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Je souhaite la bienvenue aux témoins et aux membres du comité.
Je dois d'abord m'excuser pour mon français. Je fais des efforts, mais c'est très difficile pour un vieil homme comme moi. En fait, j'ai commencé à apprendre le français il y a trois ans.
Le mandat du Comité permanent des finances de la Chambre des communes est d'étudier les propositions de politiques budgétaires présentées au gouvernement fédéral et d'en faire rapport. Le thème de cette année est la place du Canada dans un monde concurrentiel.
Nous vous avons demandé de limiter vos exposés à cinq minutes, tout en sachant que ce n'est pas facile, mais nous allons néanmoins faire respecter cette limite. Si vous voulez jeter un coup d'oeil de mon côté, je vous ferai signe lorsqu'il vous restera une minute ou moins. À la fin des cinq minutes, je vous demanderai de conclure afin que vous puissiez avoir des échanges avec les députés et répondre à leurs questions.
Le premier témoin sera M. François Saillant, coordonnateur du Front d'action populaire en réaménagement urbain. Monsieur Saillant, vous disposez de cinq minutes.
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Bonjour. Je vous présente Nicolas Lefebvre Legault, président du conseil d'administration du FRAPRU, qui intervient dans la ville de Québec.
Le nom « Front d'action populaire en réaménagement urbain » ne veut probablement pas dire grand-chose pour les gens de l'extérieur du Québec. Essentiellement, il s'agit d'un regroupement panquébécois de groupes qui interviennent en faveur du droit au logement. Environ 120 organismes sont membres du FRAPRU à l'échelle du Québec.
Lorsque nous avons pris connaissance du communiqué de presse qui décrivait le thème que vous vous êtes donné en tant que comité, nous avons été frappés de voir qu'on y parlait à peu près exclusivement de compétitivité économique.
Nous voulons ajouter une autre dimension au débat, dimension qui nous semble non moins importante. Il s'agit de la question du respect des engagements internationaux qu'a pris le Canada en matière de droits socioéconomiques. Malheureusement, un rapport publié en mai dernier par le Comité des droits économiques, sociaux et culturels de l'Organisation des Nations Unies est déjà tombé dans l'oubli. Ce rapport était très critique quant au respect des droits au Canada, un pays qui, comme le disait le comité, a les moyens de respecter l'ensemble des droits. Ce comité faisait une série de recommandations, et on attend encore les commentaires du gouvernement canadien quant à la façon dont il entend se conformer à ces recommandations.
Je vous ai remis une copie de ce rapport, que vous avez peut-être déjà vu. On y faisait une série de recommandations sur des sujets comme les transferts aux provinces en matière de sécurité du revenu. Ces transferts n'ont pas augmenté depuis 1995, ce qui a eu des répercussions sur le niveau des prestations à l'échelle du Canada. Des recommandations étaient faites quant à la question de l'assurance-emploi et quant au problème de la faim et de l'insécurité alimentaires, mais aussi au sujet du logement et de l'itinérance, question sur laquelle nous nous attarderons davantage.
Au mois de mai dernier, le comité de l'ONU répétait une recommandation qu'il avait faite en 1998 à tous les paliers de gouvernement, soit celle de considérer le logement et l'itinérance comme une urgence nationale. Selon nous, le rapport que vous produirez en tant que comité doit respecter ces recommandations de l'ONU, notamment celles qui ont trait au logement. Pour nous, cela se fait par le biais d'actions concrètes. D'abord, il doit y avoir des investissements plus importants sur le plan du logement social. Dans le dernier budget, on a eu la confirmation d'investissements de 800 millions de dollars à l'échelle canadienne dans ce qu'on appelle le logement abordable. On a eu les premiers échos de ce montant de 800 millions de dollars dans l'entente budgétaire entre le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique, et on l'a confirmé dans le dernier budget. Nous avons hâte de voir la couleur de cet argent. On nous en parle depuis un an et demi, et nous n'en avons pas encore vu la couleur. On a affirmé que cet argent serait versé le 25 septembre dernier, mais nous n'avons pas encore vu la couleur de l'argent, du moins au Québec. Cependant, il est clair qu'on ne peut pas se contenter de 800 millions de dollars sur une période de trois ans à l'échelle du Canada. Selon nous, les problèmes de logement et d'itinérance sont suffisamment importants pour justifier des investissements beaucoup plus élevés. Le FRAPRU et d'autres groupes d'ailleurs au Canada pensent que le gouvernement fédéral devrait augmenter ses investissements directs dans le logement social de 2 milliards de dollars par année.
Selon nous, une partie de ces sommes pourrait provenir de l'application d'un projet de loi présenté par le Bloc québécois, le projet de loi C-285, si ma mémoire est bonne, qui concerne les surplus budgétaires de la Société canadienne d’hypothèques et de logement. Selon nous, une partie de ces surplus, qui atteignent présentement 4,4 milliards de dollars, devrait servir à aider un plus grand nombre de mal-logés et de sans-abri.
Nous faisons aussi d'autres demandes, dont une sur laquelle je ne m'attarderai pas parce que nous sommes en appui, soit celle de renouveler au plus vite le programme IPAC, le programme Initiative de partenariats en action communautaire, de le bonifier et d'assurer sa pérennité, afin que les groupes qui interviennent auprès des sans-abri ne soient pas obligés de courir après ces subventions année après année. Finalement, nous voulons attirer votre attention sur les compressions budgétaires qui ont été annoncées récemment et qui ont, entre autres, un impact de 45 millions de dollars à la Société canadienne d'hypothèques et de logement.
Pour nous, s'il y a des économies qui doivent se réaliser à la SCHL, ces économies doivent rester dans le domaine du logement et doivent être réinvesties pour faire en sorte, entre autres, que le parc de logements qu'on s'est donné soit...
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Monsieur le président, l'Université Laval a présenté un mémoire ainsi que des recommandations. Le texte explique différentes choses. Je vais donc faire un bref rappel. La première recommandation porte — vous n'en serez pas surpris — sur les transferts au titre de l'éducation postsecondaire. Je pense que la contribution du fédéral à l'enseignement postsecondaire devrait être rétablie au niveau de 1994, tel que cela a été demandé. C'est vraiment fondamental pour l'avenir du Canada et l'avenir de la province de Québec.
D'autre part, nous avons souligné différents éléments ayant trait à la recherche, en particulier le remboursement des frais indirects de la recherche. Le fait que le fédéral ne donne actuellement que 20 p. 100 est une charge additionnelle pour les universités, qui manquent déjà d'argent.
De plus, en ce qui a trait aux organismes subventionnaires, j'aimerais dire que pour la Fédération canadienne pour l'innovation en particulier, qui a vraiment contribué à mettre le Canada sur la carte, il y aurait du réaménagement à faire, et j'en parlerai davantage si vous le voulez. Actuellement, on demande des fonds de contrepartie du privé, mais cela n'est pas toujours possible, par exemple dans certains secteurs des sciences humaines.
Vous ne serez pas surpris d'apprendre que nous nous préoccupons aussi des budgets de base des conseils fédéraux. Les conseils fédéraux sont extrêmement importants pour la recherche au Canada. Il faut continuer d'augmenter les sommes qui leur sont allouées si on veut que la recherche continue de se développer au Canada.
Mais il faut aussi que cette recherche soit utile, et c'est pourquoi nous recommandons également que le fédéral reconduise, bonifie et développe les programmes d'appui à la valorisation des découvertes. Si on veut que le travail fait dans les universités soit le plus utile possible, il faut appuyer la valorisation de la recherche. Entre un travail de laboratoire intéressant et une entreprise qui crée de la richesse, il y a évidemment, un transfert à faire. Il y a là du travail à faire pour les gouvernements. Je pense que c'est le rôle des gouvernements que d'appuyer cette transition.
Le sixième point que je voudrais soulever a trait aux infrastructures sportives. Vous savez que l'Université Laval a un projet d'agrandissement du Pavillon de l'éducation physique et des sports. Ce projet a été soumis au gouvernement provincial et à la Ville de Québec, et il est bien appuyé. Notre suggestion est qu'il y ait, dans le budget 2007, une enveloppe dédiée pour les projets d'infrastructures sportives.
Au Canada, il y a beaucoup de projets d'infrastructures sportives. On parle beaucoup d'obésité et de problèmes de santé ces temps-ci. Le sport est important, et je pense que si le gouvernement fédéral consacrait certaines sommes aux infrastructures sportives, cela faciliterait un travail qui risque d'être fait de toute façon, mais de prendre plus de temps.
