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Je vous remercie beaucoup de nous avoir invités à comparaître devant vous aujourd'hui pour vous parler de la question très importante de l'accès à l'aide juridique. J'aimerais souligner non seulement les difficultés en la matière, mais également les occasions à saisir.
Aide juridique Ontario, soit AJO, administre le régime d'aide juridique le plus vaste du Canada. Il prodigue des services à plus de 4 000 personnes à faible revenu chaque jour, en Ontario, selon un modèle mixte qui fait intervenir des avocats du secteur privé, des employés, des services téléphoniques et des services en ligne. AJO a un budget d'environ 450 millions de dollars, en plus de financer et de superviser 76 cliniques d'aide juridique indépendantes dans la province.
En Ontario, nous avons la chance d'avoir pu élargir nos critères d'admissibilité grâce à un investissement généreux du gouvernement provincial. Les seuils d'admissibilité financière n'avaient pas été revus depuis 20 ans en Ontario, quand une étude indépendante commandée par AJO a mis en lumière qu'en 2011, un million d'Ontariens à faible revenu de moins qu'en 1996 étaient admissibles à un certificat d'aide juridique. On a constaté que parmi les Ontariens à faible revenu non admissibles, il y avait surreprésentation des familles, des enfants, des travailleurs à faible revenu, des Autochtones et des membres des minorités visibles.
Grâce à cette hausse récente du financement provincial, AJO a pu accorder trois hausses de 6 % consécutives aux seuils d'admissibilité depuis 2014, dans le cadre d'un plan à long terme visant à rehausser les seuils d'admissibilité à la mesure de faible revenu de 2011 dans un horizon de 8 à 10 ans. Nous avons également pu élargir l'éventail de services accessibles aux personnes bénéficiant de l'aide juridique. Cela nous semble extrêmement important, et nous sommes favorables à l'idée de normes nationales concernant la prestation de services d'aide juridique à l'avenir.
Nous croyons également qu'on peut en faire plus pour élargir l'accès à l'aide juridique et à la justice. Par exemple, Aide juridique Ontario a une vaste expérience de la mise au point et de la mise en oeuvre de stratégies visant les clientèles vulnérables, afin d'améliorer la qualité et le degré de priorité des services offerts aux groupes vulnérables et marginalisés. Nous avons élaboré des stratégies en matière de justice autochtone et de santé mentale, et nous déploierons sous peu une stratégie sur la violence familiale. Nous travaillons également à l'élaboration d'une stratégie sur les membres de collectivités racialisées.
Nous mettons l'accent sur les groupes surreprésentés dans le système de justice pénale, les services de protection de l'enfance et les établissements correctionnels, ainsi que sur les groupes confrontés à des défis et à des obstacles particuliers en raison de leur marginalisation ou parce qu'ils craignent pour leur sécurité, comme c'est le cas des victimes de violence. Nous croyons que le gouvernement fédéral doit continuer de favoriser les services d'aide juridique qui élargissent l'accès à la justice pour les groupes vulnérables et marginalisés.
L'utilisation de la technologie peut également faciliter l'accès aux services d'aide juridique et en accroître l'efficacité. Aide juridique Ontario utilise la technologie de diverses façons, des conseils juridiques sommaires donnés par téléphone jusqu'à la mise en place d'un registre électronique, dans lequel sont consignés tous les services offerts à un client par un avocat de service, pour que le client n'ait besoin de raconter son histoire qu'une fois. Ces mesures élargissent et améliorent l'accès à la justice, aplanissent les obstacles et facilitent l'expérience du client, des éléments tous importants, qui bénéficient de la technologie. AJO prévoit également bonifier ses services électroniques et adopter le clavardage d'ici quelque temps.
Le gouvernement fédéral pourrait contribuer positivement à une utilisation plus efficace de la technologie par les régimes d'aide juridique pour éliminer le travail en double et favoriser une plus grande uniformité dans les services électroniques offerts par les différents régimes du pays.
Le gouvernement fédéral pourrait également offrir de l'aide aux provinces en matière de collecte de données et de présentation des résultats. Les régimes d'aide juridique du Canada en sont encore à leurs premiers balbutiements dans ce domaine. Grâce à sa question sur l'auto-identification, AJO sait que 15 % de tous les certificats d'aide juridique délivrés en Ontario concernent des clients qui se définissent comme des Autochtones. Plus nous en savons sur nos clients, plus nous pouvons améliorer nos services.
Le droit criminel est le principal domaine du droit dans lequel AJO, comme tous les autres régimes d'aide juridique, offre des services juridiques. Le fardeau financier associé aux services en droit criminel offerts par les régimes d'aide juridique laisse peu de ressources pour les services dans les autres domaines du droit dans lesquels les clients ont des besoins, comme le droit de la famille. Nous croyons que le gouvernement fédéral pourrait contribuer à réduire la demande de services et d'aide juridique en droit criminel ainsi que l'effet disproportionné du système de justice pénale sur les groupes vulnérables et marginalisés en continuant de mettre l'accent sur les projets et les réformes visant à réduire les délais dans le système de justice pénale, la surreprésentation des Autochtones canadiens dans le système et la criminalisation des personnes souffrant d'une maladie mentale.
