Bonjour, et merci de me donner l'occasion de vous présenter certaines de mes idées fondées sur ce que j'ai pu observer dans les services de police au Canada et en général depuis plus de 25 ans. J'ai étudié les services de police au Canada en tant qu'universitaire, mais j'ai aussi passé huit ans à l'ancien ministère du Solliciteur général en tant que chercheur sur les politiques relatives aux services de police lorsque le ministère avait un pouvoir et un intérêt à l'égard des services de police nationaux et des recherches sur les services de police. J'y reviendrai plus tard.
Premièrement, je dois dire que le Canada a une réputation bien méritée et que les policiers canadiens se sont taillés la réputation d'être une force policière stable, appuyée par la population, moderne et professionnelle, qui a un excellent bilan par rapport aux pays comparables au nôtre — l'Australie, l'Angleterre, les États-Unis, etc. Nos services de police sont relativement exempts de la corruption et de la violence excessive qui ont caractérisé au moins certains aspects des services de police dans ces pays.
Les Canadiens ont beaucoup investi dans la bonne gouvernance, et nous avons donc investi pour avoir de bons services de police. Nous investissons aussi dans les soins de santé, l'éducation, etc. Nous sommes prêts à payer des impôts et à investir dans les services de police publics afin d'avoir un haut degré de sécurité publique et personnelle. En fait, les Canadiens investissent plus par habitant dans leurs services de police publics que tout autre pays comparable, et nos agents sont probablement les mieux payés au monde. Nous avons élaboré un bon modèle professionnel de services de police publics qui, bien qu'il soit très coûteux, a crû de façon significative, comme vous le savez tous, en termes d'agents et de coûts au cours des 10 à 20 dernières années.
Cependant, la capacité et la volonté de la population de continuer de payer pour plus de services de police sans avoir au moins plus de preuves de la valeur et de l'efficacité de ce modèle sont arrivées à un moment décisif au Canada. C'est certainement le cas dans d'autres pays, comme l'Angleterre et les États-Unis. Les administrations municipales trouvent de plus en plus difficile d'assumer les coûts actuels des services de police, et encore plus d'absorber les hausses.
Bref, tout comme de nombreux chefs de police municipaux et administrateurs responsables des services de police, je crois que le modèle actuel de services de police publics, tel qu'il existe, n'est pas viable sur le plan financier et que si on n'apporte pas de changements importants à ce modèle, il y aura un déclin inévitable du nombre de policiers ainsi que de la qualité et de la gamme des services de police offerts.
Il existe certains scénarios en matière de services de police qui sont possibles et pas très attrayants, et je vais les présenter brièvement. Le premier est de simplement maintenir la croissance que nous enregistrons depuis 10 ans. Vous avez vu les données — les augmentations sont d'environ 5 p. 100 par année. Ce n'est pas viable à moins d'augmenter les impôts municipaux ou provinciaux, ou de cannibaliser les autres services municipaux afin de payer pour cette augmentation.
En 2011, nous avons vu un arrêt soudain de cette augmentation, et nous pensons à ce que j'appelle un modèle de croissance statique. Autrement dit, nous essayons de maintenir le nombre actuel de policiers ainsi que les niveaux de service avec une augmentation plus modérée du financement annuel. Elle se situe à environ 3 p. 100 maintenant, ce qui signifie, dans une certaine mesure, aucune augmentation du nombre de policiers, mais parce que les salaires et les avantages sociaux augmentent, la hausse se maintient à environ 3 p. 100 par année. Cela veut dire qu'il y aura une croissance stationnaire malgré l'augmentation de la population, alors le nombre de policiers par habitant diminuera. Nous sommes peut-être dans une période comme celle des années 1990, où le Canada a connu une diminution du nombre total de policiers — pas forte, mais il n'y a pas eu de croissance — et une baisse importante du ratio de policiers par habitant.
