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Merci, monsieur le président, de me recevoir aujourd’hui et d’examiner le projet de loi .
J’aimerais commencer en soulignant le nouvel élan du projet de loi. Malheureusement, une enseignante de mon comté a perdu la vie, tuée par un conducteur en état d’ébriété. Peu après mon élection, l’un de mes électeurs m’a demandé de faire quelque chose pour régler ce problème.
Il convient de noter que la conduite avec facultés affaiblies est l’une des principales causes de décès attribuable à un acte criminel au Canada. En plus d’être préoccupantes en soi, ces tristes statistiques placent le Canada dans une situation peu reluisante par rapport à des États similaires. Sans oublier les coûts économiques avérés qui y sont associés, soit 20,62 milliards de dollars.
Ce projet de loi compte deux parties distinctes. La première vise à autoriser l’utilisation explicite de détecteurs d’alcool passifs. La deuxième vise à modifier l’infraction criminelle de conduite avec facultés affaiblies ayant causé la mort et de conduite avec une alcoolémie supérieure à la limite permise de 80 milligrammes en un acte criminel d’homicide au volant causé par des capacités affaiblies.
En ce qui concerne la première partie, les détecteurs d’alcool passif sont classés dans la catégorie des instruments passifs parce que le conducteur n’a pas à faire quoi que ce soit, comme souffler dans une pièce buccale. Ces détecteurs, qui ressemblent à un bâtonnet ou qu’on installe au bout de certaines lampes de poche conçues pour les policiers ou sur une planchette à pince, détectent la présence et la quantité approximative d’alcool en échantillonnant simplement l’air ambiant près de la bouche de la personne.
Je sais que cela soulève des questions concernant la détection d’alcool ayant été renversé dans la voiture, par exemple, mais des études démontrent que le risque de détection passive de sources extérieures au conducteur est improbable. Le détecteur passif fonctionne à son plein potentiel lorsqu’il se trouve à six pouces de la bouche du conducteur, ce qui diminue d’emblée les risques de détecter de l’alcool provenant d’une autre source.
En outre, plus la distance entre le détecteur passif et la source d’alcool est grande, plus l’alcool se diffuse dans l’air ambiant. Par conséquent, il est peu probable que l’alcool provenant d’une autre source puisse être détecté. Dans ce cas, la lecture du détecteur ne serait pas assez élevée pour justifier la poursuite du dépistage.
Enfin, l’inquiétude concernant l’alcool provenant d’une autre source que le conducteur s’applique aux autres pratiques actuelles. Un agent de police qui détecte une odeur d’alcool provenant de l’intérieur du véhicule ne peut pas toujours en identifier la source. Par ailleurs, les recherches suggèrent que les policiers qui utilisent des détecteurs passifs détectent plus efficacement l’alcool et sa source que ceux qui ne font appel qu’à leurs sens.
Il convient également de mentionner qu’en raison des nouvelles avancées technologiques, la détection passive fait déjà partie des options de l’équipement de détection approuvé mis à la disposition des agents de la paix. La deuxième partie du projet de loi a été présenté sous le nom de « loi de Kassandra », en mémoire du décès de Kassandra Kaulius. J’aimerais d’ailleurs porter à votre attention que Markita, qui représente Families For Justice, est également la mère de Kassandra.
En appelant cette infraction un homicide, je suis d’avis que les parlementaires enverront le message puissant qu’enlever la vie en conduisant en état d’ébriété est raisonnablement prévisible et ne sera en aucun cas toléré. L’infraction actuelle voulant que le conducteur ait causé la mort après avoir bu réduit en quelque sorte sa culpabilité. Jusqu’à un certain point, cela suggère une conséquence accidentelle.
Je ne suggère nullement que ces conducteurs aient intentionnellement enlevé la vie. Toutefois, le fait qu’ils aient un permis de conduire me permet de présumer que ce sont des conducteurs rationnels. Il est légitime de penser que des conducteurs rationnels savent qu’être en état d’ébriété met la sécurité du public en péril.
Avant de conclure, j’aimerais aborder la constitutionnalité du projet de loi. Les préoccupations concernant la violation possible de l’article 8 de la Charte des droits et libertés, « chacun a droit à la protection contre les fouilles, les perquisitions ou les saisies abusives », ont été prises en compte lors de la rédaction du projet de loi. Nos tribunaux ne cessent de souligner que conduire sur les voies publiques est une activité hautement réglementée qui exige l’obtention d’un permis. Par conséquent, les conducteurs doivent s’attendre à ce que leur droit au respect à la vie privée soit limité ou enfreint.
