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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour à tous les membres du Comité.
Je vais peut-être commencer par présenter brièvement mes collègues présents autour de la table. Alessandro Longo travaille à Agriculture et Agroalimentaire Canada. Brooke Davis travaille à Affaires mondiales Canada et agit comme négociateur en chef adjoint relativement à cette initiative. Stacy-Paul Healy travaille à la Direction générale du droit commercial international d'Affaires mondiales. Pierre Bouchard travaille pour Emploi et Développement social Canada. Il a agi comme négociateur relativement à cet accord, tout comme Stacy-Paul et Alessandro. Évidemment, Pierre s'est occupé du chapitre sur le travail.
Monsieur le président, si vous le permettez, je vais commencer par quelques remarques préliminaires, axées sur le projet de loi , la législation portant sur l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine. Le projet de loi s'appelle Loi portant mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine.
Le Canada se conforme déjà à de nombreuses obligations prévues dans l'ALE entre le Canada et l'Ukraine, ou l'ALECU, comme nous l'appelons. Toutefois, avant que cet accord puisse prendre effet, une autorisation législative est requise pour que le Canada puisse mettre en oeuvre certaines des dispositions qu'il comprend.
Dans le projet de loi , on retrouve les dispositions comprises habituellement dans les projets de loi de mise en oeuvre des accords bilatéraux de libre-échange du Canada. Elles se répartissent essentiellement en trois groupes: d'abord, le pouvoir de mettre en oeuvre les dispositions institutionnelles de l'accord; en deuxième lieu, les modifications à la loi canadienne nécessaires pour mettre en oeuvre l'accord; et en troisième lieu, la coordination des modifications.
Le projet de loi comporte d'abord des dispositions permettant au Canada de mettre en oeuvre les dispositions institutionnelles de l'ALECU, par exemple, le pouvoir des ministres de nommer des représentants à des comités et à des groupes spéciaux de règlement des différends et d'autres organismes créés en vertu de l'accord, ainsi que le paiement par le gouvernement du Canada de sa quote-part des frais liés à l'application de l'accord. Le projet de loi C-31 autorise en outre le gouverneur en conseil à prendre des décrets en vue de l'application des dispositions de la loi, comme la suspension d'avantages par suite de la résolution d'un différend.
Ensuite, et il s'agit du deuxième groupe d'éléments du projet de loi , le projet de loi prévoit des modifications à sept lois canadiennes existantes, en vue de permettre la mise en oeuvre de l'ALECU. Il s'agit notamment de modifications au Tarif des douanes, en vue de la mise en oeuvre d'un traitement tarifaire préférentiel pour les marchandises en provenance de l'Ukraine, conformément aux dispositions de l'accord relatives à l'accès au marché. Des modifications sont aussi prévues à la Loi sur les douanes, à l'appui de ces dispositions relatives à l'accès au marché. Il s'agit notamment du pouvoir de vérifier si les marchandises sont admissibles à des tarifs préférentiels en vertu de l'accord, ainsi que de décisions anticipées, afin de renseigner les entreprises quant à la façon dont les marchandises seront traitées en vertu de l'accord.
Le Tarif des douanes et la Loi sur le Tribunal canadien du commerce extérieur sont aussi modifiés, afin de mettre en oeuvre les dispositions relatives aux mesures de protection bilatérales qui pourraient être prises si l'augmentation des importations causait des préjudices aux producteurs canadiens.
Le mécanisme de résolution des différends compris dans le chapitre sur le travail de l'accord peut entraîner l'imposition de sanctions monétaires en vertu des lois canadiennes, par suite de modifications à la Loi sur la responsabilité civile de l'État et le contentieux administratif et à la Loi sur le ministère de l'Emploi et du Développement social. Des modifications sont aussi prévues à la Loi sur la gestion des finances publiques, afin d'autoriser le gouverneur en conseil à donner des directives aux sociétés d'État aux fins de la mise en oeuvre de l'accord.
En troisième lieu, le projet de loi comprend des modifications, en vue d'assurer la coordination avec le projet de loi , c'est-à-dire la Loi portant mise en oeuvre de l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne. Étant donné que les deux projets de loi modifient les mêmes parties de la Loi sur les douanes, la coordination des modifications fait en sorte que les modifications découlant du projet de loi C-30 ne vont pas à l'encontre de celles prévues dans le projet de loi C-31, et vice versa.
