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La séance est ouverte. Bonjour à tous. Nous avons un horaire très chargé ce matin. Nous voulons nous assurer d'entendre tous les témoins et d'avoir de bons échanges.
Pour les 45 premières minutes de la séance, nous recevrons quatre témoins. Puis, nous recevrons l'ambassadeur du Japon et le haut-commissaire d’Australie. Nous sommes très occupés ce matin.
Je souhaite la bienvenue à nos invités. Deux témoins se joignent à nous par vidéoconférence: le représentant de l'Association des produits forestiers du Canada, à partir de Vancouver, et le représentant de la Fédération de travail des territoires du Nord, à partir de Yellowknife.
Nous recevons également le représentant du Conseil canadien pour la coopération internationale et la représentante de l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes.
Je vous souhaite la bienvenue à notre étude sur le Partenariat transpacifique. Comme vous le savez, notre comité travaille très fort à décortiquer cet accord. Nous en examinons le contenu et nous voulons connaître son incidence sur les Canadiens, qu'ils soient consommateurs ou entrepreneurs. C'est un accord important. Il représente une partie importante du PIB du monde. La population de ces pays est vaste. Nous avons visité toutes les provinces et nous communiquons avec les territoires par vidéoconférence. Nous avons reçu plus de 20 000 présentations et avons entendu de nombreux intervenants.
Passons maintenant au vif du sujet.
Nous pourrions entendre Derek en premier. Je préfère commencer par la vidéoconférence, au cas où on perdrait la communication plus tard. Vous devez comprendre qu'il y a un léger délai avec la vidéoconférence. Je demande aux députés et aux témoins d'en tenir compte.
Nous allons entendre Derek Nighbor, de l'Association des produits forestiers du Canada. Vous disposez de cinq minutes. Allez-y, monsieur.
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Monsieur le président, je vous remercie de me donner l’occasion de témoigner ici au nom de l’Association des produits forestiers du Canada, qui représente la voix du Canada dans l'industrie des produits forestiers.
Je vais commencer par faire la promotion de notre secteur. L’industrie des produits forestiers demeure un pilier de l’économie canadienne; elle représente 12 % du PIB manufacturier du Canada, emploie environ 230 000 Canadiens directement et un million indirectement, et soutient quelque 200 collectivités rurales, où ces emplois sont très importants.
L’industrie a récemment traversé une période difficile en raison d’un ralentissement du marché américain, de 2006 à 2014, où elle a dû fermer des usines et supprimer des emplois. Cependant, elle est depuis devenue plus concurrentielle et productive, a souscrit à la transformation et à l’innovation et ce dur labeur donne des résultats.
Je veux aborder la question de l'environnement, parce que sur le plan du commerce, la réputation du Canada à titre de chef de file mondial en matière de gestion durable des forêts et de l'environnement fait l'envie du reste du monde.
L’industrie canadienne des produits forestiers a la meilleure réputation dans le monde en matière d’environnement, selon un sondage réalisé en 2014 par la firme Léger auprès de clients internationaux. En adhérant à des normes environnementales strictes et en contribuant à bâtir une économie verte, le Canada est devenu une source digne de confiance de produits forestiers légaux et durables. Tous les arbres récoltés sont remplacés. Depuis 2005, les polluants de l’atmosphère ont été réduits de 52 % et les polluants de l’eau, de 70 % dans l’industrie. L’industrie a éliminé des toxines comme les BPC et les dioxines. Elle a aussi éliminé la consommation de charbon et réduit sa consommation de pétrole de plus de 90 % depuis 2000.
Donc, le Canada est un chef de file mondial en matière d’aménagement forestier, avec plus de 166 millions d’hectares de forêts certifiées, soit 40 % du total mondial. C’est de loin plus que tout autre pays. Le 2 mai 2016, nous avons été l'un des premiers groupes de l'industrie à lancer un défi sur les changements climatiques, dans le but d'aider le gouvernement fédéral à respecter ses engagements en matière de changements climatiques. Nous nous sommes donc engagés à éliminer 30 mégatonnes de dioxyde de carbone, par année d’ici 2030, ce qui représente plus de 13 % de la cible de réduction des émissions du gouvernement du Canada.
Nos vastes forêts ne sont pas uniquement un écosystème important à l’échelle mondiale, mais sont aussi un moteur économique qui donne un gagne-pain à de nombreux Autochtones, en étant l’une des plus grandes sources d’emplois au pays.
Considérons l’importance de la diversité des marchés. Je crois que c'est ce que nous apporte le PTP. Nous avons appris à la dure, avec l’effondrement du marché de l’habitation aux États-Unis, que nous ne pouvions continuer à dépendre autant du marché américain. C'est ce qu'on entend dans les discussions actuelles sur le bois d'oeuvre. Notre dépendance envers le commerce avec le sud de la frontière était de plus de 80 % jusqu’en 2002.
