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Bonjour et bienvenue à tous.
Avant d'amorcer la réunion, au nom du Comité, j'aimerais offrir nos condoléances à nos collègues de l'Ontario et à leurs employés qui connaissent une période difficile dans le sillage de la tragédie qui s'est déroulée à Toronto. Les jours à venir seront difficiles. Nos pensées vous accompagnent, et nous allons travailler ensemble pour que tout le monde puisse traverser cette épreuve.
Nous allons poursuivre notre étude. C'est notre troisième réunion sur le Mercosur et sur les possibilités et enjeux d'un accord potentiel avec ces pays. Nous sommes honorés d'avoir avec nous trois intervenants différents.
Par vidéoconférence, nous avons le Conseil canadien des pêches, et à la table, l'Association canadienne des constructeurs de véhicules et Armstrong Fluid Technology.
Bienvenue, messieurs. S'il s'agit de votre première comparution devant un comité, sachez que nous aimons que les exposés ne dépassent pas cinq minutes, si vous le pouvez, de sorte que nous ayons beaucoup de temps pour la discussion avec les députés.
Commençons sans plus tarder par M. Robert Dietrich. Bienvenue, monsieur. Nous vous écoutons.
Je m'appelle Robert Dietrich, et je suis l'agent principal des finances d'Armstrong Fluid Technology. Armstrong, une entreprise familiale située à Toronto, est un fabricant mondial d'équipement de chauffage et de refroidissement, ou de CVC, comme nous appelons cela. Je vais d'ailleurs utiliser CVC pour le présent exposé. Au cours de ses 80 années d'histoire, Armstrong a créé des dispositifs novateurs et avant-gardistes qui ont haussé la pratique de l'industrie et nettement amélioré la qualité et le rendement des installations de pompage et de CVC partout dans le monde.
L'immeuble dans lequel nous nous trouvons en ce moment est chauffé et refroidi grâce au pompage de l'eau. Nous pompons tout simplement de l'eau dans les immeubles.
Nous avons plus de 1 000 employés à l'échelle mondiale et exploitons huit installations de fabrication sur quatre continents. Armstrong utilise une chaîne d'approvisionnement mondiale afin de veiller à ce que nos produits soient de qualité et de rendement uniforme, peu importe l'emplacement de l'usine. À cette fin, nous utilisons une structure de TI mondiale et des logiciels uniformisés dans toutes nos installations.
Comme dans la plupart des cas, les marchés de l'équipement de CVC sont mondiaux et un petit nombre de joueurs dominants y évoluent. L'avantage concurrentiel d'Armstrong repose sur l'innovation et sur son statut de chef de file en matière d'efficacité énergétique. Les innovations d'Armstrong sont, notamment, la pompe verticale en ligne, le contrôle de moteur intégré, la pompe en parallèle sans capteur, et plus récemment, la connectivité Internet servant à la gestion du rendement relatif à la durée de vie. Ce sont des termes de l'industrie et je ne m'attends pas à ce que vous les compreniez. Je veux simplement démontrer que pour soutenir la concurrence sur les marchés mondiaux, il faut faire preuve d'innovation et utiliser la technologie. Ces innovations se trouvent sur tous les marchés mondiaux, ce qui nous donne un capital de marque à l'échelle mondiale.
Les installations CVC dans les immeubles comme celui-ci sont les plus grands consommateurs d'énergie dans le monde. La réduction de cette consommation est le principal objectif de la plupart des pays. Cela se fait par la modification du code de construction ou par l'adoption de concepts écoénergétiques pour les bâtiments neufs, et par l'accélération du remplacement des systèmes CVC désuets sur le plan de la consommation d'énergie dans l'environnement bâti.
Les politiques et pratiques actuelles des pays du Mercosur, comme le Brésil et l'Argentine, sont insuffisantes pour leur permettre d'atteindre leurs objectifs climatiques énoncés dans le cadre de l'Accord de Paris. Pour Armstrong, cela signifie un marché intéressant pour la modernisation des systèmes CVC désuets, et c'est un des facteurs qui motivent notre investissement continu au Brésil.
Armstrong a établi une filiale au Brésil en 2012 et a amorcé son exploitation en 2014. La décision d'établir une usine d'assemblage au Brésil était controversée pour nous, car cela ajoutait beaucoup aux frais généraux de la société. Cependant, les droits de douane, les procédures de dédouanement et les exigences relatives au contenu local l'ont emporté sur notre approche préférée d'exporter à partir du Canada. Quatre ans plus tard, nous avons une entreprise dont les recettes s'élèvent à environ 2,5 millions de dollars. Nous attendons toujours de récolter les fruits de cet investissement.
Comme je l'ai dit précédemment, le Brésil est un marché idéal pour Armstrong, qui se concentre sur l'efficacité énergétique. Étant donné la lenteur de l'économie en ce qui concerne le secteur de la construction, le moment est parfait pour se concentrer sur les travaux d'amélioration énergétique. La presque totalité de nos activités au Brésil est liée à cela. Les tarifs d'électricité au Brésil sont supérieurs à ceux que nous connaissons en Ontario. Le contexte est propice aux mesures visant à encourager l'économie d'énergie et la réduction de la consommation par l'adoption de nouvelles technologies. Parallèlement à nos efforts pour rentabiliser nos activités au Brésil, nous allons développer nos affaires en Argentine, où les tarifs de l'électricité sont semblables à ceux du Canada. Compte tenu de la position de l'Argentine en ce qui concerne l'atteinte de ses cibles climatiques — comme je l'ai dit plus tôt —, les mesures de réduction de la consommation énergétique seront aussi intéressantes dans ce marché.
