:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Chers amis et collègues, merci d'être là aujourd'hui.
[Traduction]
J'aimerais commencer par remercier les fonctionnaires qui sont ici: notre sous-ministre, notre dirigeant principal des finances et notre négociatrice en chef avec les pays du Mercosur. Je les remercie de leur bon travail, ainsi que de leur aide, ce matin, afin de répondre à toutes les questions des députés.
Si vous me le permettez, monsieur le président, je ferai un très bref exposé, après quoi je répondrai aux questions des députés.
[Français]
Je suis heureux d'être ici ce matin pour discuter avec le Comité d'un possible accord de libre-échange entre le Canada et le Mercosur, un bloc économique regroupant l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay.
J'aimerais saisir cette occasion pour souligner l'excellente initiative du Comité d'avoir lancé cette étude.
Comme vous le savez, le gouvernement croit fermement que l'économie mondiale devrait permettre la libre circulation des produits, des services et des investissements selon des règles claires et transparentes. C'est essentiel pour la prospérité et le bien-être économique des Canadiennes et des Canadiens d'un océan à l'autre.
Le Mercosur, qui possède une population de plus de 260 millions d'habitants et un PIB combiné de plus de 3 000 milliards de dollars, est un marché émergent qui est présentement difficile d'accès pour nos gens d'affaires. Je pense que le Comité a entendu des intervenants à ce sujet.
Historiquement, le bloc du Mercosur a été moins ambitieux que le Canada dans ses accords commerciaux. Il n'a principalement conclu que des accords couvrant uniquement les biens.
Au cours de la dernière année, les Canadiennes et les Canadiens intéressés par ce projet d'accord nous ont fait part de leurs priorités en matière de négociations, dont certaines ont été reconduites devant ce même comité.
Compte tenu de sa classe moyenne en pleine croissance et du développement constant de ses services et de ses infrastructures, le Mercosur représente une myriade d'occasions d'accroître et de développer notre modeste relation commerciale bilatérale, qui se chiffrait à 8,9 milliards de dollars en 2017, soit des exportations canadiennes de 2,3 milliards de dollars canadiens et des importations de l'ordre de 6,6 milliards de dollars canadiens.
Cela dit, pour atteindre le plein potentiel de notre relation commerciale, la simple élimination de tarifs douaniers ne suffira pas.
Les exportateurs canadiens vous le diraient tous: l'accès à un marché étranger doit être stable, efficace, transparent et, bien évidemment, prévisible. Aucune PME ne pourrait ou ne voudrait courir le risque d'exporter ses marchandises à l'autre bout du monde pour les voir être retardées à la douane, ni d'investir d'importants capitaux pour conquérir des parts de marché dans des pays où les obstacles techniques au commerce abondent.
[Traduction]
Notre gouvernement le comprend bien et il est prêt à passer à l'action.
Les accords de libre-échange que nous négocions ne profitent pas qu'aux entreprises, qu'elles soient grandes ou petites. Notre but est d'inclure le plus grand nombre de personnes possible dans l'équation et de leur donner les outils nécessaires pour être concurrentiels et gagner. Les Canadiens savent que quand les règles du jeu sont équitables, nous savons comment tirer notre épingle du jeu. Cela fait partie de l'esprit canadien.
Il importe par-dessus tout que les petites et moyennes entreprises, soit les principaux créateurs d'emplois au Canada et l'épine dorsale de notre croissance économique, bénéficient des accords de libre-échange. Nous négocierons un chapitre spécial sur les PME dans le cadre du Mercosur pour guider la coopération entre nous, échanger sur les pratiques exemplaires et rendre l'information accessible, surtout pour les petites et moyennes entreprises.
Je sais que le Comité a entendu beaucoup de témoins de tous les horizons, mais vous m'entendrez toujours répéter que nous pouvons favoriser un commerce à la portée des gens, monsieur le président, que nous pouvons le rendre à la portée des petites et moyennes entreprises, qui ont absolument besoin d'avoir accès à ce marché. Nous travaillerons aussi ensemble afin de mieux faire connaître aux petites et moyennes entreprises du pays tous les débouchés et l'aide auxquels elles ont accès.
