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Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 32e réunion du Comité permanent des anciens combattants. La réunion d'aujourd'hui se déroule dans un format hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre des communes le jeudi 23 juin 2022. Les députés peuvent y participer en personne ou à distance au moyen de l'application Zoom. Cependant, aujourd'hui, nous sommes tous ici en personne.
Je vous demanderais d'attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Je vous rappelle que toutes vos observations doivent être adressées à la présidence.
La rencontre d'aujourd'hui est consacrée aux travaux du Comité. Je vois que le premier vice-président du Comité, M. Blake Richards, souhaite déjà intervenir.
Monsieur Richards, je vous cède la parole.
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Merci, monsieur le président. Comme je l'ai indiqué dans mon avis à la dernière réunion, je propose la motion. Je peux la lire à nouveau pour le compte rendu, par souci de clarté. Je donnerai ensuite quelques explications sur la raison d'être de la motion, puis j'aimerais entendre les commentaires de mes collègues.
La motion se lit comme suit:
Que, conformément à l'alinéa 108(1)(a) du Règlement, le Comité ordonne :
Que toutes les notes d'information, les notes de service, les courriels, messages textes ou autres messages électroniques provenant des fonctionnaires d'Anciens Combattants Canada (ACC) préparés pour le ministre des Anciens Combattants ou qui lui ont été envoyés concernant l'aide médicale à mourir (AMM), y compris ceux liés à l'enquête interne sur la question, soient fournis au Comité dans les 30 jours suivant l'adoption de la présente motion.
Que toutes les notes de service, tous les courriels et tous les documents internes distribués par Anciens Combattants Canada (ACC) aux agents des services aux anciens combattants et aux agents chargés du traitement des cas concernant la politique du Ministère sur la discussion de l'aide médicale à mourir (AMM) entre le 1er janvier 2019 et le 7 décembre 2022 soient fournis au Comité dans les 30 jours suivant l'adoption de la présente motion.
Que toutes les notes, mémos, courriels et documents liés à la suppression ou à la destruction d'appels téléphoniques, de courriels, de messages et de notes de clients liés au sujet de l'aide médicale à mourir (AMM) (prévoyant la suppression des noms et des renseignements personnels des anciens combattants et des clients d'ACC) entre le 1er juillet 2022 et le 7 décembre 2022 soient fournis au Comité dans les 30 jours suivant l'adoption de la présente motion.
Que toutes les demandes d'Assystnet faites par des employés d'Anciens Combattants Canada (ACC) pour supprimer des notes de clients relatives à l'aide médicale à mourir (AMM) (prévoyant la suppression des noms et des renseignements personnels des anciens combattants et des clients d'ACC) entre le 1er juillet 2022 et le 7 décembre 2022 soient fournies au Comité dans les 30 jours suivant l'adoption de la présente motion.
Je propose la motion.
Permettez-moi de vous expliquer un peu ce dont il s'agit.
Je vais y aller point par point. Le premier est assez explicite. Nous demandons les notes d'information, les notes de service, les courriels ou autres messages que les fonctionnaires d'Anciens Combattants Canada ont préparés pour le ou qu'ils lui ont été envoyés à ce sujet. Il s'agit évidemment de nous assurer que le Comité dispose de l'information qui lui a été fournie. Il semble que lors des réunions que nous avons eues sur cette question, quand le ministre ou les fonctionnaires sont venus ici, nous avons entendu beaucoup d'histoires différentes. L'histoire semble changer. Même au cours d'une même réunion, l'histoire a changé plusieurs fois.
Il est important que le Comité puisse comprendre exactement quelles informations les fonctionnaires d'Anciens Combattants Canada ont fournies au à ce sujet et en relation avec l'enquête elle-même, parce que même pendant la réunion, il semblait y avoir des questions et une réelle incapacité de la part du ministre et de ses fonctionnaires de clarifier exactement l'état de l'enquête. J'espère que les documents que nous demandons ici feront la lumière sur l'état d'avancement de cette enquête, sur ce qui se passe, sur ce qui a été appris et, évidemment, sur le problème lui-même. Je ne m'étendrai pas plus sur le sujet.
