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Bonjour, tout le monde. Il s'agit de la 77
e réunion du Comité permanent de la sécurité publique et nationale. Nous sommes le jeudi 21 mars 2013.
La séance est télévisée aujourd'hui, alors je rappelle aux membres du comité et aux personnes présentes dans la salle d'éteindre leurs téléphones cellulaires pour éviter qu'une sonnerie interrompe les questions ou les présentations.
Nous étudions aujourd'hui le Budget principal des dépenses pour 2013-2014.
Durant la première heure, nous recevons l'honorable Vic Toews, ministre de la Sécurité publique. Le ministre est accompagné des représentants de son ministère, que nous entendrons pendant les première et deuxième heures de notre séance.
Du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile, nous recevons François Guimont, sous-ministre. Bienvenue encore une fois.
De la Gendarmerie royale du Canada, nous avons le commissaire Bob Paulson. Bienvenue.
Du Service correctionnel du Canada, nous avons le commissaire Don Head.
De l'Agence des services frontaliers du Canada, nous recevons Malcolm Brown, premier vice-président. Bienvenue.
Du Service canadien du renseignement de sécurité, nous avons Michel Coulombe, directeur adjoint des opérations.
Et de la Commission nationale des libérations conditionnelles, nous recevons Harvey Cenaiko, président.
Le comité tient à remercier le ministre d'avoir pris le temps de témoigner devant nous en cette période budgétaire. Nous remercions également les représentants ministériels de s'être libérés pour accompagner le ministre aujourd'hui. Le comité est très heureux de voir que le ministre et ses représentants acceptent tous de temps à autre — souvent, même — de venir témoigner devant nous et de nous aider dans nos délibérations. Les Canadiens sont satisfaits et fiers de vous et de votre bon travail au sein de la fonction publique.
J'invite le ministre de la Sécurité publique à faire sa déclaration liminaire. Nous entamerons ensuite la première série de questions.
Bienvenue, monsieur le ministre. La parole est à vous.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
C'est un plaisir pour moi d'être ici et de passer une heure en compagnie des membres du comité. Je remercie les représentants qui m'accompagnent, autant les représentants de mon ministère que ceux des différents organismes dont je suis responsable.
Je suis heureux de vous parler aujourd'hui du Budget principal des dépenses 2013-2014 et du Budget supplémentaire des dépenses (C) pour 2012-2013.
Monsieur le président, un gouvernement responsable doit veiller à ce que l'argent des contribuables soit dépensé de manière prudente et financièrement responsable, et c'est exactement ce que nous avons fait au cours des sept dernières années. Depuis 2006, le gouvernement prend des mesures cohérentes pour favoriser la création d'emplois et stimuler la croissance économique. Nous avons pris des décisions responsables qui ont solidifié notre économie, tout en protégeant les intérêts des Canadiens et du Canada. Les membres du comité pourront le constater dans le Budget supplémentaire des dépenses (C) et le budget principal des dépenses.
Comme la motion du comité parle précisément du budget supplémentaire des dépenses (C), je vais commencer par lui, qui prévoit des ajustements mineurs aux autorisations de dépense de trois organismes: l'Agence des services frontaliers du Canada, la Gendarmerie royale du Canada et le Service canadien du renseignement de sécurité.
L'augmentation nette totale des autorisations de dépense de ces trois portefeuilles pour 2012-2013 est de 4,2 millions de dollars, soit 0,04 p. 100.
Monsieur le président, cela représente une légère hausse des autorisations de financement totales du portefeuille de la Sécurité publique pour 2012-2013. Par exemple, l'Agence des services frontaliers du Canada a demandé 10,3 millions de dollars supplémentaires en autorisations votées pour financer des initiatives entreprises dans le cadre du plan d'action Par-delà la frontière. Il n'y a toutefois aucune modification aux crédits de l'ASFC, puisque cette augmentation a été compensée par un transfert d'autorisations préalablement accordées par le Conseil du Trésor.
Le Budget supplémentaire des dépenses (C) indique également une augmentation nette totale de 3,7 millions de dollars pour la GRC, qui résulte de transferts de fonds à la GRC de Travaux Publics et Services gouvernementaux Canada, ainsi que du ministère de la Défense nationale.
