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Bonjour, tout le monde.
Séance numéro 86 du Comité permanent de la sécurité publique et nationale, le jeudi 9 mai 2013.
Nous allons laisser de côté ce matin notre étude habituelle des finances des services de police pour donner suite à une motion déposée devant notre comité et adoptée à l'unanimité. Il s'agit d'une séance d'information sur la sécurité du transport ferroviaire.
Nous accueillons parmi nous aujourd'hui Gerard McDonald, sous-ministre adjoint, Sécurité et sûreté, Transports Canada; John Davies, directeur général, Politiques de la gestion de la sécurité nationale, ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile; le surintendant principal Larry Tremblay, directeur général, Exécution des lois fédérales, Opérations criminelles, Gendarmerie royale du Canada; Michel Coulombe, directeur adjoint des opérations, Service canadien du renseignement de sécurité; et enfin pour représenter VIA Rail Canada, Marc Tessier, directeur, Sûreté de l'entreprise et affaires réglementaires, gestion de la sécurité, de la sûreté et des risques; Marc Beaulieu, directeur général régional Est et chef du transport, expérience-client; et Jacques Gagnon, porte-parole, Communication corporative.
Le comité remercie tous les témoins d'avoir accepté de comparaître à sa demande pour nous informer au sujet de la sécurité du transport ferroviaire. Les Canadiens vous remercient, vous et tous les fonctionnaires chargés de garantir la sécurité des chemins de fer au Canada. Vous pouvez être sûrs que la population canadienne compte sur vous lorsqu'elle vaque à ses occupations quotidiennes. Nous faisons confiance au travail des employés, des préposés, des agents et des différents responsables qui sont placés sous votre responsabilité.
Après avoir entendu les exposés que vous allez présenter aujourd'hui, les membres du comité auront le temps de vous poser des questions.
Je rappelle aux membres du comité, ainsi qu'aux fonctionnaires qui comparaissent devant nous, que nous ne nous intéressons pas ici au détail des opérations, pour ainsi dire, ce qui serait susceptible d'entraîner des risques pour la sécurité. Nous ne voudrions pas que ces mesures de sécurité soient remises en cause et vous aurez tout loisir de le déterminer lorsqu'une question vous sera posée.
Nous sommes prêts à entendre vos exposés.
Nous allons commencer ce matin par M. Davies.
(directeur général, Politiques de la gestion de la sécurité nationale, ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile??):
Merci, monsieur le président.
Il serait peut-être logique que je commence étant donné que mes observations sont de nature plus générale et serviront de cadre à celles de mes collègues.
Comme plusieurs d'entre vous le savent déjà, Sécurité publique Canada élabore des politiques sur divers enjeux touchant la sécurité nationale. Nous sommes souvent appelés à jouer un rôle de responsable et de facilitateur, et il nous appartient de rassembler les membres des milieux du renseignement et de la sécurité afin d'élaborer et d'améliorer les politiques. Malgré les inquiétudes à l'égard de la menace terroriste qu'ont soulevées les récentes arrestations effectuées à Toronto et à Montréal, elles ont tout de même démontré que les organismes d'application de la loi et du renseignement peuvent travailler ensemble.
[Français]
Aujourd'hui, je vais me concentrer surtout sur les efforts du gouvernement du Canada pour lutter contre la menace du terrorisme.
[Traduction]
En février dernier, le ministre de la Sécurité publique a publié le document intitulé « Renforcer la résilience face au terrorisme: Stratégie antiterroriste du Canada », qui encadre les efforts de lutte contre le terrorisme des quelque 15 organismes membres de la collectivité fédérale de la sécurité et du renseignement. La Stratégie regroupe les efforts du gouvernement fédéral sous quatre volets qui se renforcent mutuellement, soit empêcher, déceler, priver et intervenir.
Le volet empêcher porte sur la résilience des collectivités face à l'extrémisme, et il a pour objectif de les aider à renforcer leurs capacités pour résister aux discours préconisant l'extrémisme. Il s'agit là d'un effort à long terme. Les récentes arrestations de Toronto et de Montréal liées à des incidents de terrorisme et, surtout, la réaction favorable de la collectivité locale, démontrent bien toutes les années de travail et d'engagement qu'ont consacrées la Gendarmerie royale du Canada, le Service canadien du renseignement de sécurité ainsi que les responsables de la Sécurité publique et des services de police municipaux pour gagner la confiance de cette collectivité. Par exemple, au cours des dernières années, la Gendarmerie a coordonné plus de 400 séances de sensibilisation à l'intention des jeunes et des adultes pour les sensibiliser sur la sécurité nationale et sur le rôle des principaux organismes lorsqu'il s'agit de contrer la menace et de protéger les collectivités.
[Français]
De plus, les dirigeants de diverses collectivités ayant une expérience approfondie des questions sociales et culturelles sont rassemblés au sein de la Table ronde transculturelle sur la sécurité. Ce groupe offre des conseils et des perspectives au et au sur les questions de sécurité nationale.
[Traduction]
Le volet déceler vise à détecter rapidement les menaces terroristes, ce qui exige que l'information soit communiquée. La détection repose sur une compréhension solide de l'environnement de la menace et sur une forte capacité du renseignement à déceler les menaces. Nos connaissances doivent évoluer au même rythme que les groupes terroristes, que leurs capacités et que la nature de leurs plans. Les ministères et organismes du gouvernement doivent donc échanger chaque jour de l'information pour les besoins de la sécurité nationale.
Tout ceci est étroitement lié au troisième volet, priver. Nous devons priver les terroristes des moyens et des occasions de mettre leurs plans en œuvre. Cette démarche repose en grande partie sur l'efficacité des services de police et des poursuites intentées contre les terroristes.
D'ailleurs, le partenariat est un des principes clés de tous ces volets. Les Équipes intégrées de la sécurité nationale de la Gendarmerie royale du Canada constituent un modèle de partenariat et elles sont essentielles à nos efforts visant à déceler les terroristes et à les priver des moyens et des occasions de mettre leurs plans en œuvre. Ces équipes sont composées d'employés du Service canadien du renseignement de sécurité, de l'Agence des services frontaliers du Canada, des services d'application de la loi municipaux et de la Gendarmerie royale du Canada. Elles améliorent grandement la capacité des organismes de travailler ensemble et elles se sont soldées par de nombreuses opérations fructueuses, par exemple les inculpations récentes à Montréal et à Toronto, ainsi que des arrestations précédentes, comme celle de Momin Khawaja à Ottawa et des membres du groupe des 18 de Toronto.