Armstrong a établi son modèle d'affaires de manière à tirer parti d'une plus grande libéralisation des échanges dans le monde. Nous créons et développons la technologie au Canada, souvent en utilisant des fournisseurs de technologie établis au Canada. Nous commençons par introduire les nouveaux produits sur le marché canadien, où notre position est forte et où la clientèle est sophistiquée. De plus, les gouvernements, y compris les secteurs de la santé et de l'éducation, constituent un vaste segment du paysage de l'immeuble au Canada et représentent pour nous d'importants sites de référence pour l'expansion de notre clientèle à l'étranger.
Armstrong soutient vigoureusement la politique canadienne visant la conclusion de multiples accords commerciaux multilatéraux. Les bienfaits pour une société de la taille de la nôtre sont nombreux. Cela nous permet d'accéder à une chaîne d'approvisionnement mondiale, ce qui s'accompagne d'avantages comme des cycles de fabrication plus longs, la normalisation des concepts, l'accès à des centres d'excellence et des coûts concurrentiels intéressants. Cela abaisse les droits de douane et accélère le dédouanement.
Cela favorise la rationalisation des normes ainsi que des codes de construction et d'électricité. Cela améliore la protection de la propriété intellectuelle et normalise les mécanismes de règlement des différends. Cela mène souvent à l'amélioration de l'efficacité des marchés de capitaux et des services bancaires transfrontaliers et s'accompagne de meilleures possibilités de gérer le crédit client et d'abaisser le risque de crédit.
En particulier, Armstrong est favorable aux négociations visant l'établissement d'un accord commercial avec le Mercosur. Cela nous donnera des occasions d'étendre la gamme de produits que nous offrons au Brésil, par exemple, sans devoir agrandir nos installations. Nous nous attendons aussi à ce que des entreprises brésiliennes puissent s'intégrer dans notre chaîne d'approvisionnement mondiale, ce qui réduirait notre recours à des entreprises indiennes et chinoises. Aujourd'hui, nous importons des moteurs d'une société brésilienne appelée WEG, l'un des plus importants fournisseurs de moteurs dans le monde. Cela nous permettrait aussi de mieux soutenir notre expansion vers d'autres pays du Mercosur en misant sur l'investissement que nous avons fait dans d'autres pays hispanophones comme le Mexique et la Colombie.
C'est tout pour mon bref exposé. Je répondrai avec plaisir à toutes vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à vous tous, mesdames et messieurs.
Les membres de l'ACCV sont favorables à des possibilités commerciales justes et équilibrées. À cette fin, nous vous soumettons les principales dispositions nécessaires à l'établissement des assises appropriées pour la libéralisation et l'ouverture du commerce de produits automobiles. Premièrement, il ne doit pas en découler des résultats distincts pour le Canada et pour les États-Unis, concernant le commerce de l'automobile, et les ALE doivent être favorables à l'industrie et à notre économie; deuxièmement, les règles d'origine des ALE doivent tenir pleinement compte de notre dépendance forte et continue à des fournisseurs de l'Amérique du Nord; et troisièmement, il faut des mesures relatives à la monnaie pour veiller à ce que les dispositions relatives à l'accès aux marchés de l'accord définitif ne soient pas affaiblies par la tendance d'un pays à manipuler sa monnaie, compte tenu de l'intersection du commerce et des finances.
L'ACCV est satisfaite de l'attention que le gouvernement continue de porter aux négociations sur l'ALENA, car elles sont en fait cruciales pour l'empreinte manufacturière du secteur de l'automobile du Canada. L'ALENA doit demeurer l'objectif premier. Le haut niveau de consultation de l'industrie dans le cadre des négociations de l'ALENA est très utile, et nous recommanderions en fait que le même modèle soit adopté pour toutes les ALE que le Canada cherche à conclure.
Les accords commerciaux jouent un rôle important dans le choix des endroits où les sociétés investissent et où des emplois sont créés, maintenus ou perdus. Ces accords commerciaux peuvent être très complexes, mais leur objectif est traditionnellement d'abaisser les tarifs. La réalité, en fait, c'est que certaines nations — comme le Japon et, maintenant, la Corée — n'ont pas de droits de douane à l'importation pour l'automobile. Ces nations maintiennent plutôt une stratégie industrielle de longue date qui mise sur d'autres mesures protectionnistes ou obstacles non tarifaires pour protéger leurs marchés des importations de véhicules, sans égard aux accords commerciaux. Ces pays ont une stratégie visant à préserver leur marché de l'automobile principalement pour eux-mêmes tout en équipant leurs usines afin d'exporter des véhicules en Amérique du Nord.
Les accords commerciaux les aident à obtenir la réduction de nos droits de douane sur les automobiles, ce qui accélère le flux à sens unique des véhicules exportés tout en protégeant les emplois chez eux. Quand nous signons des accords commerciaux qui font tomber unilatéralement les derniers droits de douane du Canada sur les automobiles, nous donnons essentiellement un incitatif qui vaut des centaines de millions de dollars par année à des importateurs d'automobiles qui ne produisent rien ici. Ils n'utilisent pas les fournisseurs automobiles canadiens et ne créent pas d'emplois de production au Canada.
Au Canada, quand nous signons des accords commerciaux qui donnent un meilleur accès à notre riche et lucratif marché canadien de l'achat d'automobiles aux exportateurs coréens et japonais de véhicules qui ne fabriquent rien au Canada, il devient moins intéressant pour nos constructeurs de continuer à produire ici et à créer des emplois ici. Je répète: lorsque nous signons des accords qui prévoient de nouvelles mesures incitatives totalisant des centaines de millions de dollars pour des construteurs automobiles qui ne produisent aucun véhicule ici ou qui ne créent aucun emploi dans le secteur manufacturier canadien, il devient moins intéressant pour nos constructeurs de continuer à produire ici et à créer des emplois ici.