J'ai fait une étude à l'époque pour voir ce que les services de police faisaient et comment ils géraient cette période de restrictions budgétaires. En gros, ils éliminaient les services réguliers et non essentiels et réorganisaient leurs ressources limitées pour répondre à la demande. Ce n'était pas nécessairement une période d'innovations ou de changements, simplement une réduction de la quantité, et dans une certaine mesure, une réorientation des services policiers.
Il y a l'option de la croissance négative, qui consiste simplement à réduire le nombre de policiers ainsi que les budgets, ce qui mènera bien sûr à une réduction des niveaux de service de police et de sécurité publique. Ce n'est pas une option souhaitable, mais c'est ce qu'on voit aux États-Unis, où pour simplement répondre aux crises budgétaires des villes, on réduit le nombre de policiers. Je ne pense pas que nous en sommes arrivés là, mais un certain nombre de municipalités feront peut-être face à ce genre de scénario dans un avenir rapproché, et cela m'inquiète.
Enfin, la bonne nouvelle, c'est qu'on explore actuellement un changement du modèle de développement à divers endroits. C'est une façon d'essayer de gérer la croissance des dépenses pour les services de police, mais sans diminuer la qualité ou la quantité de ces services, et dans une certaine mesure, c'est même une façon de les améliorer et d'en élargir la portée, principalement par l'entremise de réformes, d'innovations et de changements importants.
Vous avez sans aucun doute entendu des témoins parler de l'expérience en Angleterre et des changements qui sont survenus là-bas, de même que des témoins des États-Unis et de certaines villes. On essaie de changer le modèle actuel des services de police publics de manière à optimiser l'utilisation des ressources financières. Cela peut vouloir dire repenser le modèle de base des services de police, ainsi que le rôle des policiers et leur relation avec la communauté; privatiser certains services de police, etc.; élaborer de nouveaux modèles de carrières organisationnels et professionnels qui permettent une entrée latérale; établir différents types de stratégies de recrutement et de formation; trouver de nouvelles façons d'offrir les services à meilleur coût, comme une plus grande utilisation des civils, des services à plusieurs niveaux, diverses formes d'agents de services communautaires — des expériences sont réalisées à cet égard; utiliser plus efficacement les technologies de l'information et des communications; et enfin, bâtir une force policière mieux formée et plus diversifiée et s'engager à établir des modèles de stratégies fondés sur des données probantes pour les services de police publics.
On peut observer l'expérience britannique et en tirer certaines leçons. Tout n'est pas positif, les résultats sont mitigés, mais au moins, les Britanniques recueillent des données, font de la recherche et évaluent leurs activités, et je pense que leurs idées ont une grande influence sur ce que les policiers canadiens envisagent actuellement.
Je crois que nous faisons face à la même situation que les services de police britanniques et américains. La situation est peut-être moins dramatique, mais elle demande quand même un certain niveau de changement, de réflexion et d'analyse. La différence avec les Britanniques, c'est qu'ils ont une base de renseignements, une capacité de recherche, pour appuyer ou au moins favoriser ce genre d'observations et d'innovations.
Cela m'amène à mon dernier point. Si nous voulons nous adapter aux défis actuels auxquels font face les services de police canadiens et aux problèmes de maintien de l'ordre et de criminalité plus complexes et sophistiqués, nous n'avons pas le genre de recherches et de base de renseignements qu'ont les autres pays. Comparativement à des pays comme l'Angleterre et l'Australie, nous investissons très peu dans la recherche sur les services de police à l'interne — c'est-à-dire, la recherche faite par les policiers eux-mêmes — ou dans la recherche universitaire appliquée sur les services de police, et nous faisons très peu de recherches de ce genre. Nous n'avons même pas les renseignements de base pour déterminer si, dans certains cas, nous faisons ce que nous pensons faire et si les services sont aussi efficaces ou efficients que la population et les policiers aimeraient qu'ils soient.