Finalement, on a enregistré une hausse nette de 550 000 $, ou 0,1 p. 100, des autorisations du SCRS à ce jour. Ce montant découle d'un transfert de la Défense nationale au SCRS pour l'acquisition de technologies liées au Programme canadien pour la sûreté et la sécurité.
Monsieur le président, permettez-moi maintenant de passer au Budget principal des dépenses 2013-2014, qui est le reflet d'une gestion financière responsable dans nos efforts pour garantir des rues et des collectivités sécuritaires, tout en solidifiant notre économie et en soutenant nos familles.
Pour l'ensemble du portefeuille de la Sécurité publique, le Budget principal des dépenses 2013-2014 représente une autorisation de financement initiale de 8,049 milliards de dollars, une réduction globale de 322,1 millions de dollars, ou 4 p. 100, par rapport à l'exercice précédent. Ces fonds seront investis dans des secteurs prioritaires qui nous aident à remplir notre engagement de garantir la sécurité des Canadiens et de leurs collectivités.
Voici quelques-unes des augmentations prévues pour l'ensemble du portefeuille.
On prévoit une hausse de 329 millions de dollars à la GRC pour le renouvellement des ententes de 20 ans sur les services de police conclues avec les provinces, les territoires et les municipalités.
Un merci tout particulier à la GRC pour son travail dans ce dossier et aux représentants du ministère qui ont su collaborer des plus efficacement avec les provinces et les territoires. Ce sont des négociations vraiment très complexes, et nous sommes très satisfaits des résultats. La coopération des provinces et des territoires fut très appréciée. Je crois qu'ils reconnaissent que la GRC permet d'optimiser l'argent des contribuables, et c'est pourquoi ils ont conclu qu'elle demeurait le meilleur choix. C'est tout à l'honneur de la GRC.
Aussi, 38,2 millions de dollars vont à Sécurité publique Canada pour financer des mesures permanentes d’atténuation des inondations pour les provinces et les territoires qui ont été frappés sévèrement par les inondations de 2011; 24,1 millions de dollars vont également à l'ASFC pour améliorer l'intégrité des opérations de première ligne à la frontière.
Monsieur le président, ces augmentations sont compensées par différentes réductions, notamment une baisse de 65 millions de dollars du financement de l'ASFC pour l'armement et les initiatives du manifeste électronique, qui prendront fin graduellement en 2013-2014 selon le calendrier de remboursement des prêts; ainsi qu'une baisse de 31 millions de dollars au portefeuille de la GRC pour un transfert de fonds à Travaux publics concernant la construction du quartier général de la GRC à Surrey, en Colombie-Britannique.
Le comité remarquera aussi des ajustements aux autorisations de dépense du Service correctionnel du Canada, soit une diminution nette de 428,4 millions de dollars par rapport à l'année précédente, due principalement à un retour de fonds lié à la croissance projetée de la population carcérale, qui ne s'est pas concrétisée, malgré les folles prédictions des partis de l'opposition.
Vous vous souviendrez, monsieur le président, que le NPD avait prédit une hausse de 19 milliards de dollars pour les infrastructures seulement, qui aurait été attribuable au projet de loi et à d'autres mesures législatives. C'était évidemment faux, une tactique alarmiste de la pire espèce. En fait, comme vous le savez, nous avons remis près de 1,5 milliard de dollars au cadre financier, étant donné qu'il n'a pas été nécessaire de construire ces prisons. C'est ce qui explique cette baisse, cela et les mesures d'économie prévues dans le budget de 2012.
Le budget principal des dépenses fait aussi état d'une baisse de 370,7 millions de dollars pour l'ensemble des autorisations de dépense du portefeuille de la Sécurité publique, une baisse attribuable aux mesures du plan de réduction du déficit annoncé dans le budget de 2012.
Monsieur le président, avant de passer aux questions du comité, j'aimerais parler des rubriques liées aux efforts que nous déployons pour garantir la sécurité des Canadiens et de leurs collectivités.
Seulement pour le ministère de la Sécurité publique, on demande une augmentation de 2,9 millions de dollars pour poursuivre notre travail afin de rendre notre cyber-réseau sûr et résilient, comme on l'énonce dans la stratégie de cybersécurité du Canada, ainsi qu'une hausse de 2,5 millions de dollars pour mettre en oeuvre des initiatives de sécurité nationale et de gestion des urgences, comme le prévoit le plan d'action Par-delà la frontière.