C'est notre politique. Malgré toutes les bonnes intentions et tous les efforts, c'est ce que le Canada est en train de faire avec le PTPGP. Comme le PTPGP, l'accord commercial avec le Mercosur représente une occasion d'augmenter les exportations de véhicules canadiens, mais il représente aussi d'importants enjeux en matière d'accès aux marchés, en ce sens qu'il permettra l'application de mesures protectionnistes dans chacun de ces pays.
Je vais vous donner un exemple. L'Argentine continue d'appliquer aux automobiles un tarif de 35 %, soit le tarif extérieur commun maximal qui est permis dans le Mercosur. Jusqu'à décembre 2017, les droits de douane sur les importations de véhicules au Brésil étaient de 30 %. On attend toujours les détails du nouveau programme Rota 2030 du Brésil, conçu pour remplacer le programme d'incitation Inovar-Auto. Ce dernier programme avait été critiqué par l'OMC qui estimait qu'il favorisait injustement les constructeurs d'automobiles ayant des usines au Brésil. Le Brésil met en ce moment la dernière main au nouveau programme Rota 2030. Selon ce que nous comprenons, c'est un programme d'incitation sur 12 ans qui offrira des millions de dollars en crédits d'impôt annuels aux constructeurs d'automobiles et de pièces d'automobiles faisant des affaires au pays.
Cela ne s'arrête pas là. Les obstacles non tarifaires, dont les régimes d'imposition complexes du fédéral et des États, les exigences relatives aux permis d'importation et les procédures juridiques et douanières complexes créent d'importants problèmes pour les pays qui exportent des véhicules vers les pays actuellement membres du Mercosur. Cela est illustré par la baisse marquée de la valeur des exportations de véhicules canadiens vers les principaux marchés du Mercosur depuis 2014. Par exemple, en Argentine, la valeur est passée de 1,8 million de dollars à 623 000 $. Au Brésil, le marché est passé d'un peu plus de 23 millions de dollars à 235 000 $ en 2017.
Pour accéder aux marchés du Mercosur, il sera aussi crucial que l'on accepte et reconnaisse les normes techniques et des normes de sécurité incluses dans les Normes de sécurité des véhicules automobiles du Canada et les normes fédérales de sécurité des véhicules des États-Unis auxquelles elles sont harmonisées. L'harmonisation avec les normes réglementaires de l'Amérique du Nord, qui s'appuient sur des données scientifiques et des exigences rigoureuses en matière de conformité, encouragerait l'augmentation du commerce de l'automobile et donnerait lieu à de nouvelles chaînes d'approvisionnement entre le bloc commercial nord-américain et les pays du Mercosur.
En résumé, il est impératif que les obstacles non tarifaires actuels et futurs soient résolus de manière à assurer un accès réciproque aux marchés pour l'industrie canadienne. Les sociétés consacrent de très importantes ressources, en temps et en argent, pour résoudre les obstacles non tarifaires, et les résultats sont souvent très limités. Par rapport à cela, il faut des mécanismes de règlement des différends rigoureux, rapides et juridiquement contraignants. Les membres de l'ACCV offrent des emplois de qualité pour des dizaines de milliers de Canadiens de la classe moyenne. Il est très important que le Canada démontre son engagement envers le secteur de la construction automobile en obtenant des résultats commerciaux qui n'ont pas pour effet de décourager la production et la création d'emplois ici même au Canada.
Merci beaucoup, monsieur le président. Je serai ravi de répondre à toutes les questions des membres du Comité.
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Bonjour. Merci de me donner l'occasion de vous présenter un exposé. Mon bureau est à Ottawa, alors je m'excuse de devoir comparaître par vidéoconférence, mais les affaires m'ont amené à Toronto, aujourd'hui.
Nous avons transmis une lettre qui a, je crois, été distribuée aux membres du Comité, et je vais en mettre les divers éléments en évidence.
J'aimerais commencer par vous parler un peu du Conseil canadien des pêches et du secteur des pêches. Le CCP est le porte-parole national de l'industrie de la pêche commerciale du Canada depuis 1915, et nos membres sont propriétaires de petites, moyennes et grandes entreprises, de même que d'entreprises autochtones qui récoltent le poisson dans les trois océans et les eaux intérieures du Canada. Nous avons des membres qui transforment le poisson et les fruits de mer, et les membres du CCP sont fiers d'être des employeurs clés dans leurs collectivités, d'offrir des emplois et de créer une base économique pour les autres entreprises locales.
Comme pour toute autre ressource renouvelable, la durabilité est de la plus haute importance pour nous, et je suis fier de dire que le Canada est parmi les chefs de file mondiaux en matière de certification par des tierces parties. Le contraste est marquant, car ce n'est qu'environ 10 % des pêches qui sont certifiées à l'échelle mondiale.
Chaque année, l’industrie canadienne des produits de la mer crée 80 000 emplois directs, surtout dans les collectivités côtières et rurales, et exporte pour 7 milliards de dollars en produits vers 139 pays. Les plus grands marchés d’exportation des produits de la mer du Canada sont les États-Unis, qui représentent 63 % des exportations, la Chine avec 14 %, l’Union européenne avec 7 %, et le Japon avec 5 %. Cela étant, le secteur est très favorable au libre-échange.
Plus précisément, selon notre étude, les pays du Mercosur représentent plutôt une source d’importation qu’un marché d’exportation pour nous. Nos exportations représentent 3 millions de dollars annuellement, mais nos importations s’élèvent à 39 millions de dollars, ce qui se traduit par un déficit commercial net de 36 millions de dollars. Pratiquement tout ce que nous exportons vers les pays du Mercosur va au Brésil, et la plupart des importations du Mercosur viennent de l’Argentine. Tout bien considéré, la valeur du commerce bilatéral entre le Canada et les pays du Mercosur, à 42 millions de dollars, est une goutte dans l’océan par rapport au total de notre commerce bilatéral mondial de poisson et de fruits de mer, qui se situe à environ 11 milliards de dollars.