Les entrepreneuses, dont les entreprises se situent surtout dans le secteur des services, tireront avantage d'un ALE qui augmentera la prévisibilité et leur garantira que ni leur nationalité ni leur genre ne les exposera à la discrimination lors de transactions internationales, notamment lorsqu'elles demandent des permis ou des licences pour offrir leurs services à l'étranger.
Guidé par les principes et objectifs contenus dans notre programme commercial progressiste, notre accord de libre-échange potentiel avec les pays du Mercosur visera à ce que tous les segments de la société, y compris les groupes habituellement sous-représentés, comme les femmes entrepreneuses, les jeunes, les Autochtones ou les membres de la communauté LGBTQ puissent tirer parti des débouchés et des avantages créés. Comme je l'ai dit ailleurs, je tiens à ce que tout le monde ait sa place à la table.
Notre gouvernement vise à faire en sorte que l'intensification du commerce et des investissements crée des possibilités pour un plus grand nombre de personnes. Cela vaut partout au pays. Nous devons veiller à ce que la population de toutes les circonscriptions du Canada bénéficie de ce que nous faisons.
Le statu quo et l'ancienne façon de faire du commerce ne sont plus acceptables. Nous en avons vu de bons exemples très récemment. Comme je le dis souvent, le commerce devrait être une marche vers le haut et non une course vers le bas. La population nous a octroyé le vaste mandat de favoriser le commerce, mais non au détriment des normes du travail, des lois environnementales, ni des principes de gouvernance. Bien au contraire, les Canadiens s'attendent à ce que dans toutes nos négociations, nous élevions la barre, que ce soit pour les normes du travail, les principes de gouvernance ou les normes environnementales. C'est notre façon de faire une différence dans le monde.
En même temps, cette initiative présente une occasion stratégique pour le Canada d'approfondir ses relations politiques et de faire avancer son programme commercial progressiste dans un groupe de pays qui souhaitent de plus en plus jouer un rôle clé dans cette partie du monde très importante, comme nous le savons tous. De plus, elle vient appuyer les efforts de ces pays pour favoriser la bonne gouvernance et améliorer l'avenir économique de leurs citoyens.
Quand j'ai annoncé l'amorce des négociations avec nos homologues du Mercosur en vue d'un ALE au Paraguay, le 9 mars, nous nous sommes tous entendus pour viser un ALE ambitieux, inclusif et progressiste. En fait, je peux vous confirmer que grâce à Ana, notre négociatrice en chef, nous avons déjà commencé à discuter d'enjeux comme les normes du travail, l'environnement, l'égalité des sexes, les peuples autochtones et les petites et moyennes entreprises au cours de la première série de négociations, qui s'est tenue ici, à Ottawa, du 20 au 23 mars. J'ai alors eu la chance de rencontrer les négociateurs en chef de tous les pays et d'essayer de les inspirer à faire une différence.
En fait, les toutes premières personnes que j'ai rencontrées après le lancement des négociations, au Paraguay, ce sont les représentants syndicaux. Je dois d'ailleurs remercier le Congrès du travail du Canada d'avoir facilité ces discussions. Je vous dis, monsieur le président, que j'étais très fier d'être l'un des premiers ministres d'un gouvernement étranger à participer à ces négociations. Nous avions annoncé à l'aube des négociations que nous rencontrerions des représentants de la société civile et des syndicats. C'est ce que j'ai fait au Paraguay, comme je l'avais fait en Argentine avant. J'ai rencontré des leaders syndicaux afin de m'assurer que tous soient entendus en vue de ces accords, parce que tout le monde mérite d'être entendu.
À l'époque, j'ai également invité les négociateurs, de part et d'autre, à réfléchir à des façons novatrices de rendre cet accord plus ambitieux et plus progressiste que l'accord précédent négocié entre le Canada et les pays du Mercosur. Autrement dit, je souhaitais que ce nouvel accord devienne la norme d'excellence pour les accords conclus dans la région sud-américaine. Avec les pays du Mercosur, nous aspirons à un ALE détaillé, progressiste et inclusif, qui permettra au Canada de diversifier ses marchés et de saisir les nouvelles occasions qui se présenteront au cours des prochaines décennies.