Je veux signaler que le PEPS de l'Université Laval est le centre sportif le plus utilisé à l'est de Montréal dans tout le Canada. C'est un centre important où se tiennent des compétitions nationales. Il y a un très beau projet que je pourrais décrire davantage, si vous le souhaitez.
Concernant les étudiants, de plus en plus, il faut faire en sorte que nos étudiants s'internationalisent, s'ouvrent aux autres cultures, aillent à l'étranger. L'Université Laval a été une des premières universités au Canada à mettre sur pied un programme de mobilité à l'intention des étudiants. Le fédéral devrait appuyer cette initiative. Il n'y a pas assez d'étudiants au Canada qui sortent et qui vont voir ce qui se fait ailleurs au cours de leurs études. Ils ne sont que 1 ou 2 p. 100 à le faire. Ce programme de mobilité étudiante m'apparaît fondamental. De la même façon, il faut aussi pouvoir attirer des étudiants étrangers chez nous. Il y a u une réflexion à faire à cet égard, comme celle que l'Australie et l'Angleterre, notamment, ont faite.
Je terminerai en vous suggérant une lecture. DansThe Chronicle of Higher Education, aux États-Unis, quelqu'un que vous connaissez sûrement et qui s'appelle Richard Florida a écrit sur l'impact des universités sur leur environnement. C'est un article extrêmement intéressant qui permet de voir à quel point les universités ont un impact sur toute la société. Il résume cela par ce qu'il appelle les trois T : technology, talent, tolerance. Donc, on met l'accent sur la partie plus humaine et sociale.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur Pallister.
La Boîte à science a pour mission d'éveiller l'intérêt des jeunes pour la science et la technologie, et le fait depuis 25 ans. Depuis 2001, on développe l'idée de faire un centre de sciences à Québec. Pour les gens qui sont de l'extérieur de Québec, ce sont des choses évidentes parce qu'ils en ont un dans leur ville. Québec est la seule ville parmi les 20 premières du Canada à ne pas avoir de centre de sciences.
En prévision de la création du projet, on a fait nos devoirs. On a rencontré 300 personnes. On a visité une trentaine de centres de sciences, participé à des groupes de discussion, fait des sondages, des études, des mémoires. Nous avons un plan d'affaires qui vous sera distribué tout à l'heure.
Notre organisme est devenu membre de l'Association canadienne des centres de sciences, et c'est à ce moment qu'on a appris qu'il n'y avait pas de stratégie canadienne à cet égard. On a été surpris. On arrive après tout le monde pour monter un centre de sciences et on constate que tous l'ont fait à la pièce, chacun dans son patelin. Il n'y avait pas de stratégie.
Pourtant, les centres de sciences sont les outils les plus utiles qui soient pour stimuler l'intérêt des jeunes pour la science et la technologie. Il y en a 1 500 dans le monde, dont 640 en Asie, où ils connaissent une croissance phénoménale, parce que les instances politiques ont compris que la matière grise était la matière première d'une prospérité possible dans une collectivité. Si les jeunes s'y intéressent, ils sont ensuite capables de faire carrière dans ce domaine. Les centres sont la racine de ces carrières. L'UNESCO affirme même que les pays qui ne font pas d'efforts pour intéresser les jeunes à la science et à la technologie s'appauvrissent. Elle ne dit pas qu'ils pourraient s'appauvrir, mais qu'ils s'appauvrissent. C'est une affirmation.
Dans le cadre de nos groupes de discussion ici, à Québec, on a demandé aux gens de nous nommer cinq entreprises en science et technologie, cinq scientifiques et cinq brevets, et le taux de réponse a été de 0 p. 100. Personne n'est capable d'en nommer cinq, alors qu'on a 800 entreprises qui font de la recherche et du développement. Ce n'est pas normal. Il faut que les gens s'approprient cela pour y rêver, pour que des enfants s'en inspirent afin de pouvoir contribuer à leur tour à la prospérité ou même afin de pouvoir prendre position dans des dossiers complexes comme celui des OGM ou sur différents problèmes liés à la santé comme le SRAS. On aimerait que les gens soient en mesure d'avoir une opinion à cet égard.
Le projet qu'on propose pour Québec coûterait initialement 30 millions de dollars. Dans le monde des centres de sciences, c'est un projet qui n'est pas très ambitieux, mais qui permet de répondre aux besoins et de faire une différence dans la ville. Le budget de fonctionnement serait de 7 millions de dollars par année. Nous demandons au gouvernement fédéral de contribuer 50 p. 100 de l'apport public à ce projet. Les retombées économiques seraient de 43 millions de dollars initialement et de 11 millions de dollars par année par la suite.
Nous avons fait nos devoirs. Nous avons 23 ambassadeurs importants qui croient au projet et nous avons l'expertise qu'il faut. C'est une priorité du Forum économique de la région. Il y a trois semaines, 160 leaders se sont réunis au Château Frontenac pour dire qu'ils y croyaient et qu'ils en voulaient un. Il y a donc mobilisation du secteur privé. Nous avons un gouvernement qui croit que la prospérité dépend de la capacité des gens et des familles. Enfin, nous avons un dossier qui n'est pas de compétence provinciale, mais qui devrait relever d'une stratégie canadienne.
Nous comptons donc sur le gouvernement fédéral pour permettre à la ville de Québec d'avoir son centre de sciences. Les autres villes du Canada en ont un. La contribution du gouvernement fédéral serait de 50 p. 100 de la mise initiale, ce qui équivaudrait à environ 18 millions de dollars, et de 50 p. 100 de la mise de la partie publique pendant 10 ans, ce qui équivaudrait à 20 millions de dollars, pour un total de 38 millions de dollars sur 10 ans.
Je vous remercie. Je suis disponible pour répondre à vos questions.
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Merci. Bonjour à tous. Je suis accompagnée aujourd'hui de ma collègue à la présidence de la coalition, Mme Micheline McKay, qui, je l'espère, pourra se joindre à moi pour la période des questions.
La Coalition canadienne des arts est le plus grand rassemblement d'amateurs d'art, d'artistes, de gestionnaires culturels et de chefs de file du monde des affaires jamais mis sur pied au Canada. Les arts et les organismes culturels incluent l'opéra, la musique symphonique, les arts visuels, le théâtre, les magazines, les musées, la littérature et la danse, pour n'en nommer que quelques-uns.
J'aimerais d'abord souligner la décision du gouvernement fédéral, dans son dernier budget, de prendre en considération l'urgent besoin d'un investissement dans les arts en accordant 50 millions de dollars de crédits supplémentaires sur les deux prochaines années au Conseil des Arts du Canada. Ce budget contenait aussi une exemption d'impôt sur les gains en capital et les dons de titres côtés en bourse à des organismes de bienfaisance publics. Tous le milieu artistique a accueilli favorablement ces deux mesures, considérées comme un pas important dans la bonne direction. Nous voulons remercier le gouvernement et tous les partis pour cette éloquente manifestation de leur appui.
Le milieu artistique a impérieusement besoin d'un financement stable, prévisible et à long terme. Ces 50 millions de dollars seront versés sur deux années, soit 20 millions de dollars la première et 30 millions de dollars la seconde. Il faut maintenant que cette augmentation de 30 millions de dollars soit inscrite au budget permanent du conseil.
La Coalition canadienne des arts a une seule et unique recommandation à faire au comité: que le gouvernement fédéral investisse dans le financement à long terme et stable du Conseil des Arts du Canada, afin que son budget annuel soit, à brève échéance, augmenté de 100 millions de dollars.
Il y a deux principales raisons à l'importance d'un investissement public stable. Tout d'abord, cela permet aux organismes artistiques d'établir un plan d'affaires. Cela leur donne les ressources et l'élan requis pour solliciter le financement provenant du secteur privé, des municipalités, des provinces, des mécènes, des fondations et d'autres sources.
En second lieu, cela permet de soutenir l'audace essentielle à la création artistique et à la promotion de la relève, tout en aidant les artistes et les organismes déjà établis à s'épanouir. Cette audace est le fil d'Ariane vers l'innovation, tout comme dans le monde des affaires ou dans celui de la recherche. Nous ne pouvons trop insister sur l'importance du financement public, qui demeure la roue motrice de l'engrenage.
