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Je souhaite la bienvenue à tous, témoins et membres du comité.
Nous nous réunissons aujourd'hui conformément à notre ordre de renvoi du mardi 24 octobre 2006, à savoir l'étude du
Je remercie les témoins d'avoir eu la patience de nous attendre. Nous avons été retardés par une discussion portant sur le même sujet.
Nous allons débuter par un exposé de M. Warren Law, vice-président principal de l'Association des banquiers canadiens.
Bonjour monsieur. Vous disposez de cinq minutes. Nous vous écoutons.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, je tiens tout d'abord à vous remercier de cette occasion de vous dire ce que le secteur bancaire pense du projet de loi . Je m'appelle Warren Law et je suis premier vice-président, Affaires générales, et chef du contentieux de l'Association des banquiers canadiens. M. Ron King, le responsable de la lutte contre le blanchiment d'argent à la Banque Scotia, m'accompagne.
Après quelques remarques préliminaires, nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.
Le secteur bancaire canadien a conscience de l'importance du rôle qu'il joue dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement des activités terroristes. Il a appuyé de façon soutenue les efforts du gouvernement du Canada pour se doter d'un régime efficace en la matière. En vérité, nous sommes d'avis que la promulgation de la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité (blanchiment d'argent) et le financement des activités terroristes mettra solidement en place les fondements d'un système efficace de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement des activités terroristes.
Les banques ont investi des dizaines de millions de dollars pour élaborer et mettre en œuvre des systèmes automatisés leur permettant de respecter les normes qui leur sont imposées par la réglementation. C'est l'ensemble du secteur qui a pris l'initiative dans ce domaine, et nous allons tous continuer à prendre ces obligations très au sérieux. Cependant, il y a toujours place à amélioration. Nous réalisons fort bien que, avec l'adoption du projet de loi , le gouvernement veut se doter de moyens pour combler les lacunes du régime actuel.
Bien évidememnt, les mesures de lutte contre le blanchiment d'argent et contre le financement des activités terroristes visent avant tout à protéger le système financier des activités criminelles. Nous sommes d'avis qu'il faut pour cela faire la part des choses. Un tel régime est unique car, pour être efficace, il impose des interactions avec une large gamme d'intervenants, comme les organismes d'application de la loi, les ministères du gouvernement et les institutions financières. Nous croyons qu'il est inutile d'imposer un trop grand nombre de restrictions, de règles ou d'exigences à ces entités et que, concrètement, cela n'aurait pour effet que de réduire l'efficacité de l'ensemble du régime.
Nous sommes convaincus que toute mesure de lutte contre le blanchiment d'argent et contre le financement des activités terroristes devrait s'inscrire dans une approche basée sur les risques. Une fois les amendements promulgués, les entités déclarantes et CANAFE devraient se voir accorder suffisamment de temps pour apporter les modifications nécessaires à leurs systèmes et aux programmes de formation des employés. Nous sommes d'avis que les efforts pour lutter contre le blanchiment d'argent et le financement des activités terroristes seront de beaucoup facilités si CANAFE pratique plus de rétroaction avec les entités déclarantes au sujet de leurs rapports et si CANAFE dispose d'une plus grande marge de manœuvre pour divulguer l'information en sa possession. Nous sommes donc favorables aux dispositions du projet de loi C-25 qui ont pour effet de faciliter la divulgation d'information.
Il y a un certain nombre de mesures figurant dans ce projet de loi pour lesquelles nous devrons attendre d'avoir pris connaissance de la réglementation afin d'être en mesure d'émettre une opinion ferme. J'aimerais toutefois vous faire part de quelques observations préliminaires sur certaines dispositions de ce projet de loi. Nous vous avons déjà transmis de plus amples détails sur notre vision de ces questions dans une brève lettre, qui vous a déjà été remise m'a-t-on dit.
Nous avons recommandé des modifications du projet de loi qui répondraient à ces préoccupations. C'est ainsi qu'il y a la question des répercussions sur les filiales étrangères et sur les succursales étrangères de banques canadiennes. Le projet de loi C-25 impose un certain nombre de nouvelles mesures, y compris de nouvelles exigences touchant les filiales étrangères et les succursales de banques canadiennes à l'étranger. Ces propositions, en particulier celles imposant l'obligation d'identifier les clients canadiens, pourraient imposer aux banques canadiennes des exigences juridiques d'application extraterritoriale. Nous craignons que cela ne cause des problèmes importants au secteur bancaire.
Dans la mesure où les législations locales le permettent, les banques canadiennes soumettent déjà leurs activités à l'étranger à leurs politiques et à leurs procédures internes de lutte contre le blanchiment d'argent et contre le financement des activités terroristes. Cependant, les banques pourraient être pénalisées si elles étaient tenues d'appliquer des exigences réglementaires canadiennes en territoire étranger. Leur situation concurrentielle au niveau mondial pourrait en souffrir. Au lieu d'imposer des exigences juridiques de portée extraterritoriale, nous estimons qu'une approche plus efficace serait d'indiquer clairement que l'obligation de mettre en place des programmes de conformité et d'évaluation des risques doit s'appliquer à toutes les filiales et à toutes les succursales, indépendamment de l'endroit où elles se trouvent, dans la mesure où la législation locale le permet.
Nous recommandons que ces mesures soient promulguées.
Il est important de préciser que nous ne demandons pas l'application de normes moins rigoureuses aux activités des filiales ou des succursales étrangères, mais plutôt de convenir que d'autres moyens sont tout aussi efficaces pour atteindre les résultats que, je crois, nous voulons tous obtenir, soit de nous doter d'un régime de dissuasion équilibré et efficace.
Un autre problème est celui des relations avec des correspondants bancaires. Nous reconnaissons qu'il est nécessaire d'imposer plus de rigueur dans la prestation de services à des correspondants bancaires étrangers. L'un des amendements du projet de loi C-25 énonce un certain nombre de mesures précises que les banques canadiennes doivent suivre avant d'instaurer une relation de correspondant bancaire.
Bien que le secteur bancaire ait, au Canada, mis en œuvre la plupart de ces exigences, nous sommes préoccupés par la définition proposée de « relation de correspondant bancaire » dans le projet de loi. Celle-ci est trop large. Elle pourrait être interprétée comme coiffant presque toutes les interactions entre des banques canadiennes et étrangères.
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Merci, monsieur le président.
Je suis ravi d'être ici aujourd'hui pour discuter avec vous de notre vérification du régime canadien de lutte contre le blanchiment d'argent et contre le financement des activités terroristes, et des liens entre ce régime et le projet de loi C-25. Nous avons terminé cette vérification il y a deux ans.
Durant celle-ci, nous sommes parvenus à la conclusion que le régime canadien de lutte contre le blanchiment d'argent est complet et conforme, dans ses grandes lignes, aux normes internationales. Nous avons cependant relevé un certain nombre d'éléments qui nuisent à l'efficacité de ce régime. Pour certains, il est possible d'y apporter des solutions en faisant appel au cadre juridique actuel. Ce cadre permettrait en effet une meilleure coordination entre les organismes fédéraux responsables de la mise en œuvre de la politique de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement des activités terroristes du Canada et permettrait à CANAFE de se doter d'un meilleur processus de rétroaction avec les entités déclarantes sur l'utilisation de l'information qu'elles lui fournissent.
D'autres éléments que nous avons relevés soulèvent des questions dont la solution nécessiterait probablement d'apporter des modifications à la législation.
[Français]
Au premier rang de ces facteurs, mentionnons les restrictions qui limitent l'échange de renseignements. Pour que le droit à la vie privée soit préservé, l'information que le comité peut communiquer est limitée par la loi aux données de base, c'est-à-dire les dates et les lieux où les opérations ont été effectuées, leur valeur, leur numéro de compte et le nom des personnes impliquées.
Nous avons constaté que ces restrictions nuisent à l'utilité des renseignements que le centre transmet aux organismes d'application de la loi et aux organismes de sécurité.
Les organismes d'application de la loi nous ont dit que les renseignements de base qu'ils reçoivent sont trop limités pour justifier une enquête. En revanche, lorsque la communication se rapporte à une enquête en cours, un renseignement peut servir à corroborer des éléments de preuve ou à offrir de nouvelles pistes.
La dispense concernant l'exigence de déclaration accordée aux avocats à la suite d'une contestation réussie devant les tribunaux est un autre élément qui nuit à l'efficacité de l'initiative nationale.
[Traduction]
Enfin, nous avons constaté que les entités déclarantes non réglementées, y compris les entreprises de transfert de fonds et les courtiers de change qui ne sont pas tenus de détenir un permis et dont les activités ne sont surveillées par aucun organisme officiel, présentent d'importants défis en matière de conformité. En vérité, on ne dispose pas de chiffres fiables sur le nombre d'entreprises de ce type, et il est donc difficile de garantir la conformité aux exigences de déclaration.
Le projet de loi dispense les conseillers juridiques des obligations de déclaration. Nous croyons savoir que le gouvernement discute actuellement avec les divers barreaux des exigences de conformité à imposer aux avocats. Le projet de loi instaure l'échange d'information et impose la conformité aux organismes déclarants non réglementés. Cela va avoir pour effet d'élargir les types d'information que CANAFE peut divulguer aux organismes d'application de la loi s'il soupçonne des activités de blanchiment d'argent ou de financement d'activités terroristes.
De façon plus précise, la loi va dorénavant permettra à CANAFE de préciser ce qui l'a amené à soupçonner des activités de blanchiment d'argent ou de financement d'activités terroristes. Le nouveau texte obligera également les entreprises de transfert de fonds à s'enregistrer, une recommandation du Groupe d'action financière sur le blanchiment de capitaux, l'organisme international définissant les normes en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement des activités terroristes.
Plusieurs pays, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, obligent également ces types d'entreprises à s'enregistrer.
En résumé, et bien que nous n'ayons pas étudié en détail le projet de loi , il semble apporter des réponses aux principales préoccupations soulevées dans notre vérification de novembre 2004. Je ne saurais dire si les modifications envisagées suffiront ni si elles permettront de résoudre efficacement tous les problèmes relevés.
