:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Chers collègues, je suis content d'être parmi vous pour la première fois.
[Traduction]
Ceci est ma première comparution devant votre comité, et j'espère qu'il y en aura bien d'autres. Je suis convaincu qu'en abordant les enjeux commerciaux, nous devons travailler en équipe. Je remercie beaucoup le Comité pour le travail extraordinaire qu'il a accompli au cours de ces 13 derniers mois. Je vous assure, monsieur le président, que différents membres de votre comité m'ont tenu au courant de tout le travail que vous avez accompli pour les Canadiens, et j'ai vraiment hâte de lire le rapport.
Je tiens à vous remercier particulièrement pour les vastes consultations que vous avez menées dans le cadre de votre étude du Partenariat transpacifique. Je me ferai un plaisir, chers collègues, de répondre à toutes les questions que vous aurez sur la rencontre à laquelle nous avons participé au Chili, comme je l'ai dit aujourd'hui pendant la période de questions. J'ai hâte de lire votre rapport sur cette étude. Je vous félicite de l'avoir entreprise. Il est important d'écouter les points de vue des Canadiens, et j'espère que nous continuerons à collaborer à ces consultations. Il est absolument certain que vos travaux diligents pour ce dossier important éclaireront et orienteront les activités commerciales du gouvernement dans la région de l'Asie-Pacifique alors que nous poursuivrons notre programme commercial extrêmement progressiste au cours des années à venir.
Je dirais qu'il est clair, monsieur le président, que l'Asie-Pacifique demeurera toujours un pilier primordial de nos relations commerciales. Je tiens à souligner cela pour tous les membres de ce comité qui y ont consacré du temps — et qui ont aussi probablement sacrifié du temps qu'ils auraient pu passer avec leur famille.
[Français]
Compte tenu de ce qui se passe dans le monde, les travaux que nous réalisons au nom des Canadiens et des Canadiennes sont plus importants que jamais. La participation du Canada au commerce international est essentielle pour assurer la prospérité dans l'ensemble du pays. Le Canada a toujours été une nation commerçante.
Les exportations jouent un rôle crucial dans notre économie. Elles contribuent à la croissance, à la productivité et à la création d'emplois partout au pays et dans chacune de nos circonscriptions.
Dans l'ensemble, les exportations représentent environ 30 % du PIB du Canada et, directement ou indirectement, se traduisent par des emplois pour environ un travailleur canadien sur six.
[Traduction]
Autrement dit, monsieur le président, la population du Canada constitue environ 0,5 % de la population mondiale, et son commerce représente 2,2 % du commerce mondial. C'est pourquoi le travail de votre comité et de nos fonctionnaires... Je tiens à remercier le sous-ministre, la secrétaire parlementaire, tous les députés de la Chambre et les membres de ce comité. Notre travail est primordial dans la vie des Canadiens.
C'est pourquoi nous sommes convaincus que le commerce et les investissements contribueront à la croissance de nos entreprises et de l'économie. Cette croissance se traduira par des emplois bien rémunérés pour la classe moyenne et pour ceux qui travaillent fort pour en faire partie.
[Français]
Nous savons que cela est vrai, en raison de la hausse très marquée des niveaux de vie depuis la Seconde Guerre mondiale, tant dans les pays développés que dans ceux en développement. L'ouverture et la libéralisation des échanges au cours des dernières décennies ont joué un rôle important à cet égard.
Parallèlement, nous savons que ces avantages n'ont pas profité à tout le monde dans la même mesure, et nous en voyons les résultats aujourd'hui. Dans ce contexte, nous devons prendre au sérieux les préoccupations légitimes de nos citoyens et y répondre concrètement.
[Traduction]
Au cours de sa visite récente à Hambourg, le premier ministre Trudeau a affirmé qu'il est temps que nous reconnaissions que la colère et l'anxiété qui se répandent dans le monde entier sont très, très réelles, et qu'elles ne s'évanouiront pas d'elles-mêmes.
Nous devons faire tout notre possible pour répartir plus équitablement les avantages que produit le commerce. Sinon, nous renforcerons les forces du protectionnisme et nous encouragerons ceux qui s'opposent à la libéralisation et à l'ouverture des échanges commerciaux.
[Français]
C'est pourquoi le Canada met en oeuvre un programme commercial progressiste avec ses partenaires au pays et dans le monde entier.
Qu'entendons-nous par « commerce progressiste »?
Le commerce progressiste signifie veiller à ce que tous les segments de la société puissent tirer avantage des occasions qui découlent du commerce et de l'investissement, en accordant une attention particulière aux femmes, aux peuples autochtones, aux jeunes et aux petites et moyennes entreprises.
