traitant le transport aérien comme une source de recettes fiscales destinées à financer d’autres priorités plutôt que comme un actif stratégique favorisant la croissance des affaires et du tourisme.
Comme nous le mentionnons dans notre mémoire, le gouvernement fédéral a soutiré l’année dernière 800 millions de dollars de plus aux compagnies aériennes en adoptant toute une série de mesures fiscales visant particulièrement notre secteur, en sus de tous les autres impôts et taxes que nous devons payer comme les autres entreprises du pays.
Cela s’ajoute au coût d’exploitation des aéroports et des systèmes de navigation du Canada, que nos clients financent déjà en acquittant divers droits et taxes compris dans le prix de leurs billets.
Je vous dirai, avec tout le respect que je vous dois, que nous ne vous demandons pas de l’aide. Nous voulons simplement que le gouvernement cesse de mettre la main dans notre poche et dans celle de nos clients.
À notre avis, remédier à ce déséquilibre serait non seulement juste, mais rentable. Pour favoriser la stabilité dans notre secteur, pour l’encourager à faire de nouveaux investissements et à accroître ses services, il faut réduire ses frais d’affaires.
Permettez-moi d’être plus précis. À long terme, le gouvernement devrait éliminer trois taxes touchant particulièrement notre industrie : les 300 millions de dollars perçus chaque année sous forme de loyers d’aéroport, les 100 millions de dollars que rapporte la taxe d’accise fédérale sur le carburant d’aviation et les 400 millions de dollars du droit pour la sécurité des passagers du transport aérien. Tout cela ajoute aux coûts élevés de notre secteur.
À court terme cependant, nous avons une priorité immédiate : l’écrasant loyer imposé à l’aéroport Pearson de Toronto.
Pearson a les frais d’atterrissage les plus élevés du monde. Cela est attribuable en grande partie au gouvernement fédéral qui, pour cette année seulement, exige de l’aéroport un loyer de plus de 150 millions de dollars. Ces frais se répercutent sur les compagnies aériennes et les passagers sous forme de taxes et de droits.
Permettez-moi d’être très clair. Aucun service n’est offert en contrepartie de ce loyer. En réalité, il ne s’agit pas du tout d’un loyer, ce n’est rien d’autre qu’une taxe pure et simple. Pearson a déjà acquitté plus d’un milliard de dollars en loyers et paiera 3 autres milliards d’ici 2020, ce qui représente plus de 14 fois la valeur de cette installation lors de sa cession par le gouvernement fédéral.
Il ne faut pas perdre de vue en outre que tous les investissements et toutes les améliorations apportées à l’aéroport ont déjà été payés par les utilisateurs et non par le gouvernement.
Les autres aéroports n’ont pas à supporter un tel fardeau. En fait, beaucoup d’aéroports aux États-Unis sont subventionnés.
La réforme de l’année dernière a modifié la façon dont les loyers sont perçus, au détriment de Pearson. Le gouvernement a substitué au loyer fixe un nouveau régime progressif qui a placé l’aéroport de Toronto dans la tranche d’imposition la plus élevée.
Nous avons donc maintenant une formule qui fait monter le loyer au fur et à mesure que les aéroports se développent. Pour un pays qui a besoin d’une masse critique de passagers à un endroit pour être en mesure de créer de nouvelles occasions de voyages internationaux, c’est le comble de l’inconséquence : on réalise des économies de bouts de chandelle tout en gaspillant des millions.
L'idée d’imposer des loyers aux aéroports est-elle déraisonnable? Disons, pour commencer, que le Pérou et l’Équateur sont les seuls autres pays du monde à le faire. Nous ne sommes vraiment pas en bonne compagnie pour ce qui est des centres internationaux de l’aviation.
Les effets pratiques du loyer imposé à Pearson sont énormes. Pour une compagnie aérienne moyenne, l’exploitation d’un Boeing 747 à Toronto est deux fois plus coûteuse qu’à Tokyo et trois fois plus coûteuse qu’à Hong Kong. Londres, Paris et New York sont également moins chers.
Pour faire une comparaison avec nos concurrents régionaux nord-américains, il suffit d’examiner le coût d’un atterrissage et d’un décollage de 747 : 24 000 $ à Pearson, 16 000 $ à Chicago, 14 000 $ à Denver et 12 000 $ à Detroit. Si l’on songe à établir un aéroport-pivot en Amérique du Nord, pourquoi choisirait-on Toronto?
L’Autorité aéroportuaire du Grand Toronto vous a présenté un mémoire détaillé sur le loyer imposé à Pearson. Nous appuyons pleinement sa proposition. Nous avons inclus dans notre mémoire une analyse des répercussions économiques d’une réduction du loyer à Pearson. Elle montre clairement que les recettes perdues par le gouvernement seraient largement compensées par l’intensification de l’activité économique, l’accroissement du trafic passagers et les recettes fiscales correspondantes. Une réduction du loyer à Pearson serait efficace aussi bien du point de vue de la politique que d’un point de vue économique.
La politique du transport aérien peut et doit servir à la promotion de la croissance et des investissements. Elle peut constituer un actif stratégique permettant de renforcer la position du Canada dans un monde concurrentiel. Toutefois, tandis que d’autres pays et d’autres régions fondent toute leur économie sur des transports aériens à bas prix, le gouvernement du Canada taxe les aéroports et les compagnies aériennes pour financer ses autres priorités.
Pour répondre aux questions que j’ai posées tantôt, je dirais que la politique financière canadienne relative à l’aviation est totalement inefficace. Les compagnies aériennes font faillite ou réduisent leurs opérations, des milliers d’emplois sont perdus et notre seul aéroport susceptible de devenir un pivot international est le plus coûteux du monde. Nous sommes tout simplement en train de gaspiller un énorme potentiel économique.
