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Bonjour à tous. Il me fait plaisir d’être ici à Windsor. Comme vous le savez, nous sommes les membres du Comité du commerce de la Chambre des communes.
Notre Comité est très actif. Nous avons beaucoup de pains sur la planche. Nous mettons la dernière main à l’AECG et nous travaillons sur le dossier du bois d’oeuvre, mais ce qui occupe le plus les membres du Comité actuellement, c’est le PTP. Depuis le début de la législature, les membres du Comité ont parcouru l’ensemble du pays. C’est la sixième province que nous visitons. Il reste quatre provinces et les territoires à visiter. Nous tenons aussi de nombreuses consultations à Ottawa avec divers intervenants.
Au cours de nos dernières rencontres, nous avons donné la parole au public pendant la dernière heure pour lui permettre d’exprimer son opinion sur le PTP, et il en sera ainsi au cours des prochains mois. Nous avons également reçu par courriel plus de 10 000 observations du public jusqu’ici. Nous les colligerons pour notre rapport final.
Cela dit, nous avons quatre groupes qui accompagnent notre Comité ce matin, soit Unifor, le Windsor and District Labour Council et la Fédération de l’agriculture du comté d’Essex.
Les membres de notre Comité proviennent des quatre coins du pays: Karen Ludwig du Nouveau Brunswick, Linda Lapointe du Québec et M. Peterson de l’Ontario, également M. Van Kesteren et Mme Ramsey de l’Ontario, en plus de messieurs Gerry Ritz et Randy Hoback de la Saskatchewan. Le pays est donc bien représenté.
Sans plus tarder, nous entendrons nos témoins.
Si le représentant d’Unifor veut bien prendre la parole pendant cinq minutes, vous pouvez y aller monsieur.
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Bonjour monsieur le président et membres du Comité.
Je me présente: Dino Chiodo, président de la section locale 444 d’Unifor à Windsor (Ontario). J’occupe aussi les fonctions de président du conseil régional de l’Ontario.
Notre section locale compte 17 500 membres actifs et retraités qui travaillent ou ont travaillé dans le comté de Windsor-Essex. Nos membres travaillent dans de nombreux secteurs, notamment les usines de transformation des aliments, les casinos, le transport routier, l’aéronautique, l’énergie et en particulier, le secteur de l’automobile.
Windsor compte la plus grande concentration du secteur de l’automobile au Canada, avec l’usine d’assemblage de Chrysler, de grandes usines de moteurs, dont Ford et plus de 50 fournisseurs indépendants. Dans ces opérations seulement, il y a plus de 12 000 emplois directs, avec des milliers d’emplois indirects créés dans divers secteurs, comme l’industrie de l’acier et du plastique, sans compter les travailleurs de bureau, les concessionnaires automobiles, les ingénieurs, les chercheurs et des travailleurs de nombreux autres secteurs d’activité.
Aussi vitale que puisse être l’industrie de l’automobile aujourd’hui dans le comté de Windsor-Essex, elle n’est plus que l’ombre de ce qu’elle a déjà été. Depuis 2001, l’Ontario a perdu plus de 300 000 emplois dans le secteur manufacturier, dont 40 000 dans le secteur de l’automobile et plus de 10 000 à Windsor seulement. Au cours de la dernière décennie seulement, nous avons été témoins des fermetures de l’usine de moteurs en 2010; de l’usine des pièces Lear en 2007; de l’usine de camions Chrysler en 2003; et des compressions des usines de moteurs Ford pour n’en nommer que quelques-unes.
C’est en 2001 que la politique commerciale de longue date appelée « Pacte de l’automobile » a été abolie officiellement conformément aux instructions de l’Organisation mondiale du commerce. Je n’ai pas besoin de vous relater l’histoire du Pacte de l’automobile, parce que je suis certain que vous la connaissez déjà très bien. Si je souligne ce point, c’est uniquement pour réitérer l’effet direct qu’exerce cette politique commerciale sur les secteurs d’exportation au Canada, et plus particulièrement celui de l’automobile, le plus important secteur d’exportation au Canada.
En 2015, les exportations mondiales de produits automobiles fabriqués au Canada s’élevaient à plus de 76 milliards de dollars. En 2016, les politiques commerciales intelligentes ont été remplacées par quelque chose de complètement différent; l’accord du Partenariat transpacifique qui nous est proposé ne présente aucun avantage pour le secteur de l’automobile au Canada. Il est difficile d’imaginer comment le PTP permettra d’attirer de nouveaux investissements dans le secteur de l’automobile au Canada. En fait, on ne peut pas imaginer comment nos négociateurs pourraient conclure un accord en faisant un nombre si important de concessions dans l’industrie.
Le Canada a accepté d’éliminer progressivement ses droits de 6,1 % sur les véhicules de tourisme sur une période de cinq ans, tandis que les É.-U. les maintiennent depuis plus de 25 ans. Des experts de l’industrie jugent que cette mesure américaine est appropriée pour la protéger des flux commerciaux unilatéraux en provenance du Japon. En quoi une réduction tarifaire accélérée peut-elle aider l’industrie automobile du Canada? Nous avons aussi convenu d’abaisser le seuil du contenu canadien pour les automobiles et les pièces dans le PTP bien en dessous de la teneur actuelle de l’ALENA. De nos jours, un véhicule dont 55 % des pièces sont fabriquées en Chine peut entrer au Canada libre de droits de douane. Pire encore, le PTP permet des dispositions de souplesse permettant une réduction supplémentaire de 10 %.
Ces règles ne font qu’encourager les constructeurs automobiles à explorer de nouveaux arrangements en matière d’approvisionnement dans des pays où les salaires sont moins élevés. Comment ces arrangements peuvent-ils profiter aux travailleurs des usines de pièces automobiles de l’Ontario et plus particulièrement à ceux de Windsor? Comment peuvent-ils permettre de développer notre capacité de production? Je crois que la réponse est claire: ils ne le permettent pas. Pire encore, je crois que les travailleurs de l’industrie de l’automobile au Canada se sont fait duper.
J’ai suivi de près les audiences du Comité tenues jusqu’ici et j’ai été frappé par ce que Jim Balsillie a affirmé lors de sa présentation le 3 mai dernier. Il ne s’est pas contenté de critiquer les diverses parties du PTP, il a aussi critiqué l’approche générale adoptée par le Canada en matière de commerce. Je paraphrase en ce moment, mais il a suggéré que l’approche du Canada par rapport aux négociations commerciales repose sur des mythes et des dogmes. En fait, de nombreuses études publiées par des tierces parties suggèrent que les avantages sont minimes ou inexistants pour nous. Nous continuons cependant à croire avec confiance que si on abolit les règles et les règlements, si on limite les pouvoirs décisionnels des gouvernements, et si on accorde plus de liberté aux entreprises pour leur permettre de faire de l’argent, nous en tirerons tous un avantage à long terme. Nous adoptons la même stratégie depuis 30 ans et elle ne fonctionne pas.
L’ALENA promettait la création d’emplois et la prospérité; nous avons plutôt enregistré un déficit commercial dans le secteur de l’automobile de 11,5 milliards de dollars l’an dernier au profit du Mexique, et une série de poursuites ont été engagées par de nouveaux investisseurs de firmes américaines en vertu du chapitre 11.
Le récent accord commercial entre le Canada et la Corée du Sud promettait de nouveaux débouchés commerciaux en toute justice pour les experts de l’automobile, mais les exportations canadiennes ont plutôt chuté de 3,9 % durant la première année. Aujourd’hui le PTP promet la même chose; plus de prospérité et plus d’emplois. Nous n’y croyons tout simplement pas.
Nous ne pouvons tout simplement pas l’accepter. Les dommages que cet accord risque de causer à la population de Windsor à long terme sont graves. Nous avons pu constater ce que de mauvaises politiques commerciales peuvent faire à nos emplois. Enfin, le Canada doit reconsidérer son approche générale en matière de commerce. Rejeter le PTP pourrait aider à relancer le débat, et ce n’est pas une mauvaise chose.
Je vous remercie beaucoup de m’avoir donné l’occasion de vous communiquer mon point de vue
Je tiens aussi à remercier les membres du Comité d’avoir répondu à l’invitation. Je répondrai avec plaisir à vos questions.
Je vous remercie.
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Dino est l'un des anciens présidents du Labour Council, et comme il dit, je suis heureux d’être ici. Merci de vous être déplacés. C’est un peu plus près pour quelques députés.
Je m’appelle Brian Hogan. Je suis le président du Windsor and District Labour Council, qui représente 40 000 membres. Mon ami Randy est un membre du Conseil des Canadiens et également un membre du conseil du travail.
Des millions de Canadiens ont voté pour un « vrai changement » lors de la campagne du Parti libéral. En février, malheureusement, il n’y a pas eu de vrai changement en place lorsque vous avez signé l’accord du PTP des conservateurs.
Lors de notre dernière réunion du conseil du travail, le PTP a été vivement critiqué par tous les comités parce que cet accord a des répercussions sur de nombreux citoyens à plusieurs égards. Notre comité de justice sociale a parlé d’inégalité, de notre souveraineté et des défis des solutions locales comme « Achetez canadien » et « Achetez local ». Notre comité des droits de la personne a parlé de notre communauté autochtone qui est particulièrement touchée sur le plan environnemental. Le comité de la santé publique a parlé des coûts des médicaments. Le comité de l’environnement a parlé des entreprises visées par les initiatives pour une économie verte que nous avons adoptées ici dans la province.
Il y a des exemples d’inconvénients des accords commerciaux dans notre région. Nous attendons avec impatience la construction de notre pont. Puisqu’il s’agit d’un projet public, celui-ci pourrait être contesté en vertu du PTP ou de l’AECG pour concurrence déloyale. De nombreux travailleurs locaux aimeraient travailler sur ce projet. Qui sait s’ils pourront le faire en raison des accords commerciaux?
Prenons la municipalité de Leamington, par exemple. Lorsque le milliardaire Warren Buffett a pu acquérir Heinz d’un seul trait de plume, l’usine fondée il y a 105 ans a fermé ses portes. Depuis cet achat, les travailleurs de l’usine ne gagnent qu’une fraction de ce qu’ils gagnaient avant la vente de la société et un bon nombre d’entre eux risquent de perdre leurs prestations de retraite. Cela n’a aucun sens, mais c’est ce que le libre-échange néolibéral nous a apporté. C’est ce que les sociétés veulent dire lorsqu’elles parlent de la nécessité d’être plus compétitive, ce qui est au coeur du PTP.
Prenons Hamilton, qui est juste à l’autre bout de la 401. Les propriétaires américains ont acheté leur concurrent, Stelco, en recourant à une tactique commerciale judicieuse, pour ensuite fermer des usines en vue de consolider leur empire et ont recouru aux tribunaux des faillites pour tenter de se soustraire de leurs obligations légales envers des milliers de retraités. Je ne vous apprends bien sûr rien en mentionnant ces faits.
Le problème fondamental évident du PTP et des autres accords commerciaux dont Dino nous a fait part est le contrôle de l’économie de notre pays. Ces accords permettent aux monopoles mondiaux de prendre légalement le contrôle des aspects essentiels de l’économie et de nous empêcher d’exercer un contrôle sur notre pays, nos salaires et nos conditions de travail. Lorsqu’on parle de libre-échange, nous devons parler de la réalité. Dino en a beaucoup traité. Le déclin du secteur manufacturier du Canada observé pendant les deux dernières décennies découle sûrement de l’ALENA en partie.
Le PTP nous engagera sur la même voie. Cet accord entraînera plus d’insécurité dans nos villes. Nous refusons que Windsor et le comté d’Essex soient touchés par les dommages collatéraux causés par les prises de contrôle des sociétés de notre pays sous le couvert d’un nouvel accord de libre-échange. Voilà pourquoi les travailleurs sont contre le PTP. Le mouvement syndical de Windsor-Essex s’oppose à cet accord de libre-échange, à l’ALENA et à tous les accords de libre-échange conclus; non pas parce que nous sommes contre le commerce, mais parce que nous sommes contre la vente de notre pays et de nos villes aux sociétés.
Merci.
Randy a aussi quelques observations à faire.
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Bonjour. Je m’appelle Randy Emerson. Je suis né à Windsor et j’ai toujours vécu à Windsor. Je suis trésorier de la section Windsor-Essex du Conseil des Canadiens, membre d’un groupe environnemental appelé Windsor On Watch, et membre de la section locale 444 d’Unifor. J’ai 56 ans et je travaille depuis 32 ans à l’usine d’assemblage de FCA à Windsor, soit 11 ans comme assembleur et 21 ans comme électricien.
Au cours de ces audiences, vous avez sans doute entendu parler de normes réglementaires, etc., et je ne vous en parlerai pas. Je me conterai plutôt de parler du fond du coeur.
Le commerce a toujours profité à Windsor. Comme Dino l’a indiqué, il nous a donné les usines de Ford, Chrysler et GM, et des emplois bien rémunérés. Ce qui n’est pas le cas pour le libre-échange. Le libre-échange a entraîné la perte de milliers d’emplois dans le secteur manufacturier. L’usine Ford n’est plus que l’ombre d’elle-même. L’usine de fourgonnettes numéro 6 de Chrysler est fermée, et GM n’a plus aucune usine dans cette région. Une usine de transmissions de GM est en train d’être démolie au moment où je vous parle. Nos travailleurs occupent des emplois mal rémunérés ou ils travaillent au salaire minimum, comme ceux des centres d’appel. Nous avons plus d’agences de placement que de Tim Hortons. Le nombre de banques alimentaires a considérablement augmenté et certaines d’entre elles manquent de nourriture. Depuis plus d’une décennie, ma ville enregistre régulièrement le plus haut taux de chômage au pays.
Il a cependant chuté de 3 % récemment. Pourquoi? Parce que l’usine où je travaille a embauché 1 200 personnes, non pas grâce au libre-échange, mais malgré celui-ci. Tous les emplois découlant du libre-échange que nous avons occupés n’ont rien fait pour faire chuter le taux de chômage. Rien. Ni même les centres d’appel. Le taux de chômage n’a pas bougé depuis. Ce sont les emplois bien rémunérés du secteur manufacturier qui l’ont fait chuter, et vous voulez maintenant adopter le PTP.
Un accord de libre-échange de plus exercera plus de pression sur les emplois du secteur manufacturier. Plutôt que de se lever le matin et de planifier ma retraite en toute confiance, je me demande si cet accord ne sera pas la cause qui fera que mon employeur fermera son usine au Canada. Je me demande si je perdrai mes prestations de retraite ou si je ne récolterai que quelques cents. Je me demande si le gouvernement fédéral refuse de constater que les accords de libre-échange conclus par les gouvernements précédents ont entraîné la suppression de centaines de milliers d’emplois au Canada. Le libre-échange a fait passer l’Ontario d’une province prospère à une province laissée pour compte. Pourquoi le gouvernement fédéral refuse-t-il de voir les dommages que le libre-échange a causés aux ménages de la classe ouvrière? Je vous supplie de rejeter cet accord.
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J’apprécie que vous évoquiez cette question, car pas plus tard qu’hier, nous avons tenu un forum sur les politiques et les solutions lors duquel la Chamber of Commerce, Labour and Academics et l’Université de Windsor et le St. Clair College se sont réunis pour parler de cette même question.
En réalité, de nombreuses solutions s’offrent à nous, notamment celle d’un guichet unique. Bev Matthews, qui a pris part au forum d’hier, était très enchanté par ce que nous avions élaboré et par la façon dont nous avons uni nos efforts pour discuter concrètement de ce que nous pouvons faire pour améliorer la situation. Par exemple, grâce à un guichet unique, une entreprise pourrait aller au Mexique, et ses dirigeants pourraient parler de réaliser un investissement. Ils bénéficieraient d’un abattement d’impôt et de ce dont ils auraient besoin pour que les travaux prennent leur essor rapidement. Ils n’auraient qu’à se présenter à un seul bureau.
Par contre, en Ontario, on peut devoir se rendre à 13 ou à 14 bureaux différents et remplir une quantité insurmontable de formulaires. Les gens se frustrent. Cela devient une véritable partie de ping-pong politique. On doit ici mettre fin à l’aide aux entreprises parasites, et non aux prestations des gens de la collectivité.
Nous avons entendu hier les témoins d’intervenants, de propriétés de sociétés et d’un certain M. Marentette, ex-PDG de Toyota Boshoku Automotive, au Japon. En gros, il a expliqué que son problème est qu’il n’arrive pas à obtenir de réponses à ses questions et qu’il en aurait besoin pour aller de l’avant dans son investissement. Je crois qu’il s’agit là d’un élément sur lequel nous devons concentrer nos efforts.
Nous pouvons miser sur nos points forts. Par exemple, au Mexique, le taux de roulement est d’environ 20 à 25 %, tandis qu’à Windsor, il se situe entre 1 et 2 %. Cela signifie que nous sommes bien meilleurs pour former des personnes. Notre main-d’œuvre qualifiée est bien plus compétente. Nous pouvons faire le travail. Nous pouvons le réaliser comme il faut, comme en fait foi notre investissement de 2,6 milliards de dollars sans aucune aide du gouvernement.
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Voilà une nouvelle qui me fait du bien d’entendre.
Le libre-échange…, je ne crois pas que vous vous opposiez au libre-échange. Je veux dire… le Pacte de l’automobile a été l’accord de libre-échange qui a bâti le secteur de l’automobile au Canada. Il faut juste que ce soit un bon accord. Il faut que les échanges commerciaux soient équitables, voilà ce que j’entends. Je crois que les solutions aux problèmes du secteur automobile transcendent peut-être le PTP.
Je pense que l’un des grands problèmes associés au PTP est la différence entre le volet américain et le volet canadien de cet accord. Je pense que c’est un problème, et vous l’avez soulevé en notant que les périodes de transition accordées aux États-Unis étaient de 25 ans et de 30 ans, alors que le délai de mise en oeuvre accordé au Canada n’est que de cinq ans, si je ne m’abuse, pour les voitures et les camions, ce qui, à mon avis, constitue un problème. Je suis tout à fait d’accord.
Je crois aussi qu’il y a des moyens, même dans le cadre du PTP, de faire en sorte que le secteur de l’automobile conserve sa vitalité, et que nous devons continuer à explorer ces moyens. Je suis content d’apprendre que certaines de ces mesures ont déjà été prises.
J’aimerais parler plus longuement du secteur de l’automobile, monsieur Chiodo, mais je vais plutôt me tourner vers nos amis du Conseil du travail de Windsor et du district.
Pourriez-vous juste dresser le profil des travailleurs représentés par le Conseil? Quelle est l’importance de ce groupe et quelle est l’importance pour vos membres des autres secteurs d’activité que celui de l’automobile?