La deuxième partie de la motion vise encore une fois à déterminer si des directives ont été données. Nous avons entendu de nombreux anciens combattants. Le a admis qu'il y a quatre cas, et nous avons entendu parler d'au moins quatre autres. Malheureusement, ces anciens combattants ne font pas confiance au ministère. Par conséquent, certains d'entre eux ne sont pas prêts à se manifester publiquement, tandis que quelques autres sont prêts à le faire, mais n'ont pas envie de le faire dans un endroit qu'ils jugent dangereux pour eux. C'est vraiment malheureux qu'il en soit ainsi, mais je peux comprendre.
Quand on commence à creuser et à investiguer — nous avons déjà entendu parler de pas moins de huit cas qui ont été portés à notre connaissance —, il est très difficile d'imaginer que ce que l'on nous dit, soit que cela se limite à un seul travailleur social, est véridique. Déjà, d'après ce que nous a dit Christine Gauthier, cette suggestion lui a été faite par deux travailleurs sociaux différents, un homme et une femme. Déjà là, il n'y a aucune chance qu'il s'agisse d'une seule et même personne.
Ensuite, quand on regarde où les personnes touchées vivent dans le pays, il est très peu probable qu'elles travaillent toutes avec le même bureau. Cela indique à nouveau qu'il n'y a aucune chance que cela se limite à un seul individu. Cela semble très improbable.
Cependant, les histoires que nous avons entendues — et j'en ai entendu certaines dans les médias et d'autres de la bouche du lui-même ici — ont toutes une grande similarité. La conversation se ressemble toujours. C'est à se demander comment cela a pu se produire. Je pense qu'il est important de voir quel genre d'information a été donné aux employés.
De plus, il serait important de voir quel genre d'information a été donné aux employés depuis que c'est devenu public. Même en demandant quelque chose d'aussi simple que de l'information sur les méthodes de fonctionnement habituelles du ministère des Anciens Combattants concernant l'enregistrement des appels, nous avons obtenu bien moins que ce que nous avions demandé. C'était presque comme si quelqu'un avait tapé un document Word pour expliquer au Comité pourquoi il ne voulait pas nous donner ce que nous demandions.
Cela paraît étrange. Je pense qu'il est important que nous recevions toute l'information disponible qui n'a pas été fournie au Comité lorsque nous l'avons demandée.
En ce qui concerne les deux derniers points, sur la suppression ou la destruction d'appels téléphoniques et de messages liés à la demande, la période de temps visée est beaucoup plus courte. La raison en est que lorsque l'affaire a été rendue publique (je crois que c'était au début du mois d'août), il y avait eu quelques rumeurs avant cela, d'après ce que j'ai compris. C'est pour cette raison que j'ai ciblé la date du 1er juillet, afin d'inclure la période où on a commencé à en parler publiquement. On pourrait facilement imaginer pourquoi quelqu'un pourrait vouloir modifier un dossier s'il avait fait une suggestion semblable à un vétéran.
Personne ici ne cherche à obtenir les renseignements personnels d'anciens combattants. Je tiens à ce que cela soit très clair. Je l'ai bien précisé dans la motion avec les mots « prévoyant la suppression des noms et des renseignements personnels des anciens combattants et des clients d'ACC ». Personne n'a besoin d'avoir les renseignements personnels d'un ancien combattant à qui on a fait cette offre. Je tiens à ce que ce soit bien clair. Ce n'est pas ce que l'on cherche ici. Il s'agit simplement d'essayer de déterminer si ce genre de demande a été faite.
Si ce n'est pas le cas, et on espère que ce ne l'est pas, nous espérons tous que ce n'est pas le cas, alors le ministère n'aura pas grand renseignements à nous divulguer. Espérons qu'il en soit ainsi. Espérons qu'il n'aura rien à nous fournir et que personne n'a essayé de brouiller les pistes, pour ainsi dire. Toutefois, si quelqu'un l'a fait, je pense qu'il est important que le Comité le sache.
Il est clair que le ou ses fonctionnaires ne nous fournissent pas toute l'information à l'heure actuelle. Ils ont pourtant comparu devant notre comité au sujet de tout cela.
Je ne veux pas laisser entendre que quoi que ce soit s'est produit, mais nous devons le savoir si c'est le cas. Il se peut qu'il n'y ait rien à déclarer ici, mais s'il y a quelque chose, eh bien, il est important que ce comité en soit informé. J'ai l'impression que si nous voulons aller au fond des choses, savoir ce qui s'est passé, le Comité devra passer à l'action pour le savoir.
C'est ce que l'on demande ici, l'information.