Reconnaissant la valeur de ce modèle, le gouvernement a créé l'année dernière une Équipe intégrée de la sécurité nationale à Edmonton, en plus des équipes qui existaient déjà en Ontario, au Québec et en Colombie-Britannique. Il y a aussi lieu de noter que, dans le cadre de la stratégie nationale et du plan d'action sur les infrastructures essentielles, des réseaux sectoriels ont été mis sur pied pour faciliter l'échange d'information et la gestion des risques parmi les gouvernements et les propriétaires et exploitants du secteur privé, ce qui comprend les intervenants du secteur ferroviaire.
Ce secteur est d'ailleurs représenté dans le Forum national intersectoriel, qui regroupe des partenaires des secteurs public et privé issus des dix secteurs des infrastructures essentielles et qui a pour objectif d'établir des priorités et d'aborder les enjeux communs, comme la cybersécurité et la gestion de la frontière.
Enfin, notre démarche de lutte contre le terrorisme comprend aussi la nécessité d'intervenir rapidement et de façon proportionnée à tout incident terroriste, et d'en atténuer les conséquences. Nous disposons des infrastructures requises pour assurer la communication au gouvernement et entre tous ses échelons, et avec les propriétaires et exploitants du secteur privé des infrastructures essentielles, dont le secteur des transports. En cas d'incident terroriste mettant en jeu ce secteur, pour gérer ces incidents, des liaisons ont été mises en place entre le Centre des opérations du gouvernement et d'autres centres clés des opérations de l'ensemble du gouvernement, notamment les centres de la GRC, du MDN, du SCRS, du MAECI, de l’ASFC et de Transports Canada.
Puisque nous partageons des infrastructures essentielles avec les États-Unis, nous devons collaborer étroitement avec eux à la protection des infrastructures essentielles et aux mécanismes d'intervention en cas de menace.
[Français]
Enfin, le gouvernement a adopté une approche tous risques de la gestion des urgences pour faire face à des incidents terroristes qui surviennent au Canada ou à l'étranger, mais qui ont des répercussions sur notre pays. Cette approche est articulée dans le Plan fédéral d'intervention d'urgence, qui relève du .
[Traduction]
Voilà qui met fin à mon exposé, monsieur le président.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président. Bonjour, et merci de m'accorder l'opportunité d'échanger avec le comité sur des sujets d'importance pour les Canadiens.
Vous êtes bien au fait de la sensibilité reliée aux sujets que nous aborderons aujourd'hui, et que mes réponses se doivent de respecter les processus judiciaires en cours et la priorité qui doit être accordée à la sécurité des personnes ou des infrastructures.
[Français]
Je profiterais de cette occasion pour vous faire part des programmes et des partenariats que la GRC a mis en place au cours des dernières années pour assurer la sécurité des infrastructures, incluant le réseau ferroviaire.
[Traduction]
Le récent succès du Projet Smooth souligne l'efficacité de notre approche intégrée. Les Équipes intégrées de la sécurité nationale de la GRC portent la responsabilité d'enquêter sur les menaces terroristes qui pèsent contre les infrastructures essentielles du Canada, dont le réseau ferroviaire pour les trains de passagers et de marchandises. Par contre, nous ne pouvons le faire seul.
Au niveau des détachements, par un système de demandes de service, la GRC collabore avec la police des chemins de fer et les exploitants de réseaux ferroviaires pour les enquêtes criminelles qui touchent directement ce secteur, et pour protéger les infrastructures contre la menace criminelle. Pour illustrer la collaboration régulière entre la GRC, les corps policiers ferroviaires et municipaux et les exploitants ferroviaires, nous pourrions citer les exercices conjoints menés un peu partout, selon divers scénarios: prises d'otages, alertes la bombe, détournements, attentats à la bombe contre des trains de marchandises.
En réponse à des demandes opérationnelles, les équipes Jetway de la GRC peuvent aussi être déployées dans certaines gares et à bord de certains trains de passagers, pour déjouer les extrémistes et les organisations criminelles qui pourraient chercher à exploiter le secteur ferroviaire. Outre le programme des Agents d'information pour la lutte antiterroriste, la GRC forme les exploitants ferroviaires pour qu'ils sachent reconnaître les comportements qui peuvent s'avérer indicateurs d'une planification d'attentat.
L'Équipe des renseignements relatifs aux infrastructures essentielles entretient des partenariats d'échange de renseignements avec la police des chemins de fer, ainsi qu'avec la police municipale des transports et avec des exploitants ferroviaires de tout le pays. Ces partenaires contribuent au Programme de signalement des incidents suspects en allant signaler d'eux-mêmes, sur un portail sécurisé, les comportements qui peuvent s'avérer indicateurs d'une planification d'attentat par des extrémistes.
Grâce à ce réseau d'exploitants ferroviaires tous munis d'une habilitation sécuritaire, la GRC peut distribuer régulièrement des rapports de renseignements tels que des évaluations de la menace, des bulletins sur les enquêtes en cours, des rapports analytiques sur les incidents suspects, etc., autant de produits qui solidifient les partenariats, encouragent un échange bilatéral de l'information, sensibilisent les personnes concernées aux enjeux d'importance et lancent parfois des appels à la vigilance.
Ces partenariats avec les exploitants ferroviaires ouvrent pour la GRC une ligne directe avec les organisations qui l'ont aidée pendant l'enquête du projet Smooth — et dont l'aide s'est par ailleurs avérée inestimable. Nous pensons par exemple au membre d'un grand corps policier ferroviaire en détachement, qui par ses renseignements techniques sur l'exploitation ferroviaire a contribué directement au projet.
[Français]
Parmi les autres initiatives de sécurité ferroviaire auxquelles la GRC a contribué, mentionnons des séances d'information classifiée parrainées par le gouvernement et destinées aux propriétaires et aux exploitants dans le domaine des transports terrestres, dont les services de trains de passagers et de trains de marchandises. Ces séances sont données par Transports Canada, un partenaire précieux dans le domaine de la sécurité des transports.
[Traduction]
Finalement, la GRC participe chaque année à l'Évaluation tous risques de Sécurité publique Canada. Cette année, elle codirige un scénario d'attentat terroriste contre les infrastructures ferroviaires. L'évaluation doit plus tard servir de base à un exercice pour éprouver la sécurité ferroviaire, et la capacité de répondre aux urgences dans ce mode de transport.
Merci, monsieur le président.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, bonjour.
Je suis heureux de comparaître devant vous aujourd'hui pour discuter des questions liées aux menaces qui pèsent sur les infrastructures essentielles au Canada, et plus particulièrement sur celles visant le réseau ferroviaire.