Cependant, deux facteurs donnent à croire qu’il pourrait y avoir d’importantes occasions d’exportation pour nous. Le premier, c’est que les droits de douane du Mercosur pour le poisson et les fruits de mer peuvent atteindre 32 %. L’élimination de ces droits pourrait se traduire par des possibilités pour le Canada.
Le deuxième, et peut-être le plus important, c’est que dans les pays du Mercosur, qui ont ensemble une population de 260 millions de personnes, les gens consomment très peu de poisson et de fruits de mer. La consommation par personne au Brésil est d’un peu plus de 10,5 kilogrammes par année. En Uruguay, ce sont 7,5 kilogrammes, en Argentine, un peu moins de 6 kilogrammes, et au Paraguay, un peu moins de 4 kilogrammes par année. Par comparaison, la consommation par personne de poisson et de fruits de mer au Canada est d’un peu plus de 22 kilogrammes par année. L’ajout d’un seul kilogramme à la consommation par personne dans les pays du Mercosur équivaudrait à environ 260 000 tonnes de poisson et de fruits de mer par année. Cela correspond à environ 24 % de nos débarquements annuels, ce qui est un volume considérable pour une petite augmentation de la consommation par personne.
En ce qui concerne les autres enjeux commerciaux, ce qui est beaucoup plus important pour l’industrie de la pêche du Canada, c’est la renégociation fructueuse de l’ALENA, la mise en oeuvre complète de l’Accord économique et commercial global avec l’Union européenne, la ratification et la mise en oeuvre de l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste, le PTPGP, et la négociation d’un accord de libre-échange avec la Chine.
Bref, un accord de libre-échange avec le Mercosur pourrait offrir des possibilités au secteur des pêches, mais ce n’est pas très prioritaire pour nous en ce moment. Si les négociations étaient fructueuses, il faudrait travailler dans une certaine mesure au développement des marchés du poisson et des fruits de mer afin d’en encourager une plus grande consommation, ainsi qu’établir une chaîne d’approvisionnement au sein du Mercosur.
La dernière chose que j'aimerais souligner, concernant les négociations, c'est que les mesures sanitaires et phytosanitaires sont un élément important pour nous. L'approche adoptée pour le PTPGP est très favorable. Nous aimons les règles et les mesures mises en place dans le cadre de cet accord commercial. S'il était possible de faire de même dans le cadre des négociations avec le Mercosur, ce serait bien.
Sur ce, je suis prêt à répondre à toutes les questions du Comité.
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En fait, nous expédions très peu de voitures. En gros, nous avons atteint un sommet en 2014 lorsque ces programmes ont été mis en place. Quand je parle des exportations canadiennes, je parle d'environ 23 000 véhicules, un chiffre qui a chuté soudainement en 2015, et encore plus en 2016, par exemple. Il n'y a désormais pratiquement plus d'exportations, soit probablement moins de 10 véhicules.
Un des éléments déterminants ici, c'est que les Brésiliens doivent payer une taxe de 40 à 50 % sur les importations de voitures. La réduction ou l'exemption de ce que nous appelons la « taxe sur les produits industriels » serait très appréciée et nous aiderait à cet égard. C'est un exemple flagrant de la lourde taxe qui est perçue sur les véhicules que ce pays fait venir de l'étranger.
Il y a plusieurs couches de frais, de licences d'importation et ainsi de suite, sans compter que lorsqu'un véhicule est envoyé dans un des pays du Mercosur, avec un tarif extérieur commun de 35 %, ce taux est dupliqué si ce même véhicule est ensuite expédié vers un autre pays. Il faut repayer le tarif extérieur commun lorsque le véhicule pénètre l'autre marché. Cet effet domino se produit sans cesse. C'est de toute évidence à sens unique, compte tenu de ce qui entre au Canada, mais c'est très peu à l'heure actuelle.
Comme vous le savez peut-être, monsieur Carrie, le Saint-Graal serait d'obtenir un mandat de production mondiale pour nos usines ici, au Canada. Par exemple, Ford a un tel mandat pour le Ford Edge. Les gens avec qui je travaille s'efforcent quotidiennement de conserver les mandats que nous avons ici, mais aussi d'en faire des mandats mondiaux dans la mesure du possible. C'est l'essentiel: comment pouvons-nous ouvrir ces marchés, nous débarrasser de ces barrières non tarifaires, ou du moins y remédier, puis mettre en place des mécanismes de règlement des différends efficaces et juridiquement contraignants? L'échéancier et la souplesse de ces mécanismes de règlement des différends sont absolument essentiels.
Une autre chose importante — et c'est ce qui était si bien à propos de la raison pour laquelle nous avons appuyé l'AECG comme nous l'avons fait —, c'est que nous avons conclu un accord dans deux marchés établis. Nous en avons conclu un qui reconnaît et tient compte du fait que notre industrie est intégrée à celle des États-Unis, et qui prévoit des dérogations ou des balises, en quelque sorte. Ainsi, lorsque les États-Unis ont conclu un accord avec l'Europe, nous pouvions utiliser le contenu de l'ALENA, par exemple, pour satisfaire aux exigences de l'AECG.
C'est ce qui est aussi déterminant. Nous devons négocier les automobiles en fonction de l'industrie intégrée et du marché intégré de l'Amérique du Nord. Nous devons faire du commerce en bloc, négocier en bloc et ouvrir ces marchés selon les principes que j'ai proposés.
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Tout d'abord, comme je l'ai mentionné, notre industrie est si fortement intégrée en Amérique du Nord que l'ALENA est la priorité absolue. Nous l'avons dit au , de même qu'à votre comité, par exemple. C'est le dossier que nous devons régler en premier.