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Je vous répondrai que je n’ai entendu aucun point de vue différent. Comme je l’ai dit, nous réunissons chaque mois divers groupes de travailleurs syndiqués et nous sommes en contact avec tous les comités qui s’occupent de la justice sociale, des droits de la personne, de l’action politique, de la santé publique et de l’environnement. Toutes ces questions touchent les travailleurs, et nos membres savent qu’elles concernent l’ensemble de leur collectivité et des collectivités du pays.
En fait, j’ai dit dans ma conclusion — peut-être aussi dans mon entrée en matière — que cet accord accordait tout le pouvoir aux grandes sociétés. Vous savez peut-être en quoi consistait le Pacte de l’automobile… je ne pense pas qu’à cette époque, une grande entreprise pouvait poursuivre un gouvernement. La queue commande la tête sur tous les plans, c’est cela que je veux dire.
Le gouvernement libéral veut rendre justice à la population autochtone dans une foule de domaines, en particulier celui de l’environnement. Si on veut continuer d’exploiter le pétrole, il faut travailler avec la population autochtone. On arrive avec de bonnes intentions, mais une grande société s’interpose: « Qu’à cela ne tienne, nous allons vous poursuivre ». C’est la difficulté à laquelle les accords commerciaux se sont heurtés au cours des dernières décennies.
Le président: Pouvons-nous conclure?
M. Brian Hogan: Le pouvoir est inversé. Monsanto, ça vous dit quelque chose?
Désolé, monsieur le président, je suis intarissable sur ce sujet.
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Randy, je vous remercie d’être un défenseur aussi ardent de la population. Nous ne parlons pas souvent de la population autour de cette table. Nous parlons des grandes sociétés et de leurs intérêts et du gouvernement, alors que la population est un élément primordial. J’ai évidemment vécu cette expérience. J’ai traversé des périodes difficiles, comme vous le savez tous, dans le secteur de l’automobile, alors je suis bien placée pour comprendre.
Avant de poursuivre, je m’en voudrais de ne pas dire un mot d’un autre membre très engagé du milieu syndical, Rick Reaume, dont les funérailles ont lieu aujourd’hui. J’ai la certitude que Rick serait fier de nous voir tous réunis autour de cette table pour défendre nos concitoyens.
J’aimerais dire ceci à Louis Roesch: je vous comprends. Cet accord n’est pas le seul problème auquel nous faisons face. Nos contrôles des importations sont menacés par de nombreux facteurs qui ne sont pas gérés correctement. Cela menace aussi le secteur agricole, et nous en avons entendu parler à cette table à de multiples reprises par différents groupes. C’est une préoccupation que je partage avec vous.
J’aimerais me concentrer sur les propos de Dino et sur ce que vous dites au sujet de la politique du secteur automobile. C’est intéressant. Vous avez eu une excellente rencontre ici hier et avez parlé d’une orientation à donner au secteur automobile, mais si nous signons le PTP, les dispositions du mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États pourraient nous exposer à des poursuites pour le motif que nous avons tenté de mettre en place une politique dans le secteur manufacturier canadien. Pourquoi nous mettrions-nous dans une position où nous ne pourrions pas réellement améliorer la situation? Kyle Peterson en a parlé.
J’aimerais vous entendre parler, si vous le pouvez, de la stratégie automobile de nos partenaires de l’ALENA. Nous n’avons pas vraiment de perspective claire au Canada, et nous perdons des emplois. Dans le cadre de l’ALENA, nous sommes assujettis à des règles de contenu régional, c’est-à-dire à des seuils de 62,5 % pour le contenu américain et 60 % pour les pièces automobiles. Le Japon et les États-Unis ont secrètement convenu de réduire ces seuils à 30 % pour les pièces et 40 % pour les véhicules finis. Le Canada n’avait même pas été consulté sur cette question. J’aimerais connaître vos points de vue.
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Je pense que nous avons plusieurs défis à relever.
Quand on parle, dans le cas des pièces, de réduire le seuil pour le faire passer de 62 % à, peut-être, 45 %, nous sommes plus désavantagés parce qu’il est évident qu’un nombre plus élevé de véhicules proviendront de pays comme la Chine et que le seuil de contenu pour les pièces sera d’environ 55 %. Et moyennant une latitude de 10 %, le contenu peut tomber à 45 %.
Cette situation crée des conditions qui se prêtent à un exode massif des emplois du secteur automobile. Cela est possible parce que la main-d’œuvre coûte moins cher dans un pays où il n’y a pas de contrôles environnementaux ni de réglementation en matière de santé et de sécurité, et où le gouvernement encourage ce genre d’initiative ou peut décider de changer la monnaie ou de la faire fluctuer pour soutenir cette initiative. Si on prend des régions en particulier, le déficit de la balance commerciale du secteur canadien de l’automobile par rapport au Japon, par exemple, a augmenté de 16 % l’an dernier pour atteindre 5,2 milliards de dollars, et le ratio de nos importations du Japon à nos exportations vers ce pays est très défavorable, soit 187 $ par dollar.
Quand on se met à examiner des chiffres pareils, il est accablant d'imaginer ce que cela pourrait signifier pour notre pays. Il s’agit d’une variation d’un cinquième – c’est le nombre que nous avons établi – et 20 000 emplois sont en jeu. Nous ne devrions pas prendre cela à la légère ni nous négocier nous-mêmes dans l’espoir de créer des emplois plus tard. Les accords de libre-échange devraient viser à rendre notre économie plus forte, meilleure et plus prospère pour les Canadiens, et non à la rendre pire.
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Bonjour et bienvenue. C'est avec grand plaisir que nous vous accueillons aujourd'hui.
L'usine de la General Motors à Sainte-Thérèse était située dans ma circonscription. J'ai vu la fermeture de l'usine et sa démolition. Elle a fonctionné pendant 40 ans à Boisbriand. C'est épouvantable. Je comprends ce que M. Emerson peut penser à propos des retraités et de tous ceux qui sont touchés.
Dans ma circonscription, il y a la compagnie Raufoss Technologie, une division de Neuman Aluminium, qui fabrique des pièces en aluminium que vous voyez sûrement dans les chaînes de montage de la General Motors et de Chrysler présentement.
Unifor prévoit que, selon les règles d'origine du PTP concernant les pièces automobiles d'origine, il y aura une perte possible de 20 000 emplois, ce à quoi vous avez fait allusion tout à l'heure.
D'une part, il y a les travailleurs dans les usines d'assemblage et, d'autre part, il y a les travailleurs qui fabriquent les pièces. Croyez-vous qu'il y aura des répercussions différentes sur les producteurs de pièces et sur ceux qui travaillent dans les usines d'assemblage? Croyez-vous qu'il y aura une différence en ce qui a trait aux emplois?
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Je vous remercie, messieurs, pour vos présentations d’aujourd’hui. Il est toujours bon d’avoir une idée de tous les arguments d’un débat avant de prendre une décision éclairée en vue de la ratification finale du PTP.
J’ai entendu beaucoup de choses autour de la table ici qui semblent être à contrecourant. Je comprends que le Canada est un pays commerçant avec une faible densité démographique — c’est ce qui a été soulevé — de 35 millions d’habitants seulement. Nous exportons une quantité considérable de nos produits manufacturés et de nos matières premières. Si nous n’étions pas en mesure d’en faire le commerce, nous n’aurions pas les emplois qui s’y rattachent. Nous devons tabler sur le commerce, et je conviens avec vous que ce doit être un commerce équitable, et non du libre-échange. C’est pour cette raison que nous continuons d’oeuvrer dans le cadre de l’ALENA et de l’OMC et que nous avons intenté des procédures contre les États-Unis et d’autres pays, de la même manière que ceux-ci l’ont fait à notre endroit. Il a été grandement question du fait que le Canada a été visé 38 fois par des procédures, qui se sont réglées en sa faveur dans la vaste majorité des cas. Durant la période où ont eu lieu ces procédures, il a fallu débourser 171 millions de dollars sur les 5,5 mille milliards de dollars tirés de la croissance économique. Il va toujours y avoir des différends. Les deux tiers de ce montant de 171 millions de dollars étaient rattachés à la privatisation d’Abitibi par Danny Williams — et, bien entendu, ce sont les contribuables qui doivent payer la note. Mais ce n’est pas une si mauvaise nouvelle, c’en est plutôt une bonne.
En ce qui concerne le secteur de l’automobile, nous faisons de l’esbroufe lorsqu’il est question de l’une des principales chaînes d’approvisionnement mondiales du secteur manufacturier, pour les nommer ainsi. Le Canada exporte cinq fois plus de nouveaux véhicules qu’il n’en importait du Japon, parce qu’il s’agit d’une chaîne d’approvisionnement mondiale. On ne peut pas juste tenir compte de ce qui va aux États-Unis, et il ne fait aucun doute que nous leur faisons concurrence. Les droits que nous exigeons, comme vous le soulignez, sont fixés à 6 %, mais ils seront éliminés progressivement d’ici cinq ans dans le cadre du PTP. L’accord Canada-Corée du Sud, qui a reçu l’appui du NPD, a éliminé les droits percevables en deux ans, et nous commençons à voir certaines discussions en vue d’investissements sur le marché canadien par la Corée. Nous avons observé la même chose avec le Japon. Ils ont investi au Canada ces derniers temps plus que Ford, Chevrolet et Chrysler ensemble. Cinquante usines de pièces affiliées maintenant exploitées au Canada sont japonaises. Il y a des discussions concernant la pénétration des pièces chinoises sur le marché canadien, parce que… Mais la Chine n’est pas partie au PTP. Vous devez comprendre que seuls les pays du PTP seront autorisés à participer à cette réduction dans notre secteur de l’automobile. Compte tenu de tous les facteurs, je ne vois pas pourquoi nous nous écarterions du PTP et comment nous pourrions maintenir notre capacité à commercer à l’échelle mondiale.
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En ce qui a trait à l’agriculture, Louis, vous avez parlé du mélange des produits qui entrent au Canada et du moment à partir duquel les produits mélangés ne sont plus considérés comme des produits du Canada. Un produit doit avoir 98 % de contenu canadien pour être un produit du Canada. Il doit être produit au Canada pour être appelé un produit du Canada, et cela ne change pas. Si le mélange commence à un niveau inférieur, alors ce n’est plus un produit du Canada, et vous devez apposer un autre type d’étiquette sur celui-ci. C’est bien connu.
Pour nos importations, les normes appliquées sont celles établies dans le pays d’origine, si bien qu’il n’y a pas de mauvais produits chez nous et que la question de savoir quoi en faire ne se pose pas. C’est selon les normes canadiennes, et non selon les normes du pays exportateur. C’est la façon de faire.
En ce qui a trait à l’utilisation de pesticides et de produits chimiques, pour ne nommer que ceux-là, il ne fait aucun doute que certains pays nous devancent. Grâce à l’initiative Par-delà la frontière et au Conseil de coopération en matière de réglementation, vous avez maintenant la possibilité d’importer un produit qui est homologué aux États-Unis pour usage au Canada et qui est utilisé dans leurs importations au Canda. Conformément au programme PIAPDA, pour votre propre usage, vous avez la possibilité d’avoir accès à ce produit aujourd’hui.
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Je ne suis pas d’accord sur ce plan, simplement parce qu’il y a eu une récession en 2008-2009. Certains ne veulent peut-être pas le voir, mais d’autres parlent même de dépression, dans une certaine mesure. Or la réalité est telle que l’élastique a été étiré. Aux États-Unis, ce phénomène porte le nom de « prêts NINJA ». Même sans revenus ni travail, les gens pouvaient obtenir un prêt hypothécaire, ce qui fut intenable sur le marché. Là, les DAD se sont mis à glisser, de 18,2 millions de véhicules par année à environ 13 millions. Je parle des données désaisonnalisées au taux annuel en fait.
Devant une telle baisse des ventes, je ne crois pas qu’aucune entreprise ne pouvait mieux rester à flot que celles qui avaient des milliards de dollars quelque part dans leurs coffres pour les aider à garder la tête hors de l’eau. Mais la réalité, c’est que nous sommes plus solides et en meilleure posture que jamais. Depuis les 65 derniers mois, les ventes d’un mois à l’autre sont en hausse. Nous venons tout juste d’évoquer les excellents résultats engrangés au premier trimestre, représentant des revenus de plus de 500 millions de dollars pour la société, si je ne m’abuse. De belles choses se produisent et, encore une fois, l’entreprise l’a fait seule. Si nous tenons bien compte de cet aspect dans le contexte de l’investissement à l’usine d’assemblage de Windsor, je pense que c’est une très bonne chose. Les prêts que le gouvernement lui avait accordés en 2008-2009 ont également été remboursés en quelques années.
Je crois que des choses incroyables ont été accomplies. Selon moi, ils sont sur la bonne voie et le demeureront, parce qu’ils ont un plan pour que cela dure.
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Dans l’immédiat, je sais bien que nous avons des politiques en place aux États-Unis, mais le fait est que je ne peux pas influencer l’ordre des choses de l’autre côté de la frontière. Je sais cependant reconnaître une mauvaise offre.
Et je sais aussi, en m’appuyant sur un rapport de 2016 de Jim Stanford, que la performance commerciale annuelle moyenne du Canada est supérieure dans les pays avec qui il n’a pas conclu d’accord de libre-échange (ALE). Nous avons ce rapport d’économiste en main. D’autres économistes abondent dans le même sens. Les exportations canadiennes dans une zone d’ALE, en excluant les États-Unis, n’ont progressé que de 1,2 % annuellement, tandis que les exportations hors zone d’ALE ont grimpé de 6,8 % par année. C’était entre 2001 et 2014. Cela devrait vous en dire long sur les ratés des accords de libre-échange. Comme autre exemple à ce titre, je mentionne que les exportations manufacturières dans des zones d’ALE ont reculé de 0,3 % annuellement, pendant que ces mêmes exportations hors zone d’ALE ont progressé de 4,2 %, toujours sur une base annuelle.
Voilà des chiffres éloquents, qui prouvent que les accords de libre-échange ne fonctionnement tout simplement pas, pas de la façon dont ils sont aujourd’hui négociés.
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Merci pour cette tribune.
La question que je poserai aujourd’hui est la suivante: le gouvernement canadien devrait-il ratifier le Partenariat transpacifique si les États-Unis le ratifient aussi? Si les États-Unis ne ratifient pas le PTP, ce dernier sera lettres mortes, alors il est inutile de parler de la ligne de conduite du Canada dans un tel scénario.
Mais si, au contraire, les États-Unis le ratifient, le Canada aura une alternative. Soit le Canada est partie à l’accord avec les États-Unis, soit le Canada s’abstient pendant que les États-Unis embarquent.
C’est dire qu’il y certains aspects importants sur lesquels le Canada n’a pas de prise. D’aucuns pourraient avancer, par exemple, que le PTP affaiblit l’accès privilégié à l’économie américaine dont jouissent actuellement le Canada et le Mexique en vertu de l’ALENA. Si les États-Unis ratifient le PTP, le Canada ne pourra pas changer la donne. Mais élargissement de l’accès au marché américain il y aura, que le Canada soit partie ou non au PTP. C’est pourquoi j’estime plus constructif à ce stade-ci de parler des effets directement liés à la décision du Canada de le ratifier ou non.
Les règles d’origine encadrant le secteur de l’automobile font beaucoup parler. Actuellement, au moins 60 % du contenu doit provenir des pays de l’ALENA. Dans le cadre du PTP, ce pourcentage obligatoire ne sera qu’entre 35 et 45 %. Voilà qui pèsera davantage sur le secteur de l’automobile canadien, autant dans les pièces que dans l’assemblage. Pensez cependant à ce qu’il adviendrait si le Canada ne ratifie pas le PTP, mais que les États-Unis et le Mexique le font. Le seuil de contenu applicable aux automobiles et aux pièces dans les marchés américain et mexicain serait de 45 % ou moins dans le cadre du PTP, et de 60 % ou plus seulement dans le marché canadien en vertu de l’ALENA.
Dans ce contexte, les assembleurs de véhicules automobiles installés aux États-Unis et au Mexique qui souhaitent vendre au Canada auraient trois options. Ils pourraient d’abord rejeter les règles du PTP et continuer de fonctionner sous l’ALENA. Ils pourraient en outre avoir des lignes de production pour les automobiles destinées au marché canadien, ou enfin adopter les règles du PTP et payer le tarif de la nation la plus favorisée sur les automobiles exportées au Canada. La troisième option semble la plus probable.
Les fabricants canadiens de pièces d’automobiles continueront de fonctionner selon les règles d’origine de l’ALENA si le Canada ne ratifie pas le PTP et si les États-Unis le font. Quant au secteur de la production de pièces aux États-Unis et au Mexique, l’approvisionnement suivra le cadre du PTP, ce qui réduira presque assurément ses coûts. Qui plus est, le montage de véhicules automobiles au Canada serait assujetti aux règles d’origine de l’ALENA alors que les monteurs américains et mexicains pourraient bénéficier des règles du PTP, ce qui créerait un désavantage concurrentiel pour le Canada. Il est donc difficile de voir un quelconque intérêt, tant pour le secteur de l’automobile canadien que pour le consommateur canadien, à ce que le Canada ne ratifie pas le PTP si les États-Unis et le Mexique le font.
J’insiste une fois de plus sur ce point, à savoir quel scénario verrons-nous si les États-Unis et le Mexique ratifient le PTP, mais que le Canada s’abstient. Il n’est donc plus juste question de dire oui ou non au PTP. Or ce point est fort important.
Je veux maintenant élargir l’idée en parlant de l’accès à de nouveaux marchés que pourrait signifier le PTP pour le commerce international canadien. Pour contextualiser le tout, on dit souvent que les éventuels pays membres du PTP représentent 40 % du PIB mondial, mais n’oublions pas que les États-Unis à eux seuls représentent 62 % du PIB combiné. États-Unis et Japon réunis, on parle de plus de 78 %. À l’heure actuelle, le Canada est le plus gros joueur potentiel restant en termes de PIB. Si l’on ajoute le Canada aux États-Unis et au Japon dans l’équation, on parle alors de 85 % du PIB pour la zone du PTP, ce qui ne laisse que 15 % du PIB dans la zone du PTP, ou 6 % du PIB mondial, à des partenaires commerciaux pour le Canada autres que les États-Unis et le Japon.
Les deux plus importantes questions à se poser, à court terme du moins, sont les suivantes: ratifier le PTP serait-il bénéfique pour les relations commerciales Canada–États-Unis d’une part, et la libéralisation du commerce avec le Japon, par le biais du PTP, offre-t-elle des avantages appréciables, d’autre part? Comme mon temps est limité, je vais me concentrer sur la seconde question.