Nous reconnaissons que ce n'est pas le rôle du gouvernement à lui seul. Les chefs de file du monde des affaires canadien soutiennent volontiers les arts et y investissent, mais ils connaissent aussi l'importance du soutien public. Ils savent, comme de nombreuses municipalités, que les villes compétitives sont celles où les arts, la culture et la vie intellectuelle s'affirment.
Le Conseil canadien des chefs d'entreprise déclarait ceci :
Les entreprises reconnaissent de plus en plus que le développement de collectivités vibrantes et créatrices a un impact direct sur leur compétitivité, notamment en les aidant à attirer, développer et motiver leur employés.
La Coalition canadienne des arts considère le Conseil des Arts du Canada comme le principal instrument du soutien public pour le développement et l'innovation dans les arts. Le conseil est efficace, la qualité de sa gestion est reconnue et son soutien est fondé sur le mérite. Il veille à ce que les fonds publics soient attribués là où ils auront le plus de retombées, pour les artistes comme pour les organismes artistiques, dans les grandes villes comme dans les régions moins populeuses.
Le processus d'évaluation par les pairs, défendu par le Conseil des Arts du Canada, ses critères d'admissibilité et son autonomie face aux influences politiques le placent dans la meilleure position qui soit pour promouvoir la diversité et la richesse de la créativité canadienne.
Chaque année, le conseil est examiné par le vérificateur général et publie un rapport annuel. Son obligation de rendre des comptes et sa transparence sont donc garanties. De plus, toutes les subventions qu'il accorde sont affichées publiquement sur son site Internet.
[Traduction]
En considérant les questions que ce comité nous a soumises, nous croyons que les arts et notre économie créative peuvent contribuer de façon importante à la santé économique et à la prospérité des citoyens et des entreprises du Canada. Il est largement reconnu que les arts et la culture jouent un rôle essentiel dans la qualité de la vie culturelle et associative des Canadiens. Les citoyens et les entreprises vous diront que les facteurs liés à la qualité de vie influencent directement leurs décisions concernant l'endroit où ils habiteront, travailleront et investiront. Une communauté dynamique qui possède une empreinte artistique très marquée attirera les talents, les investissements et les entreprises et stimulera la concurrence.
L'éducation de nos enfants et de nos jeunes compte pour beaucoup dans la prospérité future du Canada. Avec le recul de l'enseignement des arts dans les écoles, on observe déjà une demande accrue pour des activités culturelles dans la communauté. Les collectivités qui peuvent offrir des possibilités aux enfants sur les plans culturel, artistique et récréatif leur permettent d'apprendre la discipline, les bonnes valeurs, l'esprit d'équipe et le sens du leadership. Nous savons que la participation des jeunes aux programmes d'arts contribue grandement à former des citoyens dynamiques, équilibrés et engagés qui créeront, par voie de conséquence, des communautés saines et sûres.
Une autre des questions du comité portait sur la façon d'assurer au Canada une place enviable dans le monde. Au cours des 50 dernières années, le Canada est passé d'une économie largement fondée sur l'agriculture et l'exploitation des ressources naturelles à un pays actif sur la scène internationale, jouissant d'une des économies les plus florissantes des membres du G-7.
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Je suis président de l'Association des propriétaires de Québec, qui existe depuis 1933. Elle a été fondée en 1933, pendant la grande crise de 1929-1939.
Des petites et moyennes entreprises pourraient, sans subvention, être créées ou consolidées par des citoyens mécènes ou des parents d'enfants. Ceux-ci ont des biens gelés à cause des taxes sur le capital. Leurs enfants sont presque condamnés à devenir des itinérants. Il n'est pas normal qu'une société qui se respecte, qui croit à la famille, qui croit à la petite ville, au village et aux citoyens, ne respecte pas ce principe.
C'est la raison pour laquelle je suis ici présent en tant que président. Ceux-ci pourraient vendre leurs biens sans payer d'impôt sur les gains en capital, avec une balise, bien sûr. La somme de 100 000 $ a été cristallisée par Jean Chrétien en 1996. Stephen Harper et Paul Martin ont promis de faire quelque chose pour les profits sur le capital. Il est temps de se pencher sur cette question.
J'ai ici un article de Claude Castonguay disant qu'il faut réduire l'impôt sur les revenus de la classe moyenne et les impôts sur les revenus des entreprises, notamment l'impôt sur le capital. Ma présence ici est reliée à cela. Nous avons étudié cette question pendant plusieurs années, et une majorité de comtés de l'est du Québec ont proposé qu'on revienne sur le sujet des gains en capital. Il est temps de mettre en oeuvre ces deux promesses, tant celle de M. Harper que celle de M. Martin.
Monsieur le président, combien de temps me reste-t-il?
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Bonjour, messieurs, mesdames. Le Réseau Solidarité Itinérance du Québec représente 11 concertations régionales du Québec qui travaillent auprès des personnes itinérantes et 200 organisations du Québec qui interviennent auprès des personnes en situation d'errance et d'itinérance.
Comme M. Saillant, je suis ici aujourd'hui pour rappeler l'urgence et la nécessité de reconduire le financement du gouvernement fédéral en matière d'itinérance par le biais du programme IPAC, ou Initiative de partenariats en action communautaire, programme qui prendra fin le 31 mars 2007, soit dans environ 150 jours. Actuellement, nous n'avons aucune certitude quant à la poursuite de ce financement au-delà du 31 mars 2007.
Le Réseau Solidarité Itinérance du Québec demande que le financement de ce programme soit prévu dans le prochain budget, pour les années à venir, mais également qu'une annonce soit faite et des fonds dégagés avant le prochain budget pour permettre d'éviter une rupture majeure des services auprès des personnes itinérantes le 31 mars 2007, et que soient octroyés pour le Québec 50 millions de dollars par année, ce qui correspond à une somme trois fois supérieure à celles qui ont été octroyées dans les phases I et II du programme IPAC.
Au Canada, selon différentes sources, on dénombre entre 150 000 et 200 000 personnes sans abri. Lors du recensement de 1996, il y a 10 ans, on disait qu'il y avait à Montréal 12 266 personnes sans domicile fixe sur une période d'un an, ainsi que 3 589 sans-abri au cours d'une année à Québec. Depuis, le phénomène ne cesse de prendre de l'ampleur, ce qui se traduit par une augmentation de la fréquentation de toutes les ressources qui interviennent auprès des personnes en situation d'itinérance.
Il est vrai que pour nous, il s'agit d'une urgence et d'une priorité nationales, et cela fait d'ailleurs partie des recommandations de mai 2006 du Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies.
Permettez-moi de parler de ce programme qui va prendre fin. La vocation généraliste du programme a fait ses preuves depuis 1999, même si les investissements en matière d'itinérance demeurent inférieurs aux besoins exprimés par les communautés. IPAC a été jusqu'à présent un programme crucial pour prévenir et soulager l'itinérance, permettant une diversité d'interventions destinées à améliorer les conditions de vie des personnes itinérantes. En augmentant les ressources humaines, le travail de rue, le soutien communautaire et les interventions psychosociales auprès des personnes, en améliorant les installations et les équipements, en permettant la construction d'unités de logement et l'augmentation du nombre de lits d'hébergement, IPAC a permis à de nombreuses personnes de sortir de la rue et à de nombreuses autres personnes d'éviter le glissement vers la rue.
Sans IPAC, les groupes n'auraient pu faire face à l'augmentation du nombre des personnes itinérantes ni à l'aggravation des problématiques vécues par ces personnes, qui ont été constatées au cours de ces dernières années. Ce programme, je vous le rappelle, est crucial et incontournable pour prévenir et soulager l'itinérance. Nous pensons qu'il doit être maintenu dans sa forme généraliste et qu'il doit s'inscrire durablement dans le temps pour permettre de garantir la continuité des interventions et de travailler à des solutions à long terme pour les individus.
En terminant, nous demandons aux membres du Comité des finances d'intervenir afin que le gouvernement annonce, sans attendre le prochain budget fédéral, la reconduction et la bonification d'IPAC et qu'il prévoie la continuité de ce financement. Nous souhaitons rappeler que seul un investissement massif dans le secteur de l'itinérance, associé à une transformation des politiques sociales et de logement, pourra réduire de façon significative le phénomène de l'itinérance. Merci.