Toutefois, nos efforts pour conquérir de nouveaux marchés ont porté des fruits: nous vendons maintenant pour 33 milliards de dollars de produits dans environ 180 pays. Dans le cas du bois, il faut attribuer une bonne part du mérite à l’approche de notre Équipe Canada, connue sous le nom du programme Produits de bois canadien, pour ce qui est du développement des marchés outre-mer. Notre plus grande réussite à cet égard se trouve en Asie: les produits forestiers constituent maintenant la principale exportation du Canada en Asie. Les exportations de bois vers la Chine ont été multipliées par 90 depuis 2000 et nous vendons maintenant pour 5 milliards de dollars de pâte, de papier et de bois d’oeuvre dans ce pays chaque année. Tout cela a réduit notre dépendance envers les exportations aux États-Unis, qui sont passées de 80 % en 2002 à 66 %.
Cette expansion continue des marchés existants et la diversification vers de nouveaux marchés demeurent essentielles pour la prospérité de l’industrie. C’est pour cette raison que l’industrie appuie le programme du gouvernement en matière de commerce, notamment la négociation de nouveaux accords commerciaux et les dépenses ciblées pour aider à ouvrir de nouveaux marchés dans le monde.
Cela m’amène au Partenariat transpacifique. Ce partenariat représente une possibilité unique d'accroître nos relations commerciales avec certaines des économies qui croissent le plus rapidement dans le monde. À titre d'exemple, le PTP permettra à l’industrie forestière canadienne de protéger et d’étendre sa position concurrentielle sur le marché japonais, où la Nouvelle-Zélande et l’Australie sont des concurrents majeurs. En fait, si on s'emparait d'aussi peu que 2 % de plus du marché japonais du bois d’oeuvre, cela représenterait une augmentation des exportations de 37 millions de dollars pour les producteurs canadiens.
C’est aussi l’occasion de vendre plus de bioproduits chimiques et de biomatériaux innovateurs. La fibre de bois sert de plus en plus à la fabrication de bioproduits à faible bilan de carbone, qui peuvent remplacer des matériaux à base de combustibles fossiles. Il s'agit d'une importante contribution à la lutte aux changements climatiques au Canada et dans le monde.
Ainsi, au fil de la progression du processus de ratification du PTP, nous avons quelques demandes pour le gouvernement
Premièrement, nous devons nous assurer d'éliminer les droits tarifaires sur les produits du papier et du bois canadiens dans tous les pays du PTP. Il y a encore des droits variant entre 1 et 40 % sur les produits que nous exportons.
Deuxièmement, le gouvernement doit s’assurer que des barrières non tarifaires, relatives à des normes, par exemple, ne sont pas utilisées pour bloquer l’accès à des marchés pour les entreprises canadiennes. De plus, l'accord devrait reconnaître qu’au Canada, le risque d’exploitation forestière illégale est presque nul.
Troisièmement, les approbations réglementaires des États membres du PTP concernant l’utilisation de nouveaux produits canadiens faits de fibre forestière doivent se faire rapidement une fois que ces produits ont été reconnus comme étant sécuritaires au Canada. Cela devrait s’appliquer aux produits de bois d’ingénierie, aux combustibles à base de fibre de bois, aux produits chimiques et aux autres bioproduits spéciaux.
Nous croyons que le gouvernement doit demeurer ferme en ce qui a trait aux recours commerciaux. C'est très important pour nous.
Nous reconnaissons les efforts continus du gouvernement pour libéraliser les échanges commerciaux. Il est essentiel de renforcer les relations commerciales à l’échelle internationale qui aident l’industrie à croître ainsi qu’à diversifier ses marchés et son offre de produits. Toutefois, nos efforts collectifs ne s’arrêtent pas à la ratification de cet accord. En fait, pour assurer la réussite de l’accord et d’autres accords du même type, nous devons voir à mettre en place les rouages nécessaires pour que nous puissions profiter des possibilités qu’ils offrent.
Du point de vue d’une industrie de produits qui suit une voie dynamique de transformation, ces rouages sont les suivants: maintenir l’excellent soutien du vaste réseau de bureaux commerciaux dont nous profitons dans le monde; maintenir des réseaux ferroviaires et portuaires fiables et abordables desservant toutes les régions de notre grand pays; développer des infrastructures suffisantes pour les nouveaux marchés, en particulier dans le cas des échanges commerciaux au-delà de l’axe nord-sud, vers un axe est-ouest; appuyer et promouvoir la marque canadienne partout dans le monde.
En conclusion, je vous remercie de m'avoir écouté et j'insiste sur l'importance d'un commerce international accru pour aider l’industrie forestière à diversifier ses marchés et à promouvoir ses produits à faible empreinte de carbone. La ratification du PTP aidera les collectivités forestières du Canada et favorisera la création d’emplois et la prospérité partout au pays.
Merci, monsieur le président. Je répondrai à vos questions avec plaisir.
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Je vous remercie de m'avoir invité à vous parler du Partenariat transpacifique.
Je m'appelle David Bruer. Je représente aujourd'hui trois groupes de travail régionaux du Conseil canadien pour la coopération internationale. Le CCCI est la coalition nationale d'organisations de la société civile du Canada qui travaillent au développement humain durable et à l'élimination de la pauvreté dans le monde.
Mon exposé se fonde sur un rapport préparé par les trois groupes de travail régionaux représentant plus de 80 organisations de développement international du Canada, que nous avons transmis au Comité. Aujourd'hui, j'aimerais vous parler des principales préoccupations soulevées dans le rapport en ce qui a trait à l'incidence négative des dispositions sur le règlement des différends entre investisseurs et États, le RDIE, qui font partie intégrante du PTP et d'autres accords commerciaux et accords sur l'investissement.