Je peux peut-être m'arrêter là pour l'instant et voir ce que les autres ont à dire. Il se peut que je veuille en parler davantage selon ce que j'entendrai. Je vais proposer la motion et la soumettre au débat.
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Wow. Laissez-moi penser à toutes les choses que j'ai toujours voulu dire. Je pense que c'est le grand jour.
Je ne ferai pas cela, parce que je sais qu'au bout du compte, ce qui nous importe vraiment, c'est de protéger les anciens combattants et de veiller à ce qu'ils se sentent en sécurité et entendus.
Je n'ai aucun problème à appuyer cela. Je ne sais pas si c'est ce qui nous apportera la solution, mais je pense que c'est un pas dans la bonne direction. À long terme, nous devons avant tout trouver un moyen de régler le problème et de faire en sorte que les anciens combattants se sentent en sécurité. Cela pourrait prendre un peu de temps. Je pense que le Comité fait partie de la solution, mais que la véritable solution va bien au‑delà du Comité. Je vais prendre le temps d'y réfléchir comme il faut.
Pour l'instant, je pense que c'est bien. Il y a une question que j'aurais à poser, pas tellement à M. Richards, mais peut-être par votre intermédiaire à la greffière, monsieur le président: est‑ce que les dates ont du bon sens? Je pense que 30 jours semblent assez raisonnables, mais je reconnais que nous ne serons pas de retour à la Chambre avant la fin janvier. Il serait peut-être bon que la greffière nous dise si ces dates sont raisonnables ou si nous voulons peut-être envisager de fixer l'échéance juste avant la reprise des travaux du Comité, une semaine avant. Je voudrais préciser les dates.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je suis évidemment d'accord pour aller de l'avant avec cette motion. Je suis très préoccupée par la façon dont nos anciens combattants se sentent par rapport à cela, soit ceux qui ont dit avoir été approchés en ce sens ou qui envisagent maintenant quelque chose qu'ils ne devraient même pas envisager.
Il est important que le Comité obtienne le plus d'informations possible pour nous aider à mettre un terme à ce problème pour nos anciens combattants. Le traumatisme du sanctuaire qu'ils subissaient déjà avant que cette nouvelle et ces circonstances n'éclatent au grand jour est d'autant plus grand. C'est toujours plus difficile, aussi, à l'approche du temps des Fêtes.
Je pense qu'il serait important pour eux de savoir que nous nous saisissons de cette affaire et que nous faisons de notre mieux pour obtenir des détails, afin de savoir ce qui s'est passé.
Je voudrais également dire une chose à propos des gestionnaires de cas et des gestionnaires du service à la clientèle. Certains d'entre eux sont venus témoigner ici et ont clairement fait preuve d'un grand engagement envers les anciens combattants à un niveau très personnel, ainsi que d'un énorme engagement envers leurs responsabilités et ce qu'ils font. Je pense qu'il est important, aussi, que nous découvrions la dynamique à l'œuvre dans les circonstances, parce je suis sûre que beaucoup d'entre eux craignent de se manifester ou d'être considérés comme partie à quelque chose qui, je l'espère et je le sens, ne s'applique pas à beaucoup d'entre eux.
La profondeur de ce que nous essayons de faire ici est importante, mais elle est nécessaire. Je crois que c'est la meilleure chose que nous puissions faire pour nos anciens combattants afin de faire la lumière sur la situation malheureuse et effrayante dans laquelle ils se trouvent et d'y mettre fin.
Merci, monsieur le président.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Permettez-moi d'abord de dire que j'appuierai la motion, mais que certains des commentaires de M. Richards ne peuvent pas rester sans réponse.
Il a déclaré que le ministère a changé l'histoire qu'il raconte à plusieurs reprises. Ce n'est pas vrai. Les fonctionnaires du ministère ont modifié leur témoignage lorsque de nouvelles preuves ont été découvertes, après le témoignage initial.
Il a dit que le statut de l'enquête n'est pas clair. Ce n'est pas le cas. Les fonctionnaires ont témoigné sans équivoque sur le statut de l'enquête.
Il a indiqué qu'il y a de nombreux anciens combattants touchés, au moins quatre autres. Eh bien, si tel est le cas, cela n'a pas été signalé au Comité. Peut-être qu'il y en a. Peut-être y a‑t‑il des gens qui ont parlé à M. Richards qui ont choisi de ne pas se manifester au Comité, de ne pas comparaître devant le Comité et de ne rien lui fournir pour corroborer ses dires. C'est peut-être le cas, mais pour citer le ministre, nous ne pouvons traiter que des faits.