[Traduction]
Le commerce progressiste signifie codifier ces principes et leur consacrer des chapitres particuliers dans les accords commerciaux que nous conclurons et dans ceux que nous moderniserons. Par exemple, il signifie ajouter un chapitre sur l'égalité entre les hommes et les femmes, ce qui comprend la parité hommes-femmes, l'équité salariale et l'évaluation des risques en fonction du genre et du sexe. Nous avons ici des mesures concrètes et réelles à prendre pour rendre notre programme commercial plus progressiste.
Nous ne faisons pas cela uniquement par acquit de conscience. Ces mesures sont essentielles pour la croissance et la prospérité de notre économie. Les PME, notamment celles dont des femmes, des jeunes et des Autochtones sont propriétaires, sont les moteurs de notre économie et la sève de nos collectivités.
Au Canada, par exemple, les PME regroupent à peu près toutes les entreprises du pays et emploient 90 % de la main-d'oeuvre du secteur privé. Cependant, seul un petit pourcentage de ces entreprises fait de l'exportation. Notre programme commercial progressiste est axé sur la classe moyenne et se concentre sur les besoins et sur les aspirations de ces entrepreneurs ainsi que sur ceux de tous les propriétaires d'entreprises non conventionnelles afin de les aider à atteindre leur plein potentiel d'exportation.
[Français]
De plus, le commerce progressiste signifie faire preuve d'ouverture et de transparence, et maintenir un dialogue continu avec la société civile et un vaste éventail d'intervenants.
Il signifie aussi veiller à ce que les accords commerciaux renferment des dispositions solides dans des domaines importants comme les droits des travailleurs, l'égalité entre les genres et la protection environnementale, et renforcer le droit continu des gouvernements de réglementer dans l'intérêt public.
[Traduction]
Autrement dit, notre programme progressiste vise à ce que le commerce international réussisse aux entreprises et aux citoyens. Il centre le commerce international sur les personnes.
Notre gouvernement tient à ces valeurs progressistes et il les défend dans le Commonwealth, au G7, à l'OMC et partout ailleurs.
J'ajouterai que partout où je me trouve, je parle de notre programme commercial progressiste. Je vous assure que l'on m'écoute. Le Canada s'est acquis dans le monde entier la réputation d'être en tête de file du commerce fondé sur des règles et sur des principes. C'est ce qui fait du Canada une nation très spéciale.
[Français]
Un exemple de la mise en application du commerce progressiste est la récente entrée en vigueur de l'accord de l'OMC qu'on appelle l'AFE, soit l'Accord sur la facilitation des échanges. On s'attend à ce que les avantages les plus importants de cet accord visent les pays en développement ainsi que les petites et moyennes entreprises, pour lesquels les coûts commerciaux sont excessivement élevés.
L'OMC estime que la mise en oeuvre complète de cet accord pourrait réduire les coûts commerciaux de plus de 14 %, en moyenne, et ajouter jusqu'à 1 billion de dollars à la valeur des exportations mondiales de marchandises, dont jusqu'à 730 milliards de dollars profiteraient aux pays en voie de développement.
Selon la Banque mondiale, jusqu'à 10 millions de femmes propriétaires d'entreprises dans le monde en développement pourraient profiter des efforts déployés en vue de permettre aux petites et moyennes entreprises de devenir plus concurrentielles sur le plan des exportations.
Ce sont là les réalisations que nous devons communiquer et les résultats que nous devrions chercher ensemble à atteindre.
[Traduction]
Le Canada se réjouit de collaborer avec les pays en développement à la mise en oeuvre intégrale des engagements pris dans le cadre de l'AFE, notamment par l'intermédiaire de l’Alliance mondiale pour la facilitation des échanges. Le Canada est cofondateur de cette alliance qui, depuis sa création en décembre 2015, réunit l'expertise, l'influence et les ressources des secteurs public et privé pour aider les pays en développement membres de l'OMC à appliquer des réformes commerciales qui correspondent aux principes de l'AFE.
Le Canada se réjouit aussi d'appliquer l'accord de libre-échange moderne et progressiste qu'il a conclu avec l'UE et que l'on appelle l'AECG. Il s'agit d'une initiative historique qui vise à assurer la prospérité de notre pays. Nous avons négocié un accès aux marchés et l'amélioration de conditions bien supérieurs aux dispositions de l'ALENA. Mais surtout, nous l'avons fait d'une manière progressiste et responsable. Cet accord contribuera à créer des emplois dont nous avons un urgent besoin tout en respectant les normes canadiennes et européennes dans les domaines de la salubrité des aliments, de la protection de l'environnement et des droits des travailleurs.