Plus particulièrement, AJO souhaiterait recommander que le gouvernement fédéral continue ses réformes relatives à la détermination de la peine pour renverser la tendance législative des 10 dernières années. Il pourrait ainsi revoir les dispositions législatives sur les peines minimales obligatoires et favoriser l'imposition de peines d'emprisonnement avec sursis ou des peines autres que l'incarcération pour les infractions moins graves et les contrevenants qui commettent les crimes les moins graves.
On a beaucoup fait état récemment des problèmes éprouvés avec le système de mise en liberté sous caution et de détention provisoire. Le nombre de prévenus en détention provisoire dans les établissements provinciaux ontariens dépasse le nombre de détenus purgeant une peine.
AJO a élaboré une stratégie pour les mises en liberté sous caution et joue un rôle clé dans les nouvelles initiatives provinciales en la matière. Nous aimerions que le gouvernement fédéral mette sur pied un nouveau cadre législatif pour le cautionnement et la détention provisoire.
Il faut noter que l'adoption en 2003 d'un nouveau cadre législatif, la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents, visant à lutter contre le problème de la criminalisation excessive chez les jeunes Canadiens a permis de réduire sensiblement le taux d'incarcération chez les adolescents.
Les revendicateurs du statut de réfugié qui fuient la persécution, la torture et d'autres traitements cruels font partie des personnes les plus vulnérables au Canada. La conjoncture mondiale, notamment au vu de son évolution récente, change la donne de telle sorte que ces personnes vulnérables ont de moins en moins d'options. Pas plus tard que cette semaine, le gouvernement fédéral a réaffirmé son engagement à accueillir des réfugiés.
Au cours des deux premiers trimestres du présent exercice, AJO a enregistré une hausse de 45 % des demandes de services juridiques présentées par des réfugiés comparativement à l'an dernier. Le nombre de demandes semblables devrait continuer de croître. AJO a réussi à obtenir des fonds additionnels temporaires du gouvernement fédéral pour répondre à l'accroissement de la demande cette année. Nous sommes reconnaissants de l'aide ainsi apportée, mais nous avons de sérieuses préoccupations quant à l'avenir. Nous exhortons donc le gouvernement fédéral à hausser sa contribution au titre des services aux réfugiés tout en veillant à leur assurer un accès égal et approprié à la justice dans un contexte où l'on sait qu'ils feront appel de plus en plus aux services d'aide juridique. Nous estimons qu'il devrait y avoir un mécanisme permettant d'ajuster la contribution fédérale en fonction des fluctuations de la demande.
AJO considère que le gouvernement fédéral pourrait aussi apporter sa contribution en favorisant une plus grande collaboration entre tous les partenaires du système de protection des réfugiés. Il pourrait y parvenir en ajoutant des pays à la liste de ceux pouvant bénéficier du processus accéléré de la Commission de l'immigration et de statut de réfugié — du fait que les demandes ainsi traitées sont moins coûteuses pour l'aide juridique — et en appuyant la régularisation du statut de plus de 3 000 personnes qui attendent depuis trop longtemps que leurs revendications soient examinées.
Enfin, le problème d'accès aux services en droit familial est bien connu. Améliorer et étendre l'accès à l'aide juridique pour les services en droit familial est d'ailleurs l'une des priorités d'AJO. Nous offrons une gamme de nouveaux services, comme la médiation, l'information et les conseils juridiques, qui misent sur l'intervention précoce en mettant davantage l'accent sur le règlement des différends. Nous recommandons que l'aide financière fédérale au titre du droit de la famille vise explicitement à étendre l'accès aux services en la matière et à réduire le nombre de personnes qui se représentent elles-mêmes devant les tribunaux de la famille. L'accent devrait être mis sur l'appui aux services de première ligne et sur l'intervention précoce.
Je tiens à vous remercier encore une fois de nous avoir donné l'occasion de comparaître devant vous pour vous présenter ces différentes idées sur les moyens à prendre par le gouvernement fédéral pour améliorer l'accès à l'aide juridique et à la justice.
Je suis prêt à répondre à toutes vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Messieurs Field et McKillop, un grand merci d'avoir bien voulu comparaître devant nous aujourd'hui.
Je vais m'intéresser tout particulièrement à la question de l'aide juridique en matière civile. Le 13 décembre dernier, nous avons entendu le témoignage des représentants de l'Association du Barreau canadien au sujet du Transfert canadien en matière de programmes sociaux et des récriminations réciproques qu'il entraîne généralement entre le gouvernement fédéral et les provinces. On pourrait faire le même constat dans bien d'autres domaines. Le gouvernement peut affirmer qu'il finance l'aide juridique en matière civile, car cela est inclus dans le transfert social canadien. Les provinces peuvent prétendre le contraire en faisant valoir que ces sommes sont utilisées à d'autres fins.