Il dit que nous commençons à entendre parler d'au moins huit autres cas. Peut-être qu'il commence à entendre parler de huit autres cas, mais pas le Comité. Il dit qu'il fait des liens entre ce que le nous a dit et ce qui est sorti dans les médias. Le ministre a également été sans équivoque quant à la nécessité de s'en tenir aux faits. Il a été sans équivoque quand il a dit que ce qui s'est passé est totalement inacceptable. Il est absolument injuste d'entrer dans le domaine des suppositions et de les répéter tant de fois qu'elles semblent devenir des faits.
La motion est raisonnable. Elle mérite d'être appuyée. Toutefois, cette rhétorique et les suppositions qui ont été faites sans preuve doivent faire l'objet de vérifications.
Il a laissé entendre que l'on pouvait imaginer pourquoi quelqu'un voudrait modifier un fichier. Wow.
Chacun a droit à sa propre opinion, mais pas à ses propres faits. À mon avis, on n'a pas le droit de dénigrer ainsi les personnes qui travaillent au ministère des Anciens Combattants. On ne peut accepter de telles insinuations sans rien dire.
Comme je l'ai dit, j'appuierai la motion. J'aimerais beaucoup entendre...
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La remarque à laquelle je réagissais est celle selon laquelle on peut imaginer pourquoi quelqu'un modifierait un dossier. Est‑ce juste?
J'ai une dernière chose à dire. En fait, c'est plutôt une question pour vous, monsieur le président, ou encore pour la greffière ou M. Richards.
Le Comité a adopté une motion invitant la personne désignée sous le nom de Bruce à comparaître avant le 14 décembre, en lui donnant la possibilité de témoigner publiquement, mais d'une manière qui préserve son anonymat. Puisque le 14 décembre approche à grands pas, quelqu'un peut‑il faire le point sur l'état de cette demande?
Par ailleurs, Mme Christine Gauthier a témoigné qu'Anciens Combattants lui avait offert l'aide médicale à mourir par écrit. M. Richards a demandé que la lettre nous soit fournie. L'avons-nous reçue?
Mme Gauthier a aussi affirmé qu'elle avait envoyé une plainte écrite à ce sujet au et au . Avons-nous demandé ces documents et les avons-nous reçus?
Si je pose ces questions, c'est dans le but, pour reprendre les mots de M. Richards, qu'on s'en tienne aux faits et aux renseignements présentés au Comité.
Je voterai pour la motion, mais je trouve que les éclaircissements donnés par M. Richards pour la justifier contiennent beaucoup d'affirmations discutables. C'est pourquoi je tenais à intervenir. J'appuierai tout de même la motion.
Merci.
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Tout d'abord, je remercie M. Casey d'appuyer la motion.
Je tiens à être clair: je ne cherchais aucunement à dénigrer ni le ministère, ni le , ni quiconque. Je disais simplement que c'est important que nous ayons toute l'information à notre disposition. Voilà où je voulais en venir.
Je sais que je ne suis pas le seul à n'avoir pas bien compris ce qui s'est réellement passé, surtout la première fois que le a comparu. Je ne crois pas... Je n'avance même pas que quelqu'un a essayé de nous cacher quelque chose, mais je pense qu'une grande confusion règne toujours dans les esprits et que ces renseignements nous aideront à mettre les choses au clair.
Je m'excuse si mes observations ont laissé entendre le contraire.
Pour répondre aux questions, je ne crois pas avoir de précisions à donner en ce qui concerne Mme Gauthier et les documents qu'elle a fournis ou non. La greffière serait peut-être mieux placée pour en dire plus à ce sujet.
Cependant, je peux fournir plus de détails sur la motion et l'ancien combattant désigné sous le nom de Bruce.
Il a communiqué avec moi personnellement pour me dire qu'il voulait raconter son histoire au Comité. Toutefois, après que la motion a été adoptée, je pense qu'il a commencé à s'inquiéter de l'effet que cela aurait sur sa santé mentale. Comme je l'ai dit durant la dernière réunion, la limite de cinq minutes, entre autres, soulève des préoccupations chez nombre d'anciens combattants. S'il avait la possibilité de faire une déclaration de plus de cinq minutes, il changerait peut-être d'idée, mais en ce moment, il craint que sa participation au Comité nuise à sa santé mentale.