Ces deux initiatives demeurent des priorités clés pour le gouvernement, et nous sommes sans cesse à la recherche de signes démontrant des progrès importants dans les deux secteurs. En fait, j'ai conclu un protocole d'entente la semaine dernière avec mon homologue américain, Janet Napolitano, qui pave la voie à un projet pilote d'inspection préalable des camions cargo en territoire canadien par le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis.
Comme vous le savez, on s'est inquiété de ce qu'allait signifier la mise sous séquestre pour le transport de marchandises canadiennes vers les États-Unis. Nous sommes très préoccupés par cette question, mais nous comprenons que c'est principalement une question de budget pour les États-Unis, une situation qu'ils vont devoir résoudre. Mais ce genre d'initiative d'inspection préalable, qui permettra d'autoriser le passage des camions avant leur arrivée aux douanes, sera utile pour nos livraisons « juste à temps ».
Vous l'ignorez peut-être, monsieur le président, mais on m'a dit qu'une automobile pouvait parfois traverser la frontière jusqu'à 40 fois pendant sa production. Vous comprendrez que si on allonge le temps de passage aux douanes de 20 à 40 minutes ou même à une heure, la production s'en trouvera complètement chambardée, ce qui aura évidemment des répercussions importantes sur les emplois du secteur automobile, par exemple.
Le projet pilote auquel nous travaillons vise à accroître la sécurité et à accélérer le passage légitime de marchandises, de personnes et de services à la frontière du Canada et des États-Unis.
Comme je l'ai indiqué plus tôt, Sécurité publique Canada demande une hausse de 38,2 millions de dollars pour ses autorisations de dépense ministérielles afin de soutenir financièrement les provinces et les territoires touchés par les inondations de 2011. Ces fonds s'inscrivent dans le cadre des efforts du gouvernement pour offrir un investissement ponctuel à coûts partagés, à parts égales, dans les mesures permanentes d'atténuation des inondations prises par les provinces et les territoires, liées précisément aux inondations de 2011. Il est primordial pour la sécurité et la viabilité économique du pays de pouvoir compter sur des collectivités fortes, résilientes et bien préparées, et investir dans des mesures d'atténuation aidera à faire en sorte que les collectivités puissent se remettre rapidement après un désastre.
En plus d'être préparées en cas de désastres naturels et d'être en mesure de s'en remettre, les collectivités résilientes sont capables de cerner les idéologies violentes et extrémistes et d'y résister, de même que de réagir aux événements de façon à prévenir plus de dommages. Le comité remarquera donc que Sécurité publique Canada demande une augmentation de 1,8 million de dollars dans ses autorisations de dépense ministérielles pour financer le projet Kanishka. Lancée en 2011, cette initiative de 10 millions de dollars sur cinq ans vise à créer un réseau d'universitaires qui peuvent entreprendre des recherches sérieuses visant à déterminer comment les Canadiens peuvent prévenir le terrorisme et contrer l'extrémisme violent. J'en ai discuté avec la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, et c'est un dossier qui nous intéressent tous les deux.
Finalement, le budget principal des dépenses prévoit une diminution de 7,9 millions de dollars des autorisations de dépense ministérielles de Sécurité publique, ce qui correspond à l'élimination graduelle des paiements ex gratia versés aux familles et aux victimes du vol 182 d'Air India. Je suis heureux que le gouvernement ait pu respecter son engagement envers ces familles.
En résumé, monsieur le président, le gouvernement demeure déterminé à employer l'argent des contribuables de la façon la plus efficiente et efficace possible, et nous allons nous en assurer dans l'exécution de notre plan visant à garantir des rues et des collectivités sécuritaires, tout en resserrant les lois, en luttant contre le crime, en faisant valoir les droits des victimes et en veillant à l'équité et à l'efficience du système de justice.
À cet égard, j'ai eu le plaisir le 4 mars dernier d'annoncer que le gouvernement allait assurer un financement stable pour les ententes sur les services de police avec les collectivités des Premières nations et les collectivités inuites, dans le cadre du Programme des services de police des Premières nations. Au cours des cinq prochaines années, je demanderai des autorisations supplémentaires par l'entremise du budget supplémentaire des dépenses.
Merci. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, d’être ici, et merci aux représentants qui vous accompagnent également. Je vous remercie tous pour le bon travail que vous faites.
