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La séance est ouverte. Bonjour à tous. Bienvenue à cette 43
e séance du Comité permanent de la sécurité publique et nationale, en ce jeudi 31 mai 2012. Nous examinons aujourd'hui le Budget principal des dépenses pour l'exercice 2012-2013.
Nous sommes très heureux d'accueillir cet après-midi plusieurs témoins, et nous sommes, bien sûr, ravis que l'honorable Vic Toews, ministre de la Sécurité publique soit de nouveau des nôtres. Cela nous a été agréable d'entendre plusieurs fois déjà le ministre.
Il est accompagné de fonctionnaires de son ministère: tout d'abord, Graham Flack, sous-ministre délégué. Bienvenue également au commissaire de la Gendarmerie royale du Canada, M. Robert Paulson; au président de l'Agence des services frontaliers du Canada, M. Luc Portelance; au commissaire du Service correctionnel du Canada, M. Don Head; au directeur du Service canadien du renseignement de sécurité, M. Richard Fadden; et, enfin, et surtout, au président de la Commission nationale des libérations conditionnelles, M. Harvey Cenaiko.
Le comité vous est très reconnaissant de votre comparution ici aujourd'hui. Je tiens, au nom du comité, à profiter de cette occasion pour exprimer à nos invités notre appui et notre gratitude pour le travail que font chaque jour, dans l'intérêt des Canadiens, les nombreux fonctionnaires qui relèvent de leur commandement.
J'aimerais maintenant inviter le ministre à nous faire ses remarques liminaires. Nous passerons ensuite, comme la plupart d'entre vous le savent, à la période des questions. Le ministre va pouvoir nous consacrer une heure.
Bienvenue, monsieur le ministre.
Merci, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité. Je suis très heureux d'avoir été invité à comparaître devant vous aujourd'hui pour discuter du Budget principal des dépenses du portefeuille de la Sécurité publique pour l'exercice en cours.
Comme vous l'avez dit, des hauts responsables de Sécurité publique Canada et des cinq organismes dont je suis responsable sont également présents avec nous. Je suis très privilégié d'être épaulé par des personnes de leur trempe en vue d'assurer au quotidien la protection des Canadiens.
Le Budget principal des dépenses pour l'exercice 2012-2013 a été présenté au comité et, s'il est ratifié par le Parlement, un financement de 8,37 milliards de dollars sera alloué au portefeuille. Ce montant représente une baisse nette de 323,8 millions de dollars, ou de 4 p. 100, par rapport au Budget principal des dépenses de 2011-2012.
Je dois également souligner que le Budget principal des dépenses pour le présent exercice ne tient pas compte des économies envisagées pour le portefeuille dans le cadre du plan d'action de réduction du déficit, conformément au Plan d'action économique du Canada 2012.
Fortement impliqué dans les questions liées à la sécurité publique, le Comité est très familier avec le portefeuille et le rôle fondamental qu'il joue pour lutter contre le crime, renforcer la frontière, protéger nos enfants et assurer la sécurité dans nos collectivités. Vous savez aussi que la protection des Canadiens est une priorité pour le gouvernement.
Le fait de veiller à la sécurité de façon pertinente est très utile sur le plan pratique. La première préoccupation de tout gouvernement est la sécurité de ses citoyens. Après tout, le droit d'être protégé est le fondement même de tous les droits inhérents à la citoyenneté. Il s'agit de la condition essentielle à toutes les libertés. Notre gouvernement demeure fermement résolu à assurer la sécurité des Canadiens.
Nous demeurons fermement résolus à sévir contre le crime et à renforcer la sécurité de nos frontières, tout en accélérant la circulation des marchandises et des personnes légitimes à la frontière commune avec les États-Unis.
En cette période de restrictions budgétaires, nous nous concentrons sur les principales responsabilités du gouvernement, en cherchant à réaliser toutes les économies possibles. C'est ce que le Budget principal des dépenses de l'exercice 2012-2013 nous permettra d'accomplir.