Comme l’économie japonaise croît actuellement lentement et que son potentiel est fort considérable, les perspectives d’expansion commerciale avec le Canada sont bonnes. Pour l’essentiel, le Canada exporte actuellement des ressources et des produits agricoles au Japon, et importe des produits manufacturés du Japon. Le déficit commercial du Canada dans ce contexte est substantiel.
Comme certaines des plus importantes réductions tarifaires prévues au PTP visent le secteur agricole, le fait pour le Canada d’être du PTP pourrait l’aider à exporter plus au Japon et à réduire ce déficit. Il pourrait aussi y avoir d’autres possibilités d’expansion commerciale outre la traditionnelle exportation de ressources canadiennes pour la fabrication de produits industriels japonais. Dans une récente étude, McKinsey fait effectivement valoir que le Japon représente un important marché pour les secteurs canadiens des services financiers et de l’aérospatiale. De manière plus générale, le Canada a un avantage concurrentiel de par son bassin de main-d’oeuvre qualifiée, notamment en raison de sa politique d’immigration plus ouverte. C’est dire que l’approvisionnement canadien pourrait sourire aux entreprises japonaises aux prises avec une contraction de la main-d’oeuvre.
Enfin, même si les pays qui connaissent une croissance rapide comme la Malaisie et le Vietnam représentent une part assez faible du PIB de la zone du PTP, leur importance s’accentuera. Ce sera le cas non seulement parce que leur croissance sera plus rapide que celle des États-Unis et du Japon, mais aussi parce que leur poids augmentera à mesure que d’autres pays se joindront au PTP. Par exemple, le président de l’Indonésie, un pays de 255 millions d’habitants, a exprimé son intérêt à joindre le PTP. Or le fait est qu’il serait nettement plus facile pour le Canada de percer le marché indonésien dans le cadre du PTP que de négocier un accord commercial bilatéral avec ce pays.
En somme, le PTP comporte certains éléments qui ne sont pas particulièrement favorables au Canada, mais si les États-Unis le ratifient, je pense qu'il est dans l'intérêt économique du Canada d'en faire autant.
Merci.
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Bonjour, c’est un plaisir d’être ici.
Je commencerai en disant quelques mots sur Linamar. Linamar est un fabricant de produits divers qui oeuvre surtout dans le secteur des pièces pour automobiles. L’entreprise fournit également des composantes pour véhicules commerciaux ou hors route et pour les marchés de l’énergie, ainsi que de l’équipement d’accès sous la marque Skyjack, par exemple des plateformes et nacelles élévatrices et des appareils de manutention télescopique. On en voit un à l’avant, merci. Dans notre segment de l’automobile, nous fabriquons des composantes et des sous-ensembles métalliques de précision. Linamar fait surtout de l’usinage et de l’assemblage, mais a récemment élargi ses activités au moulage et au forgeage. L’entreprise se spécialise dans les moteurs, transmissions et systèmes de transmission automobile, ainsi que dans la carrosserie.
En 2015, Linamar a réalisé un chiffre d’affaires de 5,2 milliards de dollars. Cette année, nous devrions franchir le cap des 6 milliards, soit des ventes records. Notre objectif d’ici 2020, c’est de poursuivre la croissance ici au Canada comme à l’étranger. Nos commandes d’ici 2020 se chiffrent actuellement à 7,7 milliards de dollars. L’entreprise compte 24 000 employés. Nous avons 57 usines de fabrication dans 11 pays. La plus grosse — et de loin — se trouve ici même au Canada. L’entreprise compte plus de 9 000 employés et 23 usines en sol canadien, nombres qui ont considérablement augmenté au cours des cinq ou six dernières années également.
Je pense qu’on a tous entendu dire d’une façon ou d’une autre que le secteur manufacturier canadien n’est pas concurrentiel. Je dois avouer être complètement en désaccord avec cela. Selon moi, la compétitivité tient à deux facteurs clés.
L’un d’eux, c’est l’innovation dans les produits que nous créons, les processus que nous concevons pour fabriquer ces pièces et l’efficacité de nos opérations. Si je regarde nos coûts ici au Canada, je les estime concurrentiels comparativement à ailleurs dans le monde. Nous gérons nos coûts de main-d’oeuvre de très près, et nous tâchons sans relâche d’améliorer la productivité et nos façons de faire grâce aux idées de tous les employés.
Les taux d’imputation de la main-d’oeuvre, si l’on combine les taux obligatoires et non obligatoires, sont les moins élevés ici au Canada en termes de pourcentage des coûts de la main-d’oeuvre, en comparaison avec tout autre pays où l’entreprise est implantée dans le monde. La productivité, l’efficacité et le pouvoir d’achat de l’entreprise sont de loin supérieurs dans le cadre de ses opérations canadiennes qu’ailleurs dans le monde. Nos usines canadiennes sont assurément les plus productives de nos installations mondiales.
Mais il y a d’autres avantages ici au Canada. Les impôts sont moins élevés qu’aux États-Unis et dans de nombreux autres pays où l’entreprise est établie. L’aide de l’État sous forme de crédits d’impôt pour la RS&DE et de soutien à l’innovation est fantastique. En fait, le système de RS&DE est l’un des plus avantageux au monde pour l’innovation, derrière la France seulement, ce qui est une fois de plus fondamental dans une optique concurrentielle.
La question au fond est la suivante: gagnons-nous oui ou non des parts de marché? La réponse est oui, absolument. Pour notre usine canadienne, le gain se chiffre en centaines de millions de dollars. Les trois dernières années, les ventes annuelles ont bondi de 2 milliards de dollars pour nos installations canadiennes seulement. Plus de la moitié de ces ventes ont été réalisées bien avant que le dollar canadien atteigne son niveau actuel. L’incidence du dollar canadien est très faible dans notre milieu.
À preuve, nos ventes depuis 2009 ont progressé de 160 % au Canada seulement. C’est presque le triple. Notre base d’employés canadiens a augmenté, passant de 5 000 à plus de 9 000. Nous avons dépensé plus d’un milliard de dollars en nouvelles immobilisations seulement pour nos installations canadiennes et notre productivité s’est accrue de 50 % dans la même période, ce qui est notre meilleure progression à l’échelle mondiale, tel qu’il a déjà été noté.
Il est, à mes yeux, extrêmement frustrant d’entendre constamment ces commentaires mentionnant que l’industrie manufacturière canadienne n’est pas concurrentielle, que nous rétrécissons, que nous ne faisons pas d’investissements, et que nous ne sommes pas productifs — cette dernière observation m’offusque particulièrement — quand cela n’est absolument pas le portrait fidèle de notre situation. Je sais que ce n’est pas non plus le lot de bien d’autres grandes entreprises. Je pense que nous devrions passer un peu plus de temps à parler des points positifs qui peuvent aider à inspirer les gens à nous imiter, plutôt qu’à nous dire que nous ne sommes pas productifs, ce qui n’inspire rien, sauf peut-être la dépression.
Nous continuerons à investir des centaines de millions de dollars dans nos usines canadiennes. Nous avons énormément de travail que nous faisons faire présentement dans nos usines, ici en Ontario.
Je voudrais maintenant vous parler de commerce. Comment la notion de commerce s’inscrit-elle dans tout cela?
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Je crois que les accords de libre-échange constituent une partie importante de notre prospérité et de la compétitivité mondiale d’un pays. Je pense que nous avons fait d’énormes progrès au Canada en essayant d’ouvrir le Canada au reste du monde, et en améliorant la situation avec les accords de libre-échange avec l’Europe et la Corée du Sud, et avec le PTP. Je suis d’avis que le fait de pouvoir acheter et vendre sur de plus grands marchés crée plus de possibilités, et ces possibilités peuvent se traduire par plus d’occasions de faire progresser nos entreprises.
Nous expédions environ 90 % de notre production aux États-Unis. Sans le libre-échange, il en serait tout autrement. Les accords de libre-échange ont été essentiels à la prise de décisions des fabricants d’automobiles au moment de choisir l’endroit où installer les usines. Par exemple, BMW et Audi ont construit leurs usines d’assemblage de véhicules au Mexique au cours des dernières années, et tout cela était lié à leur accès aux marchés mondiaux.
Je crois qu’il est essentiel de signer le PTP pour plusieurs raisons. Ce serait presque désastreux si nous ne nous joignions pas à un partenariat qui couvre 40 % de l’économie mondiale, particulièrement si les États-Unis le signent et que des compétiteurs importants dans tous nos secteurs d’activité sont partie de ce partenariat, sauf nous.
Je ne parle pas ici seulement du secteur de l’automobile — quoique ce serait particulièrement vrai dans ce domaine — mais également relativement à Skyjack. Nos deux principaux concurrents sont des entreprises américaines. Si les États-Unis signent le partenariat et que nous ne le faisons pas, cela constituera une catastrophe pour notre industrie de Skyjack. Même si les États-Unis ne le signent pas, nous devons quand même le faire parce que le partenariat nous procurera un avantage sur le reste du monde. Je pense que cela est primordial.
On entend souvent parler de contenu canadien et de contenu local, mais pour être plus clair, les exigences de l’ALENA quant au contenu canadien sont inexistantes. Nous avons gagné des milliards de dollars de travail pour nos usines canadiennes, non pas en raison des politiques de commerce protectionnistes, mais parce que nous sommes concurrentiels, innovateurs et efficaces. C’est ce qui compte pour gagner dans le monde des affaires: pas des politiques commerciales qui tentent de nous protéger.
Je vous remercie.
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Je veux remercier le Comité, et particulièrement Tracey Ramsey et Cheryl Hardcastle, de m’avoir invité à me présenter devant vous aujourd’hui. Il est bon de voir Dave ici, ainsi que l’ancien ministre Gerry Ritz.
Je m’appelle Matt Marchand. Je suis le président-directeur général de la Chambre de commerce régionale de Windsor-Essex représentant plus de 800 employeurs et 30 000 employés, et des milliards de dollars de ventes. J’ai fait mes études ici et à la London School of Economics à Londres, en Angleterre.
Le manque de transparence au cours de la négociation du PTP a constitué une source de frustrations pour plusieurs intervenants, et c’est pourquoi je vous remercie de me donner l’occasion de participer à vos discussions aujourd’hui.
Nous sommes l’épicentre des affaires, du commerce et du tourisme, et notre territoire peut compter sur les deux plus importants secteurs économiques du pays, soit l’automobile et l’agriculture. Selon la façon dont vous le mesurez, il s’agit des industries numéro un ou numéro deux en Ontario qui mènent notre économie.
On peut décrire le secteur de l’automobile comme les bijoux de famille de l’Ontario, avec plus de 100 000 employés et 100 milliards de dollars d’échanges commerciaux liés à l’automobile. Il y a environ 800 fournisseurs de pièces d’auto, ou qui y sont reliés, en Ontario: bon nombre d’entre eux sont de taille petite à moyenne dont environ 100 sont situés dans la région de Windsor-Essex, ainsi que FCA, qui emploie plus de 6 000 personnes dans notre usine de Pacifica.
Nous constituons également le corridor commercial canadien le plus important en Amérique du Nord, avec près du tiers des échanges commerciaux, des centaines de millions de dollars par jour, soutenant des dizaines de milliers, sinon des centaines de milliers d’emplois canadiens: nous sommes donc bien placés pour comprendre ce que représentent les échanges commerciaux.
La Chambre de commerce de Windsor-Essex éprouve de sérieuses préoccupations liées au PTP sous sa forme actuelle, particulièrement en ce qui a trait à l’automobile.
Le Canada tire de l’arrière dans le secteur lucratif de l’automobile à l’échelle mondiale. Notre production, nos emplois et les investissements sont à la traîne tant de façon relative qu’absolue, si on les mesure par rapport à l’investissement mondial. Ce secteur alimente une grande partie de l’économie de Windsor-Essex, de l’Ontario et du Canada.
Le PTP consiste en un accord exhaustif de 6 000 pages, réunissant 12 pays. La Chambre de commerce de Windsor-Essex reconnaît que certains secteurs et certains employeurs dans différentes régions au Canada pourraient en tirer profit. Cependant, le secteur de l’automobile, le plus grand secteur d’exportations du Canada et celui qui représente la plus grande valeur, s’expose de façon importante.
Je connais bien les propos tenus le 8 mars 2016 par Dianne Craig, présidente et chef de la direction de Ford et de Caroline Hughes, vice-présidente de Ford Canada. Je les ai avec moi. Non seulement la Chambre de Windsor-Essex, mais également toutes les chambres de commerce de l’Ontario sont d’accord avec elles.
Les chambres de commerce ontariennes ont participé à notre AGA pendant laquelle nous avons adopté une résolution portant sur les préoccupations fondamentales que Ford et plusieurs autres dans le milieu de l’automobile éprouvent, relativement au PTP. On parle ici de la manipulation des devises, de l’élimination progressive des droits de douane, et des exigences relatives au contenu. Nous avons tous eu des discussions à ce sujet. Je n’en dirai pas plus pour le moment pour ne pas gaspiller le temps qui m’est alloué, mais j’y reviendrai après.
Je demanderais respectueusement que la résolution de la Chambre de commerce de l’Ontario fasse partie du compte rendu officiel, et j’en ai une copie avec moi.
Je crois qu’il est utile de reprendre devant le Comité les paroles prononcées par Dianne Craig, en tant que présidente et chef de la direction de Ford Canada:
Loin d’augmenter de façon significative nos exportations de véhicules automobiles, les conditions du PTP ne feront que saper davantage notre présence manufacturière dans ce secteur.
J’insisterai également sur les commentaires exprimés par Flavio Volpe de l’Automotive Parts Manufacturers’ Association, à qui on a demandé, le 8 mars dernier, si le PTP engendrerait des pertes d’emplois dans les PME. M. Volpe a alors répondu: « Sans aucun doute ».
Permettez-moi d’ajouter un autre élément: l’augmentation des coûts pour faire des affaires en Ontario. J’ai entendu peu de commentaires à propos de l’augmentation des coûts pour faire des affaires en Ontario. Permettez-moi de présenter au Comité les préoccupations du réseau des chambres de commerce. Les coûts d’électricité en Ontario ont triplé au cours des 15 dernières années et augmentent encore. En fait, il s’agit du problème principal auquel les milieux d’affaires font face en Ontario. Certains pays, dont les États-Unis, se font insistants auprès des entreprises du sud de l’Ontario, notamment celles de Windsor-Essex, pour les inciter à quitter la région, et utilisent l’argument de notre structure de coûts pour les en convaincre.
Les communautés d’affaires de Windsor-Essex et de l’Ontario supporteront d’autres fardeaux financiers quand le régime de pension de l’Ontario sera introduit en 2018 et que le plafond sur les échanges commerciaux entrera en vigueur en 2017. De plus, la province a entrepris un examen des milieux de travail, ce qui signifie une plus grande réglementation et des coûts potentiels.
De nombreux pays et administrations avec lesquels le Canada et l’Ontario sont en concurrence n’ont pas à faire face à ces coûts, ou encore n’ont pas à appliquer des règlements sur la sécurité des travailleurs ou à assumer des responsabilités au plan environnemental ou social. Nous devons nous assurer que nous jouissons de l’égalité des chances et que nous ne sommes pas dans une position qui fait en sorte que nous exportons la production et des emplois dans des administrations qui jouissent de différents ensembles de règles.
D’autres administrations qui ont réussi à attirer et à maintenir des investissements dans le domaine de l’automobile considèrent que ce secteur constitue un atout stratégique. Je veux que le Comité retienne bien ces termes: « atout stratégique ».
Voici ce que l’édition du Windsor Star d’aujourd’hui affichait à la une:
Le milieu des affaires, les syndicats et les universitaires se sont réunis hier, y compris Perrin Beatty, mon président national, et Jerry Dias, le président national d’Unifor. Nous avons appelé pour une stratégie exécutable en matière d’automobile, semblable à celle d’autres pays ou administrations... (TRADUCTION)
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Quelle bonne discussion nous avons eue ce matin! Il s’agit de l’une des rares fois où je peux dire que je suis d’accord avec chacun d’entre vous. Je conviens que le PTP offre un grand potentiel, et je suis d’accord, Matt, pour dire qu’il représente aussi certains défis. Je n’en doute pas un instant.
Au cours de nos voyages, nous avons vu que les petites et moyennes entreprises, presque sans exception, étaient emballées par cet accord de libre-échange. L’autre élément que j’ai remarqué — et j’avais justement une conversation à ce sujet avec William et Matt — était que quand nous sommes allés au Québec, nous avons constaté qu’il y avait un grand nombre de petites et moyennes entreprises, particulièrement des petites entreprises à l’étape du démarrage.
Il me semble — je vais vous demander de m’aider à pondérer le tout — que le défi est avec ces organisations qui sont, disons, « institutionnalisées ». Elles existent depuis un certain temps, et particulièrement dans l’industrie de l’automobile, qui est ici dans cette région depuis 100 ans.
Que devons-nous faire, et que doivent faire ces organisations, pour éventuellement changer l’évolution de ce dossier, afin qu’un accord de libre-échange leur soit avantageux? Pourriez-vous commenter à ce sujet, monsieur Anderson?
Je pense que l’industrie de l’automobile en Ontario est déjà efficiente. Je crois que les défis auxquels elle fait face ont plus à voir avec les coûts différentiels qu’avec un manque d’efficience. La main-d’oeuvre de l’industrie de l’automobile en Ontario est formidable. Les entreprises comme Linamar, et beaucoup d’autres, ont été novatrices. Si je regarde les caractéristiques de rendement liées aux aspects techniques dans les usines d’assemblage, par exemple, elles sont très bonnes. Ces usines font face à un monde dans lequel elles souffrent de désavantages au chapitre des coûts. Elles subissent des inconvénients en termes de coûts de main-d’oeuvre, de coûts d’énergie, de temps nécessaire entre la décision liée à l’endroit où installer une usine et celui pour que la production sorte de cette installation, en plus des inconvénients liés à l’accès aux marchés autres que ceux prévus dans l’ALENA. Les motifs qui expliquent le désavantage relatif au Mexique ne sont pas reliés seulement aux coûts de main-d’oeuvre. Si une entreprise allemande veut installer une usine d’assemblage au Mexique pour vendre des autos au Brésil, ces autos coûteront beaucoup moins cher au Brésil que si elles émanaient d’une installation au Canada, en raison des relations commerciales que le Mexique a établies avec d’autres pays latino-américains.
Je pense que la capacité technique existe déjà pour soutenir la concurrence à l’échelle mondiale. Il y a certains désavantages au chapitre des coûts, mais je pense que le fait d’avoir accès à de plus grands marchés est plus positif que négatif.