Pour conclure, c'est notre vision à long terme à l'égard des pays du Mercosur.
[Français]
Je remercie le Comité de m'avoir invité aujourd'hui. Je serai très heureux de répondre à vos questions.
:
Je vous remercie de vos bons mots. J'essaie toujours d'être disponible malgré tous les déplacements, comme certains collègues le savent.
C'est ce que j'appelle l'incontournable diversification du marché. Quand j'ai assumé la responsabilité de ce portefeuille, la première chose que j'ai faite, c'est réaliser que, de toute évidence, les États-Unis seraient toujours notre plus important partenaire commercial. Plus de 70 % de nos exportations prennent le chemin des États-Unis en raison de la proximité des marchés et, manifestement, de la taille de l'économie américaine.
En même temps, je pense que les Canadiens comprennent maintenant plus que jamais que le Canada représente 0,5 % de la population mondiale, et 2,5 % du commerce mondial. Trouver de nouveaux débouchés est donc la chose intelligente à faire. C'est ce que nous avons fait en Europe avec l'AECG. Comme vous le savez, le 21 septembre, cet accord est entré en vigueur, ce qui donne aux petites et moyennes entreprises canadiennes l'accès à un marché de 500 millions de consommateurs ainsi qu'à des marchés publics de l'ordre de 3,3 billions de dollars.
Parallèlement à cela, nous avons regardé du côté de la région de l'Asie-Pacifique, et le PTPGP était d'après moi, pour le Canada, un moyen de rédiger les règles du commerce de l'Asie-Pacifique pour les 20 prochaines années. C'est vraiment stupéfiant de penser que, dans le cadre du PTPGP, le Canada est la deuxième économie en importance, après le Japon. Nous sommes un intervenant clé et nous veillons à ce que nos éléments progressistes soient intégrés dans l'accord. Compte tenu des 22 suspensions de dispositions, il est évident que le Canada joue un rôle de chef de file et veille à ce que les dispositions de l'accord soient rééquilibrées en fonction des règles de propriété intellectuelle que nous avons au Canada, ainsi qu'en ce qui concerne la culture, l'environnement et la main-d'oeuvre. Je crois que c'est une belle réalisation pour le Canada.
De toute évidence, nous regardons aussi du côté de l'Alliance du Pacifique, qui englobe le Mexique, le Chili, la Colombie et le Pérou. Nous avons déjà des ALE avec ces pays, mais nous essayons de les améliorer et de les moderniser pour les faire entrer dans le XXIe siècle.
En ce qui concerne le Mercosur, pris globalement, ce serait la cinquième économie en importance dans le monde, avec sa population d'environ 260 millions de personnes.
Je dirais que ce que nous faisons, c'est de regarder l'axe nord-sud et l'axe est-ouest afin de veiller à ce que le Canada ait un accès préférentiel aux marchés. Je crois que c'est la principale différence. Je peux vous dire que les investisseurs, qui s'adressent à moi, se penchent sur ces accords pour voir comment ils peuvent avoir accès à ces marchés. C'est aussi notre façon de changer les choses en matière de commerce progressiste. Nous avons fait cela avec Israël, comme vous l'avez peut-être vu récemment. Nous avons modernisé l'ALE et y avons inclus le tout premier chapitre sur l'égalité des sexes au monde qui est soumis au processus de résolution des différends.
Avec notre expansion, nous changeons les choses et veillons à ce que le commerce corresponde aux valeurs des Canadiens et soit prêt pour le XXIe siècle.