Vous avez là un bref aperçu du contenu du projet de loi , monsieur le président.
Je serai heureux de répondre aux questions que vous ou d'autres membres du Comité pourriez avoir.
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Merci pour la question.
Nous pourrions y répondre en rapport avec trois domaines: l'agriculture, les poissons et fruits de mer et les produits industriels.
J'ai mentionné quelques-unes des possibilités dans le domaine de l'agriculture. J'ai parlé du vin. Le porc représente notre exportation agricole la plus importante vers l'Ukraine, et nous aurons un accès exempt de droits de douane, dès le premier jour, pour le porc, tant frais que congelé. Il y a aussi le sirop d'érable, le sucre d'érable et les légumineuses, principalement de l'Ouest du Canada. L'huile de canola est actuellement assujettie à des droits de douane. Des choses comme les aliments pour animaux et animaux de compagnie, les pommes de terre frites congelées, et les autres aliments transformés font partie des principaux produits agricoles qui devraient profiter de l'accord et qui seront assujettis de droits de douane.
Dans le cas des poissons et des fruits de mer, le maquereau, les substituts du caviar et toute une gamme d'autres poissons congelés profiteront de l'accord. Des produits industriels, comme les pneus d'automobile, divers types de plastique, des articles fabriqués à partir d'asphalte, et diverses embarcations, profiteront aussi de l'accord. J'ai mentionné les instruments topographiques un peu plus tôt, et d'autres articles fabriqués à partir de fer et d'acier, comme des réservoirs, ainsi que le fer et l'acier proprement dits, qui sont tous assujettis à des droits de douane à l'heure actuelle.
Je devrais aussi mentionner la machinerie électrique, la machinerie non électrique, les outils, et plus particulièrement les outils métalliques, ainsi que divers produits de consommation, comme les cosmétiques. Il s'agit de produits qui sont exportés en quantité assez grande par le Canada, qui bénéficieront tous d'une franchise de droits de douane.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci beaucoup aux membres du Comité. Je crois que nous avons tous été occupés. J'ai l'impression que votre Comité a été parmi les plus occupés, actifs et énergiques, et je vous remercie beaucoup pour ces travaux, qui sont réellement importants.
J'aimerais vous présenter mes collaborateurs. Vous venez d'entendre Marvin, qui a travaillé à un accord commercial qu'ont à coeur tous les Canadiens et les Canadiennes. Tout le monde connaît le célèbre Steve Verheul, de l'AECG. Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de rencontrer l'extraordinaire nouveau sous-ministre du Commerce international, Tim Sargent. Nous avons beaucoup de chance de l'avoir. Pour les gens qui ne le connaissent pas, il est arrivé au Commerce international du ministère des Finances et pourra mettre à contribution sa vaste expérience en économie et en finances pour faire progresser le dossier des échanges commerciaux. Je crois qu'il sera extrêmement utile pour notre ministère.
Merci beaucoup, Tim.
Je vais faire quelques remarques préliminaires, puis je répondrai à vos questions.
[Français]
Je suis ravie de m'adresser à vous aujourd'hui afin d'appuyer le projet de loi portant mise en oeuvre de l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne, c'est-à-dire l'AECG, et le projet de loi portant mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine. Il s'agit de deux accords commerciaux historiques pour toutes les parties concernées, et je sais que bon nombre d'honorables députés ont travaillé fort à ces deux accords.
Notre gouvernement croit fermement en une économie mondiale ouverte. Ainsi, nous continuerons de plaider en faveur de l'ouverture des sociétés et du commerce mondial. Cependant, nous ne pouvons pas ignorer que nous vivons aujourd'hui dans l'environnement le plus protectionniste qui ait existé au cours de ma vie, et je dirais même depuis la Seconde Guerre mondiale.
[Traduction]
L'Accord économique et commercial global, AECG, entre le Canada et l'Union européenne, et l'Accord de libre-échange Canada-Ukraine, l'ALECU, sont des accords commerciaux historiques pour tous. Je sais que tous les gens ici présents ont déployé beaucoup d'efforts pour les deux.
Notre gouvernement, et moi personnellement, croyons très fermement en une économie mondiale ouverte, et nous continuerons de nous faire les défenseurs d'une société ouverte et d'échanges ouverts à l'échelle mondiale, mais aucun de nous, ici présents, ni aucun Canadien ou Canadienne, ne peut ignorer le fait qu'aujourd'hui, nous vivons dans l'environnement le plus protectionniste que j'ai connu, dans toute ma vie, probablement l'environnement le plus protectionniste depuis la Deuxième Guerre mondiale, sinon avant.