Monsieur le ministre, je veux parler des inondations en particulier. Nous représentons tous les deux des circonscriptions du Manitoba qui sont touchées par des inondations. En 2011, la ville de Portage la Prairie, le canal et bon nombre des collectivités environnantes ont été sévèrement ébranlés par les inondations, certaines de cause naturelle et d’autres dues aux décisions difficiles que le gouvernement du Manitoba a été forcé de prendre, car l’eau arrivait de la Saskatchewan et de nos voisins du Sud. Ma circonscription, Portage—Lisgar, a connu des inondations dévastatrices, quelques-unes parce que la province a dû gérer des courants qui auraient pu inonder encore plus de foyers à Winnipeg.
La province du Manitoba est reconnue pour gérer très efficacement les inondations. Vous qui représentez le comté de Provencher devez très bien le savoir. Toute la région de Morris et la municipalité même ont aussi connu de terribles inondations. Ce qui est intéressant, c’est qu’avec les nouvelles délimitations, Morris va maintenant faire partie de la circonscription de Portage—Lisgar. C’est donc une circonscription qui aura connu beaucoup d’inondations.
Ce qui m’inquiète, monsieur le ministre, c’est que nous avons reçu beaucoup de neige au Manitoba. Il y a deux semaines, une partie de ma circonscription a reçu près de 60 centimètres de neige. Le week-end dernier, nous en avons eu 30 centimètres de plus. Nous avons de l’eau presque tous les week-ends. Heureusement, une bonne partie sera absorbée, mais selon la provenance de cette eau, de la Saskatchewan ou de nos voisins du Sud, nous savons qu’il pourrait y en avoir encore beaucoup.
J’ai deux questions pour vous. Pour le Budget principal des dépenses, vous avez parlé d’un financement supplémentaire de près de 40 millions de dollars voué précisément aux mesures d’atténuation des inondations. J’étais très déçue que l’opposition n’appuie pas cette proposition. Je considère que les désastres naturels et les inondations ne sont pas des enjeux politiques. C’est la responsabilité du gouvernement fédéral de soutenir des projets qui atténuent les répercussions des inondations, et c’était très décevant de ne pas avoir cet appui de l’opposition. Je suis très heureuse de voir que votre ministère, le ministère de la Sécurité publique, reconnaît l’importance de prendre en charge la situation de façon responsable.
Je me demandais si vous pouviez nous parler brièvement des mesures d’atténuation prises, et si vous pouviez nous dire pourquoi vous, le gouvernement et notre premier ministre… Il s’est rendu sur place avant 2011, et il a été témoin des inondations à Portage la Prairie et de l'état de dévastation dans lequel les fermes détruites ont été laissées. Pourriez-vous nous parler de l’importance des mesures d’atténuation et de la collaboration avec les provinces, comme le Manitoba, qui a fait de l’excellent travail au cours des 25 dernières années en ce qui a trait à la gestion des inondations?
La question de l'atténuation est très importante. Nous l'avons examinée après les inondations qui ont eu lieu au Manitoba en 1997. À l'époque, je faisais partie du gouvernement provincial. Nous avons collaboré avec le gouvernement fédéral pour élaborer un programme d'atténuation. Grâce au programme — financé à parts égales —, nous avons été en mesure de protéger les collectivités en construisant des digues circulaires et de mieux protéger les routes et d'autres infrastructures.
Ainsi, je me trompe peut-être, mais je crois qu'aucune maison n'a été inondée dans la vallée de la Rivière rouge depuis 1997. Il y a eu d'autres dommages, mais nous avons été capables de protéger les résidences.
Plutôt que de demander au gouvernement fédéral de payer pour 90 p. 100 des dépenses chaque année en vertu des AAFCC, nous pouvons construire des digues circulaires pour protéger les maisons, les collectivités au sud de Winnipeg, où quelques maisons ont été inondées, mais c'était pour d'autres raisons.
On doit se pencher sur certaines régions au nord de Winnipeg de la même façon et, bien entendu, certaines autres régions de l'ouest de la province, dont votre circonscription.
À long terme, les mesures d'atténuation profitent aux contribuables, et non seulement aux gens dont la propriété a été inondée. Il est avantageux pour les contribuables que nous n'ayons pas à intervenir après une inondation, et que nous puissions prendre des mesures pour prévenir les dommages suite à une inondation dans toutes ces régions. Il y a eu beaucoup de neige en Saskatchewan. Je ne sais pas ce qu'il en est dans le Dakota du Nord. Je sais qu'il y a quelques semaines, on prévoyait des crues modérées, mais puisqu'il y a eu d'autres précipitations... Je pense que c'est Miami, au Manitoba, qui a reçu la plus grande quantité de neige dans la province, dans votre circonscription, et non Miami, en Floride.