[Traduction]
Comme vous le savez, le SCRS a le mandat de recueillir des informations sur les menaces pour la sécurité du Canada, de les analyser, et de conseiller le gouvernement du Canada à cet égard. Puisque des attentats contre les infrastructures essentielles représentent une véritable menace pour la sécurité du Canada, le SCRS collabore de près avec d'autres ministères et organismes à la protection de ces infrastructures, notamment au moyen de la Stratégie nationale sur les infrastructures essentielles, de la Stratégie de cybersécurité du Canada, et de la Stratégie antiterroriste du Canada.
Cela dit, j'aimerais préciser que le SCRS n'est pas le principal responsable de la protection des infrastructures essentielles. Transports Canada et les sociétés ferroviaires sont mieux placés pour répondre aux questions concernant la sécurité de l'infrastructure ferroviaire comme telle et celles se rapportant aux mesures connexes.
[Français]
Ce dont je peux vous parler, par contre, c'est de la nature de la menace. Monsieur le président, les menaces pour les infrastructures essentielles peuvent se présenter sous une multitude de formes. Elles peuvent émaner d'individus ou de groupes terroristes dirigés ou inspirés par Al-Qaïda, d'extrémistes de droite ou de gauche au Canada qui défendent une cause particulière ou d'États étrangers qui cherchent à voler nos technologies ou même à paralyser nos infrastructures.
Les attaques contre les infrastructures essentielles et le sabotage industriel ne sont pas des phénomènes nouveaux au Canada. En fait, divers groupes ont perpétré des attentats ou ourdi des complots au pays. Il suffit de penser à l'attentat à la bombe contre un pylône de transport d'électricité au Québec en 2004, au complot d'attentat à la bombe des 18 de Toronto visant la Bourse de Toronto en 2006 et à l'attentat à la bombe contre des pipelines en Colombie-Britannique en 2008-2009.
[Traduction]
Ces exemples nous rappellent trop bien que le terrorisme n'arrive pas qu'ailleurs. Aujourd'hui même, dans notre pays, des personnes et des groupes cherchent à commettre des actes de violence au Canada et, s'ils en ont l'occasion, à tuer des Canadiens innocents et à détruire les infrastructures civiles. Le complot qui a été déjoué le mois dernier devait être commis au pays.
Cela dit, le terrorisme représente une menace mondiale, et notre sécurité ne peut être dissociée de celle de la communauté internationale ou des activités de Canadiens à l'étranger. Nous nous inquiétons également de plus en plus des loups solitaires, dont les motifs sont souvent très personnels ou tout simplement inconnus. Ces individus sont difficiles à repérer et leurs actions ne sont pas faciles à prévoir étant donné qu'ils fournissent peu de pistes aux enquêteurs. Il est difficile aussi d'établir un profil de ces individus.
[Français]
Les groupes de pirates informatiques ou cyberactivistes risquent aussi de représenter une menace, puisque toute personne versée en informatique qui a des intentions malveillantes pourrait potentiellement causer de graves dommages à nos infrastructures.
Il ne faut pas oublier, bien sûr, la menace que représentent certains États qui pourraient s'en prendre à nos infrastructures essentiellement pour promouvoir leurs objectifs militaires ou économiques. Contrer cette dernière menace demeure d'ailleurs une des principales priorités du service, compte tenu de son mandat.
[Traduction]
À l'ère numérique, les réseaux qui forment les infrastructures essentielles sont presque tous reliés entre eux, ce qui les rend vulnérables à des attaques, notamment à des cyberattaques. Les avantages de la compromission ou du sabotage de ces infrastructures sont d'ailleurs assez évidents. De telles attaques peuvent provoquer de graves perturbations dans les secteurs des transports et du commerce et entraîner d'importantes pertes économiques pour la cible visée. Elles constituent aussi un moyen facile et prévisible pour les auteurs d'attirer l'attention des médias, de faire de la propagande et souvent même de faciliter leurs efforts de recrutement.
Enfin, en prenant des civils innocents pour cible, les auteurs de telles attaques sèment la peur au sein de la population générale. De toute évidence, différents groupes ont des raisons bien à eux de mener leurs opérations. Par exemple, les groupes et les individus inspirés par al-Qaïda souhaitent presque toujours tuer des gens. Les groupes qui cherchent à défendre une cause particulière s'en prennent plutôt à des biens pour faire passer leur message d'une manière claire et précise. Quant aux États étrangers, ils sont motivés par des intérêts en matière de défense et de commerce.
Sur ce, monsieur le président, j'aimerais vous remercier de votre attention et j'invite les membres à me poser des questions sur les sujets que je viens d'aborder.
:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Je remercie les membres du comité et je suis très heureux de les rencontrer aujourd'hui pour les informer du rôle joué par Transports Canada pour améliorer la sécurité du réseau de transport ferroviaire.
[Français]
Tout d'abord, j'aimerais dire que la sécurité et la sûreté des réseaux de transport sont de la plus haute importance pour le gouvernement du Canada.
[Traduction]
Le 22 avril 2013, la GRC a arrêté deux individus et les a inculpés de conspiration en vue de mener une attaque terroriste contre un train de VIA. Il est important de noter que la population, les employés du chemin de fer, les voyageurs ou les infrastructures n'ont pas été menacés. Toutefois, ces arrestations ont montré toute l'importance d'une surveillance continue du réseau des transports.
Nous avons aussi insisté sur le fait que la sécurité des chemins de fer et du transport urbain exige que l'on agisse en partenariat avec tous les niveaux du gouvernement, les services de polices locaux, le personnel d'intervention d'urgence, les exploitants et les associations professionnelles, en faisant appel à toute une gamme de moyens mis en œuvre par les exploitants de toutes tailles.
Transports Canada collabore étroitement avec les exploitants pour garantir la sécurité de leur exploitation. Ainsi, en 2007, le gouvernement du Canada a renouvelé un protocole d'entente sur la sécurité avec l'Association des chemins de fer du Canada et ses membres.
[Français]
Conformément au protocole d'entente, les exploitants ferroviaires sont tenus notamment d'effectuer des évaluations des risques de sûreté et d'établir des plans de sûreté propres à leurs activités. D'après les risques cernés, les exploitants élaborent et mettent en oeuvre des pratiques de sécurité appropriées.
Transports Canada collabore également avec les signataires du protocole d'entente et mènent des activités de surveillance et de contrôle afin d'aider l'industrie à respecter les modalités du protocole d'entente et de promouvoir un réseau de transport ferroviaire plus sûr. Par exemple, Transports Canada emploie des inspecteurs en région pour évaluer dans quelle mesure les signataires respectent les modalités du protocole d'entente. Ce processus comprend des évaluations et des inspections relativement aux aspects importants des programmes de sûreté des exploitants.