Il y a une raison pour cela. Beaucoup de gens croient que le capitalisme mondial du XXIe siècle ne fonctionne pas pour eux. Cette anxiété très grande se manifeste notamment par une réaction hostile à la mondialisation. Pour ceux d'entre nous qui appuient l'ouverture de la société, il est incroyablement important de ne pas nier le pouvoir de ces sentiments, qui balaient une part importante du monde industrialisé occidental.
Mark a lancé notre conversation en disant que le Canada est une nation commerçante, et je sais que nous comprenons tous cela profondément. Ceux qui comprennent cela fondamentalement peuvent être tentés de croire que la question en est une de rhétorique seulement, et que si seulement nous pouvions mieux expliquer comment le commerce est utile et combien le protectionnisme est coûteux, tous les problèmes se résoudraient d'eux-mêmes. Je crois que cela ne suffira pas. Nous devons aller plus loin et comprendre que cette vague puissante de sentiment populiste antimondialisation qui déferle sur le monde est la manifestation de l'expérience réelle et très concrète d'un grand nombre de gens, particulièrement dans les pays occidentaux industrialisés, y compris le nôtre.
Lorsque nous examinons les sources de cette anxiété chez les gens, ce sentiment d'une classe moyenne affaiblie, je crois que nous devons aussi comprendre que la réponse va au-delà des accords commerciaux, parce que cette anxiété va bien au-delà de ces accords, même si c'est vers eux que la colère des gens est parfois dirigée.
Les gens s'inquiètent, et je crois à juste titre, des répercussions du capitalisme mondial du XXIe siècle. Les préoccupations qu'ont les gens, leurs préoccupations économiques, leurs craintes pour eux-mêmes, pour leur retraite, et pour les emplois que leurs enfants auront ou n'auront pas sont bien réelles, et nous devons en tenir compte. C'est pourquoi je crois que notre capacité d'être efficace au chapitre des échanges, que ma capacité d'agir efficacement comme ministre du Commerce international, reposent sur d'autres aspects du programme de notre gouvernement. C'est pourquoi je suis si fière de faire partie d'un gouvernement dont la première mesure a été la réduction des impôts pour la classe moyenne.
Je suis fière que nous ayons augmenté les impôts des 1 %. Cet élément d'équité est très important pour les Canadiens et les Canadiennes. Nous sommes très fiers d'avoir créé l'Allocation canadienne pour enfants, à l'intention des familles qui en ont le plus besoin, et d'avoir bonifié le RPC pour nos personnes âgées.
Nous procédons à des investissements essentiels chaque jour, qui permettent de renforcer et d'appuyer notre classe moyenne, et c'est grâce à ces investissements, à ce cadre économique plus large, que nous pouvons dire qu'au Canada, contrairement à ce qui se passe dans de très nombreux autres pays aujourd'hui, l'ouverture de la société obtient un vaste soutien du public. Nous sommes ouverts au commerce et ouverts à l'immigration.
[Français]
L'AECG est de tous les temps l'un des accords commerciaux les plus progressistes à avoir été négociés. II aidera à redéfinir le commerce et ce qu'il pourrait et devrait être. II favorisera une prospérité accrue de part et d'autre de l'Atlantique et créera des emplois bien rémunérés pour la classe moyenne, ce qui constitue notre but central.
Le Canada relève la barre grâce à l'AECG et favorise un commerce plus ouvert ainsi que des normes plus élevées pour le fonctionnement des économies mondiales du XXIe siècle. L'Accord que nous examinons aujourd'hui solidifie le droit fondamental des gouvernements élus démocratiquement d'adopter des règlements dans l'intérêt de leurs citoyens, de façon à protéger l'environnement, à appliquer des normes du travail et à défendre le secteur public.
[Traduction]
En ce qui a trait à l'AECG, il s'agit de l'accord commercial le plus progressiste jamais négocié. Félicitations, Steve. L'AECG aidera, et aide déjà, à redéfinir le commerce et ce qu'il pourrait et devrait être. L'AECG mènera à une prospérité accrue de part et d'autre de l'Atlantique et créera des emplois bien rémunérés pour la classe moyenne.
