:
Merci, monsieur le président, de me donner l'occasion de comparaître devant le Comité.
[Français]
Monsieur le président et distingués membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invitée à prendre la parole aujourd'hui.
[Traduction]
Je dois vous dire que c'est à la fois un honneur et un privilège pour moi d'être ici parmi vous. Je sais que la demande a été reçue il n'y a pas si longtemps, mais c'était vraiment important pour moi d'être ici. Cela démontre l'importance de ce dossier, et il est bon de voir que le Comité est du même avis. Je suis heureuse d'informer le Comité des mesures que nous prenons pour sensibiliser et soutenir les petites et moyennes entreprises canadiennes qui veulent croître et prendre de l'expansion à l'étranger.
J'aimerais profiter de l'occasion pour souligner la présence des collègues qui m'accompagnent cet après-midi: Kelly Gillis, sous-ministre déléguée à Innovation, Sciences et Développement économique Canada; David Lisk, vice-président du Programme d'aide à la recherche industrielle au Conseil national de recherches du Canada; et Michel Bergeron, vice-président principal du marketing et des affaires publiques à la Banque de développement du Canada.
Comme nous le savons tous, les PME représentent 99 % de toutes les entreprises au Canada et elles emploient près de 90 % de la main-d'oeuvre du secteur privé. Nous sommes une nation d'entrepreneurs qui veulent réussir, et les petites entreprises sont les piliers de l'économie canadienne.
[Français]
Elles créent des emplois, elles appuient les collectivités et elles permettent à nos meilleurs éléments de se démarquer.
Mon objectif, en tant que première titulaire du poste de , est de favoriser, grâce à l'innovation et à l'exportation, un climat de prospérité pour les petites entreprises .
[Traduction]
Permettez-moi de vous parler d'abord de l'innovation. En juin, j'étais aux côtés de mes collègues, le et la , lors du lancement du Programme d'innovation du gouvernement. Notre objectif est de faire du Canada un chef de file mondial au chapitre de la transformation des idées en solutions et de l'expansion fructueuse des entreprises en démarrage à l'étranger. Nous voulons attirer les gens les plus talentueux et les garder au pays. Nous avons écouté les Canadiens attentivement et, maintenant, nous mettons en oeuvre un plan pour que cette vision devienne réalité.
Les entrepreneurs canadiens nous ont dit, par exemple, que nous devions simplifier l'appui que nous accordons aux entreprises novatrices et à forte croissance. À cet égard, j'ai eu le plaisir de lancer, en juin dernier, le Service de croissance accélérée. Dans le cadre de cette initiative, nous mettons à l'essai une approche différente pour dispenser les services de soutien fédéral aux entreprises axées sur la croissance qui ont des ambitions d'exportation. Le Service de croissance accélérée regroupe des partenaires fédéraux tels qu'Exportation et développement Canada, le Service des délégués commerciaux, la Banque de développement du Canada, ainsi que les organismes de développement régional. Notre objectif est d'aider les PME à forte croissance à être plus productives, novatrices et axées sur l'exportation. C'est pour cela qu'Exportation et développement Canada — avec les relations qu'il entretient avec des acheteurs étrangers — et les délégués commerciaux, qui ont une expertise sur le terrain partout dans le monde, sont des partenaires importants.
Le Service de croissance accélérée offre aux entreprises à forte croissance un point central et des services adaptés tels que l'élaboration de stratégies, le financement et le soutien à l'exportation. Ces services sont tous intégrés et axés sur le client. Nous voulons offrir aux entreprises des services adéquats et adaptés, au moment opportun.
Prenons, par exemple, LED Roadway Lighting Ltd., une entreprise ayant son siège social à Halifax. Cette entreprise est un chef de file mondial de la conception et de la fabrication de systèmes d'éclairage des voies publiques et de commandes d'éclairage DEL. Des municipalités et des services publics du monde entier ont pu, grâce à ces produits, réduire leurs coûts d'énergie par rapport aux technologies d'éclairage traditionnelles. Par l'entremise du Service de croissance accélérée, l'entreprise a pris connaissance des services qui lui sont offerts de manière plus cohésive et plus coordonnée. Elle a épargné un temps précieux, qu'elle a mis à profit autrement. Aujourd'hui, l'entreprise continue d'étendre ses activités aux États-Unis, au Mexique, au Brésil et en Chine.