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Je vous remercie pour votre exposé de ce matin.
Nous parlons beaucoup des États-Unis et du Japon. La question du Japon a été abordée à plusieurs reprises dans ce groupe comme un marché auquel les gens voudraient avoir accès. Pour ce qui est des États-Unis, par exemple, j’aimerais dire que, que nous signions ou non le PTP, ils auront toujours l’avantage. Si nous devions ratifier l’accord ici au Canada et aller aux États-Unis, ces derniers auraient encore le pouvoir de déterminer s’ils permettent ou non notre entrée. Par conséquent, il n’y a pas vraiment d’urgence à nous engager à l’avance dans cette fenêtre de deux ans qui se présente à nous pour ce processus de ratification.
Comme je l’ai dit, les États-Unis sont avantagés de bien des façons. Nous avons parlé du chapitre de l’automobile. Ils se sont retirés du chapitre sur la mobilité de la main-d’oeuvre parce qu’ils y voient une menace à leur souveraineté. Il y a plusieurs façons avec lesquelles les États-Unis ont été en mesure de se protéger dans cette entente, ce que le Canada n’a pas eu. Ce sont là des choses qui nous préoccupent profondément au sein du Comité.
Je reviens au dossier de l’automobile, parce que naturellement, nous sommes ici à Windsor. Avant cela, cependant, Mme Ludwig a présenté l’étude de l’Université Tufts. Cela représente une partie de la lutte que nous menons, aussi, étant donné que nous n’avons aucune étude sur l’impact économique. Affaires mondiales Canada n’en a préparé aucune. Il existe différents modèles économiques, et ils montrent essentiellement une augmentation de 0,0 % à 0,2 % de notre PNB d’ici 2030, ce qui, à la lumière de tous les commentaires entendus à ce Comité, est une erreur d’arrondissement. Cela ne montre pas qu’il existe des avantages pour nous, et que les pertes d’emplois sont évaluées à environ 60 000.
J’aimerais revenir à M. Marchand et simplement lui demander ce que vous pensez de la résolution qui nous a été présentée, et si vous pouvez nous en dire davantage sur ce que vous pensez des incidences du PTP sur l’industrie canadienne de l’automobile et de notre industrie de l’automobile, ici à Windsor-Essex.
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Je peux en parler de mémoire, car c’est moi qui l’ai rédigé ou qui ai aidé à le rédiger.
La résolution des Chambres de commerce de l’Ontario porte surtout sur la question du contenu. Le fait que le 62,5 % passe à 30 % à 35 % — ou à 40 %, selon la façon dont vous le lisez —, est une chose que nous devons égaliser. Nous devons égaliser les droits de douane. Pour le taux de réduction, les États-Unis disposent de 25 ans; nous en avons moins de cinq. De plus, si je renvoie à ce que je disais plus tôt, ils ont demandé à ce que le gouvernement du Canada ne prenne pas de décision sur le PTP avant l’élection fédérale américaine.
Il y a aussi la question de la manipulation des devises. Il s’agit d’une des questions principales, et je veux en parler. C’est important. La manipulation des devises est une chose qui préoccupe énormément beaucoup de mes membres dans la région de Windsor-Essex et aussi dans le réseau des Chambres de commerce de l’Ontario. Si nous sommes pour faire partie des accords commerciaux avec des pays, ces derniers seront en position — et ils l’ont été par le passé — d’ajuster leurs devises pour bénéficier d’un avantage concurrentiel. C’est quelque chose qui nous préoccupe beaucoup, sans aucun doute.
Dans l’accord du PTP, il n’existe aucun mécanisme par lequel nous pouvons mettre en vigueur une dévaluation de la devise. Caroline Hughes a parlé abondamment dans son témoignage du 8 mars des règles du FMI qui sont en place, mais en ce moment, elles ne peuvent être mises en vigueur. En vertu du PTP, dans la situation actuelle, il n’y a aucune possibilité d’appliquer une dévaluation de la devise. Ce sont là des inquiétudes ressenties en général dans notre réseau de Chambres de commerce en Ontario.
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Je désire remercier le professeur Anderson d’avoir comparé ce qui doit être comparé, un monde sans la présence du Canada à la table, si les États-Unis le ratifient. Ce n’est pas une analyse entre le statu quo et le PTP, je pense que nous devons tous garder cela en tête ici.
Pour ce qui est des analyses économiques et des études d’impact économique, la plupart de ces études ont été réalisées en comparant le statu quo à un monde où 12 membres feraient partie du PTP. Je ne pense pas que cela vaut autant que l’analyse qui devrait être faite si les Américains et les Japonais faisaient partie du PTP et pas le Canada. C’est, je pense, l’analyse qui doit être faite.
Je suis certain que M. Marchand convient qu’une analyse économique dépend de la fiabilité des hypothèses sur lesquelles elle repose. Cela doit être fait et cela n’a pas encore été fait. Je vous remercie de fonder votre analyse sur la réalité de la situation. Je vous en suis reconnaissant.
J’ai une question pour Mme Hasenfratz. Le professeur Anderson a un peu parlé du besoin d’avoir des chaînes de production distinctes, si nous ne faisons pas partie du PTP et que les Américains en font partie. Vous connaissez probablement le secteur mieux que personne à cette table. Quelle sera la viabilité d’exploiter deux chaînes de production, du point de vue des fournisseurs?
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Vous demandez pourquoi les usines canadiennes n’augmentent pas leur production?
M. Kyle Peterson : Oui.
Mme Linda Hasenfratz : Bien, cela dépend un peu du produit que vous fabriquez, évidemment. Les produits qui gagnent des parts de marché vont croître en volume, il s’agit un peu de cela aussi.
Cela dit, nous n’avons certainement pas vu d’investissement additionnel important en Ontario depuis plusieurs années, bien qu’il y en ait eu des exemples. Regardez Toyota, Honda. Ils ont tous deux investi massivement en Ontario. Je crois qu’ils voient la valeur que nous offrons au Canada, sous certains aspects dont j’ai parlé.
Je pense que Ray Tanguay fait un travail formidable en sortant et en déboulonnant les mythes voulant que nous ne devions pas opérer ici et devions devenir plus proactifs dans notre recherche pour amener de nouveaux joueurs ici et bonifier les partenariats existants. Je pense que les gens commencent à l’écouter. Nous n’avons pas eu beaucoup d’appuis à l’extérieur, une stratégie du type « invitons-les ». Maintenant que nous en avons une, je pense que cela va nous aider grandement.
Ma circonscription est celle de Rivière-des-Mille-Îles. Auparavant, nous avions l'usine de la General Motors à Sainte-Thérèse, vous savez, celle où l'on construisait les Camaro et les Firebird. C'était dans ma circonscription.
Madame Hasenfratz, vous avez dit plus tôt que vous investissiez et que vous alliez avoir d'autres usines. Je vous invite à considérer ma circonscription. Nous avons beaucoup de main-d'oeuvre qualifiée et le coût de l'électricité est très bas.
J'ai une question pour vous.
Vous disiez que si les entreprises réussissaient, ce n'était pas en raison du contenu canadien. Vous avez dit qu'il fallait être compétitif, efficace, innovateur. J'aimerais, si c'est possible, que vous m'en parliez un petit peu.
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Vous avez encore la politique du FMI; elle peut encore tenter de réglementer l’entente.
La réalité, c’est que les pays ne renonceront pas à la souveraineté de leur banque centrale, alors il est difficile d’affirmer qu’il y aura de la manipulation de devises à cause du PTP, dans un contexte où ça arrive déjà et nous nous en plaignons.
Pour moi, c’est plutôt un remous parce qu’à moins d’être du côté du FMI pour décider comment vous allez transiger avec la Chine et leur façon de réglementer leur monnaie dans les autres pays, et commencer à mettre en place une réglementation puissante sur ce plan, ce que je pense que les États-Unis ne feront jamais, vous ne verrez pas cela arriver. Alors, que ce soit dans le cadre du PTP, de l’ALENA ou de toute autre entente…
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Un des aspects à propos d’aller de l’avant consiste à obtenir un certain équilibre à l’égard de l’entente commerciale: vous obtenez un accès au marché égal ou équivalent. C’est une égalité sur le plan des règles du jeu équitables, alors ainsi une société comme Linamar n’a pas à surmonter des tarifs pour accéder à un pays où quelqu’un d’autre possède un accès privilégié.
Par exemple, si les États-Unis signent le PTP sans que le Canada le fasse, les deux pays seront en concurrence au Japon — ce qui n’est pas un bon exemple, mais je le prendrai comme exemple —; ils ont besoin d’un accès au marché équivalent à ce qu’ils auraient aux États-Unis.
Les États-Unis ne prennent pas en considération la manipulation de devises et je trouve ça particulièrement intéressant parce que Ford, hors des États-Unis, appuie cette entente. En réalité, Ford est celui qui, hors du pays, encourage d’un côté la Corée et les États-Unis à conclure une entente, mais de l’autre, lorsqu’ils viennent au Canada, disent que ce dernier ne devrait pas conclure d’entente avec la Corée...
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Oui, absolument. La disponibilité de la main-d’œuvre qualifiée continue de nous préoccuper. Nous déployons des efforts immenses pour essayer de développer les gens ici même. Nous avons plus de 600 apprentis qui travaillent pour nous à l’échelle mondiale, dans notre seule organisation.
Notre croissance est rapide. Nous affichons une croissance à deux chiffres chaque année et une équipe solide de techniciens est absolument essentielle en regard de l’innovation dont je parlais plus tôt sur le plan des processus, et cela se poursuit sur le plan de l’amélioration. Ainsi, nous avons franchi nos frontières pour essayer d’attirer des travailleurs dans nos installations pour compléter ce que nous pouvons produire avec notre main-d’œuvre interne.
Je pense que l’immigration est une excellente mesure dont nous pouvons nous servir, jusqu’à ce que nous commencions à favoriser le développement de plus en plus de personnes et que nous encouragions davantage de personnes aux métiers spécialisés. Cela commence beaucoup plus jeune, avec un accent sur la science, la technologie, le génie et les mathématiques (STGM), et attire beaucoup de monde dans ces secteurs et augmente le nombre de personnes qui se dirigent vers les métiers spécialisés.
Je pense que cela fonctionne; nous voyons plus de personnes dans le STGM et plus de personnes qui commencent à se diriger vers les métiers spécialisés, ce qui est fantastique. C’est juste que les chiffres ne sont pas encore très gros, alors nous devons poursuivre nos efforts. Entre-temps, nous pouvons faire appel à l’immigration pour combler l’écart.
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Sur le même sujet, je pense qu’il y a une pénurie de main-d’oeuvre qualifiée au Canada, mais cette pénurie se retrouve dans tous les autres pays industrialisés qui sont engagés dans le PTP, et c’est pire à peu près n’importe où ailleurs.
Une des raisons pour lesquelles c’est une occasion exceptionnelle d’étendre les relations commerciales avec le Japon, c’est que le Japon est un pays très sophistiqué qui fait face à la pire pénurie de main-d’oeuvre des pays industrialisés, probablement de l’histoire, à cause de leur situation démographique.
Le Canada, avec sa main-d’oeuvre qui a un niveau de qualification et d’éducation comparable à celui du Japon, pourrait très bien être complémentaire avec eux. Cela devrait, à tout le moins, être un avantage comparatif au profit du Canada, ce qui pourrait se traduire par des investissements japonais plus importants au Canada, parce que cette situation est sérieuse au Canada, mais dramatique au Japon.
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Je peux parler rapidement.
Je vous remercie beaucoup de vos exposés aujourd’hui. Des sujets très intéressants.
Au sujet de la PACA, Matt, nous avons couvert le sujet aussi rapidement que nous pouvions le faire. J’avais en réalité offert au secteur de l’horticulture que si nous devions faire une contribution, nous mettrions le même montant qu’eux et nous mettrions sur pied notre propre main-d’oeuvre pour faciliter les choses.
Il existe des incompréhensions au sein du conseil de l’horticulture voulant que cela couvre les faillites seulement. Environ 7 millions de dollars ont été utilisés au cours de 20 dernières années, ce n’est donc pas un montant insurmontable, dont il s’agit, mais il ne s’agit pas d’absence de paie ou de ralentissement de la paie, comme certains du secteur de l’horticulture le pensent.
Je sais qu’ils seront ici plus tard, nous pourrons alors en discuter.
Cela peut s’arranger assez rapidement sans être en faillite ou en position d’insolvabilité, et ainsi de suite.
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Nous rencontrons notre troisième groupe ce matin et nous poursuivons notre dialogue sur le PTP.
Bienvenue à tous.
Parmi ce groupe, nous accueillons des représentants de l’Ontario Greenhouse Vegetable Growers, de la Fédération de l’Agriculture de Lambton et de la Windsor-Essex Economic Development Corporation.
Pour notre dialogue sur le PTP, c’est la sixième province que nous visitons, et il nous en reste quatre, en plus des territoires. Nous avons également de nombreuses rencontres à Ottawa pour traiter du bois d’œuvre résineux et de l’accord européen. Nous invitons également le public à envoyer des courriels à notre greffier pour nous faire part de leurs commentaires, et nous en ferons état dans notre rapport final. Plus tard ce matin, nous aurons un microphone ouvert au public, et nous avons très hâte.
Sans plus tarder, nous accorderons cinq minutes à chacune des parties, et la première sera l’Ontario Greenhouse Vegetable Growers, représentée par M. Gilvesy.
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Merci, monsieur le président.
Il est agréable de voir une foule de vieux amis dans cette pièce.
Je m’appelle George Gilvesy et, en tant que président de l’Ontario Greenhouse Vegetable Growers, je vous remercie de me donner l’occasion de m’adresser à vous aujourd’hui.
Bien des gens sont étonnés d’apprendre que les agriculteurs canadiens constituent un groupe dominant dans le secteur des produits frais en Amérique du Nord. Nous sommes présents de l’est du Canada au sud des États-Unis, principalement à l’est du Mississippi, mais des légumes de serre de l’Ontario se retrouvent dans les 48 États continentaux américains.
L’an dernier, les cultivateurs de légumes de serre de l’Ontario ont exporté 247 millions de kilogrammes, d’une valeur totale de 652 millions de dollars, ce qui représente une hausse de 63 % de la valeur au cours des cinq dernières années. Pour mettre ces chiffres en contexte, nous prévoyons exporter ce mois-ci aux États-Unis l’équivalent de 2 000 camions-remorques de concombres, de tomates et de poivrons frais. Ces produits ont été cultivés dans des serres hydroponiques d’une superficie de plus de 2 700 acres, principalement dans le sud-ouest de l’Ontario, et témoignent d’une forte hausse de notre capacité de production.
Pendant le mois de mai, nous estimons que nos cultivateurs de légumes de serre récolteront une pleine cargaison de camion toutes les 10 minutes. Chaque acre de serre aménagée exige un investissement minimal de trois quarts à un million de dollars et remplace de 10 à 20 acres de production en plein champ. L’an dernier, nos maraîchers ont aménagé 150 acres de serre de plus; il s’agit là d’une tendance sur 10 ans qui ne montre pas de signes de ralentissement. Au cours des cinq dernières années, monsieur le président, nos membres ont dépensé ou l’équivalent du coût d’une nouvelle usine d’automobiles dans la province de l’Ontario. Il faut convenir à mon avis qu’il s’agit de statistiques remarquables pour ces entrepreneurs individuels.
Nos producteurs et négociants sont extrêmement innovateurs et dynamiques, qualités essentielles pour gérer efficacement ce volume de production en pleine croissance. Nous avons développé de nouveaux produits, emballages et débouchés partout en Amérique du Nord et nous livrons une concurrence efficace sur le libre marché de la production. La construction en cours du pont international Gordie Howe est un atout essentiel qui nous permettra de continuer d’avoir accès aussi rapidement au marché des produits frais.
L’objectif clé de l’OGVG est de diversifier son marché de l’exportation au-delà de l’Amérique du Nord. Nous soutenons les échanges commerciaux, en particulier sur le pourtour du Pacifique, et nos systèmes de sécurité de calibre international, pour la production et la traçabilité des aliments, nous permettent d’offrir des produits uniques et recherchés sur les nouveaux marchés rendus accessibles grâce à des accords commerciaux comme le PTP.
Toutefois, le seul accès à de nouveaux marchés ne suffit pas. Le gouvernement fédéral peut aider nos exploitants de serre à viser, au-delà de l’Amérique du Nord, de nouveaux marchés internationaux en leur fournissant les ressources et les connaissances spécialisées qui les aideront à exploiter ces débouchés. Point particulièrement important, nous appuyons les efforts gouvernementaux visant à réduire rapidement la réglementation phytosanitaire qui constitue un obstacle au commerce des légumes frais canadiens. Donner accès est la première étape de l’établissement de nouveaux marchés. Le caractère périssable des produits frais exige également qu’on investisse en matière de ressources et de personnel dans les pays de destination, pour faire en sorte que les obstacles dressés à l’entrée des pays étrangers, comme les retards dans les inspections et le dédouanement, ne nuisent pas à notre capacité de fournir à ces marchés les produits de haute qualité qu’ils convoitent. Contrairement à d’autres denrées agricoles, nos produits ne peuvent être bloqués aux douanes pendant une semaine, le temps que les documents soient évalués ou que des inspections soient faites.
Les produits canadiens frais resteront exclus des marchés asiatiques tant que nous ne pourrons pas négocier et appliquer rapidement des mesures de dédouanement sur les marchés de destination. Les concombres de serre, par exemple, ne peuvent être comparés à l’huile de canola ou au porc surgelé. Chaque minute compte, et il est absolument primordial que nous disposions du personnel et des accords commerciaux permettant d’obtenir sans délai les autorisations nécessaires.
Il nous faut disposer d’outils commerciaux accessibles, comme l’initiative de l’image de marque du Canada, pour pouvoir ouvrir et conserver de nouveaux marchés. L’OGVG invite instamment le gouvernement fédéral à faire en sorte que nos représentants commerciaux, locaux et internationaux, disposent des ressources et du soutien nécessaires pour nous aider à commercialiser efficacement les produits canadiens à l’échelle mondiale.
L’Ontario Greenhouse Vegetable Growers préconise des pratiques commerciales équitables sur tous les marchés, locaux et internationaux, existants et potentiels. Les exploitants de serre de l’Ontario requièrent des méthodes commerciales équitables, soutenues par des mesures correctives tout aussi équitables, de façon à ce qu’une bonne discipline soit maintenue sur les marchés et à ce que leurs produits aient des chances de percer.