[Traduction]
Le gouvernement peut aussi se servir de certaines dispositions législatives pour améliorer la sécurité du réseau de transport ferroviaire dans certaines circonstances. Ainsi, pour renforcer la sécurité lors des Jeux olympiques de Vancouver et lors des Sommets du G8 et du G20 en 2010 à Toronto, Transports Canada a fait appel aux dispositions de la Loi sur la sécurité ferroviaire.
De 2006 à 2009, Transports Canada a par ailleurs administré le programme Sûreté-Transit. Ce programme a dispensé une aide financière à frais partagés aux petits et gros exploitants de trains de banlieue et de transports urbains dans tout le Canada pour qu'ils puissent renforcer leurs mesures de sécurité afin de faire face aux menaces terroristes.
L'industrie et le gouvernement participent par ailleurs en commun à l'élaboration de codes de pratique d'application volontaire sur des questions telles que la conduite des évaluations des risques pour la sécurité, l'élaboration et l'application des programmes de sécurité, la tenue d'exercices sur la sécurité ainsi que la formation et la sensibilisation. Les responsables de Transports Canada participent par ailleurs à des ateliers en collaboration avec les associations ferroviaires et de transport pour promouvoir la sécurité des chemins de fer. Nous avons aussi collaboré avec l'industrie à la création d'un réseau de renseignements devant permettre de communiquer les renseignements de sécurité et de signaler les incidents.
[Français]
En conclusion, je tiens à réitérer que la sûreté est de la plus haute importance pour le gouvernement du Canada. La sûreté des réseaux de transport est en outre l'affaire de tous et est améliorée grâce à l'établissement de partenariats, à la promotion d'une culture de sûreté ainsi qu'à la sensibilisation dans toutes les administrations et tous les secteurs.
Merci à nouveau d'avoir offert à Transports Canada cette occasion de vous présenter son travail pour améliorer le système de sûreté du réseau de transport ferroviaire au Canada.
[Traduction]
Je suis prêt à répondre à toutes les questions que vous voudrez bien nous poser au sujet de notre travail.
Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Marc Beaulieu. Je suis le directeur général régional et le chef du transport à VIA Rail. J'ai le plaisir d'avoir à mes côtés aujourd'hui Marc Tessier, notre directeur de la sûreté de l'entreprise et des affaires réglementaires, et Jacques Gagnon, le porte-parole de VIA.
[Français]
Monsieur le président, chers membres du comité, c'est avec plaisir que nous participons à cette rencontre par vidéoconférence.
[Traduction]
Au nom de VIA Rail Canada, je vous remercie, monsieur le président, de nous avoir invités à comparaître devant ce comité.
[Français]
Les politiques de sécurité et de sûreté de VIA Rail sont rigoureuses et les processus pour les appliquer sont stricts. Les normes de formation de notre personnel à bord des trains et de ceux et celles qui servent nos passagers sont élevées. Également, les mécanismes pour signaler un risque quelconque sont très efficaces pour communiquer avec les autorités policières.
[Traduction]
Les questions de sécurité et de sûreté sont prioritaires à VIA Rail. Nous reconnaissons l'importance des services de police et nous saluons leur travail. Le transport des voyageurs dans les trains est l'un des plus sécuritaires et nous faisons de notre mieux pour que ça reste ainsi. En sa qualité de membre de l'Association des chemins de fer du Canada, VIA Rail est signataire du protocole d'entente entre cette association et Transports Canada. Ce protocole d'entente couvre les éléments essentiels suivants: plans de sécurité, formation et sensibilisation, exercices et signalement des incidents. Conformément à ce qui précède, VIA Rail a déposé un plan de sécurité qui tient compte du modèle de sécurité en cours. Ce plan est axé sur les risques et s'appuie pour l'évaluation des risques sur les catégories établies par Transports Canada en matière de risques.
Dans le cadre de son plan de sécurité, VIA Rail a mis en place les procédures et les programmes suivants. Tous les employés doivent suivre obligatoirement une formation les sensibilisant à la sécurité. Ce programme de formation a été élaboré en consultation avec la GRC. Un groupe d'employés de première ligne a par ailleurs bénéficié d'une formation personnelle dispensée par des membres de la GRC. Les cadres de gestion ayant des responsabilités en matière de sécurité ont reçu une formation dispensée par des agents de la GRC en collaboration avec le Collège canadien de police d'Ottawa. Une formation en matière de renseignements et un agrément ont par ailleurs été dispensés par l'intermédiaire du Bureau du Conseil privé.
VIA Rail effectue régulièrement des exercices de sécurité pour s'assurer que les procédures et les programmes fonctionnent comme prévu. Cette façon de procéder fait appel à la participation de différentes forces de police, notamment la GRC, dans le cadre d'exercices de formation qui s'efforcent de familiariser les agents avec l'exploitation et le matériel de VIA Rail et de synchroniser les différentes interventions. VIA Rail a par ailleurs mis en place des procédures pour s'assurer que les incidents relevant de différents types de terrorisme soient signalés aux autorités compétentes. Cela s'étend à un partenariat avec la GRC dans le cadre de l'initiative visant à signaler et à notifier les incidents suspects à Transports Canada.
En plus de ces exigences, le plan de sécurité de VIA établit par ailleurs le programme découlant de notre protocole d'entente, qui autorise sans restriction les services de police à pénétrer sur notre propriété. Les services de police sont ainsi habilités à agir pour notre compte. Cela nous permet d'instaurer une forte relation et facilite le recueil et la communication des renseignements.
VIA abrite des services internes de police des chemins de fer qui sont chargés de la protection des infrastructures sur une bonne partie des voies qu'elle exploite. VIA collabore étroitement par ailleurs avec Transports Canada en prenant part à des initiatives, des comités et des groupes de travail divers. Ces activités ont donné lieu à l'élaboration de codes de pratique visant à mettre en œuvre les meilleures solutions retenues par l'industrie en matière de sécurité, d'élaboration des plans, d'évaluation des menaces et des risques, de sensibilisation à la sécurité et d'information du public.
En conclusion, je tiens à remercier les services de police qui nous sont associés ainsi que Transports Canada, qui nous aident continuellement à nous améliorer et à être plus efficaces en matière de sécurité. Nous tenons ainsi notre promesse en garantissant la sécurité des voyageurs.
[Français]
En conclusion, j'aimerais remercier les autorités policières et Transports Canada de leur soutien continuel. Cela nous permet de remplir notre promesse d'offrir un service sécuritaire à nos passagers.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins de comparaître dans un délai aussi court.