Mme Renart pourra vous parler plus en détail de notre rencontre avec les négociateurs, mais quand nous avons commencé à négocier, notre principe de base était d'avoir un accord ambitieux et moderne qui servirait de modèle. Nous ne voulions pas seulement répliquer ce qui existait déjà, mais essayer d'établir en Amérique du Sud un modèle d'accord progressiste qui donnerait le ton. C'est un peu ce que nous avons fait dans le cas de l'accord de libre-échange avec l'Europe, l'AECG, en ce qui concerne les chapitres sur l'environnement et sur le droit du travail, par exemple. Nous avons fait la même chose au sujet de la responsabilité sociale des entreprises et des règles qui vont gouverner les petites et moyennes entreprises. Autrement dit, nous voulons avoir, dans cette partie du monde, un accord qui reprendra les meilleurs éléments qui ont été élaborés dans les accords internationaux.
L'objectif sous-jacent est que chacun, tant les syndicats que la société civile, sente qu'il fait partie de cet effort visant à donner le ton.
Par exemple, l'Uruguay est un pays très progressiste. Il a été le premier pays du monde, avec le Chili, à avoir un accord de libre-échange qui comprenne un chapitre sur l'égalité des genres. Le Canada était le deuxième pays du monde à le faire, grâce à l'Accord de libre-échange Canada-Chili. Maintenant, nous voulons inspirer les autres pays du bloc commercial du Mercosur à adopter les mêmes pratiques. Cela permettrait non seulement d'avoir un accord qui réponde aux demandes de la société civile de là-bas, mais aussi de donner le ton.
Comme je le disais plus tôt à notre collègue M. Blaikie, c'était une grande première de rencontrer les syndicats et la société civile dès le premier jour. Comme vous pouvez l'imaginer, c'était une grande première pour le Paraguay qu'un ministre d'un gouvernement étranger rencontre les syndicats le premier jour. C'était la même chose en Argentine. Cela a donné le ton. Évidemment, ces gens parlent à leurs élus nationaux. À mon avis, les circonstances favorables étaient réunies pour que cette partie du monde ait un des accords les plus progressistes.
Hier, je suis revenu de la réunion ministérielle de l'OCDE et de l'Organisation mondiale du commerce qui a eu lieu à Paris au cours des derniers jours, lors de laquelle les tarifs ont été annoncés. Je peux dire que le Canada a eu une réponse forte à cette très mauvaise décision de la part des États-Unis. Au-delà de la déception, la réaction des partenaires à l'échelle mondiale était de sentir que l'ordre économique mondial était menacé. À Paris, il y avait un sentiment assez grave à l'idée que, pour la première fois, on utilise la sécurité nationale pour favoriser le protectionnisme. Évidemment, cela a causé un certain émoi chez les partenaires.
Le Canada et l'Union européenne ont travaillé ensemble pour envoyer un message clair à leurs alliés et à leurs partenaires du Sud. Le Canada n'est pas le problème; il fait partie de la solution.
Comme je l'ai souvent répété, une décision prise d'un côté de la frontière va avoir des répercussions des deux côtés de celle-ci. Prenons l'exemple du dossier de l'aluminium. Trois grands producteurs d'aluminium ont des usines des deux côtés de la frontière. Évidemment, ce qui est assez unique dans le cas du Canada et des États-Unis, c'est la nature intégrée des chaînes d'approvisionnement. C'est pour cela que l'exception canadienne, comme je l'appelle, est unique: il n'y a pas d'autres économies qui sont aussi intégrées que les nôtres. C'est la raison pour laquelle le Canada a eu une réponse très forte et a fait valoir que ces tarifs auraient des répercussions.
Les mesures de représailles que l'on a prises sont les plus importantes depuis 1930, depuis la Seconde Guerre mondiale. À mon avis, le message est assez fort et il est certainement clair: le Canada, tout en étant un allié et un partenaire des États-Unis, ne peut certainement pas comprendre qu'on lui impose des tarifs sur la base de la sécurité nationale.
Dans le domaine de l'acier, les Américains ont un surplus de 2 milliards de dollars. Le Canada est le plus grand acheteur d'acier américain. Évidemment, toute la question de la sécurité nationale n'a pas sa place dans un discours entre le Canada et les États-Unis. Le message que nous avons envoyé précise que nous serons toujours là pour défendre l'industrie et nos travailleurs.
