:
Bienvenue au comité du commerce international. Aujourd'hui, nous allons poursuivre l'étude de l'appui du gouvernement canadien au commerce international des petites et moyennes entreprises.
Certains invités sont arrivés. Nous en attendons un autre; M. Fowler de Manna International Inc. devrait arriver bientôt d'après ce qu'on m'a dit. Il pourra faire sa présentation lorsqu'il arrivera.
Je souhaite la bienvenue à tous les témoins. Si c'est la première fois que vous témoignez devant un comité, je vous rappelle que nous essayons de garder les présentations à environ cinq minutes, mais si vous avez besoin de plus de temps, il n'y a pas de problème. Habituellement, je commence par ceux qui témoignent par vidéoconférence, car il arrive que nous éprouvions des problèmes techniques. Pouvez-vous me faire signe pour me montrer que vous m'entendez bien?
D'accord. Avec nous sur place, il y a Mme Fréchette et Mme Mandelbaum de la Chambre de commerce de l'Est de Montréal.
Bonjour. Vous avez la parole.
Je vous remercie de cette belle invitation et vous en suis très reconnaissante. Je vais tout d'abord préciser que Mme Mandelbaum, qui est avec moi, est la directrice du Service d'aide à l'exportation de la Chambre de commerce de l'Est de Montréal. J'en suis la dirigeante, c'est-à-dire la présidente-directrice générale.
Voici quelques mots sur la Chambre de commerce de l'Est de Montréal. Nous couvrons un vaste territoire, qui est situé dans la moitié est de l'île de Montréal. Nous couvrons la moitié de l'île et notre territoire compte 32 000 entreprises. Dans notre organisation, il y a 1 200 membres et 125 secteurs d'activité. Plus de 80 % de nos membres sont des PME. C'est donc dire que nous connaissons bien la réalité des PME. Il y a à l'intérieur de la Chambre ce qu'on appelle un ORPEX, c'est-à-dire un organisme régional de promotion des exportations. Celui-ci compte quatre experts en matière d'exportation. C'est un grand atout pour ce qui est d'accompagner les entreprises dans ce domaine. Notre territoire est fortement stratégique parce qu'on y trouve le port de Montréal, qui est la porte d'entrée du commerce maritime, particulièrement avec l'Europe et les Amériques. Bref, c'est un atout très stratégique qui se trouve sur notre territoire.
De quelle manière le gouvernement peut-il favoriser les occasions d'exportation pour les PME, notamment en ce qui a trait à l'accord conclu avec l'Union européenne et à l'Accord de partenariat transpacifique? Nous pouvons offrir quatre éléments de réponse à cette question.
Il nous apparaît essentiel que le gouvernement inclue les fournisseurs de services de première ligne tels que les organismes régionaux de promotion des exportations et qu'il travaille en étroite collaboration avec eux. Ces organismes bénéficient d'une relation privilégiée avec les exportateurs, surtout avec les PME. Cette proximité est particulièrement utile parce que les PME préfèrent souvent une approche très personnalisée lorsqu'on les accompagne. Il y a aussi le fait que notre organisme a travaillé avec pas moins de 200 entreprises exportatrices par an, année après année. Nous offrons ce service au sein de la Chambre depuis 18 ans. Il est donc certain que nous pouvons développer une relation avec les entreprises du territoire et acquérir une bonne connaissance de leur dynamique.
Un de nos premiers messages consiste tout simplement à vous dire de nous utiliser davantage. Nous avons des ressources et nous sommes présents sur le territoire. C'est une force, un atout que le gouvernement peut utiliser pour sensibiliser les entreprises et les informer des avantages qui peuvent découler des accords de libre-échange.
Le deuxième élément important est qu'à notre avis, le gouvernement doit être plus présent sur le terrain pour aller à la rencontre des PME. Dans l'Est de Montréal, on note une présence insuffisante du gouvernement canadien auprès des entreprises. Il y a deux manières de pallier cette faible représentation. Par exemple, nous pourrions inviter les gens du gouvernement canadien qui sont sur le territoire montréalais à adresser à des organismes comme le nôtre les entreprises qu'ils n'ont pas la possibilité d'accompagner en raison d'un manque de ressources. Je vous dirais, en me basant sur notre expérience, que ce n'est pas une démarche qui a été entreprise très fréquemment. Nous n'avons pas reçu beaucoup de recommandations ou de mises en relation de la part de représentants du gouvernement canadien concernant notre service d'accompagnement en matière d'exportation. Je pense donc qu'il y a de la place pour ce type de recommandations.
Une troisième piste de solution consisterait, bien sûr, à accroître la représentation du gouvernement fédéral sur le territoire en matière d'accompagnement des entreprises exportatrices. Nous pouvons être un élément de solution et le gouvernement pourrait aussi décider d'accroître sa présence.
On pourrait également fournir davantage d'outils, de contenus et d'informations concrètes et les diffuser auprès des PME. C'est une voie que nous invitons le gouvernement à considérer. En effet, notre organisation relaie ces informations aux entreprises par l'entremise de son site Internet, de ses bulletins d'information et de ses publications sur les réseaux sociaux. Tous ces moyens nous permettent d'atteindre les entreprises. À ce sujet, plus nous obtiendrons d'informations et de documents de la part du gouvernement canadien, plus nous pourrons les transmettre aux entreprises.
Le quatrième élément important serait que le gouvernement se rende disponible pour participer à des activités organisées par des organisations comme la nôtre, que ce soit dans le cadre de formations, de réunions d'équipes, de remue-méninges ou de présentations de programmes gouvernementaux. Nous organisons une cinquantaine d'activités par année et nous sommes tout à fait ouverts à l'idée que le gouvernement canadien soit plus présent à ces occasions.
Nous l'avons d'ailleurs fait, il y a quelques mois, avec le consulat américain pour informer les entreprises des démarches relativement à l'exportation à destination des États-Unis en présence de la consule des États-Unis. C'est le type d'activités que nous serions fort disposés à organiser avec le gouvernement canadien également.
Combien de temps me reste-t-il, s'il m'en reste?
:
D'accord, c'est parfait.
Je disais donc que la signature d'accords de libre-échange a certainement une influence positive pour les entreprises des pays signataires de ces accords.