J’encourage fortement le comité à donner suite à nos recommandations pour permettre au secteur canadien de l’aviation de retrouver la voie du succès.
Je vous remercie pour le temps que vous nous avez accordé.
:
Bonjour. Je m’appelle Linda Silas. Je suis infirmière de profession, fière néo-brunswickoise et présidente de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières/infirmiers.
Nous représentons plus de 135 000 infirmières et infirmiers de toutes les provinces, sauf le Québec. Nos membres travaillent dans les hôpitaux, les établissements de soins à long terme, les collectivités et chez les gens. Cette année, la Fédération célèbre son 25e anniversaire comme représentante nationale des infirmières et infirmiers. Nous nous faisons entendre à tous les paliers de gouvernement. Aujourd’hui, nous nous présentons devant vous.
Nous avons cherché à fonder nos recommandations sur des politiques pragmatiques visant à améliorer les soins aux patients, les conditions de travail et notre système public de soins de santé. Nous avons également essayé de nous en tenir à ce que nous connaissons le mieux, c’est-à-dire les soins aux patients, la santé et les préoccupations des femmes.
Nous voudrions profiter de cette occasion pour remercier le comité d’avoir organisé ces consultations. Nous espérons que les syndicats provinciaux auront la possibilité de discuter avec vous partout dans le pays. Nous voulons également vous faire part de notre point de vue sur ce qui, à notre avis, devrait ou ne devrait pas figurer dans le prochain budget fédéral.
Nous croyons que le gouvernement fédéral devrait faire des investissements dans cinq domaines : un programme national d’assurance-médicaments, l’Inforoute santé au Canada, l’infrastructure des soins de santé, une stratégie pancanadienne de ressources humaines fondée sur l’innovation, la coordination et la recherche ainsi que l’éducation postsecondaire et la formation continue.
Premièrement, nous avons besoin de l’appui fédéral à un programme national d’assurance-médicaments. L’année dernière, 393 millions d’ordonnances ont été délivrées au Canada. Seul un Canadien sur trois bénéficie d’une certaine protection à cet égard. Dans le cas des travailleurs, la proportion est de 58 p. 100. Si le gouvernement veut vraiment restituer aux Canadiens une partie de ses recettes fiscales, il devrait couvrir le prix des médicaments essentiels dont ils ont besoin.
Deuxièmement et troisièmement, nous avons besoin de l’appui fédéral à une infrastructure publique de la santé ainsi qu’à l’Inforoute santé. Beaucoup de nos hôpitaux sont plus âgés que la plupart de nos patients. Nous avons besoin d’éléments d’infrastructure nouveaux et différents pour réduire les temps d’attente, par exemple des centres de soins communautaires pouvant s’occuper des cas non urgents qui encombrent les salles d’urgences. C’est là que je travaillais auparavant, et je vous assure que vous ne voudriez pas être là à 3 heures du matin. Nous avons également besoin d’investissements dans des équipements informatiques pouvant faire passer notre système de soins de santé au XXIe siècle, comme l’a récemment recommandé le Dr Brian Postl, ancien conseiller fédéral en matière de temps d’attente. L’investissement dans l’Inforoute santé devrait être doublé.
Quatrièmement et cinquièmement, nous devons sérieusement investir dans les ressources humaines du secteur de la santé. D’ici une dizaine d’années, il manquera au Canada 113 000 infirmières et infirmiers et il en manquera un million aux États-Unis. Nous devons investir dans l’éducation postsecondaire et former un plus grand nombre de professionnels de la santé. Dans l’environnement concurrentiel des travailleurs de la santé, nous devons recourir à l’innovation, à la coordination et à la recherche pour recruter des travailleurs et les maintenir en fonction. Le gouvernement fédéral peut jouer un rôle de premier plan dans la préparation de cette main-d’œuvre pour l’avenir grâce à une stratégie pancanadienne des ressources humaines de la santé, à l’innovation, à la recherche et à l’utilisation de programmes de l’assurance-emploi tels que le programme actuel d’apprentissage des métiers de la construction. Un programme national de garde d’enfants serait également précieux pour appuyer les travailleurs de la santé, qui sont pour la plupart des femmes. Nous avons besoin d’un grand leadership pour être en mesure de former des partenariats à long terme avec les provinces et les territoires.
Je dirai, pour conclure, que nous avons la ferme conviction que le Canada n’a pas besoin de plus importantes réductions d'impôts. D’après les résultats d’un sondage que nous avons commandé en janvier dernier, 83 p. 100 des Canadiens interrogés étaient d’avis que nous aurions un excellent système de soins de santé si nos gouvernements pouvaient agir de concert. Les infirmières et les infirmiers croient que notre plan en cinq points peut garantir le succès du plan décennal de renforcement des soins de santé et de réduction des temps d’attente dans tous les secteurs. N’oublions pas qu’une population en bonne santé constitue l’ingrédient de base d’une saine économie.
Merci.
Je suis présidente et directrice générale de l’Association pulmonaire du Canada, qui est la plus ancienne des sociétés de bienfaisance canadiennes du domaine de la santé. Nous avons célébré notre centenaire en l’an 2000.
Nous sommes un partenariat d’organisations provinciales voué à l’amélioration de la santé pulmonaire et de la qualité de vie des 6 millions de Canadiens qui souffrent de maladies pulmonaires telles que l’asthme, la pneumonie, la grippe, l’emphysème, la bronchite chronique et la tuberculose. Nous avons des programmes de soutien des patients, de réadaptation et de sensibilisation et faisons des recherches de calibre mondial. Nous contribuons sensiblement au système de soins de santé en finançant des bourses dans beaucoup de province pour assurer l’accès à des experts ayant une grande expérience des maladies respiratoires.