Le financement total demandé dans le cadre du Budget principal des dépenses pour Sécurité publique Canada s'élève à 432,7 millions de dollars pour le présent exercice — ce qui représente une modeste augmentation de 18,1 millions de dollars comparativement au dernier exercice. L'augmentation des dépenses nettes liées à tous les pouvoirs ministériels est due à un accroissement des subventions de 8,4 millions de dollars, et des contributions de 21 millions de dollars. Ces montants sont compensés par une réduction nette des coûts de fonctionnement de 11,3 millions de dollars.
L'augmentation des subventions et des contributions comprend 15 millions de dollars pour la durabilité du Programme des services de police des Premières nations; 7,9 millions de dollars pour les paiements à titre gracieux à verser aux familles des victimes du vol 182 d'Air India; 6,1 millions pour le renouvellement du Fonds de lutte contre les activités des gangs de jeunes; et 1 million de dollars pour l'initiative de recherche du projet Kanishka. Hier, comme certains d'entre vous le savent peut-être, j'ai annoncé le premier cycle de financement d'une valeur d'un peu plus de 1 million de dollars accordé à six projets novateurs de recherche qui permettront au Canada d'accroître ses connaissances et sa compréhension sur l'enjeu complexe qu'est le terrorisme. Ce fonds est en réalité de 10 millions de dollars sur cinq ans.
Les honorables membres savent que notre gouvernement a récemment mené des négociations réussies avec les provinces et territoires pour le renouvellement des ententes sur les services de police de la GRC pour une période de vingt ans. Je tiens à remercier les fonctionnaires du ministère de la Sécurité publique qui ont travaillé très étroitement avec la GRC et les responsables des autorités provinciales pertinentes pour que ces négociations aboutissent. Cela a été un exercice difficile, mais très fructueux.
Je suis également heureux d'apprendre que les membres du comité ont décidé de mener une étude sur les paramètres économiques des services de police. Cette étude arrive à point nommé, et j'ai hâte d'entendre vos discussions et de lire un rapport éventuel sur le sujet.
Le Budget principal des dépenses du présent exercice affiche une baisse de 205,6 millions de dollars en raison de l'expiration des ententes sur les services de police précédentes de la GRC, le 31 mars. Le financement des nouvelles ententes se fera à même le Budget supplémentaire des dépenses, à mesure que les contrats auront été individuellement ratifiés par les gouvernements provinciaux et territoriaux.
Le financement total demandé pour la GRC dans le cadre du Budget principal des dépenses du présent exercice est de 2,55 milliards de dollars. Ce montant représente une baisse de 329 millions de dollars, ou de 11,4 p. 100 comparativement aux exercices précédents. Cette baisse est due, comme je l'ai déjà dit, à l'ajustement financier découlant des services de police à contrat, dont traitera le Budget supplémentaire des dépenses.
Depuis qu'il a été élu pour la première fois, notre gouvernement a établi la lutte contre le crime et la pleine responsabilisation des délinquants comme des priorités absolues. C'est pourquoi, dans le cadre du Budget principal des dépenses pour 2012-2013, on demande un financement de 3,03 milliards de dollars pour le Service correctionnel du Canada — une augmentation de 44,2 millions de dollars, ou d'un léger 1,5 p. 100, comparativement au dernier exercice.
Comme les membres du comité le savent, les nouvelles lois adoptées par notre gouvernement pour lutter contre la criminalité commencent à mettre fin au phénomène de la porte tournante en matière de justice en incarcérant les criminels dangereux plus longtemps. Mais il importe encore plus de remarquer que nos efforts n'ont pas entraîné la hausse importante prévue du nombre de délinquants sous responsabilité fédérale, pas plus qu'ils n'ont produit les chiffres extravagants qu'avaient prédits certains députés de l'opposition. Ceux-ci avaient annoncé une augmentation de 19 milliards de dollars des dépenses en immobilisations et de 3 à 4 milliards de dollars des coûts de fonctionnement.