D'ici mars, nous prévoyons avoir soutenu 150 entreprises dans le cadre de ce projet. Quelque 300 autres devraient s'ajouter en 2017. Les entrepreneurs nous ont également dit, durant les consultations entourant le Programme d'innovation, qu'avoir le gouvernement du Canada comme client serait fort avantageux lorsqu'ils exportent leurs produits. Nous travaillons à étendre, d'un océan à l'autre, la portée des marchés du gouvernement auxquels les entreprises canadiennes peuvent participer. Cette approche sera avantageuse pour les deux parties: elle accroîtra les débouchés, particulièrement pour les petites entreprises, et elle réduira les coûts du gouvernement. Nous voulons nous assurer que les entreprises de tout le pays ont un accès accru aux milliards de dollars que présentent ces nouvelles occasions d'approvisionnement — qu'il s'agisse d'un entrepreneur à Calgary, d'un fournisseur à Thunder Bay ou d'un entrepreneur ayant une solution à Saskatoon. Chose certaine, avoir le gouvernement fédéral comme client donnera à ces entreprises canadiennes un avantage lorsqu'elles chercheront des clients à l'étranger.
Passons maintenant au commerce. Comme les membres du Comité le savent très bien, seulement 12 % des petites et moyennes entreprises exportent leurs produits. De nombreuses PME canadiennes espèrent connaître une croissance au-delà des États-Unis, pays avec lequel près de 9 PME exportatrices canadiennes sur 10 font affaire. En fait, seulement 31 % des PME exportent leurs produits vers l'Europe, et encore moins vers la Chine et d'autres pays d'Asie. Parmi les 12 % de PME exportatrices, environ 89 % d'entre elles, soit 9 PME sur 10, exportent aux États-Unis. Environ 13 % d'entre elles exportent leurs produits vers la Chine et 16 % vers d'autres pays d'Asie.
Nous voulons élargir leurs horizons. Nous voulons qu'elles envisagent un plus grand nombre de marchés d'exportation, car il y a ici une réelle possibilité de croissance. Toutefois, les petites entreprises citent un certain nombre de défis à l'expansion vers les marchés internationaux. Face à ces enjeux, les PME qui n'ont que peu de ressources par rapport aux grandes sociétés peuvent éprouver de réelles difficultés. Nous comprenons cela. Ainsi, pour soutenir les exportateurs canadiens, j'ai été ravie de lancer, en collaboration avec le ministre du Commerce international, un programme appelé CanExport.
[Français]
CanExport aide les petites entreprises canadiennes à explorer les marchés mondiaux, tout en créant des emplois et en favorisant la croissance économique au Canada.
[Traduction]
Comme les représentants d'Affaires mondiales Canada ont fait, jeudi dernier, un exposé exhaustif sur ce programme, je serai brève sur ce point.
CanExport est une composante clé de la stratégie du gouvernement en matière de commerce et d'investissement. Je travaille étroitement avec la — et maintenant avec le — sur une nouvelle stratégie en matière de commerce et d'investissements internationaux.
Cette stratégie comprendra un cadre progressif de politiques commerciales, qui prendra en compte les préoccupations des PME au sujet des accords commerciaux et des négociations commerciales. Elle prévoira également un meilleur soutien aux PME qui veulent utiliser l'exportation comme véhicule de croissance. La nouvelle stratégie comprendra des plans de mise en oeuvre d'accords commerciaux pour aider les PME à tirer profit des possibilités qui découleront des accords commerciaux. La stratégie aura aussi pour objectif d'approfondir les relations commerciales et les ententes d'investissement avec les marchés émergents, et plus particulièrement en Chine. Plus de détails seront annoncés cette année.
Une chose que je peux vous dire maintenant, c'est que nous mettrons l'accent sur les PME appartenant à des membres de groupes sous-représentés comme les femmes et les Canadiens autochtones.
Pour ce qui est des femmes entrepreneures, en juin dernier, j'ai signé un protocole d'entente avec les États-Unis et le Mexique pour promouvoir l'entrepreneuriat féminin et la croissance des entreprises appartenant à des femmes en Amérique du Nord. De plus, comme vous le savez, plus tôt cette semaine, le a annoncé la création du Conseil canado-américain pour l'avancement des femmes entrepreneures et chefs d'entreprise. Ces initiatives aident non seulement à promouvoir et à soutenir la croissance des entreprises appartenant à des femmes, mais elles incitent aussi ces entreprises à s'ouvrir à la mondialisation.