Ces accords de libre-échange créent un intérêt financier très clair pour les entreprises, mais il n'en demeure pas moins que de nombreux obstacles limitent la capacité des PME à profiter des mesures d'aide du gouvernement pour bénéficier des accords de libre-échange. Il est important d'être conscient de ces contraintes pour mieux soutenir les PME.
D'une part, malgré la multiplication des accords de libre-échange, il faut voir que ces accords sont parfois signés dans des marchés qui paraissent non prioritaires ou qui sont méconnus des petites et moyennes entreprises. Il est donc important de faire mieux connaître les pays avec lesquels nous signons ces ententes et les occasions de commerce qu'elles offrent.
Le réflexe habituel d'une petite ou moyenne entreprise qui débute en matière d'exportation est souvent de se tourner vers des marchés mieux connus, moins risqués et plus proches géographiquement ou culturellement. Ce sont surtout des PME déjà actives en matière d'exportation et plus matures qui vont considérer d'exporter au-delà des États-Unis, de la France et de l'Angleterre vers des destinations plus singulières. Il faut garder cela à l'esprit.
Si on se place du côté des PME, on se rend compte que l'exportation n'est pas nécessairement une priorité. Nous essayons de faire valoir l'importance de s'engager dans des démarches d'exportation, mais parfois, comme le potentiel de croissance à l'échelle canadienne n'est pas complètement atteint, les entreprises voient la nécessité d'exploiter davantage le marché canadien, voire le marché américain. Il faut pouvoir enrichir le potentiel et le déployer davantage sur la scène canadienne.
Les enjeux liés au recrutement de la main-d'œuvre posent également des contraintes parfois importantes. On constate que de plus en plus d'entreprises ou de PME ne fonctionnent pas à plein régime parce que la main-d'œuvre n'est pas disponible. Elles ralentissent donc parfois la cadence. Dans ce contexte, le fait d'ouvrir de nouveaux marchés à l'étranger peut tout simplement paraître impossible, en ce sens que l'entreprise n'est pas en mesure de considérer de produire davantage. De ce côté, une limitation risque de durer longtemps, à moins qu'on ne change nos règles en matière d'immigration et qu'on ne permette davantage la venue d'immigrants qui pourront être embauchés par nos entreprises.
Il y a également les capacités et les compétences internes, qui peuvent rapidement devenir un enjeu au sein des PME, notamment sur le plan linguistique.
Un autre enjeu est celui lié aux connaissances techniques, fiscales ou réglementaires ainsi qu'à la connaissance des programmes auxquels les entreprises peuvent s'adresser pour se faire aider. De ce côté, on constate un certain manque de clarté quant aux différents rôles qu'assument les organismes fédéraux. On pense à Développement économique Canada, à la Banque de développement du Canada et à Exportation et développement Canada. Parfois, pour les entreprises, ce n'est pas nécessairement très facile de savoir qui fait quoi. Il y a donc un besoin pour ce qui est de sensibiliser les entreprises de ce côté.
En somme, la signature d'accords de libre-échange constitue une étape très importante pour amener nos entreprises à exporter, mais d'autres mesures doivent être prises pour développer le réel potentiel de nos PME à l'étranger. Cela tient dans l'utilisation de davantage d'organismes comme le nôtre, qui sont quotidiennement en lien direct avec les entreprises. Cela passe notamment par une présence accrue du gouvernement canadien sur le territoire, de manière à ce que celui-ci soit en contact avec les entreprises. Il faut aussi élaborer des outils d'information, que l'on pourra diffuser auprès des entreprises. Enfin, le gouvernement doit être disponible pour échanger et mieux faire connaître ses programmes auprès des entreprises.
Je vous remercie.
Nous sommes disponibles pour répondre à vos questions.
:
Bon après-midi, monsieur le président.
Merci de donner à Iafrate Machine Works la chance de participer à cette étude de l'appui du gouvernement canadien au commerce international des petites et moyennes entreprises.
Je vais parler de notre expérience en matière de commerce international sous le régime actuel de l'ALENA, des défis liés à la fabrication de produits usinés destinés à l'ensemble de la planète et du recours au Service des délégués commerciaux pour trouver des clients étrangers potentiels qui répondent à nos besoins de production uniques.
Comme nous sommes un atelier de fabrication sur mesure, nous n'offrons pas notre propre gamme de produits. Nous investissons plutôt dans des tours et des fraiseuses à commande numérique que des ouvriers semi-spécialisés et des artisans des métiers spécialisés peuvent utiliser pour fabriquer des produits conçus par nos clients.
Environ 30 % de nos ventes passent par le commerce international; il s'agit de produits du secteur automobile vendus sous le régime actuel de l'ALENA. Ces produits sont assemblés dans un module de ligne d'arbres de transmission par un grand fournisseur de pièces automobiles qui fait ensuite affaire avec la marque de véhicules utilitaires sport la plus populaire d'Amérique du Nord.
Les plateformes de véhicules automobiles ont habituellement un cycle de production de sept ans. Nous en sommes à la deuxième plateforme pour cette gamme de produits. C'est un exemple de contrat fructueux à long terme fondé sur le respect d'un accord de commerce international, car ce contrat répond à certains de nos besoins commerciaux: de longues campagnes de production dont le volume important permet d'amortir le coût d'installation des machines, des délais de mise en production prévisibles et précis pour les matières premières et les calendriers de production, des distances relativement courtes pour l'expédition, la capacité de contrôler l'environnement d'expédition afin de minimiser le risque que les produits usinés finis rouillent pendant le transit et la capacité de discuter des modifications du concept ou de l'ingénierie en anglais pendant les heures de bureau normales.
Par contre, environ 70 % de nos échanges commerciaux sont compliqués par les défis que posent les courtes campagnes de production de produits personnalisés exigeant un temps d'installation des machines très long et leur démontage une fois la production achevée. Ce type de production est rendu encore plus complexe par les exigences uniques de l'acier, par le traitement thermique et par les essais spécialisés visant à démontrer le respect des spécifications techniques.