Il se peut que ses craintes se dissipent. C'est difficile à dire. Si c'est le cas, je suis certain qu'il nous le dira et que le Comité aura l'obligeance de lui permettre de témoigner. Toutefois, à ce point‑ci, je ne m'attends pas à ce qu'il accepte de comparaître avant le 14 décembre.
J'espère que ces détails aident à mettre la question au clair.
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Je tiens à préciser quelque chose. Je croyais l'avoir fait durant la dernière réunion, mais c'était une séance à huis clos. Nous avons maintenant l'occasion de mettre les choses au clair en séance publique. Je vous présente mes excuses.
Voici ce que j'ai compris. Le témoignage de Mme Gauthier a été interprété vers l'anglais, et il y a eu un malentendu. Si j'ai bien compris — j'invite la greffière à me corriger si j'ai tort —, Mme Gauthier a dit en français qu'une personne avec laquelle elle travaillait par l'intermédiaire d'Anciens Combattants lui avait offert l'aide médicale à mourir et qu'elle avait écrit une lettre. En fait, le ministère ne lui a pas envoyé de lettre, mais l'aide médicale à mourir lui a été offerte verbalement. Elle a ensuite écrit au à ce sujet.
Je tiens à ce que ce soit clair. M. Casey a parlé d'une lettre de la part du ministère. C'est ce que j'avais aussi compris en écoutant l'interprétation, mais on m'a dit plus tard que ce n'était pas le cas. Je trouve important que ces faits soient consignés au compte rendu.
L'autre question concerne l'ancien combattant surnommé Bruce, pour des raisons très importantes. Si M. Richards planifie présenter une motion visant à prolonger le temps imparti pour témoigner et à proposer un différent processus, j'y suis favorable. Je serai heureuse de considérer la possibilité d'appuyer une motion qui rendra le Comité plus accueillant pour un ancien combattant.
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Je voulais renchérir, mais Mme Blaney a quand même bien résumé la situation.
Une lettre a été écrite, mais elle ne provenait pas du ministère ou du premier ministre. C'est Mme Gauthier qui l'a écrite, pour se plaindre. Nous en avons reçu copie et je n'ai même pas cru bon de vous en faire part, parce qu'elle n'apportait rien au débat. Dans sa lettre, elle se plaint des services qui tardent à lui être fournis, notamment son ascenseur pour personnes handicapées, et demande si on souhaite qu'elle en vienne à demander l'aide médicale à mourir. Cependant, personne ne lui a offert une telle aide.
Lorsqu'elle était ici avec sa valise, je lui ai demandé si elle avait des notes personnelles qui pourraient alimenter nos discussions, parce qu'elle écrit tout. Par exemple, elle aurait pu avoir noté qu'elle avait reçu un appel téléphonique au cours duquel on lui avait offert quelque chose. Or, cela fait déjà environ 10 jours que nous l'avons rencontrée, nous l'avons relancée deux fois, mais nous n'avons reçu aucun document. Voilà où en est la situation concernant Mme Gauthier, de qui nous avons été proches.
Si vous permettez que je poursuive en ce qui a trait à la proposition qui est sur la table, je vais vous dire bien franchement que je l'ai lue et décortiquée avec mon adjoint en fin de semaine. Dans un premier temps, j'étais absolument contre. Or, il m'arrive d'être sage: j'ai donc ouvert une bouteille de vin, je m'en suis servi un premier verre, puis nous avons rédigé un genre d'amendement.
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Je rassure mon collègue.
Nous avons donc rédigé un amendement, une sorte de compromis.
Il y a quatre cas où l'aide médicale à mourir a été évoquée, mais, encore une fois, il n'y a rien de concret. Cela ne diminue pas l'importance de la situation et je ne veux vraiment pas dénigrer les quatre personnes qui y ont fait allusion. Par contre, nous n'avons rien de concret et nous ne pourrions pas nous présenter en cour avec l'un de ces cas. C'est pourquoi ma position se trouve un peu à mi-chemin.
Au Comité, nous avons une foule de sujets à débattre. Vient un moment où il faut prioriser certains éléments et lâcher prise sur d'autres. Je ne minimise pas les quatre — potentiellement huit — cas en question, mais nous n'avons rien de concret à présenter à leur sujet.