Les cultivateurs de légumes de serre ont absolument besoin, pour réussir, d’avoir un libre accès à de nouveaux marchés et de continuer à s’imposer sur les marchés actuels. Pour y parvenir, il faudra notamment que soient supprimées les actuelles entraves au commerce, qui compromettent sérieusement l’accès aux marchés par nos maraîchers. Ainsi, bien qu’il soit très louable de rechercher ces nouveaux accords commerciaux, nous devons nous assurer de conserver nos acquis.
Un exemple de contrainte affectant actuellement le commerce...
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Merci, monsieur le président, membres et personnel du Comité, de nous donner l’occasion de nous exprimer aujourd’hui.
Mon nom est Kevin Forbes, et je suis l’ancien président de la Fédération de l’Agriculture de Lambton. J’exploite actuellement notre ferme familiale qui compte 200 vaches laitières.
La Fédération de l’Agriculture de Lambton représente plus de 1 200 fermes familiales dont la production est très diversifiée: cultures commerciales, boeuf, porc, lait, volaille, chèvre laitière, mouton, alpaga, fruits, légumes, vin, cultures de serre et sirop d’érable.
Tout d’abord, nous aimerions féliciter les politiciens, les négociateurs et le personnel pour les efforts qu’ils ont déployés au cours de la dernière décennie pour conclure le PTP. Ce partenariat pourrait être un accord colossal pour le Canada. Après tous les intervenants du secteur de l’agriculture que nous avons entendus aujourd’hui, nous essaierons de ne pas nous répéter.
Le PTP pourrait profiter à certains secteurs comme la production de boeuf et de porc, de certaines céréales et d’oléagineux, qui bénéficieraient d’un accès aux marchés du Japon et du Vietnam, en particulier. Des perspectives plus limitées pourraient également s’ouvrir à l’industrie de la betterave à sucre qui tente de s’implanter au Canada, comme Gary vous l’expliquera dans une minute.
Malheureusement, comme pour tous les accords commerciaux, les secteurs n’en sont pas tous sortis gagnants. On a dû faire des sacrifices dans le secteur réglementé de l’offre pour faire de l’accord un succès. Nous croyons que les négociateurs ont fait un excellent travail pour réduire au minimum les pertes subies dans la gestion de l’offre. Cela étant dit, nous sommes fiers de ne pas avoir eu à accepter une aide financière directe du gouvernement, et nous espérons poursuivre sur cette lancée.
Cependant, il faudra voir comment le gouvernement soutiendra les cultivateurs afin d’atténuer les concessions qu’il a dû faire dans leurs secteurs. Il était écrit dans un communiqué de presse du 5 octobre 2015 que le gouvernement mettrait sur pied dans les 15 prochaines années un programme de revenu garanti. On parle également d’un programme garantissant la valeur des quotas, d’un programme de modernisation pour les transformateurs, ainsi que d’une initiative de développement des marchés.
Il est incroyablement important que le gouvernement réagisse et donne suite à ces programmes. Les deux plus importants sont le programme de revenu garanti et le programme de modernisation des transformateurs.
Pour l’industrie laitière, c’est le moment ou jamais d’investir dans la transformation. Il existe un grand nombre de séchoirs vieillissants au Canada pour la transformation du lait écrémé et ils ne dureront pas éternellement. Il y a actuellement plus de 200 millions de dollars de produits entrant au Canada en franchise de droits parce que nos transformateurs ne peuvent même pas produire du lait diafiltré.
Un investissement dans une usine en Ontario et dans une usine dans l’Ouest contribuerait à atténuer les tensions dans notre système et suffirait également à entraîner une augmentation du quota en soi, qui pourrait aider à éliminer les répercussions des concessions du PTP. Les retombées d’un investissement dans les transformateurs consistent en une foule d’emplois qui peuvent stimuler l’économie, et non pas juste en avantages pour les exploitants de ferme.
Les producteurs de volailles acceptent les concessions qui ont été faites, mais ils veulent que le gouvernement mette un terme aux pratiques frauduleuses, y compris celles des importateurs qui peuvent importer des quantités illimitées de poulet en y ajoutant simplement de la sauce ou d’autres ingrédients, ou de volaille de réforme en déclarant faussement que c’est du poulet, et celles permettant aux entreprises de remplacer des découpes d’importation de haute valeur par des découpes nationales de faible valeur.
En bref, la FAL appuie généralement l’accord de PTP et attend sa ratification avec impatience dans un proche avenir.
Gary a quelque chose à ajouter à cela.
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Bonjour. Je suis Gary Martin du comté de Lambton Sud. Je viens d’une ferme, là, qui est en activité depuis 150 ans, en comptant l’an dernier.
Je vais vous raconter brièvement l’histoire de notre ferme. Dans les années 1950, mon grand-père et mon père cultivaient des betteraves sucrières. Nous avons encore quelques chariots de cette époque autour de la ferme aujourd’hui. Pour ce qui est de l’histoire de l’industrie des betteraves sucrières, elles avaient été cultivées localement bien avant 1900 et étaient transformées au Michigan. En 1901, des usines de transformation ont été construites à Wallaceburg, Dresden, Kitchener et Wiarton. D’autres fusions après la construction de ces usines ont abouti à une seule entreprise de transformation du sucre de betterave jusqu’en 1967, et ce depuis aussi loin que 1920. Lorsque le sucre de canne bon marché importé a supplanté le sucre de betterave, elles ont cessé de produire du sucre à partir de betteraves.
Où en sommes-nous aujourd’hui?
Les États-Unis possèdent une industrie sucrière protégée et interdisent les importations de sucre. Les producteurs locaux du Canada ont aujourd’hui le droit d’exporter des betteraves au Michigan, où elles sont transformées ultérieurement dans cet État. Les cultivateurs de betterave des comtés de Lambton et Chatham-Kent sont heureux du fait que le PTP permettra de nouveau la transformation locale du sucre, les États-Unis acceptant les importations. Toutefois, après un examen approfondi, il semble que le PTP ne parvient pas à garantir un accès accru au marché aux États-Unis qui permettrait l’investissement et la transformation au Canada.
Le principal problème concernant la prédiction de la viabilité du marché du sucre est que le sucre constitue le produit agricole dont les échanges entravent le plus le commerce à l’échelle mondiale, avec des exportations nationales et des politiques qui entravent le commerce partout dans le monde, tandis que les transformateurs canadiens ne peuvent bénéficier de ces politiques.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président et honorables députés. Au nom de tous ici présents, je vous souhaite la bienvenue dans la région de Windsor-Essex. Je tiens également à remercier la députée d’Essex, Mme Tracey Ramsey, de l’invitation. Je suis très heureux d’être ici.
Merci de nous offrir l’occasion de nous joindre à vous aujourd’hui et de partager avec vous certaines de nos opinions et perspectives sur l’incidence importante du Partenariat transpacifique sur notre région, et plus particulièrement sur le secteur de la construction automobile, qui est un secteur clé dans notre région.
Comme principal organisme de développement économique dans la région des comtés de Windsor et d’Essex, nous sommes responsables de promouvoir le développement économique afin d’augmenter et de soutenir la prospérité dans la région. Windsor-Essex est le centre industriel de l’Ontario et le voisin direct du passage frontalier international et du corridor commercial le plus fréquenté en Amérique du Nord, juste devant chez nous. Nous avons de sérieuses préoccupations au sujet de certaines dispositions de l’accord commercial qui auraient une incidence notable sur la construction automobile, non seulement ici, mais aussi dans le sud-ouest de l’Ontario — et même en Ontario et dans le reste du Canada.
La région de Windsor-Essex est un endroit qui connaît le commerce international. Juste à quelques mètres de nous se trouvent le pont international et le passage frontalier. Vous pouvez voir des camions circuler à toute vitesse des deux côtés. Chaque jour, le tiers du commerce total entre les États-Unis et le Canada franchit cette frontière, ce qui représente près de 500 millions de dollars de produits quotidiennement. C’est un endroit qui prospère grâce au commerce international, et qui a prospéré grâce à l’ALENA, et nous savons ce que le commerce international peut faire. Nous sommes tous en faveur du commerce international et nous sommes tous en faveur du libre-échange, tant qu’il est équitable et tant qu’il nous permet de nous battre à armes égales.
Nous vivons dans une économie axée sur l’exportation. Nous importons et nous exportons, tout le temps, tous les jours. En fait, nous comptons 900 compagnies manufacturières dans la région, et 90 % d’entre elles exportent. Nous comprenons le commerce international et nous en avons bénéficié. Windsor-Essex accueille fièrement deux éminents équipementiers, soit FCA Canada, le plus important employeur de la région détenant la plus grande influence sur notre chaîne d’approvisionnement et sa célèbre usine d’assemblage de Windsor; et l’usine de moteurs de Ford Canada. En outre, la région de Windsor-Essex se targue d’un profil industriel composé de plus de 1 000 fabricants et d’un PIB annuel de 3,3 milliards de dollars dans le secteur manufacturier, ce qui équivaut à environ 20 % du total régional. Nous dénombrons plus de 90 entreprises dans le secteur automobile et de la fabrication de pièces automobiles, et au-delà de 250 fabricants d’outils, de matrices et de moules, soit la plus vaste grappe industrielle en Amérique du Nord. En chiffres, cela représente quelque 18 000 à 20 000 emplois indirects pour notre chaîne d’approvisionnement régionale.
Un accord de PTP doit permettre à tous de se battre à armes égales. Nous sommes très inquiets au sujet de l’échec de l’accord commercial visant à harmoniser avec nos homologues américains l’élimination graduelle des droits de douane, qui s’élevaient à 6,1 % auparavant. Comme vous le savez sans doute, les États-Unis les élimineront graduellement sur 25 ans par rapport au Canada, qui les élimine graduellement sur cinq ans. Cela accentue clairement notre situation non concurrentielle, en plus du manque actuel d’incitations vigoureuses en matière d’investissement, y compris les coûts croissants de l’électricité et de la main-d’oeuvre et le fardeau de la réglementation, ainsi que les défis qu’ils posent lorsqu’ils entrent en concurrence avec des pays où les coûts de production sont peu élevés et avec les grappes industrielles automobiles dans le sud des États-Unis.
En outre, la prospère industrie automobile de l’Ontario concentrée dans le sud-ouest de la province accueille 5 équipementiers et plus de 10 entreprises d’assemblage. Nous savons tous qu’il y a des emplois à effet de domino dans la chaîne d’approvisionnement. Pour chaque emploi chez les équipementiers, il y en a sept qui sont créés dans la chaîne d’approvisionnement, de sorte qu’il s’agit d’un créateur d’emplois important dans la région.
Dernièrement, les industries subissent une transformation majeure en raison des exigences de la CAFE — corporate average fuel economy — et des technologies, telles que la fabrication à valeur ajoutée, l’allègement et les voitures autonomes et connectées. Cela a accru la pression sur nos équipementiers et nos fournisseurs pour affecter des ressources additionnelles afin de répondre à cette nouvelle norme et de se tenir à l’affût des progrès technologiques. Voilà la réalité.
La prospérité de nos équipementiers est cruciale pour tous les fournisseurs, qui sont en majorité des PME. Ces petites et moyennes entreprises ont leur siège social ici et constituent des entités uniques, sans les avantages d’une empreinte internationale ou les ressources suffisantes pour créer une filiale. Tout accord commercial qui désavantage nos équipementiers entraînera un effet de domino important sur nos PME et mettra à haut risque les emplois qui leur sont directement associés dans la chaîne d’approvisionnement. Les PME jouent un rôle important dans le secteur manufacturier ici, et la prospérité de nos équipementiers est cruciale pour tous les fournisseurs. Le financement seul n’atténuera pas les changements structurels proposés dans le PTP.
Nous collaborons et nous nous concertons étroitement avec nos associations industrielles. Nos fournisseurs automobiles du secteur des outils, des matrices et des moules à Windsor ont soulevé des préoccupations au sujet des règles relatives au contenu de 35 %, soit une baisse par rapport au contenu de 60 % de l’ALENA en ce qui concerne les composants automobiles...
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Merci à tous d’être ici. Nous aurions certainement aimé visiter les serres, George. Et croyez-moi, nous en avons parlé. C’était une question de temps. Je le propose à n’importe lequel de mes collègues à répétition. C’est quelque chose à regarder et à voir, le plus vaste ensemble de serres sous verre en Amérique du Nord et une industrie en pleine croissance.
Nous nous concentrons davantage sur l’agriculture dans ce groupe, bien que M. Naidu nous ait rappelé les défis que nous pose la fabrication. Je vais consacrer un peu plus de temps à l’agriculture.
Depuis notre première élection en 2006, il ne fait aucun doute que l’industrie des cultures de serre a eu certains défis à relever. Vous et moi avons eu de nombreuses conversations à ce sujet, mais je pense pouvoir dire qu’en général, l’industrie a réalisé des gains, et ces gains, j’oserais dire, découlent de marchés favorables. Vous avez mentionné l’importance de ce pont, et l’importance de construire, ce dont vous et moi avons discuté, et l’importance du marché américain composé de 320 millions de personnes, qui ne consomment qu’une fraction de ce que les Canadiens consomment, fraction qui, à son tour, n’est qu’une fraction de ce que les Européens consomment.
Peut-être pourriez-vous parler du potentiel de croissance et de la raison pour laquelle de bons accords commerciaux doivent être mis en place et en application pour faire en sorte qu’il se réalise et que nous poursuivions notre croissance.
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Dans le cadre de ces accords, vous devez établir parfois des positions à sécurité intrinsèque. J’aimerais ouvrir une parenthèse des États-Unis, puisque vous avez abordé le succès de notre croissance aux États-Unis.
Notre plus récente croissance a eu lieu avec un dollar au pair. On pourrait se demander comment cela a pu se produire. Je devrais répondre que cela s’est produit sur le dos de vaillants producteurs qui ont lancé un produit de calibre mondial et des services de calibre mondial. En fin de compte, même avec un dollar au pair, nous avons connu une croissance phénoménale.
L’autre chose, cependant, est qu’une grande partie de cette croissance reposait sur la dorsale du régime de la PACA en Amérique qui garantissait que ces producteurs seraient payés pour les produits qu’ils cultivaient. Cela ne peut être sous-estimé.
Un bon accord ou un bon environnement commercial doit assurer la capacité d’être payé pour ce que vous produisez. J’estime que cela vaut pour quelque produit que ce soit, qu’il s’agisse de téléviseurs, d’écrous et de boulons, ou de denrées périssables, comme nous produisons. Nous n’avons pas ce privilège au Canada. Nous n’avons pas cette assurance. Nous avons besoin de ces outils. Nous avons besoin de ces sécurités intégrées.
Pour en revenir à votre question, les paramètres économiques fondamentaux de la structure de ces accords sont cruciaux pour la viabilité à long terme et le succès de ces programmes.
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Bien sûr, le gouvernement a promis aux dernières élections qu’il passerait cet accord PACA. Nous devons donc le placer face à ses responsabilités et nous assurer que cela devienne réalité.
Ayant grandi dans le sud de l’Ontario, je connais l’agriculture pour y avoir moi-même participé, dans une certaine mesure. C’est un thème que nous avons souvent entendu dans l’Ouest, l’importance du secteur des produits de base. Dans ce domaine, je pense, si mon souvenir est bon, que nous sommes les plus grands producteurs de maïs en Ontario. Je parle du comté de Kent, mais nous pourrions aussi bien parler de toute la région. Je pense que nous sommes les deuxièmes en importance pour le blé, sinon les premiers; en ce qui a trait au soja, là aussi, je pense que nous sommes le numéro un; ainsi que dans un certain nombre d’autres créneaux. Mais en ce qui concerne ces trois produits de base, vous paraît-il important d’ouvrir de nouveaux marchés, disons, pour le soja non génétiquement modifié, sur le marché japonais? Est-ce que vous voyez là un potentiel de croissance, Kevin?
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Je crois que rien ne convient mieux au sud-ouest de l’Ontario qu’un panel complet d’agriculteurs et d’intérêts commerciaux travaillant main dans la main.
George, nous nous connaissons bien, et nous avons travaillé ensemble sur la motion de PACA; j’espère que les autres parties se joindront à moi pour l’appuyer, de sorte que nous puissions faire avancer les choses.
Monsieur Forbes, nous avons entendu de nombreux producteurs laitiers à travers le pays. Deux cents têtes de bétail, cela constitue une grande ferme laitière. Je suis sûr que c’est une grande entreprise que vous avez. Nous avons à l’heure actuelle de graves préoccupations. Au NPD, nous sommes déçus que les libéraux aient voté contre la question de la diafiltration du lait, que nous avions présentée. Cela vous coûte déjà 220 millions de dollars par an. Ceci constitue un énorme fardeau.
Nous avons entendu les producteurs laitiers dire que, dans le cadre du PTP, ils vont perdre 400 millions de dollars par an, pour de bon. Bien qu’une certaine compensation soit envisagée, on ignore à ce stade si elle se matérialisera vraiment, de quel ordre elle sera et ce qu’elle pourra compenser. Les pertes sont importantes. Pour les producteurs de poulet, elles représentent 150 millions de dollars. Nous savons que ce fardeau sera lourd à porter pour votre secteur.
À mon avis, les problèmes phytosanitaires et les autres obstacles non tarifaires représentent, pour l’agriculture, des questions plus importantes que les barrières tarifaires et doivent donc être gérés.
Monsieur Naidu, vous disiez que 28 % du PIB dans cette région proviennent du secteur de l’automobile. Quel serait l’impact d’une ratification du PTP par le Canada, et que pouvons-nous faire pour soutenir l’industrie automobile au lieu de signer le PTP?
À l'intention des gens présents dans la salle, je précise que je suis députée de Rivière-des-Mille-Îles. Ma circonscription est située au nord de Laval et compte de belles entreprises, notamment en agriculture. Auparavant, nous avions l'usine de la General Motors dans ma circonscription, mais elle a été démolie.
Actuellement, nous étudions le PTP, qui a été signé en février dernier. Je précise, à l'intention des gens qui sont dans la salle, que nous tenons des consultations sur cet accord, que nous sommes tenus de ratifier d'ici deux ans. Le Comité se promène aux quatre coins du Canada pour recueillir les commentaires de tous les Canadiens dans toutes les régions, qu'ils proviennent du secteur de l'agriculture ou d'autres secteurs. Si je vous mentionne cela, c'est parce que parfois les gens croient que le PTP est déjà réglé. Non, à dire vrai, nous sommes à l'étape des consultations partout au Canada.
Je vous remercie d'être parmi nous aujourd'hui. J'apprécie beaucoup votre présence. Le travail que vous faites dans les serres est très intéressant. Auparavant, j'étais épicière et je vendais des produits. Cela me fait plaisir de vous rencontrer.