Le Canada met la barre plus haut en ce qui a trait à l'AECG. Grâce à cet accord, nous établissons des normes plus inclusives et plus élevées au chapitre du commerce, en matière de fonctionnement des économies mondiales au XXIe siècle. L'accord dont nous parlons aujourd'hui contribue de façon essentielle à solidifier le droit fondamental des gouvernements élus démocratiquement d'adopter des règlements, dans l'intérêt de leurs citoyens, de façon à protéger l'environnement, à appliquer des normes du travail et à défendre le secteur public. Il s'agit là d'éléments clés, dont je suis très fière. Nous sommes fiers d'avoir apporté ces changements à l'AECG, depuis notre arrivée au pouvoir, et nous continuerons de faire la promotion de politiques commerciales progressistes.
Comme l'a dit notre au sujet de l'AECG:
« Le leadership ne rassurera pas uniquement nos concitoyens, mais il servira d'exemple au reste du monde pour négocier des ententes commerciales qui bénéficieront à tous et chacun. »
Et les avantages sont bien réels.
Je veux mentionner quelques exemples d'entreprises qui profiteront de l'AECG, parce que même s'il peut être intéressant pour nous de parler politique, je crois qu'il est réellement important de revenir aux personnes que nous aidons grâce à notre travail.
Prenons le cas de Corinex, à Vancouver, qui sera maintenant en mesure de soumissionner et de soutenir la concurrence pour des contrats, ainsi que de fournir ses services de consultation et de communications à des clients de l'Union européenne, dans un contexte pleinement concurrentiel, ou encore de Northland Power, à Toronto, la ville que je représente, avec ses projets énergétiques propres et verts, qui pourront prendre encore de l'expansion en Europe, où ils sont déjà bien présents, ou encore d'une de celles que je préfère, Manitobah Mukluks, l'entreprise fondée par des Métis et établie à Winnipeg, dont les mukluks sont actuellement assujettis à des droits de douane de 17 % en Europe. Ces droits seront éliminés une fois que l'AECG prendra effet. Il est clair, monsieur le président, que l'AECG se transposera en bénéfices accrus et en possibilités plus grandes sur les marchés pour les entreprises canadiennes de toutes les tailles, dans tous les secteurs et dans toutes les régions du pays.
Laissez-moi parler maintenant pendant quelques minutes de l'ALECU, dont vous avez discuté précédemment.
Il s'agit d'un accord qui a une signification bien personnelle pour moi, en tant que Canadienne d'origine ukrainienne. J'y pensais justement cette semaine, quand jeudi, nous nous sommes réunis pour commémorer l'anniversaire très pénible de l'Holodomor, la famine créée de toutes pièces par Staline en Ukraine. Cela a été un rappel émouvant pour moi des liens très profonds qui existent entre le Canada et l'Ukraine. Même si je m'attends à faire face à des questions acerbes de votre part, mais pas de vous Gerry, évidemment, cela a été un rappel pour moi que dans notre pays, tous les partis appuient l'Ukraine. Linda Duncan était d'ailleurs là, au nom du NPD, et Peter Kent, comme représentant des conservateurs.
Ce fut un très grand honneur pour moi, le 11 juillet dernier, de signer l'accord de libre-échange avec l'Ukraine, à Kiev. Mon homologue ukrainien, Stepan Kubiv, l'a signé au nom de l'Ukraine.
Le Canada et l'Ukraine comprennent l'importance du commerce et du développement de nos rapports économiques pour la prospérité des populations des deux pays, mais l'accord représente aussi une affirmation plus grande du partenariat stratégique entre le Canada et l'Ukraine. Il s'agit d'une façon très concrète d'appuyer un pays qui lutte très bravement pour son indépendance et pour sa démocratie, et qui entretient des liens historiques étroits avec notre propre pays.
J'aimerais aussi mentionner que la conclusion de l'Accord de libre-échange Canada-Ukraine cette année représente un moment historique important, étant donné qu'il s'agit du 125e anniversaire de l'arrivée des premiers immigrants ukrainiens au Canada.
En fait, ils sont arrivés dans ma province, l'Alberta, mais ils sont aussi très nombreux dans votre province aussi, Randy.
Il est intéressant de voir que la même question m'est posée des deux côtés de la table, peut-être avec une nuance émotive dans le ton.
Comme nous venons de le dire, l'AECG était dans l'impasse en raison des préoccupations des Européens au sujet du mécanisme de RDIE. Lorsque nous avons examiné l'accord, nous avons éprouvé les mêmes préoccupations. Nous avons donc eu le plaisir de collaborer avec les Européens à l'établissement du mécanisme de RDIE le plus progressif jamais intégré dans un accord commercial.