De plus, nous n'avons pas pour mandant de commenter les choix de politique qui transparaissent dans ce projet de loi.
Cela met fin, monsieur le président, à ma déclaration préliminaire. Je me ferai un plaisir de répondre aux questions en temps voulu.
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Je vous remercie d'avoir invité l'Agence du revenu du Canada à vous déléguer l'un de ses représentants aujourd'hui.
Cette législation aura des répercussions sur deux secteurs opérationnels distincts de l'ARC. Ainsi que vous le savez peut-être, l'ARC joue un rôle dans le cadre de la lutte contre le terroriste au Canada puisqu'elle administre la Loi sur l'enregistrement des organismes de bienfaisance (renseignements de sécurité). Elle a été promulguée comme la partie 6 de la Loi antiterroriste. Cette législation reconnaît que l'Agence peut contribuer à la lutte contre le terrorisme en détectant et en interrompant l'aide à des activités terroristes parce qu'il nous incombe d'examiner les activités d'organismes de bienfaisance enregistrés ou d'organismes demandant cet enregistrement.
Toutefois, les pouvoirs dont nous disposons actuellement pour échanger de l'information ne nous permettent pas de respecter les normes du Groupe d'action financière sur le blanchiment des capitaux. Comme vous le savez, c'est l'organisme international qui définit les normes en la matière. C'est pourquoi ces propositions, en ce qui concerne les organismes de bienfaisance, ont essentiellement visé à autoriser, dans des limites précises, l'échange d'information. Il s'agit pour nous d'être à la fois en mesure de recevoir des renseignements de CANAFE, qui nous aideront à administrer les dispositions de la Loi de l'impôt sur le revenu concernant les organismes de bienfaisance, et d'être autorisés à transmettre aux organismes chargés de procéder à des enquêtes des renseignements permettant réellement au gouvernement de lutter contre les activités terroristes.
Ces propositions tiennent compte des 30 ans d'expérience accumulés avec le système d'enregistrement des organismes de bienfaisance pour faire la distinction, du point de vue des politiques, entre les règles de divulgation qui s'appliquent aux organismes de bienfaisance et le concept de confidentialité absolue des données fiscales qui s'applique aux autres contribuables. Il est très important de rappeler que ces modifications respectent toujours aussi rigoureusement la confidentialité des renseignements personnels en garantissant que l'information sur les donateurs ne sera pas soumise à ces nouvelles dispositions sur la divulgation.
Venons-en maintenant à la divulgation d'information à l'ARC lorsqu'on soupçonne une fraude fiscale. L'ARC est partenaire depuis le début de l'initiative nationale de lutte contre le blanchiment d'argent. La Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes autorise CANAFE à transmettre des renseignements désignés à l'ARC lorsque le Centre a, tout d'abord, déterminé qu'il s'agit d'un cas de blanchiment d'argent ou de financement d'activités terroristes et, ensuite, qu'il relève de la fraude fiscale ou qu'il s'agit d'une tentative de se soustraire à l'impôt.
Les modifications proposées à la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes au sujet de la divulgation d'information par CANAFE servent à élargir les types de renseignements désignés qui peuvent être transmis à tous les destinataires des renseignements divulgués par CANAFE, à préciser le concept de fraude fiscale en l'étendant à l'obtention illicite d'un remboursement ou d'un crédit auquel le contribuable n'a pas droit, et à permettre à l'ARC, sur réception d'information de CANAFE, de demander à un tribunal d'émettre une ordonnance de production lui permettant d'obtenir des renseignements additionnels sur une divulgation précise.
Ces modifications auront donc essentiellement pour effet de préciser les formes d'évasion fiscale et de faciliter un plus grand nombre de divulgations à l'ARC, tout en respectant les deux seuils définis dans la législation. Lorsque l'ARC reçoit des renseignements désignés, elle peut alors déterminer plus facilement les mesures à prendre ou les poursuites à entamer.
Mes collègues et moi nous ferons un plaisir de répondre à toute question que vous pourriez avoir concernant le volet administration de ces propositions, du point de vue de l'ARC.
Je suis la directrice générale de la Direction des organismes de bienfaisance et je suis accompagnée de Mme Donna Walsh, directrice de la Division de la revue et de l'analyse de notre direction, et de M. Denis Meunier, directeur général de la Direction de l'exécution et des divulgations de notre Direction générale des programmes d'observation.
Je vous remercie de votre attention.
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Je vous remercie, monsieur le président, de m'avoir permis de comparaître devant ce comité.
Avant de vous dire ce que nous pensons de cet important projet de loi, permettez-moi de vous donner un bref aperçu de nos activités, de nos clients, et de la façon dont les Canadiens et les Canadiennes utilisent couramment les services de Western Union. Western Union est un leader mondial dans le domaine des transferts de fonds. Nous exploitons un réseau de plus de 270 000 agences implantées dans plus de 200 pays et territoires. Nous travaillons au Canada depuis plus de 15 ans et nous avons environ 3 500 agents répartis dans toutes les régions du pays.
Notre activité est caractérisée par un volume élevé de transactions d'un montant généralement très faible. En réalité, la transaction moyenne d'une personne à une autre au Canada est d'environ 320 $ canadiens. Comme vous pouvez l'imaginer, ce n'est pas la première fois que Western Union collabore avec le gouvernement pour assurer la protection des consommateurs et du système financier dans son ensemble.
De nombreux canadiens connaissent mal notre secteur d'activité, mais nous jouons un rôle important en servant de cordon ombilical indispensable à la viabilité financière de dizaine de millions de personnes et de douzaines d'économies en développement à travers le monde. Nous avons collaboré avec des pays et des territoires de toutes les régions du monde pour faire de l'éducation et guider les efforts des responsables de la réglementation et des décideurs dans la lutte contre le blanchiment d'argent. Nous prenons notre rôle et notre responsabilité dans ce domaine très au sérieux.
Si le montant d'une transaction moyenne n'est chez nous que de 320 $, il y a des gens qui doivent transférer des montants plus importants. Nous exigeons la présentation d'une pièce d'identité émise par le gouvernement et comportant une photo pour toute somme de plus de 1 000 $. De plus, nous interrogeons en personne quiconque veut transférer des montants supérieurs à 7 500 $. Nous sommes dotés d'un système efficace de contrôle qui détecte et analyse les tentatives de répartir des sommes importantes en transferts de montants inférieurs pour éviter la détection et nous produisons des rapports sur ces opérations.
Je tiens à ce que les membres du comité sachent que Western Union est favorable à la réglementation et aux efforts visant à empêcher les abus du système financier mondial. Ce projet de loi contribuera dans une large mesure à l'atteinte de cet objectif. Il comporte toutefois un certain nombre d'éléments qui, selon la formulation de la réglementation à venir, pourraient nuire aux transferts de fonds normaux et à bon escient qui se font au quotidien au Canada. La mise en oeuvre du projet de loi pourrait s'avérer irréalisable dans plusieurs domaines importants si les dispositions de la réglementation à venir ne vont pas dans le bon sens.
Étant une entreprise responsable avec une longue tradition de leadership dans ce domaine, nous avons défini des montants de transfert pour lesquels nous exigeons une identification plus précise et qui déclenchent l'application de mesures de contrôle plus poussées, justifiées par des risques éventuels plus importants. Il est cependant manifeste que l'imposition de modalités de contrôles additionnelles fera grimper les coûts et pourrait, en bout de ligne, rendre l'utilisation de ce service plus difficile pour le Canadien moyen.
Tout en convenant qu'il faut disposer de seuils et appliquer des mesures de conformité, nous devons en même temps équilibrer ces exigences avec les risques éventuels auxquels le système financier canadien est réellement confronté. Examinons attentivement et de façon réaliste les seuils imposés. Examinons les systèmes en place pour éviter le partage de montants importants en sommes plus petites, mais évitons de d'imposer induement des frais additionnels au nombre élevé de Canadiens, dont beaucoup sont de nouveaux Canadiens, qui utilisent ces services pour transférer de petits montants à leur famille et à leurs amis dans leur pays d'origine.
Nous appuyons sans réserve la nécessité de suivre les transactions entre des personnes de notoriété publique et du monde politique, et de faire rapport sur ces transactions quand celles-ci portent sur des montants importants. L'obligation de procéder de même pour chacune des transactions imposerait par contre une charge financière inutile à tous les intervenants, qui seraient alors tenus de suivre les transactions d'un faible montant, alors que ce ne sont pas celles dont nous devrions nous préoccuper.
Western Union reconnaît l'intérêt du projet de loi , mais demande avec insistance au comité de faire clairement la différence entre les transferts de petites sommes et ceux concernant des montants plus importants généralement acheminés par le système bancaire. Ces dernières nécessitent qu'on y accorde une plus grande attention. Nous sommes tout à fait partisans des dispositions du projet de loi visant à instaurer un régime d'enregistrement pour les entreprises de transfert de fonds et pour les courtiers de change. D'autres dispositions du projet de loi, et la réglementation à suivre, doivent tenir compte des réalités de notre secteur d'activités.
Je répondrai volontiers aux questions des membres du comité et je serai ravi d'avoir l'occasion de collaborer avec le gouvernement pour trouver le bon équilibre tout en s'assurant que les transferts de fonds destinés à soutenir les familles qui se trouvent à l'étranger ne sont pas pénalisés par des coûts inutiles. Nous allons faire parvenir aux membres du comité une présentation plus détaillée sur les préoccupations que soulèvent pour nous le projet de loi et la réglementation attendue.
Nous recommandons à ce comité d'étudier la réglementation, car une grande partie de la mise en oeuvre du projet de loi dépend d'elle. Nous serons ravis de collaborer avec le comité à l'élaboration d'une réglementation équilibrant la nécessité d'un régime efficace de lutte contre le blanchiment d'argent et le besoin d'un moyen sécuritaire et fiable pour les nouveaux Canadiens de venir en aide à leurs familles dans leur pays d'origine.
Je vous remercie de votre attention.