J'aimerais commencer par la Sécurité publique du Canada et par M. Davies. Vous avez évoqué les quatre volets qui sont d'empêcher, de déceler, de priver et d'intervenir. Bien sûr, nous ne souhaitons pas en arriver à l'intervention. Nous voulons interrompre le processus avant. Il m'apparaît que l'essentiel est évidemment la détection, et ce qui importe avant tout dans ce cas c'est de pouvoir accéder à l'information disponible. Il y a beaucoup d'information disponible sur Internet et en provenance d'autres sources.
Estimez-vous que nous avons besoin d'une législation permettant de légaliser l'accès à Internet, en ménageant un contrôle suffisant, afin de pouvoir déceler le genre d'activité qui mène aux situations dont nous venons d'être témoins?
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens moi aussi à remercier tous les témoins d'avoir accepté de comparaître dans un si court délai.
Plus particulièrement, je remercie les responsables de VIA Rail et de la GRC, qui sont intervenus très rapidement lors de la dernière affaire de terrorisme, ce qui nous montre bien, en ce qui nous concerne, que la panoplie des moyens d'intervention est vraisemblablement très complète et utilisée à bon escient.
Je vais tout d'abord poser une question à VIA Rail pour lui demander comment elle est traitée par le gouvernement du point de vue des stratégies et des activités antiterroristes. Êtes-vous placés à VIA Rail sur le même plan que n'importe quelle société privée, en dépit du fait que vous êtes une société d'État?
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie tous nos témoins.
Puisque nous sommes ici aujourd'hui pour parler en fait de la sécurité dans les chemins de fer, je vais adresser certaines questions aux représentants de VIA Rail.
On nous a parlé de partenariats, d'intégration des tâches et de sensibilisation. Je me demande simplement, au niveau de la perception des menaces par les clients, ce que fait VIA Rail pour s'assurer que les passagers et les clients des services de chemins de fer soient informés et sensibilisés au fait qu'ils doivent se montrer vigilants?
La GRC nous a parlé du travail qui est fait au niveau des détachements. Le SCRS nous a dit qu'il était très difficile d'identifier les loups solitaires et, à partir du moment où il y a des menaces dans le secteur des chemins de fer, il nous faut évidemment compter fortement sur le fait que le grand public sera sensible à ces menaces.
Dans quelle mesure, à votre avis, les Canadiens sont bien conscients à l'heure actuelle de la menace terroriste. Que fait VIA Rail pour appeler à la vigilance et inciter les clients à signaler les cas suspects?
:
Nous avons bien sûr des programmes d'une grande efficacité pour inciter les employés à la vigilance. Nos mécaniciens de locomotives connaissent bien leur domaine et nos employés qui traitent directement avec les clients, que ce soit dans nos trains ou dans nos gares, ont une excellente formation et ont appris à observer et déceler toute situation dangereuse ou tout comportement suspect.
Nous disposons dans nos installations et dans nos gares d'un équipement électronique varié, qu'il s'agisse de caméras, du contrôle des accès ou de dispositifs de verrouillage télécommandés. Le personnel de sécurité de VIA Rail ou des propriétaires des gares assure la sécurité en maints endroits, et nous avons recours à des inspecteurs de sécurité sous contrat qui sont d'anciens agents de police voyageant en civil sur certains de nos trains.
Il est indéniable, en ce qui nous concerne, que nos clients ont leur rôle à jouer. Tous les faits qui sont portés à notre attention sont examinés très attentivement et très rigoureusement. Pour répondre à votre question, je suis bien convaincu que les passagers qui utilisent notre mode de transport se sentent en sécurité, sont en sécurité, et nous faisons tout notre possible pour continuer à améliorer les mesures de réduction des risques que nous avons mis en place.
Lorsqu'on utilise un mode de transport public ou lorsqu'on se trouve de manière générale dans un lieu public, on veut pouvoir se déplacer, se sentir en sécurité, baisser la garde et ne pas être constamment sur le qui-vive. Il est évident, toutefois, que nous n'en sommes plus là. Le SCRS nous l'a dit, il y a parmi nous des groupes de personnes qui nous veulent du mal.
J'étais justement à Boston il y a quelques semaines lorsque les attentats se sont produits. Je suis le premier à reconnaître que lors d'un tel événement, on a bien sûr tendance à baisser la garde. Je ne suis pas sûr d'envisager avec plaisir le jour où l'on sera entouré de panneaux d'avertissement. Il est évident que la meilleure sécurité est parfois celle que l'on ne voit pas. Nous avons cependant un rôle à jouer en tant que simples citoyens et qu'usagers des transports publics.
Comment faites-vous la part des choses entre la nécessité de faire savoir aux gens qu'ils doivent signaler certains faits et de les sensibiliser au moyen de panneaux d'avertissement ou de consignes de sécurité, tout en leur permettant d'autre part de se déplacer dans un cadre qui ne les oblige pas constamment à rester sur le qui-vive? Comment réussissez-vous à maintenir un équilibre approprié à VIA Rail?
:
Je ne pourrais pas vous dire le nombre exact d'incidents, mais il me serait certainement possible de le trouver dans notre base de données et de vous le communiquer plus tard. Je peux vous assurer que nos employés sont extrêmement vigilants et qu'ils respectent très bien la procédure.
Lorsque c'est nécessaire, les services de police partout au pays réagissent très efficacement. À ma connaissance, chaque fois que nous avons dû faire appel à un service de police, la réponse a été rapide et efficace. Effectivement, il nous est arrivé d'avoir à arrêter des clients, parce que c'était malheureusement notre seule solution à ce moment-là.
Nous savons aussi très bien repérer les bagages suspects et, là aussi, les services de police réagissent très efficacement pour répondre à ces besoins. Je peux vous affirmer qu'à ma connaissance cela s'est produit au moins 10 fois cette année, sans vouloir être trop précis, parce que je n'ai pas les données sur moi, mais à de nombreuses reprises. Tous les intervenants ont chaque fois réagi avec une grande efficacité.
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J'aimerais aussi enchaîner ici sur la question soulevée par M. Garrison au sujet du rapport du vérificateur général et sur le fait que personne ne semble pouvoir nous dire combien on dépense dans notre pays au titre de la lutte contre le terrorisme et de la cybersécurité.
Je me souviens de la comparution du ministre. Il y a un ou deux mois, je crois. Nous lui avons demandé s'il pouvait nous chiffrer les dépenses consacrées par le gouvernement du Canada à la cybersécurité, et il s'est contenté de nous répondre qu'il nous fallait consulter les budgets des différents ministères concernés. Je pense qu'il y a là de quoi préoccuper, non seulement le vérificateur général, mais aussi les députés et le public en général.