C'est donc à la lumière de cette réalité que nous avons décidé de fermer deux établissements fédéraux — Kingston et Leclerc. Malgré les renseignements erronés émis par divers groupes d'intérêts, je peux confirmer au comité que notre gouvernement n'a pas construit de nouveaux pénitenciers et n'a aucunement l'intention de le faire. Nous avons construit les 2 700 unités individuelles dans différentes prisons, et cela avait été annoncé début 2010. Les fermetures permettront au gouvernement d'économiser environ 120 millions de dollars par année, et puisque la population carcérale n'a pas connu l'augmentation prévue par le Service correctionnel du Canada, nous prévoyons une importante baisse des demandes de crédit du Service correctionnel du Canada.
Dans le cadre du Budget principal des dépenses pour 2012-2013, on demande un financement de 1,78 milliard de dollars pour l'Agence des services frontaliers du Canada. Ce montant représente une baisse de 70,4 millions de dollars, ou de 4 p. 100 comparativement au dernier exercice. La réduction des dépenses nettes de l'ASFC est due à une baisse des coûts de fonctionnement de 61,8 millions de dollars, à une baisse des dépenses en immobilisations de 9,2 millions de dollars et à une hausse de 0,6 million de dollars en coûts statutaires.
Dans le cadre du Budget principal des dépenses du présent exercice, on demande un financement légèrement supérieur ou légèrement inférieur pour les autres organismes du portefeuille de la Sécurité publique. En voici le détail: 520,6 millions de dollars pour le Service canadien du renseignement de sécurité — une augmentation de 11,6 millions de dollars par rapport au dernier exercice; 51,5 millions de dollars pour la Commission des libérations conditionnelles du Canada — une hausse de 2,3 millions de dollars, ou de 4,5 p. 100 comparativement au dernier exercice; 4,7 millions de dollars pour le Bureau de l'enquêteur correctionnel — une hausse de 8 p. 100 par rapport au dernier exercice; 0,9 million de dollars pour le Comité externe d'examen de la GRC; et 5,4 millions de dollars pour la Commission des plaintes du public contre la GRC — une baisse de moins de 1 p. 100 par rapport au dernier exercice.
Monsieur le président et membres du comité, la population canadienne a clairement démontré que la protection des enfants et des collectivités constitue une priorité. Notre gouvernement est à l'écoute et en a fait une priorité. Je suis certain que vous serez tous d'accord qu'il s'agit de l'une des plus grandes responsabilités du gouvernement. Les plans de dépenses énoncés dans le Budget principal des dépenses nous aideront à nous acquitter de cette obligation. Ces dépenses sont cruciales, afin que les femmes et les hommes responsables du portefeuille de la Sécurité publique aient les outils et les ressources dont ils ont besoin pour s'acquitter de leurs fonctions en période de contrainte financière.
Je suis confiant que nous pouvons compter sur le soutien continu du comité, et je suis prêt à répondre à toutes questions que vous pourriez avoir.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, d'être des nôtres ici. J'aimerais également remercier de leur présence chacun des responsables des différents organismes du portefeuille de la Sécurité publique. À vous voir tous assis là en face de nous, nous comprenons tout de suite l'ampleur du travail qu'englobe ce portefeuille. Je pense que nous tous, qui siégeons au comité, sommes privilégiés de pouvoir... Il demeure très intéressant de travailler à ce portefeuille.
Monsieur le ministre, je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais cela fait un an et demi ou deux ans que j'entends l'opposition répéter — et c'est le cas de nous tous qui sommes membres du parti au pouvoir — que nous allons construire de nouvelles prisons. On n'a cessé de nous accuser d'avoir pour plan de construire de nouvelles prisons. Nous avons d'abord annoncé que nous n'allions pas construire de nouvelles prisons, mais cela n'a pas satisfait l'opposition. Nous lui avons ensuite dit que nous allions être en mesure de fermer des prisons, la population carcérale n'ayant pas connu l'augmentation prévue.