Dans R. c. Smith, on reconnaît, malgré l’atteinte en vertu de l’article 7, que l’attente du respect de la vie privée doit être évalué au regard de la nature de l’activité:
Conduire est une activité très réglementée [...] Le but des policiers est d’arrêter les conducteurs en état d’ébriété lors de contrôles routiers, non pas sur les lieux d’un accident. Les conducteurs s’attendent à être interceptés et questionnés par les policiers concernant la conduite de leur véhicule. Cette possibilité fait partie intégrante du privilège de conduire un véhicule motorisé.
Par ailleurs, on pourrait affirmer que l’utilisation d’un détecteur d’alcool passif ne constitue pas une fouille, puisque les tribunaux ont reconnu que les policiers sont autorisés, en vertu de la loi ou de la common law, à contrôler les papiers des conducteurs.
Sur ce, je conclus ma déclaration d’ouverture, monsieur le président. J’aimerais mentionner, pour terminer, que MADD Canada et le chef de police local appuient également ce projet de loi.
Merci beaucoup.
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Mesdames et messieurs les membres du Comité de la justice et des droits de la personne, merci de m’avoir invitée ici aujourd’hui.
Je m’appelle Markita Kaulius. Je suis la présidente de Families For Justice. Families For Justice est un organisme sans but lucratif formé de parents, de membres de la famille et d’amis qui ont en commun d’avoir perdu un enfant ou un proche, tué par un conducteur en état d’ébriété au Canada.
Ma fille de 22 ans, Kassandra Kaulius, a été tuée par un conducteur en état d’ébriété le 3 mai 2011. Elle est morte dans une collision fatale, lors de laquelle elle a été violemment écrasée. Elle a été percutée à 103 kilomètres à l’heure, du côté du conducteur, par un automobiliste en état d’ébriété grillant un feu rouge à toute vitesse, à une intersection. Ma fille, qui revenait à la maison après avoir entraîné son équipe de balle molle, avait la priorité pour tourner à gauche. Kassandra a perdu la vie parce qu’un conducteur en état d’ébriété a fait le choix de boire et de conduire avec les facultés affaiblies. Ma vie et celle de ma famille ont changé à tout jamais.
La conduite avec facultés affaiblies est la première cause de décès attribuable à un acte criminel au Canada, et chaque année, les conducteurs en état d’ébriété laissent la mort, la destruction, la souffrance et des blessures sur leur passage. Du simple point de vue statistique, c’est l’acte criminel ayant le plus grand impact sur la société canadienne. Concernant les décès et les blessures graves nécessitant une hospitalisation, la conduite avec facultés affaiblies est très clairement le crime causant la plus grande perte sociale dans notre pays.
Des études démontrent que la consommation d’alcool occupait le troisième rang des facteurs de maladie en 2010, alors qu’il était au sixième rang en 1990.
Lorsqu’on additionne les coûts sociaux et les coûts de santé des décès, des blessures et des dommages, les coûts de la conduite avec facultés affaiblies par l’alcool ou la drogue sont estimés à plus de 20,6 milliards de dollars en 2010 seulement.
Tous psychotropes confondus, ce sont les troubles liés à l’alcool qui ont entraîné le plus d’hospitalisation en 2011. À l’échelle mondiale, l’alcool est lié à plus de trois millions de décès en 2012, soit un peu plus que le cancer du poumon et le VIH combinés.
Le nombre d’incidents impliquant une conduite avec facultés affaiblies fluctue selon les années, avec 76 000 cas en 2006, pour ensuite augmenter en 2009 avec plus de 86 000 cas. Plus récemment, le nombre d’incidents de conduite avec facultés affaiblies rapportés s’élevait à plus de 72 000 en 2014.
Au cours des 30 dernières années, nous avons eu des campagnes publicitaires afin d’éduquer et de sensibiliser le public; pourtant, la conduite avec facultés affaiblies demeure la première cause de décès attribuable à un acte criminel au Canada. En moyenne, 1 200 à 1 500 personnes perdent la vie chaque année, au Canada. En moyenne, plus de 60 000 personnes sont blessées lors d’un acte criminel qu’on pourrait totalement prévenir.
Cela représente 4 à 6 décès et 175 blessés par jour. La destruction de leur famille est permanente et laisse des traces. Bien des familles ne s’en remettent jamais complètement.
Le projet de loi proposé est une réponse aux conséquences graves rapportées par plusieurs autorités policières, experts et organismes de victimes, dont Families For Justice, qui pressent le gouvernement d’améliorer la capacité des autorités policières à détecter la conduite avec facultés affaiblies par la drogue et l’alcool.