Nous avons apporté des changements dans deux domaines particuliers. Le premier porte sur le fond de l'accord. Nous avons renforcé le droit d'un État de réglementer, notamment dans les intérêts de l'environnement et des normes de travail. Nous avons clairement précisé que c'était le rôle des États démocratiquement élus, et non celui d'un accord commercial, de désigner quels segments de l'économie doivent relever du secteur privé et lesquels doivent relever du secteur public. Nous avons également précisé que cet accord ne devait pas restreindre, par exemple, le droit d'un gouvernement de décider de renationaliser un secteur ou un autre.
Il s'agit là d'un point très important et je pense qu'il répond aux préoccupations que les gens avaient. Les gens veulent pouvoir élire un gouvernement et, ce faisant, choisir ce qui sera du domaine public, ce qui sera du domaine privé, quelles seront les normes environnementales et les normes de travail. Ils ne veulent pas que ce soit l'accord commercial qui détermine cela. Voilà un point que nous sommes très fiers d'avoir changé.
L'autre changement dont nous sommes fiers est le mécanisme de RDIE et son mode de fonctionnement. Nous avons créé un système qui impose aux arbitres, aux juges, des normes d'éthique beaucoup plus claires. Ces personnes ne peuvent être avocats dans le privé un jour et le lendemain, arbitres. C'est très important. Nous avons également créé un système en vertu duquel les arbitres ne sont pas choisis par l'entreprise qui intente une poursuite. Ces changements améliorent autant le mécanisme que le fond de l'accord.
Au sujet du mécanisme de règlement des différends, il importe d'expliquer que les Européens ont décidé que cet élément de l'AECG serait de compétence nationale. Autrement dit, cet élément de l'accord ne s'appliquera pas à titre provisoire, une fois que l'accord aura été ratifié par le Parlement européen et celui du Canada.
Nous avons structuré le travail que nous faisons pour améliorer le RDIE de manière à ce que certains points demeurent ouverts à la discussion. Il s'agit là d'un important progrès dans la manière de régler les différends commerciaux internationaux; de plus, nous avons amorcé un sérieux dialogue avec les Européens afin de mettre en place un mécanisme de règlement des différends pour la prochaine génération, un mécanisme plus progressif dont les Canadiens peuvent être très fiers.
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Madame Lapointe, je vous remercie de la question et de votre travail.
Puisque vous êtes la seule députée du Québec ici, j'aimerais profiter de cette occasion pour dire à tous les membres du Comité combien important pour l'AECG a été le travail fait par le Québec. En effet, la diplomatie du Québec a été essentielle, car il y a eu des enjeux à régler avec la Wallonie. Les liens familiaux entre le Québec et la Wallonie et entre le Québec et l'Europe francophone ont été essentiels pour obtenir l'appui de l'Europe à cet accord.
Personnellement, je veux vous remercier de votre travail sur notre projet avec la Wallonie et de votre travail avec les députés du Parlement wallon.
Le gouvernement du Québec aussi a fait beaucoup. J'aimerais profiter de cette occasion pour remercier le premier ministre Couillard et les ministre Christine St-Pierre, Dominique Anglade, ainsi que notre collègue Pierre Marc Johnson.
Nous avons parlé des éléments de l'AECG qui seront très importants pour le Québec. M. Couillard et le gouvernement du Québec sont convaincus que l'AECG sera très important non seulement pour toutes les provinces du Canada, mais surtout pour le Québec. Comme vous le savez très bien, il y a maintenant des relations très fortes entre le Québec et l'Europe francophone. Ces relations commerciales seront plus faciles, notamment à cause des tarifs.
Nous n'avons pas encore abordé les questions liées aux processus d’approvisionnement gouvernemental, ce qui est un élément très important de l'AECG. C'est aussi le cas de la sphère culturelle, où il y a des relations très solides entre le Québec et l'Europe francophone. Je suis certaine que l'AECG sera important.
J'espère que nous aurons l'occasion de parler de l'aspect agricole de l'AECG. Vous savez sans doute que le Québec est un leader sur le plan de la production de boeuf sans hormones, ce qui représente une très grande occasion pour les exportations du Canada vers l'Europe.