Nous avons aussi entendu le témoignage de certains de vos homologues provinciaux, et notamment ceux de l'Alberta qui ont comparu devant le comité sénatorial. Ils ont indiqué que l'annonce de nouveaux fonds pour les régimes d'aide juridique ne changeait pas vraiment la donne.
J'aimerais que vous nous en disiez davantage au sujet du Transfert canadien en matière de programmes sociaux et de la manière dont nous devrions cibler le financement affecté à l'aide juridique en matière civile. Dans le cas de l'Ontario, avez-vous parfois l'impression que cet argent se perd dans le système?
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J'approuve certainement ce qu'a dit M. Field.
À l'heure actuelle, seulement trois pays sont considérés comme étant des « cas de traitement accéléré », soit la Syrie, l'Irak et l'Érythrée. Par exemple, la Syrie ne fait pas partie de la liste de pays pouvant bénéficier du processus accéléré, de sorte que tout demandeur du statut de réfugié qui n'est pas parrainé doit subir une audience complète relative à sa demande. C'est un long processus qui coûte très cher et qui tend à devenir plus long.
Le nouveau processus de détermination du statut de réfugié qui a été mis en place en 2012 comporte des délais très courts concernant le moment où une audience doit avoir lieu, et on commence déjà à accumuler des retards dans ce système. Nous avons encore des demandes qui ont été présentées dans le cadre de l'ancien système de détermination du statut de réfugié. On en compte environ 3 000 en Ontario. À l'échelle nationale, je crois que c'est près de 5 000. Il y a maintenant des problèmes à régler dans les deux systèmes.
Le processus de détermination du statut de réfugié pourrait-il ressembler davantage à un processus administratif? Un demandeur du statut de réfugié de la Syrie a-t-il vraiment besoin de subir un processus d'audience complète? Un membre de la CISR, la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, ne pourrait-il pas examiner le dossier papier et déterminer si, à première vue, il correspond à ce qui peut être considéré comme une demande du statut de réfugié acceptable et se prononcer en ce sens sans qu'il soit nécessaire de tenir une audience?
La Cour suprême a rejeté des arguments selon lesquels il existe un droit constitutionnel général garantissant l'accès à des services d'aide juridique. Je voulais examiner l'esprit de la Charte, plus précisément l'article 15, qui stipule que la loi ne fait acception de personne et s'applique également à tous, que tous ont droit au même bénéfice de la loi indépendamment des discriminations fondées sur la race, l'origine ethnique, la couleur, la religion, le sexe, l'âge ou les déficiences mentales ou physiques.
Lorsque Mme Kerri Froc, de l'Association du Barreau canadien, a comparu devant nous le 13 décembre dernier, elle a dit qu'on pouvait faire valoir, en vertu de l'article 7, que dans le cas de certaines femmes, victimes d'une agression, le droit à la sécurité de leur personne n'est pas respecté si elles ne peuvent pas faire juger leur cause. Elles sont des victimes à cet égard. Je respecte la décision de la Cour suprême, mais parfois, nous devons aller plus loin et examiner si l'esprit de la Charte est respecté.
J'aimerais connaître votre opinion à ce sujet. Compte tenu de la situation de l'aide juridique en Ontario et au Canada, pensez-vous que nous respectons l'esprit de la Charte? Est-ce que les gens sont vraiment protégés en vertu des articles 7 et 15?
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Vous soulevez un très bon point.
Comme je l'ai déjà dit, bon nombre des services en matière de droit criminel que nous offrons sont protégés par la Constitution, et je pense donc que pour ce qui est des articles 7 et 15, ils sont respectés cet égard.
Par contre, je crois que c'est dans le droit de la famille, le droit civil, qu'il nous manque des mesures de protection. Probablement que tôt ou tard, les interprétations des articles 7 et 15 élargiront les protections dont jouissent les clients ayant des problèmes relevant du droit de la famille.
Je vais seulement vous donner l'exemple d'une mesure qu'a prise Aide juridique Ontario. Notre seuil d'admissibilité financière, bien qu'il augmente avec les sommes qu'investit le gouvernement de l'Ontario, est tout de même bas. Pour avoir accès à des services d'aide juridique gratuits en Ontario, une personne doit avoir un revenu annuel de moins de 13 000 $. Dans le but de protéger les femmes — pas exclusivement, mais surtout les femmes — qui sont victimes de violence conjugale, nous avons augmenté le seuil d'admissibilité pour qu'il corresponde à celui sur lequel nous nous basons pour nos services d'avocats de garde, qui est nettement plus élevé. Cette même personne qui ne serait pas admissible parce qu'elle gagne 13 000 $, 14 000 $ ou 15 000 $ par année serait admissible selon le critère utilisé pour les services d'avocats de garde, car la limite est de 21 000 $.