Pourriez-vous nous dire à combien se chiffrait la population carcérale il y a un an, quelle en a été la croissance et comment nous allons pouvoir loger... En ce qui concerne les fermetures de prisons — et je songe tout particulièrement à la prison de Kingston, au sujet de laquelle il y a eu quantité de renseignements et de chiffres erronés —, pourriez-vous nous fournir certains des vrais chiffres et nous expliquer la situation en ce qui concerne l'accroissement de la population carcérale et nous dire où vont aller ces délinquants?
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Merci beaucoup. Je vais faire quelques très brèves remarques en guise d'entrée en matière, après quoi je céderai la parole au commissaire Head, qui a joué un rôle important dans ce dossier.
Les détenus sous responsabilité fédérale sont aujourd'hui au nombre de 14 973. Ce chiffre est demeuré relativement constant, ou a peut-être légèrement augmenté au cours des derniers mois. Les projections faites en mars 2010, et selon lesquelles l'entrée en vigueur de la Loi sur l'adéquation de la peine et du crime allait amener une augmentation rapide de la population carcérale, ne se sont pas concrétisées.
Nous avons discuté de cela, le commissaire et moi, lorsque j'ai été nommé ministre de la Sécurité publique. Nous avions à l'époque décidé d'aller de l'avant avec l'aménagement des 2 700 unités dans les prisons existantes. C'est ainsi que nous allions pouvoir, madame, remplacer certains des vieux éléments d'infrastructure devant être remplacés et faire face à la situation en cas d'augmentation du nombre des détenus supérieure à ce que nous avions prévu. Le système carcéral fédéral pouvait à l'époque accueillir environ 15 000 détenus — tout juste un peu plus de 14 000 à l'époque.
L'augmentation de la population carcérale a été d'environ le tiers de ce qu'avait prédit le SCC, et en tout cas bien inférieure à ce qu'avait prédit l'opposition. Ce que l'opposition ne comprend pas est que les criminels réellement endurcis ne sont pas très nombreux, mais il y en a. Ce sont sur eux que nous voulons concentrer nos efforts. Ce sont eux que nous voulons empêcher d'utiliser la porte tournante du système judiciaire, et que nous voulons garder en prison jusqu'à ce que leur libération ne pose pas de danger pour le public. Ce n'est pas que l'on soit en train d'injecter dans le système toutes sortes de nouveaux éléments; ce que nous constatons surtout est que nombre des habitués, récidivistes, au lieu d'obtenir un congé et d'aller commettre d'autres crimes, restent derrière les barreaux. Voilà ce qui explique une partie de l'augmentation.
Le commissaire Head pourrait peut-être vous donner plus de précisions à ce sujet. Il me faut dire que nous avons eu une très bonne discussion au cours des dernières années au sujet de notre orientation. Je me sens tout à fait à l'aise avec les conseils que je reçois du commissaire Head.
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Merci, monsieur le ministre, monsieur le président.
Comme l'a souligné le ministre, nos projections, qui étaient fondées sur des données en matière de renvois qui remontaient à 2005 et qui étaient donc vieilles de trois ou quatre ans, annonçaient une augmentation de la population carcérale de beaucoup supérieure à ce que nous avons constaté. L'augmentation réelle n'a été que du tiers environ.
En mars 2010, lorsqu'est entré en vigueur le projet de loi , la population carcérale se chiffrait à 14 027. Comme l'a indiqué le ministre, les détenus sous responsabilité fédérale sont aujourd'hui au nombre de 14 973, soit une augmentation d'environ 950, par opposition aux 3 000 dont avaient fait état les projections initiales.