Le RDIE est le mécanisme d'exécution des accords commerciaux et accords sur l'investissement. Il accorde aux sociétés le droit de poursuivre les pays pour obtenir une compensation financière illimitée en cas de violation présumée des conditions de l'accord. Le nombre de cas de RDIE a augmenté de façon exponentielle puisque de plus en plus de sociétés poursuivent de plus en plus de pays. En 2015, 70 causes associées au mécanisme de RDIE ont été déposées, ce qui est un record.
Les sociétés minières canadiennes ont recours très activement au mécanisme de RDIE et demandent souvent des centaines de millions, voire des milliards de dollars. Ces montants représentent une énorme partie du budget des pays du Sud. Pacific Rim Cayman a poursuivi le Salvador pour 300 millions de dollars américains. À titre comparatif, l'aide totale offerte au Salvador en 2013 était de 171 millions de dollars américains. Même si le Salvador a gagné sa cause, il a dû dépenser 12 millions de dollars pour se défendre et n'a obtenu que 8 millions de dollars en retour.
Ce mécanisme a eu un effet inhibiteur sur les gouvernements du Sud, alors que les pays tentent d'éviter des poursuites judiciaires très complexes et coûteuses. Bien qu'un pays ne puisse pas être forcé d'abroger une loi ou un règlement, la menace des RDIE peut rendre les gouvernements du Sud réticents à établir des lois pour protéger la santé de la population, l'environnement ou les droits des travailleurs. En tant qu'organisations canadiennes qui travaillent à l'amélioration des conditions de vie des personnes pauvres dans les pays du Sud, nous trouvons la situation très problématique. Un seul RDIE pourrait annuler tous les avantages des programmes d'aide mondiale pour un pays.
Dans le rapport, nous soulignons que les gouvernements du Sud doivent respecter certaines obligations en vertu des traités sur les droits de la personne. Par exemple, ils sont obligés de respecter le droit de leurs citoyens à la santé et à l'éducation. S'ils perdent une cause associée au mécanisme de RDIE et sont forcés de verser un règlement, ils perdent les ressources dont ils ont besoin pour respecter ces droits. La société américaine Renco a poursuivi le Pérou pour 800 millions de dollars américains, même si elle gère l'un des 10 sites les plus polluants du monde à cause de ses fonderies de plomb. À titre de comparaison, en 2013, l'aide totale offerte au Pérou était de 367 millions de dollars américains. Heureusement, Renco a perdu sa cause. La société vient toutefois d'annoncer qu'elle avait l'intention de déposer une nouvelle demande à cet égard.
En tant qu'organisations de développement international, nous croyons fermement que les droits de la personne doivent l'emporter sur les droits des investisseurs et que le système de RDIE doit être retiré des accords commerciaux et accords sur l'investissement du Canada, notamment du PTP. Pour répondre aux vives critiques sur ce système, le Canada et l'Union européenne ont récemment négocié la modification du RDIE, et créé le système judiciaire des investisseurs. Même si les causes seront maintenant entendues par des juges plutôt que par des avocats de sociétés, le fondement du nouveau système demeure le même. Il reste secret. Il aura le même effet inhibiteur que le RDIE et il place les droits des investisseurs au-dessus des droits de la personne. Si le Canada cherchait à atteindre l'équilibre, nous croyons qu'il veillerait à tout le moins à ce que ce nouveau système judiciaire pour les investisseurs serve à exiger des investisseurs étrangers qu'ils rendent des comptes s'ils ne se respectent pas les normes relatives à l'environnement, au travail ou aux consommateurs.
Nous trouvons cela ironique que les sociétés canadiennes prétendent que ce système est nécessaire parce qu'on ne peut pas avoir confiance que les tribunaux des pays du Sud rendront des décisions équitables, mais qu'elles disent en même temps que les pays du Sud ne devraient pas avoir le droit d'intenter des poursuites contre elles devant les tribunaux canadiens, et qu'ils devraient avoir recours aux mêmes tribunaux nationaux qu'elles jugent peu fiables.
En tant qu'organisations de développement international, nous ne croyons pas que le système judiciaire des investisseurs corrige les problèmes que nous avons désignés et permette à des milliers de personnes pauvres dans les pays du Sud d'éviter les conséquences négatives du RDIE.
En somme, nous croyons que le mécanisme de RDIE du PTP aura des effets négatifs graves sur les personnes que tentent d'aider les organisations de développement international comme les nôtres, avec l'aide du gouvernement du Canada.
Comme le dit le rapport, nous exhortons le gouvernement de retirer le mécanisme de RDIE du modèle de l’accord sur la protection des investissements étrangers, et d'exiger que les processus judiciaires nationaux aient préséance en cas de différends entre investisseurs et États.
Je vous remercie de votre attention. J'ai hâte d'entendre vos questions et vos commentaires.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour. Je tiens à vous remercier, au nom de l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes, de me donner l'occasion de participer aux consultations du Comité sur le Partenariat transpacifique.
Les compagnies d'assurances de personnes du Canada sont très actives sur la scène internationale et appuient vivement le PTP.