Dans notre industrie, si nous n'avons pas de chaînes d'approvisionnement intégrées pour produire de manière efficace et compétitive, et si nous ne pouvons pas utiliser ces chaînes, nous ne serons plus ici. Nous ferons comme d'autres entreprises, qui se servent des accords de libre-échange pour abaisser les tarifs douaniers au pays, pour renforcer leurs industries nationales et pour accroître leurs capacités d'exportation à l'étranger. Pourquoi ne le ferions-nous pas aussi, surtout que nous sommes un des pays où la production est la plus coûteuse au monde?
C'est pourquoi nous adoptons cette position. En même temps, nous sommes toujours très favorables à l'ouverture du plus grand nombre possible de marchés dans le monde, en raison des débouchés possibles non seulement pour l'industrie, mais aussi pour tous les secteurs, que les entreprises soient petites ou moyennes. Quelle que soit l'entreprise, je pense que s'il est possible d'obtenir un mandat mondial et de fabriquer des produits qui répondent aux exigences des marchés d'exportation, c'est une bonne chose. Mais pour ce qui est de notre industrie, nous tenons profondément à régler la question de l'ALENA avant d'aborder ces autres enjeux.
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Oui. J'ai passé toute ma carrière dans des entreprises technologiques canadiennes tournées vers les marchés internationaux, et le modèle est le même dans tous les cas. Autrement dit, il est dans l'intérêt du Canada d'avoir les sièges sociaux et les emplois de développement technologique, et de créer de la valeur grâce à l'application de la technologie. Cela stimule ou met à contribution notre excellent secteur de l'éducation.
Le Brésil, par exemple, est l'un des plus grands marchés au monde. De notre point de vue, c'est un marché du « rafraîchissement » — en d'autres termes, il fait chaud là-bas, et il y a beaucoup de climatisation. Les Brésiliens gaspillent beaucoup d'énergie en utilisant un équipement inefficace. C'est une occasion en or pour une entreprise comme la nôtre. Il en va de même pour l'Inde, le sud de la Chine ou l'Asie du Pacifique.
Je suis un grand partisan, et notre entreprise aussi, de la suppression de certaines barrières non tarifaires qui freinent le commerce. Nous aimerions exporter à partir de notre usine de Toronto, mais, si c'est nécessaire pour des questions de distance et de logistique, nous fabriquerons ou assemblerons les produits dans ces marchés avec la technologie canadienne. Je pense qu'il est très important de comprendre cela. Il est vrai que les emplois manufacturiers de notre industrie pourraient être importants, mais c'est la technologie qui crée de la valeur.
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Pour qu'une telle réciprocité soit possible, en particulier dans les pays sans tarifs... Comme je l'ai dit, ces gens ont des stratégies industrielles axées sur les barrières non tarifaires, entre autres.
Le Japon et la Corée ont été si rusés dans leurs barrières non tarifaires qu'ils ont essentiellement empêché les importations de véhicules de tout autre pays producteur d'automobiles. Les Européens ont fait quelques progrès minimes pour les véhicules haut de gamme. Mais en général, les barrières non tarifaires sont considérables et largement appliquées — elles vont de taxes jusqu'à l'utilisation de leurs procédures et installations d'essai, en passant par les règlements de zonage local qui empêchent notre secteur, par exemple, d'établir un réseau de concessionnaires pour l'entretien des véhicules qui seraient exportés là-bas. Cela a pour effet de maintenir les chiffres d'importation tellement bas qu'il n'est plus viable de tenter de pénétrer ce marché, d'un point de vue commercial. Par exemple, les importations d'automobiles du Japon et de la Corée sont les plus faibles de tout autre pays de l'OCDE.
C'est en raison de toutes ces choses — les taxes, les permis, les règlements de zonage local, et ainsi de suite — qu'il est extrêmement difficile de faire entrer de nouveaux véhicules sur ce marché. C'est particulièrement vrai lorsque vous essayez de pénétrer un marché où la catégorie de véhicule, la taille... Les véhicules de petite taille n'ont vraiment pas les mêmes marges que certains véhicules haut de gamme, qui leur permettraient d'absorber une partie des coûts. C'est ce qui rend le marché très difficile.
De toute évidence, c'est un marché ou un cadre réglementaire en constante évolution. Vous pourriez envoyer une cargaison de véhicules dans le pays, pour apprendre qu'une modification a été apportée pendant le transport. Ces véhicules resteront au quai jusqu'à ce que vous respectiez les nouvelles exigences, que vous vous occupiez des inspections et de je ne sais quoi d'autre, des mesures qui sont propres au pays. Nous ne pouvons tout simplement pas nous le permettre. Et ce n'est pas que nous. Je pense que tout fabricant qui assume un tel coût sur un aussi petit volume de véhicules serait du même avis.
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Il est essentiel de préserver notre empreinte manufacturière actuelle. Puisque nous sommes l'un des pays où les coûts sont les plus élevés, si ce n'est le pays le plus coûteux au monde, il est très important de réduire les coûts. Nous pourrions faire tout ce que nous pouvons, mais nous minerons tous ces efforts s'il est simplement trop cher de produire ici.
La coopération qui existe entre l'Ontario, où se trouve 96 % de l'industrie de l'automobile, et le gouvernement fédéral est absolument essentielle. La collaboration en matière d'innovation et de développement technologique est tout à fait déterminante.
Nous parlons de tous ces autres pays qui considèrent l'industrie de l'automobile comme étant la pierre angulaire économique de leur économie. Chacun met en place des stratégies, des incitatifs et des aides qui dépassent de loin les nôtres à bien des égards, et ils sont constamment... Ils sont dynamiques, et non pas statiques. Nous devons continuellement nous réévaluer et nous repositionner par rapport à ces pays qui voient un grand avantage économique à avoir une industrie de l'automobile.