Je voudrais vous présenter notre directeur des affaires publiques, M. Luc Lapointe, qui m’aidera à répondre à vos questions.
Vous avez demandé aux témoins qui comparaissent devant vous de répondre à des questions concernant les grandes mesures que le gouvernement fédéral pourrait prendre pour mieux servir les intérêts économiques des Canadiens.
Nous croyons que la santé et le bien-être économique des Canadiens sont inextricablement liés. Le prix que les particuliers, les entreprises et l’économie doivent payer si l’on néglige les maladies pulmonaires est bien connu et nous amène à réfléchir. Exprimé sur une base annuelle en dollars d’aujourd’hui, ce prix direct et indirect des maladies pulmonaires est estimé à 15 milliards de dollars. Ce chiffre ahurissant comprend les coûts directs des soins de santé dispensés dans les salles d’urgences aux nombres croissants d’enfants asthmatiques. Il comprend aussi les pertes de productivité au travail et l’invalidité due aux maladies respiratoires chroniques et infectieuses.
Les troubles pulmonaires sont la principale cause d’invalidité à court terme et comptent parmi les cinq premiers facteurs de coût du système des soins de santé. D’après l’Organisation mondiale de la santé, les maladies pulmonaires chroniques occuperont, d’ici 2020, la troisième place parmi les principales causes de décès dans le monde. Malheureusement, notre approche de la lutte contre ce problème de plus en plus mortel et invalidant n’est ni globale ni coordonnée. Les montants affectés à la recherche dans ce domaine ne représentent que 2 p. 100 des 4,6 milliards de dollars que le gouvernement fédéral a consacrés à la recherche sur la santé depuis 1999. Nous ne croyons pas que des investissements de ce niveau puissent produire les résultats voulus.
À titre de défenseurs de la santé pulmonaire au Canada, nous avons cru qu’il était de notre devoir de prendre l’initiative d’élaborer une stratégie coordonnée dans ce domaine. En collaboration avec les principaux intervenants, y compris les groupes représentant les patients, les médecins, l’industrie, les environnementalistes, les experts, les Autochtones et les gouvernements de tous les paliers, nous avons essayé de répondre à la question suivante : « Quel plan, quel cadre aurait les plus grands effets sur la santé et le bien-être économique des Canadiens? » Les intervenants ont répondu au cours d’une réunion tenue en avril dernier. Pour eux, nous avons besoin de coordonner notre action, d’élaborer un plan d’action global pour concentrer nos efforts sur les moyens les plus efficaces d’améliorer la santé pulmonaire. Le cadre proposé de santé pulmonaire donnera une idée claire de la situation des maladies pulmonaires au Canada: où se trouvent les lacunes, les efforts déployés pour y faire face et la manière dont les intervenants peuvent collaborer pour obtenir le maximum de résultats. Le plan de deux ans permettra, après des délibérations et des recherches, de proposer une approche concertée de la prévention et de la gestion des maladies respiratoires chroniques.
Nous estimons à 3 millions de dollars l’investissement fédéral nécessaire pour réaliser cette stratégie au cours des deux prochaines années. Cet investissement permettra de financer des mesures bien pensées que nous aideront à déterminer les domaines dans lesquels nous devons concentrer nos efforts pour améliorer la santé des Canadiens et réduire le fardeau de 15 milliards de dollars.
L’Association pulmonaire a été heureuse de collaborer ces dernières années avec le ministère de l’Environnement au sujet des indices de qualité de l’air et dans le cadre de divers programmes visant à atténuer les effets sur la santé d’une mauvaise qualité de l’air à l’intérieur et à l’extérieur. Nous croyons qu’il est essentiel que les questions liées à la qualité de l’air à l’intérieur et à l’extérieur constituent un élément important de la stratégie du gouvernement fédéral et des efforts de promotion de la santé pulmonaire. Nous exhortons le gouvernement à appuyer des programmes pouvant améliorer la qualité de l’air aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur à l’appui de la santé pulmonaire.
Nous savons d’expérience que, pour réduire le nombre des coûteuses visites aux salles d’urgences, l’un des principaux éléments de la prévention et de la gestion des maladies réside dans des renseignements sur la santé qui soient fondés sur des faits et faciles à comprendre. Nous avons actuellement un partenariat avec le Réseau canadien de la santé, programme de l’Agence de santé publique du Canada visant à produire ces renseignements. Pour nous, c’est un moyen rentable de recueillir et de diffuser d’importants renseignements sur la santé. Nous exhortons le gouvernement à poursuivre le financement de ce programme.
La tuberculose est un autre domaine qui a besoin d’urgence d’investissements soutenus. Une étude réalisée en 2000 par le Dr Dick Menzies, qui est l’expert canadien en lutte contre la tuberculose, a révélé que le prix du traitement de cette maladie chez nous s’élève en moyenne à 27 250 $ par rapport à 20 $ seulement dans les pays en développement. Nous exhortons le gouvernement à maintenir son appui aux programmes internationaux de lutte contre la tuberculose.
Un dernier mot au sujet du tabac, dont nous avons entendu parler un peu plus tôt aujourd’hui. Le tabac constitue encore le premier facteur de risque dans plusieurs maladies pulmonaires. Son coût pour le système de soins de santé, l’économie et les Canadiens est bien connu. Il est établi que les mesures législatives constituent le moyen le plus efficace de lutte contre le tabac. Le gouvernement fédéral dispose des pouvoirs nécessaires pour assurer une atmosphère sans fumée dans les édifices fédéraux. Nous ne voyons pas pourquoi il ne suit pas l’exemple de plusieurs provinces à cet égard.