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Monsieur le président et distingués membres du comité, je vous remercie de votre invitation à participer à l'étude du projet de loi .
[Traduction]
Afin de gagner du temps, je vais passer directement au bas de la page 3 des commentaires que je vous ai transmis par écrit.
Le secteur voit d'un bon oeil l'examen par le comité des amendements proposés à la législation du Canada sur la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement des activités terroristes afin de s'assurer que ces dispositions sont cohérentes avec les objectifs rendus publics par le dans les principales recommandations du rapport du Comité sénatorial permanent des banques et du commerce.
Dans son rapport d'octobre 2006, sous le titre « Les compagnies d'assurance vie », le comité sénatorial permanent des banques et du commerce recommande « que le gouvernement fédéral, lorsqu'il étudiera les modifications qu'il convient d'apporter à la [loi], emploie une méthode axée sur les risques pour énoncer les exigences applicables par les entités et les individus assujettis à la loi en matière d'identification des clients, de tenue de registres et de signalement des opérations douteuses ».
Cette approche axée sur les risques est celle utilisée à l'article 8 du projet de loi et nous sommes d'avis que ces dispositions sont rédigées comme il convient. Nous trouvons encourageant que le ait déclaré deux fois dans son document d'information sur le projet de loi C-25 que les amendements visent à fournir les outils appropriés, et je cite, « en réduisant au minimum le fardeau de la conformité ».
Cet objectif affirmé sans ambigüité est de toute première importance pour l'ensemble des entités déclarantes définies par la loi, y compris les assureurs vie ainsi que leurs agents et courtiers. Une méthode axée sur les risques est la façon qui convient pour atteindre l'objectif de réduction au minimum du fardeau de la conformité tout en parvenant réellement à détecter et à empêcher les activités de blanchiment d'argent et de financement des activités terroristes.
De par sa nature, une telle approche tient compte du profil de risque des produits et des transactions de l'entité réglementée et s'assure que les ressources sont utilisées de façon ciblée, efficiente et efficace. Si le secteur des compagnies d'assurances de personnes est d'avis que la méthode axée sur le risque transparaît réellement dans le projet de loi , il faut signaler que l'expression « selon les modalités réglementaires », ou des formulations équivalentes renvoyant à la réglementation à venir, apparaissent 54 fois dans le projet de loi. Cela indique clairement qu'un nombre important de dispositions feront l'objet de prescriptions qui seront définies dans la réglementation. Il est essentiel de recourir à l'approche axée sur le risque dans la réglementation d'application du projet de loi . Seule une telle approche permettra aux assureurs de se concentrer sur la gestion des risques réels de blanchiment d'argent auxquels ils sont confrontés au lieu de simplement s'efforcer de gérer des risques réglementaires ou de conformité et d'avoir ainsi à se préoccuper des détails des règles adoptées par les responsables de la réglementation.
Pour que tout programme de conformité soit efficace et efficient, qu'il soit imposé par la loi ou appliqué autrement, les personnes doivent se consacrer à la détection des risques et non pas à l'exercice d'un contrôle. Il faut éviter de se doter d'une réglementation pas trop détaillée afin d'obtenir les trois facettes importantes d'une approche axée sur les risques: la relativité, la souplesse et la rentabilité.
En ce qui concerne la gouvernance des entreprises, le cadre actuel de surveillance qui s'applique aux compagnies d'assurance-vie au Canada reconnaît que les institutions adopteront des approches individuelles pour gérer les risques de réputation. Une réglementation pas trop détaillée serait non seulement coûteuse à mettre en oeuvre, mais ne laisserait aussi que peu de marge de manoeuvre, si elle en laissait, pour tenir compte des circonstances propres à chaque entreprise.
En résumé, monsieur le président, j'aimerais proposer, au nom du secteur, deux modifications mineures de nature technique pour réduire au minimum le fardeau de la conformité et pour adopter un point de vue global.
Tout d'abord, les filiales étrangères d'institutions financières canadiennes ne devraient pas être tenues de se conformer aux exigences précises de conformité du Canada dans un pays qui a adopté les normes du Groupe d'action financière sur le blanchiment des capitaux.
Ensuite, selon le même principe, les compagnies d'assurances étrangères autorisées ne devraient pas être soumises aux dispositions sur l'extraterritorialité de la législation canadienne de lutte contre le blanchiment d'argent et contre le financement des activités terroristes. Comme pour les banques étrangères autorisées à faire des affaires au Canada, et je fais ici référence précisément aux alinéas 9.7 et 9.8 de l'article 8 du projet de loi, je vais proposer au comité une formulation possible pour les amendements dans ces deux domaines.
[Français]
L'industrie est prête à fournir tout autre commentaire jugé utile par le comité dans le cadre de cette étude. Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins. Ce fut très intéressant. Pour l'essentiel, mes questions vont porter sur les amendements qu'il faudrait apporter à ce projet de loi. Nous n'avons pas vraiment eu le temps de l'étudier, et nous nous en remettons donc à vos compétences.
M. Law, je crois que l'Association des banquiers canadiens a proposé deux ou trois amendements, mais nous n'avons pas votre mémoire. Pourriez-vous nous le faire parvenir le plus rapidement possible, nous vous en serions reconnaissants.
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Pour l'essentiel, nous sommes passablement satisfaits du projet de loi .
En ce qui concerne cette question, que j'ai abordée dans mes commentaires préliminaires et que M. Bernier a évoquée dans les siens, c'est une question de capacité concurrentielle avant tout. Si vous examinez le projet de loi , et en particulier en ce qui concerne les banques, la législation fait la distinction entre les filiales étrangères de banques canadiennes et les succursales étrangères de banques canadiennes. Elles sont soumises à des exigences différentes d'identification des clients. Cela nous pose un problème étant donné qu'il nous paraît un peu artificiel de faire la distinction entre les exigences qui s'appliquent aux succursales et celles imposées aux filiales.
Il y a également la question, que M. Bernier a également abordée, je crois, de l'obligation que comporte le projet de loi d'identifier les clients et qui s'applique aux filiales étrangères implantées dans les pays qui n'ont pas adhéré au Groupe d'action financière sur le blanchiment des capitaux. Cela nous paraît un peu excessif car il y a d'autres organismes qui sont affiliés au Groupe d'action financière sur le blanchiment des capitaux qui couvrent toute une gamme de pays dans les Antilles, en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe et en Asie...
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Timmins, dans votre déclaration, vous avez constaté que les entités déclarantes non réglementées, soit les entreprises de service monétaire et les courtiers de change qui n'ont pas de permis et dont les activités ne sont surveillées par aucun organisme officiel, représentaient d'importants défis en matière de conformité.
Avez-vous quelque chose de particulier à suggérer pour qu'on puisse faire respecter les exigences de la loi? Par exemple, suggérez-vous que ces entreprises soient réglementées? Vous soulevez le problème, mais vous ne suggérez pas de moyen de le corriger.
Mme Tromp, j'ai quelques questions pour vous.
L'un des engagements que nous avons pris dans notre budget au sujet des donations est de permettre aux entreprises ou aux particuliers de faire don de titres à un organisme de bienfaisance. À la lumière de ce que vous laissez entendre, je me demande où est la ligne de démarcation entre une donation faisant ou ne faisant pas l'objet d'un examen. Je ne sais pas si vous avez pensé à cet aspect des choses, et je ne tiens pas à vous mettre mal à l'aise, mais je suis juste un peu préoccupé par cette question.
Imaginons que quelqu'un veuille faire un don important à une université ou à un organisme sans but lucratif, de quelle façon vos préoccupations se manifestent-elles dans un tel cas?
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Je vais m'efforcer de répondre à cette question en fonction de la compréhension que j'en ai.
Je suppose, de façon très générale, que dans la mesure où les modifications ont abouti à une augmentation des dons, nous exerçons le contrôle des organismes de bienfaisance en examinant leurs déclarations annuelles et en appliquant une méthode axée sur les risques pour la vérification, et que nous étudions, bien évidemment, les demandes d'enregistrement. Dans le cours de nos activités de surveillance des organismes de bienfaisance, lorsque nous relevons quelque chose de bizarre, quoi que ce soit...
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Je crois que j'aurais du mal à émettre un avis sans que nous ayons fait auparavant des travaux additionnels. Il faudrait que nous procédions à une vérification de suivi pour voir si cela sera efficace. Cependant, comme je l'ai indiqué dans mes remarques préliminaires, nous sommes d'avis que le projet de loi va fournir à CANAFE les moyens de divulguer des renseignements additionnels, ce qui devrait résoudre la question que nous avons relevée ou dont on nous a parlé à l'époque de notre vérification, soit que les organismes d'enquête n'obtenaient pas le type d'information qui leur aurait permis de poursuivre leurs enquêtes.
On avait alors signalé que le fait d'obtenir des données de base n'était pas utile. Le fait que les organismes d'enquête obtiennent maintenant de l'information sur le contexte de ces divulgations leur permettra peut-être d'apprécier l'importance des faits ou les motifs qui ont amené CANAFE à estimer qu'il y a lieu de pousser plus loin. Les organismes d'application de la loi nous ont alors affirmé, qu'avec les ressources limitées dont ils disposent, la seule chose qu'ils pouvaient faire était de poursuivre les enquêtes qui étaient déjà en cours, et que si l'information reçue les aidait dans cette tâche, c'était très bien, mais que de lancer de nouvelles enquêtes sur la base de données brutes pour l'essentiel n'était pas très utile.
Je peux donc vous dire que je constate dans ce cas la volonté que les choses fonctionnent, mais il ne m'appartient pas de dire à l'avance si cela sera suffisamment efficace ou non.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'ai une question d'ordre général à poser. M. Law vient de parler, entre autres, des efforts que font les banques pour lutter contre le recyclage des produits de la criminalité, contre le financement d'activités terroristes, et je sais que M. Fox et M. Bernier nous ont parlé aussi des efforts qui ont été faits de leur côté.