Fabriquer des produits usinés personnalisés exige une coordination des calendriers de production d'acier, d'expédition des matières premières, d'installation des machines, de fabrication, de traitement thermique, d'essais de dureté menés hors site, d'usinage final et d'expédition des produits finis dans un environnement contrôlé afin de minimiser le risque de rouille.
En conclusion, il est possible de gérer toutes ces exigences lorsque nous avons de longues campagnes de production prévisibles; cependant, plus les délais de production sont courts, plus le risque qu'un des éléments que j'ai mentionnés plus tôt ait un impact important sur le respect de l'échéance de livraison au client est élevé. Nous ne voulons pas être responsables de l'arrêt de la chaîne de production du client. C'est exactement ce qui nous préoccupe quant à la possibilité de tirer profit des accords commerciaux avec des pays à l'extérieur de l'Amérique du Nord. Les distances, l'obstacle de la langue et les fuseaux horaires éloignés font qu'il est extrêmement difficile de justifier les risques liés à la conclusion de contrats de production présentant un risque d'erreur élevé, parce que nous n'avons pas de contrôle sur toutes les organisations impliquées dans l'ensemble du processus.
Évidemment, nous sommes pour le commerce international. Cependant, nous devons être en mesure de gérer le processus afin que nos clients obtiennent le niveau de service promis.
Une des solutions que nous pourrions utiliser pour trouver des clients potentiels en Europe et en Asie qui répondent à nos besoins en matière de prévisibilité de la production à long terme serait d'avoir recours au Service des délégués commerciaux, qui a des bureaux partout dans le monde bien implantés dans les collectivités locales. Nous avons déjà eu recours à ces services pour étudier la possibilité d'étendre notre clientèle aux États-Unis. Le Service pourrait être en mesure de trouver des débouchés internationaux grâce à ses réseaux locaux qui peuvent offrir un niveau de risque gérable. Évidemment, nous devons avoir l'assurance que nos produits usinés ne courent pas de risques pendant le transport.
Merci de votre temps.
:
Merci de m'accorder le privilège de venir m'exprimer ici.
Je m'excuse de mon habillement. Air Canada garde mon complet bleu, ma chemise blanche et ma cravate bleue en toute sécurité. En fait, ils sont conservés dans un endroit secret que personne ne connaît, alors il faudra se contenter des vêtements qu'Air Canada a choisis pour moi.
Des voix: Ha, ha!
Une voix: C'est la journée du décontracté.
M. Gerald Fowler: Voilà, c'est la journée du décontracté.
Je vous remercie encore une fois de me permettre de participer à cette étude. C'est une première pour moi, alors tout est nouveau. Pour les cinq minutes qu'on m'accorde pour les commentaires d'ouverture, j'ai pensé faire un résumé de mon expérience en matière d'exportation afin de donner un peu de contexte et peut-être aussi de crédibilité au point de vue que je vais présenter.
Dans le mandat de votre étude, j'ai remarqué qu'il était question d'examiner les façons pour le gouvernement d'aider les petites et moyennes entreprises qui veulent exporter, alors j'ai axé ma présentation sur ce segment en présumant que l'objectif n'était pas seulement d'inciter les entreprises à exporter, mais aussi de les aider à y arriver.
Je crois que la meilleure façon d'utiliser votre temps précieux est de permettre qu'un maximum de questions soient posées, plutôt que de faire de longs discours sur tout ce que j'ai accompli.
Je suis désolé si je donne l'impression de vouloir me lancer des fleurs. Je suis très chanceux et très privilégié. Je veux simplement vous expliquer mon parcours et ce que mon entreprise fait.
Nous exportons des marchandises depuis 1980. D'ailleurs, 100 % de nos revenus sont liés à l'exportation. Au début, nous exportions du sirop d'érable, puis nous avons ajouté le soja certifié biologique, que nous envoyons au Japon et en Europe. En 1996, nous avons commencé à exporter du soja non génétiquement modifié en Europe, d'abord par bateau à partir des Grands Lacs, puis par conteneurs à partir de 2004.
Dans ce créneau, en travaillant avec le plus important producteur de lait de soja en Europe, notre entreprise est devenue la première au monde à exporter du soja garanti non génétiquement modifié entièrement traçable qui répond aux normes européennes. C'est ce qui nous a valu des invitations à faire des présentations lors de différentes conférences internationales sur cette question et qui nous a permis de mettre le Canada en valeur. Le pays est donc devenu le fournisseur de choix pour ce type de soja dans le secteur alimentaire à l'échelle mondiale, un titre que le Canada détient encore aujourd'hui.
Je me sers de cet exemple pour vous montrer que vous avez un ascendant sur ce genre de choses. Comme vous le savez, les petites et moyennes entreprises et l'exportation sont extrêmement importantes pour le Canada. Nous avons commencé à exporter vers l'Europe parce qu'il y avait des débouchés. Nous avons été en mesure d'occuper la place qui était libre et nous sommes très heureux que tout ait bien fonctionné.
Grâce à cela, il y a maintenant des élévateurs et des groupes d'agriculteurs du Sud-Ouest de l'Ontario qui font maintenant de l'exportation, alors qu'ils n'en auraient jamais fait auparavant. Pour bien comprendre tout le potentiel des petites et moyennes entreprises du marché canadien, dites-vous que tout cela a été accompli par deux personnes dans un petit bureau de Sault Ste. Marie, à des centaines de kilomètres du plant de soja le plus près.
En raison de notre situation privilégiée, quelqu'un — en fait, je ne sais pas qui exactement — a soumis notre candidature et nous avons eu la chance de remporter le prix d'excellence en développement des exportations de la région du Nord en 1999. Nous avons été invités à participer à de nombreuses missions commerciales, surtout par le ministère de l'Agriculture de l'Ontario. Cela, en plus de mon implication auprès de ministères qui s'occupent des orphelins, des veuves, des réfugiés et des victimes de la traite des personnes, m'a amené à voyager dans 42 pays différents où j'ai pu faire des affaires.