Nous avons investi près de 30 millions de dollars. Il y a quelques semaines, le a annoncé, pour assurer ou réaffirmer l'intégrité de notre frontière et de notre marché, l'ajout d'une quarantaine d'agents à la frontière afin de s'assurer qu'aucun transbordement d'acier ou d'aluminium n'est fait au Canada. Évidemment, nous allons continuer à travailler pour protéger nos travailleurs et nos travailleuses.
Au Québec, il s'agit d'une industrie fort importante qui, si ma mémoire est bonne, représente 8 % des exportations. Hier, j'ai participé au Sommet de l'aluminium afin de rassurer nos partenaires quant aux fait que nous allons travailler ensemble et que nous serons toujours à leurs côtés pour défendre leurs intérêts.
:
C'est une excellente question, et je vous en remercie.
J'ai bel et bien rencontré un certain nombre de personnes du secteur. Nous les consultons régulièrement, comme vous pouvez vous y attendre. Il est question des travailleurs de l'automobile, une industrie très importante. La bonne nouvelle que vous connaissez, c'est que la et moi-même appartenons au même ministère, et nous sommes de vrais siamois. Nos sous-ministres sont au service des deux ministres, de sorte que tout ce que nous faisons d'un côté est fort bien coordonné avec l'ALENA. Ce sont des domaines distincts, mais je vous remercie des points de vue que vous exprimez.
Je dirais que ce que nous avons réalisé dans le contexte des négociations du PTP est cette lettre distincte qui, selon moi, donne aux fabricants d'automobiles canadiens le meilleur accès jamais obtenu au marché du Japon. Ce qui est bien, c'est aussi que le texte est assorti d'une clause de renouvellement automatique, de sorte que le Canada bénéficiera de tout ce que le Japon peut accorder à un autre pays. L'objectif est d'éliminer les barrières commerciales non tarifaires. Il n'est pas question de tarifs. Il s'agit plutôt de veiller à ce que les obstacles non tarifaires au commerce soient levés, en particulier dans le cas des normes de sécurité.
Nous avons négocié une lettre assez longue. Si je me souviens bien, elle compte plus de 10 à 15 pages pour essayer d'atteindre le résultat escompté. C'était un des objectifs, mais pas le seul, que le secteur de l'automobile nous avait demandé d'atteindre. Par conséquent, la lettre offrira au secteur de l'automobile le meilleur accès au marché qu'il n'ait jamais eu dans cette région importante du monde.
Comme vous le savez, nous avons aussi une lettre distincte avec la Malaisie et l'Australie pour nous assurer d'un accès à ces deux marchés, même s'ils ne respectent pas les règles sur l'origine du contenu. Nous allons continuer nos efforts. Bien franchement, je pense que faire partie de ce premier groupe de pays... Si je dis que la ratification est essentielle, c'est parce que d'autres pays ont exprimé leur volonté de se joindre au groupe, comme vous le savez. Il est donc essentiel que le Canada fasse partie du premier groupe de pays et s'assure que les ententes commerciales dans cette partie du monde tiennent compte de ses intérêts. Nous allons continuer à travailler pour perfectionner le tout et à collaborer avec le secteur de l'automobile.
:
En effet, j'ai eu droit à une visite très fascinante de leurs installations là-bas. J'ai pu voir l'innovation et la façon dont ils y contribuent. J'ai rencontré la haute direction de Magna.
En passant, monsieur le président, permettez-moi de remercier le Comité pour son travail. Lorsque vous rencontrez des gens à l'étranger et que vous revenez avec ces commentaires, c'est très instructif. Nous essayons d'obtenir le plus de données possible pour éclairer notre ligne de conduite.
La principale discussion portait vraiment sur le Mercosur. Les responsables trouvent que le Brésil et l'Argentine sont des marchés particulièrement attrayants pour les fabricants de pièces automobiles. Ils y voient de nombreuses possibilités d'exportation. De toute évidence, ils m'ont fait part de certaines des barrières commerciales non tarifaires qu'ils rencontrent et nous ont demandé d'y remédier. Ce sont des marchés très importants. Nous le savons. Notre commerce bilatéral avec le Brésil se chiffre à environ 6 milliards de dollars. Ce sont des marchés assez importants.