Je voudrais dire, pour conclure, que des investissements dans une stratégie nous permettront d’intégrer les recommandations sur la recherche, les politiques et les programmes de façon à assurer des effets positifs sensibles sur la santé des Canadiens et sur le fardeau économique des maladies pulmonaires. Nous espérons revoir beaucoup d’entre vous le 16 octobre, lorsque notre conseil d’administration, les membres provinciaux, les patients, les médecins principaux et les experts seront en ville pour rencontrer leurs députés et fournir plus de renseignements sur ces importantes questions.
Je vous remercie pour le temps que vous nous avez accordé. Nous sommes disposés à répondre à toute question que vous pourriez avoir.
Bon après-midi. Nous sommes reconnaissants aux membres du comité de nous avoir invités à comparaître.
Je m’adresse à vous aujourd’hui au nom d’ACE Aviation et de ses sociétés membres, y compris Air Canada et Air Canada Jazz. Collectivement, les entreprises membres du groupe ACE offrent des services de passagers et de fret à 75 collectivités canadiennes, 48 villes des États-Unis et 56 autres destinations internationales, grâce à une flotte en constante expansion, qui compte actuellement 329 aéronefs. L’année dernière, nous avons transporté plus de 30 millions de passagers et avons été désignés comme la meilleure compagnie aérienne d’Amérique du Nord par Skytrax, sur la base des résultats d’une enquête réalisée auprès de 12 millions de passagers.
Nous employons 32 000 personnes un peu partout dans le monde, mais surtout au Canada, et la plupart de nos employés sont hautement spécialisés. Nous avons réussi à nous sortir avec confiance de la protection accordée en vertu de la LACC, grâce à un plan d’entreprise renouvelé et à un effectif plein d’énergie. Nous avons aussi commencé à réaliser de modestes bénéfices au cours des dernières périodes de déclaration. Bref, nous connaissons un certain succès.
Au sujet de votre thème de compétitivité économique, je dois dire que malgré tous nos efforts, l’augmentation de notre part du marché, la réduction annuelle sensible de nos coûts unitaires, nos coefficients record de remplissage et les énormes progrès que nous avons réalisés, nous sommes loin d’être aujourd’hui aussi compétitifs que nous pourrions l’être à cause de la politique du gouvernement.
Le maintien des loyers imposés par le gouvernement fédéral aux aéroports canadiens est un exemple parfait de politique qui non seulement limite le développement du secteur canadien de l’aviation, mais décourage la croissance économique dans de nombreuses collectivités du pays. Comme l’a mentionné Fred, nous sommes les seuls, avec le Pérou et l’Équateur, à exiger des loyers des aéroports. Nous croyons fermement que la décision prise par le gouvernement précédent d’imposer ces loyers était déraisonnable et à courte vue. Nous exhortons donc le gouvernement actuel à reconsidérer cette décision.
Lorsque le gouvernement fédéral a décidé de céder les aéroports à des autorités locales dans le cadre de baux à long terme prévoyant le paiement de loyers, il avait affirmé que l’objet de ceux-ci était d’obtenir une contrepartie équitable pour la cession des actifs, qui étaient alors évalués à 2 milliards de dollars. Quelle que soit la méthode de calcul employée, il est évident que ce montant a déjà été recouvré. Par conséquent, les recettes actuellement réalisées par le gouvernement ne sont en fait que des impôts perçus sans mandat législatif. Si l’on s’en tient à l’intention déclarée de la politique du gouvernement au moment de la cession, il faudrait que les loyers d’aéroport soient entièrement éliminés. Bref, il n’a jamais été question que les aéroports – et, par extension, les compagnies aériennes et leurs clients – se transforment en sources perpétuelles de recettes fiscales pour le Trésor fédéral. L’imposition de loyers était censée constituer une mesure provisoire permettant à la Couronne d’obtenir un rendement raisonnable sur son investissement.
Fred a déjà parlé de la situation à Toronto. Je me limiterai donc à dire que je partage son point de vue et appuie sans réserves toute solution qui réglerait la situation à Pearson. Comme il s’agit de notre aéroport-pivot, nous assumons plus que toute autre compagnie aérienne du monde le fardeau de cette situation.
Pour le secteur canadien de l’aviation, la taxe d’accise fédérale sur les ventes intérieures de carburant d’aviation constitue un autre défi. Établie à l’origine dans le seul but de réduire le déficit fédéral, cette taxe sert maintenant à alimenter le Trésor. Elle est imposée sur des intrants absolument fondamentaux de l’industrie, ce qui accroît injustement ses coûts, fausse le marché et nuit à sa compétitivité. De plus, cette taxe injuste défavorise nettement les transporteurs canadiens dans le monde et sur le marché nord-américain, alors que la taxe sur le carburant n’impose aux transporteurs des États-Unis qu’un quart du fardeau assumé par les compagnies du Canada. L’élimination de la taxe d’accise fédérale sur le carburant d’aviation constituerait une mesure tangible pour réduire les frais d’affaires élevés des transporteurs canadiens et les aiderait à réaliser leur plein potentiel.
Le dernier obstacle que je voudrais aborder aujourd’hui est le droit pour la sécurité des passagers du transport aérien, qui compte parmi les plus élevés du monde, de même que la panoplie constamment en expansion de nouveaux frais de sécurité imposés directement ou indirectement aux transporteurs aériens sous forme de services de police d’aéroport, d’accès à l’information préalable sur les voyageurs et de perquisitions à bord.