Nous essayons de contribuer, malgré le fait que personne ne nous force à fournir des services aux femmes vulnérables, mais je pense que l'on verra des améliorations à cet égard lorsque les tribunaux approfondiront leur interprétation des articles.
J'aimerais remercier les membres du Comité de m'avoir invité à comparaître. C'est un privilège d'être ici.
J'aimerais entamer mon exposé en soulignant les résultats de certaines recherches sur la prévalence des problèmes juridiques au sein de la population. Ces recherches ont exercé une grande influence sur les réflexions au sujet de l'accès à la justice à l'échelle mondiale. Ensuite, j'aimerais citer quelques exemples de réponses apportées par le milieu de l'aide juridique relativement aux résultats de ces recherches.
Ces recherches comprennent maintenant 25 études menées un peu partout dans le monde. Quatre de ces études ont été menées au Canada; la première a été menée en 2004. La plus récente s'intitule Everyday Legal Problems and the Cost of Justice in Canada. Il s'agit d'une enquête nationale menée en 2014 par le Forum canadien sur la justice civile. J'aimerais vous donner un aperçu des résultats de cette étude.
Nous avons conclu qu'environ la moitié des adultes canadiens, soit 48,4 %, ont éprouvé au cours d'une période de trois ans un ou plusieurs problèmes que nous qualifions de « problèmes juridiques courants ». Lorsqu'on produit une estimation pour l'ensemble de la population, cela représente 11 millions de personnes sur une période de trois ans. Étant donné que ces gens éprouvent souvent plus d'un problème, cela fait 35 millions de problèmes. Ces nombres sont très élevés.
Il s'agit du pourcentage de personnes qui éprouvent un ou plusieurs problèmes, par type de problème. Vous pouvez constater que l'endettement des consommateurs et l'emploi sont les problèmes les plus importants. Cette tendance se retrouve dans toutes les études effectuées à l'échelle mondiale, dans des dizaines de pays.
J'ai dit que quatre études nationales avaient été menées au Canada, à savoir en 2004, en 2006, en 2008 et plus récemment, en 2014. Elles ont toutes livré les mêmes résultats. Ce qui est remarquable au sujet des 25 études menées à l'échelle mondiale dont j'ai parlé, c'est qu'elles ont aussi produit des résultats uniformes.
Je tiens à insister sur le fait que ces problèmes ne sont pas résolus devant les tribunaux ou avec l'aide des avocats. Selon la définition de base du type de problème juridique visé par ces études, il s'agit de tout problème vécu par des membres de la population, que la personne reconnaisse ou non la nature juridique de son problème, et qu'elle ait recours ou non à un instrument du système de justice officiel pour le résoudre. La grande majorité des gens éprouvent des problèmes de tous les types dans l'exercice de leurs activités quotidiennes, qu'il s'agisse de trouver un emploi, de perdre un emploi, de conclure un contrat ou d'acheter et de vendre des biens. C'est ce que j'ai qualifié, dans des travaux précédents, de problèmes juridiques courants.
L'étude a révélé deux ou trois autres éléments intéressants. Par exemple, nous avons découvert que 67 % des gens qui éprouvent ces problèmes juridiques courants ne comprennent pas la nature juridique de leurs problèmes. Je ne dis pas qu'ils la comprenaient en partie, mais qu'ils ne la comprenaient pas du tout. Ces gens ont affirmé n'avoir aucune idée de la nature juridique de leurs problèmes. C'est très intéressant. C'est un résultat assez frappant, car on se retrouve avec un très grand nombre de personnes qui éprouvent des problèmes qu'ils jugent très graves et difficiles à résoudre, mais ils n'ont aucune idée des aspects juridiques liés à ces problèmes.
Seulement environ 7 % des personnes incluses dans cet échantillon et dans des échantillons similaires ont eu recours au système de justice officiel pour résoudre leurs problèmes. Soixante pour cent se sont débrouillés seuls, c'est-à-dire qu'ils n'ont obtenu aucun conseil juridique et qu'ils n'ont fait appel à aucun expert non juridique. Ils ont tout simplement tenté de résoudre eux-mêmes leurs problèmes.
Les personnes qui éprouvent ces problèmes juridiques en paient le prix. En effet, ces problèmes leur imposent des coûts financiers et intangibles — par exemple, le stress peut causer des maladies et miner leur santé. Ces problèmes représentent également des coûts pour l'État, notamment dans les domaines des services sociaux, de l'assurance-emploi, des services de santé, etc., car les gens qui éprouvent des problèmes juridiques quotidiens n'ont parfois d'autre choix que d'avoir recours au filet de sécurité sociale.