[Français]
L'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes, l'ACCAP, est un organisme sectoriel à adhésion libre qui défend les intérêts communs des assureurs qui en sont membres. Ceux-ci détiennent 99 % des assurances-vie et maladie en vigueur au Canada. Notre industrie contribue grandement à l'économie du pays et protège plus de 28 millions de Canadiens au moyen d'un large éventail de produits assurant la sécurité financière, comme l'assurance-vie, l'assurance-maladie complémentaire et des solutions de retraite.
[Traduction]
Au Canada, en 2015, l'industrie a employé plus de 148 000 Canadiens et payé plus de 6,6 milliards de dollars en impôt. Le secteur a versé des prestations d'une valeur de 8,4 milliards de dollars, dont 90 % ont été versés à des assurés vivants. Nous possédons des actifs de plus de 760 milliards de dollars au Canada, dont 90 % en placements à long terme.
À l'échelle internationale, les assureurs de personnes canadiens sont très concurrentiels. Trois d'entre eux figurent parmi les 15 plus importants assureurs-vie dans le monde et travaillent dans plus de 20 pays. Ces opérations internationales s'appuient sur des investissements de plus de 800 milliards de dollars et génèrent plus de 40 % de toutes les primes.
Les assureurs canadiens travaillent avec ardeur pour étendre leurs activités dans les marchés du PTP. Le PTP apportera une plus grande certitude pour nos relations commerciales dans ces marchés et fournira des lignes directrices importantes pour augmenter le commerce.
Pour les compagnies d'assurance canadiennes, en particulier celles qui s'intéressent aux marchés du Partenariat transpacifique, l'accord représente une occasion non négligeable d'élaborer des normes internationales. Compte tenu de la taille du marché couvert par le Partenariat transpacifique, l'accord pourrait servir de modèle pour les futurs accords de libre-échange.
Nous nous attendons à ce que de nombreux éléments de l'accord soient avantageux. Plus précisément, le PTP devrait réduire les obstacles à l'entrée sur le marché, améliorer la transparence en matière de réglementation et faciliter l'accès aux marchés. L'accord reconnaît le rôle important des institutions financières dans le maintien de la stabilité économique et de la capacité des décideurs et des autorités de réglementation d'agir avec prudence. L'industrie se réjouit également de l'inclusion de mécanismes pour faciliter et améliorer la coopération en matière de réglementation parmi les pays du PTP, la protection de la transmission transfrontalière de données commerciales et les engagements à l'égard des opérations commerciales des entreprises d'État.
Le Partenariat transpacifique reconnaît l'importance de rationaliser les procédures de réglementation et cherche à accroître la prévisibilité et la transparence du processus de réglementation. Les parties conviennent de donner un préavis concernant les règlements proposés et de prévoir un délai de rétroaction pour les règlements accompagné d'un mécanisme de consultation. De telles mesures devraient dissuader les pays membres d'utiliser la réglementation, sans aucune raison valable, comme moyen de restreindre l'accès au marché.
Les engagements pris à l'égard du commerce électronique sont également bien accueillis par notre industrie. Nous comptons sur la circulation transfrontalière sûre et ininterrompue des données pour bon nombre de fonctions administratives, y compris la souscription, les services à la clientèle, la création de produits et les études de marché. La capacité de déplacer rapidement des données de manière sécuritaire d'un marché à l'autre constitue désormais une pratique courante. Le Partenariat transpacifique contient certaines règles qui protégeront l'économie numérique, notamment en limitant les restrictions sur les transferts de données transfrontaliers ainsi qu'en interdisant largement la localisation des serveurs.
La couverture des sociétés d'État est un autre aspect où le Partenariat transpacifique innove. De nombreux marchés clés de la région de l'Asie-Pacifique sont le domicile de sociétés d'État menant des activités commerciales. Une fois en vigueur, le PTP fera en sorte que les activités commerciales de ses sociétés d'État soient transparentes et équitables, ce qui garantira des règles du jeu équitables pour les entreprises auxquelles elles livrent concurrence.
[Français]
Pour conclure, j'aimerais vous remercier de nouveau de l'occasion qui m'est donnée de m'adresser à vous ce matin et de vous faire part des vues de l'industrie canadienne des assurances de personnes.
[Traduction]
Merci. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
En ma qualité d'ambassadeur du Japon, je suis enchanté de faire une déclaration devant le Comité permanent du commerce international, au cours de cette consultation publique sur le Partenariat transpacifique.
Inutile de souligner l'importance des relations économiques entre le Japon et le Canada. J'entrerai directement dans le vif du sujet.
Profitant de l'occasion, je voudrais expliquer, d'après le point de vue japonais, l'importance de ce partenariat pour les Canadiens et les habitants de la région de l'Asie-Pacifique. Ce faisant, je voudrais réitérer l'importance de cet accord selon quatre points de vue différents mais très proches.
Pour commencer, le Partenariat est un accord de libre-échange sans précédent par son échelle et le niveau de ses normes. Compte tenu des difficultés et de l'issue malheureuse des négociations de Doha lancées par l'Organisation mondiale du commerce, personne ne peut exagérer son importance pour l'économie mondiale.