Cette neige fondera, se changera en eau, et nous espérons prévenir les dommages grâce au travail du personnel des mesures d'urgence. À long terme, ce sont les mesures d'atténuation qui protégeront les collectivités de façon beaucoup plus importante.
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Merci, monsieur le président.
Je dois vous dire d'entrée de jeu que la cybersécurité est l'une des grandes priorités de notre ministère. C'est la première chose et je veux que ce soit bien clair.
Il faut également savoir que nous avons une stratégie en place depuis environ un an. Elle est dotée d'un budget de 155 millions de dollars et s'articule autour de trois piliers. Ces trois piliers ont leur importance, car il est convenu que la stratégie ne relève pas uniquement de la responsabilité du gouvernement fédéral; tout un ensemble de mesures doivent être prises par différents intervenants qui partagent donc les responsabilités en matière de cybersécurité.
Nous prenons très au sérieux notre rôle de coordination et nous avons ainsi par exemple été en mesure d'assurer une action plus concertée au sein du gouvernement fédéral. On a notamment investi dans le CSTC afin d'améliorer les activités de surveillance. Il y a aussi des interventions qui relèvent des différents ministères.
Le deuxième pilier concerne les infrastructures névralgiques dans les autres secteurs de la société. Nous avons 10 tables multisectorielles qui se réunissent régulièrement pour voir quelles mesures sont prises en matière de cybersécurité et à quel endroit. Nous ne pouvons pas être présents partout pour dire aux gens quoi faire. Les institutions comme les banques, par exemple, doivent aussi assumer leur part de responsabilité par rapport à la cybermenace.
Le troisième pilier réside dans le rôle que peuvent jouer les citoyens. Il s'agit de simples gestes que le gouvernement ne peut pas imposer et que chacun devrait poser de sa propre initiative, comme le fait de changer son mot de passe ou d'être vigilant dans ses interactions via Internet.
Notre stratégie comporte donc trois piliers.
Par ailleurs, nous avons aussi conclu un protocole d'entente avec les États-Unis pour toutes les questions de cybersécurité. Nous avons un plan d'action qui consiste à miser davantage sur la coopération et l'échange de renseignements.
J'y étais la semaine dernière avec le ministre. J'ai rencontré la personne responsable de la cybersécurité au sein de l'administration américaine, et nous avons convenu de nous voir à tous les six mois pour faire le point sur la situation et faciliter la coopération entre nos deux pays.
Mais pour revenir à votre question, nous prenons la cybersécurité très au sérieux. Nous intervenons sur plusieurs tableaux, mais ces choses-là ne vont pas se régler du jour au lendemain. C'est une problématique un peu moins concrète que certaines autres, et une démarche systématique s'impose pour obtenir des résultats.
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Monsieur le président, c'est presque aussi bien, même que parfois... Par respect pour le ministre, je vais dire que c'est presque aussi bien. Vous voyez toujours à mes intérêts, merci.
Si vous le permettez, monsieur le président, je vais poser deux ou trois questions. Merci aux témoins de leur présence aujourd'hui.
Ma première question fait suite à la question de Mme Doré Lefebvre sur les renvois.
Je me souviens qu'il y a quelques années, lorsque j'étais gendarme de cour pas loin d'ici à Pembroke, le juge réduisait le nombre de personnes qui enfreignent les ordonnances des tribunaux entre autres en... Je pense que 20 ou 30 p. 100 des cas portaient sur le renvoi, l'engagement et la probation. Bien sûr, les tribunaux n'ont du pouvoir que si les personnes respectent les ordonnances. Le juge était sévère envers ceux qui commettaient des infractions aux termes des ordonnances.
Par conséquent, le nombre de renvois et de personnes qui contrevenaient aux ordonnances a diminué. Parfois, le gouvernement n'est pas le seul qui peut prendre des mesures. Nos partenaires peuvent nous aider, comme les juges et les procureurs.
L'opposition et M. Rafferty, qui vient du Nord de l'Ontario, ont soulevé un autre problème. Les questions liées aux Premières Nations sont très importantes pour M. Rafferty comme pour nous tous...