J'aimerais laisser quelques rapports au Comité. Je les remettrai à votre personnel à la fin de la réunion. Vous pouvez obtenir des détails supplémentaires sur le site Web du Forum canadien sur la justice civile.
Cette approche n'est pas nouvelle, mais relativement nouvelle. En effet, elle vise à comprendre les problèmes juridiques éprouvés par la population et elle a permis, au fil des ans, de transformer considérablement la façon dont on aborde l'accès à la justice et la prestation de l'aide aux personnes qui éprouvent de nombreux problèmes juridiques au quotidien.
J'aimerais vous donner quelques exemples de la façon dont les systèmes d'aide juridique du Canada s'adaptent à la situation. Grâce à la numérisation de la prestation de services, un régime d'aide juridique de la Colombie-Britannique a mis sur pied un site Web de résolution de différends en ligne pour tenter d'aider un grand nombre de personnes. Ce système s'appelle MyLawBC, et il a été mis au point par la Legal Services Society of British Columbia. Il s'agit d'une façon de s'attaquer aux problèmes cachés; on tente d'améliorer la capacité d'intervention auprès des gens.
Dans le cadre de mes propres recherches, je collabore avec plusieurs cliniques juridiques communautaires du sud-ouest de l'Ontario qui établissent des partenariats avec des groupes communautaires. Les groupes communautaires reçoivent ainsi les outils nécessaires pour aider les gens à cerner leurs problèmes juridiques. Le lien établi entre le groupe communautaire et la clinique juridique permet à ces gens de trouver l'aide juridique dont ils ont besoin.
Je peux vous donner un autre exemple de certaines innovations qui découlent de cette recherche. Nous avons mis sur pied ce que nous appelons une consultation juridique secondaire, c'est-à-dire qu'un avocat travaillant dans une clinique d'aide juridique fournit des conseils professionnels aux fournisseurs de services d'autres organismes qui peuvent ensuite mieux aider leurs propres clients. Citons, par exemple, le cas d'un agent de traitement des cas, à l'Association canadienne pour la santé mentale, qui tente d'aider un client à remplir une demande de prestations d'invalidité. En aidant d'autres organismes de prestations de services, les intervenants de l'aide juridique peuvent servir davantage de personnes à moindre coût. Nous tentons donc de mettre au point une approche à cet égard.
Il y a beaucoup d'autres exemples, mais j'aimerais rapidement ajouter que de grandes innovations se produisent dans certains volets du système d'aide juridique au Canada. C'est très intéressant, et on tente de s'attaquer au large éventail de problèmes qui ont été cernés dans les recherches que j'ai citées.
J'aimerais vous communiquer deux idées auxquelles j'ai pensé pendant la rédaction de ces notes. La première concerne les recherches menées sur les problèmes juridiques. Il faut se rendre compte que l'accès à la justice ne se limite pas à l'accès aux tribunaux, car il existe énormément de besoins juridiques non comblés qui vont beaucoup plus loin que les tribunaux.
Ensuite, j'ai pensé à ce que cela signifiait dans le contexte de l'aide juridique. En effet, il faut également se rendre compte que l'aide juridique n'est pas seulement un système transactionnel qui permet aux personnes qui ont recours aux tribunaux de profiter des services d'un avocat lorsqu'elles n'ont pas les moyens de se payer un avocat du secteur privé; c'est aussi un instrument stratégique. En effet, l'aide juridique est un instrument stratégique qui sert à résoudre les problèmes liés à l'accès à la justice. Le milieu de l'aide juridique offre donc d'énormes possibilités créatives et innovatrices que l'on doit appuyer.
Je vous remercie beaucoup de m'avoir donné l'occasion de vous parler aujourd'hui.
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Merci de m'avoir invitée à comparaître à nouveau pour vous parler de l'aide juridique.
Comme vous le savez sûrement, le Fonds d’action et d’éducation juridiques pour les femmes de la côte Ouest est un organisme juridique qui se consacre aux droits des femmes et des filles. Nos activités sont liées aux litiges, à la réforme du droit et à l'éducation juridique du grand public. Nous avons déployé de grands efforts de sensibilisation systémique en ce qui concerne l'accès des femmes à la justice, mais nous avons récemment travaillé dans le volet des services directs en raison de la crise qui sévit en Colombie-Britannique. Je vous en parlerai plus en détail.
Tout d'abord, pour revenir à l'innovation, nous avons établi un partenariat avec l'école de droit de l'Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver, et nous avons ouvert le Rise Women's Legal Centre. Ce centre a ouvert ses portes en mai dernier, juste après ma dernière visite, en avril. La demande est énorme. Nous savions qu'il y avait une crise, et c'est ce qui nous a poussés à travailler pendant des années pour mettre au point ce modèle. Nous avons consulté des fournisseurs de service d'un bout à l'autre de la province. Nous avons passé des années à amasser du financement du secteur privé. Malheureusement, la clinique ne reçoit aucun financement public. Nous avons établi un partenariat avec l'université pour être en mesure de l'ouvrir. Même avec tout ce travail, nous avons été surpris de constater, deux semaines après l'ouverture du centre — c'est-à-dire en mai —, que nous avions déjà une liste d'attente jusqu'en septembre. Une centaine de femmes se trouvent sur cette liste en tout temps.