Nous avons présenté une demande de prolongation et, si des gens souhaitent se manifester, la porte est grande ouverte. Je pense que les gens savent que nous pouvons traiter ces dossiers à huis clos et préserver leur anonymat s'ils ne veulent pas être reconnus. Il y a certainement des façons de procéder de façon vraiment confidentielle. Nous avons donc prolongé la période d'étude et nous aurons peut-être des surprises, mais, jusqu'à maintenant, rien ne s'est passé.
J'ai donc proposé un amendement. J'imagine que vous l'avez reçu, monsieur le président et madame la greffière.
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Mon amendement est très simple. Je souhaite que nous allions au fond des choses, tout en limitant l'énergie que le Comité et les fonctionnaires consacreront à ce dossier.
La période des Fêtes approche et il est clair pour moi que le délai proposé dans la motion de M. Richards n'est pas raisonnable. J'en ai déjà discuté avec mon collègue conservateur. J'aurais proposé jusqu'au 1er février 2023, par exemple, pour permettre aux gens de respirer un peu.
En gros, j'aurais donc gardé le premier paragraphe de la motion de mon collègue et j'aurais simplement enlevé les mots « [...] ou qui lui ont été envoyés concernant l'aide médicale à mourir (AMM), y compris ceux liés à l'enquête interne sur la question [...] ». Pourquoi? C'est parce que l'enquête interne est tout à fait confidentielle. Nous avons posé des questions au et à ses sous-ministres, mais nous n'obtiendrons aucune réponse puisque l'enquête est confidentielle et entre les mains de la Gendarmerie royale du Canada.
Selon moi, le simple fait de supprimer ce bout de phrase ajouterait peut-être un peu de crédibilité à la motion plutôt que nous demandions des informations que nous ne sommes pas sûrs d'obtenir.
De plus, j'aurais proposé comme délai 45 jours au lieu de 30. Dans le deuxième paragraphe de la motion de M. Richards, j'aurais écrit « dans les 45 jours », ce qui correspondrait au 1er février 2023.
Enfin, j'aurais aussi supprimé les troisième et quatrième paragraphes de la motion de M. Richards. Pourquoi? C'est parce que, dans ma grande naïveté, j'ai l'impression que si je suis un consultant ou un intervenant et que j'écris dans mon dossier des informations qui ne sont pas correctes, que je les supprime et que je note quelque part que je les ai supprimées, quelque chose ne va pas et n'est pas logique. Je ne crois pas vraiment aux troisième et quatrième paragraphes de cette motion parce qu'ils supposent quelque chose qui n'est pas logique.
Disons-le-nous: comme tout humain, un fonctionnaire veut se protéger. Par contre, il ne détruirait pas des notes. Il les conserverait, plutôt, au cas où un problème surgirait et qu'il aurait besoin de se justifier. Faire disparaître de l'information, c'est quand même gros, et je ne crois vraiment pas que cela se fasse dans la fonction publique, notamment dans pareil cas. Encore une fois, je suis peut-être naïf, car cela impliquerait l'analyse de tonnes de boîtes de documents et de tonnes d'information caviardée.
Pour résumer mon amendement, je propose de garder les premier et deuxième paragraphes de la motion de M. Richards avec les deux petites modifications que j'ai mentionnées plus tôt, et de supprimer les troisième et quatrième paragraphes.
Encore une fois, si nous avions vraiment des preuves qui nous permettraient de demander plus d'information aux fonctionnaires, je dirais: allons-y. Par contre, il s'agit de quatre cas qui sont difficilement prouvables, même si nous ne devons pas les négliger.
Voilà donc ce que je propose comme amendement. Nous aurions aussi une motion très simple à présenter.
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Merci, monsieur le président.
Je suis heureux d'avoir l'occasion de me prononcer sur l'amendement.
Je suis maintenant membre du Comité depuis plus d'un an. J'ai remarqué deux choses, toutes allégeances confondues: d'abord, le Comité a la responsabilité de faire preuve de diligence raisonnable; ensuite, le Comité met un point d'honneur à s'attaquer à des dossiers délicats.
Je tiens à dire que je n'appuierai pas l'amendement proposé parce que d'après moi, ce serait faire la moitié du travail et ce serait décevoir les attentes des anciens combattants. Comme je l'ai déjà dit, c'est peut-être une question délicate, mais nous devons comprendre les problèmes et en trouver les causes.