À propos de vos produits, vous disiez tout à l'heure que le problème de la traçabilité devenait un avantage. La réciprocité des normes canadiennes, quand vous exportez vos produits, est-elle un avantage, ou y a-t-il parfois des inconvénients à cause des pesticides et d'autres raisons?
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Bon après-midi. Je suis très contente d’écouter vos présentations.
Je suis également heureuse, monsieur Martin, d’indiquer que notre gouvernement est déterminé à mettre en oeuvre des solutions durables concernant le lait diafiltré. Nous disposons d’une commission de l’agriculture qui va se pencher sur ce dossier et collaborer avec les agriculteurs pour la mise en place d’une solution, que nous espérons avoir d’ici la fin juin. Si vous souhaitez vous engager dans ce dossier, je me ferai un plaisir de communiquer vos coordonnées à qui de droit.
Monsieur Gilvesy, vous avez indiqué de manière très éloquente comment, toutes les 10 minutes, un camion est chargé et traverse le pont international. Dans une perspective d’augmentation des parts de marché, comment les choses fonctionneraient-elles en termes d’infrastructures de transport routier? Nous avons entendu d’autres témoins à travers le pays affirmer qu’il y a pénurie de camionneurs qualifiés.
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Je crois qu’il y a deux questions ici. Une question à propos de la participation et l’autre sur la façon dont nous pouvons profiter des programmes universitaires pour la recherche.
Nous avons recours à de nombreux établissements aux fins de recherche. Nous réalisons une foule de programmes conjointement avec l’Université de Guelph, le collège Ridgetown de l’Université de Guelph et le Centre de recherche et d’innovation de Vineland. Nous avons tendance à placer les fonds dont nous disposons pour la recherche dans ce que nous estimons les meilleurs programmes et les meilleurs chercheurs compte tenu des besoins.
En ce qui concerne l’éducation, nous conservons des lacunes dans ce secteur et nous tentons de collaborer étroitement avec les collèges locaux. Dans la région d’Essex principalement où se trouvent les collèges St. Clair et Ridgetown, nous avons fait des efforts relatifs à des programmes précis touchant le personnel des serres, pas nécessairement les cueilleurs, car nous avons besoin de cadres intermédiaires et de producteurs, la chaîne de valeur complète de la production des cultures destinées à la consommation humaine.
C’est un défi et comme notre secteur croît très rapidement, la demande est très forte à cet égard.
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Je tiens à vous remercier, messieurs, des exposés que vous nous avez présentés aujourd’hui.
Les nouvelles sont bonnes dans le secteur agricole. Vous avez raison. Puisque le travail dans ce secteur est rentable, les jeunes ont tendance à revenir à la ferme. Sur ce plan, on a enregistré une augmentation de 8 % l’an dernier. Je crois que ce sont les dernières statistiques que j’ai vues et c’est fantastique. C’est une situation réjouissante.
Un des éléments qui sont essentiels dans le secteur de l’agriculture est évidemment l’innovation ainsi que l’affectation de fonds pour la recherche et d’autres mesures semblables. J’ai pu me rendre compte dans ma propre exploitation agricole qu’il n’y a rien qui provoque des gains d’efficacité et l’innovation comme la possibilité de commercialiser ses produits dans un nouveau marché, et d’être en mesure de le constater.
Un autre élément primordial est la mobilité de la main-d’oeuvre. On en parle avec les chauffeurs de camion et ainsi de suite, mais George, dans votre secteur, la main-d’oeuvre comporte des cueilleurs et ce type de travailleurs. Certains d’entre eux sont spécialisés et d’autres ne le sont pas. Êtes-vous au courant de programmes qui permettront cette mobilité? Je sais qu’énormément de discussions se tiennent sur la mobilité de la main-d’oeuvre dans le cadre du PTP et je constate que c’est une bonne chose car cela définit exactement qui peut venir ici et pour quel motif.
Est-ce que vous y voyez des avenues qui vous aideront à maintenir les normes du travail et le nombre de travailleurs dont vous aurez besoin à l’avenir?
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Beaucoup de travail a été accompli relativement à la Loi américaine sur les denrées agricoles périssables (PACA) et il en reste encore un peu. Nous sommes heureux d’avoir l’occasion de travailler avec le gouvernement afin de parachever ce dossier.
Il y a quelques problèmes. Tout d’abord, certaines personnes pensent à tort que la loi porte sur le défaut de paiement et les lenteurs de paiement. Ce n’est pas le cas. La loi porte strictement sur la faillite et je sais qu’au cours des 20 dernières années, seulement environ 7 millions de dollars ont été utilisés pour des cas de faillite. C’est le dernier montant que je me souviens d’avoir vu en tant que ministre. Mais Industrie Canada et nous qui menions la charge avons été confrontés à la difficulté posée par le fait que la plupart des lois sur les faillites sont de compétence provinciale et non fédérale. Il est donc nécessaire d’entretenir une relation de travail avec les collègues provinciaux. Nous n’avons jamais été capables de saisir cette nécessité. J’espère qu’à la prochaine ronde, compte tenu que deux gouvernements libéraux sont au pouvoir à la fois à l’échelon provincial et fédéral, les choses pourront évoluer. Il me tarde de voir des relations s’établir.
George, vous parliez de vos activités à votre retour de Hong Kong et Shanghai. Ni l’une ni l’autre de ces villes ne participe au PTP, mais il est certainement bénéfique pour votre secteur d’accéder à d’autres marchés que celui de l’Amérique du Nord. J’aurais tendance à croire que, comme dans un portefeuille d’investissements, plus les clients sont nombreux, meilleure est votre situation.
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D'accord. J’avais l'impression qu’il était bien plus élevé que cela, mais allons-y avec 14 %. Nous assistons à deux tendances: ceux qui veulent « faire la tortue » et protéger leur secteur d’activité et d’autres qui veulent aller de l’avant et le rôle du gouvernement a toujours été de trouver un moyen de concilier les intérêts.
Le PTP recèle d’énormes possibilités, même pour le secteur de l’automobile, et lorsque vous dites que ce sont les petits joueurs qui sont les plus exposés aux risques, je ne suis pas d’accord avec cette affirmation. Je crois que les petits joueurs ont besoin de pouvoir expédier leurs produits vers plusieurs marchés, pas seulement les gros joueurs qui sont ici, mais aussi ceux de la chaîne d’approvisionnement mondiale. Nous avons entendu parler ce matin du groupe Linamar qui a maintenant 50 ans d’existence, mais qui était à l’origine une petite entreprise. De nombreuses petites entreprises souhaitent prendre de l’expansion et vendre leurs produits sur les marchés mondiaux plutôt que d’être uniquement un fournisseur de Ford ou de Chrysler.
Je crois donc que si vous approfondissez le sujet avec les entreprises plus petites, elles ne sont pas aussi préoccupées qu’une partie des premières personnes consultées. Pour avoir discuté avec elles il y a deux ans, lorsque nous avons commencé les négociations relatives au PTP, elles étaient toutes assez enthousiastes d’avoir la possibilité de diversifier leurs marchés.
Heureusement, il y a du travail à faire de ce côté.
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Bon après-midi. Merci de me donner l’occasion de vous présenter quelques-uns des avantages du Partenariat transpacifique selon mes collègues agriculteurs et moi.
Je m’appelle Mark Huston. Je vis à Chatham-Kent dans une exploitation agricole familiale de septième génération spécialisée dans la production de maïs, de soya, de blé et de porcs. Mes collègues agriculteurs m’ont élu pour les représenter au conseil d’administration des Grain Farmers of Ontario, ou GFO, où j’agis à titre de vice-président.
GFO est le plus important organisme de produits de la province et représente les quelque 28 000 producteurs d’orge, de maïs, d’avoine, de soya et de blé. Leurs cultures s’étendent sur quelque six millions d’acres de terres agricoles dans la province et génèrent des recettes à la ferme de plus de 2,5 milliards de dollars. Ces recettes se traduisent par un rendement économique de 9 milliards de dollars et assurent plus de 40 000 emplois dans la province.
En tant que représentant de GFO, j’ai été nommé président du conseil d’administration de Soy Canada. Soy Canada est l’association nationale qui représente toute la chaîne de valeur de l’industrie du soya. Parmi nos membres figurent notamment des associations de transformateurs représentant les cultivateurs de soya du Canada, des entreprises de développement des semences, ainsi que des exportateurs et des transformateurs de soya. Nous facilitons la collaboration au sein du secteur et représentons l’industrie en ce qui concerne les questions nationales et internationales qui ont une incidence sur la croissance et le développement du secteur du soya, la culture dont je parlerai le plus aujourd’hui.
Le secteur canadien du soya est en croissance. Depuis 2005, la superficie des terres destinées à l’ensemencement du soya a augmenté de 87 % pour atteindre cinq millions d’acres, et la production a presque doublé l’an passé et se chiffre à 6,2 millions de tonnes. Toute cette production doit aboutir quelque part. Depuis 2005, les exportations de soya ont augmenté d’environ 250 % pour atteindre 4,4 millions de tonnes, ce qui représente environ 65 % de notre production.
Au pays, l’utilisation, la transformation et l’exportation de soya apportent une contribution de plus de 5,6 milliards de dollars au PIB national annuel et assurent plus de 54 000 emplois à temps plein directs et indirects. Notre segment de l’industrie agricole est en croissance et pourrait prendre encore de l’expansion au cours des prochaines années et dépendre davantage des marchés extérieurs. Voilà pourquoi le commerce international est essentiel pour notre industrie.
La région de l’Asie-Pacifique englobe un grand segment de nos principaux marchés. En effet, environ 40 % du soya canadien, évalué à presque 1 milliard de dollars en 2015, est exporté vers les pays du PTP. Le PTP procure à notre industrie une plateforme pour accéder à ces marchés en croissance et renforcer les relations commerciales existantes avec de grands importateurs de soya.
Tous les membres de la chaîne de valeur du soya — les producteurs, les transformateurs, les exportateurs, les entreprises de développement des semences et les intervenants affiliés — peuvent bénéficier directement ou indirectement du PTP. Cet accord assure un environnement de commerce plus sécuritaire, plus équitable et libre de tarifs et de quotas administratifs sur l’ensemble du soya et des produits du soya. L’adhésion du Canada à l’accord fera en sorte que les autres pays exportateurs d’oléagineux ne jouissent pas d’un accès préférentiel aux marchés du PTP. Notre industrie sera en meilleure position pour faire concurrence aux autres grands pays producteurs de soya, un avantage de taille pour le Canada quand il va de pair avec l’accroissement de la demande en soya de haute qualité dans la ceinture du Pacifique.
Le PTP comprend également des dispositions importantes au chapitre de la biotechnologie. L’application de la biotechnologie au développement des semences a été très avantageuse pour les cultures, mais elle contribue aussi généreusement à la perturbation du commerce. L’application de cadres de réglementation à tolérance zéro et de technologies de contrôle de plus en plus précises dans un monde où l’on utilise de plus en plus la biotechnologie ouvre la porte à des contestations commerciales.
Pour faire face à cette réalité, le PTP prévoit l’établissement d’un groupe de travail pour faciliter la coopération et l’échange de renseignements sur les questions relatives à la biotechnologie, notamment la présence de faibles quantités de matières GM et la réglementation des technologies de mise au point de nouvelles plantes. Ce sont là d’heureuses démarches qui contribueront à réduire la perturbation du commerce dans l’industrie des céréales et des oléagineux ainsi qu’à établir des règles commerciales prévisibles pour les membres du PTP.
Le PTP est un accord moderne et exhaustif ainsi qu’un jalon important de la réforme du commerce agricole international. Le Canada étant un pays commerçant, son secteur des céréales et des oléagineux dépend beaucoup des marchés internationaux. Même si l’accès aux marchés extérieurs est très important pour de nombreux produits, nous n’avons pas la taille et la puissance exportatrice de pays concurrents. Pour pouvoir soutenir la concurrence, le Canada dépend de règles commerciales prévisibles. Nous avons besoin d’un environnement prévisible où tous les joueurs respectent les mêmes règles. Le PTP et d’autres accords commerciaux visent à établir de telles règles et soutiennent les règles commerciales existantes, comme celles des accords de l’OMC.
Je terminerai en remerciant le comité du commerce international de m’avoir donné l’occasion de témoigner de l’importance du PTP pour notre industrie et de participer à votre étude à ce sujet. Les groupes dont je fais partie appuient la mise en oeuvre du PTP et pressent le Comité de recommander qu’il soit ratifié le plus tôt possible.
Merci encore. Je répondrai avec plaisir à vos questions le moment venu.
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Je remercie le Comité de me permettre de vous faire part de mon opinion aujourd’hui.
L’Ontario Health Coalition est un réseau regroupant des organisations et des personnes qui se consacrent à protéger les soins de santé à une seule vitesse en Ontario. Notre réseau représente plus de 70 coalitions de la santé, plus de 400 organisations membres et plus d’un demi-million de personnes.
Il existe un vaste consensus parmi les experts selon lequel les débouchés commerciaux de l’accord du Partenariat transpacifique sont faibles ou négligeables. En fait, le terme « accord » serait erroné lorsqu’on fait référence aux soins de santé, puisque le PTP est davantage une disposition de contrôle sur les politiques gouvernementales qu’une disposition qui vise à accroître le commerce.
Or, si ce comité permanent et notre Parlement agissent dans l’intérêt public, vous devez donc reconnaître les préoccupations urgentes des groupes d’intérêt public relatives aux contraintes que propose le PTP par rapport à la capacité de notre gouvernement d’établir des politiques qui ne sont aucunement strictement liées au commerce, notamment dans le nouveau chapitre qui contient des implications concernant la réglementation de l’industrie pharmaceutique et les prix des médicaments.
Nous reconnaissons que les modifications proposées par le PTP se traduiraient par une hausse des coûts pour les acheteurs de médicaments publics et privés. Elles restreindraient les options politiques futures de notre gouvernement au profit des fabricants de médicaments de marque au détriment des patients canadiens et de l’intérêt public.
Les défenseurs du régime de santé public et les experts commerciaux s’unissent pour mettre en garde la population que la conséquence la plus néfaste du PTP sur le régime de santé au Canada serait la hausse des coûts des médicaments. Cette conséquence aurait des répercussions sur l’ensemble du régime de santé, en entraînant des demandes concurrentes sur les ressources limitées, en exerçant une pression pour réduire les services dans le régime de santé, en accélérant la privatisation des services, en augmentant les coûts que les patients doivent débourser, et en aggravant les inégalités et les souffrances des malades et des personnes âgées.
L’imposition de frais inutiles et les risques imprévisibles sur le régime de santé canadien en échange de l’augmentation négligeable de notre PIB sont une mauvaise affaire pour les Canadiens et les Ontariens. Comme le signale l’expert Scott Sinclair:
L’augmentation du fardeau fiscal des contribuables résultant de la hausse des coûts des médicaments dépasserait vraisemblablement à elle seule toutes les économies réalisées par l’élimination des droits de douane sur les importations au Canada prévue dans le PTP, minant ainsi l’argument principal en faveur du commerce libéralisé.
Il ne faut pas non plus oublier le principe qui dit que nous avons une obligation envers les moins nantis que soi auquel les Canadiens sont le plus attachés. Les organismes humanitaires internationaux parlent d’une seule voix lorsqu’ils dénoncent les conséquences néfastes du PTP sur l’accès aux médicaments pour les patients vivant dans les pays les plus pauvres.
Les coûts des médicaments sont déjà trop élevés au Canada. Selon les données les plus récentes publiées par l’Institut canadien d’information sur la santé, les coûts des médicaments au Canada sont les deuxièmes plus élevés parmi les pays de l’OCDE, soit juste derrière ceux des États-Unis, et les coûts de nos médicaments sont beaucoup plus élevés que la moyenne.
Partout au Canada, les coûts des médicaments sont essentiellement couverts par un régime d’assurance-maladie privé ou remboursés directement au bénéficiaire: 36 % des coûts sont remboursés par des assureurs privés; 22 % par les patients et les ménages; et 42 % par les régimes d’assurance-médicaments publics, principalement les régimes des gouvernements fédéral et provinciaux.
Dans les provinces, la proportion remboursée par les gouvernements varie de 31 % au Nouveau-Brunswick à 51% en Saskatchewan. L’Ontario se situe au milieu avec un peu plus de 40 %. Les assureurs privés, les ménages et les gouvernements provinciaux assumeraient la hausse des coûts résultant du PTP.
En Ontario, il peut y avoir un malentendu que les résidants sont couverts par le programme de médicaments Trillium et le régime de l’assurance-médicaments de l’Ontario. Selon notre expérience, il y a des écarts importants entre ces deux programmes, ce qui aura pour effet que les résidants devront assumer les coûts déjà très élevés des médicaments en plus des conséquences de la hausse des coûts qu’entraînerait le PTP.
Je n’ai aucune idée combien de temps il peut me rester.
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J’aimerais d’abord remercier votre comité pour la tenue de ces audiences aujourd’hui sur le Partenariat transpacifique et de m’avoir invité à m’exprimer sur ce sujet.
Le Syndicat des Métallos est le plus grand syndicat industriel en Amérique du Nord, représentant plus de 250 000 membres actifs et retraités au Canada. Nos membres oeuvrent dans pratiquement tous les secteurs des biens commercialisables, soit les secteurs des mines et des métaux; du verre et du caoutchouc; du papier et de la foresterie; de l’automobile et de l’aérospatiale; ainsi que de nombreux autres secteurs, dont les services, les universités, les soins de santé et la sécurité.
Nous voyons peu d’éléments dans le texte du PTP qui portent à croire que cet accord procurerait un avantage net aux Canadiens ordinaires. Nous croyons que le PTP ne résoudra pas les plus importants problèmes qui ont décimé notre secteur manufacturier durant les dernières années, et nous nous inquiétons que le présent gouvernement n’ait pas examiné à fond la pleine portée des vastes répercussions que le PTP exercera sur l’économie canadienne, l’intérêt public, ainsi que les travailleurs canadiens et leurs familles respectives.
Soyons clairs: le Syndicat des Métallos ne s’oppose pas aux accords commerciaux. Nous reconnaissons que le Canada est un pays commerçant. Les accords commerciaux qui intègrent une réciprocité raisonnable, des clauses d’échange commercial justes et équitables, ainsi que des normes suffisantes en matière de protection de la main-d’oeuvre et de l’environnement peuvent servir à renforcer notre économie.