En plus des missions commerciales agricoles, j'ai participé à un autre projet de développement des exportations à Sault Ste. Marie. J'ai donné le premier cours de commerce international de niveau supérieur au Sault College puis, avec les étudiants de ce cours, j'ai mis en oeuvre un programme continu financé par le gouvernement pour la création de plans d'exportation et de bulletins s'adressant aux entreprises locales afin d'encourager l'exportation dans le Nord de la province. C'est ce qui a amené FedNor à nous demander de concevoir et de diriger une mission commerciale de 10 à 14 jours en Équateur et au Chili pour les experts et les professionnels de la foresterie, et pour les gens d'affaires, afin de déterminer si l'expertise canadienne en matière de foresterie présentait un bon potentiel.
Pour faire un suivi après cette mission, nous avons envisagé la création de clubs d'exportateurs à Sault Ste. Marie où, en collaboration avec FedNor, nous avons éventuellement lancé les déjeuners d'exportateurs. Il s'agit de rencontres informelles où on pouvait discuter avec des entrepreneurs de la région qui voulaient se lancer dans l'exportation et qui ne savaient pas par où commencer, alors ils posaient des questions. On était simplement assis à une table et on discutait: « Je ne ferais pas ça si j'étais à votre place; ça, c'est une bonne idée; faites attention à ça », ce genre de discussions. Cela a été un succès.
En 2006, nous avons gagné le prix de la mise en valeur du potentiel local de Sault Ste. Marie et le maire de l'époque, John Rowswell, nous avait demandé d'aller visiter la ville jumelle de Sault Ste. Marie au Portugal avec lui et un groupe d'entreprises locales, car il n'y avait pas d'expertise en matière d'exportation dans cette ville et qu'il était possible de développer de nouveaux débouchés d'exportation.
Durant ce voyage, j'ai eu l'immense privilège de rencontrer M. Terry Sheehan et sa charmante épouse, qui faisaient également partie de la mission commerciale.
En plus d'exporter du soja, nous nous concentrons à présent sur la prochaine étape du développement du marché européen, soit la traçabilité. Je vous donne la version abrégée, mais la traçabilité découle des produits bios non génétiquement modifiés. Voilà que le marché européen s'intéresse maintenant au concept de la durabilité. Le problème, c'est d'en dresser une définition, mais grosso modo, il s'agit d'accroître le rendement en utilisant moins de produits chimiques; la plupart des agriculteurs diraient que c'est une contradiction, mais le fait est que c'est possible.
Nous cherchons à accroître la part du marché du soja canadien en proposant un produit un peu plus durable en réponse à l'intérêt croissant de l'Europe à cet égard.
Bon, je vais maintenant arrêter de me péter honteusement les bretelles afin de laisser plus de temps pour les questions.
:
Merci beaucoup, monsieur Fowler.
C'était très intéressant. La plupart du temps, on entend dire que l'augmentation des exportations dépend principalement du fédéral. Dans votre cas, il s'agit d'un effort local qui s'est fait naturellement, à partir de votre propre localité.
Vous et votre communauté avez fait de l'excellent travail. Nous vous sommes reconnaissants de votre témoignage aujourd'hui.
Passons maintenant au dialogue avec les députés.
Je demanderais aux députés et aux témoins de bien vouloir limiter la durée des questions et réponses afin d'alimenter un bon dialogue.
Commençons par les conservateurs, qui auront cinq minutes.
Monsieur Hoback, la parole est à vous.
Lorsque je travaillais chez Flexi-Coil et Case New Holland, nous envoyions beaucoup d'équipement en Australie. Nous avions le même problème avec nos produits qui étaient construits en Saskatchewan avant d'être expédiés par rail et de traverser l'océan. C'est grâce au STEP que nous pouvions comparer nos façons de faire, et c'est ainsi que nous avons appris de nouvelles techniques de peinture permettant d'éviter la rouille. C'est cette combinaison de...
Les réunions que vous avez avec vos organisations, c'est à cela que servait le STEP en Saskatchewan. C'était un moyen d'avoir de l'information.
Je m'adresse maintenant à vous, monsieur Fowler.
Vous avez parlé de sirop d'érable; c'est par là que vous avez commencé avant de prendre de l'expansion. C'est fascinant. Bien évidemment, quelque chose a dû vous attirer au soja. Est-ce que vous avez eu une réunion sur le sirop d'érable un jour pour apprendre qu'on s'intéressait soudainement au soja? Comment cela s'est-il produit?
:
C'est une longue histoire, une histoire fascinante, que je ne vais pas pour autant vous raconter aujourd'hui.
Une des difficultés, c'est que certains marchés ont une durée de vie ici alors qu'il y en a d'autres qu'il convient d'envoyer ailleurs.
En l'occurrence, on consultait une installation locale de fabrication de sirop d'érable. Dans les circonstances, on ne s'intéressait pas particulièrement aux ventes à la ferme, puisque le sirop d'érable se vend un peu partout. Il fallait que la vente se fasse en vrac, puisqu'en Autriche, ils ajoutent du jus de citron et du poivre de cayenne au sirop d'érable pour en faire un succédané alimentaire. Essentiellement, le client voulait faire un achat en vrac.
Cette année-là, la vente s'est avérée impossible, mais nous avons quand même organisé la transaction à partir d'ailleurs, et nous nous sommes fait une réputation. En commerce international, il faut nouer des liens. Les relations sont essentielles.
:
Comme Mme Fréchette l'expliquait, nous travaillons au quotidien avec les entreprises exportatrices et nous allons continuer de le faire. Le lien pourrait être plus fort entre notre travail quotidien et le gouvernement fédéral.
Si l'on cherche sur le site Web du gouvernement, on va trouver des outils, mais la réalité de l'entrepreneur fait en sorte qu'il n'a pas le temps de fouiller sur ce site et de comprendre les différences entre tous les programmes qui existent. Beaucoup de programmes sont mis en place par le fédéral.
Finalement, nous jouons un rôle d'entremetteur, en quelque sorte. Nous vulgarisons et synthétisons tout cela, puis nous dirigeons les entreprises vers les bons programmes et les bonnes missions commerciales, si nous connaissons d'avance le programme du gouvernement et ce qui s'en vient.
Nous aurions besoin d'un lien plus direct et plus étroit avec les délégués commerciaux qui sont au Québec. Nous en connaissons quelques-uns, mais pas tous. On pourrait faire mieux en matière de disponibilité et de présence auprès de nos entreprises clientes.