C'est dans ce contexte que j'aimerais vous parler de la situation de l'aide juridique en Colombie-Britannique. Ce secteur a été éviscéré en 2002 — surtout dans le domaine du droit de la famille — et les services liés au droit de la famille ont été réduits de 60 %, en particulier les services qui permettent aux gens de trouver un avocat. C'est donc le domaine de la représentation directe et des conseils juridiques qui a souffert, plutôt que celui de la diffusion de renseignements juridiques. Comme vous l'a dit mon collègue, la Colombie-Britannique a produit certaines innovations intéressantes dans le domaine des renseignements liés aux services juridiques, mais les services liés à la représentation juridique ont été grandement réduits.
L'accès aux services liés au droit de la famille est limité sur trois fronts. D'abord, la limite financière est très faible. Essentiellement, une personne ne peut pas gagner plus que le salaire minimum, selon le nombre de personnes à charge. Il y a donc un très grand vide entre les personnes qui ont accès à l'aide juridique et celles qui peuvent se permettre d'embaucher un avocat au taux du marché. De plus, la plupart du temps, l'aide juridique est accessible dans les cas de violence au sein de la relation, mais l'accès est très limité lorsque ce n'est pas le cas. Il y a des circonstances très précises visant les familles qui vivent de gros conflits, mais on se concentre surtout sur les relations violentes.
Si vous répondez à ces deux critères, vous avez droit à seulement 25 heures de service. C'est très restrictif. Le système n'est pas conçu — même explicitement — pour répondre aux besoins d'un différend en droit de la famille. Il n'est pas conçu pour résoudre des problèmes liés aux droits de garde et à l'accès ou pour résoudre d'autres problèmes. Il est essentiellement conçu pour obtenir une ordonnance de protection dans les situations de violence. Dans certaines circonstances, on peut obtenir certaines autres ordonnances provisoires, mais on peut surtout obtenir une ordonnance de protection. Dans d'autres cas très complexes, le système ne peut même pas accomplir cela. Je vous donnerai un exemple dans quelques instants.
J'aimerais parler de la représentation et de ce qui peut se produire lorsqu'on n'offre pas l'accès à un avocat. À mon avis, les renseignements juridiques sont très importants, mais ils ne suffisent absolument pas lorsqu'il s'agit d'avoir accès à la justice. C'est surtout parce que dans le domaine du droit de la famille, la primauté du droit ne s'applique pas aux personnes qui ne peuvent pas se la payer. Dans le domaine du droit criminel et dans d'autres domaines juridiques, la loi est toujours présente et elle s'applique dans tous les cas, que vous ayez ou non un avocat pour vous aider à comprendre vos droits. Ce n'est tout simplement pas le cas dans le domaine du droit de la famille. Je ne dis pas cela de façon générale, mais de façon très concrète.
Il y a quelques années, en Colombie-Britannique, l'adoption d'une mesure législative très progressive dans le domaine du droit de la famille a soulevé beaucoup d'enthousiasme. Toutefois, si vous n'avez pas accès à une personne qui peut vous expliquer vos droits et vous aider à les faire respecter, cette mesure législative est complètement inutile. En effet, si vous et votre conjoint ou votre conjointe êtes livrés à vous-mêmes pour résoudre vos problèmes relatifs à la garde d'enfants, au choix de l'endroit où vous vivrez et à la séparation des biens, la loi est complètement inutile. Cela signifie que dans le domaine du droit de la famille, le système de justice dont nous sommes tous si fiers dans notre pays ne s'applique qu'à ceux qui peuvent se le payer.
Ce sont surtout les femmes qui sont touchées par ces réductions liées à l'aide juridique, et même si plusieurs raisons expliquent cette situation, c'est surtout parce que les femmes ont un revenu inférieur — en raison de l'écart salarial présent dans notre pays — et elles sont donc moins en mesure de se payer un avocat. Ces statistiques sont fondées sur les personnes qui demandent et obtiennent de l'aide juridique dans le domaine du droit de la famille. Les femmes subissent également beaucoup plus de répercussions lorsqu'elles n'ont pas accès à l'aide juridique. Étant donné que ce sont en majorité toujours les femmes qui prennent soin des enfants et qu'elles sont plus souvent victimes de violence conjugale, les répercussions de leur manque d'accès à l'aide juridique sont particulièrement inquiétantes, car leur sécurité est à risque, ainsi que le bien-être de leurs enfants.