Les 2 752 nouvelles cellules qui seront aménagées au cours des deux ou trois prochaines années vont nous offrir exactement ce qu'a souligné le ministre, soit l'occasion de régler certains des problèmes de double occupation de cellule qui existent dans certains de nos établissements et de remplacer certains des éléments vieillissants de notre infrastructure. L'âge moyen des éléments de notre infrastructure est de 40 ans et, comme le comité a eu l'occasion de le constater, il s'agit d'une infrastructure qui est utilisée 24 heures par jour, 365 jours par an. Vous vous imaginez bien l'usure qu'elle accuse.
Nous avons donc une infrastructure vieillissante, ainsi que des problèmes de double occupation de cellule à régler. Toute nouvelle augmentation possible de la population carcérale qui, dans notre estimation, sera bien inférieure aux prévisions initiales, pourra être absorbée par l'infrastructure que nous avons à l'échelle du pays, comprenant les 2 752 cellules.
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci à vous, monsieur le ministre, d'être des nôtres et d'être venu accompagné de cette équipe de hauts fonctionnaires très impressionnants.
Je pense que l'une des choses que nous avons réussi à établir au comité est que tous les partis représentés à la Chambre des communes ont le même souci de la sécurité publique, même si nous ne sommes pas toujours d'accord entre nous sur les moyens de l'assurer. Et nous vous sommes reconnaissants du travail que vous faites tous et chacun pour veiller à ce que les Canadiens continuent de vivre en sécurité.
Bien sûr, le sujet d'aujourd'hui est l'étude du Budget principal des dépenses, et il y a donc de nombreuses questions liées à la sécurité publique que nous pourrions explorer, mais nous allons essayer, de ce côté-ci de la table, de nous en tenir aux ramifications des crédits tels qu'ils nous ont été présentés aujourd'hui.
L'une de nos préoccupations est que les services relevant de la Sécurité publique sont, bien sûr, essentiels à la sécurité du public. Le niveau des compressions — la réduction de 4 p. 100 dans ce budget-ci et la réduction éventuelle projetée de 10 p. 100 — nous amène à nous demander si les fonctions existantes pourront être maintenues et si certaines nouvelles initiatives, pouvant être nécessaires, comme celles dont il a été question en vue de la résolution des problèmes de harcèlement sexuel au sein de la GRC, pourront être entreprises avec ce budget rétrécissant.
L'une des questions sur lesquelles nous aimerions nous concentrer, et je vais tâcher de faire vite, est celle de la fermeture des prisons, et ce indépendamment de tous les chiffres relatifs aux prisons.
Ma collègue, Mme Doré Lefebvre, a visité l'Établissement Leclerc, et, lundi dernier, les membres néo-démocrates du comité ont visité le Pénitencier de Kingston et le Centre régional de traitement. Nous en sommes repartis avec beaucoup de questions restées sans réponse, au sujet de l'incidence de la fermeture de ces établissements, et dont vous pourriez peut-être traiter aujourd'hui.
En ce qui concerne le Pénitencier de Kingston, nous savons qu'y travaille un personnel d'expérience hautement qualifié, qui s'est occupé de certains des criminels les plus dangereux et les plus notoires au pays, et nous n'avons jusqu'ici rien entendu quant au sort de ces employés.
Le Centre régional de traitement est quant à lui doté d'une équipe chevronnée de grand talent qui s'occupe de détenus atteints de maladies mentales, et nous ne savons rien du sort qui sera réservé à cette unité dans son entier.
Je vais vous faire trois demandes bien précises.
Premièrement, monsieur le ministre, pourriez-vous, dès aujourd'hui, vous engager à maintenir au sein du Service correctionnel du Canada le personnel chevronné du Pénitencier de Kingston?
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Ce que je peux dire est que notre propos est la sécurité des Canadiens, et notre intention est de nous y consacrer de la manière la plus appropriée possible.