Faisant partie du mandat de sécurité nationale, tous ces frais devraient être assumés par le gouvernement, non seulement parce que le transport aérien est un important moteur de l’économie qui profite directement à tous les Canadiens et aux collectivités dans lesquelles nous vivons, mais aussi parce que le principe directeur de la Loi sur l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien vise à protéger le public, et pas seulement les passagers des compagnies aériennes. Le gouvernement devrait reconnaître ce principe et assumer ses obligations dans ce domaine. Autrement dit, si la sûreté de l’aviation est bien un élément essentiel de notre sécurité nationale, elle devrait être financée par des crédits publics. Les compagnies aériennes et leurs passagers ne devraient pas être forcés d’assumer tout le fardeau de l’ensemble des Canadiens.
Ces trois exemples flagrants de politique financière à courte vue sont encore plus frappants dans le contexte de l’accord « Ciels ouverts » conclu avec les États-Unis. Une fois mis en œuvre, cet accord ouvrira aux compagnies aériennes canadiennes un accès sans précédent au marché américain et leur offrira des perspectives de croissance vraiment difficiles à imaginer.
Si notre compagnie est bien structurée et positionnée pour soutenir la concurrence sur le marché nord-américain, notre cadre fiscal intérieur ne l’est certainement pas. Ce n’est qu’en remédiant à cette injustice qui nous défavorise par rapport à nos concurrents américains que notre compagnie pourra réaliser son plein potentiel et que le groupe ACE deviendra le puissant moteur économique qu’il devrait constituer pour toutes les collectivités canadiennes.
Je vous remercie du temps que vous nous avez accordé.
:
Je vous remercie de nous avoir donné l’occasion de défendre l’idée de faire du prochain budget fédéral un budget d’abolition de la pauvreté.
La campagne canadienne Abolissons la pauvreté bénéficie de l’appui de plus d’un quart de million de Canadiens et de plus de 800 organisations qui ont souscrit à notre programme en faveur d’une aide plus importante et plus efficace, de l’équité commerciale, de la radiation de la dette et de l’abolition de la pauvreté parmi les enfants du Canada.
Le prochain budget fédéral pourrait contribuer sensiblement à l’abolition de la pauvreté en augmentant l’aide internationale canadienne de 18 p. 100 par an et en établissant un échéancier qui permette d’atteindre l’objectif d’aide, convenu à l’échelle internationale, de 0,7 p. 100 du revenu national brut d’ici 2015.
Plus de 800 millions de personnes se couchent chaque soir le ventre creux et, chaque jour, 50 000 personnes meurent d’une cause liée à la pauvreté. Je sais que le gouvernement a de nombreuses priorités, mais je vous demande de laisser parler votre cœur pour déterminer si la réduction de la pauvreté ne devrait pas figurer en tête de liste. Quelles autres choses peuvent se comparer à la mort et à la misère qu’occasionne la pauvreté?
Il n’y a rien d’inévitable dans cette situation, qui n’en est que plus terrible. Si nous choisissons d’agir, si nous avons la volonté de le faire, nous disposons dans le monde de la technologie et des ressources nécessaires pour abolir la pauvreté.
L’ancien premier ministre canadien et prix Nobel de la paix Lester B. Pearson a joué un rôle de premier plan lors de la définition de l’objectif de 0,7 p. 100 du revenu national brut. Cet objectif a récemment été réaffirmé par les Nations Unies lorsqu’elles ont adopté la déclaration du millénaire et les objectifs du millénaire pour le développement.
D’autres donateurs ont augmenté leur aide, mais le Canada traîne, loin derrière. Nous ne donnons actuellement que 0,32 p. 100 de notre RNB, soit moins de la moitié de ce que nous sommes censés donner. Je voudrais noter que le premier ministre Stephen Harper avait promis, au cours de la campagne électorale, de porter l’aide canadienne à la moyenne des donateurs de l’OCDE, qui était de 0,42 p. 100 du RNB en 2005. Nous croyons que le prochain budget fédéral devrait pour le moins respecter cette promesse électorale. À long terme, nous devons nous engager à établir un plan qui permette au Canada d’atteindre l’objectif de 0,7 p. 100 d’ici 2015.
Mais une aide accrue ne suffit pas en soi. Nous avons besoin d’une aide de meilleure qualité. Voilà pourquoi la campagne Abolissons la pauvreté appuie le projet de loi C-293 concernant l’aide au développement fournie à l’étranger. Je remarque que M. McKay vient de sortir pour participer au débat qui se tient aujourd’hui à la Chambre des communes. Nous exhortons le gouvernement et les députés de tous les partis à appuyer l’adoption rapide de ce projet de loi.
Je veux également noter qu’une simple augmentation de notre aide multilatérale à la Banque mondiale ne répondrait pas, à mon avis, au critère d’une aide de meilleure qualité. J’ai appris aujourd’hui avec un grand intérêt que le gouvernement britannique a annoncé la suspension de sa cotisation à la Banque mondiale à cause de graves préoccupations touchant la qualité de l’aide.
En 1989, la Chambre des communes a adopté à l’unanimité une résolution visant à éliminer la pauvreté parmi les enfants canadiens avant l’an 2000. Plus de 15 ans plus tard et cinq ans après l’expiration du délai, que s’est-il passé? Au Canada, un enfant sur six vit encore dans la pauvreté. Nous devons mettre fin à cette situation. Le gouvernement fédéral pourrait faire un grand pas en avant en portant la prestation fiscale canadienne pour enfants à 4 900 $. En fait, cela fait plusieurs années que la campagne Abolissons la pauvreté a fixé cet objectif. Pour beaucoup d’organisations, le chiffre actuel devrait être de 5 000 $.
Éliminer la pauvreté chez les enfants est un important premier pas. Il nous faudra en définitive trouver un moyen de faire en sorte que personne ne soit pauvre. C’est la raison pour laquelle la campagne canadienne Abolissons la pauvreté demande au gouvernement fédéral d’inviter les groupes dans lesquels la pauvreté sévit, comme les Autochtones, les femmes, les minorités et les jeunes, à participer à la conception et à la mise en œuvre d’une stratégie nationale de réduction de la pauvreté.