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Madame la ministre, j'aimerais d'abord vous féliciter, ainsi que votre équipe. Le Canada est un pays novateur lorsqu'il s'agit de préparer des ententes commerciales progressistes. Je suis sûr que le monde a suivi de près ce que nous faisions, depuis le début jusqu'au point où nous en sommes arrivés aujourd'hui, et que les autres pays connaissent le travail qu'ont effectué le gouvernement précédent et ses ministres.
J'ai parlé l'autre jour à l'ancienne ministre ontarienne du commerce et du développement économique, Sandra Pupatello, et elle a déclaré qu'elle était très heureuse que nous soyons arrivés à cette étape et que cela allait se faire.
C'est parce que nous avons travaillé avec Steve, avec d'autres et ensuite, participé aux négociations que les provinces ont approuvé ces résultats, tout comme les municipalités, les intéressés et la population.
Nous parlons constamment de commerce ici. Nous sommes dans une bulle. Madame la ministre, je parle souvent aux gens de Mississauga. Je parle à mes voisins et je leur parle de productivité, d'efficacité, d'ententes commerciales, et les gens décrochent.
Ils veulent en fait savoir, madame la ministre, s'il va y avoir du travail. C'est de cela dont ils parlent. Avec des emplois, ils peuvent envoyer leurs enfants au collège ou à l'université. Des emplois, cela veut dire qu'ils vont pouvoir s'épanouir et réaliser leurs rêves.
Vos remarques préliminaires étaient très justes. Il faut que tout le monde y gagne. Il ne s'agit pas simplement des entreprises ou des pays; cela concerne la population. Les mesures fiscales progressistes qui sont en train d'être prises comme la prestation canadienne pour enfant et maintenant, l'augmentation du RPC, sont des éléments dont vont s'inspirer les autres pays pour obtenir l'approbation de leurs citoyens.
Madame la ministre, lorsque je pense à ces questions, je pense à une société de Mississauga, Maple Leaf Foods, la plus grosse société de transformation du boeuf et du porc, etc. Comment cela va-t-il toucher les travailleurs de Maple Leaf Foods? Qu'est-ce que cela va vouloir dire pour eux à Mississauga?
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Bien sûr. Je ne sais pas si les gens savent que Kyle Peterson est en fait Kyle Petrysshyn. C'est vrai. J'étais heureuse de me retrouver avec vous à la célébration de l'Holodomor.
Aujourd'hui, j'ai eu un grand privilège. Nadiya Savchenko, la pilote ukrainienne qui a été capturée et détenue par les Russes — quelles horreurs a-t-elle bien pu subir? — elle a été relâchée et elle est de retour en Ukraine. C'est une dirigeante politique ukrainienne très active, et je l'ai rencontrée, ce qui m'a beaucoup émue. C'est une héroïne.
L'économie n'est pas son principal centre d'intérêt, mais elle m'a dit qu'elle voulait parler de l'ALECU et qu'elle voyait dans cette entente la possibilité de renforcer un partenariat stratégique avec le Canada à un moment où l'Ukraine se sent, à juste titre, particulièrement vulnérable. Elle pense également que cette entente permettra aux entreprises ukrainiennes de mieux connaître les normes canadiennes.
MaryAnn Mihychuk, ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'oeuvre et du Travail, qui se trouve également être une Ukraino-Canadienne, se trouvait en Ukraine la semaine dernière pour parler de normes du travail et des éléments qui ont été inclus dans l'ALECU pour aider les Ukrainiens à renforcer leurs normes en matière d'environnement et de travail. Nadiya Savchenko a beaucoup apprécié cette opération. Elle a déclaré que, pour elle, le Canada n'était pas simplement un partenaire, mais un ami. Les Ukrainiens nous font confiance et ils pensent qu'avec le renforcement de nos relations économiques, ils pourront élaborer des normes nationales plus élevées.
Cet accord entraînera également des retombées économiques intéressantes. Je pense que les études que nous avons effectuées indiquent que l'ALECU devrait augmenter de 20 % les échanges commerciaux entre le Canada et l'Ukraine. C'est une augmentation importante. Il est également très approprié, pour une autre raison, que nous parlions de l'entente de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine, et j'espère que le NPD nous appuiera sur ce point. J'espère que nous obtiendrons l'appui unanime de tous les députés.
L'Union européenne a également conclu un accord commercial avec l'Ukraine. Nous aurons maintenant un espace commercial qui ira de Vancouver jusqu'à Kharkiv. C'est une grande réussite.