:
Merci, monsieur le président, de m'avoir invité à parler au sujet du projet de loi C-42, Loi visant à accroître la responsabilité de la Gendarmerie royale du Canada. Je suis heureux d'être accompagné du commissaire de la GRC, M. Bob Paulson, et du sous-ministre adjoint de Sécurité publique Canada, M. Richard Wex.
Je tiens à préciser que ces deux personnes ont joué un rôle non négligeable dans la conclusion du contrat de 20 ans entre la GRC et les diverses provinces. Ils n'ont pas ménagé leurs efforts. Le fait pour les provinces d'avoir reconduit leur entente avec la GRC en y apportant quelques changements témoigne de leur satisfaction à l'égard de la GRC et de l'excellent travail de ces deux personnes et de leur personnel dans ce dossier.
Monsieur le président, il est primordial que les Canadiens fassent entièrement confiance à la GRC. Cependant, au cours des dernières années, cette confiance a été ébranlée, et certains problèmes ont fait surface au sein de la GRC. En sa qualité de force policière nationale du Canada, la GRC doit régler ces problèmes et regagner la confiance publique. Plus particulièrement, au cours des derniers mois, les Canadiens ont entendu des propos très troublants concernant l'inconduite de certains agents de la GRC. Voilà pourquoi notre gouvernement a clairement annoncé son intention de travailler en étroite collaboration avec le commissaire afin de prendre des mesures qui permettront de restaurer la fierté dans les rangs de la police nationale du Canada.
Une partie du problème tient au fait que la Loi sur la GRC n'a pas été modifiée pour suivre le rythme de l'évolution des pratiques de gestion d'une institution policière moderne ni, franchement, pour répondre aux attentes du public. En réalité, la Loi sur la GRC n'a pas subi de modifications substantielles depuis environ 25 ans. Au cours de la dernière décennie, des intervenants, des comités et des commissions d'enquête ont demandé que des changements soient apportés au cadre de responsabilisation de la GRC. La GRC a apporté quelques changements pour combler ces lacunes; elle a notamment mis en place une politique sur les enquêtes et les examens externes, ainsi que des politiques sur la préparation et les interventions opérationnelles, et a amélioré la politique sur les armes à impulsion.
Il est clair qu'une culture de changement est requise à la GRC, mais des modifications au cadre législatif de la GRC sont tout aussi nécessaires.
Les modifications législatives proposées par le projet de loi C-42 visent trois principaux domaines. Tout d'abord, monsieur le président, le projet de loi crée une commission civile moderne et indépendante d'examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC, qui remplacera la Commission des plaintes du public contre la GRC — couramment appelée la CPP —, et lui confère des pouvoirs accrus.
Deuxièmement, le projet de loi impose des obligations statutaires pour le traitement des enquêtes criminelles sur les incidents graves mettant en cause des membres de la GRC, ce qui permettra d'accroître la transparence des enquêtes et la responsabilité publique de la GRC.
Troisièmement, le projet de loi aidera à moderniser le cadre de gestion des mesures disciplinaires, des griefs et des ressources humaines de la GRC, et à aligner les pouvoirs en matière de ressources humaines du commissaire de la GRC sur ceux des leaders du secteur public et d'autres cadres policiers supérieurs.
J'aimerais prendre quelques minutes pour parler de chacun des éléments. Je commencerai par le nouveau régime des plaintes du public de la GRC.
Les membres du comité ne sont pas sans savoir qu'à l'heure actuelle, les plaintes contre la GRC sont traitées par la CPP. Or, des préoccupations accrues ont été soulevées — par le public, les administrations contractantes, les comités parlementaires, les commissions d'enquête publique et d'autres — selon lesquelles la CPP n'a pas les pouvoirs requis pour mener des enquêtes efficaces relativement aux plaintes déposées par le public concernant l'inconduite de membres de la GRC. Le projet de loi répond aux principales recommandations formulées par tous ces groupes.