C'est quelque chose d'assez particulier au milieu financier. En effet, on ne demande pas à un commerçant qui a pignon sur rue de vérifier si l'argent avec lequel il est payé provient du milieu criminel ou d'une source douteuse. Je suis d'accord pour qu'on en demande davantage aux institutions financières, mais sur le plan purement économique, au-delà du devoir corporatif de lutter contre le crime, quel est l'impact de pareille obligation? N'y a-t-il pour vous que des effets négatifs? Si, par exemple, vous découvrez que des criminels utilisent vos systèmes pour se livrer à des activités illégales, ce sont des clients que vous perdez. Donc, en plus d'investir de l'argent dans cette démarche, vous pouvez potentiellement perdre des clients. Plus vous faites votre travail, mieux vous le faites, plus ces gens auront tendance à aller faire des affaires ailleurs. Y a-t-il aussi, pour vous, des avantages sur le plan commercial à faire ce travail, ou le faites-vous uniquement pour des raisons de devoir corporatif?
J'aimerais d'abord entendre M. Law, et ensuite M. Fox.
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Je prends la parole le premier, parce que la réponse à votre question me paraît très simple. C'est une très bonne question qui fait preuve de beaucoup de perspicacité. Vous devriez travailler pour une banque.
En ce qui concerne les institutions financières en général, et le secteur bancaire en particulier, il ne fait aucun doute que notre réussite dépend de notre réputation, de la sécurité de l'institution, de ce que les gens pensent de nous, de la confiance qu'ils ont dans nos activités, de la réputation du secteur bancaire. Manifestement, la lutte contre le blanchiment d'argent s'inscrit parfaitement dans la logique de nos activités. Il est logique pour nous de collaborer avec tous les intervenants œuvrant dans ce domaine pour nous assurer que le Canada, dans son ensemble, est doté d'un programme de dissuasion efficace. C'est tout simplement logique. Nous ne pourrions bien évidemment pas travailler si l'on craignait que les « méchants » utilisent nos institutions pour blanchir de l'argent.
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Vous ne répondez pas à ma question.
Le fait est que nous ne voulons pas nécessairement que les organismes d’application de la loi interviennent, car ils ont déjà beaucoup de travail, d’après ce que nous avons pu comprendre. L’idée est de veiller à ce que les personnes qui doivent de l’impôt paient de l’impôt. Soyons réalistes, l’ARC est le seul organisme qui s’en chargera.
L’ARC peut également mener son enquête plus facilement que d’autres organismes d’application de la loi parce qu’avec l’impôt, vous êtes considéré coupable à moins que vous prouviez le contraire, alors qu’avec le système judiciaire, vous êtes considéré innocent et c’est au système de faire la preuve de votre culpabilité. Ne serait-ce pas plus simple si l’ARC pouvait demander au CANAFE de lui fournir de l’information sur ces personnes et que ce soit clair au lieu d’obtenir des « peut-être » et des « si », qu’en dites-vous? Cela ne fonctionnerait-il pas mieux ainsi?
:
Merci, monsieur le président.
Merci aux experts d’être venus aujourd’hui.
Mes questions ne sont pas si compliquées, et j’ai lancé un encouragement à mon ami de l’autre côté parce qu’il posait une de mes questions.
Premièrement, je souhaite remercier M. Meunier pour le rapport. En tant que membre du comité, je crois que lorsque des changements sont apportés — et je sais que des changements seront apportés — il serait beaucoup plus efficace de les exposer par écrit. Nous pourrons en débattre plus tard et je suis conscient de ce que cela implique.
J’ai une question pour M. Fox. L’élément avec lequel j’ai composé jusqu’à présent au sujet du CANAFE concerne entre autres la nouvelle réglementation et les nouvelles amendes. Actuellement, on parle seulement d’infractions criminelles, mais il est maintenant question d’ajouter certaines infractions d’ordre administratif. Vous avez manifesté votre soutien au projet de loi. Pourriez-vous parler du système d’inscription, de la façon dont vous pensez que ce système devrait fonctionner? Quelle est la position de votre organisme à ce sujet?
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Il existe de nombreuses petites et moyennes sociétés d’assurance-vie au Canada, et on doit en tenir compte. Il est évident qu’une grande institution financière ayant établi une présence dans de nombreux pays ne présente pas les mêmes risques qu’une petite société d’assurance dont les activités sont circonscrites dans une seule province ou région provinciale. Cela dit, il sera primordial que la réglementation à venir soit fondée sur des principes et non sur des règles.
Permettez-moi de donner un exemple du point de vue d’une petite institution. Si la loi exigeait que j’aie une salle de bain dans ma maison, la taille de la salle de bain ne devrait pas m’être imposée. Ainsi, si j’habite seulement avec ma femme, j’aurai une plus petite salle de bain. Si j’ai beaucoup d’invités, une grande famille, des oncles, des cousins, j’aurai peut-être besoin de deux ou trois salles de bain. Ce sera mon choix, selon le risque que je cours. Ce serait très coûteux si le règlement imposait la couleur que je devrais peindre les murs, le type d’agencement que je devrais avoir, le type de poubelle que je devrais placer dans la salle de bain — en plastique, en céramique, ça n’a aucune importance pourvu que j’en aie une.
Voilà l’approche qui devrait être adoptée. En gros, une approche fondée sur le risque et une réglementation fondée sur des principes.
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Merci beaucoup, madame Wasylycia-Leis.
Merci beaucoup au groupe spécial d’avoir participé. Le temps que vous avez pris pour être avec nous aujourd’hui est très apprécié, vous pouvez vous retirer.
Nous nous pencherons sur le rappel au Règlement, puis nous inviterons le groupe spécial à se présenter, je crois que ça devrait prendre quelques minutes.
Monsieur McCallum, vous aviez un rappel au Règlement à formuler, je crois.
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Merci, monsieur le président.
Vous et moi avons eu une brève discussion au sujet de la présentation approuvée dans une résolution adoptée pour le groupe spécial sur le Programme de remboursement de la TPS aux visiteurs. Nous avions convenu dans la résolution que cela serait fait dans un certain nombre de jours, et je crains qu’en liant cela à la date de présentation du rapport, on remette ce délai en question.
J’aimerais donc m’assurer que cela sera fait — quoiqu’il advienne du rapport — dans les délais, avant la fin de novembre, voire avant la finalisation du rapport, au besoin. Je veux seulement en parler pour m’assurer qu’on ne l’oublie pas, d’une façon ou d’une autre.
Accueillons les membres du groupe spécial. Merci d’être ici.
Les témoignages et les discussions se poursuivent au sujet du projet de loi .
Je vous souhaite la bienvenue. Je vous ferai signe lorsqu’il vous restera une minute. Je n’aime pas devoir vous interrompre, mais c’est avec un certain plaisir que je le fais, et je le ferai. Cela laissera du temps pour les échanges entre les membres du comité par la suite.
Commençons avec le BSIF, le Bureau du surintendant des institutions financières Canada. Nicolas Burbidge est présent.
Bienvenue, monsieur. Vous avez cinq minutes.
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Merci, monsieur le président.
J’aimerais remercier le comité de me donner l’occasion de lui faire part de mes commentaires au sujet du .
Je dirige le groupe du BSIF responsable de notre programme de lutte contre le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes.
Sur le plan juridique, nous avons un rôle à jouer en lien avec ce projet de loi, mais à l’instar de nombreux autres organismes d’application de la loi dans le monde, nous sommes membres d’organismes internationaux qui élaborent des normes que nous devons respecter en matière de surveillance des institutions financières, y compris des normes concernant la règle de la « notoriété du client ».
Je fais un survol rapide des remarques écrites que j’ai préparées et qui vous seront fournies, car je veux ajouter certains points à la lumière des commentaires qui ont été faits plus tôt aujourd’hui.
Le GAFI, dont vous avez entendu parler, est un organisme qui établit des normes internationales en matière de lutte contre le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes. Il contrôle la mise en œuvre de ces normes dans les pays membres au moyen d’un régime d’examens par les pairs. J’ai moi-même participé au processus et je peux vous dire qu’une importance certaine sera accordée aux dispositions que propose le lors de l’examen qui sera fait au Canada l’an prochain.
Il importe d’obtenir de bons résultats lors de cet examen de façon à affermir la réputation du Canada en tant qu’endroit où l’on peut exercer des activités financières et faire des investissements en toute sécurité. Des programmes robustes de lutte contre le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes contribuent à la fiabilité et à la solidité du système financier canadien. Par conséquent, nous appuyons fortement l’adoption du .
Je tiens à souligner que nous collaborons étroitement avec le CANAFE, dont il a été question plus tôt. Nous évaluons pour eux les programmes des institutions financières en matière de lutte contre le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes — j’y reviendrai dans un instant.
La loi nous permet de transmettre au CANAFE les résultats des évaluations que nous faisons auprès des institutions et de recevoir du CANAFE des renseignements au sujet des institutions. Nous travaillons également de près avec le ministère des Finances et d’autres ministères clés au sujet du régime en général et du rôle qu’y jouent les institutions financières.
La loi donnera lieu à un resserrement considérable des normes canadiennes de lutte contre le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes. La mise en œuvre de ces nouvelles normes exigera un effort accru et des nouveaux investissements de la part du secteur des services financiers. Toutefois, comme il a été mentionné plus tôt, il faut savoir qu’au Canada, les banques et autres organismes financiers réglementés consacrent déjà d’importantes ressources humaines et financières à la lutte contre le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes.
La plupart des institutions financières que nous avons examinées jusqu’à maintenant accordent une très grande importance à la prise de mesures efficaces à cet égard. Quelques-unes d’entre elles ont eu besoin de directives plus précises à certains égards et nous avons pris l’initiative de leur fournir ces directives tantôt en intervenant directement, tantôt en abordant des questions d’intérêt plus général dans le cadre d’un programme de sensibilisation de l’ensemble du secteur des services financiers aux grands enjeux de la lutte contre le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes.
J’aimerais faire quelques commentaires au sujet des points abordés par le groupe spécial précédent.