Nous avons déjà quelques mesures en place. Le gouvernement fédéral, qu'il s'agisse de celui-ci ou des gouvernements précédents, a réalisé de grands progrès en matière d'incitatifs et de choses semblables, mais il faut que les mesures soient actuelles et adaptées.
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Plus tôt, vous avez mentionné que 96 % des fournisseurs de l'industrie automobile se trouvent en Ontario.
La circonscription que je représente est Rivière-des-Mille-Îles, là où se trouve Boisbriand. Auparavant, c'est là qu'était établie l'usine de General Motors. L'usine de Montréal était située chez nous.
Il s'y trouve aussi Raufoss, une division de Neuman Aluminium, que vous connaissez sûrement puisque l'entreprise doit faire partie de votre association. Raufoss exporte partout dans le monde, et ses usines, qui se trouvent au Mexique, au Canada, en Norvège et en Chine, font des bras de suspension en aluminium.
Selon vous, est-ce que Raufoss exporte dans les pays du Mercosur?
Merci d'être ici aujourd'hui, messieurs.
Monsieur Dietrich, j'ai déjà travaillé pour une entreprise appelée Flexi-coil, qui a été achetée par New Holland, qui, à son tour, a été achetée par Case New Holland. Nous vendions du matériel de semis en Amérique du Sud, plus précisément en Argentine et au Brésil. Votre histoire me donne une impression de déjà vu. C'est étonnant que rien n'ait changé. C'était au début des années 2000, et le scénario était le même. Nous regardions ces marchés avec envie, mais personne n'arrivait vraiment à réussir sans faire ce que vous avez fait: s'installer là-bas.
Pour qu'un accord commercial soit réussi, il faut que les deux parties soient gagnantes. Il faut que le Brésil ou les pays du Mercosur et le Canada soient gagnants. Vous avez parlé de pièces. Y a-t-il des pièces au Brésil ou dans d'autres pays du Mercosur qui pourraient rendre votre produit ici au Canada plus concurrentiel à l'échelle internationale? Disons que j'avais plus facilement accès à une pièce du Brésil, à un meilleur prix, et que je l'importais au Canada pour finir le produit ici et l'expédier. Ou encore, je pourrais envoyer vos pièces au Brésil, puis les vendre dans d'autres pays du Mercosur ou ailleurs.
Est-ce une possibilité, selon vous? Je ne vois pas d'autre façon pour les deux parties d'être gagnantes.
Par rapport à la concurrence et à l'ensemble de la liste, vous avez parlé des programmes provinciaux, des programmes municipaux et de la grande variété de gens qui ajoutent des coûts à votre production. Comment peut-on prendre des entreprises comme la vôtre, les lancer sur le marché mondial et leur faire supporter la concurrence d'entreprises du Brésil, où les normes et la réglementation sont différentes? Tout est différent. Les normes du travail sont différentes. Nous avons dit la même chose concernant le Mexique, mais le Mexique a haussé ses normes pour les rendre conformes à celles de l'Amérique du Nord. De nombreuses façons, tout le monde a gagné. La situation au Mexique s'est grandement améliorée comparativement à il y a 40 ans. Certains ne sont peut-être pas satisfaits et aimeraient que le Mexique en fasse encore plus, mais les choses ont changé en mieux.
Comment peut-on pénétrer un marché comme celui du Mercosur? Pour moi, le Mercosur est un peu différent de l'Alliance du Pacifique. L'Alliance du Pacifique est un bloc favorable au commerce. Selon moi, au départ, il en était de même du Mercosur, mais il s'est transformé en bloc protectionniste. Qu'en pensez-vous?
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Monsieur le président, honorables membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invitée à comparaître.
Comme mentionné, je m'appelle Martine Irman. C'est un plaisir pour moi de venir discuter avec vous aujourd'hui de ma nomination à titre de présidente du Conseil d'administration d'Exportation et développement Canada. Ce fut un véritable honneur d'être choisie pour occuper ce poste prestigieux, et même si quelques mois seulement se sont écoulés depuis mon entrée en fonction, je peux d'ores et déjà dire que l'expérience est à la fois enrichissante et précieuse.
Avant mon arrivée à EDC, j'oeuvrais dans le secteur des activités bancaires commerciales et d'investissement. Je suis actuellement vice-présidente du Conseil et chef des Services bancaires aux entreprises à l'échelle mondiale chez Valeurs Mobilières TD, ainsi que première vice-présidente du Groupe Banque TD. Dans le cadre de ces fonctions, je suis responsable des initiatives bancaires à l'échelle de Valeurs Mobilières TD. À titre de directrice principale, je suis chargée de veiller à ce que la gestion des relations avec les clients soit harmonieuse pour tous les secteurs clés de l'entreprise, notamment les marchés mondiaux, les activités bancaires internationales, commerciales et d'investissement.
Je siège aussi au comité de surveillance de Valeurs Mobilières TD, je joue un rôle clé dans la définition des stratégies de l'entreprise et au sein de l'équipe de direction.
Je fais carrière chez Valeurs Mobilières TD depuis plus de 25 ans, et j'ai occupé divers postes de direction au fil du temps. Je suis aussi une fière diplômée de l'Université Western Ontario. Je suis détentrice d'un baccalauréat ès arts en économie et en études financières. J'ai également suivi le programme avancé de management à la Wharton School of Business de l'Université de la Pennsylvanie, et je suis titulaire d'une attestation de l'Institut des administrateurs de sociétés de l'École de gestion Rotman de l'Université de Toronto.
[Français]
Voilà sans doute une panoplie de titres et de qualifications.