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Les centres de sciences sont, par définition, des investissements dans la jeunesse, dans le rôle qu'elle jouera plus tard, dans la famille et l'influence qu'elle a sur rôle que le jeune jouera plus tard. Ce sont aussi des investissements pour les enseignants, afin qu'ils se sentent à l'aise de faire de la science au primaire et au secondaire pendant toute leur vie, car ils ont de la difficulté à en faire. Ils permettent également de faire connaître aux jeunes ce que font nos entreprises et leur donnent le goût de s'en inspirer afin qu'ils puissent eux-mêmes créer un jour des entreprises et de la richesse.
Le discours sur la richesse n'est pas opposé au discours sur la pauvreté. On a besoin de l'un pour faire l'autre, non pas pour créer de la pauvreté, mais bien pour établir des programmes sociaux. Je dois faire attention à ce que je dis, car je ne veux pas me faire disputer. Je veux simplement dire que c'est comme le cerveau gauche et le cerveau droit. On a besoin de création de richesse pour que nos programmes sociaux soient à la hauteur de nos valeurs et de nos besoins. C'est une réponse de l'un et de l'autre. Il faut s'occuper de l'un et de l'autre.
Un centre de sciences est un lieu où on court, on joue et on grimpe. On y va en famille, c'est amusant, on ne se sent pas jugé, on ne sent pas qu'on n'est pas bon en sciences. On se sent à l'aise d'apprendre tout ce qui se fait et de s'ouvrir au merveilleux. C'est une solution à des problèmes qu'on connaît. Par exemple, on sait qu'un garçon sur deux ne termine pas son secondaire en cinq ans, et qu'un garçon sur cinq ne le termine pas.
La démographie ne nous permet pas de perdre un seul jeune. Pourtant, on en perd 20 p. 100. Ces jeunes qui n'ont pas de diplôme d'études secondaires n'iront pas à l'université. On ne peut pas se permettre cela. Il faut inspirer les jeunes et faire des efforts pour éviter que le problème social et les besoins s'accroissent. Il faut pouvoir répondre à ces besoins.
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Si je peux me permettre, je n'aime pas le mot « clientèle ». Il s'agit d'une population diversifiée.
Il y a quelques années, on pensait à des personnes — des hommes, majoritairement — d'un certain âge qui avaient des problèmes d'alcoolisme. C'est ainsi qu'on les voyait. À l'heure actuelle, cela touche de plus en plus de jeunes, de mineurs, de fugueurs, de jeunes adultes et de femmes.
Présentement, à Québec, on fait une recherche qualitative sur la réalité. Qu'est-ce qui mène à l'exclusion de ces femmes et les amène à vivre dans la rue? Cela touche aussi certaines familles qui connaissent un appauvrissement, une perte de logement, une perte de réseau social, etc. Ces gens n'ont pas de logement, pas de réseau social et vivent souvent des difficultés d'accès aux services publics. Leur dernier filet de sécurité est souvent le milieu communautaire qui ouvre plus facilement ses portes.
Ce sont aussi des gens qui ont des problèmes associés à l'itinérance. Il n'y a pas que le problème de vivre dans la rue; c'est assez complexe. Ces personnes vivent des problèmes de santé physique et mentale qui se greffent à leur problème d'itinérance ou qui en sont l'origine. On constate des problèmes de dépendance qui existaient au préalable ou qui apparaissent, très fréquemment chez les jeunes, quand ils fument dans la rue. S'ils ne sont pas toxicomanes, ils finissent par le devenir parce qu'ils se font repérer.
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C'est ce que je pensais. Merci.
Je serai bref. Ma question s'adresse à M. Saillant et à Mme Brisseau.
L'année dernière, le gouvernement libéral, avec l'appui du NDP, a adopté le projet de loi . Le mois dernier, les conservateurs ont dit qu'ils transféreront 1,6 milliard de dollars dans le logement abordable. Le Bloc n'a pas appuyé ce projet de loi. Je ne sais pas pourquoi on dit toujours que le Bloc appuie cet enjeu. Une somme importante a été transférée grâce à l'entente avec le NPD. Je ne sais pas si c'est déjà fait, mais on a annoncé le mois dernier que ce montant serait transféré à une fondation.
Je m'adresse à M. Pigeon. Nous avons parlé des transferts concernant l'enseignement postsecondaire. Quand nous étions à Winnipeg, le directeur de l'école...
C'est M. Lloyd Axworthy qui était ministre lorsqu'on a réduit les fonds consacrés à l'enseignement postsecondaire. Les universités auraient demandé qu'on transfère certaines sommes d'argent aux conseils de recherche...
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Oui. La majorité des gens qui paient des taxent sont de la classe moyenne, principalement dans les villes. Nous devons réellement appuyer ces villes dont on dit que les logements y sont non habitables. Personne ne semble s'arrêter à quelque chose qui est catastrophique ici, à Québec: la moitié de la ville doit être reconstruite. En 1957, le rapport Laplante disait que les « taudis devaient être redorés ».
Des millions de dollars ont été consacrés au Vieux-Québec, mais il y a actuellement un lot de paroisses qui ont des logements non habitables. Va-t-on les détruire ou va-t-on aider réellement à rénover ces maisons? Telle est la question que nous devons nous poser. Doit-on réduire les gens de la classe moyenne à devenir des sans-logis? Tel est le problème actuellement.
Plutôt que de partir d'en bas avec les sans-logis, nous devons partir d'en haut et dire à ceux qui sont capables de faire quelque chose, qui ont de l'initiative, qui font preuve de dévouement et qui sont cultivés, de faire leurs devoirs. Vous, les élus, devez porter attention à cela.
Actuellement, nos villes sont rendues à un point tel — surtout Québec — que la moitié de chacune d'elles doit être détruite. Allez-vous détruire la moitié de la ville de Québec? En 1957, le rapport Laplante disait que 14 régions de Québec étaient réellement aux prises avec des taudis. Personne ne parle de rénovations. Personne ne parle de donner une chance aux gens de devenir libres, non pas d'être constamment surveillés par des intervenants. Il est réellement temps de faire quelque chose.
En 1974, en compagnie d'un libéral et d'un conservateur, j'ai visité l'Université de Moscou et une bonne partie de la Russie du temps de Brejnev. C'était déjà rendu à un point tel que les logements que nous avons visités étaient des taudis. Or, le socialisme crée le taudis et la pauvreté.
Actuellement, nous devons partir d'en haut — non pas partir du sans-logis —, pour créer réellement quelque chose.
Une voix: Actuellement au centre-ville, les taudis appartiennent à propriétaires privés.
M. Marcel Tremblay: Les logements abordables, actuellement...
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Bienvenue. La séance est ouverte. Excusez mon français, mais je débute.
Je souhaite la bienvenue aux témoins et aux membres du Comité permanent des finances.
Le mandat du Comité permanent des finances de la Chambre des communes est d'étudier, dans le but d'en faire rapport, les propositions des politiques budgétaires présentées au gouvernement fédéral. Cette année, le thème est la place du Canada dans un monde concurrentiel. Nous vous avons demandé à l'avance de limiter vos exposés à cinq minutes, s'il vous plaît, bien que nous sachions qu'il n'est pas facile de le faire. Néanmoins, nous allons faire respecter cette limite. Si vous voulez bien jeter un coup d'oeil de mon côté, je vous ferai signe lorsqu'il vous restera une minute ou moins. À la fin des cinq minutes, je vous demanderai de conclure, tout cela dans le but de favoriser les échanges avec les députés et pour que vous puissiez répondre à leurs questions.
Nous commençons immédiatement en cédant la parole à un représentant du Mouvement des caisses Desjardins, M. Yves Morency, vice-président.
Bienvenue, monsieur Morency. Vous disposez de cinq minutes.
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C'est parfait. Bonjour à tous et à toutes.
Première institution financière au Québec avec ses quelques 5,5 millions de membres propriétaires, particuliers et entreprises, le Mouvement des caisses Desjardins est également le plus grand groupe financier coopératif au Canada. Parce qu'il sait conjuguer avoirs et êtres, Desjardins s'engage dans la communauté comme nulle autre institution financière, contribuant ainsi au mieux-être économique et social des personnes et des collectivités.
En tant que membre de la communauté coopérative canadienne, Desjardins appuie les recommandations conjointes du système coopératif canadien dont vous avez eu la chance de prendre connaissance la semaine dernière et que nous avons également annexé à notre mémoire.