Cela m'amène à parler de l'impact disproportionné sur les enfants. En effet, si les tribunaux n'ont pas accès aux renseignements dont ils ont besoin pour déterminer si l'intérêt supérieur d'un enfant est de rester avec un parent ou l'autre, les intervenants ont les mains liées lorsqu'il s'agit d'assumer leur obligation d'agir dans l'intérêt supérieur de l'enfant, et les enfants en souffrent.
Je crois que vous avez déjà entendu parler de certains des coûts entraînés par le sous-financement de l'aide juridique. Je pense que je n'en parlerai pas pour l'instant et que je vais attendre de voir s'il y a des questions à cet égard. Je me contenterai de dire que le sous-financement de l'aide juridique entraîne des coûts plus élevés.
J'aimerais toutefois vous donner un exemple. Le Rise Women's Legal Centre accueille des clientes qui ont des valises pleines de documents accumulés au cours de la décennie pendant laquelle elles n'avaient pas d'avocat. Cela signifie que même si on avait pu facilement résoudre leurs problèmes liés au droit de la famille au début du processus si ces personnes avaient eu accès à des conseils juridiques généraux ou même à une représentation minimale dès le départ, aucun avocat du secteur privé n'osera maintenant s'attaquer à ces piles de documents. Ces cas ont tourné au cauchemar et leur résolution coûtera beaucoup plus cher au secteur public ou aux organismes communautaires à but non lucratif que si on avait été en mesure de faire progresser les choses plus rapidement, car ils sont maintenant beaucoup plus complexes.
Cela signifie également que la violence conjugale peut s'aggraver. On m'a récemment communiqué un cas — encore une fois, mon bureau n'offre pas des services directs, mais nous entendons tout de même parler des cas les plus désespérés. On m'a envoyé le dossier d'une femme qui cherche désespérément à obtenir une protection contre son conjoint violent. Elle a reçu des services complémentaires de l'aide juridique, mais tout ce qu'elle a obtenu, ce sont des ordonnances de non-communication temporaires et des ordonnances de protection qui viennent toujours à échéance. Elle est donc revenue pour demander des fonds supplémentaires, afin de présenter une demande d'ordonnance de garde à long terme. Elle reçoit des menaces de mort. La police a été alertée. Sa sécurité et celle de ses enfants est grandement à risque, mais on lui refuse l'aide juridique, car elle a utilisé toutes les heures auxquelles elle avait droit.
Quel est le rôle du gouvernement fédéral dans ce cas? Vous savez peut-être que le comité de la CEDEF, c'est-à-dire le comité de l'ONU qui étudie la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes — il s'agit essentiellement de la déclaration des droits des femmes —, a étudié le bilan du Canada à l'automne et a publié ses conclusions en décembre. Ses membres ont exprimé des préoccupations explicites à l'égard de l'aide juridique en matière civile offerte dans les provinces, et surtout à l'égard des répercussions sur l'égalité des femmes qu'aura le sous-financement de l'aide juridique dans les affaires liées au droit de la famille. Ils ont recommandé expressément de réserver des fonds du Transfert canadien en matière de programmes sociaux pour financer l'aide juridique en matière civile, afin de veiller à ce que les femmes aient accès à la justice familiale, en mettant l'accent sur les victimes de violence, les femmes autochtones et les femmes handicapées.
Ils ont également exprimé des préoccupations explicites au sujet des seuils d'évaluation du revenu, c'est-à-dire l'écart dont j'ai parlé entre les personnes qui sont admissibles à l'aide juridique et celles qui peuvent se permettre d'embaucher un avocat du secteur privé. Je crois que cela indique clairement qu'il incombe au gouvernement fédéral d'intervenir pour combler cette lacune tout en respectant les limites de sa compétence.
Je vais m'arrêter ici et laisser la place aux questions. Merci.
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J'aimerais beaucoup poursuivre cette conversation, mais j'aimerais également poser une question à M. Currie.
Je vous remercie beaucoup de votre témoignage. Votre liste des différents problèmes juridiques est intéressante. Je suis heureux de voir que le crime est au dernier rang. C'est mieux pour notre société.
J'ai remarqué que les gens ont plus de conflits avec leurs voisins qu'au sein de leur propre famille, ce qui est, encore une fois, une statistique intéressante.
Cela dit, vous avez dit — et je crois que vous avez parfaitement raison — que 60 ou 67 % des gens n'ont aucune idée réelle de la nature juridique de leurs problèmes. Je me souviens qu'un certain soir, dans ma collectivité — Niagara Falls —, quelques avocats se sont rassemblés à l'écart du système d'aide juridique pour offrir tout simplement des conseils juridiques à tous ceux qui se présentaient et qui en avaient besoin. J'ai toujours pensé qu'il s'agissait d'une excellente façon d'orienter les gens dans la bonne direction. Comme je l'ai dit, ce n'était pas une initiative officielle, car elle ne provenait pas de l'aide juridique, mais il s'agissait de services offerts gratuitement par les avocats de leur propre chef.