Monsieur McDonald, est-ce qu'il va y avoir au sein de votre ministère, dans votre service, une diminution des ressources dans les années à venir, éventuellement l'année prochaine ou l'année suivante, à la suite, par exemple, des compressions budgétaires? Êtes-vous en première ligne ou préposés à des fonctions administratives? Si vous êtes en première ligne, le gouvernement nous a dit qu'il n'y aura aucune réduction des crédits ou de la main-d’œuvre, mais le personnel administratif pourrait subir des compressions budgétaires.
J'aimerais savoir si vous êtes gênés aux entournures, ou si votre budget est ramené à la portion congrue, au point où vous ne pourriez plus éventuellement accomplir à l'avenir l'excellent travail que vous faites actuellement. Est-ce que l'on cherche à vous imposer des économies que vous êtes bien dans l'incapacité de faire?
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Je vous remercie d'être ici ce matin.
J'aimerais poursuivre un peu sur la lancée de mon collègue M. Garrison.
En fait, vous avez mentionné qu'un bon nombre de ministères et d'agences avaient vécu des compressions budgétaires et que vous-même n'y aviez pas échappé. Cela a débuté dans le budget de 2012, alors que l'Agence des services frontaliers du Canada a été victime de compressions de 143 millions de dollars, à la suite de quoi 325 emplois aux postes frontaliers partout au pays ont été supprimés. Le Service canadien du renseignement de sécurité subira une diminution de ses dépenses de près de 24,5 millions de dollars en 2015. C'est ce qui arrivera. La GRC a été soumise à des réductions de 195,2 millions de dollars et d'autres compressions sont à prévoir dans le budget de 2013. En fait, on prévoit pour 2013-2014 une réduction de 29,8 % des dépenses par rapport à 2012-2013.
Les compressions se font dans différents ministères et le travail se fait un peu en silo. Cependant, y a-t-il une évaluation globale des répercussions de chaque compression et de chaque nouvelle mesure mise en place sur la capacité des différents ministères et agences à contrer le terrorisme et assurer la sécurité nationale du pays?
Ma prochaine question s'adresse à M. McDonald.
Tout à l'heure, vous avez commencé à aborder certains programmes compris dans l'Initiative Sécurité publique et antiterrorisme qui avaient été utilisés par Transport Canada, entre autres, pour travailler avec VIA Rail afin d'assurer la sécurité sur les rails.
Pourriez-vous exposer votre pensée plus en détail? On sait que cette initiative contient énormément de programmes et qu'on peut difficilement suivre où les sommes ont été investies, quels sont les résultats et où sont passées les sommes résiduelles, s'il y a lieu.
Pourriez-vous nous en dire davantage sur certaines autres initiatives que vous avez utilisées pour assurer la sécurité sur nos rails?
L'une des questions portait sur l’ASFC et les compressions budgétaires. Si je me souviens bien, monsieur le président, lorsqu'on examine nos derniers budgets — et l'un des témoins directement responsables de l’ASFC pourra éventuellement vous le confirmer — nous avons renforcé le personnel en première ligne — tout d'abord, parce que les terroristes ne sont pas des enfants de chœur, nous avons armé nos gardes-frontières pour garantir leur sécurité et celle de la population canadienne. Ensuite, nous avons augmenté de 26 p. 100 le nombre d'agents de l’ASFC.
Toutefois, si je puis maintenant demander aux responsables de VIA Rail et de la GRC en ce qui a trait aux caméras de sécurité, j'ai 30 ans d'expérience dans la police et les caméras de sécurité ont toujours... Je vais m'adresser directement à la GRC. Pour ce qui est des caméras de sécurité installées dans nos petites et grandes villes, ce qui s'est passé à Boston n'apporte-t-il pas la preuve, à votre avis... Les caméras de sécurité ont largement réduit les délais d'enquête et ont permis d'appréhender les criminels. N'ai-je pas raison, monsieur le surintendant principal?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
En ce qui a trait aux opérations, six postes frontaliers se trouvent dans mon comté. Certains sont assez isolés, comme ceux de Chartierville, de Stanhope et de Saint-Herménégilde. En région, il y a quelquefois des centaines de kilomètres de forêt qui séparent différents postes frontaliers. Disons les choses comme elles sont: en Estrie, en région, il est arrivé par le passé que des gens traversent la frontière et qu'on les retrouve errant dans différentes municipalités. Il y a même eu des situations où des méfaits ont été commis dans mon comté par des gens qui avaient passé la frontière carrément par la forêt.
Bien sûr, chaque fois qu'on parle à des gens de l'Agence des services frontaliers, de la GRC ou de la Sûreté du Québec — car la Sûreté du Québec effectue quand même des patrouilles dans certaines régions du Québec, par manque de ressources dans les autres corps de services frontaliers —, ils nous disent que la communication entre les différents services est difficile et inefficace, qu'il y a de l'information, mais qu'on ne peut s'en servir.
Ma question s'adresse autant à M. Davies qu'à M. Tremblay, ou même à M. McDonald, à qui j'aurai une autre question à poser tout à l'heure.
Comment se fait-il que j'entende parler de ces situations-là, alors que vous me dites que tout va relativement bien et qu'on fait quand même des opérations très réussies et très efficaces?
Je vous donne un exemple. À Stanstead, bien que des opérations très efficaces aient été faites, on a connu des situations malheureuses par le passé, et on en connaît encore aujourd'hui, attribuables au fait que des centaines de kilomètres de forêt sont totalement ouverts.
Comment se fait le contrôle? Comment peut-on rassurer les gens et leur dire qu'il y a une sécurité et surtout qu'on fait des patrouilles?
Dans mon comté, il y a un petit réseau de chemin de fer qui appartient au Chemin de fer Saint-Laurent et Atlantique et qui sert uniquement au transport des marchandises. Deux voies traversent la frontière dans ma région, soit les Cantons-de-l'Est. Cette compagnie appartient à Genesee & Wyoming Inc., qui gère le transport. Il semble y avoir aussi des wagons qui lui appartiennent.
Comment se font les échanges d'information et la formation dont vous avez parlé? Vous dites que des communications et des formations s'effectuent quand même pour mettre tous les gens à jour relativement à la sécurité. C'est uniquement de la marchandise qui passe par ce petit réseau, mais au moins un ou deux trains par jour traversent les frontières. Ces trains sont-ils fouillés? Comment s'effectuent les fouilles?