Le Canada est l'un des pays les plus riches du monde. Toutefois, plusieurs défis devront être surmontés au cours des prochaines années pour maintenir cette place enviable dans un monde de plus en plus concurrentiel. Au défi de la productivité s'ajoute celui du vieillissement de la population active. Le gouvernement fédéral doit donc revoir ses priorités et se doter de mesures concrètes qui permettront au Canada de conserver sa position enviable sur l'échiquier mondial. Il importe que nos entreprises accroissent leur compétitivité, que notre force de travail accroisse ses compétences et que nos infrastructures répondent aux besoins actuels et futurs.
Toute réflexion sur les mesures fiscales et budgétaires que le gouvernement fédéral pourrait éventuellement proposer devraient d'abord, à notre avis, être élargies et passer par un questionnement sur son rôle au sein de l'économie canadienne, de même que sur les biens et services qu'il dispense. Compte tenu du fait que ses dépenses et ses revenus représentent près de 15 p. 100 du PIB réel canadien, il exerce une grande influence sur l'économie dans son ensemble. Il est essentiel que le gouvernement priorise la production de services publics plus étroitement en lien avec sa mission : que l'on pense à la défense, aux traités internationaux, à la sécurité, aux services diplomatiques ou à l'environnement.
De plus, il nous apparaît important d'accorder une plus grande place aux entreprises privées dans la production de services publics, notamment par le biais des partenariats public-privé, les fameux PPP. Ces partenariats devront évidemment être encadrés et régis par des règles strictes, afin de s'assurer que la qualité du service respecte les normes actuellement en vigueur au sein de l'appareil gouvernemental.
Du côté des infrastructures, le gouvernement fédéral devrait se doter d'un fonds d'amortissement pour permettre non seulement d'assurer le financement du renouvellement des infrastructures, mais aussi d'amoindrir son impact financier lorsque les besoins seront plus criants. Il importe, par ailleurs, d'adopter des mesures pour améliorer la position concurrentielle des entreprises canadiennes. On observe une détérioration de notre position concurrentielle, notamment par rapport aux États-Unis. Elle s'explique principalement par une croissance relativement faible du secteur des technologies de l'information, notamment depuis le début du nouveau millénaire, par une progression plus lente des investissements en machinerie et en équipement, et par une croissance économique assez faible dans certaines régions du pays.
Pour sa part, le gouvernement fédéral doit prendre des mesures adéquates pour renverser cette tendance et ainsi permettre au Canada de mieux s'illustrer au chapitre de la compétitivité. Parmi les moyens dont il dispose, le gouvernement fédéral devrait privilégier des mesures fiscales qui favorisent l'investissement des entreprises. Par ailleurs, la charge fiscale des entreprises devrait être réduite, afin de la rendre plus concurrentielle et faciliter ainsi les investissements.
De plus, le gouvernement fédéral pourrait mettre en place des mesures pour favoriser l'innovation, un facteur primordial dans l'amélioration de la compétitivité. L'éducation et le développement du capital humain constituent aussi des secteurs à privilégier.
Nous croyons que la prospérité du Canada passe également par un rééquilibrage fiscal entre le gouvernement du Canada et ceux des provinces. Pour y arriver, il nous apparaît d'abord primordial que le gouvernement fédéral se limite à ses champs de compétence dans ses dépenses budgétaires. Il doit éviter d'épuiser ses surplus budgétaires en augmentant ses dépenses tous azimuts et trouver une façon de transférer une bonne partie de sa marge de manoeuvre financière aux provinces.
Les priorités et les objectifs du gouvernement fédéral devraient également tenir compte des besoins particuliers des régions et de leurs PME. Par ailleurs, le Canada doit, à notre avis, tirer encore plus avantage de sa proximité avec les États-Unis dans plusieurs domaines, dont celui lié au secteur du capital de risque.
Nous croyons aussi à la nécessité de susciter des partenariats entre les universités canadiennes et américaines. De plus, il serait souhaitable que nos jeunes entreprises, particulièrement celles du secteur technologique, élaborent leur plan d'affaires en prenant non seulement en compte la dynamique du marché canadien, mais également celle du marché américain.
En somme, des efforts devront être consentis afin que l'économie canadienne augmente de façon significative sa productivité pour accroître la compétitivité de ses entreprises et le niveau de vie de tous les Canadiens.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, je pourrais peut-être vous dire au départ que la Fédération des cégeps est le regroupement libre et volontaire des 48 cégeps du Québec. En fait, c'est le pendant québécois des collèges communautaires du pays. Nous accueillons dans nos institutions 150 000 jeunes, garçons et filles, et environ 50 000 adultes.
Il faut bien voir que notre préoccupation se situe autour de la question des paiements de transfert pour l'enseignement postsecondaire. Il faut que les membres du comité sachent que nous estimons, à ce moment-ci, que le sous-financement chronique de nos collèges se chiffre à 305 millions de dollars.
Je vous donne des exemples. Aujourd'hui, à Québec et à Montréal, bon an mal an, 5 000 hommes et femmes ne peuvent pas venir dans nos collèges pour y suivre des cours liés à du recyclage et à du perfectionnement. Nous attendons d'implanter de nouveaux programmes, par exemple le programme technique de génie électrique, qui est un programme qui a été révisé et qui devrait être implanté dans l'ensemble de nos cégeps. Cela coûte 70 millions de dollars.
Donc, nous estimons qu'à ce moment-ci, nos difficultés financières sont extrêmement importantes. Les collèges du Québec sont financés à 86 p. 100 par l'État québécois, comparativement à 53 p. 100 pour les universités. Malheureusement, nous n'avons pratiquement aucun fonds du fédéral à notre disposition; pour les universités, le financement est de 13 p. 100. Il n'y a, dans les cégeps du Québec, aucun droit de scolarité, alors que nos universités québécoises peuvent bénéficier de droits de scolarité.
Notre message aujourd'hui est clair : nous souhaitons que dans le cadre du prochain budget fédéral, il y ait un règlement clair et net du déséquilibre fiscal et, par voie de conséquence, des transferts pour l'enseignement postsecondaire.
Je voudrais rappeler aux membres du comité que c'est dans cette même ville de Québec que M. Harper, en décembre 2005, a promis de régler le déséquilibre fiscal. Le 12 janvier 2006, dans une lettre signée à l'adresse du président d'alors du Conseil de la fédération, M. Klein, il a pris l'engagement de créer le transfert canadien en éducation et en formation. Dans le discours du Trône fédéral, il y avait un engagement formel de régler le problème du déséquilibre fiscal. Cet engagement a également été réitéré dans le premier budget de M. Flaherty, en avril dernier. Et enfin, M. Harper, solennellement, devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, a dit aux Québécois que son gouvernement allait régler le problème du déséquilibre fiscal. De plus, il a dit aux gens des collèges et des universités que son gouvernement allait régler le problème des transferts pour l'enseignement postsecondaire.
Je l'ai dit en conférence de presse ce matin, pour nous, il est clair que le temps est venu de livrer la marchandise. Il faut véritablement qu'on passe de la parole aux actes et que dans le prochain budget fédéral, on rétablisse le transfert au niveau de 1994-1995, en ajoutant 2,2 milliards de dollars courants, 4,9 milliards de dollars en dollars constants. Il faut qu'on règle une fois pour toutes, pour nos collèges et nos universités, le problème du déséquilibre fiscal, le problème des transferts pour l'enseignement postsecondaire. Il faut véritablement — je le réitère devant les membres du comité — que la marchandise soit livrée, et nous, inlassablement, dans les prochains jours, prochaines semaines, prochains mois, nous talonnerons le gouvernement pour que, effectivement, le premier ministre livre la marchandise et respecte les engagements qu'il a pris dans cette ville.
Merci, monsieur le président.
Je suis aussi le directeur général du Collège Édouard-Montpetit, le plus grand cégep francophone du Québec. Je suis accompagné de Mme Nicole Rouillier, directrice générale du Cégep Marie-Victorin. Nous sommes tous les deux membres du conseil d'administration de l'Association des collèges communautaires du Canada. Je suis, pour ma part, président du conseil.
En février dernier, le conseil a tenu le Sommet pancanadien sur l'éducation postsecondaire et la formation professionnelle. Lors de ce sommet, les premiers ministres provinciaux, les ministres de l'Éducation, les intervenants du domaine de l'enseignement postsecondaire de même que les universités et collèges ont réaffirmé unanimement qu'il était important que les collèges et les universités disposent des ressources leur permettant de répondre aux besoins de formation des jeunes et des adultes.