Premièrement, des protagonistes du secteur privé ont dit qu’ils n’ont pas encore vu les projets de règlement, qui seront présentés à la suite de l’adoption du projet de loi. Il est vrai que la réglementation n’est pas encore finalisée, bien entendu en raison des vastes consultations qui ont eu lieu. J’espère qu’il n’est pas déplacé de ma part d’affirmer que le ministère des Finances, avec lequel nous travaillons étroitement, mène des consultations au sujet de la réglementation depuis des mois. Les organismes du secteur privé ont tous participé à ces consultations.
Deuxièmement, en ce qui concerne l’adhésion au GAFI et la discussion qui a porté plus tôt sur ce point, il y a une grande différence entre les normes en vigueur dans les pays membres du GAFI et ce qui est convenu d’appeler les organismes régionaux de type GAFI, qui sont des filiales du GAFI établies un peu partout dans le monde. Les normes appliquées par ces organismes ne sont pas nécessairement aussi rigoureuses que celles appliquées au sein du GAFI lui-même.
En dernier lieu, en ce qui concerne la question de savoir si ces exigences seront également imposées aux succursales étrangères et aux filiales, le projet de loi fait une distinction appropriée entre les filiales, qui sont des créatures issues de territoires de compétence étrangers et de lois étrangères, et les succursales étrangères d’institutions canadiennes, qui sont des entités canadiennes. Sur ce point, nous pensons avoir accordé un grand soin à la teneur des dispositions, et les organismes de réglementation des banques et des sociétés d’assurance-vie sont satisfaits du libellé actuel du projet de loi, parce qu’il est fait mention de normes applicables aux filiales sans donner de prescriptions juridiques spécifiques au Canada.
Je crois que l’adoption du permettra au Canada de projeter l’image d’un pays qui applique un régime rigoureux de lutte contre le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes.
En terminant, monsieur le président, merci encore de nous avoir invités. Il me fera plaisir de répondre aux questions du comité.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président et honorables membres du comité.
La fédération est heureuse de l’occasion qui lui est donnée de se présenter devant ce comité pour examiner le projet de loi . Normalement, le président de la fédération ou tout au moins le président de notre comité de l’adhésion à la lutte contre le recyclage de l’argent devrait être ici aujourd’hui, mais tout le conseil de la fédération, y compris le président, est à Vancouver pour une réunion du conseil. Je suis conseiller en politique au comité de l’adhésion à la lutte contre le recyclage de l’argent de la fédération et c’est moi qui vais représenter la fédération aujourd’hui.
La fédération est l’organisme coordonnateur des 14 ordres professionnels de juristes qui, comme vous le savez, sont chargés dans chaque province et territoire de réglementer l’exercice du droit par les 88 000 avocats et avocates du Canada et les 3 500 notaires du Québec dans l’intérêt public.
La fédération appuie les efforts faits par le Canada pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement des activités terroristes. Elle reconnaît l’importance des objectifs de la loi sur le blanchiment de l’argent et est d’accord avec ses principes de base. Toutefois, les initiatives de lutte contre ces crimes, qui incluent l’engagement international du Canada de se conformer aux prescriptions du GAFI, doivent être menées à l’intérieur du cadre des valeurs et des principes constitutionnels sur lequel la société canadienne repose, notamment la primauté du droit et, partant, le droit à une magistrature indépendante et à un conseiller juridique également indépendant.
Mes commentaires se limiteront aujourd’hui à deux aspects du projet de loi: l’article 10.1 et l’article 6.1.
Premièrement, l’article 10.1 est le nouvel article qui exempte les avocats des exigences de déclaration concernant les opérations douteuses et les opérations visées par règlement. La fédération est très heureuse que cette exemption ait été prévue dans ce projet de loi. Elle a mis en œuvre sa propre réglementation concernant les exigences de déclaration des opérations douteuses et des opérations visées par règlement.
Comme vous le savez sans doute, les règlements des divers barreaux interdisent aux avocats de recevoir ou d’accepter des montants en argent de 7 500 $ ou plus, à quelques exceptions près, de clients ou d’autres personnes. Ils vont en fait plus loin que de simplement exiger que les avocats déclarent les opérations: ils empêchent les avocats d’accepter de l’argent qui pourrait avoir nécessité un rapport.
La fédération est heureuse que cette exemption figure dans le projet de loi. Les exigences de déclaration, comme vous le savez sans doute, sont à l’origine de la contestation constitutionnelle de la loi sur le blanchiment d’argent qui remonte à 2001, à l’issue de laquelle une injonction a soustrait les avocats à l’application de la loi en attendant l’issue de l’instance.
S’agissant de blanchiment d’argent et de financement des activités terroristes en rapport avec la profession d’avocat, la fédération est d’avis que l’intérêt public est le mieux servi quand ce sont les avocats qui prennent en main, par le biais de leur organisme d’autoréglementation, les risques que leur profession présente. Cela permet de préserver l’indépendance à l’égard du gouvernement et de protéger les valeurs fondamentales de la profession d’avocat, pour le bénéfice du public. J’ai déjà mentionné la règle anti-comptant qui interdit aux avocats d’accepter 7 500 $ ou plus en argent de leurs clients. Les avocats doivent aussi tenir un registre des opérations en espèces dans le cadre des exigences de tenue de documents qui leur sont imposées.
Passons maintenant à l’article 6.1 du projet de loi, qui est une disposition habilitant à prendre des règlements sur les exigences d’identification des clients et le devoir de vigilance relatif à la clientèle. Cet article découle des exigences du GAFI portant sur le resserrement des exigences concernant l’identification des clients et le devoir de vigilance.
La fédération reconnaît l’importance de l’engagement pris par le Canada envers les normes du GAFI et elle ne s’oppose pas, en principe, à ces méthodes de lutte contre le blanchiment d’argent. La fédération est d’avis, comme elle l’est depuis le début, que les ordres professionnels de juristes, en tant qu’organismes de réglementation, doivent régir la conduite des avocats. À cet égard, elle a décidé d’adopter une autre règle type sur les normes de vérification et d’identification des clients, qui reflète davantage les exigences du GAFI. Cette règle type respecte la limite entre les exigences constitutionnelles et les exigences non constitutionnelles imposées aux avocats lorsqu’il s’agit d’obtenir de l’information des clients.
La fédération collabore avec le ministère des Finances à l’examen des questions liées aux procédures en matière d’identification des clients et de tenue de documents que doivent suivre les conseillers juridiques pour être conformes à la loi et attend avec impatience un règlement de ces questions.
Pour résumer, voici la position de la fédération. La règle anti-comptant et la règle type d’identification des clients permettront d’atteindre trois objectifs. Elles imposeront aux avocats une norme plus rigoureuse que les exigences actuellement prévues dans la loi. Elles viseront les activités des avocats à titre d’intermédiaires financiers, tout en s’inscrivant dans le régime réglementaire plus général auquel sont assujettis les avocats par le biais des barreaux. En tant que règles, les règlements des barreaux respecteront les principes constitutionnels que soutient la profession d’avocat pour le bénéfice du public.
La fédération appuie la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement des activités terroristes qui vise à assurer la sécurité et la sûreté des Canadiens, et tout amendement au régime législatif actuel doit préserver les droits reconnus depuis longtemps comme fondamentaux dans la société canadienne.
Il me fera plaisir de répondre aux questions du comité.
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Merci, monsieur le président. L’Association du Barreau canadien est très heureuse d’avoir pu accepter l’invitation du comité de se présenter aujourd’hui pour examiner le .
J’aimerais d’abord expliquer aux membres du comité la distinction qui existe entre la Fédération des ordres professionnels de juristes du Canada et l’Association du Barreau canadien, pour que vous puissiez mieux comprendre la différence entre nos organisations.
En tant qu’organisme représentant les organismes de réglementation de la profession d’avocat, la Fédération des ordres professionnels de juristes du Canada est la principale partie à la négociation avec le gouvernement en ce qui trait à l’aspect de l’application du régime de lutte contre le blanchiment d’argent qui concerne les avocats. De son côté, l’Association du Barreau canadien est l’association professionnelle nationale des avocats au Canada. Aussi, notre mandat est d’aider le gouvernement à rédiger la meilleure loi possible tout en protégeant la primauté du droit et les garanties juridiques dont jouissent tous les Canadiens.
Je demanderai maintenant à M. Skolrood, qui est président de la section nationale du droit constitutionnel et des droits de la personne de l’Association du Barreau canadien d’aborder deux questions relativement au projet de loi.
Je voudrais aussi remercier le comité pour l’occasion qui m’est donnée de me présenter ici aujourd’hui. Je me ferai essentiellement l’écho des propos qu’a tenus M. Varro pour le compte de la fédération.
Si vous le permettez, j’aborderai deux points concernant le projet de loi. Le premier concerne les considérations spéciales qui s’appliquent lorsqu’on fait intervenir la profession d’avocat dans la lutte contre le blanchiment d’argent. J’examinerai ensuite brièvement l’élargissement proposé en ce qui concerne le partage de l’information avec les autorités internationales.
Tout d’abord, soulignons que l’Association du Barreau canadien appuie les objectifs du dans la mesure où ils visent la protection de la société contre les dangers et les conséquences du blanchiment d’argent. En fait, comme M. Varro l’a mentionné, la profession d’avocat, par les divers barreaux qui la réglementent, a volontairement et proactivement adopté des règlements qui interdisent aux avocats d’accepter des montants d’argent importants. On vise ainsi les rares cas où des avocats pourraient être entraînés à leur insu dans des affaires illégales. Les ordres professionnels de juristes cherchent aussi à aider le gouvernement dans les efforts qu’il déploie s’agissant du régime d’identification des clients.
De toute évidence, les avocats ont montré qu’ils étaient disposés à aider le gouvernement à lutter contre le blanchiment d’argent. Toutefois, étant donné l’importance que revêt l’indépendance du barreau dans l’administration de la justice et la portée fondamentale du secret professionnel de l’avocat, l’autoréglementation est à notre avis la méthode à privilégier pour assurer la conformité des avocats. Nous recommandons donc fortement au gouvernement et en fait lui demandons instamment de reconnaître l’importance du secret professionnel de l’avocat en soustrayant explicitement les conseillers juridiques et les cabinets d’avocats aux exigences de déclaration de la loi.