[Traduction]
Je parle trop vite? Je vais ralentir.
[Français]
Voilà sans doute une panoplie de titres et de qualifications. J''ai dû déployer beaucoup d'efforts pour les acquérir et j'en suis très fière. Mais, pour bien me présenter, je dois expliquer au Comité certaines des valeurs qui me tiennent à coeur.
Tout au long de ma carrière, je me suis fait un point d'honneur de m'investir dans la collectivité et de redonner à cette dernière. Ce principe directeur, je le dois à mes parents, qui me l'ont inculqué à un jeune âge. Je siège actuellement au conseil d'administration du YMCA du Grand Toronto et j'ai été cofondatrice et la première coprésidente du conseil d'une organisation de Centraide, Women Gaining Ground.
[Traduction]
Je suis également très sensible à la cause de l'équité en milieu de travail, puisque j'ai moi-même fait carrière dans une profession dominée par les hommes. Je suis fière d'être la deuxième femme à être nommée à la présidence d'Exportation et développement Canada au cours de ses 75 ans d'histoire.
Je suis déterminée à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour aider plus de femmes à accéder à des postes comme le mien, tant au sein d'EDC qu'ailleurs dans le monde des affaires. J'accorde une grande importance à l'apprentissage et au perfectionnement continus. Comme vous pouvez le deviner, c'est l'une des principales raisons pour lesquelles je suis devant vous aujourd'hui.
Je travaillais dans le secteur privé lorsque j'ai entendu parler d'EDC pour la première fois. C'est de ce point de vue que j'ai constaté l'avantage qu'EDC pouvait représenter tant pour les exportateurs canadiens que pour leurs partenaires financiers. Maintenant, quelques mois seulement après avoir été nommée, j'ai déjà acquis une plus grande compréhension du rôle unique d'EDC dans l'économie canadienne. Premièrement, le mandat d'Exportation et développement Canada est de soutenir et de développer le commerce extérieur du Canada ainsi que la capacité des entreprises canadiennes d'y participer et de profiter des débouchés offerts sur le marché international.
À une époque où le secteur du commerce international devient de plus en plus complexe et concurrentiel, je considère qu'EDC est un outil indispensable pour les entreprises canadiennes de toutes tailles. De nos jours, toutes les entreprises, des petites entreprises de cinq employés aux grandes sociétés bien établies comptant des milliers d'employés, sont confrontées à la même réalité: l'évolution rapide de l'environnement économique mondial. Cette évolution résulte de divers facteurs puissants, comme la montée du protectionnisme à l'échelle mondiale, le contexte politique changeant aux États-Unis, les nouveaux accords de libre-échange, la modification des accords existants, l'émergence de marchés comme la Chine et l'Inde, les changements climatiques, le commerce électronique, etc.
[Français]
La seule certitude que nous ayons quant à l'avenir, c'est qu'il y aura du changement. Il incombe à Exportation et développement Canada, ou EDC, et à ses partenaires de l'écosystème commercial du Canada de rester au fait de cette évolution et de tenir les entreprises canadiennes informées et équipées pour qu'elles puissent s'adapter au changement.
[Traduction]
Exportation et développement Canada a un rôle important, pour ces raisons, mais j'ai aussi constaté que notre organisme a fortement appuyé les entreprises canadiennes lors des périodes difficiles. L'exemple plus pertinent qui me vient à l'esprit est celui de la crise financière de 2008-2009, lorsque EDC est intervenue et a offert du financement à des entreprises en difficulté, ce que les banques du secteur privé ne pouvaient pas faire.
À mon avis, les exportateurs canadiens ont besoin d'une source stable et fiable où trouver du financement et de conseil spécialisé en matière de commerce. EDC a joué ce rôle pendant près de 75 ans. Voilà ce que j'ai appris au sujet d'EDC tout au long de ma carrière et en particulier dans les cinq derniers mois, en ma qualité de présidente du Conseil d'administration.
Je reconnais évidemment que le Comité souhaite en savoir davantage sur EDC que le survol de haut niveau que je viens de vous donner. Comme j'assure la présidence depuis seulement cinq mois, je ferai de mon mieux pour répondre aux questions plus pointues concernant notre organisme, mais je demanderai parfois à mes collègues Benoit et David de répondre, car ils pourront sans doute vous donner plus de détails, au besoin.
[Français]
Cela dit, j'ai hâte de m'entretenir avec les membres du Comité pour discuter de toute question pouvant les intéresser.
[Traduction]
Je vous remercie de votre temps, monsieur le président. C'est avec plaisir que je répondrai aux questions.
[Français]
Je vous remercie de votre attention.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Merci à tous d'être avec nous aujourd'hui.
Madame Irman, j'ai eu l'occasion hier de rencontrer les membres du Comité de liaison avec Ottawa de la Chambre de commerce du Canada. Nous avons discuté de divers aspects liés au commerce et à la compétitivité. De votre côté, vous avez un excellent point de vue sur la situation des marchés financiers mondiaux dans votre emploi principal. Je ne crois pas que nos collègues libéraux et nous ayons d'importantes divergences d'opinions sur les accords commerciaux. Nous y sommes tous favorables. J'aimerais que vous nous parliez de la situation actuelle de la compétitivité au Canada.
Parmi les enjeux soulevés par la Chambre de commerce du Canada, notons la réglementation excessive, les multiples taxes futures sur le carbone et la multitude de choses qui ont une incidence sur notre compétitivité au pays, ce qui rend la situation plus difficile. EDC a évidemment eu un excellent rendement et remis d'importantes sommes au gouvernement du Canada en raison de la réussite des Canadiens. J'aimerais que vous parliez brièvement des difficultés auxquelles nous sommes confrontés.