Dans cette optique, cinq priorités ont été établies : favoriser davantage l'accès aux études postsecondaires — et le pays a besoin d'une telle mesure —; améliorer et assurer la qualité de la formation et de la relève; mettre à jour les infrastructures, surtout les infrastructures technologiques; améliorer l'accès au marché du travail chez des groupes tels que les immigrants, les Autochtones et les personnes handicapées; améliorer les compétences des personnes déjà sur le marché du travail et développer les secteurs de la recherche et de l'innovation.
Au Québec et au Canada, le taux de décrochage est élevé chez les jeunes du secondaire. Beaucoup de jeunes ne reçoivent pas d'enseignement supérieur ou de formation professionnelle. Pourtant, notre pays est orienté vers l'économie du savoir. Il est donc clair qu'en tant que citoyens, nous nous devons de voir à ce que le plus grand nombre possible de jeunes et d'adultes reçoivent une formation qui les qualifie et qui leur ouvre les portes du marché du travail.
Cela étant dit, vous devinez sans doute que nous appuyons fortement l'Association des collèges. Celle-ci a d'ailleurs déjà comparu devant le Comité des finances, de même que la Fédération des cégeps et toutes les associations provinciales qui demandent au gouvernement fédéral de réinvestir dans l'enseignement postsecondaire et d'assurer que ces sommes permettront aux collèges canadiens d'offrir une formation répondant aux besoins des jeunes et des adultes.
Il est important aussi que nous passions à l'action. À cet égard, l'association vous fait six recommandations. Naturellement, il faut en premier lieu que nous puissions nous doter, au niveau pancanadien, de programmes de développement de la main-d'oeuvre. Nous manquons de main-d'oeuvre qualifiée dans les entreprises. Par contre, bien des jeunes ne reçoivent pas d'enseignement technique et professionnel. En ce sens, nous avons un vide à combler et il faut s'assurer que des sommes sont disponibles pour assurer cette formation. En outre, il faut réinvestir dès maintenant dans la prospérité canadienne, c'est-à-dire assurer la qualité de l'enseignement postsecondaire et en élargir l'accès.
On recommande aussi que le gouvernement fédéral crée, dans le cadre de ce qu'on appelle le Transfert social canadien, un fonds de transfert en matière d'éducation postsecondaire qui soit au niveau de la période 1992-1993-1994. Le but, ici, est de s'assurer que ces sommes vont à l'enseignement postsecondaire. Nous savons tous que le plus significatif des investissements que puisse faire un pays, développé ou non, est dans son éducation.
On recommande également d'assurer à l'échelle du pays un nouveau système d'aide financière qui réponde davantage au problème d'endettement des étudiants. L'association recommande la création d'un fonds visant à améliorer les infrastructures sur le plan technologique de façon à assurer que nos élèves sont bien formés et que cette formation répond aux besoins des entreprises qui les emploient. Sur le plan national, nous avons besoin de fonds pour mettre à jour nos infrastructures et nos bâtiments.
De plus, nous recommandons la création d'un fonds d'assistance à la commercialisation et au développement de la recherche. Les collèges font de plus en plus de recherche. Or, il est important que nous puissions mettre à jour cette recherche, qui est en fait de la recherche appliquée. Elle permet aux entreprises, surtout aux petites et aux moyennes, d'avoir accès à des activités de recherche auxquelles elles n'accéderaient pas autrement.
Enfin, je vous rappelle que l'Association des collèges communautaires du Canada représente 150 collèges. Chacune et chacun d'entre vous en a un dans son comté, j'en suis certain. Nous sommes présents dans plus de 1 000 communautés partout au pays. Je livre ce message au nom des 150 collèges qui représentent près d'un million d'étudiants dans l'ensemble du pays, de manière à ce que dès le prochain budget, nous puissions obtenir des sommes réservées à l'enseignement collégial. L'objectif est de mieux répondre aux besoins de formation de notre jeunesse et des adultes qui ont besoin de se recycler.
Merci.
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Bonjour. Merci au Comité permanent des finances de la Chambre des communes de nous recevoir cet après-midi.
L'union est toujours grandement préoccupée par la question de l'intervention de l'État dans le secteur agricole. C'est donc avec un plaisir renouvelé que je dépose aujourd'hui ce mémoire. Les demandes de l'UPA présentées dans ce document relèvent, selon nous, des responsabilités imputables au gouvernement fédéral quant au maintien de la prospérité dans le secteur agricole du Québec et du Canada. Une partie de ces obligations revient d'ailleurs au ministère des Finances du Canada.
Nous sollicitons donc son appui financier, mais également son intervention directe pour enrayer rapidement et efficacement les problèmes majeurs auxquels font face les productrices et les producteurs partout au pays. Ainsi, comme il sera abordé dans le présent mémoire, nous demandons au ministère des Finances du Canada de s'interposer dans les dossiers suivants : entre autres, la crise des revenus nets en agriculture — vous avez des tableaux qui en font la démonstration —, des revenus qui touchent particulièrement les secteurs porcins et céréaliers, le commerce international, ainsi que toute la question de la fiscalité agricole et forestière, où nous voudrions voir des améliorations qui feraient en sorte que les entreprises agricoles soient moins pénalisées, afin d'en assurer le maintien dans la perspective que l'on vit présentement.
Je sais qu'un certain nombre d'entre vous connaissez l'UPA. J'aimerais néanmoins vous rappeler que nous représentons les quelque 43 000 agriculteurs et agricultrices du Québec, qui travaillent sur 31 fermes au Québec. Faut-il aussi se rappeler que l'agriculture au Québec est la plus importante activité du secteur primaire, tant du point de vue économique que de celui de l'emploi. Elle contribue essentiellement au soutien de l'activité économique dans plusieurs régions — je ne dirais pas que ce sont des régions éloignées, mais des régions qui sont plus loin des grands centres —, et la présence de l'activité agricole fait en sorte que ces régions peuvent se maintenir.
Le gouvernement du Canada devrait donc apporter un appui significatif réglementaire et budgétaire afin de maintenir le type d'agriculture et d'exploitation forestière mis en oeuvre au pays. Au Canada, nous travaillons dans des structures de production agricole à dimension humaine. Nous voulons qu'elles demeurent compétitives et qu'elles répondent aux attentes des consommateurs.
Aujourd'hui, je suis accompagné de M. Serge Lebeau, conseiller principal en commerce international. M. Lebeau vous fera la présentation sommaire — un bref résumé — du mémoire qui vous a été présenté. Je serai disponible pour répondre aux questions plus tard.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Messieurs les membres du comité, dans un premier temps, je ferai un survol de la situation. Vous avez un résumé, qu'on vous a fait parvenir dans les deux langues. Je m'en tiendrai beaucoup à ce résumé. J'espère m'en tenir aux cinq minutes qui nous sont imparties.
Dans un premier temps, je vais vous parler de la crise du revenu. Il est indéniable que la crise des revenus nets que traversent actuellement les agriculteurs est bien plus structurelle que conjoncturelle. Ainsi, l'ouverture des marchés et les exigences accrues des consommateurs créent une mouvance économique favorisant la concentration des acteurs de la filière agroalimentaire en aval et en amont de la ferme. Tous ces phénomènes exercent une pression à la baisse sur les marges bénéficiaires des entreprises agricoles.
Ainsi, la diminution des revenus s'est traduite par un accroissement de l'endettement des fermes au Canada, provoquant une dégradation de leur structure financière. De plus, comme en témoignent les graphiques 1 et 2 qui sont présentés dans le résumé, la situation au Canada se détériore, comparativement à celle des États-Unis.
Si on regarde le premier graphique, on voit que la courbe de tendance des revenus nets a complètement changé à partir de 1996, alors que les Américains avaient une courbe qui était un peu en dessous de la nôtre. Leur croissance des revenus nets a continué, alors que la nôtre a complètement diminué. Cela a évidemment eu un impact sur l'avoir net.
Le graphique 2 montre que l'avoir net s'est détérioré au Canada par rapport aux États-Unis. Évidemment, un mauvais revenu amène un plus grand endettement; c'est l'explication.
Il est clair que la question du coût de l'énergie, l'ESB, la crise de la vache folle et le taux de change ont eu des impacts négatifs sur la plupart des secteurs de production, notamment sur ceux des céréales et du porc. Le secteur céréalier n'arrive pas, par exemple, à sortir de la période prolongée de bas prix, particulièrement en raison des subventions versées aux agriculteurs américains par l'intermédiaire du Farm Bill. Ainsi, le solde monétaire des entreprises céréalières québécoises est passé d'un excédent de 20 000 $ par ferme, en 1996, à un déficit de 6 000 $, en 2005. Selon l'Agence des services frontaliers du Canada, le Farm Bill a un impact d'environ...