Nous sommes heureux aussi que le récent rapport du comité sénatorial ait recommandé que les négociations se poursuivent entre la fédération et le gouvernement fédéral et ait reconnu les efforts proactifs faits par la profession pour apaiser les préoccupations suscitées par le blanchiment d’argent par le truchement de l’autoréglementation. Toutefois, nous nous inscrivons en faux contre un aspect du rapport du comité sénatorial, soit l’idée que les avocats pourraient constituer un problème majeur dans la lutte contre le blanchiment d’argent. Dans le rapport, on laisse entendre que les avocats participeraient en toute connaissance de cause à des activités de blanchiment d’argent ou seraient des pions innocents utilisés par des criminels pour blanchir de l’argent. Franchement, nous ne sommes pas d’accord avec cette assertion.
La très grande majorité des avocats au Canada appliquent les plus hautes normes juridiques et éthiques. Comme tous les citoyens, les avocats sont assujettis au Code criminel et aux autres lois et peuvent à juste titre être poursuivis au criminel. Les avocats sont également soumis à des codes de conduite professionnelle rigoureux et aux autres exigences imposées par les ordres professionnels de juristes, et comme nous l’avons entendu, des efforts sont faits pour resserrer ces exigences.
Brièvement, en terminant, en ce qui concerne la question du partage de renseignements, le propose un régime sensiblement élargi à l’article 38.1, prévoyant notamment le partage de renseignements avec des gouvernements étrangers lorsqu’existe un doute raisonnable de participation à des activités de blanchiment d’argent. Des faits récents ont montré que le partage de renseignements non contrôlés peut mener à de graves violations des droits de citoyens canadiens innocents. Ces faits soulignent la nécessité d’une surveillance indépendante efficace et de la responsabilisation de toutes les forces de sécurité canadiennes. Tout ce que nous voulons dire, c’est qu’on ne devrait pas élargir le partage de renseignements tant qu’un mécanisme de responsabilisation et de surveillance indépendant ne sera pas mis en place.
Merci encore pour l’occasion qui m’a été donnée de me présenter devant le comité. Il me fera plaisir à moi aussi de répondre aux questions.
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Merci, monsieur le président. Au nom de l’association, j’aimerais remercier le comité pour l’occasion qui m’est donnée de faire des commentaires sur le projet de loi . L’Association canadienne des courtiers en valeurs mobilières est l’organisme national d’autoréglementation des courtiers en valeurs mobilières offrant la gamme complète des services au Canada. Dans le cadre de notre fonction, nous avons fait de nombreux commentaires sur la loi et les règlements concernant le blanchiment d’argent au Canada. Nous avons aussi vérifié que nos membres se conformaient aux règlements actuels et les supervisons à cet égard. Nous avons un accord de partage de renseignements avec le CANAFE et nous leur communiquons les résultats de ces vérifications.
Je représente également l’association au sein du groupe de travail sur les procédures de lutte contre le blanchiment d’argent de l’International Council of Securities Associations. À ce titre, nous avons participé à un projet du GAFI appelé groupe consultatif électronique sur la méthode basée sur les risques. Le projet a débuté par une réunion l’année dernière à Bruxelles qui visait à examiner l’application des approches basées sur les risques dans les régimes de lutte contre le blanchiment d’argent.
Nous sommes favorables à la loi. À notre avis, toutes les questions qu’elle soulève sont importantes et elle améliorera le régime de lutte contre le blanchiment d’argent au Canada. Je me limiterai à exprimer les réserves que nous avons sur deux points. Elles débordent le cadre même de la loi et reflètent les préoccupations que nous entretenons depuis longtemps au sujet de quelques-unes des approches adoptées dans les règlements actuels.
J’aimerais d’abord parler du paragraphe 9.6(2). C’est l’amorce d’une approche basée sur les risques à l’égard des dispositions sur la lutte contre le blanchiment d’argent. Malheureusement, ce paragraphe pose certaines difficultés. Le paragraphe 9.6(3) porte à croire que les institutions financières devraient évaluer le risque que posent les clients. Dans l’éventualité où elles trouvent que ces clients présentent des risques élevés, les institutions doivent prendre certaines mesures quand elles traitent avec eux.
L’approche basée sur les risques devrait laisser place à une certaine souplesse. Une pleine approche basée sur les risques, ce qui est ce que le groupe de travail du GAFI cherche à élaborer, permet de penser qu’il faut prévoir des mesures additionnelles à l’endroit des clients à risques élevés et des opérations à risques élevés, mais aussi, à l’opposé, qu’on devrait pouvoir privilégier une approche moins rigoureuse à l’endroit des opérations et des clients présentant des risques moins élevés. Dans notre régime actuel, le caractère prescriptif des mesures qui doivent être prises, notamment au plan de la diligence, a fait que beaucoup de ressources ont été consacrées aux opérations ou aux clients à risques faibles. Ces mesures sont largement considérées dans le milieu comme un gaspillage d’argent et de ressources. Elles créent une mentalité contrôleuse, qui empêche les institutions financières de faire jouer leur expertise et de consacrer les ressources là où elles le devraient, à savoir aux clients et aux opérations à risques plus élevés.
Nous nous préoccupons du caractère prescriptif de cette approche, dans la loi elle-même, mais aussi, prospectivement, dans les règlements. Ceux-ci prescrivent des procédures ou des activités qui en constituent le prolongement. Ils empêcheront le Canada de soutenir la concurrence des autres pays, dont nombre sont en train d’élaborer une pleine approche fondée sur les risques pour prévenir le blanchiment d’argent. Nous rencontrons déjà fréquemment des cas où les institutions financières canadiennes, en particulier celles qui traitent avec des clients institutionnels et des courtiers étrangers, sont nettement désavantagées sur le plan de la concurrence. Ces institutions doivent entreprendre des procédures qui ne sont pas obligatoires dans les autres pays et qui les empêchent dans les faits de faire des affaires, tout simplement parce que les clients des autres pays considèrent ce type de procédures comme inutiles et souvent intrusives. Prenons par exemple la partie du projet de loi qui traite des PPV (personnes politiquement vulnérables), le paragraphe 9.3(3). Y sont exposées un certain nombre de charges qui devront être approuvées dans le cadre du traitement avec ces types de clients.
On ne sait pas exactement ce que l'on entend par « cadre supérieur » de l'institution financière. Cependant, prenons le cas d'un juge du tribunal de la famille de Buffalo en retraite, ou même encore en activité, qui, propriétaire d'un chalet au Canada, souhaiterait ouvrir un compte dans une banque canadienne, afin de pouvoir payer ses factures de services publics. En vertu de ce règlement, on serait tenu d'appliquer les dispositions concernant l'ouverture et la surveillance des comptes, y compris l'obligation précise de faire approuver le compte par un cadre supérieur de la banque. On peut se demander si toutes ces précautions ne seraient pas un peu exagérées, alors qu'il suffirait, pour évaluer le risque, de se renseigner sur l'identité du client et sur l'utilisation qu'il a l'intention de faire du compte.
Je termine mes remarques là-dessus et je me tiens prêt à répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président et merci à tous les membres du comité de m'avoir invité.
À titre de président du Comité sénatorial des banques et du commerce, je me suis penché sur ce dossier. Nous avons publié un rapport provisoire, quelque temps avant que le gouvernement dépose son projet de loi. Les commentaires que je vais présenter aujourd'hui ne visent en aucun cas à se substituer à votre étude ni à préjuger de la réaction du Sénat aux délibérations de la Chambre des communes. Je m'exprime uniquement à titre personnel, en fonction des conclusions de notre rapport qui, je crois, sont très importantes. Je vais en parler brièvement et je me tiendrai ensuite à votre disposition pour répondre aux questions.
Tout d'abord, nous avons été surpris de constater l'ampleur du problème au Canada. Nous ne sommes pas parvenus à chiffrer les sommes illicites ou le blanchiment d'argent à des fins d'activités terroristes ou criminelles, mais nous pensons que ces opérations sont de l'ordre de plusieurs milliards. Je peux l'affirmer sur la foi de certaines informations que j'ai obtenues outre-mer à l'OSCE. Je suis membre actif de l'OSCE, second administrateur hors classe, et nous avons découvert en Europe que les opérations illicites liées à des activités criminelles de blanchiment d'argent et de financement illicite des activités terroristes sont probablement deux industries qui connaissent la plus forte croissance dans le monde.
Par leur dimension et leur portée dans le monde entier, ces activités sont supérieures au PIB de certains pays et se développent à pas de géant. Au départ, l'idée était de trouver un moyen, aussi modeste soit-il, d'examiner les lacunes de notre système de surveillance réglementaire, le CANAFE, et de trouver un moyen de combler ces lacunes, mais nous ne sommes pas naïfs. Tous les membres de notre comité ont bien vite compris que nous avions affaire à des cerveaux criminels très habiles, disposant d'une énorme base de ressources et de talents, un secteur énorme qui, selon certains, dépasse en taille certaines provinces canadiennes. Par conséquent, dès qu'une faille aura été bloquée, nous savons que d'autres échappatoires verront le jour. Au Sénat, nous nous sommes engagés à présenter notre rapport provisoire et à examiner très attentivement le projet de loi lorsque la Chambre nous le renverra. Par ailleurs, nous allons poursuivre notre vigilance à chaque instant.
Je vais faire une pause pour ajouter quelques précisions. La surveillance parlementaire de cette activité est une chose qui nous est apparue très importante. Plusieurs questions ont été soulevées en Europe et ailleurs au sujet de la nature, des lois et de la confidentialité de cette surveillance. Nous ne souhaitons pas qu'une activité illégale nuise à nos droits constitutionnels en vertu de la Charte. Nous sommes également convaincus que le CANAFE lui-même devrait faire l'objet d'une surveillance. Je n'ai pas examiné la loi en détail. Je crois que la disposition que nous avons... Je crois qu'il s'agit de la recommandation 14, étant donné que la véritable question n'est pas uniquement de préciser ce que la loi peut faire, mais comment nous pouvons maintenir une surveillance. Nous savons tous que la surveillance parlementaire est très faible. Bien sûr, il y a les agents des affaires parlementaires, mais essentiellement, le Parlement ne fonctionne pas très bien en matière de surveillance, qu'il s'agisse de confidentialité, de bilinguisme, etc. Le système existe, mais il ne fonctionne pas de manière aussi efficace qu'on le souhaiterait.