Monsieur le président, tous les Canadiens peuvent en être fiers. La conception de cet accord a commencé il y a plus de 10 ans. De nombreuses personnes y ont contribué afin de le réaliser pour les Canadiens. Comme je l'ai dit plus tôt, cet accord arrive à un moment très opportun pour le monde entier.
[Français]
De plus, l'AECG offrira aux entreprises canadiennes de nouvelles possibilités d'affaires dans le secteur des marchés publics de l'Union européenne qui sont estimées à 3,3 billions de dollars. Laissez-moi ajouter, monsieur le président, qu'il offrira aussi un accès à un marché de plus de 510 millions de consommateurs.
Une fois l'accord entré en vigueur, les entreprises canadiennes pourront fournir des biens et certains services à tous les échelons du gouvernement de l'Union européenne, y compris aux 28 États membres de l'Union européenne et à des milliers d'administrations régionales et locales.
L'AECG offrira également aux consommateurs des prix plus bas et davantage de choix. Il profitera aux travailleurs grâce à la création d'emplois de meilleure qualité liés à l'exportation. Il profitera aussi à nos entreprises, peu importe leur taille, grâce à une réduction des coûts attribuables à l'élimination des obstacles tarifaires et non tarifaires au commerce.
[Traduction]
L'Accord de libre-échange que le Canada vient de conclure avec l'Ukraine comprend lui aussi plusieurs éléments progressistes clés qui approfondiront notre relation commerciale avec l'Ukraine. Cet accord nous permettra de générer des gains économiques tout en défendant les valeurs et les priorités du Canada. Par exemple, il comprend des engagements intégraux sur la main-d'oeuvre et sur l'environnement dans des chapitres distincts. Ces chapitres décrivent des normes élevées et des mesures de protection solides, notamment des mécanismes que les citoyens pourront suivre pour signaler leurs préoccupations commerciales dans ces deux domaines et qui s'accompagnent d'un processus de règlement des différends si nécessaire.
Cet accord comprend aussi des dispositions qui obligent le Canada et l'Ukraine à adopter des lois anticorruptions. Ces dispositions s'accompagnent aussi de mécanismes de règlement des différends au cas où l'on percevrait une violation de ces lois.
[Français]
L'AECG...
:
L'AECG, l'Accord de libre-échange Canada-Ukraine et l'AFE de l'OMC montrent qu'il est possible de conclure des accords commerciaux progressistes tant sur le plan bilatéral que sur le plan multilatéral. Le Canada est fier de participer à ces accords qui placent la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie au coeur de son programme commercial.
[Traduction]
Autrement dit, nous devons concrétiser le commerce aux yeux des gens, des consommateurs, des travailleurs et des exportateurs de partout au pays, parce que nous savons tous que le commerce fait croître l'économie et que cette croissance crée de l'emploi. Au cours des mois qui viennent, je poursuivrai mon mandat sur deux fronts importants que je voudrais présenter au Comité.
Premièrement, je vais poursuivre mon travail de négociation commerciale. Les Canadiens ne profiteront aucunement des avantages commerciaux que nous célébrons si nous ne suivons pas une approche commerciale fondée sur des règles. Deuxièmement, ce qui est tout aussi important, je continuerai à promouvoir le commerce. Les entreprises canadiennes se placent parmi les meilleures au monde, et je suis chargé d'en faire la promotion sur toute la planète. Je sais que plusieurs membres de ce comité se sont déjà acquittés de cette tâche, et je les en remercie.
Dans mon rôle d'agent de commercialisation en chef du Canada, je continuerai à promouvoir les talents canadiens aux acheteurs et aux investisseurs de l'étranger. Je veillerai aussi à ce que les Canadiens soient informés des débouchés qui s'offrent à eux. Je collabore continuellement avec le Service des délégués commerciaux pour que les entreprises canadiennes, petites et grandes, obtiennent l'aide qu'il leur faut pour amener leurs produits sur les marchés.
D'ici à la fin de la semaine prochaine, j'aurai passé 100 jours à mon poste de ministre du Commerce international. Ce parcours a été passionnant, et nous avons été très occupés. Je suis allé en Inde pour défendre la cause des pâtes canadiennes. J'ai rencontré des ministres importants au Qatar afin d'examiner de nouvelles occasions d'investissement au Canada. À Dubaï, j'ai vanté les excellentes possibilités d'investissement et de croissance financière qu'offre le Canada. J'ai rencontré la ministre de la Jeunesse et je l'ai invitée à venir rencontrer le Conseil jeunesse du afin de renforcer les relations naissantes entre nos deux pays.