Ce partenariat établit un nouvel ensemble de règles pour le XXIe siècle, dans une large gamme de domaines, par exemple les droits de douane, les services, l'investissement, la propriété intellectuelle et les entreprises d'État dans 12 pays de l'Asie-Pacifique, en créant un marché énorme, qui représente 40 % du PIB mondial et regroupe 800 millions d'habitants.
Son objectif est de promouvoir la libéralisation et l'ouverture du commerce et de l'investissement tout en empêchant le protectionnisme, ce qui, je crois, correspond en tout point à la politique économique du Canada.
De plus, il est tout à fait naturel et évident, pour le Canada, de faire partie de ce partenariat, compte tenu de la situation actuelle de ce pays. Le Partenariat transpacifique correspond à plus de 70 % des échanges commerciaux et du flux des investissements du Canada. Il réunit aussi trois des cinq principaux partenaires commerciaux de ce pays, c'est-à-dire les États-Unis, le Mexique et le Japon.
En établissant, pour le Canada, de nouvelles règles économiques, particulièrement avec sept partenaires dans l'accord de libre-échange qui viennent d'adhérer au Partenariat, le Partenariat lui ouvre de nouveaux débouchés dans la région de l'Asie-Pacifique avec laquelle il lui permet une plus grande intégration économique.
D'après l'analyse faite par le gouvernement canadien, le Partenariat transpacifique ferait gagner en tout au PIB du Canada 4,3 milliards de dollars.
Ensuite, dans le contexte des relations économiques bilatérales entre le Japon et le Canada, le Partenariat transpacifique augmente encore l'attrait du marché japonais pour les exportateurs et les investisseurs canadiens.
Le Japon est de loin le premier partenaire commercial du Canada à l'intérieur du Partenariat, si on excepte les membres de l'ALENA. D'après l'analyse faite par le gouvernement canadien, les exportations canadiennes vers les pays membres de l'accord de libre-échange qui viennent d'adhérer au Partenariat transpacifique augmenteraient de 2,2 milliards de dollars américains. C'est le Japon qui est le débouché le plus prometteur des exportations canadiennes, lesquelles devraient augmenter de 1,1 milliard de dollars américains.
La plus grande partie des droits de douane du Japon sera supprimée, soit immédiatement, soit graduellement. Les droits frappant l'huile de canola, les canneberges séchées, le vin, le vin de glace et le vin mousseux seront complètement supprimés. De même, le crabe des neiges, le homard, les crevettes, les pétoncles, le saumon, le flétan, les moules, les oursins, le thon rouge et les huîtres — mes préférées, toutes — seront tout à fait exempts de droits. Les droits sur certains produits forestiers et produits du bois à valeur ajoutée comme le bois d'oeuvre, le contreplaqué et les feuilles de placage seront supprimés.
Certains craignent une augmentation des importations d'automobiles japonaises à cause du Partenariat. Il est à noter, cependant, que les fabricants de voitures japonaises ont sans cesse investi au Canada et que le premier fabricant d'automobiles au Canada est désormais Toyota. En 2015, Toyota et Honda ont produit près d'un million de véhicules au Canada.
Les statistiques montrent aussi que, en 2015, le nombre de véhicules japonais importés du Japon a été de 145 000, soit 22 % de tous les véhicules de marques japonaises vendus au Canada, alors que les fabricants d'automobiles japonaises au Canada ont exporté cinq fois plus de véhicules, c'est-à-dire 784 000, vers d'autres pays.
On peut donc dire que les fabricants de voitures japonaises font déjà partie de l'économie canadienne et qu'ils apporteront des avantages considérables au Canada, par exemple la création d'emplois locaux.
Certains d'entre vous craignent peut-être une augmentation des importations de pièces d'automobile. Comme vous le savez, l'industrie automobile s'appuie sur une large gamme d'industries. Si le secteur automobile canadien, dans son ensemble, connaît une forte croissance en augmentant sa production et ses exportations grâce au Partenariat, les entreprises qui gravitent autour en profiteront aussi beaucoup. Il est tout à fait évident que le secteur des pièces est l'un des grands gagnants du Partenariat, puisqu'il est un élément important de l'industrie automobile.
Je suis convaincu que le Partenariat transpacifique favorisera les échanges commerciaux et les investissements et qu'il ouvrira la voie à la future croissance économique du Canada, grâce à l'augmentation du pouvoir concurrentiel des entreprises et des usines canadiennes sur la scène internationale. La plus grande partie de l'augmentation de 4,3 milliards de dollars du PIB du Canada grâce au Partenariat proviendra de l'accès du Canada au marché japonais grâce à lui, d'après l'analyse faite par le gouvernement canadien.
Ensuite, le Partenariat est un accord transparent entre gouvernements, ce qui signifie qu'il est loisible à tout pays ou à tout territoire douanier capable de répondre à nos normes rigoureuses d'y adhérer. Une fois l'accord en place, d'autres économies de la région emboîteront le pas, stimulant encore plus la croissance économique. En fait, un certain nombre d'économies, par exemple l'Indonésie, la république de Corée, les Philippines, Taïwan et la Thaïlande ont déjà exprimé l'intention d'adhérer au Partenariat transpacifique. Ce nouveau moteur économique de l'Asie-Pacifique en contact avec d'autres parties du globe, notamment l'Europe, animera le développement économique mondial dans le siècle qui débute.