Plus particulièrement, il prévoit la création pour la GRC d'une commission d'examen civile indépendante et solide, et lui confiera des pouvoirs comparables à ceux conférés à d'autres organes d'examen modernes internationaux, fédéraux et provinciaux. Le projet de loi donne également à la commission un accès accru à l'information détenue par la GRC et lui confère de plus grands pouvoirs d'enquête, y compris le pouvoir de mener des examens stratégiques sur les activités de la GRC, notamment celles ayant trait à la sécurité nationale.
Parallèlement aux commissions d'enquête judiciaire et aux organes d'examen fédéraux, comme le Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité, le Bureau du vérificateur général et les commissariats à l'information et à la protection de la vie privée, la nouvelle commission fera des constatations et formulera des recommandations non contraignantes au commissaire et au ministre de la Sécurité publique.
Monsieur le président, permettez-moi d'aborder cette question en profondeur: le commissaire de la GRC doit rendre compte des opérations de l'organisme et décider s'il donne suite aux constatations et recommandations de la commission. Le commissaire doit rendre compte des opérations de la GRC, et nous ne minerons pas cette responsabilité en faisant des recommandations contraignantes. Toutefois, conformément aux exigences législatives existantes, il est évident que si le commissaire de la GRC décide de ne pas donner suite aux recommandations de la commission, il devra justifier sa décision par écrit à la nouvelle commission et à moi-même.
Bien que certains aient demandé que des recommandations contraignantes soient formulées, d'autres, dont le juge O'Connor et le Conseil de mise en oeuvre de la réforme à la GRC, appuient les conclusions et recommandations non contraignantes.
Outre le processus d'examen et de traitement des plaintes, le projet de loi établit un cadre législatif visant à améliorer la transparence des enquêtes criminelles portant sur des incidents graves, comme des décès ou des blessures graves, mettant en cause des membres de la GRC. Désormais, la GRC sera tenue par la loi de renvoyer les affaires criminelles graves mettant en cause des membres de la GRC à un organe d'enquête provincial indépendant, dans les provinces dotées d'un tel organe, comme la Colombie-Britannique, l'Alberta et la Nouvelle-Écosse. Cette mesure est conforme à la compétence provinciale en ce qui a trait à l'administration de la justice dans les provinces. Dans les provinces et territoires où un tel organe n'existe pas, ces enquêtes devront faire l'objet d'un renvoi à un autre service de police. Seulement en dernier ressort et lorsque aucune de ces options n'est disponible, ce qui est rare, la GRC mènera elle-même l'enquête.
Le cadre législatif sera mis en oeuvre pour répondre aux préoccupations soulevées par le public concernant l'impartialité des membres de la GRC qui enquêtent sur d'autres membres impliqués dans un incident grave. Certains ont appelé à la création d'un organe national d'enquête, mais la proposition entraînerait des chevauchements considérables dans les administrations où un organe d'enquête civil existe déjà, un gaspillage des ressources ainsi que des retards dans les enquêtes. La considération la plus importante, c'est que les provinces et territoires — dont la responsabilité constitutionnelle est d'assurer les services de police et de veiller à l'administration de la justice — n'ont pas fait cette demande.
Nous continuerons de travailler avec les provinces et territoires à cet égard.
Monsieur le président, le dernier élément du projet de loi vise à moderniser le cadre de gestion des mesures disciplinaires, des griefs et des ressources humaines de la GRC. Or, les processus actuels prévus par la Loi sur la GRC sont rigides et manquent de cohérence. Les processus disciplinaires et de règlement des griefs représentent un lourd fardeau administratif et peuvent s'étendre sur plusieurs années.
Par exemple, un membre de la GRC a été suspendu de ses fonctions après avoir été arrêté et accusé d'infractions liées aux armes et d'avoir proféré des menaces. Même s'il n'avait pas le droit de travailler, l'agent a continué d'être rémunéré pendant 18 mois. C'est un vrai problème. Le projet de loi permettra aux gestionnaires d'imposer des mesures correctives, comme des séances de counseling ou des sanctions correctives, en cas d'inconduite ou de rendement insatisfaisant.