Merci aux témoins d'avoir accepté notre invitation.
Je suis certaine qu'une partie du soja du comté d'Essex est mise sur le marché par votre entremise, monsieur Fowler. C'est une de nos spécialités.
Un des thèmes qui revient souvent est le manque de communication de la part du gouvernement fédéral à propos des programmes qui sont offerts. Vous en avez mentionné plusieurs aujourd'hui que vous avez trouvés vous-même et dont vous vous êtes prévalu. On entend sans cesse des petites entreprises qu'elles ne savent pas par où commencer.
Ce que vous avez accompli, monsieur Fowler, est assez remarquable, mais il est déplorable que vous soyez un cas isolé. Il est déplorable que les gens se sentent obligés de trouver leurs propres solutions. Le gouvernement devrait leur venir en aide et leur expliquer clairement la marche à suivre ainsi que les programmes qui sont offerts et en quoi ils consistent.
Ensuite, il y a la question des accords commerciaux mêmes. Mme Fréchette nous parlait justement des accords commerciaux. Je pense que l'une de leurs faiblesses fondamentales découle de la non-participation des PME aux négociations. Les grosses sociétés se prévalent déjà des occasions créées par les accords commerciaux, mais ce sont les PME qu'il faut aider. J'espère que l'on accordera une attention particulière aux PME dans les futurs accords commerciaux. Je sais qu'un effort a été fait, dans la négociation des récents accords, pour y inclure un chapitre sur les PME afin d'au moins pouvoir lancer la conversation. Je pense toutefois qu'il faudra approfondir cette conversation si on souhaite leur donner les occasions de réussir.
Ma question pour vous tous est donc la suivante: qu'incluriez-vous dans les accords commerciaux afin de répondre aux besoins des PME et de leur assurer le meilleur résultat possible? Je sais que c'est une question d'ordre assez général, mais comment faudrait-il s'y prendre, selon vous?
Commençons par la chambre de commerce.
Madame Fréchette, vous pouvez y aller.
:
Comme vous le dites, l'inclusion des PME dans les préparatifs entourant la signature d'accords de libre-échange serait une mesure fort intéressante. Engager le dialogue avec les PME et les associations qui travaillent en étroite collaboration avec les PME est certainement une voie à suivre intéressante pour cibler les prochains pays avec lesquels on pourrait signer des accords de libre-séchange.
Il faudrait également, une fois qu'un accord de libre-échange est signé, être en mesure d'expliquer aux PME et aux entreprises le contenu de cet accord. De notre côté, nous avons entrepris des démarches à la suite de la signature de l'Accord de partenariat transpacifique. C'est nous qui avons entrepris la démarche. Il a fallu manœuvrer au sein des instances gouvernementales pour savoir à qui l'on devait s'adresser. Quand le gouvernement signe un nouvel accord, au-delà de l'habituelle intervention ministérielle, il devrait entreprendre automatiquement une démarche plus technique, afin de bien faire connaître aux entreprises l'intérêt que présente pour elles cet accord de libre-échange.
Ce sont assurément des outils qui pourraient être élaborés et que nous pourrions diffuser auprès des chambres de commerce. Au départ, il pourrait y avoir une consultation, puis des explications une fois qu'un accord de libre-échange est signé. Il y a certainement là des pistes de solution à considérer.
Ma collègue a peut-être d'autres mesures à suggérer.
J'en profite également pour remercier tous les témoins.
Gerry, c'est un plaisir de vous voir, ainsi que votre charmante épouse à vous, Elizabeth. Je tenais à lui souhaiter la bienvenue également.
Pour revenir à la question, Gerry, vous nous avez parlé des déjeuners d'affaires auquel vous assistiez, de la fois où la FedNor vous a invité à rencontrer de nouveaux entrepreneurs qui avaient inventé un nouveau gadget. Le gouvernement, pour sa part, a relancé son programme d'innovation au Canada. Quel est le principal obstacle qui empêche les inventeurs de nouveaux gadgets ou les nouveaux entrepreneurs à exporter en Asie, où vous faites affaire, ou en Europe?
:
Il y en a toutes sortes. Je pense qu'à bien des égards c'est une question de compétence. Les entrepreneurs doivent avoir l'esprit d'entreprise — c'est, comme qui dirait, la qualité fondamentale —, mais ils doivent également pouvoir s'adapter aux différentes réalités culturelles. Ils doivent aussi savoir innover. Il faut être polyvalent afin de pouvoir répondre aux défis qui se présenteront à bien des niveaux. La plupart des dirigeants de petites et de moyennes entreprises n'auront pas un éventail complet de compétences à leur disposition. Ils mettront les choses en branle, mais avant de leur accorder un financement, on leur demandera de produire un bilan pro forma sur cinq ans, un bilan des profits et des pertes, et ils n'auront pas les compétences nécessaires pour le faire.
Je pense qu'une des difficultés consiste à amener ces gens qui inventent de fantastiques nouveaux gadgets ayant un marché potentiel, tout d'abord, à cerner le marché potentiel en question, et à partir de là... Pour la suite, il faudrait presque recourir à une équipe d'experts. Ce n'est pas tout le monde qui a accès à ce genre de chose. Peut-être qu'il leur faudrait des mentors, mais avant tout, il faudrait leur donner une sorte de tremplin permettant à quiconque souhaite faire des exportations de se faire une idée des services qui sont disponibles et de mieux comprendre les différentes étapes qu'ils devront traverser, comme l'adaptation culturelle, l'expédition, la logistique, l'établissement des prix.
Nous avons actuellement un problème en Europe. L'exportation entraîne toutes sortes de risques auxquels l'entreprise moyenne n'est pas nécessairement exposée, comme le risque des échanges, les risques culturels, les risques politiques. Il y a toutes sortes d'autres types de risques, risques dont il faut absolument tenir compte afin de protéger les entreprises et les empêcher de faire fausse route.
Il faut que les entreprises puissent faire appel à un savoir-faire spécialisé.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je voudrais remercier tous les témoins qui se sont présentés aujourd'hui. Vos commentaires étaient très intéressants, particulièrement ceux de la Chambre de commerce de l'Est de Montréal, que j'ai trouvés agréables et vivifiants.