Les gouvernements du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador ont pris l’initiative d’élaborer des stratégies complètes de réduction de la pauvreté, mais les gouvernements provinciaux ne disposent pas de tous les moyens nécessaires pour atténuer et éliminer la pauvreté. Nous avons besoin du leadership du gouvernement fédéral, travaillant de concert avec les autres paliers de gouvernement, pour mettre au point une stratégie nationale de réduction de la pauvreté au Canada.
Le gouvernement fédéral pourrait prendre l’initiative dans les domaines relevant de sa compétence, en mettant en œuvre une stratégie nationale de logement social et un programme national de garde d’enfants et d’éducation préscolaire, en améliorant les programmes d’assurance-emploi pour rendre admissibles ceux qui en ont vraiment besoin, en rétablissant le salaire minimum fédéral et en le fixant à 10 $ l’heure pour qu’un travailleur à plein temps puisse échapper à la pauvreté, en créant un programme national d’assurance-médicaments et en prenant des mesures de réduction de la pauvreté parmi les Autochtones qui devaient bénéficier de l’accord de Kelowna entre les Premières nations et d’autres paliers de gouvernement.
Le fait d’investir dans la réduction de la pauvreté et d’appuyer la participation à la population active au moyen de stimulants positifs aurait de nombreux avantages économiques et sociaux: augmentation de la productivité, amélioration de l’état de santé de la population et réduction du coût des soins de santé, augmentation de l’offre sur le marché du travail. Ce dernier facteur contribuerait à régler le problème des pénuries de main-d’œuvre découlant du vieillissement de la population active.
:
Merci, monsieur le président. Je remercie également nos témoins. Nous avons abordé une assez vaste gamme de sujets, allant des avions et des aéroports à l’abolition de la pauvreté.
Je voudrais commencer par poser quelques questions à Linda Silas, de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières/infirmiers. J’ai eu l’occasion de vous rencontrer à quelques reprises depuis que j’ai été élu. Vous avez mentionné que vous êtes une fière néo-brunswickoise. Je suis sûr que tous les membres du comité voudront adresser aujourd’hui des félicitations à Shawn Graham pour sa grande victoire d’hier au Nouveau-Brunswick.
Puis-je dire que c’est unanime?
Le président: Ordre et pertinence, monsieur Savage!
M. Michael Savage: Quoi qu’il en soit, vous avez bien défendu les infirmières/infirmiers et l’ensemble des soins de santé au Canada.
M. McCallum est ordinairement le premier à poser des questions. Il a l’habitude de commencer par un long préambule. Je ne le ferai pas, mais je voudrais quand même dire que je crois aux principes que vous avez énoncés: les réductions d’impôts ne sont pas toujours la solution. En fait, des réductions d’impôts qui ne favorisent pas la productivité et, plus particulièrement, qui avantagent d’une façon disproportionnée ceux qui en ont le moins besoin ne réalisent pas grand-chose. Pour garder un système public de soins de santé de qualité, nous devons prendre très au sérieux quelques-unes de vos recommandations.
Je voudrais demander des précisions au sujet de l’une des recommandations formulées dans votre mémoire concernant l’éducation et la formation. Vous recommandez que le gouvernement fédéral prenne des engagements de financement à long terme à l’égard de l’éducation postsecondaire. Vous avez parlé des compressions qui ont touché les écoles de médecine, les écoles d’infirmières et beaucoup d’établissements de formation de professionnels de la santé dans les années 1990. Je m’en souviens. Je me rappelle les arguments présentés dans ma province, la Nouvelle-Écosse. On disait que nous n’aurions pas besoin d’autant de médecins et d’autres professionnels de la santé, que nous ne pouvions pas nous permettre de maintenir toutes ces places. Il est clair aujourd’hui que nous avons besoin de mieux financer l’éducation postsecondaire et particulièrement la formation des infirmières/infirmiers et des autres professionnels de la santé.
Lorsque vous parlez d’engagement de financement à long terme, pensez-vous à des transferts réservés à l’éducation, à l’octroi aux provinces de crédits qu’elles peuvent utiliser à leur gré, puisque les questions postsecondaires relèvent essentiellement d’elles? Pensez-vous à des investissements fédéraux directs dans les établissements ou en faveur des étudiants?
:
Je suis bien d’accord au sujet des réductions d’impôts. Je crois que le système public de soins de santé a fait ses preuves. Il a connu des difficultés dans les années 1990. Nous avons eu Romanow et Michael Dechter, qui ont été des agents de ces réductions. Je n’ai pas entendu Frank McKenna dire – j’étais pourtant là dans les années 1990 – que ce serait une erreur d’équilibrer le budget en coupant les services de santé. Nous essayons aujourd’hui de remédier à la situation.
De plus, le ministère des Finances avait chargé P. J. Deveraux – je ne me souviens pas de l’année, mais c’était il y a environ quatre ans – de réaliser une étude sur la viabilité du système des soins de santé, évalué en fonction du PIB. Le coût du système s’élève actuellement à environ 10 p. 100 du PIB. L’économiste P. J. Deveraux avait conclu que cette proportion se maintiendrait dans les 10 prochaines années, toutes autres choses étant par ailleurs égales. Autrement dit, le coût du système est stable.
Pour ce qui est du financement de l’éducation, il y a deux aspects à considérer. Oui, il faut continuer à aider les provinces et à financer les programmes d’éducation, mais je crois qu’il faut rendre à César ce qui appartient à César. Le gouvernement fédéral devrait faire savoir aux étudiants qu’il leur donne de l’argent. Je suis très en faveur d’un système fédéral de bourses, qui montrerait aux étudiants du Nouveau-Brunswick et aux infirmières de la Saskatchewan que l’argent qu’ils obtiennent vient directement du Trésor fédéral et que c’est l’un des avantages de vivre dans notre grand pays. Il y a donc deux aspects.