La bonne nouvelle, c'est que les policiers canadiens sont prêts et s'intéressent aux renseignements provenant de la recherche, au développement des connaissances et aux stratégies fondées sur des données probantes comme je ne l'ai jamais vu au cours des 25 dernières années. C'est sans aucun doute en raison des restrictions budgétaires ou de la crise, selon le point de vue que l'on prend. Je pense que les policiers ont hâte de participer à un nouveau modèle fondé sur des données probantes et à la recherche qui pourrait accompagner les réformes et les changements.
L'Association canadienne des chefs de police a revitalisé sa fondation de recherche. Le Collège canadien de police est en train d'élaborer une série de projets de recherche. Même l'Association canadienne des policiers reconnaît que la recherche et les services de police fondés sur des données probantes devront être plus efficaces au Canada.
La deuxième bonne nouvelle, c'est que nous avons la capacité de recherche au Canada pour faire ce genre de travail. Il y a des centres de recherche sur les services en développement et un nombre croissant d'universitaires qui font de la recherche appliquée sur les services de police qui intéresse les universitaires et les policiers. Nous avons l'intérêt et la capacité nécessaire pour mettre sur pied cette infrastructure. Ce que nous n'avons pas, c'est une organisation qui finance, coordonne et favorise la recherche, les connaissances, les renseignements et l'innovation au Canada.
D'une certaine façon, c'est pour cette raison que nous sommes forcés d'importer des politiques et des pratiques d'autres pays, souvent sans évaluer si elles sont viables ou réalisables ici. Nous n'avons pas tendance à examiner si elles sont appropriées ou efficaces.
Nous avons besoin de leadership national de la part de Sécurité publique Canada et du gouvernement fédéral pour coordonner ces centres d'intérêt et d'expertise régionaux et municipaux, pour faciliter l'élaboration d'un programme de recherche national qui appuiera les réformes et les changements qui s'en viennent dans les services de police, et pour les rendre aussi efficaces et efficients que possible.
Je terminerai là-dessus. Je pourrais en dire plus. Je serai ravi de répondre à vos questions sur ce que j'ai dit.
Merci.
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Merci beaucoup. Bonjour, mesdames et messieurs et monsieur le président. Merci de m'avoir invité à m'adresser à vous aujourd'hui.
J'ai hâte à la discussion qui aura lieu tantôt, mais pour commencer, je décrirai ce qui se passe. Le professeur Murphy a mentionné de nombreux points qui, à mon avis, sont très importants pour connaître la direction que prennent les services de police au Canada.
Ce matin, j'aimerais vous faire part de certaines de nos expériences sur le terrain concernant notre travail et nos initiatives pour trouver les meilleures approches afin d'assurer la sécurité publique et celle de notre communauté. En même temps, j'espère faire un lien avec l'orientation générale des services de police au Canada. À Waterloo, nous commençons à élaborer ce que nous appelons un modèle économique des services de police.
Nous avons discuté des aspects économiques des services de police et nous avons parlé longuement des dépenses, des revenus et des possibilités pour réduire les coûts et accroître notre efficacité. On a souvent tendance à brûler des étapes. On ne se demande pas pourquoi on fait ces démarches. Quel est le lien entre tous ces éléments?
Cela revient à l'une des raisons pour lesquelles je suis devenu policier. Le but des services de police est de protéger les faibles contre les forts. Les gangs sont forts. C'est la même chose pour la toxicomanie. Les forts peuvent s'attaquer aux gens vulnérables ou marginalisés dans nos communautés. Que peuvent faire la communauté et les services de police pour protéger les faibles contre les forts? Nous sommes souvent en contact avec les faibles. Ce sont les gens que nous servons, ceux à qui nous devons porter attention.
Alors lorsque nous songeons aux aspects économiques des services de police et à nos clients, les gens avec qui nous sommes le plus en contact — ceux qui ont des problèmes de santé mentale, les sans-abri, les gens vulnérables et marginalisés dans nos communautés, les étudiants —, tous ces gens ne paient pas d'impôt foncier. Ce sont les recettes fiscales qui financent nos budgets. Alors il est très important de ne pas réduire nos clients au silence et de ne pas penser seulement aux coûts des services de police.