Madame Fréchette, vous avez une vision claire et précise de la situation. Vous savez déjà que l'exportation est extrêmement importante, notamment parce que vous m'avez dit que l'Administration portuaire de Montréal était l'un de vos membres.
On a constaté en 2018, grâce, notamment, à l'Accord économique et commercial global, ou AECG, une augmentation de 9 % du trafic au port de Montréal, conséquence directe des accords que nous avons signés au cours des dernières années. En tout, le Canada a signé 14 accords conclus avec 51 pays représentant 62 % de l'économie mondiale. Nos marchés sont maintenant ouverts à 1,5 milliard de nouveaux clients, ce que vous savez sûrement.
Vous avez mentionné la manière dont le gouvernement pourrait être plus efficace et qu'il pourrait accroître sa présence sur le terrain. Vous avez aussi invité le gouvernement à adresser les PME à vos services et à participer à des activités conjointes — en passant, vous pouvez m'appeler, je suis toujours disponible.
À peine 12 % de nos petites entreprises exportent. Il faut augmenter ce chiffre. Voici donc mes trois questions. D'abord, madame Fréchette et madame Mandelbaum, les services offerts par notre ministère aident-ils suffisamment les petites entreprises à exporter? Ensuite, pourriez-vous nous donner des exemples précis de petites entreprises qui ont bénéficié de l'aide de notre gouvernement dans votre région? Enfin, quels sont les obstacles auxquels les petites ou les nouvelles entreprises doivent faire face lorsqu'elles envisagent l'exportation?
:
Les services offerts par le gouvernement ont-ils bénéficié à nos clients? À certains, oui. Ce n'est pas tout le monde qui connaît les délégués commerciaux. Nous informons bien sûr nos clients des services fédéraux, comme l'accompagnement, qui peuvent les aider, et certains en bénéficient. Je crois comprendre que l'équipe québécoise des délégués commerciaux est réduite et qu'elle ne peut donc pas aider tout le monde. Nous ne pouvons pas prendre en charge toutes les entreprises québécoises qui frappent à notre porte et leur présenter des clients dans les pays où il y a des délégués commerciaux. Je pense que la proportion d'entreprises exportatrices du Québec aidées par les délégués commerciaux est encore faible.
Le fait de savoir à quel moment les délégués commerciaux interviennent dans l'entreprise est un autre aspect important. Nous avons à la chambre de commerce une équipe d'organismes de promotion des exportations, et nous ne sommes pas les seuls au Québec. Pour ceux qui ne le savent pas, il y a dans toute la province une vingtaine de ces équipes, qui offrent ces mêmes services partout au Québec.
Nous sommes là pour préparer les entreprises. Une fois qu'elles sont prêtes, les délégués commerciaux peuvent faire une étude de marché et les présenter à des partenaires potentiels dans tel ou tel marché. Je crois comprendre que les délégués commerciaux ne sont pas là pour définir la stratégie ni veiller au succès logistique ou à la conformité réglementaire des entreprises.
C'est pour cela que nous suggérions tout à l'heure de travailler en plus étroite collaboration avec nous, qui sommes là pour préparer les entreprises. Il arrive que certaines d'entre elles contactent les délégués commerciaux sans être prêtes et que ces derniers estiment qu'elles ne sont pas prioritaires, soit parce qu'elles ne sont pas prêtes ou à cause de leur secteur d'activité. Dans pareils cas, nous allons accepter avec plaisir de les aider.
Par ailleurs, les obstacles sont extrêmement nombreux, comme le disaient les autres témoins. Nous comprenons pourquoi le Canada signe des accords de libre-échange. Cela étant dit, la réalité d'une entreprise au quotidien est autre. Ce n'est pas parce qu'un accord vient d'être signé avec la Corée qu'on va tout à coup aller à l'autre bout de la planète passer une semaine en Corée. À titre d'exemple, nous avons des clients qui, parce que ce sont des marchés qu'ils estiment pertinents, font affaire avec le Brésil ou l'Arabie saoudite, même si le Canada n'a pas d'accord de libre-échange avec ces pays. Maintenant que l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste, ou PTPGP, a été signé, accord qui inclut le Chili et le Pérou, ces clients vont-ils aller regarder du côté du Chili et du Pérou plutôt que du Brésil? Je ne suis pas certaine que la taille du marché le justifierait.
Les obstacles sont très nombreux. Les entreprises n'ont pas forcément les capacités et les compétences nécessaires à l'interne. Vous pouvez avoir la meilleure invention du monde, il reste qu'il existe beaucoup d'obstacles qui peuvent faire en sorte que vous ne connaissiez pas le succès escompté dans un marché donné. En effet, il faut notamment tenir compte de la logistique, s'entourer des bons partenaires et, dans le cas d'un produit sanitaire, par exemple, obtenir les accréditations requises. Ces entreprises ont besoin d'un accompagnement, elles ont besoin de savoir s'y retrouver dans l'aide et les ressources qui sont mises à leur disposition.
Nous sommes dans un contexte où il serait important d'inviter nos PME à diversifier leurs marchés d'exportation. Le gouvernement pourrait mettre en avant des incitatifs à la diversification, notamment pour qu'elles perdent un peu le réflexe habituel qui les pousse à se tourner vers le marché nord-américain. Peut-être qu'il existe déjà de telles mesures. Il y aurait certainement un signal intéressant à envoyer de ce côté. On l'a entendu: ce message a été porté par des dirigeants politiques fédéraux canadiens. En ce qui a trait aux mesures proprement dites, il y a peut-être des incitatifs à l'intention des entreprises que l'on pourrait considérer.
Comme nous le rappelions tout à l'heure au sujet des obstacles, c'est la disponibilité des représentants du gouvernement canadien qui est parfois défaillante. De ce côté, nous pourrions prendre le relais, cibler les meilleures candidates parmi les entreprises qui ne sont peut-être pas déjà actives en matière d'exportation et les aider à le devenir. Selon nous, un tel accompagnement est valorisant pour les entreprises et cela leur fait davantage connaître les occasions à saisir si elles profitent de mesures à l'exportation. On peut les mettre en lien avec plusieurs intervenants, comme des représentants du gouvernement fédéral ou du gouvernement québécois, entre autres.