Lorsque nous regardons l'incertitude qui règne sur certains marchés établis, l'occasion ou la possibilité de pénétrer de nouveaux marchés devient, tout à fait, pertinente. Pour revenir à la question de notre collègue, je pense que les gens s'intéressent, de plus en plus, aux autres marchés en voyant l'évolution de l'environnement commercial mondial, notamment avec l'enquête en vertu de l'article 232 récemment lancée dans le secteur automobile.
Je pense que vous constaterez que les gens du secteur ont les yeux grand ouverts. Ils observent toutes les occasions qui peuvent se présenter. Nous avons parlé d'un certain nombre d'enjeux liés aux procédures douanières et aux taxes, des efforts déployés pour essayer de simplifier les choses et de leur volonté d'investir davantage s'ils pouvaient obtenir une certitude et une prévisibilité sur ces marchés. Dans l'ensemble, je pense qu'on nous encourageait à poursuivre ces négociations et à essayer d'être les premiers, comme dans tout ce qui a trait au commerce. Nous devons pénétrer des marchés.
Pour revenir à la question de notre collègue, quel que soit le degré d'incertitude, les entreprises veulent que vous ouvriez de nouveaux marchés et assuriez une stabilité.
:
Je pense que votre question comporte deux volets.
Premièrement, comment pouvons-nous aider les PME à tirer parti des accords commerciaux? Ma phrase célèbre est qu'il faut transformer le papier en emplois et prospérité. Je pense que nous avons tous un rôle à jouer. Je songe plus particulièrement aux membres du Comité. Si vous me le permettez, nous devrions toujours vous encourager à en parler. Nous avons signé l'Accord économique et commercial global, ou AECG, qui est entré en vigueur. Nous avons maintenant l'Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste, ou PTPGP. Nous envisageons l'alliance du Pacifique et le Mercosur. Nous avons conclu des accords avec l'Ukraine et Israël. Il y a toutefois encore beaucoup de travail à faire pour que les PME de partout au pays profitent pleinement de ces ententes.
En ce qui concerne l'investissement étranger direct, nous avons manifestement créé Investir au Canada parce que nous voulions être premiers de classe, étant donné que le monde d'aujourd'hui est très dynamique. Nous savons qu'il y a des organisations municipales et provinciales que nous tentons d'attirer, en quelque sorte. Comme je le répète souvent, c'est comme aller aux Jeux olympiques: nous portons tous la même veste ornée d'une feuille d'érable au dos. L'objectif était qu'une organisation coordonne les efforts de tout le monde dans le but d'attirer plus de gens, d'organiser des événements distinctifs, par exemple, et d'offrir un service de conciergerie. Je n'arrête pas de dire aux investisseurs de me considérer comme leur concierge au Canada. Mais je ne suis pas seul. Nous avons un service de conciergerie pour aider les investisseurs qui arrivent au pays à s'y retrouver parmi les différentes modalités, qu'elles soient fédérales, provinciales ou municipales.
Là où le bât blesse, c'est que nous sommes en concurrence avec beaucoup de gens. Quand je vais à l'étranger, je m'assure de parler des supergrappes. C'est une grande annonce, et une superbe action de notre part. Il est réjouissant que le Canada investisse dans ces choses, mais nous devons faire connaître l'initiative partout dans le monde. C'est pourquoi l'intelligence artificielle devient un terme à la mode. J'étais au C2 à Montréal, et j'ai visité le centre de Samsung Electronics à Toronto. Nous devons faire connaître ces choses, qu'il s'agisse des technologies océaniques sur la côte atlantique ou des autres supergrappes.
:
Je dirai simplement que nous allons vous citer lorsque nous y ferons référence.
Ce que je peux dire, c'est qu'en ce qui concerne les produits agricoles, nous avons entendu des intervenants qui veulent que nous ouvrions des marchés, dont l'industrie du porc. Dans le cas des céréales, des grains et des aliments pour animaux, les gens veulent exporter. Nous savons que les tarifs sont élevés. Notre travail consiste donc à ouvrir des marchés.