Mais cet accord ne concerne pas le libre-échange. Il est utile de se rappeler qu’à l’heure actuelle, 97 % de toutes les exportations canadiennes aux pays participants au PTP s’effectuent déjà en franchise de droits. Il est affreux de constater que le gouvernement fédéral n’a toujours pas réalisé d’évaluation complète des incidences économiques et sectorielles du PTP. Nous nous sommes engagés vers une entente montrant peu d’évidence qu’elle profitera aux Canadiens.
En réalité, des études indépendantes semblent indiquer que les supposés bénéfices du PTP ont été manifestement surestimés. Une étude récente prédit que le PTP entraînera la perte de plus de 58 000 emplois, déplacera une importante part de richesse des travailleurs au secteur des entreprises, et exacerbera l’inégalité. Nous croyons que le but même du PTP consiste à exercer des pressions auprès des gouvernements pour qu’ils fassent des concessions qu’ils ne seraient pas en mesure de justifier auprès de leurs électeurs.
On fera mieux d’appeler ces traités des ententes sur les droits des investisseurs, et nous causons du tort aux Canadiens en ne le reconnaissant pas. Nous traitons vraiment ici avec un régime commercial géré, et la question que nous devons absolument nous poser est cui bono, ou dans les intérêts de qui façonne-t-on les règles de l’économie de marché.
Brièvement, sur le plan de la réduction des tarifs, nous croyons que le PTP mettra à risque un secteur manufacturier déjà affaibli en ce pays. L’accès privilégié des fabricants canadiens de pièces d’automobile aux marchés nord-américains s’érodera, et le tarif de 6,1 % du Canada sur les importations de véhicules de l’Asie subira l’élimination en juste un peu plus de cinq ans, ce qui menacera 20 000 emplois bien rémunérés.
Les conséquences de ces mesures s’étendront sûrement à d’autres champs du secteur industriel et manufacturier de ce pays et coinceront davantage le Canada dans un mécanisme d’exportation de matières premières non traitées.
Nous nous inquiétons des dommages que cet accord pourrait infliger au domaine de l’acier, déjà aux prises avec de dures contraintes en raison de la concurrence étrangère, du dumping, et de la manipulation de devises. De plus, le PTP érodera radicalement les dispositifs de protection nationaux et internationaux destinés, entre autres, à la main-d’oeuvre, ce qui fera chuter les salaires de travailleurs au Canada en les mettant en concurrence avec des travailleurs étrangers mal payés, tant chez nous qu’à l’étranger.
Les restrictions sur les médicaments génériques hausseront les prix des médicaments à l’échelle de la planète et entraîneront de graves conséquences pour la santé et le bien-être mondiaux.
Le PTP amoindrit la protection environnementale qui est censée réduire au minimum les dommages causés par l’exploitation du bois, l’extraction des ressources, la pollution et le réchauffement planétaire.
Toutefois, les questions les plus troublantes proviennent des clauses controversées de règlement des différends investisseur-État (RDIE), au chapitre 28, qui reposent vraiment au coeur du PTP. Le RDIE fonctionne au-delà de la compétence interne d’états et des systèmes juridiques nationaux, car il force les souverains à se soumettre à des systèmes d’arbitrage privés dominés par des avocats et économistes spécialisés en commerce international.
En fait, le RDIE contraint étroitement les réglementations environnementales, de santé et de sécurité, et financières jugées comme ayant des incidences considérables sur l’aptitude de sociétés étrangères à récolter des profits de leurs investissements; mais le RDIE n’exige pas des responsabilités équivalentes de la part des investisseurs afin qu’ils respectent les normes en matière d’environnement, de lutte contre la corruption et de protection de la main-d’oeuvre. Le RDIE laisse les gouvernements vulnérables à l’égard de coûteuses batailles juridiques lorsque les investisseurs étrangers déclarent qu’ils ont subi des pertes financières. Par exemple, aux termes du chapitre 11 de l’ALENA, le Canada a fait l’objet de 35 allégations, revendications et recours de RDIE; 63 % d’entre eux contestent des mesures de protection environnementale ou de gestion des ressources.
Le RDIE dans le cadre du PTP reflète un amenuisement supplémentaire des rôles et pouvoirs des institutions et politiques intérieures dans l’économie canadienne et entraîne des risques encore plus grands pour les gouvernements et les intervenants nationaux.
Sous le régime du précédent gouvernement fédéral, les négociations autour du PTP se sont tenues derrière portes closes, sans avis, propositions ou autres contributions de la société civile. Nous considérons ces pourparlers comme étant illégitimes. Nous encensons les efforts qu’a déployés ce comité à consulter le public avant de prendre toute décision de ratification du traité, mais il n’existe aucun motif pour ce gouvernement de ratifier le PTP, même pendant que les plus importants candidats à la présidence des États-Unis, ainsi que des démocrates et républicains du Congrès, font entendre leurs préoccupations et inquiétudes. Il existe des moyens de rouvrir l’accord de manière à préserver les emplois, à protéger l’environnement, à limiter les pouvoirs de sociétés multinationales, et à éviter une escalade des prix de médicament.
Il existe une meilleure affaire pour le Canada, et ce gouvernement peut pousser à la roue en faveur de la renégociation ou décliner de ratifier l’accord au nom du Canada. Nous vous exhortons fortement à faire cette recommandation.
Merci.
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Je vous remercie tous d’être ici cet après-midi en qualité de notre dernier groupe. Voilà un débat intéressant que nous venons de vivre.
Mark, vous provenez de mon coin de pays, et j’amorcerai mes questions avec vous.
Nous avons entendu à maintes reprises l’appel et l’encouragement à aller de l’avant avec cette entente. Je sais que nous avons deux participants qui seraient en désaccord avec cette position, mais je veux que vous nous parliez du sud-ouest de l’Ontario. J’aimerais que vous nous disiez ce qui se passe au chapitre du rendement des terres, comment nos productions de maïs évoluent, comment nos productions de soya évoluent, et comment cela crée d’une part des possibilités et des occasions, mais d’autre part les difficultés et écueils que vous avez exposés. Nous avons besoin de ces marchés.
Je me demande si vous pourriez nous présenter un bref historique de l’état de cette évolution au cours des 20 dernières années et de ce que cela a apporté au seuil de l’exploitation.
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L’agriculture passe par une période de renaissance depuis les 20 dernières années. Nous avons vu une croissance phénoménale en superficie cultivée et en récoltes que nous avons traditionnellement cultivées seulement dans le sud-ouest, et qui se répandent maintenant à l’échelle du Canada. Les fèves de soya constituent la récolte de laquelle je me rapproche le plus, car il s’agit de celle à laquelle je suis le plus affilié; mais le maïs porte un historique semblable, et le blé pourra en dire autant à l’avenir.
Nous avons progressé à pas de géant dans l’aptitude à produire ces récoltes sans nuire à notre environnement. Nous faisons les choses de manière plus responsable, en utilisant moins d’intrants, et obtenons de plus grandes récoltes.
Le défi, c’est ce que vous en faites par la suite. Nous ne voyons pas de croissance vigoureuse dans les populations au Canada; donc nous devons trouver des marchés de clientèle qui accueilleront cette production supplémentaire. Cela dépend beaucoup de l’intérêt que nous pouvons solliciter auprès d’autres pays. Le marché de l’exportation a pu absorber une large part de notre production excédentaire, et nous permettre de nous assurer des marchés d’accueil, et cela maintient toujours à flot l’économie canadienne.
Lorsque nous examinons les pays du PTP, et j’ai effectué une analyse des pays affiliés et des pays non affiliés, en rétrospective, un certain nombre d’entre eux ne se sont pas avérés de grands consommateurs de produits canadiens, mais ils commencent à l’être. Nous remarquons une certaine croissance dans ces régions à mesure que leur économie se dynamise, et je crois que nous avons devant nous l’occasion de profiter de certaines de ces possibilités.
C’est là où je vois de l’espoir dans le PTP.
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Cela aurait une incidence négative sur nous parce que nous ne voyons rien dans cet accord qui contribuerait à résoudre ces problèmes. Je connais le confrère Jerry Dias d’Unifor, et le représentant de Ford Canada est venu parler de l’incidence que les manipulations monétaires par le Japon exercent sur le secteur des pièces d’automobiles. Les manipulations monétaires du Japon ne font qu’aider ce pays à soutenir ses propres marchés d’exportation.
En ce qui nous concerne, nous avons eu récemment des problèmes avec le dumping des barres d’armature chinoises dans le marché canadien, et nous avons été en mesure d’emmener cela devant un tribunal commercial qui a entendu la cause il y a environ six mois. Le problème est que ces causes commerciales doivent être poursuivies par les sociétés, donc les sociétés, qui représentent un grand pan de l’industrie, doivent prendre les mesures pour faire avancer ces causes. Contrairement aux États-Unis, les syndicats et les travailleurs n’ont pas des droits similaires pour approcher le gouvernement canadien et dire qu’ils souhaitent le voir inciter le tribunal commercial à protéger l’industrie ici au pays.
C’est quelque chose que nous aimerions voir. C’est quelque chose auquel le PTP ne fait pas référence, et nous savons que le NPD en a déjà fait la promotion dans le passé, mais nous n’avons pas été en mesure de le faire adopter par la Chambre des communes. Nous aimerions que cela devienne une politique nationale qui accompagnerait tout accord commercial, mettant ainsi de côté nos grandes questions concernant le PTP.
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Nous avons siégé à plusieurs de ces groupes et nous avons entendu les deux sons de cloche, ceux qui soutiennent l’accord et ceux qui sont contre. Je pense que certains grands thèmes commencent à émerger.
Dans l’opposition, d’abord, l’argument semble s’articuler autour de trois volets: les avantages sont négligeables; le Rdie va transformer fondamentalement la capacité du Canada et des provinces de réglementer leur propre industrie et leurs compétences; il s’agit moins d’un accord commercial que d’un cadre propre aux entreprises.
De l’autre côté, les producteurs et fabricants voient là un moyen d’atteindre de plus vastes marchés et de créer des emplois dans leurs secteurs et leurs collectivités, ce qui bien sûr profitera aux Canadiens, dans la mesure où tout cela s’avère exact.
Il est difficile de concilier ces deux tendances concurrentes. Je doute qu’il y ait un moyen de les concilier réellement. Nous devons donc décider à qui donner plus de poids — en fait, décider qui croire et qui ne pas croire. C’est assez moche, mais c’est un peu l’analyse que nous devons faire. La réponse se situe probablement quelque part entre les deux extrêmes, j’en suis sûr.
Nous écouterons ensuite ce que les métallurgistes ont à dire. Je crois que leurs préoccupations concernent davantage le secteur manufacturier en général, indépendamment du PTP.
Le PTP est la raison pour laquelle vous êtes réunis ici aujourd’hui, Troy, et c’est ce dont nous parlons. Je me demande si vous avez pensé à ce que le gouvernement fédéral peut faire pour soutenir la fabrication en général, et pour aider les métallurgistes dans le pays.
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Avant de répondre à cette question, je signale qu’on vivra un impact direct du PTP, suivi d’un impact secondaire imputable à l’effet que l’acier a sur le secteur de l’automobile, vu les réductions tarifaires dans ce secteur. L’Association canadienne des producteurs d’acier s’est jointe à ses homologues américains et mexicains pour faire une déclaration à cet effet. Les trois entités le soulignent: dans le cas des producteurs d’acier fournissant tuyauterie et canalisation à l’industrie automobile, un désavantage régional issu du PTP inciterait les intervenants à viser des fournitures à l’étranger, créant des conséquences dévastatrices pour les économies nord-américaines.
Dans un rapport souvent cité, Peter Warrian de l’École Munk des affaires internationales a déclaré que chaque emploi créé dans le secteur de l’automobile en ouvre sept autres dans l’économie canadienne, alors que chaque emploi dans le secteur de l’acier en génère cinq autres dans l’économie canadienne. Vous pouvez donc imaginer les retombées en aval de cet accord.
Cela dit, nous ne voyons nulle politique industrielle, nulle vision industrielle, liée à cette entente. Quelle est notre vision pour l’avenir de la production industrielle dans cette affaire? En fait, beaucoup de ces dispositions, les dispositions de la DSI, compromettent la capacité du gouvernement de se doter d’une politique en matière d’approvisionnement ou de production.
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Tout d’abord, je ne crois pas nécessairement que l’AECG soit un accord à appuyer. Il constitue plutôt un pas dans la bonne direction. Je m’explique.
Dans le PTP, l’élément majeur à supprimer ce sont les dispositions touchant le règlement des conflits entre les investisseurs et l’État. Elles sont tout à fait horribles pour ce qui est des limites qu’elles imposent à notre capacité de régir notre environnement. Elles vont paralyser les activités de réglementation de l’État, qui aura peur de réglementer. Les exemples abondent.
Il y a le cas Bilcon, en Nouvelle-Écosse. Lorsque le gouvernement provincial, après certaines évaluations, a décidé qu’il n’irait pas de l’avant quant au projet de carrière, Bilcon a poursuivi Ottawa en vertu du chapitre 11 de l’ALENA, à un coût considérable pour le contribuable.
Les dispositions du Rdie par rapport à l’environnement constituent un énorme fardeau pour les pouvoirs publics; on ignore dans quelle mesure ils auront un impact sur les gouvernements municipaux et provinciaux, mais nous savons que, sur le plan de l’approvisionnement au fédéral, ces dispositions ont été renforcées.
Davantage d’aspects de la réglementation et de la politique gouvernementale sont touchés, et cela donne un effet d’entraînement. Une fois que vous allez dans une certaine direction, il est très difficile de revenir en arrière pour répondre aux demandes des citoyens.
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Mark, je suis heureux de vous revoir. J’espère que les travaux d’ensemencement vont bien. J’ai l’impression que les abeilles sont bonnes cette année. Elles effectuent un retour en force, et c’est beau. Je vous reviendrai plus tard si le temps me le permet, car je sais que mon collègue, M. Van Kesteren, a fait un excellent travail en vous posant ses questions afin de connaître votre point de vue.
Je voudrais commencer par Troy Lundblad, si cela ne vous dérange pas. Vous avez fait quelques commentaires au sujet du dumping, qui tournent tous autour de la Chine. Je rappelle que la Chine ne fait pas partie du PTP. Il semble y avoir beaucoup de désinformation sur Internet, voulant que la Chine soit le cheveu dans la soupe. Elle n'est pas liée par le PTP et elle n'en fera sans doute jamais partie, vu les chapitres portant sur les normes environnementales et celles du travail. Elle ne sera jamais à la hauteur. Que nous procédions ou non par un accord de libre-échange bilatéral, je crois que c'est une question pour l'avenir. Par conséquent, la question est écartée.
Ayant travaillé dans le bâtiment, et en me servant d’équipement notamment, pour pouvoir me payer ma véritable passion de l’agriculture, la seule chose que je vois de positif ici c’est la mobilité de la main-d’oeuvre. Je sais que vous êtes tous préoccupés par le possible afflux de travailleurs non qualifiés au Canada. Je ne crois pas, quant à moi, que cela se produira, car il existe des garanties en la matière. Certes, quand je regarde des entreprises canadiennes d’envergure mondiale comme SNC-Lavalin qui vont dans les pays du PTP, il existe là-bas toutes sortes de travaux qualifiés pour les opérateurs-ingénieurs — ce que j’étais —, ainsi que pour les soudeurs, machinistes et ingénieurs, notamment. Acceptez-vous le principe de la réciprocité, et donc le fait que nous pourrions bénéficier nous aussi de certains de ces chapitres?
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En principe, la réciprocité existe avec certains des pays avec lesquels nous sommes liés en vertu de l’article 12.1(a), je crois. Une question que nous devrions nous poser, selon moi, serait la suivante: pourquoi les États-Unis n’ont-ils pas participé aux discussions sur la mobilité de la main-d’oeuvre? Bien des motifs viennent à l’esprit.
Je dirais qu’il y a trois raisons de croire que l’entrée temporaire de travailleurs étrangers, en vertu des dispositions sur la mobilité de la main-d’oeuvre, aura un impact énorme.
Tout d’abord, elle ouvre des permis d’entrée dans de grands pays développés comme l’Australie et le Japon. Vous pouvez imaginer le Japon en train d’envoyer ses ingénieurs dans le secteur des pièces automobiles, et de ravir des emplois à nos propres ingénieurs. Inversement, nous n’avons pas vraiment l’habitude d’envoyer ces gens à l’étranger. Nous ne trouvons pas que nos ingénieurs aiment vraiment aller outre-mer. Ils préfèrent travailler dans leur pays, en compagnie de leur famille.
Ensuite, on trouve, au chapitre des professionnels et des techniciens, une couverture assez large qui comprend les travailleurs peu qualifiés dans le cadre du PTP. Cela aura d’énormes répercussions sur les menuisiers-charpentiers, les hommes de métier, les mécaniciens.
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Douglas Hayes pourrait-il se présenter au micro 1, et Kurt Powell au micro 2.
Il s’est déjà produit, au cours des derniers jours, qu’un intervenant pose une question à laquelle il n’obtient pas de réponse. Il n’y a pas de dialogue entre les députés et les intervenants. Nous sommes ici pour écouter.
Par conséquent, si l’une de vos questions demeure sans réponse et que nous avons votre adresse courriel, nous ferons la recherche nécessaire et vous reviendrons à ce propos. Vous avez trois minutes au micro. Quand vous serez rendu à deux minutes et demie, je ferai un petit rappel pour vous préparer à conclure votre intervention.
Nous invitons en premier lieu Douglas Hayes, et Kurt Powell prendra la parole par la suite.
Je vous cède la parole, monsieur, pour trois minutes.
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Je représente le Parti marxiste-léniniste du Canada. Je me suis présentée à la dernière élection fédérale à titre de candidate de mon parti dans la circonscription où nous sommes maintenant, Windsor-Ouest.
De façon générale, mon parti s’oppose à l’accord du Partenariat transpacifique et les autres prétendus « accords de libre-échange ». Par le biais d’accords de libre-échange, les monopoles mondiaux prennent un contrôle direct et légal sur des points clés de l’économie, et ils enlèvent aux individus leur droit d’exercer un contrôle sur les choses qui affectent leurs vies. Ce manque de contrôle va à l’encontre de la tendance moderne démocratique par le biais de laquelle les individus se débattent pour un renouveau démocratique, pour que nous puissions exercer notre volonté légale de contrôler les questions économiques, politiques, sociales et autres qui affectent nos vies.
Ce qu’on appelle les « accords de libre-échange » entraînent la compétition, le pouvoir et le contrôle des monopoles mondiaux en tant qu’éléments dominants en commerce international et domestique. Ceci va à l’encontre du commerce et du mouvement de richesse économique fondé sur un avantage et un développement mutuels, l’amitié entre les gens, et le bien-être et la sécurité de tous et toutes.