Nous sommes au coeur d'un réseau, d'un écosystème qui rassemble beaucoup d'intervenants. Nous connaissons les programmes gouvernementaux de soutien, nous pouvons également faire du maillage avec d'autres entreprises qui ont suivi le même cheminement. Nous sommes en quelque sorte un outil qui peut être très utile comme levier complémentaire à l'intervention du gouvernement canadien.
Pour terminer, j'ajouterai que, lorsqu'il y a signature d'un accord de libre-échange, il faut voir cela comme le début de quelque chose, et non comme une finalité en soi. Peu d'entreprises ont la capacité de déchiffrer les textes des accords de libre-échange et, lorsqu'elles le font, cela n'est pas nécessairement facile. Ce sont des termes très techniques qui sont utilisés dans ces accords. Il faut donc, à la signature d'un accord, en vulgariser le contenu, expliquer aux PME ce dont il a été convenu à l'aide d'outils. Il s'agit là d'une démarche de sensibilisation très importante. C'est un travail de longue haleine.
Heureusement, les retombées se font sentir assez rapidement. On l'a vu à la suite des échanges avec l'Administration portuaire de Montréal. Il y a eu une belle augmentation des flux commerciaux, et on en a vu d'autres démarrer ces derniers mois; c'est bon signe. Les échos qui nous parviennent indiquent cependant que certains de ces derniers flux ont généré davantage d'importations que d'exportations.
:
Merci beaucoup, monsieur le président, et merci également aux témoins d'être venus.
Durant la semaine de relâche, j'ai organisé une table à ronde à Oshawa sur le thème des débouchés commerciaux. Nous avons le nouvel AECG. Nous avons le nouveau PTPGP. Des représentants d'EDC, d'Affaires mondiales et des secteurs de la fabrication et de l'agriculture étaient de la partie.
Je pense que les représentants de la chambre de commerce ont vraiment mis le doigt sur le problème lorsqu'ils ont dit: « Qui fait quoi? Personne ne le sait. » Les entreprises souhaitent vivement prendre de l'expansion et faire de l'exportation, mais elles ne savent pas du tout comment s'y prendre. J'ai voulu réunir tous ces gens dans l'espoir que des liens se nouent. J'ignore à quoi tout cela aboutira. On assurera un suivi et on verra pour la suite.
Je voulais vous parler, monsieur Fowler, parce que certains fabricants de produits alimentaires, surtout dans les secteurs de la viande et du fromage, pensent qu'il existe un énorme marché en Europe. Nos entreprises souhaiteraient percer ce marché, mais elles ne savent pas exactement comment s'y prendre. Elles ont mentionné certains programmes provinciaux en Ontario, mais il semble qu'elles aient du mal à rejoindre le fédéral. Le gouvernement du Canada offre le Programme Agri-marketing. J'ignore si vous en avez entendu parler ou bien s'il arrive qu'on s'en serve.
:
Il y a plusieurs choses que je leur conseillerais, en fait.
J'aimerais revenir à votre premier point au sujet de la confusion. Dans le monde des ventes, ce n'est pas ce que l'on dit qui importe, mais qui va l'entendre. Il y a aussi le fait que les gens ne s'intéressent pas nécessairement aux caractéristiques d'un produit, mais bien aux avantages qu'ils peuvent en tirer. Nous avons néanmoins tendance à en nommer les caractéristiques alors qu'il faut expliquer en quoi celles-ci sont avantageuses. J'achète un produit parce que ses caractéristiques ont un avantage particulier pour moi. Cela peut compliquer les choses dans certains secteurs, où les caractéristiques sont nombreuses et différents groupes sont susceptibles d'en tirer différents avantages.
Nous faisons la plupart de nos affaires en Europe; c'est notre gagne-pain. Nous faisons affaire en Europe depuis maintenant une trentaine d'années. La difficulté en Europe consiste à comprendre le marché. C'est assez complexe. Bien franchement, je pense que la meilleure façon d'en cerner les nuances — pas nécessairement les particularités, mais bien les nuances — n'est pas de faire appel à un délégué commercial, mais plutôt de faire du porte-à-porte. Peut-être que cela prendra du temps, mais on finira par trouver une ou deux compagnies avec qui faire affaire. Il faut aller sur le terrain et apprendre, sans pour autant chercher à vendre quoi que ce soit dans l'immédiat.
Les premières fois que je suis allé en Europe, je ne faisais qu'apprendre. Je ne cherchais pas encore à vendre quoi que ce soit parce que j'ignorais ce qu'on voulait acheter. Je voulais écouter. J'ai appris davantage en gardant les oreilles ouvertes et la bouche fermée. Tout en son temps. À l'époque, au Japon, on n'était pas censé parler affaires. Il était considéré impoli d'en parler avant qu'ils n'abordent la question. Quelques-uns de mes voyages au Japon ont consisté exclusivement à parler de la météo et faire de la conversation. Parler de la météo au Japon venait naturellement.
Il faut apprendre à connaître les gens et leurs nuances et ne pas s'arrêter à la surface, parce qu'au bout du compte, ce sont eux qui décideront d'acheter ou non. Il faut donc chercher à comprendre leurs motivations et leurs priorités.
Y a-t-il des obstacles lorsqu'on cherche à percer à l'étranger? Éventuellement. L'Europe a une bien meilleure compréhension de l'importance de l'alimentation que nous en avons en Amérique du Nord. Il faut comprendre ces nuances ou sinon elles peuvent nous couler. De leur point de vue, ce sont plus que des nuances; ce sont des faits absolus. Il faut apprendre à les connaître et leur parler. Apprendre et écouter — voilà ce qu'il faut faire.
Ma prochaine question s'adresse aux représentants de la Chambre de commerce.
J'ai vraiment apprécié votre contribution d'aujourd'hui. J'ai toujours cru que, dans le domaine de l'enseignement et quand on possède une entreprise, plus on se rapproche du terrain, plus les gens comprennent ceux qui transmettent l'information. Comme nous l'avons entendu au Comité, beaucoup de petites entreprises ne connaissent rien du Service des délégués commerciaux, de Développement économique Canada et de la Banque de développement du Canada. Nous avons entendu Startup Canada et d'autres organismes.