Les écoles de sciences infirmières, les écoles de médecine et l’Association médicale canadienne vous ont présenté des observations l’année dernière au sujet du fonds d’un milliard de dollars sur cinq ans. Nous avions appuyé le projet. Nous avons besoin d’initiatives de ce genre, sans pour autant dire aux provinces ce qu’elles ont à faire. Il faut qu’elles disposent d’un financement suffisant. De plus, nous avons besoin de cette initiative générale pour remédier à l’énorme pénurie que nous connaissons dans le domaine des professionnels de la santé.
:
Merci, monsieur le président.
Merci de vos présentations.
Je remercie également M. Savage d'avoir fait la remarque que j'aurais faite de toute façon.
Le Bloc québécois n'est pas le seul à être en désaccord au sujet des transferts directs du fédéral vers des champs de compétence du Québec. Je vous rappelle que lorsqu'il y a eu les bourses du millénaire, même le mouvement étudiant et les fédérations étudiantes étaient contre. Je suis convaincu que c'est la même chose pour ce qui est des autres institutions qui relèvent des compétences du Québec.
Dans une des recommandations de votre mémoire, vous demandez l'adoption d'une mesure législative sur la garde des enfants, tout en spécifiant qu'il faut respecter le droit du Québec et des premières nations à établir leurs propres systèmes de services de garde. En ce sens, je vous félicite. C'est une remarque que je ne ferai pas chaque fois. Je pense que pour nous, c'est incontournable, même si le gouvernement fédéral a la responsabilité financière de transférer l'argent nécessaire pour que les provinces puissent assumer leurs responsabilités.
Voici la question que je voulais vous poser. On parle d'une mesure législative sur la garde des enfants pour établir un certain nombre de conditions. Quand les professeurs d'université et les étudiants viennent ici, ils nous demandent aussi une loi afin d'établir des normes pancanadiennes en éducation. La Loi canadienne sur la santé établit des principes supposément universels, mais cela n'a jamais empêché le gouvernement fédéral de se retirer unilatéralement du financement de la santé.
Je me demande si vous ne devriez pas ajouter à votre proposition — et c'est vrai pour les autres propositions très généreuses concernant des normes pancanadiennes — l'obligation du gouvernement fédéral de financer les services de garde à des niveaux qui seraient inscrits dans la loi.
Par exemple, si on disait dans la Loi sur la santé, comme le demande Romanow, que le niveau de contribution du gouvernement fédéral est de 25 p. 100 des dépenses en santé, ce serait dans la loi. C'est beau les principes, mais quand on pellette les problèmes dans la cour de l'autre, cela me semble inéquitable.
Votre association pourrait-elle retenir l'idée d'inscrire dans la mesure législative sur les services de garde une obligation de financement de la part du gouvernement fédéral? Je vous pose la question.
C'est la même chose pour les gens qui sont dans le domaine de la santé. Ce serait peut-être quelque chose qu'on pourrait ajouter dans nos recommandations. Il ne suffit pas simplement d'avoir une loi, mais d'avoir une loi qui donne des responsabilités financières au gouvernement fédéral.
Justement, monsieur Howlett, vous faites aussi un certain nombre de suggestions auxquelles la même remarque s'applique; je n'y reviendrai pas.
Vous demandez d'améliorer le programme d'assurance-emploi, qui est de compétence provinciale, pour augmenter le nombre de chômeurs admissibles. Je crois que vous avez raison. Actuellement, seulement quelques personnes qui paient des cotisations reçoivent des prestations, ce qui n'était pas du tout le cas il y a 10 ans, avant la réforme Axworthy.
Toutefois, vous n'abordez pas la question du niveau de remplacement. En effet, le niveau du revenu remplacé par les prestations est passé de 60 p. 100 à 55 p. 100. De plus, la durée des prestations a été réduite, ce qui fait que beaucoup de gens connaissent ce qu'on appelle le trou noir. Il y a des travailleurs saisonniers et des travailleurs d'industries saisonnières qui, avant leur retour au travail, ne reçoivent déjà plus de prestations d'assurance-emploi. C'est une chose dont on discute depuis quelques années déjà.
Peut-être devriez-vous étoffer davantage votre proposition concernant l'amélioration du régime d'assurance-emploi.
:
Je suis tellement retournée par ce que j’ai entendu que je ne sais pas où commencer.
Il y a tant de faussetés qui se disent au sujet de la garde d’enfants que c’en est... Comme je l’ai dit à Rick Dykstra et à d’autres, ils auraient intérêt à se renseigner sur différents programmes de garde d’enfants du pays pour comprendre vraiment ce qui est recommandé. Notre groupe de témoins précédent comprenait une représentante d’une organisation, la Care of the Child Coalition. Rick ne lui a pas demandé où elle avait pris son argent. Nous avons ici des gens comme Monica Lysack qui nous parlent de garde d’enfants en établissement, et d’autres comme la représentante de la Care of the Child Coalition, qui nous vantent la garde en milieu familial, avec les biscuits qui viennent de sortir du four et les jardins de fleurs.
Quoi qu’il en soit, nous parlons ici d’investissements dans un domaine qui offrira des choix aux femmes et aux familles pour que les enfants reçoivent des soins adéquats, que ce soit dans une garderie, en milieu familial, dans une coopérative rurale ou une garderie d’entreprise. Toute cette gamme fait partie de ce dont Monica nous a parlé. Je crois que Monica devrait maintenant nous dire, surtout pour la gouverne de Rick et d’autres, ce qui arrivera si nous n’investissons pas dans des services de garde d’enfants qui offriront des choix aux femmes et aux familles, pour qu’elles puissent contribuer à remédier à la pénurie de main-d’œuvre dont nous avons tous entendu parlé et qui peut nuire à la compétitivité de notre économie. Qu’arrivera-t-il si nous n’investissons pas? Qui y perdra?