En outre, globalement, la motion qui a été déposée contient deux éléments: il y a l'accès à l'information, auquel la population doit avoir droit, mais il y a aussi la protection des renseignements personnels. Selon moi, la première version de la motion protège les droits individuels. Nous devons reconnaître cette responsabilité. Le gouvernement doit comprendre cet enjeu et il doit protéger les noms. Les membres de la population oublient souvent cet aspect de la question; ils ne pensent qu'à l'accès à l'information.
Je trouve la proposition de mon collègue, M. Richards, bien équilibrée. Elle est vaste et globale, mais il revient au Comité de protéger les anciens combattants. Malheureusement, il y a parfois des omissions. D'après moi, si l'amendement de M. Desilets est adopté, il nous manquera des éléments nécessaires pour comprendre ce qui se passe au sein du ministère.
Je le remercie pour son intervention, mais je ne peux pas appuyer l'amendement proposé. Je pense qu'il nous faut un portrait global de la situation; c'est pourquoi je n'appuierai pas l'amendement.
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Merci, monsieur le président.
J'ai aussi des réserves par rapport à la suppression des deux derniers paragraphes, monsieur Desilets, parce que d'après ce que j'ai entendu, on ne sait toujours pas avec certitude si les appels téléphoniques ont été enregistrés ou non. Un ancien combattant m'a également dit que quand il a essayé d'obtenir de l'information sur les propos échangés durant un appel téléphonique, on lui a répondu que l'appel avait été enregistré, mais qu'il avait été supprimé depuis parce que le ministère ne conserve pas les enregistrements indéfiniment.
Il y a des problèmes liés aux communications avec les anciens combattants. Ils essaient de trouver les moyens appropriés de corroborer leur version des faits, mais cela semble très difficile. Je trouve donc important que nous nous penchions sur la question et que nous tentions de comprendre ce qui s'est passé.
Comme vous, j'ai peine à croire que le gouvernement fasse véritablement disparaître de l'information. Elle se trouve sans doute quelque part. Je ne sais pas. Toutefois, j'arrive à croire, dans une certaine mesure, que les communications sont supprimées ou détruites, car on ne peut pas tout conserver indéfiniment. En même temps, nos anciens combattants comptent sur ces documents pour confirmer ce qu'ils disent. Comme M. Casey l'a dit, il nous faut des preuves. Nous devons connaître les faits, et c'est très difficile pour eux.
Je ne peux m'empêcher de penser que si j'étais à leur place... Je ne sais pas pourquoi je dis cela parce que je serais complètement désemparée. Si je vivais la même chose qu'eux, si j'essayais d'obtenir de l'aide pour une maladie ou un trouble de stress post-traumatique et qu'on m'offrait l'aide médicale à mourir... Je ne crois pas qu'à ce moment‑là, je me dirais qu'il me faut des preuves, que je dois enregistrer l'appel pour disposer de l'information nécessaire pour corroborer ma version des faits.
La motion pourrait permettre au Comité d'obtenir l'information dont les anciens combattants ont besoin.
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Si vous me permettez, sur la même question, certains membres du Comité semblent vouloir accorder un délai de 45 jours. Je trouvais le délai de 30 jours raisonnable, mais je ne vois pas d'inconvénient majeur à le changer à 45 jours. Toutefois, j'ai quelques réserves au sujet de la suggestion de M. Desilets de supprimer les deux derniers paragraphes, et d'après ce que j'ai compris, je ne suis pas le seul.
Je tiens à être très clair. Certains semblent croire que la demande vise les dossiers des clients ou les notes à leur sujet, ce qui n'est pas le cas. Ce sont les communications internes liées à la suppression de ces documents qui sont demandées. J'espère qu'il n'y a eu aucune communication à ce sujet, mais s'il y en a eu, je trouve important que le Comité le sache. C'est tout ce que la motion demande.
Pour répondre à Mme Blaney, si certaines personnes sont prêtes à accorder un délai de 45 jours, mais pas à supprimer les deux derniers paragraphes — paragraphes que je trouve importants et que beaucoup d'autres membres semblent trouver importants —, d'après moi, la façon la plus simple de procéder, ce serait simplement de rejeter l'amendement. Ensuite, quelqu'un pourrait présenter un amendement visant à faire passer le délai à 45 jours. Ne serait‑ce pas la procédure à suivre?
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J'invoque le Règlement. J'aimerais connaître l'avis de nos greffières à ce sujet. J'ai l'impression… J'estime encore qu'un délai de 30 jours serait raisonnable, mais certains semblent favorables à ce qu'il soit porté à 45 jours.