Nous avons envisagé de recommander la création d'un autre comité de surveillance et je vous invite au moins à y penser sérieusement. Le Comité de surveillance des activités du renseignement de sécurité, qui est un comité du SCRS, effectuerait un examen annuel des activités du CANAFE et présenterait son rapport au Parlement. Nous avons proposé cette formule parce que nous estimons qu'au Parlement, nous présentons de bonnes idées, mais nous sommes moins efficaces quand il s'agit de passer à l'action pour effectuer les activités continues de surveillance qui sont du ressort des deux Chambres. Nous avons constaté que le SCRS a fait un excellent travail de surveillance des activités du renseignement de sécurité et nous avons estimé par conséquent que ce serait une possibilité. Je vais parler de deux ou trois autres points avant de terminer.
Parlons des avocats. Je suis moi-même un avocat, conseil de la reine et membre du Barreau de l'Ontario. En tant qu'officiers de justice, les avocats ont des responsabilités sur le plan du secret professionnel. En revanche, ils doivent aussi tenir compte de l'intérêt national, afin de faire obstacle aux activités criminelles. Nous avons proposé que les avocats négocient avec le gouvernement une formule qui préserverait d'une part les intérêts nationaux du pays et, d'autre part, le secret professionnel de l'avocat. Nous avons proposé de telles négociations, mais elles ont été retardées.
Nous avons également soulevé d'autres points qui nous paraissaient importants.
Pour terminer, je propose que votre personnel examine le rapport que nous avons distribué. Il contient plusieurs recommandations. Certaines ont été incluses; d'autres ont été omises. Je vous laisse le soin de choisir celles qui vous conviendront.
Je suis prêt à répondre aux questions.
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Merci beaucoup, monsieur le sénateur.
Merci à tous les témoins pour les commentaires qu'ils nous ont présentés aujourd'hui.
Ceci est un commentaire d'ordre administratif qui s'adresse aux membres du comité. N'oubliez pas de remettre vos amendements au projet de loi C-25 à la greffière d'ici lundi à cinq heures, please. La réunion de mardi sera consacrée à l'examen article par article du projet de loi C-25, de 12 h 30 à 13 h 30, mais auparavant, les fonctionnaires des Finances viendront nous parler des consultations prébudgétaires. La séance débutera à 10 heures et se poursuivra jusqu'à 12 h 30.
Très bien. Nous allons maintenant passer aux questions.
Vous avez six minutes, monsieur McCallum. La parole est à vous.
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Merci, monsieur le président, et merci à tous les témoins.
J'aimerais parler de la surveillance parlementaire. Je crois que nous reconnaissons tous qu'il faut trouver le juste équilibre entre les besoins en matière de sécurité et les impératifs de confidentialité. Il semble, selon des représentants du ministère des Finances, je crois, que le projet de loi actuel étend la portée du CANAFE en matière de sécurité, mais ne fait rien pour calmer les inquiétudes en matière de confidentialité. Par conséquent, si le projet de loi initial avait trouvé un juste équilibre, il semble qu'il penche désormais en faveur de la sécurité, au détriment de la confidentialité.
Je me souviens, depuis l'époque où j'étais ministre de la Défense, que nous avions au CST un comité de surveillance dirigé par Antonio Lamer et je pense qu'au SCRS, c'était la même chose.
Monsieur Burbidge, est-ce qu'il existe un organe similaire — je crois que non — pour le CANAFE?
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Je pense que c'est un des points auxquels nous avons consacré beaucoup de temps. Nous avons estimé que nous disposons au Canada de protections suffisantes en matière de confidentialité, puisque la loi existe. Nous avons des lois sur la protection de la vie privée. Nous avons un commissaire à la protection de la vie privée. On peut se poser des questions raisonnables sur la protection de la vie privée au Canada, mais l'objet de nos préoccupations n'était pas là. Ces activités peuvent avoir des conséquences au-delà du Canada.
Que se passerait-il si des renseignements obtenus au Canada étaient ensuite transmis à des organismes étrangers chargés de suivre l'affaire? C'est, à mon avis, une grande faiblesse de la loi. Notre comité a abouti à la même conclusion et nous avons proposé, dans la recommandation 13, que les renseignements provenant de sources canadiennes soient confiés à des agences étrangères de renseignement appliquant des principes de protection de la vie privée conformes aux dispositions de la Loi canadienne sur la protection de la vie privée.
Je précise cela, parce qu'une telle disposition permettrait à un citoyen canadien de faire respecter ses droits en vertu des dispositions de la Loi sur la protection de la vie privée, mais lui donnerait également le droit de se retourner contre un autre pays au cas où des renseignements le concernant seraient utilisés de manière contraire aux dispositions de ses droits à la protection de la vie privée.
Je ne pense pas que nous ayons trouvé une bonne réponse à ce sujet, mais nous avons fait de notre mieux. Lorsque le projet de loi nous reviendra, je peux vous dire que nous allons nous pencher à nouveau sur cette question.
:
Nous avions présenté un certain nombre de recommandations précises relativement à certaines échappatoires évidentes telles que celles qui concernent le commerce de bijoux et les guichets automatiques pour lesquels il n'y a pas vraiment de réglementation. À l'époque, c'était des éléments nouveaux. La loi présente des lacunes. Les autres lacunes que nous avions découvertes après notre enquête se rapportaient au secteur de la vente d'automobiles et à celui de l'assurance. Certains esprits criminels habiles ont mis au point divers mécanismes permettant de passer d'une faille à l'autre et nous pensons que le comité devrait se pencher sur ces échappatoires afin de vérifier si la loi peut les supprimer.
Je peux vous dire, d'après mon expérience, et votre bon sens vous dictera la même réaction, qu'il faut exercer une surveillance continue parce qu'en légiférant afin de combler une lacune, nous ne faisons que renforcer les conditions actuelles, soit des poursuites qui ne sont pas très sévères. C'est une chose de disposer d'une loi et une autre chose de faire en sorte que la loi autorise des poursuites musclées, pour que, en cas de fortes présomptions, les procureurs de la poursuite puissent intervenir très rapidement.
D'après notre étude, nous ne sommes pas convaincus que les ressources et les compétences soient suffisantes du côté de la partie poursuivante pour agir promptement dès qu'elle découvre une échappatoire. C'est une chose d'éliminer une échappatoire et une autre de faire en sorte que l'on puisse poursuivre les personnes qui cherchent à en profiter.
J'aimerais que vous vous penchiez sur cette question. Nous l'avons fait nous-mêmes et nous n'avons pas été satisfaits des réponses.
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Notre problème fondamental est que nous ne voulons pas adopter toute une série de lois qui interfèrent avec le marché libre et la capacité à faire des affaires. Nous ne voulons pas augmenter les coûts pour le contribuable et en bout de ligne pour le consommateur.
Mais je reconnais avec vous que le secteur de l'immobilier, d'après ce qu'on entend dire, pose problème. Cependant, nous n'avons pas obtenu de preuve directe. Je propose que votre comité se penche sur cette question si cela l'intéresse et s'il n'est pas soumis à des contraintes de temps. Il faut procéder secteur par secteur. L'assurance n'a rien à voir avec les automobiles. Les automobiles n'ont rien à voir avec la bijouterie. La bijouterie n'a rien à voir avec les avocats. Je répète que je ne fais pas la critique des avocats; nous voulons tout simplement qu'ils adoptent un code volontaire tenant compte de cet aspect dans leurs relations avec leurs clients.
À mon avis, il faut examiner chaque secteur séparément mais il est certain qu'il y a des lacunes, si l'on en croit les preuves et renseignements non scientifiques que nous avons recueillis pendant et après nos audiences. La question est de savoir comment combler ces lacunes sans nuire à la liberté du commerce dans notre pays. C'est compliqué, mais il faut procéder secteur par secteur.
Comme d'habitude, nous avons trois avocats pour nous donner le même message.
Je veux vraiment m'assurer d'avoir bien compris. En effet, la semaine dernière en comité, on nous a dit que les avocats, les ordres et organisations d'avocats approuvent l'exemption contenue dans la loi actuelle. Je tiens, aux fins du compte rendu, à m'assurer que j'ai entièrement et correctement compris.
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Je comprends la position du gouvernement dans ce domaine. Le gouvernement va assurer la direction de cet organisme international qui supervise en fait le CANAFE. Je n'y vois aucun inconvénient; je pense que cela représente un important progrès. Il est clair que le gouvernement voudra être en mesure de montrer au monde, lorsqu'il prendra la direction, que ses lois nationales sont en place.
Mais, cela étant dit, je pense qu'il vaut la peine, au moment où vous étudiez le projet de loi, de prendre un jour ou deux de plus pour le resserrer. À mon avis, il y a un certain nombre de choses évidentes que vous pouvez faire. Je peux vous dire que nous prendrons notre temps lorsque le projet de loi arrivera chez nous.
D'après mon expérience, il s'agit là d'un important enjeu politique qui a une incidence sur l'économie du pays. Je regrette de vous dire ceci, mais je pense que le public veut vraiment connaître la position des députés sur ces questions et savoir comment ils utiliseront leurs compétences pour trouver des solutions. Tous les partis à la Chambre se sont livrés une chaude lutte dans le cadre de ce projet de loi.
Si j'étais vous, je prendrais quelques heures de plus et je serais un peu plus prudent. Il y a des choses à faire.
J'aimerais soulever un autre aspect que j'estime important pour le bon fonctionnement de l'économie. Les comptables craignent d'être obligés de jouer les policiers et d'être amenés à faire des enquêtes sans avoir de lignes directrices précises. Ce n'est pas logique. Je ne comprends pas pourquoi il n'y a pas de lignes directrices établies ou en projet afin de permettre aux comptables d'appliquer ces lignes directrices sans déranger leurs relations avec leurs clients.