Les échanges que font les entreprises canadiennes ne portent pas seulement sur les biens, mais aussi sur les services.
En tant que ministre responsable du tourisme, je m'en voudrais de ne pas souligner que le tourisme est le secteur d'exportation le plus important du Canada — il compte en effet pour 2 % de notre PIB. Le secteur touristique est essentiel pour les PME. Il a généré des revenus d'exportation de 18,4 milliards de dollars en 2015. Des 192 000 entreprises du secteur touristique, 98 % sont des petites et moyennes entreprises. Le tourisme est un moteur économique important pour les PME. De plus, en faisant la promotion du tourisme, nous mettons en relief les possibilités liées au commerce international et les qualités qui font du Canada un lieu idéal pour les investissements et les affaires. La marque canadienne est forte, et nous allons tout faire pour la maintenir.
Avant de terminer, permettez-moi de parler brièvement de l'importance du commerce entre les provinces et les territoires.
Comme vous le savez, les règles actuelles nous empêchent d'avoir vraiment une économie nationale. Je suis heureuse de dire que le gouvernement travaille, en collaboration avec les provinces et les territoires, à la modernisation du cadre canadien de commerce intérieur pour aider les PME à livrer concurrence et à prospérer. L'actualisation de cet accord contribuera à développer notre marché et nos échanges commerciaux intérieurs, qui jouent un rôle stabilisateur en période de volatilité mondiale. Une fois adopté, ce cadre aidera les entreprises à prendre de l'expansion à l'échelle nationale de manière à pouvoir faire partie de la prochaine génération d'entreprises canadiennes concurrentielles à l'échelle nationale. Cette mesure favorisera la création de bons emplois pour la classe moyenne. Elle attirera des entreprises novatrices et fera croître notre économie.
En terminant, vous pouvez compter sur moi pour veiller à ce que les intérêts des PME soient pris en compte dans les accords commerciaux et les programmes conçus pour aider nos exportateurs.
Je remercie sincèrement tous les membres du Comité de reconnaître le rôle vital que jouent les PME dans notre économie et l'importance de veiller à ce que les PME aient accès aux marchés d'exportation dont elles ont besoin pour soutenir la concurrence avec succès.
[Français]
Monsieur le président, j'aimerais remercier les membres du Comité.
Je suis maintenant prête à répondre à vos questions.
:
Je suis d'accord avec vous que nous devons mieux communiquer avec eux.
Nous offrons des programmes et des services. Lorsque nous examinons le taux de succès des PME qui présentent des demandes, bon nombre d'entre elles y parviennent, mais nous voulons que ce taux s'améliore.
Pour ce qui est du Réseau Entreprises Canada, nous devons nous assurer que chaque entrepreneur ou toute personne qui envisage de démarrer une entreprise communique avec ce réseau et examine les possibilités offertes. C'est un guichet unique, comme notre collègue l'a mentionné. Vous pouvez mentionner votre région et l'information que vous recherchez, et l'organisme vous donnera comme par magie cette information.
Le programme PerLE est un autre outil mis à la disposition des entrepreneurs qui veulent démarrer une entreprise. Peu importe votre collectivité, votre province ou votre territoire, vous n'avez qu'à indiquer l'endroit où vous vous trouvez pour voir les règlements, les permis, les licences, etc. dont vous avez besoin pour vous assurer de le faire de la bonne façon.
En regroupant les organismes de développement régional au sein d'un même organisme, vous pouvez également communiquer avec les organismes de développement régional pour obtenir cette information, mais je crois que le service de guide-expert du PARI est le plus important. La majorité des gens ne le connaissent pas, et c'est malheureux. Si nous pouvons consulter les gens plus tôt, ils seront en mesure de profiter de ce service de guide-expert, qui pourra les aider à s'orienter et à atteindre leur objectif.
Je vais solliciter l'aide de tous les députés et je travaillerai en étroite collaboration avec eux pour leur demander d'envisager de diffuser l'information, dans leurs bulletins parlementaires, sur la manière dont les PME peuvent connaître du succès et croître.
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C'est une excellente question. C'est vrai que vous avez une magnifique circonscription.
Je me dois de mentionner que j'ai également une magnifique circonscription, et je suis persuadée que chaque député sera d'accord pour dire que c'est le cas. Nous devons créer des manières d'assurer une meilleure circulation à la frontière. Nous savons ce que fait cette frontière. Nous sommes conscients que la relation entre le Canada et les États-Unis est importante, et le a très bien réussi à le démontrer.