Si ce projet de loi est important pour permettre l’utilisation de détecteurs d’alcool passifs, il existe des preuves accablantes que la consommation de drogues illégales et d’alcool altère les fonctions cognitives, ralentit le temps de réaction, réduit la concentration, favorise la somnolence et la désorientation, rend difficiles l’évaluation des distances et la prise de décisions, limite la capacité de rester dans sa voie et de conduire à vitesse constante et augmente le risque de collision. En vertu de la loi actuelle, le Code criminel ne confère pas à la police le pouvoir d’obtenir des échantillons corporels des conducteurs, à moins que le policier n’ait des motifs raisonnables de soupçonner que le conducteur a consommé de l’alcool.
Or, un détecteur passif peut détecter la présence d’alcool dans l’air ambiant, ce qui permet aux policiers d’utiliser une méthode de détection d’alcool non invasive en plaçant simplement le détecteur près du visage du conducteur pendant qu’il parle. Non seulement cette nouvelle méthode permettrait aux policiers de mieux détecter les automobilistes en état d’ébriété, mais elle aurait aussi un effet dissuasif et réduirait considérablement le nombre de conducteurs en état d’ébriété qui choisissent de prendre le volant malgré les lois et les mesures dissuasives déjà en vigueur.
La conduite avec facultés affaiblies par la drogue est aussi un problème croissant qui est très peu rapporté en raison du manque d’appareils de détection routière. De toutes les accusations de conduite avec facultés affaiblies, 97 % sont liées à l’alcool et seulement 3 % à la drogue. La situation sera encore plus catastrophique si la marijuana est légalisée.
Il faut établir des limites d’intoxication similaires à celles imposées pour l’alcool. La limite d’alcoolémie de 0,08 est bien connue et appuyée par des données scientifiques. Il n’existe rien de tel pour la marijuana. L’alcool et la drogue peuvent affecter la conduite en altérant le jugement et le contrôle du véhicule. La police a besoin de mesures uniformes, solides et justes pour s’assurer que la consommation accrue d’alcool et de drogue ne nuise pas à la sécurité routière. Les automobilistes qui prennent le volant avec les facultés affaiblies mettent leur vie et celle des autres en danger.
D’après le Centre canadien de lutte contre les toxicomanies, en 2010, presque autant de conducteurs sont morts dans des accidents de la route après avoir consommé de la drogue que de l’alcool, soit 34,2 % pour les premiers et 39,1 % pour les seconds.
En 2012, au Canada, 614 décès dus à un accident de la route impliquaient des conducteurs ayant consommé de la drogue, contre 476 dus à la consommation d’alcool. Une modification au Code criminel permettrait l’utilisation d’appareils de dépistage routiers approuvés afin de vérifier la présence d’alcool dans l’organisme des conducteurs. Actuellement, ce genre de détecteurs est utilisé en Australie et dans des pays de l’Union européenne, où la police utilise le dépistage salivaire routier pour détecter la présence de drogue.
Les cas de conduite avec facultés affaiblies par la drogue sont peu rapportés en raison du manque d’outils à la disposition des policiers pour détecter rapidement la présence de drogues. Par conséquent, les conducteurs aux facultés affaiblies par la drogue court-circuitent les tests à cause de l’impuissance des agents formés en reconnaissance de drogues, des limites de temps des tests et de la possibilité de contester l’accusation de consommation de drogue, ce qui mène au faible signalement des cas de conduite avec facultés affaiblies par la drogue.
Les appareils de dépistage salivaire routier offrent une option objective et rapide de dépistage des drogues les plus courantes.
Le sénateur Claude Carignan a récemment présenté le projet de loi afin d’ajouter un appareil de détection des drogues pour aider les policiers dans leur travail de dépistage des conducteurs aux facultés affaiblies par la drogue. Ce projet de loi prévoit la modification du Code criminel afin d’autoriser l’utilisation d’un appareil de détection approuvé pour déceler la présence de drogue dans l’organisme d’une personne qui conduit ou a la garde ou le contrôle d’un véhicule. Il autoriserait aussi le prélèvement de substances corporelles pour déterminer la quantité de drogue dans l’organisme d’une personne sur la base d’épreuves de coordination des mouvements et du résultat de l’analyse effectuée à l’aide d’un appareil de détection approuvé.
Ajouter un appareil de détection des drogues permettrait aussi le prélèvement de fluides corporels, qu’il s’agisse de salive, de sang ou d’urine, au besoin, afin de déterminer la quantité de drogue présente dans l’organisme du conducteur, à partir de l’analyse préalable de l’appareil de détection approuvé.