Je faisais partie de l'unité de patrouille du Nord-Est de la PPO qui a confié le service de police de la baie James et de la baie d'Hudson à la nation Nishnawbe-Aski, qui a sans doute dit aux gouvernements de l'Ontario et du Canada qu'elle pouvait faire aussi bien, sinon mieux avec les ressources existantes. Nous lui avons donc fourni l'avion, un copilote, etc.
Il y a sûrement eu des changements depuis 15 ans. Je pense que le financement n'a pas changé, mais il y a encore un besoin. Je souligne que les organisations doivent parfois examiner le bien-fondé de leurs méthodes lorsqu'il y a une transition entre les services de police conventionnels et les services de police des Premières Nations.
Monsieur le commissaire Paulson, nous examinons les dépenses liées aux services de police, comme vous le savez. J'en ai peut-être déjà parlé, mais les dépenses relatives aux services de police représentent parfois 50 p. 100 des budgets municipaux en Ontario. La part de ces dépenses est-elle aussi élevée dans les provinces qui n'ont pas un service de police provincial? À votre avis, le reste du Canada est-il aux prises avec le même problème?
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Merci beaucoup. C'est une excellente question.
Dans le cadre du plan de réduction du déficit, nous avons élaboré 14 projets ou stratégies procurant des économies de 10 p. 100, et le Conseil du Trésor aurait tout approuvé à hauteur d'économies de 9,8 p. 100. Cette année, les réductions seront de l'ordre de 5,5 p. 100, soit environ 2,8 millions de dollars.
Nous avons réalisé certains gains d'efficience dans notre façon d'exécuter le travail. Un projet pilote est en cours dans la région des Prairies concernant l'utilisation de dossiers électroniques plutôt que papier ce qui, pour certains délinquants, peuvent représenter une quantité colossale de documents. Le projet procure des gains d'efficience considérables pour les commissaires.
Toutefois, le gros de nos économies ont été réalisées en utilisant la vidéoconférence de préférence aux déplacements, surtout dans certaines régions, dont notamment les Prairies. Le gouvernement fédéral a des établissements dans tout le pays et, lorsqu'il faut envoyer des commissaires et du personnel assister à des audiences dans certaines régions, il y a des coûts de déplacement: l'hôtel, les indemnités quotidiennes, la nourriture. Le recours à la vidéoconférence permettra donc de réaliser des économies substantielles au cours des deux prochaines années. Toutefois, nous avons déjà augmenté... L'objectif était de 20 p. 100 d'ici la fin de l'année, et nous l'avons déjà dépassé. Certaines régions avaient dépassé les 20 p. 100 d'économies et tendaient même vers les 30 p. 100, voire plus.
Nous voyons de plus en plus d'audiences en vidéoconférence et cette façon de faire n'a aucune incidence sur les délinquants. Il n'y a aucun problème non plus lié au fait d'avoir les agents de libération conditionnelle à l'autre bout du signal vidéo. Cette méthode s'est avérée très productive, efficace et efficiente pour les prises de décisions et les audiences en établissement.
D'importants gains d'efficience seront aussi réalisés en faisant passer le quorum de deux commissaires à un seul. La disposition législative prévue à cette fin a été adoptée en juin dernier et est entrée en vigueur le 1er décembre. Grâce à elle, le nombre de commissaires requis pour qu'il y ait quorum pour les récidivistes est passé de deux à un.
Supposons qu'un délinquant libéré d'un établissement commette un crime et qu'il soit renvoyé en prison; désormais, au lieu d'avoir une audience, nous procédons à un examen dans nos bureaux, et ledit examen peut être effectué par un seul commissaire au lieu de deux. Cette mesure à elle seule nous permettra d'économiser environ 1,6 million de dollars par année.
Voilà une partie des grandes économies que nous allons réaliser.
De plus, la somme de 631 $ relative à la suspension du casier — qui est le terme employé pour désigner un pardon — a été établie en fonction de la Loi sur les frais d’utilisation. Les consultations menées auprès du public, des ONG et d'autres organismes et, évidemment, l'examen de la Loi sur les frais d’utilisation nous ont permis de fixer à 631 $ les frais d'administration complets d'un pardon. Les demandeurs doivent payer ce montant eux-mêmes, ce qui fait faire ainsi des économies aux contribuables.