C'était également très bien de voir la se rendre aux États-Unis pour discuter avec son homologue pour s'assurer que les PME étaient représentées.
En ce qui concerne le gouvernement et son approche, je n'ai pas besoin de me rendre aux États-Unis pour défendre les intérêts des PME. Lorsqu'un ministre, y compris le , se rend à l'étranger, il fait également valoir ce dont nous parlons ici.
Nous continuerons de travailler étroitement avec le pour nous assurer que de telles possibilités existent, parce que nous sommes conscients de l'importance du précontrôle. Voilà pourquoi, à mon avis, peu importe l'endroit où nous en parlons, ces discussions concernent les personnes que nous représentons et la responsabilité que je prends très au sérieux.
J'aimerais également prendre un instant pour parler des débouchés commerciaux, étant donné que les États-Unis sont notre principal marché d'exportation et qu'ils constituent également la principale source de touristes au Canada. Comme nous célébrons cette année le 150e anniversaire du Canada, le 35e anniversaire de la Charte des droits et libertés et — comme c'est ma circonscription — le 60e anniversaire de l'Université de Waterloo et le 50e anniversaire du Collège Conestoga, nous voulons vraiment que les gens nous visitent et voient ce que le pays a à offrir. Nous avons un élément en commun avec chaque endroit que j'ai visité; nous avons tous des exploitants d'entreprises touristiques. Ce sont des PME qui peuvent croître et connaître du succès, mais nous avons besoin d'une personne qui les met... et permet aux gens d'être au courant et de vouloir venir ici.
Les gens sur place ont l'impression qu'ils attirent des touristes dans leurs collectivités, mais n'empêche que ces touristes viennent au Canada. Voilà pourquoi le gouvernement a investi 50 millions de dollars sur deux ans dans Destination Canada. Nous maintenons le programme Accueillir l'Amérique pour nous assurer que les Américains considèrent le Canada comme une destination touristique.
Nous savons que le taux de change actuel nous ouvre des portes. Nous continuerons de prospérer et de croître grâce à ces occasions. Nous savons également qu'il faut encourager les Canadiens à visiter les 10 provinces et les 3 territoires; voilà pourquoi le programme Voyages génération Y est aussi important. Cela vise à encourager également les Canadiens à voyager.
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Il s'agit de 500... Nous avons réalisé un exercice à Chatham. Nous avons un organisme de développement des entreprises qui analyse comment se portent l'embauche et d'autres éléments. J'y ai participé et j'étais ravi de voir le travail accompli. L'organisme nous a offert ces statistiques. Je tiens à ce que vous le compreniez bien. Je veux que vous imaginiez ce que je vous dis. L'organisme nous a présenté le nombre d'entreprises dans la collectivité qui comptaient plus de 500 employés; il y en avait très peu. Je crois qu'il y en avait deux. Ensuite, entre 100 et 500 employés, il n'y en avait pas beaucoup non plus. La grande majorité des entreprises comptaient moins de 100 employés.
Voici une question piège. Je ne sais pas si la situation sera vraiment différente dans ma circonscription, Chatham–Kent–Leamington, qui est une petite circonscription rurale. Notre principale ville compte 40 000 habitants. Si je vous demandais de me dire, pour ce qui est du nombre de personnes embauchées, le plus grand groupe, que me répondriez-vous? Autrement dit, de 0 à 100, est-ce 10 employés ou 20 employés, par exemple? Selon vous, quel groupe serait le plus grand? Je sais que ce n'est pas juste de vous poser une telle question, mais je suggère à votre ministère de se pencher sur la question et de trouver la réponse. Je vais vous donner la réponse, parce que ce n'est vraiment pas juste. C'était zéro employé, et ce n'était même pas serré.
Au départ, ces données m'ont sidéré. Ce que je vous dis, c'est qu'à Chatham–Kent–Leamington la grande majorité des petites entreprises dont nous sommes si fiers comptaient zéro employé. Je peux vous dire pourquoi. Je me suis posé la question. À titre d'homme d'affaires, je me rappelle que, si le gouvernement prélevait la moitié en impôt — si c'était tout —, il était possible de se démener et d'essayer de gagner sa vie. Savez-vous ce qui vous tue? C'est l'assurance-emploi; lorsque vous embauchez un employé, il y a des cotisations d'assurance-emploi, des primes versées au RPC, des indemnisations pour les victimes d'accidents du travail — et je sais que cela ne relève pas du gouvernement fédéral —, les permis, les dépenses énergétiques, etc. En fin de compte, après avoir travaillé et avoir essayé de réaliser des profits, vous constatez que vous êtes perdant. De plus en plus de jeunes et d'entrepreneurs se disent que le jeu n'en vaut pas la chandelle.