Je voudrais aussi vous rappeler que d'autres négociations importantes ont été entreprises, par exemple pour un accord de partenariat économique entre le Japon et l'Union européenne, un accord de libre-échange entre le Japon, la Chine et la république de Corée et le Partenariat économique intégral régional, ou PEIR, entre 16 pays, notamment la Chine, mais c'est le Partenariat transpacifique qui dirigera tous ces efforts en matière de libre-échange et de performance environnementale, quant aux impératifs géoéconomiques, à la rigueur des normes et à l'étendue et à la profondeur de leur portée.
Enfin, le Partenariat n'est pas seulement un accord de libre-échange à grande échelle, mais c'est aussi un accord stratégique. L'accord stratégique, je crois, signifie beaucoup plus que la suppression des droits ou plus que tout autre avantage économique immédiat. C'est un plan à long terme pour atteindre notre objectif suprême, assurer la paix et la prospérité à toute la région.
L'établissement de partenariats solides dans le libre-échange entre pays partageant des valeurs fondamentales comme la démocratie, les droits de la personne, la liberté et la primauté du droit, appuyés sur des économies régionales fortes fait partie intégrante de la paix et de la stabilité régionales, qui vont de pair avec les réseaux régionaux d'alliances et d'amitiés.
Le 24 mai dernier, les premiers ministres Shinzo Abe et , à l'occasion de la première visite officielle du premier ministre canadien au Japon, se rencontraient pour la troisième fois en seulement six mois. Les deux ont convenu de créer une nouvelle ère de collaboration entre le Japon et le Canada. À cette réunion, le premier ministre Abe a expliqué que l'entrée en vigueur anticipée du Partenariat était importante pour renforcer les liens économiques entre les deux pays.
Le Partenariat transpacifique a fait l'objet de délibérations pendant la session extraordinaire actuelle de la diète japonaise. Permettez-moi de citer le premier ministre Abe:
Le Partenariat transpacifique, en particulier, est un élément important de notre stratégie de croissance. Nous y avons donné notre accord après avoir supprimé les obstacles politiques. Il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin. En le faisant approuver dans notre pays le plus tôt possible, nous imprimerons ainsi un élan qui en favorisera la mise en vigueur rapide. Le Japon investira le plus possible d'efforts dans cet enjeu.
J'espère sincèrement que, grâce à votre accord à vous tous, les membres de ce comité, le Canada accélérera le plus possible l'approbation du Partenariat transpacifique.
Finalement, je vous suis profondément reconnaissant de l'occasion que vous m'avez offerte.
Merci beaucoup.
:
Je demanderais aux députés de bien vouloir regagner leurs sièges.
Bienvenue à la réunion de notre comité, monsieur.
Comme vous le savez fort bien, certaines personnes disent que le Canada et l'Australie sont jumeaux, compte tenu de nos origines, de la taille de nos pays et de la composition de nos populations. Nous avons affronté ensemble tous les conflits du siècle dernier. Bien entendu, notre patrimoine britannique est important.
Vous avez peut-être entendu certains des commentaires que j'ai formulés à l'ambassadeur du Japon. Notre comité a fait le tour du pays et s'est rendu dans chaque province et territoire pour parler aux intervenants, aux consommateurs et aux groupes d'intérêt importants.
Comme vous le savez, le PTP est un accord majeur. Il pourrait s'agir d'un des plus grands blocs commerciaux au monde. Le Comité du commerce compte des membres de partout au pays.
Bien entendu, nous avons toujours d'autres questions à traiter que le PTP. Nos principaux partenaires commerciaux sont nos voisin du Sud, alors nous suivons de près ce qui se passe aux États-Unis, et nous sommes dans les derniers chapitres de l'accord avec l'Union européenne. Notre comité est relativement actif, et nous avons du pain sur la planche, mais nous sommes ravis que vous soyez venu nous donner votre perspective sur la position de l'Australie en ce qui concerne le PTP.
La parole est à vous, monsieur. Nous souhaitons aussi la bienvenue aux membres de la délégation qui vous accompagnent aujourd'hui. Nous sommes aussi ravis de les accueillir.
Allez-y, monsieur le haut-commissaire.
Monsieur le président, c’est un grand privilège d’être ici avec vous.
Merci de me donner la possibilité de prononcer des remarques liminaires devant le Comité au nom du gouvernement australien.
Comme vous le savez, le PTP est aussi soumis au processus parlementaire en Australie. Notre comité mixte permanent sur les traités a déjà tenu diverses audiences publiques et reçu des commentaires du secteur privé, de principaux organismes, de syndicats, d'organisations non gouvernementales, d'universitaires, de groupes d’intérêts spéciaux et de membres du public. Le mois dernier, notre Sénat a aussi voté pour lancer une enquête indépendante sur le PTP. Une fois que ces enquêtes auront été menées à bien, le Parlement aura besoin d’envisager d’adopter les mesures législatives nécessaire à la mise en œuvre du PTP en Australie.
Pendant que l’Australie et d’autres pays signataires du PTP suivent leurs processus de ratification nationaux, la question de savoir ce que les prochains mois nous réservent quant à l’avenir de l’accord est bien présente. Comme vous le savez, le PTP a besoin d’être ratifié à la fois par les États-Unis et le Japon pour entrer en vigueur.