C'est assez compliqué et je pense que vous devriez examiner certaines de ces complications.
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Je ne peux pas préjuger de cela. Nous pensons que cet aspect devrait être couvert par la loi. En revanche, nous sommes assez ouverts à ce sujet et nous sommes prêts à accepter le point de vue du gouvernement s'il a de très bonnes raisons pour affirmer que cet aspect ne devrait pas être pour le moment inclus dans la loi. Je crois sincèrement qu'il faut tenir compte du raisonnement de fond et ne pas considérer qu'il s'agit d'un simple commentaire. Si vous décidez de ne pas légiférer mais de vous appuyer plutôt sur le règlement, je suppose que vous devez vous contenter de trouver un certain mérite à ce qu'affirme le gouvernement. Je ne connais pas la réponse. Nous n'avons entendu aucun témoignage qui nous a permis de comprendre la différence.
Qu'est-ce qui vous empêche de réfléchir à cette question et de vous adresser à ce secteur — je suis certain que vous seriez bien accueilli — pour lui présenter des lignes directrices? À mon avis, il est préférable de présenter en ce moment les lignes directrices comme une mesure législative, ou tout au moins comme une indication que le règlement sera sévère.
Nous sommes assez ouverts là-dessus. Nous voulons en savoir plus car nous manquons d'informations en ce moment. Nous soumettons toute une sphère d'activités à une structure réglementaire ou législative. Je ne peux pas dire si le gouvernement a raison ou tort; nous n'avons tout simplement pas assez d'informations pour savoir quelle direction prendre. Nous avons conclu qu'il faudrait inclure certaines dispositions dans la loi, mais nous sommes ouverts à ce sujet.
Nous verrons ce que vous aurez décidé une fois que le projet de loi sera présenté au Sénat.
Permettez-moi de revenir à un autre sujet que vous avez abordé. J'aimerais également entendre les commentaires des ordres de juristes et du Barreau concernant l'obligation de compte rendu de la part des avocats.
Je sais que la vérificatrice générale était résolue à inscrire une disposition à cet effet dans le cadre législatif, quelle que soit la décision des tribunaux et l'exemption des avocats, afin d'inscrire une sorte d'obligation de compte rendu dans cette loi. Pensez-vous que ce soit possible? Croyez-vous que ce serait contraire aux idées que vous avez défendues? Ou bien est-il possible de trouver un juste milieu, une façon de tenir compte de cette préoccupation et de nous protéger?
Je pose la question pour commencer à James, Ron ou Tamra.
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Comme vous le savez, le projet de loi exempte les avocats de l'obligation de signaler les transactions douteuses et prescrites. J'ai mentionné dans mon exposé qu'il y a cependant un régime en place pour aborder les questions que ces rapports étaient censés signaler, du point de vue de la fédération, et il s'agit de ce que nous appelons la règle de non-versement en espèces, qui a été adoptée par la fédération et mise en pratique par tous les ordres professionnels de juristes au Canada.
J'aimerais ajouter une précision à ce qu'a dit M. Skolrood. Ces règles sont incluses dans les règlements découlant des diverses lois sur les ordres professionnels de juristes des diverses provinces du pays. Ce sont donc des dispositions exécutives, plutôt que des règles de conduite, bien que les principes de ces dispositions soient repris dans les règles de conduite des ordres professionnels de juristes.
En vertu de ces règles, les avocats ne peuvent recevoir un montant supérieur à 7 500 $ de la part d'un client ou d'un tiers. De cette manière, les ordres professionnels de juristes peuvent contrôler les mouvements de fonds par l'intermédiaire des avocats. Ces derniers ne peuvent pas accepter des montants de cet ordre. Comme je l'ai dit, les membres de la profession juridique sont assujettis à une norme plus stricte que celle qui oblige à signaler une importante transaction de fonds de 10 000 $ ou plus, ou de signaler une transaction suspecte. Ils ne peuvent tout simplement pas accepter d'argent.
À notre avis, un régime de compte rendu est tout simplement superflu, notamment en ce qui a trait aux transactions suspectes, pour toutes les raisons qui ont été avancées dans le cadre de la contestation constitutionnelle.
Bien entendu, il y a un second volet, celui de l'obligation de vérifier l'identité du client. Nous poursuivons nos entretiens avec le ministère des Finances afin de mettre au point un régime approprié pour les avocats, étant donné que nous pensons que les avocats seront touchés ou sont censés être touchés par l'obligation de compte rendu qui s'appliquera en vertu du règlement qui sera promulgué prochainement. Voilà sur quoi porte notre discussion. Nous n'avons pas encore vu le règlement, mais nous l'examinerons avec intérêt.
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Eh bien, je souscris à tout ce qu'a dit le dernier témoin. En tant que conseil de la reine et avocat, je suis soumis moi aussi à ces mêmes règles et règlements.
Ce qui m'inquiète, ce sont les transactions douteuses que les avocats sont amenés à traiter. Je n'arrive pas à imaginer un arrangement qui serait approprié. Je pense que l'identification du client est un élément très important. Permettez-moi de vous donner un exemple.
Prenons le cas d'une grosse transaction immobilière que nous soupçonnons d'être un moyen de blanchir de l'argent ou de financer des activités terroristes. On ne sait d'où provient l'argent qui se présente sous forme de chèques certifiés. La responsabilité de l'avocat ne se borne-t-elle pas tout simplement à recevoir des montants excessivement élevés de fonds provenant de sources ou d'endroits inhabituels? C'est une question très difficile. Extrêmement difficile. En tant qu'avocat praticien, je trouve aussi que c'est difficile, car nous avons tendance à nous contenter d'effectuer les transactions.
Je ne connais vraiment pas la réponse, mais je suis convaincu que l'ordre des juristes, lorsqu'il se penchera sur ces questions...
Je vais vous donner un autre exemple. Les polices d'assurance-vie suspectes. Dans ce secteur aussi, il y a de grosses lacunes. Certains versements passent par l'intermédiaire de bureaux d'avocats et d'autres proviennent directement de compagnies d'assurance.
Je ne sais pas comment réglementer ce genre de choses. Nous savons que cela peut représenter une faille importante. Et la question est la suivante: comment intervenir sans nuire à la notion d'aide au client? Je n'ai pas de réponse magique, mais j'espère que les avocats se pencheront sur ces questions et j'attends de voir les résultats de leurs réflexions.
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Merci, monsieur le président. Cela me donne l'occasion de poursuivre mes questions à l'intention de M. Skolrood.
On discutait plus tôt des règles qui existent, au sein des ordres professionnels, pour régir la conduite des avocats. Je suppose que cela doit varier d'une province à l'autre. À moins que ce soit uniforme partout.
Pourriez-vous donner plus de détails au sujets des dispositions en place? Tout à l'heure, vous avez parlé des montants d'argent qu'un avocat peut accepter. J'aimerais que vous répétiez ce que vous avez dit, car je n'ai pas noté tous les détails. Existe-t-il d'autres dispositions ou n'y en a--il qu'une seule, celle au sujet des montants d'argent comptant?
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Voilà un point intéressant qui semble tout droit me mener à la question suivante. Le sénateur Grafstein a parlé d'inclure des lignes directrices dans la loi. Je suppose que les autres avocats autour de la table ont un point de vue différent à ce sujet. À mon avis, l'inclusion de lignes directrices dans la loi soulève quelques difficultés.
En cas de contestation judiciaire remettant en question l'intégrité d'un texte de loi, il est beaucoup plus facile de remédier à la situation si la ligne directrice est incluse dans un règlement, car le ministère est en mesure de modifier le règlement. Dès lors que les lignes directrices sont incluses dans la loi, c'est la loi que l'on conteste. Par conséquent, si la loi est jugée inconstitutionnelle ou invalide, elle est renvoyée à la Chambre des communes et il faut refaire tout le processus d'examen de la loi.
Le problème que pose la formule que vous proposez, monsieur le sénateur, est que le projet de loi une fois adopté risque d'être contesté et la Chambre des communes et le Sénat devront à nouveau se pencher sur ce texte législatif, alors qu'il serait du ressort du ministère de modifier un règlement qui aurait été jugé invalide par un tribunal.
Puis-je demander à chacun d'entre vous de commenter?
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Bien entendu, je ne tiens pas à provoquer inutilement des contestations judiciaires si la loi s'avère non conforme à un critère constitutionnel ou autre. J'accepte totalement vos arguments. Il est plus facile de modifier certains règlements que d'autres.
Cependant, l'objectif de la loi est d'établir des valeurs et des principes clairement définis. J'estime que s'il n'est pas possible d'établir les lignes directrices, il faut pouvoir s'appuyer sur des termes précisant quelle est la norme que le règlement doit faire respecter. La rédaction est un peu plus compliquée, mais j'ai déjà vu des textes semblables.
Il faut revenir à Driedger et aux grands avocats qui ont conseillé le Parlement en matière de rédaction. La simplicité est importante, mais les principes enchâssés dans la loi sont eux aussi importants. Là encore, c'est l'instrument que vous choisissez d'accepter.
Mais je pense que nous sommes aux prises avec un problème terrible qui ne cesse de prendre de l'ampleur et que nous devons avertir clairement tous les Canadiens et toutes les personnes qui vivent ici que nous ne tolérerons pas de tels comportements. Je pense qu'on peut envoyer un tel message en intégrant des principes clairs dans la loi ainsi qu'en adoptant des règlements modifiables pour s'attaquer aux problèmes.
À ce sujet, monsieur Grafstein, si le gouvernement écoute tous les intervenants aux consultations et toutes les organisations intéressées, sera-t-il en mesure de vous tranquilliser ou de vous plaire? Comme vous le disiez vous-même, il faut se pencher séparément sur chaque secteur, chaque organisation. À votre avis, le gouvernement sera-t-il en mesure de se pencher sur tous les secteurs tels que les concessionnaires automobiles, les négociants en métaux précieux, les cambistes, les entreprises de transfert de fonds et les prêteurs d'argent?