Voici ma suggestion. Tout d'abord, je propose que le gouvernement nous donne ces statistiques. Je suis vraiment curieux de voir la situation dans l'ensemble du pays. Ensuite, étant donné que nous parlons de collaboration et que j'aimerais vraiment le faire, je propose de trouver un moyen de renverser la vapeur et de rendre les gens de nouveau intéressés par le démarrage d'entreprises, parce que nous pourrons faire tous les autres beaux programmes que nous voulons. Nous pouvons offrir des programmes, mais nous le ferons pour rien, si cela refroidit les ardeurs de nos entrepreneurs, et je crois que c'est justement ce qui freine notre croissance.
Je sais que mon temps est pratiquement écoulé, mais je n'ai pas encore terminé. Je...
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Merci, monsieur le président.
Je suis très heureux que vous ayez témoigné devant nous. J'apprécie le fait que vous soyez un modèle incroyable pour les petites entreprises, parce que... Je tiens à vous remercier pour l'énergie et l'attitude déterminée que vous injectez dans ce portefeuille. C'est si important, et je sais que M. Van Kesteren en est conscient.
Les propriétaires de petites entreprises, qui n'ont pas d'employés ou qui en ont un ou deux, doivent assumer tous les rôles et avoir cette énergie. En fait, ils ont surtout besoin chaque jour de croire qu'ils vont réussir, d'avoir la foi. De savoir que vous occupez ce poste pour les appuyer et que vous transmettez ces connaissances... Ils estiment que lorsque le gouvernement et les ministères sont avec eux et de leur côté, ils peuvent affronter ces obstacles de taille. Ils sont énormes, par exemple, une stratégie d'exportation, l’établissement des prix à l’exportation, la gestion du risque, le recouvrement des créances et les questions juridiques — des choses pour lesquelles ils ne possèdent peut-être pas d'expertise. Il est important que nous soyons en mesure de les aider de cette façon...
J'aimerais parler d'une entreprise en particulier. Il s'agit d'une histoire canadienne.
Un homme est venu d'Allemagne comme étudiant international et il s'est retrouvé à Ottawa. Il est maintenant citoyen canadien. Il comptait vendre des planches à neige en ligne. Il ne pouvait pas le faire; il n'arrivait pas à trouver le moyen de procéder. Le commerce électronique n'était pas au point, alors il a démarré une entreprise appelée Shopify, ici à Ottawa. L'administration centrale s'y trouve toujours. C'était en 2004. Il a commencé à vendre ses propres planches à neige. Maintenant, sa société permet à plus de 300 000 entreprises dans le monde entier de faire du commerce électronique. J'ai eu l'occasion de visiter son bureau de Toronto, et on m'a montré des personnes qui vendaient de tout — du thé aux tracteurs — au moyen de cette plateforme de commerce électronique.
C'est Internet qui permet maintenant d'uniformiser les règles du jeu et qui appuie ces petites entreprises pour qu'elles puissent vendre leurs produits et services dans le monde entier.
Pouvez-vous nous parler un peu de ce que l'avenir nous réserve selon vous? Je pense que les petites et moyennes entreprises sont sur le point de faire de grandes réalisations, surtout parce qu'Internet uniformise les règles du jeu.
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C'est une excellente question.
Les membres de mon équipe ont rencontré les représentants de Shopify hier. Ce fut une rencontre intéressante, car ils font partie de la solution. Plus nous tenons de consultations et de conversations, plus nous constatons que chaque personne fait partie de la solution, tout comme chaque membre du Comité nous aidera à créer ces débouchés.
Le programme d'innovation sera toute une solution pour le commerce électronique. Nous savons qu'il est difficile pour certaines entreprises de se retrouver en ligne. Nous savons que certaines régions rurales et éloignées n'ont pas le plein accès, ce qui explique pourquoi nous devons nous assurer qu'il y a moyen d'investir dans la connectivité. Le programme Brancher pour innover en est un exemple. Il investira jusqu'à 500 millions de dollars d'ici à 2021 pour donner l'accès Internet à large bande à 300 collectivités rurales et éloignées au Canada de façon à ce que nos PME, ainsi que les collectivités, puissent croître et avoir les débouchés que nous avons besoin qu'elles aient. Voilà comment on crée les occasions et les emplois dont il a été question plus tôt.