En fermant Kingston, en fermant Leclerc et en fermant le Centre régional de traitement, nous n'allons pas mettre ces gens à la rue. Ces gens vont aller quelque part, et ils vont être affectés à d'autres établissements correctionnels. La région de Kingston compte plusieurs établissements correctionnels qui pourront accueillir ces personnes; ainsi, nombre des gardiens et des autres employés seront, par nécessité, mutés à ces établissements, sans même devoir déraciner leurs familles.
Y aura-t-il des gains d'efficience? Absolument. Nous pourrons économiser 120 millions de dollars par an du simple fait de la fermeture de ces deux prisons et du transfèrement ailleurs des détenus s'y trouvant.
Ce que nous nous engageons à faire est de veiller à ce que les détenus soient gardés en lieu sûr, à ce que les agents jouissent de conditions de travail appropriées, et, surtout, à ce que le public soit en sécurité.
Je crois que les gardiens eux-mêmes nous disent depuis des années que le Pénitencier de Kingston doit être fermé. Je ne pense pas qu'il y ait le moindre doute à ce sujet. Nous sommes donc sur la bonne voie, et nous travaillerons avec le syndicat et avec les gardiens pour veiller à ce qu'un maximum de personnes puissent conserver et conservent un emploi à l'intérieur du plan d'ensemble.
Vous pourriez peut-être, monsieur le commissaire...?
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Merci infiniment de votre présence parmi nous, monsieur le ministre, en compagnie de vos précieux collaborateurs.
Je tiens à souligner que, selon ce Budget principal des dépenses, le financement total demandé par Sécurité publique Canada pour l'exercice est de 432,7 millions de dollars, soit une hausse de 18,1 millions de dollars par rapport à l'année précédente, et que cette augmentation nette des dépenses totales du ministère est due à une augmentation de 8,4 millions de dollars des subventions, ainsi qu'un accroissement des contributions de 21 millions de dollars, montants compensés par des réductions nettes des dépenses de fonctionnement de 11,3 millions de dollars.
Je veux donc mettre cela en lumière et vous poser quelques questions à ce sujet. En tant que député de Vancouver-Sud, où nous avons eu quelques fusillades — dans ma région, dans notre coin...
Et, en Colombie-Britannique, comme vous le savez, nous nourrissons quelques préoccupations; je vous poserai quelques questions à ce sujet dans un moment.
Mais je tiens à souligner qu'il semble y avoir une augmentation des crédits pour les programmes communautaires, tels que 7,9 millions de dollars de subventions au titre des paiements à titre gracieux aux familles des victimes d'Air India; une augmentation de 7,4 millions de dollars pour les activités de prévention et les interventions visant à réduire la violence chez les jeunes et lutter contre les gangs de jeunes, ainsi qu'un certain nombre d'autres initiatives destinées à renforcer la sécurité dans les collectivités, à quoi s'ajoute une contribution pour combattre l'exploitation sexuelle des enfants et la traite de personnes, laquelle représente également un gros problème dans la région de Vancouver.
Je veux féliciter le ministère de ce travail, et plus particulièrement de la mise en place de programmes et de services et de subventions dans la collectivité, là où se déroulent certains de ces crimes et se manifestent certains de ces problèmes. Je vous adresse toutes mes félicitations.
J'ai plus précisément quelques questions sur le fait que... Il semble que des mesures soient maintenant prises et l'on parle de personnes qui... En Colombie-Britannique, quelques préoccupations ont été exprimées au sujet des insuffisances disciplinaires au sein de la GRC.
Monsieur le ministre, pourriez-vous traiter de cet aspect?
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Je dois vous remercier de vos remarques et de vos paroles louangeuses à l'égard du ministère de la Sécurité publique. J'ai la grande chance d'être entouré d'excellents collaborateurs. Bill Baker, qui était sous-ministre, a pris sa retraite, et Graham Flack est actuellement le sous-ministre suppléant. Je suis ravi de l'excellent travail de toutes ces personnes.