J’aimerais mentionner deux cas hautement médiatisés lors desquels deux familles ont perdu quatre membres de leur famille, tués par un conducteur en état d’ébriété.
Le 27 septembre 2015, la famille Neville-Lake, de Vaughan, en Ontario, a perdu ses trois enfants — Daniel, neuf ans, Harrison, cinq ans, et Milly, deux ans — ainsi que leur grand-père, Gary Neville. L’épouse et la belle-mère du père des enfants ont également été gravement blessées.
Le 2 janvier 2016, le père de la famille Van de Vorst, de Saskatoon, en Saskatchewan, a perdu son fils, Jordan, son épouse, Chanda, et ses deux petits-enfants, Kamryn, cinq ans, et Miguire, deux ans.
Les deux familles ont été décimées par des conducteurs en état d’ébriété dont le taux d’alcoolémie était deux fois supérieur à la limite permise.
Malheureusement, bien des conducteurs en état d’ébriété savent qu’ils risquent de ne pas être pris en flagrant délit, ce qui les pousse à prendre le volant et à risquer leur vie et celles des autres automobilistes et des piétons. L’effet dissuasif des détecteurs passifs proposés dans le projet de loi pourrait prévenir ce genre de collisions.
Les conducteurs en état d’ébriété de ces deux accidents ont reçu une peine de 10 ans, ce qui peut sembler beaucoup, mais cela ne représente que deux ans et demi par personne décédée. Avec une réduction de peine pour bonne conduite et une libération conditionnelle anticipée, ces conducteurs pourraient passer moins de deux ans en prison pour avoir tué quatre personnes. En d’autres mots, environ six mois de prison par personne décédée.
En moyenne, les conducteurs condamnés de conduite avec facultés affaiblies ayant causé la mort reçoivent une peine de deux à trois ans de prison au Canada, mais en réalité ils ne passent que cinq à neuf mois derrière les barreaux. Ce genre de peines confirme aux Canadiens qu’ils peuvent boire et conduire avec les facultés affaiblies et que s’ils tuent quelqu’un, ils n’auront qu’une peine minimale pour avoir volé la vie d’une victime innocente.
Les admissions en détention après condamnation en milieu provincial pour conduite avec facultés affaiblies sont plus susceptibles d’inclure des peines discontinues que les admissions pour d’autres infractions. La peine la plus souvent imposée est l’amende. Environ 1 accusé sur 10 a reçu une peine d’emprisonnement, dont la durée médiane était de 33 jours. C’est tout. Parmi l’ensemble des admissions en détention après condamnation en milieu provincial pour conduite avec facultés affaiblies, environ 4 sur 10 concernaient des peines à purger de façon discontinue. Une peine discontinue permet à une personne condamnée à une peine d’emprisonnement de purger sa peine pendant des périodes distinctes, habituellement les fins de semaine. En 2010-2011, environ 4 admissions en détention après condamnation pour conduite avec facultés affaiblies en milieu provincial sur 10, soit à peu près 41 %, concernaient des peines discontinues, comparativement à 15 % pour l’ensemble des infractions.
Service correctionnel Canada, qui est chargé de la surveillance des détenus condamnés à une période d’emprisonnement de deux ans ou plus, a déclaré 70 admissions pour conduite avec facultés affaiblies en 2010-2011. Cela représentait environ 1 % des admissions à Service correctionnel Canada.
Au cours des cinq dernières années, nous avons été témoins de peines allant d’une journée à sept fins de semaine de prison, de 1 500 $ d’amende à 90 jours en prison à purger les fins de semaine. Toutes ces peines ont été accordées à des gens condamnés de conduite avec facultés affaiblies ayant causé la mort. Malheureusement, des peines du genre sont en train de créer des précédents pour les futures procédures judiciaires. Il n’y a absolument rien de dissuasif là-dedans.
Nous croyons qu’un décès devrait entraîner une peine minimale obligatoire de six ans pour homicide au volant. Les personnes ayant perdu un proche reçoivent une peine à vie, une vie privée de leurs enfants et de leurs êtres chers. Les personnes décédées reçoivent une peine de mort. Les conducteurs en état d’ébriété responsables de ces décès ne reçoivent qu’une peine de quelques mois en prison pour avoir volé la vie de personnes innocentes et bouleversé celle de leur famille.