La BDC offre des initiatives ciblées pour le numérique, les sites Web et les technologies. C'est un autre partenaire que nous mettons à contribution et avec lequel nous travaillons en étroite collaboration afin de trouver une solution pour le commerce électronique et de faire en sorte qu'un nombre accru d'entreprises fasse partie de ce monde. Il faut que les gens soient en ligne. C'est vraiment la façon d'avoir le monde à sa portée et de considérer les marchés d'exportation, car votre présence physique n'est pas nécessaire si vous êtes connectés par la toile.
Le Programme d’aide à la recherche industrielle du CNRC aide les entreprises à trouver d'autres fournisseurs de services, comme les accélérateurs numériques de l'innovation et de la recherche, et il fait fond sur l'investissement du Canada dans le réseau CANARIE et ses réseaux de recherche et d'éducation pour donner aux entreprises de haute technologie canadiennes l'accès à un service infonuagique gratuit. Il s'agit là des programmes et services que nous apprenons à connaître et que nous connaissons, mais que les bonnes personnes ne connaissent pas. Voilà pourquoi nous allons nous assurer qu'elles en soient informées. Nous allons mieux communiquer et faire en sorte que la voix des personnes qui connaissent...
Le Bureau de la consommation offre des conseils, comme le Code canadien de pratiques pour la protection des consommateurs dans le commerce électronique — je peux aussi vous transmettre ce lien et m'assurer que tous les membres du Comité aient accès à ces renseignements — pour qu'on pense vraiment aux défis au lieu d'avoir à y faire face une fois qu'on est en ligne. Nous voulons que nos entreprises soient proactives plutôt que réactives, car lorsqu'elles sont proactives, elles peuvent croître et trouver les débouchés que nous avons besoin qu'elles trouvent.
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Merci, monsieur le président.
Honorables membres du Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes, je veux d'entrée de jeu féliciter le Canada relativement à l'approbation donnée aujourd'hui par le Parlement européen à l'Accord économique et commercial global, l'AECG, et à l'Accord de partenariat stratégique, l'APS. Je suis convaincue qu'il s'agit d'un important jalon en ce qui concerne les efforts soutenus que le Canada et l'Union européenne déploient pour favoriser l'instauration d'un libre-échange progressiste.
Je suis honorée d'avoir été invitée ici afin d'exposer le point de vue du gouvernement de la Malaisie à propos du Partenariat transpacifique. D'abord et avant tout, permettez-moi de profiter de cette occasion pour souligner que la Malaisie et le Canada entretiennent depuis longtemps des relations chaleureuses et cordiales. La présente année est particulièrement importante puisqu'elle marque le 60e anniversaire du début des relations diplomatiques entre nos deux pays.
Je tiens à réitérer que, d'un point de vue historique, nous avons d'importants liens en commun en tant que pays membres du Commonwealth. Le Canada est également partenaire de dialogue de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est, l'ANASE, une relation dont nous soulignons cette année les 40 ans. Nos deux pays sont aussi partenaires de l'APEC — la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique — et d'autres plateformes multilatérales.
Les principaux secteurs visés par nos liens bilatéraux sont le commerce, les investissements, la défense et la coopération en matière de sécurité, pour ne nommer que ceux-là. Nous considérons donc le Canada comme un important partenaire en matière d'échanges commerciaux et d'investissements. De janvier 2016 à novembre 2016, le commerce bilatéral entre la Malaisie et le Canada s'est chiffré à 1,52 milliard de dollars canadiens. En 2015, le Canada était le 27e partenaire commercial en importance de la Malaisie.
Nos investissements sur le marché canadien se font principalement dans le secteur du pétrole et du gaz. L'investissement de 36 milliards de dollars que Petronas — notre société nationale dans le secteur pétrolier — propose de faire en Colombie-Britannique est considéré comme le plus important investissement direct étranger de la Malaisie au Canada. Assurément, cet investissement agira comme un catalyseur et contribuera à accroître les échanges commerciaux entre nos deux pays. Nous avons été ravis d'apprendre, le 27 septembre dernier, que le gouvernement du Canada avait donné son accord conditionnel au projet de Petronas. Pour le moment, Petronas procède à un examen afin de décider si elle ira de l'avant avec la mise en oeuvre de ce projet.