De plus, il y a des passages à niveau en mauvais état. Il est déjà arrivé que la circulation soit bloquée pendant des jours parce que le Chemin de fer Saint-Laurent et Atlantique ne prend pas en charge la mise à jour et la restauration de ces passages à niveau. Les représentants du ministère des Transports nous disent que c'est la municipalité qui devrait en être responsable. Alors, qui est responsable de quoi? Je trouve que c'est une sorte de passoire.
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Monsieur le président, je pense que cela relève de mes attributions. Je ne suis pas sûr de bien comprendre toutes les questions.
C'est à l’ASFC qu'il appartient de fouiller ces trains lorsqu'ils traversent la frontière. Je ne peux pas vous répondre sur ce point.
En ce qui a trait à la sécurité de l'exploitation d'une organisation telle que le Chemin de fer Saint-Laurent et Atlantique, cette compagnie est signataire du protocole d'entente passé avec l'Association des chemins de fer du Canada, et elle est donc tenue d'avoir un programme de sécurité. Il lui incombe d'évaluer les risques et de mettre en application un programme pour les réduire.
Il est évident qu'une société de chemins de fer qui n'exploite qu'une petite ligne et ne transporte que des marchandises, n'aura pas une planification aussi détaillée que celle de VIA Rail, qui transporte des passagers dans tout le pays. Elle a cependant un programme. Elle collabore avec nous. Elle collabore avec l'Association des chemins de fer du Canada. Nous évaluons son programme pour nous assurer qu'il répond à toutes les exigences, que les risques ont bien été évalués et que les mesures de réduction des risques sont en place.
Enfin, pour ce qui est des passages à niveau et de leur financement, vous êtes peut-être au courant du fait que nous avons effectivement un programme de participation financière à l'entretien des passages à niveau, dont peuvent se réclamer toutes les sociétés ferroviaires. Il est financé à parts égales par le gouvernement fédéral, les municipalités et les chemins de fer. Le gouvernement fédéral d'une part, et les municipalités et les chemins de fer de l'autre. C'est là une façon d'obtenir des crédits pour améliorer les passages à niveau.
Un conflit de compétences n’en subsiste pas moins entre les sociétés de chemin de fer et les municipalités. On le retrouve partout au pays. Nous nous efforçons de le résoudre dans toute la mesure du possible. Bien souvent, nous y parvenons et nous réussissons à améliorer la sécurité de ces passages à niveau.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins d'être venus. Les questions que nous abordons aujourd'hui ont évidemment une grande importance.
Pour revenir à votre analyse, monsieur McDonald, je viens justement d'annoncer le versement de certains crédits dans ma propre circonscription. Il y a au moins une demi-douzaine de passages à niveau en cours de rénovation pour des raisons de sécurité, ce qui est extrêmement important, il me semble, pour les collectivités et les usagers susceptibles d'emprunter ces routes. C'est un élément important.
Monsieur Davies, vous nous avez dit dans votre exposé que nous avions mis en place des infrastructures pour communiquer avec tous les paliers de gouvernement, le secteur privé et les exploitants des infrastructures essentielles — ce qui englobe évidemment les transports. Pourriez-vous éventuellement nous faire mieux comprendre ce que l'on entend par « infrastructures essentielles »?
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Bien. Je vous remercie.
Monsieur McDonald, j'aimerais que l'on reparle un peu des chemins de fer. Je suis originaire de l'Ouest du Canada et, dans ma circonscription, il y a un ou deux grands producteurs d'engrais ou de dérivés de la pétrochimie. Bien évidemment, ils expédient de grandes quantités de produits tels que l'ammoniac ou le méthanol, qui traversent effectivement la frontière. C'est le CPR qui s'en charge, car c'est notre seule société de chemins de fer. Je me demande justement quelle est la communication qui se fait entre Transports Canada et le CPR, quels sont les plans, notamment en ce qui concerne le transport des produits de ce type. Il est évident qu'à bien y penser, le terrorisme est ici un grand danger.
Si quelqu'un d'autre a des observations à faire à ce sujet, je les accueillerai avec plaisir.
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Merci, monsieur le président.
J'apprécie le rappel au Règlement de M. Leef parce que notre comité a déjà entendu dire précédemment par la GRC que des compressions budgétaires de 195,2 millions de dollars en 2015 n’allaient pas remettre en cause la sécurité publique, et par le SCRS que des compressions budgétaires de 24,5 millions de dollars n'allaient pas remettre en cause la sécurité publique. Nous n'aurons plus besoin de discuter à l'avenir des compressions budgétaires. Merci, monsieur Leef, de ce rappel au Règlement.
Je pense que c'est une bonne chose puisque cet argent était tout simplement gaspillé jusque-là.
J'aimerais vous poser une question pour savoir qui est responsable en fin de compte. Vous nous parlez de la capacité de résistance des bâtiments contre le terrorisme, de la quinzaine de membres au moins que compte le réseau de sécurité et du partage des responsabilités. Nous avons entendu cela à quelques reprises. Qui se charge finalement de tout ça? Qui assure effectivement la coordination? Est-ce qu'il y a une hiérarchie ou est-ce que tout le monde agit plus ou moins indépendamment, chacun s’entraidant en cas de nécessité?
Oui, monsieur Davies, vous avez la parole.
C'est encore au tour du parti du gouvernement. Je vais poser rapidement une question et je passerai ensuite la parole à M. Leef.
Après avoir demandé à tout le monde de ne pas poser de question portant précisément sur les opérations et susceptible de remettre en cause la sécurité, je vais quand même poser la question suivante. Avec quelle fréquence rencontrez-vous les responsables de la GRC? Ainsi, lors des derniers événements, j'imagine que vous n'avez pas soudainement découvert un bon matin que VIA Rail faisait l'actualité. Vous deviez évidemment savoir qu'il y avait une enquête en cours.
Est-ce que de manière générale vous les rencontrez une fois par semaine ou se contentent-ils de vous signaler à l'avance qu'une enquête est en cours et qu'il vous faut renforcer votre sécurité? Est-ce que c'est ainsi que ça se passe, M. Tessier ou M. Beaulieu?
Monsieur Tessier, allez-y.
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Merci, monsieur le président.
J'ai une autre question à poser à VIA Rail. Nous avons longuement évoqué les stratégies en place. Bien évidemment, la priorité pour le gouvernement, et je pense aussi que c'est votre priorité à VIA Rail, c'est de vous assurer que ces incidents ne puissent pas se produire au départ. Nous allons nous intéresser cependant aux moyens d'intervention, dont nous n'avons pas beaucoup parlé à mon avis.