À Sydney, en Australie, j'ai réitéré et étendu notre engagement de soutenir un plus grand nombre de femmes entrepreneurs dans le cadre de nos échanges commerciaux. Au Chili, j'ai confirmé mon désir d'établir le libre-échange et un accès préférentiel aux exportateurs canadiens dans toute la région de l'Asie-Pacifique. Au Mexique, j'ai rencontré mon homologue commercial afin d'examiner les débouchés que le Canada et le Mexique pourront favoriser dans le cadre de leur collaboration.
Ce ne sont que quelques-unes de mes nombreuses démarches. Je me ferai un plaisir de m'arrêter ici pour discuter avec les membres du Comité de ce que nous avons accompli au cours de ces 100 jours. Permettez-moi de conclure en vous remerciant de m'avoir invité. Je suis très heureux de travailler avec vous tous. Je suis convaincu qu'ensemble, nous accomplirons de nombreuses réalisations. Le commerce touche tous les Canadiennes et les Canadiens dans chaque région, dans chaque circonscription de notre pays. Je suis heureux de voir le travail que vous avez accompli, parce que quand nous visitons les régions, nous sommes l'Équipe Canada.
Merci, monsieur le président.
:
C'est une excellente occasion.
On parle beaucoup de l'AECG et de son application provisoire, alors nous savons qu'elle est en passe d'arriver.
Comme je l'ai dit, l'Asie-Pacifique s'engage de façon très constructive avec... Le Canada était, à mon avis, l'un des leaders dans les discussions visant à garantir que les pays acceptent à nouveau de mener des échanges commerciaux ouverts et fondés sur un régime de règles dans cette partie du monde.
Nous avons mentionné le Japon. Nous avons dit que nous serions heureux de recommencer à traiter de façon bilatérale.
Il y a également l'ANASE, qui constitue un très grand regroupement dans cette région. Comme vous le savez, mon prédécesseur avait demandé une étude de faisabilité préliminaire. J'ai travaillé dans cette direction. Le Canada est plus que prêt à la réaliser. Il semble que l'institut qui a été mandaté par l'ANASE ait peut-être besoin d'un peu de soutien, alors je me suis entretenu avec les Philippines et Singapour pour leur demander d'être nos alliés dans sa promotion. Nous voulons que cette étude soit réalisée très rapidement, car je voudrais entreprendre les pourparlers avec l'ANASE. De toute évidence, c'est une étape essentielle qui a été intégrée au processus, pour laquelle nous sommes très... Lors de mes discussions avec mes homologues, je leur demande à chaque fois de s'assurer que de leur côté, ils mettent les ressources nécessaires pour réaliser cette étude de faisabilité.
Si je peux me permettre quelques secondes, monsieur le président, je dirais que l'Alliance du Pacifique a également mentionné récemment qu'elle favoriserait une approche par palier. Le Canada était premier, mais elle songe à un niveau d'intégration différent, alors nous sommes en pourparlers avec elle.
Nous sommes également en contact avec les pays du Mercosur, évidemment, pour nous assurer de faire partie de la conversation, pour voir jusqu'où nous pouvons aller.
Je pars du principe que, si la possibilité existe, pour nous, il faut être pas mal... Vous avez parlé de diversification. C'est ce que je me dis tous les matins quand je me réveille, je me demande comment nous pouvons diversifier notre marché et traiter de nos différents dossiers. Je crois que la diversification est la clé. Chaque fois que je crois qu'il y a un avantage net pour les Canadiens, je suis prêt à engager la conversation de façon constructive, comme je l'ai dit, que ce soit avec la Chine, le Japon ou la région sud-américaine.
Je reviens à peine... avec l'entente de libre-échange que nous avons avec le Chili et sa modernisation. Partout où nous le pouvons, là où ça va dans le sens de nos intérêts, nous cherchons à engager la conversation de manière proactive et constructive, mais également, tenir un rôle de leader comme nous l'avons fait au Chili.
La diversification est manifestement la clé. Nous nous tournons vers l'est, vers l'ouest et vers le sud pour nous assurer d'ouvrir autant de marchés que possible aux PME, en mettant l'accent sur les avantages que peuvent en tirer les travailleurs, mais également les PME, qui affichent le plus grand potentiel à mon avis. Si nous réussissons à inclure les PME, un groupe sous-représenté en commerce international, nous aurons accompli quelque chose de fantastique pour le Canada.