En tant qu'économie ouverte dépendant grandement du commerce international et de l'investissement direct étranger, la Malaisie est très favorable au libre-échange, une position qui n'est pas sans rappeler celle du Canada. Dans cette optique, le PTP constitue une excellente plateforme pour permettre la création d'un marché énorme, puisqu'un tel partenariat engloberait certaines des plus importantes économies de l'Asie-Pacifique.
Le PTP diffère des autres accords de libre-échange par sa portée. On y retrouve en effet des secteurs auxquels les autres accords ne touchent pas, comme les marchés publics, l'environnement, les sociétés d'État et les droits de propriété intellectuelle. Des consultations menées par notre ministère de l'Industrie et du Commerce international auprès de diverses parties intéressées ont aussi révélé que les entreprises malaisiennes souhaitaient une ouverture plus grande des marchés et une facilitation accrue des échanges commerciaux. La motion sur le PTP a été déposée au Parlement malaisien en janvier 2016, ce qui a permis aux décideurs de débattre des avantages et des inconvénients de l'accord pour notre pays. La motion a été adoptée avec un soutien majoritaire de 127 voix contre 84, et la Malaisie a signé l'accord en février, à Auckland, aux côtés du Canada et d'autres partenaires.
De nombreux produits malaisiens se conforment aux normes mondiales et sont en mesure d'affronter la concurrence internationale. De plus, les sociétés malaisiennes sont en train de prendre de plus en plus de place en tant qu'investisseurs internationaux. Dans cette optique, nos sociétés ont besoin de la transparence et de la prévisibilité que des accords exécutoires comme les accords de libre-échange sont les seuls à pouvoir garantir de manière efficace.
Nous constatons aussi un intérêt grandissant de la part de sociétés étrangères de pays non partenaires qui cherchent à avoir un pied-à-terre en Malaisie afin de profiter des avantages que procure le PTP. En outre, des entreprises malaisiennes qui exportent aux États-Unis et au Canada manifestent un intérêt grandissant pour la mise en oeuvre de cet accord.
Le PTP permettra à la Malaisie de continuer de jouer un rôle à part entière dans l'intensification de l'intégration économique qui est en train de se produire en Asie-Pacifique. Le partenariat nous permettra également d'interagir de façon plus concrète avec les grands partenaires commerciaux que sont le Canada, les États-Unis, le Mexique et le Pérou, pays avec lesquels nous n'avons pas d'accords de libre-échange en ce moment.
Comme membre du PTP, la Malaisie sera également en mesure de devenir un rouage important de la chaîne d'approvisionnement pour l'ensemble de la région. Le PTP entraînera l'abolition de presque 4 000 tarifs à l'intérieur de ce marché. À l'heure actuelle, ces tarifs touchent nos principales exportations, nommément, les produits électriques et électroniques, les produits chimiques et pétrochimiques, les produits à base de bois, les produits alimentaires, les produits à base de caoutchouc et le textile.
La Malaisie estime qu'à long terme, le partenariat donnera accès à des biens à coût moindre et permettra d'améliorer l'efficacité de la production grâce aux avantages que procurent la concurrence et les économies d'échelle. Pour peu qu'il soit mis en oeuvre, le PTP créera un marché sans précédent de 793 millions de personnes, avec un PIB collectif de 27,5 mille milliards de dollars américains, ce qui est infiniment plus que le marché national limité de la Malaisie, avec ses 29,5 millions d'habitants et son PIB de 300 milliards de dollars américains.
Avec le PTP, nous cherchons à donner aux Malaisiens de nouveaux débouchés et de nouvelles possibilités afin qu'ils puissent tirer profit du marché international. Pour résumer, disons que le PTP donnera l'occasion à la Malaisie de devenir un marché transparent qui fournira un accès préférentiel allant bien au-delà de sa population. Le marché transparent ainsi créé procurera des occasions d'investissement tant à l'échelle locale qu'à l'échelle mondiale.
En ce qui concerne la Malaisie et le Canada, le partenariat se traduira assurément par une intensification du commerce et des relations économiques, puisqu'il n'y a à l'heure actuelle aucun accord bilatéral de libre-échange entre nos deux pays. Le PTP donnera en outre une nouvelle dimension au commerce et aux investissements régionaux entre les pays.