Essentiellement, le projet de loi habilitera les gestionnaires à régler les problèmes avant que la situation ne devienne préoccupante. Je vous donne un exemple que j'ai déjà utilisé. En août 2004, un grief a été présenté au sujet d'une indemnité de repas de 15 $, et il a fallu sept ans pour rendre une décision finale à ce sujet. Si le projet de loi est adopté, le processus de règlement des griefs sera simplifié, et une telle plainte sera réglée en quelques semaines. C'est une grande amélioration par rapport au système actuel, où toutes les sanctions officielles doivent être traitées par un comité disciplinaire, ce qui exige beaucoup de temps et de ressources. Seulement lorsque le renvoi de la personne est envisagé, le cas devra faire l'objet d'un renvoi à un comité de déontologie.
Dans le cadre du système de règlement des griefs actuel, un processus officiel très exigeant en ressources et en formalités est appliqué. En vertu du projet de loi, les gestionnaires de première ligne auront accès à un système de règlement et de gestion des conflits moins formel qui permettra un traitement plus rapide, plus équitable et plus efficace des cas.
Parallèlement, nous proposons que des changements soient apportés aux pouvoirs actuels du commissaire de la GRC. À l'heure actuelle, le commissaire de la GRC, contrairement à d'autres chefs de police, n'est pas habilité à prendre des décisions directes relativement à certains processus de ressources humaines, décisions qui sont nécessaires à la gestion efficace de l'organisme.
Le projet de loi améliorera la responsabilisation en permettant au commissaire de la GRC de nommer et de promouvoir la majorité des agents de la GRC qui sont de niveau inférieur à celui du sous-commissaire. Cela dit, le processus du Cabinet sera appliqué, par voie de décret, pour nommer le commissaire et tous les sous-commissaires.
Le commissaire aura le pouvoir d'établir un système souple pour traiter les plaintes de harcèlement de façon rapide, transparente et équitable, plus particulièrement pour mener les enquêtes et régler les plaintes lorsque l'intimé est un membre de la GRC. Ce système aidera à surmonter les difficultés actuelles liées à l'application simultanée de la politique sur le harcèlement du Conseil du Trésor et de la Loi sur la GRC, pour régler les questions de harcèlement.
Et finalement, monsieur le président, nous proposons des changements à la structure actuelle des ressources humaines, qui classe les employés en trois catégories: membres réguliers, membres civils et employés de la fonction publique. Cette structure nécessite trois différents systèmes de ressources humaines, ce qui rend difficile la gestion efficace des ressources humaines à l'échelle de l'organisme.
Pour accroître l'efficacité des RH, le projet de loi prévoit un mécanisme qui permettra au Conseil du Trésor de convertir les membres civils en employés de la fonction publique, passant ainsi de trois catégories d'employés à deux.
En conclusion, monsieur le président, les modifications proposées à la Loi sur la GRC visent à accroître la responsabilisation de la GRC et à appuyer la mise en oeuvre des nouvelles ententes de 20 ans sur les services de police à contrat conclus avec les provinces et les territoires cette année, que j'ai mentionnées au début de mon intervention. La responsabilisation et la surveillance étaient au coeur des annonces provinciales, territoriales et municipales concernant les nouvelles ententes sur les services de police de la GRC. En fait, la ministre de la Justice de la Colombie-Britannique, Shirley Bond, se dit très satisfaite du projet de loi et estime qu'il s'agit d'un premier pas très positif.
Nous avons écouté nos homologues provinciaux et territoriaux et nous reconnaissons que, pour suivre l'évolution des opérations policières modernes, une réforme du cadre législatif de la GRC est requise. J'ai passé l'été à consulter des membres de la GRC, des dirigeants communautaires et des Canadiens relativement à ce projet de loi. Ce que j'ai entendu est encourageant, et je crois que le projet de loi répond aux préoccupations que j'ai entendues.
Monsieur le président, même David Eby, de l'Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique, s'est dit satisfait des changements.
Pour conclure, je vous remercie de m'avoir invité à parler brièvement de cet important texte de loi qui vise à raffermir la confiance des Canadiens à l'égard de la GRC et à accroître la responsabilité de la GRC. J'ai hâte de suivre les délibérations et les amendements que vous pourrez y apporter. Notre objectif est de voir à ce que le meilleur projet de loi soit adopté.