En évaluant le PTP, plusieurs questions particulières doivent être examinées, et j’aimerais en aborder une. Cette initiative menée par les États-Unis — au cas où quelqu’un ne le savait pas — visant un accord de libre-échange dans la région Asie-Pacifique exclut la Chine. Plusieurs organismes commerciaux et partenaires ou ententes économiques bilatéraux et multilatéraux existent déjà dans le nord-est et le sud-est de l’Asie, dont l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est, ANASE.
Le PTP cherche à introduire les monopoles des États-Unis et de son allié militaire, le Japon, dans le paysage juridique en tant que participants dominants, dont les intérêts privés seraient considérés dans la plupart des relations économiques existantes en Asie. Ceci va à l’encontre des citoyens de l’Asie et de leurs efforts indépendants de se défaire de l’ère coloniale.
Le PTP s’insère dans le contexte du pivot militaire des États-Unis vers l’Asie, plus particulièrement vers l’Extrême-Orient et l’Asie du Sud-Est, où les Américains planifient établir 60 % de leurs bases de forces militaires d’outre-mer. Le pivot est bien entamé, avec la construction de nouvelles bases étendues au Japon et en Corée du Sud et l’introduction de nouveaux armements dans ces endroits. Les préparations de guerre sont intrinsèquement liées aux questions économiques et aux percées dans ces régions pour contrôler leur travail, leur commerce, leurs ressources naturelles, et ainsi de suite.
Le rejet du PTP, selon nous, représente une opposition à ce que le Canada participe aux guerres prédatrices des États-Unis à l’échelle mondiale et notre besoin qu’un gouvernement antiguerre dégage le Canada, au lieu de le rapprocher encore plus, des blocs militaires menés par les États-Unis, de l’OTAN, et de la forteresse dominée par les États-Unis qu’est l’Amérique du Nord.
Merci.
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Les citoyens canadiens ont élu le Parti libéral pour gérer notre démocratie. Le PTP détruit notre démocratie, et la remplace par une oligarchie. Nous, les citoyens, ne vous avons jamais donné l’autorité de faire cela. Le PTP fait des libéraux de un gouvernement voyou, à l’instar des conservateurs de Harper tant décriés.
Les tribunaux secrets de règlement des différends entre investisseurs et États vont nettement au contre-courant de nos droits économiques. Le seul droit protégé par ce dégoûtant accord commercial est le droit dément et irrationnel des millionnaires de faire un profit.
Nous vous avons élus pour gouverner de manière à protéger nos droits économiques. Au lieu, vous avez vendu nos droits économiques à l’élite un pour cent. Vous êtes maintenant un gouvernement voyou.
Le PTP permet aux millionnaires pathologiquement avides d’éliminer les derniers vestiges de nos précieuses lois qui protègent notre démocratie et notre environnement. Nous vous avons élus pour protéger et appliquer ces mêmes lois environnementales. Grâce à ces accords commerciaux toxiques, vous êtes devenus un gouvernement voyou tout comme le gouvernement Harper avant vous.
Le PTP permet aux millionnaires pathologiquement avides d’éliminer les derniers vestiges de nos droits civils, les mêmes droits civils que nous vous avons élus pour restaurer.
Vous nous avez trahis. Votre campagne avait pour thème le changement. Vous n’avez pas changé le PTP; vous n’avez pas changé les tribunaux de règlement des différends entre investisseurs et États. Vous êtes maintenant un gouvernement voyou.
Merci.
Aux fins du procès-verbal, je m’appelle John Toth. Je suis vice-président de la section locale 195 d’Unifor, mais ce poste ne me définit pas. Je suis aussi vice-président de Main-d’oeuvre WindsorEssex, le conseil local de planification en matière d’emploi. Je participe aussi au cabinet de la campagne Centraide du comté de Windsor-Essex et je suis aussi ancien président de plus d’une douzaine de comités d’adaptation de la main-d’oeuvre mis sur pied pour aider les gens qui ont perdu leurs emplois, surtout en raison de la fermeture de leur lieu de travail. Je vous dis tout cela non pas pour vous présenter mon curriculum vitae, bien que je doive peut-être faire cela dans l’avenir, mais plutôt pour vous illustrer le contexte de mes commentaires et mon point de vue.
Pendant la dernière récession, notre région, le comté de Windsor-Essex, a perdu plus de 29 000 emplois en parties, en assemblage — désolé, c’est au Canada — et seulement environ la moitié de ces emplois ont été restaurés. Je ne suis pas une personne extrémiste, mais je suis réaliste, et la réalité quand je regarde le PTP, est que la plupart des gens crédibles, la plupart des analyses, et la plupart des analyses indépendantes aussi ont conclu que cet accord commercial aura un effet négatif sur l’industrie automobile, peu importe ce que vous pensez de son effet dans les autres industries. Je crois qu’on s’entend pour dire que l’industrie automobile sera profondément touchée et souffrira de pertes d’emplois par conséquent.
Pendant la dernière récession, comme je l’ai dit, nous avons perdu de nombreux emplois. La plupart de ces compagnies ont pu se relever, mais ces emplois ont été transférés dans des territoires à faible coût. Le PTP va donner plus d’options aux fabricants de se déplacer vers des territoires à faible coût, et de moins en moins d’emplois reviendront au Canada.
Je travaillais auparavant pour une compagnie de plus de 500 employés ici à Windsor-Essex, et j’ai vu ce lieu de travail se faire désassembler et déplacer à un autre territoire. J’ai aussi vu des milliers d’emplois disparaître, et j’ai vu l’effet de ces emplois sur les individus. J’ai vu des gens perdre leurs emplois. J’ai vu des gens perdre leurs avantages sociaux. J’ai vu des gens perdre leurs maisons, leurs épouses, et même leurs vies dans certains cas. Pour moi, ceci est une suite de ce phénomène, parce qu’inévitablement, le PTP engendrera encore plus de pertes d’emplois dans le secteur de pièces d’automobiles.
L’industrie de pièces d’automobiles et l’industrie automobile comme telle représentent un marché extérieur pour le Canada. Plus de 500 000 personnes travaillent dans cette industrie au Canada. Il s’agit de l’exportation la plus importante au Canada. D’un point de vue local, elle est très importante. Windsor est un microcosme qui illustre l’importance de cette industrie. La ville de Windsor à elle seule a produit 11 milliards de dollars de produits et de véhicules l’an dernier.
Est-ce que ça veut dire qu’il me reste une minute, ou est-ce que mon temps est écoulé ?
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Je m’appelle Robert Andrew. J’habite à Windsor depuis toujours et je suis ici pour partager avec vous une vie d’expériences avec les agendas de libre-échange.
J’ai 60 ans et j’ai passé ma vie professionnelle à travailler en fabrication dans les industries liées à l’automobile. Quand j’ai commencé ma carrière dans l’industrie automobile comme étudiant d’été dans les années 1970, nous avions le Pacte de l’automobile. Il y avait beaucoup d’emplois d’été dans l’industrie automobile locale. Des emplois à temps plein avec un bon salaire et des avantages sociaux étaient offerts aux diplômés du secondaire. Mais ensuite nous avons eu l’accord de libre-échange, l’ALENA, et nous avons perdu le Pacte de l’auto.
On nous a promis des emplois et la prospérité. Mais les travailleurs ont vu notre industrie de fabrication être décimée. Il n’y a plus d’emplois d’été pour les étudiants parce que les travailleurs mis à pied les remplissent. Nos enfants graduent du collège et de l’université à grands frais et ne peuvent pas décrocher un emploi pour obtenir une formation. Ils ont de la misère à trouver des emplois, et quand ils en trouvent, ils ne sont pas bien rémunérés et ne sont pas garantis. Pour la première fois dans l’histoire, les générations futures ne peuvent pas s’attendre à réussir aussi bien que leurs parents. Voilà, selon moi, l’effet du libre-échange sur notre économie.
Maintenant, les compagnies mondiales peuvent exporter n’importe quel emploi. Elles vont utiliser les accords comme le PTP pour importer des travailleurs pour faire le travail qui reste, et vont ainsi réduire notre main-d’oeuvre à un statut de tiers monde.
Pourquoi les États-Unis ont-ils refusé de signer cette disposition de TET?
L’esprit du libre-échange est de donner aux compagnies mondiales la capacité d’exploiter tous les niveaux du gouvernement et les travailleurs pour en tirer profit. Ce n’est pas la création d’emplois et la prospérité des travailleurs. Voilà le monde que nous laissons à nos enfants et nos petits-enfants.
Est-ce qu’il me reste du temps ?
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Merci de me donner l’occasion de parler. C’est ma première fois.
Je suis idéaliste. Je suis ici à titre personnel, mais quand j’étais à la Chambre des communes, j’étais aussi idéaliste.
En ce qui a trait au PTP, il s’agit d’un autre recul pour l’humanité. Il représente le culte d’argent et de pouvoir composés d’individus qui affichent un manque total de considération pour les autres humains. Il s’agit de la plus récente et la plus menaçante des ententes négociées en secret que j’aie vues. C’est la monétisation de la misère humaine.
J’ai lu que le Canada ne serait invité aux négociations que dans certaines conditions. Pardonnez-moi. Notre pays est-il libre et démocratique? La prospérité matérielle de la minorité est acquise aux dépens de la majorité, et aux dépens de notre seul chez-soi, notre planète. Sommes-nous réduits à élire des gouvernements qui représentent le commerce pour appuyer la pieuvre bancaire? Le capitalisme et la liberté sont désormais des concepts dangereux.
Contrairement aux générations précédentes, nous sommes maintenant tellement blasés et sophistiqués que nous disons à notre progéniture, « J’ai eu tout ce dont j’avais besoin. Arrange-toi. »
Merci.
Premièrement, je tiens à vous remercier de nous donner l’occasion de vous adresser la parole aujourd’hui. Ce n’est pas la première fois que je parle en public. J’ai été enseignante pendant 40 ans. J’ai beaucoup parlé en public, mais on ne m’écoutait pas toujours.
J’aimerais aborder le règlement des différends entre investisseurs et États, s’il vous plaît; la protection spéciale qu’on donne aux investisseurs étrangers qui reçoivent des subventions publiques généreuses pour les protéger contre les risques économiques de la démocratie et des règlements qui s’appliquent à tous.
C’est difficile de comprendre comment un gouvernement — comme le nôtre qui prétend se soucier de ses citoyens, prendre soin de ses citoyens, et faire ce qu’il y a de mieux pour eux — pourrait céder sa souveraineté si facilement à un groupe d’inconnus que ses citoyens ne connaissent pas vraiment. N’eût été le Conseil des Canadiens, nous n’aurions jamais entendu parler de cette entente commerciale au cours des derniers quatre ans. Grâce à eux, petit à petit, la vérité est sortie, et certains d’entre nous nous sommes renseignés et nous posons des questions. Je ne suis pas étonnée du gouvernement précédent, parce que je ne crois pas qu’il se préoccupait du Canada ou des citoyens canadiens, mais je veux encore croire que notre gouvernement actuel se préoccupe de nous et veut faire ce qu’il y a de mieux tout d’abord pour le Canada.
Je vois mal en tant que citoyenne canadienne comment ce serait juste que nous serions poursuivis, et non seulement nous, mais d’autres pays aussi. J’en ai ici, et les causes les mieux connues, comme la contestation de Philip Morris aux règlements antitabac en Australie et au Uruguay. Ce n’est pas avantageux pour les citoyens qu’un pays puisse être poursuivi, et qu’un pays comme l’Uruguay puisse être poursuivi, et doive payer Philip Morris. Pensez-y. La contestation des Lone Pine Resources aux restrictions de fracturation au Canada, la réclamation de l’Ethyl Corporation contre une interdiction d’additifs pour essence, et la réclamation de Vattenfal contre le retrait progressif nucléaire de l’Allemagne. Ce sont des exemples de choses qui ne sont pas avantageuses pour le Canada et qui ne sont pas avantageuses pour aucun pays.
Je vous demande de communiquer mon message. Je n’appuie certainement pas le PTP.
Merci.
En tant que députée provinciale de la circonscription où nous sommes aujourd’hui, je vous souhaite la bienvenue. Je n’ai pas préparé de commentaires, parce que je me présentais ici aujourd’hui avec un esprit ouvert pour écouter tout ce que les interlocuteurs ont dit — pas seulement les membres du groupe, mais aussi ceux qui ont fait des présentations — et je veux souligner certains points.
Tout d’abord, je veux aborder des propos bouleversants que j’ai entendus. Je les trouve préoccupants, puisque je représente une circonscription où une bonne partie de notre économie repose sur la fabrication. Cette industrie assure un certain niveau de vie pour de nombreux résidants de ma circonscription.
Du côté conservateur, la conclusion était plutôt préoccupante. On a parlé du fait que l’industrie de la fabrication disparaît: nous perdons les trois Grands à Windsor; nous devrions donc nous y résigner, et essayer d’introduire d’autres compagnies automobiles.
Je ne suis pas d’accord. Je ne suis pas d’accord. Je crois que c’est malavisé. Je crois qu’en tant que leaders — vous étiez censés être des leaders, quand vous aviez le gouvernement — vous devriez vous débattre pour garder ce que nous avons, vous démener comme des diables pour garder ce que nous avons, et ensuite compléter le tout en introduisant des nouvelles compagnies. Je ne crois pas que nous devrions nous résigner à abandonner quoi que ce soit quand ça touche des personnes, parce que ça touche des personnes. Ce ne sont pas des chiffres, ce ne sont pas des dollars, ce sont des vraies personnes, et ça touche leurs vies. C’est vraiment dommage que vous soyez d’avis que nous devrions simplement arrêter de nous battre pour elles.
Il y a aussi eu une insinuation détournée selon laquelle la raison que nous avons perdu une partie de notre secteur de l’automobile ici en Ontario, plus particulièrement à Windsor, est que notre produit n’est pas intéressant. Ou peut-être ne s’agit-il pas particulièrement du produit, mais plutôt la qualité du produit.
Je ne suis pas d’accord. Je pense que si le produit n’était pas de bonne qualité, nous n’aurions pas d’investissements de Ford, et nous n’aurions pas d’investissements, d’investissements majeurs, de Chrysler. Le problème n’est pas que le secteur de l’automobile disparaît parce que nous n’avons pas ce que les gens veulent. Vous devez regarder le grand portrait. L’économie au moment où nous perdions des emplois n’était pas forte.
À l’heure actuelle, le coût de l’énergie est un gros problème. Je souligne ça pour le côté libéral, parce que vous avez maintenant des partenaires provinciaux. Bien que le gouvernement conservateur ne fût pas intéressé à travailler avec les libéraux provinciaux, vous avez l’occasion de leur dire que la direction dans laquelle ils se dirigent, la vente de notre électricité, et l’augmentation des taux, n’aide pas l’industrie de la fabrication. Ça n’aide aucune entreprise. Vous avez la chance d’être des leaders, de travailler avec le gouvernement provincial, pour lui faire savoir qu’il doit changer de direction en la matière.
J’ai aussi entendu du côté libéral que de nombreuses personnes choisissent maintenant d’aller travailler à l’étranger, que c’est ce qu’elles veulent faire. Je ne suis pas d’accord. Certaines personnes veulent aller travailler à l’étranger, mais la majorité des employés dans notre industrie de fabrication et du secteur des affaires veulent rester dans leurs communautés pour travailler. Je vous demande de repenser ce commentaire et de songer à comment vous pouvez continuer à vous débattre pour garder les emplois en fabrication ici en Ontario, plus particulièrement dans ma circonscription.
Une chose que je...
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Bonjour. Je m’appelle Kurt Powell.
Je m’excuse de mon retard. J’étais à mon stage non rémunéré. J’ai 21 ans. Je reviens tout juste de l’Université de Windsor. Pendant mes études de premier cycle, j’ai étudié les mouvements sociaux et la géographie, plus particulièrement dans l’optique du projet de loi C-51 du gouvernement Harper. Dans le cadre de mes études de cycles supérieurs à l’Université Ryerson, j’étudie la politique et j’espère être admis à une faculté de droit d’ici les deux prochaines années.
On a beaucoup parlé de différents faits, de chiffres, et ainsi de suite, mais ce qui m’intéresse le plus, ce qui résume tout, c’est le sentiment d’espoir. J’ai fait partie des gouvernements étudiants à l’Université de Windsor et à l’Université Ryerson, et il règne un sentiment de désespoir chez les étudiants, chez la génération montante, et tout le monde ici me dit comment je devrais me sentir et m’explique comment tout ça va m’affecter. Je le remarque, et ma génération aussi le remarque. L’ALENA a été signé en 1994, et je ressens encore les effets de l’après-ALENA quand tout ce que je peux décrocher, c’est un stage non rémunéré, et quand mon salaire annuel est dans le rouge de 10 000 $ parce que j’ai seulement accès au RAFEO, et je décroche des A. Je ne peux pas me trouver d’emploi, et j’en suis à mon deuxième diplôme.
Cela étant dit, selon moi, la question la plus importante que les analystes politiques devraient poser est la suivante: le PTP donne-t-il de l’espoir aux Canadiens? Donne-t-il de l’espoir pour un meilleur emploi? Donne-t-il de l’espoir pour des avantages sociaux, des heures de travail, les droits de la femme, et pour les droits des Nations unies? Donne-t-il de l’espoir? C’est une question simple, mais c’est la question la plus importante. Je peux vous dire que l’ALENA — signé l’année de ma naissance, et je remarque encore ses effets — ne m’a donné aucun espoir, et le PTP semble simplement être d’une même généalogie.
Une autre chose que j’ai apprise dans mes études de premier cycle en mouvements sociaux est que la signature de l’ALENA a déclenché le mouvement zapatiste. Ça a provoqué un mouvement global plus important qui a cédé la place à David Suzuki, Maude Barlow, et le Conseil des Canadiens, et ça a créé des liens intercontinentaux pour le mouvement social qui s’est développé, et pour les forums de justice sociale que nous avons maintenant à l’échelle mondiale.
Quand vous allez signer l’entente de PTP — et j’imagine que vous allez le faire parce que c’est déjà arrivé à maintes reprises — vous allez lier tous ces pays d’un point de vue social, avec tous leurs mouvements sociaux. En tant que leaders politiques et publics, vous devez être prêts pour ça. Je le sais. Je reçois des courriels de la Nouvelle-Zélande et d’autres pays partout au monde sur comment nous organiser, et je vais être ici beaucoup plus longtemps que vous, je vous le jure.
Si vous avez des questions pour moi parce que je suis le seul interlocuteur dans ma vingtaine et le seul post-boomer, je pense que c’est votre occasion de me poser quelques questions, si vous voulez.