Je reconnais l’incertitude entourant la tournure des événements aux États-Unis dans les mois qui viennent, et l’Australie suit de près ce qui s’y passe, comme le reste du monde. Je peux simplement réitérer les déclarations de notre premier ministre, Malcolm Turnbull, et de notre ministre du Commerce, Steve Ciobo, selon lesquelles, en Australie, nous avons assez bon espoir que les États-Unis ratifient le PTP.
Le gouvernement australien travaille d’arrache-pied pour promouvoir un discours qui, selon nous, est absolument clair en termes concrets, c’est-à-dire que le commerce ouvert appuie la réforme économique et stimule la croissance. Comme le Canada, l’Australie est une nation dont la prospérité s’est construite sur des marchés libres et ouverts et la participation au commerce mondial, une nation qui a tout à gagner à réduire les obstacles au commerce et à rehausser l’intégration avec la région la plus dynamique au monde — celle de l’Asie-Pacifique.
De notre point de vue, le PTP est un parfait exemple d’accord commercial qui rehaussera les niveaux de vie, créera des emplois et appuiera l’intégration régionale. Il s’agit du plus important accord de libéralisation du commerce en 20 ans. Depuis le cycle de négociations multilatérales de l’Uruguay, jamais d’accord aussi ambitieux et exhaustif n’a été conclu pour ouvrir les marchés dans le monde.
Comme vous l’avez entendu, l’accord intégrera 12 économies dans la région de l’Asie-Pacifique, économies qui, ensemble, représentent environ 40 % du PIB mondial. Parmi les 12 pays membres du PTP figurent deux des plus importantes économies au monde, soit les États-Unis et le Japon, ainsi que d’autres économies du G20, comme le Canada, l’Australie et le Mexique. Le PTP a le potentiel de nous réunir sous la bannière de la libéralisation commerciale et d’ainsi resserrer nos liens économiques et géostratégiques. Pour paraphraser l’ancien ministre du Commerce de l’Australie, Andrew Robb, qui a pris sa retraite aux dernières élections, mais qui était un des principaux promoteurs de cet accord, le PTP offre tous les débouchés que l’on puisse imaginer aux nations commerçantes qui privilégient l’innovation, la connaissance et les services.
Sur ce, je veux aujourd’hui me pencher sur deux questions: j’aimerais, en premier lieu, parler de l’incidence du PTP sur la relation Canada-Australie et, en second lieu, de certaines des caractéristiques uniques du PTP qui, selon nous, en font un accord du XXIe siècle.
L’Australie et le Canada ont toujours entretenu une relation très étroite à bien des égards, comme vous l’avez mentionné. Nous avons des systèmes gouvernementaux semblables. Nous bénéficions tous les deux des vastes richesses naturelles. Nos économies développées sont fondées sur les services et nos populations sont petites par rapport à l’étendue de nos territoires qui présente souvent des défis. Les relations entre les Australiens et les Canadiens ont toujours été chaleureuses, et les contacts entre nos Parlements, nos représentants, nos universitaires et nos collectivités sont nombreux. Nos armées ont combattu côte à côte à trop d’occasions et elles ont aussi collaboré régulièrement dans le cadre d’opérations de maintien de la paix.
Bien que nos relations commerciales remontent à 1895 et que nous ayons eu un accord bilatéral étroit et préférentiel sur le commerce des marchandises grâce à nos statuts de pays du Commonwealth, nous ne les avons jamais vraiment élargies jusqu’à présent. Le PTP marquera une avancée importante dans notre relation économique bilatérale et il générera de nouveaux débouchés pour les exportateurs, les entreprises et les investisseurs dans les deux pays.
Notre commerce bilatéral des marchandises est peut-être limité par la tyrannie de la distance — ce qui est compréhensible — et aussi par le fait que nos profils d’exportations sont relativement semblables. Cependant, nous nous sommes créés des marchés à tous les deux, notamment pour les produits agricoles, la machinerie, le minerai de fer et les médicaments. Le PTP fera en sorte que nous maximisions les débouchés futurs. Même si le Canada n’a pas particulièrement besoin d’acheter une cargaison de notre orge et que nous n’avons pas vraiment besoin de votre blé, il y a fort à parier que les arrangements préférentiels que nous avons négociés dans le cadre de cet accord concernant la chaîne d’approvisionnement permettront de combiner les produits agricoles des deux pays en des produits qui se retrouveront dans les marchés d’autres pays signataires du PTP. C’est donc dire que le PTP créera d’autres débouchés pour les entreprises et réduira les prix que doivent payer les consommateurs.
Bien que nos échanges commerciaux soient modestes, notre marché d’investissements bilatéral est appréciable. Les investissements canadiens en Australie se chiffrent actuellement à quelque 39 milliards de dollars australiens, tandis que les investissements australiens au Canada totalisent près de 43 milliards de dollars australiens. Vous savez que la valeur des dollars australien et canadien est assez similaire, si bien que ces chiffres se convertissent assez aisément. Le PTP nous permettra de hausser et de diversifier ces investissements, car les deux pays rehausseront leurs seuils d’examen des investissements. L’Australie s’engagera à ne pas examiner les investissements canadiens de moins de 1,094 milliard de dollars australiens dans les secteurs non sensibles, alors que le Canada n’examinera pas les investissements australiens privés de moins de 1,5 milliard de dollars canadiens.