Vais-je trop vite?
Je suis très heureuse d'être ici aujourd'hui et j'apprécie beaucoup cette occasion de contribuer à cette discussion.
[Traduction]
Laissez-moi vous dire que j'ai régulièrement comparu devant le Comité permanent des finances dans deux provinces au cours de la dernière décennie et que, chaque fois, j'ai été heureuse de constater à quel point les Canadiens ont à coeur la qualité de notre société. Cela s'entend dans tous les témoignages. J'aimerais remercier les membres du comité permanent pour le travail qu'ils accomplissent. Je conçois que cela peut parfois être difficile, mais c'est extrêmement important.
Mes commentaires s'ajouteront à ceux que vous avez déjà entendus aujourd'hui, de même que, si j'ai bien compris, à d'autres exposés qu'on a faits à votre comité lors de ses déplacements dans le pays. Je précise que je parlerai en tant que simple citoyenne, principale de l'Université McGill et présidente du Comité consultatif permanent de la recherche universitaire pour l'Association des universités et des collèges du Canada. Dans notre pays, nous pouvons nous estimer très heureux d'avoir un système universitaire et collégial profondément diversifié et de haute qualité, malgré le problème de sous-financement dont vous avez sans doute beaucoup entendu parler.
Ici, au Québec, on déploie depuis 30 ans des efforts vraiment originaux pour bâtir un système très solide d'éducation et d'enseignement postsecondaire. McGill est une université qui fait partie du système québécois et qui se positionne également sur les scènes nationale et internationale. En tant que canadienne, je crois profondément que notre pays a besoin, et mérite d'avoir au moins quelques universités qui font rayonner le Canada dans le monde entier, qui attirent des étudiants de tous les pays et qui, sur le plan international, ont des réseaux solides et reconnus d'anciens étudiants. McGill est aussi une université nationale: 57 p. 100 de notre clientèle vient du Québec, 25 p. 100, d'ailleurs au Canada, et le reste, de l'étranger.
Le gouvernement fédéral a un rôle crucial à jouer en ce qui a trait au milieu de la recherche, qui est intimement lié aux universités canadiennes. Dans le monde occidental, quand on établit une comparaison, ce sont les universités du Canada qui apportent le plus de contributions à la société en matière de recherche et de développement. Par rapport à nos voisins du Sud, les différences sont très marquées.
Si l'on pense aux diverses préoccupations dont votre comité a certainement entendu parler, qui vont de l'agriculture aux soins de santé, en passant par les services de garde, le logement et l'éducation, le Canada doit avoir des systèmes de haute qualité à valeur ajoutée. Sans cela, et si nous ne formons pas ceux qui font face à la concurrence sur la scène internationale, nous n'aurons pas les investissements, les emplois et les activités dont nous dépendons. Le gouvernement fédéral a toujours joué un rôle au chapitre de la recherche universitaire, des études supérieures et de la formation d'une main d'oeuvre hautement qualifiée, et je l'invite instamment à rester dans la course à cet égard.
Il y a seulement 10 ans, nous faisions face à un exode des cerveaux. Ce n'était pas une histoire de chiffres; le Canada perdait bel et bien ses éléments les plus doués, tous secteurs confondus, parce qu'au milieu des années 90, les gouvernements fédéral et provinciaux avaient cessé d'investir dans l'éducation postsecondaire. Le fédéral avait considérablement réduit le financement qu'il versait par l'intermédiaire des conseils fédéraux de subventions à la recherche.
C'est seulement après qu'on ait compris le problème — ou plutôt, la crise — qu'engendrait la perte de cette matière grise nécessaire à notre réussite qu'on a de nouveau réinvesti dans des conseils de subventions à la recherche et qu'on a créé des programmes de recherche novateurs. Pour la première fois, le gouvernement fédéral a créé les quatre piliers d'investissements dont dépend une grande société du savoir : le soutien aux organismes subventionnaires fédéraux de recherche par l'entremise du Programme des chaires de recherche du Canada; des programmes pour les études supérieures et des bourses du millénaire pour les éléments hautement qualifiés; pour la première fois, le remboursement de coûts indirects, ce qui signifie qu'on a commencé à régler la totalité des coûts de la recherche financée par le gouvernement fédéral — bien qu'on ne soit pas allé très loin à cet égard — et enfin, un soutien majeur pour le financement des infrastructures.
C'est ce qui nous a permis de réussir. Nous avons rattrapé notre retard. Nous en avons grandement tiré profit, mais nous devons maintenant rester dans la course.
Je serai heureuse de répondre à vos questions. Merci.
:
Bonjour. Merci de nous entendre aujourd'hui.
Lorsque, en 2001, le ministère du Patrimoine canadien mettait en place le programme « Un avenir en art », le volet Présentation des arts Canada incarnait, pour la première fois chez les diffuseurs pluridisciplinaires en arts de la scène, la reconnaissance de l'importance du maillon de la diffusion dans la chaîne création-production-diffusion, qui porte les oeuvres vers le public.
Nous sommes des passeurs. À RIDEAU, nous savons que la santé de la diffusion est garante de la santé des créateurs et des artistes, et que cette synergie passe par une vision politique et le soutien qui en découle.
Le Réseau indépendant des diffuseurs d'événements artistiques unis, RIDEAU, a été fondé en 1978 et compte aujourd'hui 138 membres.
Au fil des ans, RIDEAU a jeté des ponts qui le relient à des réalités hors Québec. L'ARDAS, l'Alliance des réseaux de diffusion en arts de la scène, nous unit à la francophonie canadienne tandis que l'AREA, l'Association des réseaux d'événements artistiques, permet de fructueux échanges avec la francophonie européenne.
Si le réseau de RIDEAU s'est articulé depuis maintenant près de 30 ans, la mise en place d'une politique de la diffusion au Québec, dont 2006 marque les 10 ans, aura sans doute été déterminante.
La diffusion de spectacles, c'est une activité quantifiable. Les chiffres que révèle l'enquête sur la fréquentation des spectacles, menée par l'Observatoire de la culture et des communications du Québec, révèlent que pour l'année 2005, les 103 organismes répondants du réseau de RIDEAU ont présenté 6 206 représentations de spectacles payants, attirant quelque 2 954 927 spectateurs et générant près de 80 millions de dollars de revenus de billetterie, ce qui, bien sûr, génère des revenus aussi pour nos gouvernements.
Les investissements du ministère du Patrimoine canadien correspondent dans notre réseau à environ 3 millions de dollars, en 2005, sur 7 millions de dollars investis au Québec. Si nous excluons les grands festivals et les réseaux membres, il est question d'environ 2 millions de dollars. Étant donné que cette somme aura généré 80 millions de dollars de revenus de guichet, nous pouvons sans doute affirmer que c'est un investissement qui a un effet de levier significatif sur l'activité économique qu'il génère.
Nous croyons que si la diffusion des arts de la scène connaît une telle vitalité, nous pouvons en conclure qu'elle répond à un besoin de nos sociétés. Les organismes qui la pratiquent sont malheureusement fort mal outillés pour en faire la preuve. Nous avons une recommandation voulant qu'on puisse encourager les organismes qui font des statistiques à mettre en chantier des statistiques qui concernent les arts et la culture, et plus particulièrement la diffusion en arts de la scène.
RIDEAU, c'est également le réseautage, et ce réseautage s'incarne particulièrement dans un événement annuel qui s'appelle la Bourse RIDEAU, dont 2007 marquera le 20e anniversaire. Au fil des ans, c'est devenu le plus important marché des arts francophones de la scène en Amérique. En 2006, ce sont 73 artistes et compagnies en provenance du Québec, du reste du Canada et de l'Europe francophone qui ont pu montrer leurs créations à plus de 300 diffuseurs majoritairement canadiens, mais aussi de France, de Belgique et de Suisse, et 176 représentants d'artistes qui ont installé leur stand sur ce qu'on appelle la Place du marché, qui favorise les transactions d'affaires.
Comme la vitalité de la création passe par la capacité de la diffuser, nous souhaitons également que soient maintenus les programmes qui favorisent la diffusion des arts de la scène, laquelle est souvent le parent pauvre de la chaîne création-production-diffusion et qui, pourtant, donne accès aux Canadiens et aux Canadiennes à des programmations diversifiées et de qualité. À l'instar des collèges, vous avez probablement une salle de spectacle dans chacune de vos communautés aussi, et c'est un précieux atout.