Je crois cependant que les deux derniers paragraphes ont leur importance, et que nous devrions les conserver. On semble en outre avoir répondu en partie aux préoccupations que pouvaient avoir à cet égard certains membres du Comité, et notamment M. Desilets.
Voilà maintenant qu'un député du parti ministériel choisit de ne pas donner son consentement pour que M. Desilets puisse retirer son amendement et en présenter un nouveau afin que le délai soit porté à 45 jours. Cela nous place dans une position plutôt délicate, car certains voudraient appuyer le délai de 45 jours, ce qui les obligerait à souscrire du même coup à la suppression des deux derniers paragraphes, alors que j'estime qu'ils sont importants.
Je ne sais pas si notre greffière pourrait nous dire s'il est possible de présenter un sous-amendement pour proposer que l'on conserve les deux derniers paragraphes, ce qui nous permettrait de mettre aux voix le reste de l'amendement de M. Desilets sans avoir à supprimer quelque chose que nous voulons conserver
[Français]
Après en avoir discuté avec la greffière, je vous explique la situation: si l'amendement présenté par M. Desilets est mis aux voix et rejeté, il sera impossible de présenter un autre amendement qui lui est similaire, notamment concernant le délai de 45 jours ou la suppression des deux derniers paragraphes.
Par conséquent, la solution idéale serait de proposer à M. Desilets de séparer cet amendement en deux. D'abord, nous pourrons nous prononcer sur le délai de 45 jours, à savoir si nous sommes en faveur ou non. Ensuite, nous pourrons nous prononcer sur la suppression des deux derniers paragraphes. Ainsi, nous pourrons poursuivre nos travaux.
Je vois que les membres du Comité sont en discussion et qu'il y a consensus sur certains points. Or, étant donné qu'il nous faut suivre le Règlement, il serait bien de procéder de cette façon et de permettre à M. Desilets de séparer son amendement en deux. Il y aurait donc deux votes, un sur le délai de 45 jours et l'autre sur les deux derniers paragraphes.
Monsieur Samson, vous aviez invoqué le Règlement.
Je comprends tout cela, mais, comme nous l'avons bien dit, ce qui est important pour nous, c'est de travailler pour les anciens combattants. Nous voulons trouver un terrain d'entente entre nous.
Je tiens à souligner que certains membres du Comité sont en faveur de la suppression des deux derniers paragraphes, et que la plupart des membres sont en faveur d'un délai de 45 jours. Oui, nous pouvons décider de nous prononcer tout de suite sur l'amendement tel qu'il est présenté, mais avec les conséquences suivantes: si l'amendement est rejeté, nous ne pourrons pas nous prononcer par la suite sur le délai de 45 jours ni sur la suppression des deux derniers paragraphes.
M. Richards, la parole est à vous.
:
Je vais donc demander à la greffière de bien vouloir procéder à un vote par appel nominal.
(L'amendement est adopté par 6 voix contre 5. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous reprenons maintenant le débat sur la motion modifiée, dans laquelle les deux premiers paragraphes demeurent et les deux derniers ont été supprimés.
Je vois qu'il n'y a pas d'intervention. Je vais donc mettre aux voix la motion modifiée.
(La motion modifiée est adoptée. [Voir le Procès-verbal])
Le préseident: La motion modifiée ayant été adoptée, nous allons donc agir en conséquence.
Les membres du Comité souhaitent-ils discuter d'autre chose ou présenter d'autres motions?
Monsieur Desilets, vous avez la parole.
:
Merci, monsieur Richards. Je crois que vous aviez effectivement donné préavis de cette motion. Nous pouvons donc dès maintenant en débattre et en disposer selon la volonté du Comité.
Est‑ce que quelqu'un veut débattre de la motion de M. Richards?
[Français]
Puisque personne d'autre ne souhaite intervenir, je mets aux voix la motion présentée par M. Blake Richards.
(La motion est adoptée.)
Le président: Cette motion ayant été adoptée, je reviens aux travaux du Comité.
J'allais vous dire que nous devions accueillir des témoins aujourd'hui. Or, ces témoins sont encore en attente en lien avec l'étude sur l'employabilité présentée par M. Sean Casey. Je souhaite maintenant savoir si le Comité souhaite que la greffière réactive les demandes pour que nous puissions accueillir deux ou trois témoins à la rencontre du Comité prévue pour jeudi après-midi.
Monsieur Samson, vous avez la parole.