Je dois dire également que je suis très satisfait du travail du commissaire de la GRC sur le plan de la réforme de la GRC. Au cours des derniers mois, depuis sa nomination, il s'est attaqué de manière très résolue à quelques problèmes qui, je pense, couvaient depuis longtemps au sein de la GRC. Ce commissaire n'est pas resté bras croisés face à ces difficultés. Ce n'est pas toujours facile, étant soi-même issu de l'organisation comme c'est son cas, d'être obligé de prendre des mesures très fermes pour rectifier les problèmes. Mais l'avantage du commissaire, c'est son expérience à l'intérieur de l'organisation; il sait où se situent certains des problèmes. C'est particulièrement vrai de la question du harcèlement sexuel au sein de la GRC. Il m'a fait savoir très clairement, d'emblée, que cette question doit être réglée.
Mais il m'a fait remarquer aussi qu'il est très difficile de prendre des mesures concrètes en l'absence des pouvoirs législatifs — des pouvoirs légaux et réglementaires, de sanctionner. Vous ne pouvez avoir une situation dans laquelle vous voulez imposer des mesures disciplinaires et où l'intéressé est placé en congé avec solde pendant des années. Il faut des conséquences immédiates et un mécanisme approprié tel que la procédure soit équitable tant pour la personne sanctionnée que pour l'organisation d'ensemble, laquelle représente manifestement l'intérêt public.
J'ai été étonné de voir combien les commandants de première ligne manquent du pouvoir d'imposer des sanctions disciplinaires à leurs agents. Nous n'accepterions cela dans aucune autre organisation — certainement pas dans les forces armées, mais pas non plus dans toute organisation dans laquelle il faut s'assurer que les gens font leur travail correctement.
Les mesures législatives que nous voulons introduire portent sur le problème disciplinaire, mais aussi celui des plaintes du public, lesquelles vont dorénavant être entendues par un tribunal indépendant.
Peut-être le commissaire pourrait-il ajouter quelques mots.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais commencer par adresser une question au ministre. C'est une question que j'ai déjà posée à la Chambre et par écrit. Elle concerne une décision qui touche la vie d'un grand nombre des employés du ministre, notamment celle des agents correctionnels qui sont avec nous ici aujourd'hui et de leurs familles.
Le ministre a déclaré à la Chambre que l'économie nette véritable, pour les contribuables, de la fermeture des trois établissements — l'Établissement Leclerc, le Pénitencier de Kingston et le Centre régional de traitement — est de 120 millions de dollars par an. Il a dit que c'est là l'économie nette réelle. C'est également ce qu'a déclaré aujourd'hui le commissaire. Mais si l'on regarde les Comptes publics du Canada pour 2010-2011, on voit que le budget combiné des trois établissements est de 112 millions de dollars par an.
Les 1 000 détenus logés dans ces trois établissements vont quand même rester à la charge du contribuable. Il faudra bien les placer ailleurs. Les nouveaux bâtiments ne sont pas encore prêts. Il faudra quand même les doter en personnel, même s'ils sont situés sur des sites existants. Il faudra quand même construire un nouveau centre régional de traitement, qui abritera de 140 à 145 patients atteints de maladie mentale.
Je pose donc au ministre la question suivante: Quel est votre plan? Pouvez-vous prouver qu'il y aura vraiment une économie nette réelle de 120 millions de dollars, comme vous l'avez affirmé à la Chambre des communes? Comment allez-vous y parvenir si le contribuable doit quand même payer pour reloger ces détenus ailleurs? Comment allez-vous payer pour le nouveau centre régional de traitement? Allez-vous négocier avec les travailleurs des compressions d'effectifs en Ontario et au Québec ou demander d'autres concessions? Comment allez-vous vous y prendre? Allez-vous dire aux parlementaires, auxquels vous devez des comptes, comment vous allez vous y prendre?
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Merci, monsieur le ministre.
Et merci à vous, monsieur le président.