L’Australie et le Canada se vantent tous les deux d’avoir un secteur des services très développé, et le Partenariat transpacifique procurera aux fournisseurs de services un meilleur accès aux marchés de ces deux pays ainsi qu’un degré de certitude plus élevé quant aux conditions de fonctionnement de ces marchés. Il y a d’importants débouchés pour les fournisseurs de services professionnels des deux pays — y compris dans les secteurs du droit, du génie et de l’architecture —, ainsi que des occasions additionnelles de présenter des soumissions pour une vaste gamme de marchés d’approvisionnement gouvernementaux en matière de services, comme ceux qui ont trait à l’éducation et à l’environnement.
L’Australie et le Canada ont aussi pris des engagements réciproques aux termes du Partenariat transpacifique concernant l’entrée temporaire de gens d’affaires. Le raffermissement des conditions et des durées de séjour pour diverses catégories de gens d’affaires — ainsi que pour les conjoints — permettra aux relations commerciales entre les deux pays de se développer.
De façon globale, le Partenariat transpacifique créera une plateforme pour libéraliser l’échange de produits, de services, de capitaux et de personnes entre nos deux pays, sans parler des avancées importantes que nous pourrons réaliser sur les marchés des 10 autres pays signataires.
Grâce au Partenariat transpacifique et à l’instauration corollaire de normes internationales communes en matière de commerce et d’investissement, ce qui réduira les coûts associés aux tracasseries administratives et à la conduite des affaires, il sera aussi plus facile de faire des affaires dans l’ensemble de la région. Cela comprend des procédures douanières plus transparentes et plus efficaces que les procédures actuelles, le recours à un jeu unique de documents pour expliquer les procédures présidant au commerce de produits aux termes de cet accord ainsi que l’instauration de mécanismes pour traiter des barrières non tarifaires.
En tant qu’accord phare du XXIe siècle, le Partenariat transpacifique comprend une série de règles commerciales inédites qui créent un nouveau point de référence pour les accords commerciaux mondiaux qui suivront, ce qui s’ajoute à ses engagements très vastes pour libérer l’accès aux marchés.
Dans des domaines comme la concurrence, le commerce électronique, la main-d’œuvre et l’environnement, ainsi que sur le plan de la transparence et de la lutte à la corruption, le Partenariat transpacifique innove.
Avec le Partenariat transpacifique, ce sera la première fois qu’un accord commercial fixe des conditions d’encadrement pour les entreprises d’État s’adonnant principalement à des activités commerciales, ce qui permettra de niveler les règles du jeu pour les entreprises canadiennes et australiennes qui cherchent à concurrencer les grandes sociétés d’État qui évoluent sur les marchés étrangers. On veillera en cela à faire en sorte que nos entreprises pourront concurrencer à armes égales pour l’obtention de contrats.
Les règles du Partenariat transpacifique en matière de commerce électronique sont les plus complètes et les plus actuelles qui soient, tous accords commerciaux confondus. Elles garantissent la libre circulation outre frontière des données dont les fournisseurs de services et les investisseurs ont besoin pour faire des affaires.
L’étendue de la protection environnementale définie dans le Partenariat transpacifique est décrite de façon exhaustive et elle appuie les conventions internationales en la matière. Par exemple, les parties concernées par le Partenariat transpacifique ont convenu de prendre des mesures pour contrôler la production, la consommation et le commerce de certaines substances qui détruisent la couche d’ozone, et ces mesures sont conformes aux termes de la convention de Montréal. Elles ont aussi convenu de prendre des mesures pour s’acquitter de leurs obligations aux termes de la convention en ce qui concerne l’élimination du commerce des espèces en danger.
Le chapitre sur la main-d’oeuvre est aussi le plus englobant que l’Australie ait consenti à respecter dans le cadre d’un accord de libre-échange. On y exige que toutes les parties concernées par le Partenariat transpacifique fassent des efforts supplémentaires pour se conformer aux droits dans le domaine du travail reconnus à l’échelle internationale, comme l’élimination du travail forcé, l’abolition du travail des enfants, la liberté d’association et le droit de procéder à des négociations collectives.
Autre première, l’accord répond aux besoins des petites et moyennes entreprises, et tente de les aider à profiter des débouchés qui pourraient s'ouvrir à elles.
Pour terminer, et cela ne s'est jamais vu dans un accord commercial, le Partenariat transpacifique comporte des dispositions rigoureuses pour combattre la corruption et le soudoiement des représentants de l'État ainsi que d'autres gestes qui pourraient avoir une incidence négative sur le commerce et les investissements internationaux. Ces dispositions anticorruption amélioreront le degré de transparence et de certitude des échanges, ce qui aura pour effet de mieux rassurer les personnes et les entreprises qui chercheront à faire des affaires avec les pays membres ou à y investir.
En dernier lieu, permettez-moi de vous dire que le gouvernement australien souscrit résolument au Partenariat transpacifique.
Je veux vous remercier de m'avoir permis de vous parler ce matin. Bien entendu, je suis tout à fait disposé à répondre vos questions. Je ne suis pas un expert des accords commerciaux, mais je ferai de mon mieux pour être à la hauteur.