Bien entendu, nous devons poursuivre nos efforts pour conclure des accords commerciaux, ce qui est très sensé, à mon avis. Nous en conviendrons certainement. Je pense que nous pourrions être en désaccord avec le parti d'en face quant à la compétitivité réelle du pays sur les marchés internationaux, en particulier par rapport aux États-Unis, qui viennent de mettre en œuvre une importante réforme fiscale. Comparativement à certains de nos marchés, on pourrait presque entendre le flot de l'argent vers les États-Unis. Vous dites que vous avez une vue de haut niveau. Parlez-nous brièvement des difficultés auxquelles nous sommes confrontés au Canada.
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Je tiens d'abord à préciser que j'ai siégé au conseil d'administration de la Chambre de commerce du Canada pendant quatre ans, un poste que j'ai quitté à contrecoeur. Je suis consciente de l'incroyable valeur du mouvement des chambres de commerce, un mouvement qui représente 200 000 organismes au Canada, je crois.
Pour ce qui est de la compétitivité, je vais simplement vous donner mon opinion en fonction de mon expérience avec les PME au Canada et à l'étranger dans le domaine du commerce international. À mon avis, EDC pourra mieux se faire connaître des PME canadiennes, au fil de sa croissance, grâce à son plan directeur assez dynamique. Cela s'appuie sur une stratégie. Je pense qu'il y a toujours une certaine pression venant d'autres pays pour l'inciter à mieux faire connaître son rôle aux entreprises canadiennes. Donc, son plan directeur s'appuie sur une stratégie. Le nombre de clients d'EDC est passé l'an dernier à un peu plus de 10 000, contre 7 500 auparavant. Je pense que c'est en grande partie lié à la connaissance des occasions, des transactions commerciales, et à la capacité d'en tirer parti.
Je suis convaincue que la concurrence est de plus en plus forte, mais je pense qu'EDC peut en faire plus pour établir son image de marque et mieux se faire connaître de cette clientèle partout au Canada.
Cela dit, je pourrais céder la parole à Benoit, qui souhaiterait peut-être ajouter un commentaire.
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Merci, monsieur le président.
Félicitations, madame Irman, pour votre nouveau poste. Je souhaite aussi la bienvenue aux membres de votre équipe.
Vous avez une vaste expérience dans le secteur privé et dans le cadre de votre travail avec la Chambre, etc.
De nombreux témoins nous ont dit qu'ils avaient opté pour d'autres marchés. Certains ont évoqué EDC, mais ils sont très peu nombreux. La plupart parlent du secteur privé, de leur travail avec les banques privées et d'autres. La Banque Scotia a une très forte présence en Amérique du Sud; La TD aux États-Unis. Quelle est la proposition de valeur d'EDC? Pourquoi, en tant qu'entreprise, devrais-je me tourner vers EDC et non vers la TD ou la Banque Scotia, alors qu'elles affichent une présence dans le marché qui m'intéresse?
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Je sais que le gouvernement offre un programme. Nous travaillons en collaboration avec notre ministre en ce qui a trait au processus des CFD et nous nous centrons sur les femmes entrepreneures, les femmes des Premières Nations et les femmes autochtones, et sur la façon de leur donner un accès.
Je vais parler de l'expérience avec les banques et avec EDC. Je sais que je suis ici à titre de représentante d'EDC.
Je vais revenir à la base, soit la sensibilisation. Il faut que les femmes sachent qu'elles peuvent devenir des exportatrices et il faut les aider à y arriver. À certains égards, les jeunes entrepreneures, les femmes — pas seulement les jeunes femmes — ont d'autres moyens de communication. Nous devons être préparées pour l'ère numérique. Il nous faut un accès, et je ne parle pas seulement de l'accès traditionnel, où l'on rencontre les gens en personne, où l'on participe à une réunion et où l'on écoute un économiste en chef à la Chambre de commerce du Canada ou par l'entremise d'autres sources de conversation. Il faut aussi communiquer avec elles de manière à ce qu'elles connaissent les possibilités et à ce qu'elles puissent progresser.
En ce qui a trait à l'élaboration de la stratégie client que l'entreprise a en tête, il faut une grande diffusion numérique. Il faut cibler les personnes qui autrement n'auraient pas su qu'elles pouvaient être des exportatrices et les aider à passer par le processus éducatif et le processus de facilitation.
C'est la réponse d'en haut, si l'on veut.
Voici mon autre question.
Je représente la circonscription de Rivière-des-Mille-Îles, qui est constituée des villes de Deux-Montagnes, de Saint-Eustache, de Boisbriand et de Rosemère. Au nord, il y a Mirabel, où se trouvent Bombardier, Bell Helicopter et plusieurs fournisseurs qui évoluent dans les domaines de l'aérospatiale et de l'aéronautique.
Comme l'a dit ma collègue, nous avons visité Singapour, où l'industrie aérospatiale est très présente.
Que faites-vous pour aider le secteur aérospatial à ouvrir encore plus de marchés à l'étranger?
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Merci de votre question.
J'aimerais parler brièvement de deux choses que nous faisons. Premièrement, nous soutenons les chaînes d'approvisionnement. En offrant nos services aux grands intégrateurs, nous nous assurons d'insérer les plus petites compagnies dans leur chaîne d'approvisionnement, que cela soit au Canada ou à l'extérieur.
Deuxièmement, nous avons un programme de garanties avec les banques. Ainsi, si une compagnie de votre circonscription voulait vendre ses produits à une compagnie française, elle aurait besoin d'un soutien financier. Nous donnons une garantie au banquier de cette compagnie, ce qui lui permet de couvrir les frais concernant le contrat. C'est une façon très efficace pour nous d'aider les plus petites entreprises, comme celles qui sont situées dans votre circonscription.
Pour vous donner une idée, l'année dernière, ces garanties ont été évaluées à environ un milliard de dollars.