Mesdames, je me demande si vous pouvez nous dire comment vous mettez vos membres au courant des services et des ateliers qui sont offerts.
Je ne crois pas que vous pouvez le voir, mais voici un atelier auquel j'ai participé hier. On y a donné une liste de liens. Serait-ce utile que nous vous donnions ce genre de renseignements? Comment transmettriez-vous ces renseignements à vos membres?
:
Oui. Merci de vos observations.
Je vais revenir à vous, Gerald. Pour conclure, je vais revenir sur ce que Terry parlait, soit son programme. On dirait que c'est toujours le problème. Dans la région de Niagara, je crois qu'il y a environ 1 000 fabricants, mais la plupart d'entre eux comptent en moyenne moins de 10 employés, donc, à mon avis, l'entreprise de Gary est plus grande que la plupart des autres.
C'est toujours une question de ressources et ainsi de suite. Il existe de nombreux programmes. Je souhaiterais en entendre parler, même si c'est officieusement, parce que j'ai un petit faible pour les gens d'affaires. Selon moi, il arrive que passer à l'action soit mieux que lire un manuel parce que les choses changent... Vous en parlez constamment. Cela dépend du marché, il se peut donc qu'un programme universel ne fonctionne pas.
Parlez un peu plus. Faites-vous toujours du mentorat et ce genre de choses?
:
Non, malheureusement, ce programme est tombé à l'eau, pour toutes sortes de raisons.
Le défi est de taille. Pour tirer parti du potentiel latent sur le marché, il faut embaucher des praticiens plutôt que, sauf le respect que je leur dois, des théoriciens, et c'est grâce au défi qu'on les incitera à participer.
Dans certaines circonstances, une réunion est réussie quand un certain nombre de personnes y participent. En tant qu'entrepreneur, cette réunion doit me rapporter de l'argent. S'il existait des mesures incitatives pour réunir certaines des personnes ayant de l'expérience dans l'exportation afin qu'elles indiquent aux gens ce qu'ils devraient essayer et éviter.
Ce dossier comporte tellement de facettes. Comment finance-t-on la première entente? Développement économique Canada offre différentes options, mais elles sont coûteuses, et, pour se prévaloir de l'une d'elles, à juste titre, le processus est extrêmement complexe. Il est un peu difficile d'obtenir les fonds offerts.
À mon avis, si on peut combiner bon nombre de ces différentes entités, on pourra obtenir beaucoup de succès sur le marché canadien.
:
Je vais vous faire part d'un fait regrettable. J'ai recours aux services bancaires des États-Unis. Où j'habite, on dit qu'on peut facilement reconnaître les Canadiens parce qu'ils ont un gallon de lait sous un bras, une dinde sous l'autre et qu'ils sentent l'essence...
Des voix: Oh, oh!
M. Gerald Fowler: ... parce que tout le monde traverse la rivière pour obtenir [Inaudible] à Sault Ste. Marie.
Mes comptes bancaires sont de l'autre côté de la rivière parce qu'il était impossible de faire affaire avec les banques canadiennes. J'entends par là que c'était très difficile, et non impossible. Je me battais avec une banque canadienne — quelques-unes, en réalité —, puis j'ai traversé la rivière, où on m'a offert 10 fois ce que je demandais.
J'ai simplement demandé si je pouvais obtenir le prêt d'ici la fin de la semaine. On m'a répondu « oh oui, c'est certain ».
Selon moi, si on trouvait une façon de répondre aux besoins des exportateurs, ce serait très avantageux parce que, le problème, c'est qu'ils doivent découvrir les différents modèles financiers.
La difficulté dans le commerce international également, c'est que c'est la personne derrière la signature qui est importante, et non la signature en soi. La signature sur une entente ne signifie rien; elle n'est pas contraignante — pas en pratique en tout cas — dans un contexte international, alors il est plus important de connaître en profondeur la personne derrière la signature que d'obtenir la signature, contrairement à ce qui se fait en Amérique du Nord.
Il s'agit là d'une autre situation. Comment finance-t-on la première entente? Comment aboutit-on à cette entente? Comment garantit-on que la conclusion de cette première entente ne nous causera pas de torts et que l'on ne perdra pas toutes nos garanties?
:
Parmi les obstacles uniques aux PME, on pourrait dire qu'il y a le manque de ressources.
Les grandes entreprises, au fond, ont une multitude de divisions et de services, des ressources humaines et la possibilité d'avoir des consultants pour combler le manque à l'interne.
Du côté des PME, comme on l'évoquait il y a quelques minutes, les gens qui y travaillent sont souvent des hommes ou des femmes orchestres, qui sont appelés à porter différents chapeaux. Dans une PME, les postes de directeur des ressources humaines, de vice-président du développement des affaires et de gestionnaire des opérations peuvent être occupés par une seule et unique personne.
Cela limite sûrement la capacité d'ajouter toute une série de défis liés à la volonté d'exporter. En ce sens, les ressources extérieures accessibles sur le plan financier peuvent représenter un atout déterminant pour une PME qui doit décider si elle se lance ou non dans le marché de l'exportation. Il faut considérer aussi le fait qu'une démarche en matière d'exportation doit s'inscrire dans un processus plus global et avoir un sens plus général. Elle ne doit pas découler simplement du fait qu'il y a eu une nouvelle entente de libre-échange et qu'on pourrait alors essayer d'exporter vers ce nouveau pays. Il faut qu'il y ait une cohérence et, pour les PME, il est plus difficile d'avoir des planifications stratégiques complètes que l'on reconfirme tous les ans ou aux trois ans. L'ensemble de ces éléments rend les défis plus difficiles pour les PME.
Je pense également aux missions exploratoires à l'étranger dans le but de mieux connaître un marché d'exportation. Encore là, il est plus difficile pour les PME d'y prendre part, parce que les ressources sont moins nombreuses et que les tarifs peuvent être plus élevés pour les petites entreprises que pour les grandes.
Alors, si l'on pouvait moduler les tarifs en fonction de la taille d'une entreprise, les PME auraient peut-être davantage accès aux missions exploratoires d'un marché d'exportation.
Ma collègue a peut-être d'autres renseignements à ajouter.