Je répondrai maintenant avec plaisir à toute question que vous pourriez avoir.
:
Messieurs Paulson, Toews et Wex, merci d'être présents aujourd'hui.
Monsieur le ministre, je veux simplement vous citer rapidement un extrait de votre déclaration:
Au cours de la dernière décennie, des intervenants, des comités et des commissions d'enquête ont demandé que des changements soient apportés au cadre de responsabilisation de la GRC.
Par la suite, vous avez dit: « Nous avons écouté nos homologues provinciaux et territoriaux... ».
J'ai un exemple d'examen mené par la GRC. Il s'est déroulé dans ma circonscription, Yukon, et son rapport s'intitule Terrain d'entente. Je sais que tous n'ont pas entendu parler de ce document. À titre d'information pour le commissaire et tous les Canadiens, les auteurs soulèvent entre autres, au début du résumé, qu'on leur a relaté de nombreux cas d'excellence policière, notamment de la part d'agents de la GRC qui excèdent les attentes de leur poste. L'examen visait à améliorer la qualité des services de police pour tous les citoyens du territoire. Les électeurs du Yukon m'ont dit que la GRC joue un rôle important et qu'elle continuera de le faire. Nous vous remercions de votre engagement et de votre dévouement au Yukon.
Pour revenir au point soulevé par l'opposition à propos d'un organisme national chargé de passer tout cela en revue, vous êtes allé droit au coeur de la question lorsque vous avez dit que ce serait contraire aux recommandations et à ce que vous avez entendu. Pour appuyer votre opinion, je tiens à citer quelques extraits du résumé.
Les auteurs affirment que « veiller à ce que les politiques et les pratiques des services policiers territoriaux tiennent compte des besoins et des valeurs de la collectivité » constitue l'un des thèmes fondamentaux de Terrain d'entente.
Ils soulignent que « [l]es citoyens [...] veulent un processus de plainte efficace et veulent également s’assurer qu’une enquête indépendante sera menée lorsque la GRC est impliquée dans une enquête où il y a eu une mort ou des blessures graves » et « contribuer davantage à l’établissement des priorités [...] pour la Division M », c'est-à-dire la division du Yukon.
On lit: « Les citoyens ont appuyé fortement l’idée d’un processus de plainte local et réceptif, et s’intéressaient grandement à la question de la “police qui enquête sur la police” ». Ils veulent participer à cette démarche.
Essentiellement, le résumé montre ce que vous évoquiez tout à l'heure: le fait qu'un organisme national serait contraire à ce que préconise un rapport territorial sur les services de police de la Division M. Cela reflète-t-il l'opinion publique véhiculée dans les provinces et dans d'autres examens?
:
À vrai dire, c'est une question fort intéressante qui prête beaucoup à confusion. J'en ai vu de petits exemples ici cet après-midi.
Il y a trois mécanismes. Il y a les plaintes du public en raison d'un acte répréhensible ou d'un incident qui a dégénéré. Si un particulier en a contre la façon dont un agent de la GRC l'a traité, il peut porter plainte auprès de la GRC. La loi prévoyait déjà un mécanisme en ce sens; le nouveau projet de loi le fait aussi. En cas d'insatisfaction, la personne pourra signaler le problème à la nouvelle commission civile de traitement des plaintes. Voilà ce qu'il en est pour les plaintes de la population.
Un autre aspect touche à la discipline interne, lorsque la conduite d'une personne contrevient au code de déontologie de la GRC. La GRC s'occupe de ces incidents. Il s'agit alors de mesures disciplinaires internes pour lesquelles, advenant un désaccord avec les mesures imposées, il y a des freins et des contrepoids — dont le ministre et le commissaire ont parlé —, notamment le Comité externe d'examen et, en fin de compte, une révision judiciaire. Il s'agit de mesures disciplinaires, d'une conduite entraînant des mesures disciplinaires, alors que dans le premier cas, il s'agissait d'une conduite donnant lieu à une plainte du public.