Avez-vous déjà entendu parler d'exemples comme celui-là? Encore une fois, il s'agit d'éduquer ou d'informer les gens sur leurs droits et leurs problèmes juridiques.
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Oui, grâce en grande partie aux avocats du secteur privé, il y a plusieurs exemples de cliniques d'aide juridique hebdomadaires ou bihebdomadaires qui sont organisées dans des sous-sols d'église et d'autres endroits, et où on tente de diffuser ce type de renseignements.
Aide juridique Ontario est un bon exemple de l'institutionnalisation d'une telle initiative. Un grand volet d'Aide juridique Ontario appelé Éducation juridique communautaire Ontario s'efforce, par l'entremise d'un large éventail de mécanismes — les moyens électroniques sont de plus en plus populaires —, de fournir aux gens non seulement des renseignements juridiques, mais également des sources interactives de règlement des différends et de résolution de problèmes, afin que ces gens puissent commencer à résoudre leurs propres problèmes, franchir quelques étapes, savoir où obtenir de l'aide et au moins lancer le processus avant que la situation ne soit désespérée.
L'exemple que j'ai brièvement mentionné plus tôt, MyLawBC, est similaire. Il me semble que les régimes d'aide juridique, comme nous les appelons au Canada, devraient assumer le rôle de fournir ce type de services, afin d'aider les gens au début du processus et d'aider le plus de gens possible.
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Le Centre canadien de politiques alternatives vient de publier un rapport intéressant sur l'endroit au Canada où il fait le mieux vivre pour les femmes. Je ne me souviens pas du meilleur ni du pire endroit, mais je sais que la Colombie-Britannique n'a pas récolté une bonne note pour ce qui est de l'argent qu'elle consacre à l'aide juridique, particulièrement dans le domaine du droit de la famille. Cela varie énormément. Les différentes provinces n'accordent pas toutes la même importance aux divers secteurs. Il y a aussi différents niveaux de financement de la part du gouvernement fédéral.
L'autre domaine dans lequel l'égalité hommes-femmes est importante, évidemment, est le droit de l'immigration et des réfugiés. Le gouvernement fédéral verse des fonds à seulement quelques provinces, dont la Colombie-Britannique. Il y a donc des fonds fédéraux qui sont versés à la Colombie-Britannique dans le domaine du droit de l'immigration et des réfugiés, alors qu'il n'y en a pas pour d'autres provinces comme la Nouvelle-Écosse, par exemple.
Le système est très inégal, et j'aimerais qu'on y remédie et, bien entendu, qu'on offre ces services. Même si l'Ontario fait face à certaines critiques à l'heure actuelle concernant la façon dont elle gère son programme d'aide juridique, le fait qu'elle a un réseau de cliniques d'aide juridique exhaustif, selon moi, fait l'envie du reste du Canada, et sa position est enviable au chapitre des services offerts aux femmes et dans le domaine du droit de la famille.
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L'aide juridique disposera toujours de ressources limitées. Cela ne date pas d'hier. Il y aura toujours une limite à ce que l'État est prêt à consacrer aux plus démunis. C'est ce qui est au coeur du problème.
Par l'entremise de ces accords de partenariats, nous essayons de tirer profit des ressources qui se trouvent dans la communauté — les services et les organismes qui ont d'importantes ressources humaines et financières et qui ont un intérêt — et des plans d'aide juridique, parce qu'au bout du compte, nous voulons nous attaquer aux problèmes de la pauvreté. Si on y parvient, on pourrait amplifier considérablement l'impact de l'aide juridique. Évidemment, cela demande un certain effort, et pour les avocats, ce serait une tout autre façon d'offrir l'aide juridique et de percevoir leur travail. C'est une partie de la solution.
Il faut notamment reconnaître l'importance d'intervenir tôt dans le processus. On peut fournir dès le début des mécanismes d'information et d'aide, et ce, pas seulement par l'intermédiaire de l'aide juridique. Il ne faut pas oublier qu'au cours des 40 dernières années, un réseau d'associations publiques d'éducation juridique s'est formé partout au pays, dont le mandat premier est de fournir de l'information juridique. Avant, il était question du droit et du fonctionnement du système de justice. Maintenant, les choses ont évolué, et on essaie de donner aux gens de l'information qui les aidera à trouver des solutions à leurs problèmes.
Pour répondre à l'autre partie de votre question, en ce qui concerne les 67 % de gens qui ont des problèmes — à divers niveaux de complexité, je dois l'admettre — qui ne comprennent pas les répercussions juridiques, et le plus petit pourcentage de gens qui ne reconnaissent pas la gravité du problème, ignorent à qui s'adresser et n'ont aucune idée du type d'aide dont ils pourraient avoir besoin, les mécanismes d'information juridique et d'intervention précoces pourraient être une bonne option pour eux.