Je souhaiterais aussi parler rapidement de la gestion dans la réalité des organismes. Il est de notoriété publique que le milieu souffre d'un manque de ressources, plus particulièrement de ressources humaines. De plus, plusieurs structures s'appuient sur des intervenants bénévoles, ce qui ne facilite pas la gestion. Nous souhaitons donc abonder dans le sens de la Conférence canadienne des arts pour demander l'allégement des exigences administratives.
Dans un autre ordre d'idées, depuis la mise en place du programme, les diffuseurs en arts de la scène ont toujours recommandé que soit mise en place une structure de financement pluriannuel. Si l'horizon des premières années ne le permettait pas, l'annonce du renouvellement du programme sur cinq ans amenait d'autres perspectives. Cependant, la décision d'accéder à ce mode de financement a dernièrement été suspendue.
Nous recommandons donc que soit reconsidéré le financement pluriannuel qui favorise une gestion à long terme et qui, dans notre milieu, est intrinsèque à notre façon de travailler sur plusieurs saisons à l'avance.
Compte tenu des cycles qui commandent nos actions et de la complexité d'arrimage des montages financiers, nous souhaiterions que les organismes qui démontrent une saine gestion aient droit à un mode de financement pluriannuel.
Finalement, si nous vous avons exposé ce qui précède, c'est que nous souhaitons pouvoir démontrer que le milieu de la diffusion des arts de la scène est extrêmement dynamique. Nous espérons surtout qu'une chose s'en dégage principalement.
Si la vitalité de la création s'exprime partout en ce pays, c'est qu'au bout de la chaîne, un maillon permet de la transmettre au public. Ce maillon, c'est celui de la diffusion des arts de la scène. Comme le libraire donne accès à la lecture, comme le télédiffuseur vous donne accès à votre télésérie préférée, la diffusion de la danse, de la musique, de la chanson, du théâtre, des arts du cirque et, de plus en plus, des arts interdisciplinaires passe, dans bien des cas, partout au pays, par des organismes en diffusion des arts de la scène.
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D'accord. Merci beaucoup.
Je m'adresse maintenant à Heather Munroe-Blum. Au cours de la dernière séance, j'ai dit qu'en tant qu'ancien universitaire, j'approuvais tous les propos du président de l'Université Laval. Mais dans le cas de McGill, je suis non seulement ancien universitaire, mais également ancien étudiant, fils d'étudiant, père d'étudiant et ancien professeur de cet établissement. J'ai donc un certain préjugé favorable à l'égard de McGill, que je dois peut-être avouer d'emblée.
Ma question est celle-ci. Si on avait le choix, ou mieux encore, si on pouvait créer un plus grand équilibre — je ne crois pas qu'il s'agisse d'un scénario du tout ou rien — entre, d'un côté, un financement direct supplémentaire aux universités pour la recherche, les chaires de recherche et les coûts indirects, et de l'autre, un paiement de transfert plus élevé du fédéral aux provinces, quelle serait selon vous la priorité, même si je sais que vous voulez les deux?
Est-ce qu'il me reste du temps? Je l'espère.
Ma prochaine question s'adresse à la présidente de l'Université McGill. J'ignorais que McGill était l'université canadienne la plus connue à l'échelle internationale, mais je vais le croire étant donné que c'est écrit.
J'ai eu récemment l'occasion de rencontrer certains de vos homologues des universités York, McMaster et Ryerson. Nous nous étions réunis pour discuter. Évidemment, au bout du compte, leur principale préoccupation était le financement de la recherche, mais ils ont aussi parlé de deux autres choses qui m'ont intéressées et, étant donné que vous êtes ici, j'aimerais que vous me donniez votre avis à ce sujet. Tout d'abord, ils étaient soucieux de la qualité de l'enseignement, qui laisse à désirer, notamment à cause des classes surpeuplées. C'est un problème. Pourriez-vous me dire ce que McGill pense à propos de la qualité?
Ensuite, ils ont souligné le problème des études de 2e et 3e cycles et de leur difficulté à attirer des bons étudiants, surtout étrangers, étant donné que ceux-ci doivent souvent faire face à des problèmes d'immigration. J'aimerais avoir votre opinion là-dessus.
D'entrée de jeu, laissez-moi vous dire que dans le plus récent classement des meilleures universités dans le monde du London Times, McGill a été la seule université canadienne à figurer parmi les 25 meilleures, et ce, pendant de nombreuses années consécutives; en fait, depuis que le classement existe.
Ensuite, en ce qui concerne la qualité de l'enseignement, sachez que nous sommes sous-financés, et j'aimerais discuter du rôle du gouvernement fédéral à cet égard.
Une façon d'améliorer la qualité de l'enseignement serait d'investir dans les transferts. Mais je dirais que l'autre serait de couvrir entièrement les coûts liés à la recherche financée par le gouvernement fédéral; je veux parler des coûts indirects. C'est terrible, parce que c'est opaque et difficile à comprendre. Qu'est-ce que cela signifie au juste? Que lorsque le gouvernement fédéral nous accorde une subvention, il devrait assurer le financement complet des coûts. En ce moment, ce n'est pas le cas, et tant que nous n'obtiendrons pas 0,40 $ par dollar, nous compromettrons la qualité de l'enseignement et grugerons les subventions d'exploitation provinciales. Les universités assument donc les frais de recherche au détriment des étudiants, alors que la recherche devrait plutôt servir à enrichir leur éducation.
Pour ce qui est des étudiants des cycles supérieurs, on adopte des pratiques discriminatoires relativement aux permis de travail dans les grandes villes du Canada. Nous avons un déficit démographique. Nous essayons d'attirer des gens et de les garder. Vous pourriez remédier à la situation sans que cela ne vous coûte un cent, et cela voudrait dire que les étudiants qui arrivent d'autres pays, où on a payé leurs études de premier cycle — ils sont loin de tous venir des pays en développement — seraient plus motivés à rester ici. Je pense donc que ce serait une bonne chose à faire.
Nous devrions également recruter plus activement des étudiants de cycles supérieurs de partout dans le monde.
Avant de continuer, je dois poser trois questions, dont deux en français, j'espère.
[Traduction]
Je prie tout de suite les interprètes de m'excuser, mais je vais faire de mon mieux. D'accord?
[Français]
Il est bien connu que les cinq grandes banques utilisent fréquemment les paradis fiscaux pour augmenter leur marge de retour sur l'investissement.
Selon la vérificatrice générale, c'est un problème. Selon Denis Desautels, son prédécesseur, c'était aussi un problème.
Le recours aux paradis fiscaux est-il une technique adoptée par le Mouvement des caisses Desjardins?
:
Cela dépend de ce qu'on veut dire par « subventionner la 12
e année ». Au Québec, le système est différent. Nous avons six années d'école primaire.
C'est distinct.
M. Serge Brasset: Oui, c'est distinct. Tout est différent.
Nous avons cinq années de secondaire, deux années de cégep obligatoires, puis l'université. C'est un système totalement différent, peut-être plus près du système européen, le fameux LMD, soit la licence, la maîtrise et le doctorat, qui compte trois années d'université.
La différence est que dans le reste du pays, on subventionne quatre années d'université, alors qu'au Québec, on en subventionne trois, plus deux années de cégep qui coûtent à peu près l'équivalent d'une année d'université.
[Traduction]
Cela revient au même.
[Français]
Monsieur Boucher, votre message était extrêmement clair et fort: le temps est arrivé de livrer la marchandise. Je ne suis pas ici pour défendre le gouvernement.
Cependant, nous avons entendu ce matin une discussion à l'effet que le gouvernement fédéral pourrait réduire les impôts des Canadiens, la TPS ou les impôts sur le revenu. De plus, le gouvernement pourrait dire aux provinces qu'il a créé l'espace afin qu'elles l'occupent en augmentant leurs impôts, si tel est leur désir. De ce fait et étant donné que le gouvernement fédéral a réduit ses impôts, on pourrait conclure que c'est une manière de régler le déséquilibre fiscal, du moins en partie. Toutefois, cela pose un problème: le gouvernement avait promis, pendant la campagne électorale, de réduire les impôts et la TPS pour les citoyens, pas pour les gouvernements provinciaux.
De votre point de vue, une telle action serait-elle correcte en vue d'une réduction du déséquilibre fiscal, ou non?