Croyez-vous que les conservateurs préfèrent que les femmes restent à la maison pour qu’ils puissent importer de la main-d’œuvre étrangère à bon marché sans aucune norme? Quel but visent-ils vraiment? Pourquoi ne pas faire en sorte que les gens qui ont des compétences aient accès à de bons services de garde d’enfants pour pouvoir à la fois être de bons parents et contribuer à l’économie?
Vous voudrez bien m’excuser de cette diatribe, mais il fallait que je dise certaines choses dans l’intérêt de tous les travailleurs de garderie qui font de si grands efforts.
:
Je l’apprécie. C’est peut-être une bonne tactique de détourner l’attention du vrai problème en faisant des insinuations au sujet du financement fédéral des organisations, etc., mais vous avez raison. En bout de ligne, ce qui importe, c’est l’intérêt du Canada et notre productivité future. Parlons-nous ici des enfants ou des parents et de leur capacité de faire partie de la population active? Parlons-nous de notre économie? La garde d’enfants est liée à tout cela. Nous savons qu'à défaut d’investissements dans l’avenir du Canada, dans nos enfants, nous aurons des difficultés.
J’étais en Alberta récemment. Il y avait des pancartes partout. Les magasins 7-Eleven offraient des bonis d’embauche pour essayer de recruter des gens. Le financement des services de garde d’enfants en Alberta compte parmi les moins élevés de toutes les provinces. Les responsables se débattent pour essayer de trouver des solutions au problème. La réalité, c’est que 70 p. 100 des parents de jeunes enfants travaillent. Nous pourrions souhaiter que ce soit différent, nous pourrions essayer d’offrir des encouragements pour que la situation change...
Pour ce qui est du financement de la garde d’enfants, permettez-moi de dire encore une fois que, même si les médias affirment que nous nous opposons à l’idée des parents qui restent à la maison, les documents que nous avons produits depuis plus de 30 ans montrent bien que l’ACPSGE a toujours défendu une politique familiale. Nous avons appuyé la prolongation du congé de maternité et du congé parental pour permettre aux parents de rester à la maison pendant ces importantes premières années.
Croyons-nous que ce serait une très bonne idée de financer les parents pour qu’ils restent avec leurs enfants jusqu’à l’âge de cinq ans? Bien sûr. Pourquoi serions-nous contre?
Mais cela coûterait quelque 80 milliards de dollars par an. Si nous pouvons nous le permettre, nous pouvons bien l’envisager.
Je ne crois cependant pas que cela soit possible. Nous ne pouvons pas limiter notre examen aux coûts directs. Il faut également tenir compte de la contribution fiscale moindre des parents. Les parents qui travaillent contribuent à l’économie. Avec une population active et un taux de natalité en baisse, nous devons prendre en compte ces problèmes. Nous devons adopter une approche très systématique de l’éducation préscolaire et de la garde d’enfants aussi bien pour favoriser la participation à la population active que pour assurer un bon départ à nos plus jeunes citoyens. Nous devons veiller à éviter les frais de santé et d’éducation que nous aurions à payer pour remédier aux problèmes qui se poseraient inévitablement si nous n’aidons pas les familles à donner un bon départ aux enfants.
Merci d'être présents aujourd'hui.
Je vais continuer à parler des services de garde. On en a beaucoup parlé le printemps dernier, et on risque d'en parler encore longtemps. La décision du gouvernement conservateur d'annuler les fonds destinés aux gouvernements, dont celui du Québec, afin d'améliorer les services de garde était mauvaise dès le début. Même sous le précédent régime libéral, il y avait un problème, et celui-ci existe toujours. En effet, les parents québécois sont aux prises avec l'iniquité du régime fiscal. Ils ne réclament pas le même crédit d'impôt que les parents canadiens. Je m'explique.
Dans le rapport d'impôt fédéral qu'ils remplissent, les parents demandent un crédit d'impôt qui correspond à ce qu'ils ont déboursé en frais de garde. Ce montant n'est pas imposable. Les parents québécois ayant accès aux CPE réclament une somme de 7 $. Elle se chiffrait auparavant à 5 $. Par contre, dans le reste du Canada, les parents réclament des montants beaucoup plus élevés. Le crédit d'impôt représente pour eux beaucoup plus d'argent.
Certains diront que c'est normal, puisque dans le reste du Canada, les gens paient davantage. En fait, les Québécois paient aussi, mais ils le font par l'entremise de leurs impôts. En fin de compte, les Québécois sont pénalisés par le régime fiscal canadien parce qu'ils ont choisi de se donner collectivement un service de garde abordable et accessible au grand public.
Ma question pourrait s'adresser à Mme Lysack ou à Mme Silas. M. Howlett voudra peut-être lui aussi se prononcer à ce sujet.
Selon vous, est-ce que le gouvernement fédéral devrait prendre acte du choix du Québec et respecter ce choix, qui est par ailleurs louangé partout au Canada, voire à l'étranger? Le gouvernement fédéral devrait-il remettre au gouvernement du Québec l'argent qu'il épargne année après année — on parle d'environ 250 millions de dollars par année, soit un milliard et demi de dollars depuis la mise en place de ce programme —, afin que le Québec puisse améliorer son système ou devrait-il continuer à profiter de ce choix en versant l'argent dans son fonds consolidé et en s'en servant à d'autres fins?