Mise à part la libéralisation à grande échelle du commerce des biens et des services, le PTP a été conçu pour promouvoir une saine compétition, développer l'économie numérique, encadrer le rôle des sociétés d'État dans l'économie mondiale, dynamiser la libre circulation des investissements, améliorer la mise en application de la propriété intellectuelle et permettre l'harmonisation des enjeux juridiques et réglementaires.
Le PTP est aussi le premier accord de libre-échange à comporter un chapitre particulier sur les PME. Cela ouvrira la porte à une foule de possibilités pour les PME malaisiennes, notamment en ce qui a trait au partage des connaissances et à la collaboration avec les PME d'autres pays partenaires, une dynamique qui permettra aux PME malaisiennes de s'incruster davantage dans les chaînes d'approvisionnement régionales et mondiales.
Nous sommes aussi conscients que le PTP n'est pas seulement une affaire de commerce. Il permettra également à la Malaisie d'améliorer sa compétitivité et sa gouvernance puisqu'il l'incitera à adopter des normes internationales — par exemple, les exigences halal — ainsi que des pratiques exemplaires en matière de travail et d'environnement.
La Malaisie considère que le PTP est un accord équilibré qui profitera à tous ses membres. Nous reconnaissons toutefois que l'avenir du PTP après le retrait des États-Unis dépendra énormément de la poursuite des consultations et des prises de décisions collectives par les pays qui y resteront fidèles, dont la Malaisie. Dans la conjoncture, l'entrée en vigueur du Partenariat transpacifique ne saurait se produire sans la participation des États-Unis.
Il serait possible d'aller de l'avant sans les États-Unis, mais il faudrait pour cela modifier l'article qui, dans l'accord signé, porte sur l'entrée en vigueur. Dans cette optique, les négociateurs en chef des 11 pays restants, dont la Malaisie, devront rester en communication permanente afin d'évaluer toutes les options possibles avant de choisir la meilleure façon de procéder.
Lorsque les dirigeants des 12 pays visés par le PTP se sont rencontrés à Lima, au Pérou, le 19 novembre 2016, ils ont tous réaffirmé leur engagement quant à la réalisation de l'accord en faisant valoir les avantages que ce dernier procurera à leurs économies et leurs régions respectives. Ils ont allégué notamment que le PTP allait stimuler le commerce et l'investissement, et qu'il allait favoriser l'internationalisation des petites et moyennes entreprises.
Pour l'avenir, la Malaisie garde espoir que l'accord sera mis en oeuvre comme il a été convenu à Auckland, le 4 février 2016, puisqu'il s'agit d'un engagement important au profit d'une ouverture économique qui intensifiera la coopération en Asie-Pacifique. La Malaisie considère que l'échec de l'entrée en vigueur du PTP sera une occasion ratée.
Comme l'a dit récemment notre ministre de l'Industrie et du Commerce international à l'occasion du Forum économique mondial de Davos, si le Partenariat transpacifique ne se matérialise pas, la Malaisie cherchera à améliorer son intégration économique à l'ANASE dans le contexte du Plan directeur 2025 mis de l'avant par la communauté économique de cette association. Nous ferons aussi des représentations pour hâter la conclusion de l'Accord de partenariat économique global régional, et nous chercherons à conclure des ententes bilatérales de libre-échange avec les pays membres du PTP avec lesquels nous n'avons pas d'arrangements préférentiels en matière de commerce.
En ce qui concerne le Canada, nous accueillons favorablement les propos de la ministre du Commerce international d'alors, la , qui affirmait que le Canada allait réaliser une étude de faisabilité sur la possibilité d'un accord de libre-échange avec l'ANASE. Nous espérons qu'une telle étude arrivera à la conclusion que cet accord serait bénéfique tant pour le Canada que pour l'ANASE. À l'heure actuelle l'ANASE a des accords de libre-échange avec la Chine, la Corée du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Inde et le Japon.
Entretemps, la Malaisie continuera de suivre de près l'évolution des politiques des États-Unis en matière de commerce. Avec ou sans Partenariat transpacifique, la Malaisie continuera d'apporter des modifications à diverses lois et à divers règlements désignés afin de les moderniser. Nous espérons être en mesure de soumettre ces lois et règlements modifiés à l'approbation de notre Parlement au cours de la présente année. Les modifications apportées à ces lois ne cherchent pas seulement à assurer la conformité aux termes du PTP. Elles font aussi partie de l'examen interne que la Malaisie a entrepris pour renforcer ses lois et les mettre à jour, ainsi que pour répondre à certaines obligations internationales.
Merci.