La troisième catégorie, celle dont vous venez de parler, concerne une conduite qui entraîne un incident grave. Il pourrait s'agir d'une blessure grave, d'un décès ou d'un acte portant atteinte à l'intégrité de la GRC, qui pourrait donner lieu à une enquête criminelle. Je le répète, le projet de loi prévoit qui enquêtera sur la police en cas d'enquête criminelle.
Il est vrai qu'un incident pourrait donner lieu à une plainte du public, à une question de discipline interne, ainsi qu'à une enquête criminelle. C'est rare, mais c'est possible. Il existe différents processus et différentes institutions pour gérer tout cela. Le projet de loi traite de toutes ces questions.
Pour répondre à votre question concernant un incident grave, il s'agit d'un décès ou d'une blessure grave, physique ou psychologique, qui sera prescrite par règlement, comme dans le cas d'une blessure par balle ou d'une hospitalisation. Il pourrait aussi s'agir d'un incident grave, que le commissaire, le ministre fédéral ou le ministre provincial responsable du contrat de la GRC sur son territoire jugent susceptible de soulever l'intérêt de la population. Il s'agit d'une affaire délicate, qui porte atteinte à l'intégrité de la GRC.
Dans tous ces cas, le projet de loi impose une obligation statutaire. La GRC a l'obligation de renvoyer l'affaire à l'organisme civil d'enquête de la province — s'il y en a un —, qui enquêtera sur la GRC. En l'absence d'un tel organisme, il faut satisfaire à d'autres exigences.
:
Non, malheureusement, vous ne pouvez pas. Je vous ai déjà accordé une minute et demie de plus que le temps que j'aurais dû vous allouer.
Ce n'est pas trop grave, mais j'aimerais moi aussi poser une question.
Tout d'abord, monsieur le commissaire, le temps dont nous disposons tire à sa fin. Je sais que vous savez, tout comme le sous-ministre Wex, que c'est la première journée que le comité consacre à l'examen de la mesure législative. Elle a déjà été examinée par la Chambre. Elle a fait l'objet de débats. Les députés de tous les partis ont demandé qu'elle soit renvoyée au comité et que l'on pose les bonnes questions. C'est ce que nous voulons faire.
Je crois que les Canadiens, de façon générale, et contrairement à ce que vous avez peut-être entendu aujourd'hui, font preuve d'optimisme à l'égard de ce qu'ils ont constaté, plus particulièrement à l'égard de l'approche que vous avez adoptée dès le départ en tant que commissaire. Vous avez identifié les problèmes, la culture et ce que vous souhaitez accomplir à court terme, et peut-être même à certains égards à long terme. Aujourd'hui, vous avez souligné qu'il faut modifier la culture et que vous souhaitez qu'elle soit modifiée.
Je pense que ceux qui sont présents ici sont tous convaincus que nous sommes sur la bonne voie. Nous voulons simplement nous assurer, en tant que membres du comité, que nous avons tenu compte de toutes les particularités.
Vous avez mentionné la question de M. Leef, et je crois que j'ai une question: y a-t-il quoi que ce soit dans ce projet de loi qui, à votre avis, constituerait une différence... ou ferait en sorte qu'il y aurait des différences quant à la façon dont les plaintes sont traitées en région rurale par comparaison à la façon dont elles sont traitées en région urbaine?
Nous avons parlé des endroits éloignés. Je crois que dans l'une de vos réponses, monsieur Wex, vous avez dit que certaines régions rurales n'auront peut-être pas les ressources, ou n'auront peut-être pas... Mais lorsqu'il est question d'aborder les plaintes, il n'en demeure pas moins qu'une plainte demeure une plainte.
Je vis dans une circonscription rurale, en fait, et parfois, nous sommes préoccupés par le fait que certains détachements ruraux ne reçoivent pas l'argent que nous souhaiterions qu'ils reçoivent. Je me rappelle une situation où l'édifice d'un détachement — et c'est surtout provincial — a été jugé dangereux. Vous savez, il est difficile pour nous de s'assurer que l'on intervient dans certaines de ces situations.
Est-ce que les régions rurales ou éloignées, comme le Yukon, doivent se préoccuper de certains aspects en particulier?