Au Canada, une personne accusée d’avoir causé la mort avec une arme à feu ou un couteau reçoit une peine de 7 à 10 ans de prison. Pourquoi les personnes qui tuent quelqu’un par conduite avec facultés affaiblies reçoivent-elles des peines aussi réduites? Bien des véhicules deviennent des armes mortelles entre les mains des conducteurs en état d’ébriété. Un véhicule en excès de vitesse entre les mains d’un conducteur en état d’ébriété revient à leur confier une arme de 2 000 à 3 000 livres. Un véhicule conduit par une personne en état d’ébriété fait beaucoup plus de dommages qu’un couteau ou une arme à feu.
Il ne s’agit pas d’accidents. Il n’y a pas d’accidents. Ce sont des collisions. Un accident est le résultat d’un bris mécanique ou de conditions météo. Conduire avec les facultés affaiblies est un choix fait par des personnes insouciantes, qui prennent une décision mettant la vie des gens en danger. Nous devons moderniser nos lois actuelles en matière de conduite avec facultés affaiblies afin que ceux qui commettent ces crimes et provoquent des blessures ou la mort de personnes innocentes soient tenus responsables de leurs actes.
Families For Justice a remis une pétition de plus de 117 000 noms au gouvernement fédéral. Cette pétition a été signée par des citoyens canadiens qui demandent au gouvernement d’adopter des lois plus sévères à l’endroit de la conduite avec facultés affaiblies. Pour avoir discuté avec des milliers de Canadiens au cours des cinq dernières années, je sais également qu’ils veulent des peines de prison plus longues, qui tiendraient compte de la gravité du crime. Nous espérons que des lois plus sévères entourant la conduite avec facultés affaiblies seraient plus dissuasives. Cela enverrait le signal aux Canadiens qui choisissent de prendre le volant après avoir bu et qui provoquent une collision qu’ils seront tenus responsables de leurs actes et qu’ils subiront des conséquences graves.
Le projet de loi prévoit également de changer le terme « conduite avec facultés affaiblies causant la mort » par « acte criminel d’homicide au volant causé par des capacités affaiblies ». Le projet de loi nomme ce crime pour ce qu’il est, soit un acte criminel d’homicide au volant. Les peines devraient refléter le sérieux de ce crime et les risques associés à la conduite en état d’ébriété, tout en préservant le pouvoir discrétionnaire des juges.
Les dispositions du Code criminel régissant le transport ont évolué au fil des ans en réaction à des incidents particuliers, aux progrès scientifiques et à des décisions des tribunaux, particulièrement celles ayant trait à la conduite avec facultés affaiblies. Cette approche a donné lieu à certaines contradictions, comme les peines imposées après une condamnation de conduite avec facultés affaiblies.
Si certaines de ces réformes ont renforcé les mesures contre la conduite avec facultés affaiblies, elles ont également rendu le Code criminel plus complexe, ce qui a nui à l’efficacité et à l’efficience des enquêtes, des poursuites et des condamnations.
Les mesures proposées modifieraient le Code criminel de façon à éliminer les incohérences et à accroître certaines peines afin de tenir compte de la gravité du comportement.
Families For Justice appuie l’adoption du projet de loi . J’espère que tout le monde l’appuiera. Je sais que le Comité doit évaluer les conséquences pratiques de la modification de la loi afin de s’assurer que le projet atteigne ses objectifs et clarifie le Code criminel.
Nous croyons que les policiers doivent avoir de nouveaux outils pour effectuer leur travail, assurer la sécurité des Canadiens et éliminer les conducteurs en état d’ébriété de la voie publique. Nous croyons que cette initiative, qui augmenterait la sécurité sur la route grâce à une procédure non invasive, devrait aller de l’avant.
Le projet de loi , la Loi modifiant le Code criminel du Canada, se trouve devant vous. Il s’agit d’un projet de loi extrêmement important, et vous avez l’occasion de prendre l’une des décisions les plus importantes sur la législation future du Canada. Le projet de loi C-247 s’attaquera à la portée de la loi et veillera à ce que nous ayons non seulement des lois concrètes contre la conduite avec facultés affaiblies, mais également des moyens pratiques et efficaces de les faire appliquer.
Je vous presse ardemment de réfléchir à ce que vous pouvez faire pour rendre les collectivités canadiennes plus sécuritaires. Les gens ont droit à la vie et ont droit de pouvoir rentrer chez eux en toute sécurité, sans s’inquiéter d’être heurtés ou tués par un conducteur en état d’ébriété.
Je vous demande donc, dans l’intérêt de la sécurité publique de tous les Canadiens, d’appuyer le projet de loi et d’autoriser les détecteurs d’alcool passifs, car les statistiques nous démontrent que nous avons besoin de lois plus strictes au Canada en matière de conduite avec facultés affaiblies.
Merci.