Pour revenir à votre question, les gens comprennent que lorsqu'il y a une équipe, différents membres de l'équipe travaillent sur différents dossiers. Quant à mon objectif, il n'est pas personnel; ce qui compte, ce sont les Canadiens, les électeurs. Quand nous disons que nous avons un accès privilégié à un marché de 1,2 milliard de consommateurs, c'est ce qui change la donne.
Je suis d'accord avec vous. Ce n'est peut-être pas le plus grand bloc commercial, mais c'est le cinquième en importance dans le monde. D'une certaine façon, je pense que pour les Canadiens... Soit nous restons chez nous en disant que nous sommes satisfaits de ce que nous avons... Mais vous ne pouvez pas me reprocher d'être ambitieux et d'essayer constamment de trouver de nouveaux marchés pour les Canadiens. Si je regarde les gens de votre circonscription, qu'il s'agisse de machinerie ou d'équipement, de pièces automobiles, de foresterie... Je viens d'un milieu rural. Si vous disiez cela aux gens du secteur forestier, ils s'en offusqueraient probablement parce qu'ils veulent élargir leurs marchés.
Il n'est pas question de moi, mais plutôt de nous. Ce sont les Canadiens qui comptent. Mon travail consiste à ouvrir le plus de marchés possible. Avec l'aide du sous-ministre et d'Ana, je pense que nous sommes assez pour tout faire en même temps, et je crois que nous devrions tous nous en réjouir. Ce n'est pas un discours politique. Comme je l'ai dit, nous représentons 0,5 % de la population mondiale.
:
Tout d'abord, je vous remercie des bons mots que vous avez eus à mon endroit.
En ce qui concerne l'AECG, vous avez parfaitement raison. Dans le cas du homard, transformé ou congelé, les droits de douane étaient de 25 % avant de passer à zéro sur une période de trois ans. Vous pouvez voir que cela change vraiment la vie des familles, des travailleurs, des pêcheurs.
Certains pays du Mercosur sont de grands exportateurs de poisson et de fruits de mer. Je pense que la réduction des droits de douane leur permettrait d'avoir accès à un marché qui n'est pas vraiment accessible aujourd'hui, pour revenir aux propos de M. Blaikie. Chaque fois qu'on réduit les droits de douane et qu'on essaie de rendre le Canada plus concurrentiel, on crée un débouché. C'est ce que nous avons fait en Europe. C'est ce que nous faisons en Asie-Pacifique et en Amérique du Sud. Je peux affirmer devant votre comité que nous allons toujours chercher des débouchés pour élargir les marchés.
J'y reviens sans cesse. Lorsqu'on représente 0,5 % de la population de la planète et 2,5 % du commerce mondial, on a besoin de marchés ouverts. C'est la raison pour laquelle nous avons fait preuve de leadership à la réunion de l'Organisation mondiale du commerce qui a eu lieu cette semaine. À propos du point que vous avez soulevé, monsieur Blaikie, le Canada a pris les devants en parlant de la réforme et de la modernisation de l'ordre mondial commercial. Notre prospérité actuelle et future dépend de marchés ouverts. Je pense que nous avons les ressources nécessaires. Nous avons la fonction publique. Nous avons les experts nécessaires pour mener en même temps toutes ces négociations dans le but d'ouvrir des marchés.
Pour ce qui est du poisson et des fruits de mer, je pense que vous entendrez de bonnes nouvelles bientôt. Les fonctionnaires m'ont dit que les droits de douane auxquels nous faisons face se chiffrent actuellement à environ 16 %. On commence donc à dire qu'en réduisant ou en éliminant les droits de douane, nous deviendrons compétitifs d'une certaine façon. Pour revenir au point soulevé par M. Blaikie, c'est ce qui arrive au secteur de la pêche au Canada atlantique grâce à l'AECG. Je pense que vous le savez plus que moi, Darrell. Cela apporte une réelle contribution à la vie des familles pendant la saison en cours et pour l'avenir.