Il est entendu que bien souvent, en cas de catastrophe, la possibilité de survivre ou d'éviter les dommages dépend tout autant de la réaction à l'événement que de l'événement lui-même. De ce point de vue, que fait VIA Rail en collaboration avec ses partenaires pour se doter de moyens d'intervention adéquats et sécuritaires chaque fois que se produit un événement d'une certaine gravité?
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Merci, monsieur le président.
Je vous garantis que je vais poser une question très précise à VIA Rail, mais étant donné certaines interventions qui ont été faites par le camp d'en face, laissez-moi tout d'abord prendre un peu de recul.
Le mandat qui nous est fixé aujourd'hui est assez étroit, mais de ce côté de la table nous considérons qu'il est important de replacer dans un cadre plus large la question de la sécurité nationale dans le transport ferroviaire. On a laissé entendre, par exemple, que l'examen du vérificateur général ne portait pas vraiment sur les questions que nous évoquons aujourd'hui, mais je voudrais simplement vous rappeler deux des objectifs de cette vérification.
Le vérificateur général a déclaré que sa vérification visait à « déterminer dans quelle mesure le cadre administratif de l'initiative de sécurité publique et d'antiterrorisme permettait bien de s'assurer que les décisions prises en matière de financement réduisaient au maximum les risques courus par la population canadienne ». C'est pour cette raison que nous avons posé un certain nombre de questions d'ordre plus général, parce qu'il me semble que cette vérification est pertinente lorsqu'il s'agit de déterminer dans quels secteurs sont affectées nos ressources et si le transport ferroviaire doit être l'un d'entre eux.
En second lieu, il s'agissait de « déterminer dans quelle mesure les services de renseignements collaborent efficacement entre eux et donnent une bonne information au personnel chargé de faire respecter la loi ». Je vous répète que je vais poser à VIA Rail une question très précise à ce sujet.
Nous avons posé une question concernant les répercussions globales des compressions budgétaires pratiquées dans différents ministères, en nous demandant si quelqu'un s'était penché sur leur coordination pour s'assurer qu'elles n'avaient pas des effets pernicieux sur la sécurité nationale. Nous nous sommes interrogés sur l'affectation des ressources pour essayer de voir dans quelle mesure elles s'appuyaient véritablement sur une évaluation des risques et des menaces. Nous avons posé des questions concernant la coordination de ces activités.
Enfin, nous avons considéré entre autres que l'on semblait traiter VIA Rail dans le cadre de cette stratégie comme n'importe quelle autre société ferroviaire, alors que de toute évidence, en sa qualité de société d'État et de transporteur de passagers, elle méritait probablement un traitement spécial dans ces domaines.
En ayant ceci à l'esprit, je vais poser une question qui, là encore, a été soulevée dans le rapport du vérificateur général. Ma question s'adresse à VIA Rail. Lorsque vous vendez des billets aux passagers, est-ce que vous vérifiez leur identité? Quelles sont les cartes d'identité qui sont vérifiées?
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Merci, monsieur le président.
J'ai une ou deux questions à poser aux témoins.
Tout d'abord, il me semble bien que nous sommes les témoins — et je viens justement d'en parler à mon collègue — il apparaît que nous avons une excellente collaboration avec les États-Unis. La collaboration paraît aussi excellente entre les différents organismes et d'ailleurs avec VIA Rail. Cela me paraît très encourageant pour tous ceux qui entendent ici aujourd'hui ce témoignage.
M. Rafferty nous a fait remarquer qu'il y avait effectivement des milliers de milles de voies ferrées — dans l'industrie du chemin de fer, nous continuons à parler de milles — et la plupart d'entre eux ne me semblent pas poser de gros problèmes. La situation dans les zones urbanisées paraît cependant plus préoccupante. Les menaces apparaissent au grand jour lorsqu'on voit des gens accéder à des voies ferrées qui devraient leur être interdites. Ainsi, il y a eu cet incident malheureux à Montréal il y a tout juste deux ans lorsque des jeunes sont allés sur les voies avec des bombes de peinture et des produits aérosols. Cela nous montre bien qu'il est peut-être un peu trop facile d'accéder aux voies.
Que fait-on, plus précisément, pour empêcher ce genre d'accès à des lieux qui peuvent s'avérer en fait très dangereux? À partir du moment où l'on peut y accéder avec des bombes aérosols, on peut le faire avec à peu près n'importe quoi. Que fait-on pour protéger les voies dans les zones urbanisées, non seulement du point de vue de la sécurité du public, mais aussi pour protéger le personnel des trains?
C'est pourquoi les libéraux sont effectivement de plus en plus nombreux à réclamer la mise sur pied d'un comité de la sécurité publique et nationale qui se réunirait à huis clos. Comme vous le savez, le sénateur Dallaire a évoqué la question et je l'ai soulevée moi aussi à une ou deux reprises devant notre comité. Ce serait précisément là l'objectif — obtenir certaines de ces réponses.
Sur la question des listes de passagers du transport aérien, monsieur McDonald, corrigez-moi si je me trompe, mais chaque fois qu'un passager monte dans un avion au Canada, son nom est vérifié sur une liste de la GRC ou sur une liste de ce type pour s'assurer qu'il n'est pas recherché. Il se peut d'ailleurs que cela s'applique uniquement aux personnes qui entrent au Canada ou en sortent, plus particulièrement en direction des États-Unis.
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Je considère en fait que si elle permet de limiter les risques dans un mode de transport, il en sera de même pour l'autre. Il s'agit dans les deux cas d'un transport de masse. Bien évidemment, on peut penser que le transport aérien soulève plus d'inquiétudes, mais on parle plus ou moins des mêmes charges de passagers. Étant donné que l'on ne contrôle pas les bagages qui sont montés dans les trains de VIA Rail, il est probablement justifié d'avoir des listes de contrôle.
Il m'apparaît que c'est une solution à envisager par VIA Rail et par le gouvernement, monsieur le président.
J'en viens à la grande question, j'imagine, et je m'adresse à M. Beaulieu et à M. Tessier, en tant que représentants du gouvernement. Est-ce que quelqu'un est en mesure de comparer la sécurité de nos chemins de fer, tout particulièrement dans le couloir très fréquenté de Montréal-Québec-Windsor, avec les mesures de sécurité prises par Amtrak dans le couloir très fréquenté de New York-Boston-Washington? Il semble que là-bas tous les bagages soient contrôlés par des chiens renifleurs et par d'autres méthodes.
Je ne propose pas que nous fassions la même chose, mais faites-vous régulièrement des comparaisons en vous communiquant éventuellement les meilleures solutions? Ou estimez-vous que cela n'a rien à voir, en quelque sorte, avec nos préoccupations?