Il ne fait absolument aucun doute qu'au bout du compte notre budget affichera une réduction nette de 119 millions de dollars pour ces trois établissements. En outre, ce qui n'apparaît pas dans le budget, bien sûr, sont les montants qui nous seront alloués une fois que ces nouvelles unités seront en service. Nous allons absorber ces détenus dans des nouvelles unités dans des établissements à travers le pays, et dans les installations actuelles possédant des cellules inoccupées. Mon budget sera inférieur d'un montant net de 120 millions de dollars à la fin de la phase de mise en oeuvre de cette réduction.
Pour ce qui est du plan pour l'avenir, il a déjà été expliqué en réponse à une question précédente. Nous adoptons une approche à trois volets de ces fermetures. Nous considérons d'abord le personnel. J'ai un personnel représenté par six syndicats, et nous traitons avec les syndicats concernés en application de la politique sur le réaménagement des effectifs pour déterminer les options possibles concernant les membres de chacun des syndicats. Notre objectif, idéalement, est de conserver la main-d'oeuvre qualifiée que nous avons, et nous nous laisserons guider par les possibilités existant aujourd'hui et qui existeront ultérieurement, et aussi celles présentées par la politique sur le réaménagement des effectifs.
Ensuite, la deuxième phase de notre plan consiste à nous pencher sur le placement des détenus. Comme le ministre l'a fait remarquer, nous n'allons pas déroger à la politique ou à la législation relative aux classifications. Les détenus dits « à sécurité maximale » seront placés dans des installations à sécurité maximale, et les détenus dits « à sécurité moyenne » seront dans des installations à sécurité moyenne. Nous sommes en train de mettre la dernière main aux détails et aux options de placement des détenus, y compris dans le centre de traitement. Il n'est pas dans notre intérêt bien compris, ni conforme à l'instruction du ministre de répondre aux besoins de santé mentale des détenus dans le système, de négliger cet aspect, et nous avons plusieurs options à cet égard.
La troisième phase de notre plan intéresse l'utilisation des bâtiments existants. Nous envisageons plusieurs options à cet égard. Je crois, monsieur le président, que le député est informé de quelques discussions qui sont en cours à ce sujet.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à tous de leur présence.
Monsieur le président, initialement, j'avais des questions au sujet des services frontaliers, et j'aurais peut-être encore l'occasion d'y venir. Mais ce qui me préoccupe le plus, ayant entendu les témoignages ici aujourd'hui, c'est le fait que nous n'obtenons pas de réponses concernant le Centre régional de traitement, et j'aimerais me concentrer sur lui avec le commissaire Head.
Je suis sûr, commissaire, que vous conviendrez avec moi que les installations physiques du Centre régional de traitement ne sont pas adaptées; leur présence au sein du Pénitencier de Kingston n'est plus judicieuse. Une chose qui m'a frappé au sujet du Centre régional de traitement et de tout le personnel du Pénitencier de Kingston est à quel point tous sont fiers de leur travail, qu'ils font tellement bien. Je suis sûr que vous conviendrez avec moi qu'ils font un merveilleux travail.
Le centre de traitement ne prend pas seulement en charge les problèmes au fur et à mesure qu'ils surviennent, mais il fait aussi un merveilleux travail de préparation des patients au retour dans la société. Nous n'avons pas réellement obtenu de réponses, et je m'inquiète d'une remarque faite par le ministre lorsqu'il a parlé de garder autant d'employés que possible.
Je suis sûr que vous avez des plans pour le Centre régional de traitement, commissaire. Pouvez-vous nous dire si vous avez l'intention de maintenir le centre et son personnel comme une entité, lorsqu'il déménagera? Vous conviendrez probablement avec moi qu'il faudrait l'agrandir, mais ce n'est pas là ma question. Restera-t-il une entité distincte et sera-t-il logé dans des locaux appropriés pour que son personnel puisse continuer à faire son excellent travail?