On peut oublier les aspects fondamentaux lorsqu'on regarde d'autres modèles. On peut penser à trouver certains gains d'efficience ponctuels, à apporter les changements les plus faciles, mais ce ne sera pas utile pour la viabilité des services de police à l'avenir. Au comité, on voit tout ce qui pourrait être fait sur le plan national en matière de leadership pour l'orientation générale et la viabilité des services de police au Canada. Une chose sur laquelle je ne suis pas d'accord avec le professeur Murphy, c'est la question des services de police publics. Les services de police publics et privés n'existent pas; il n'y a que les services de police. Il y a la sécurité privée; il n'y a pas de services de police publics.
L'une des initiatives dont nous sommes le plus fiers à Waterloo est notre projet sur la violence conjugale. Il utilise une approche complète. Nous avons mis nos enquêteurs chargés des cas de violence conjugale en contact avec 14 autres partenaires communautaires à l'extérieur du poste de police. Ils travaillent avec des centres de traitement des victimes d'agressions sexuelles, dans des refuges pour femmes, des procureurs de la Couronne ou des services de counselling. Nous avions prévu et avons constaté une augmentation de 20 p. 100 des demandes de service pour les cas de violence conjugale pendant les premières étapes de cette initiative.
Nous avons également remarqué... Nous l'avons mise en place parce qu'il y avait trois meurtres et demi par année liés à la violence conjugale. Ce projet a débuté en janvier 2006 après de longues recherches. Nous sommes allés partout dans le monde et avons repris les pratiques exemplaires de nombreuses régions différentes: San Diego, Calgary, le Royaume-Uni, Ottawa. Nous les avons rassemblées et créé le projet sur la violence familiale. Nous avons maintenant en moyenne moins d'un homicide par année lié à la violence conjugale, ce qui représente une réduction importante. Nous voyons cela comme des mesures de prévention d'homicide.
Nous avons dû examiner les données pour y arriver. Nous avons dû étudier la preuve que nous avions en main avant de pouvoir prendre une décision sur ce dont nous avions besoin pour la collectivité. Nous constatons le début d'une initiative nationale en vue d'effectuer plus de recherches et de recueillir plus de preuves et de données. Nous étudions les évaluations des résultats de certains des projets qui ont été menés, ce qui nous aide à prendre des décisions d'affaires éclairées concernant les services de police.
Certaines de ces décisions fondées sur des données probantes proviennent de rapports hebdomadaires et mensuels que nous recevons en tant que chefs de police. Nous les utilisons pour analyser le travail qui se fait. À l'heure actuelle, à Waterloo, nous sommes en train de créer un tableau de bord sur la conduite en état d'ébriété. Nous travaillons avec un fabricant de logiciels pour mettre la technologie à la disposition des agents de première ligne. Au moment d'ouvrir une session sur leur poste de travail mobile, la carte de leur zone apparaît et, grâce à une liste déroulante, ils peuvent voir les points névralgiques, les endroits où le plus grand nombre de collisions se sont produites à cause de la conduite en état d'ébriété. On peut ainsi assurer le déploiement adéquat de l'effectif.
Nous avons aussi un logiciel dans lequel nous saisissons toutes les données. C'est un modèle de mise en file d'attente pour que nous puissions déployer l'effectif selon les besoins pour avoir le nombre suffisant d'agents au bon endroit et au bon moment.
Cela nous assure une efficacité optimale, mais ce ne serait pas possible à moins d'avoir tous les éléments d'évaluation, l'investissement dans certains outils et l'analyse sur le travail qui se fait. Voilà ce qu'il faut pour déterminer la valeur des services de police. Nous tentons de démontrer qu'il y a un rendement sur l'investissement pour nos collectivités. Voici le dernier élément que j'aimerais aborder: la collectivité.
Au coeur de tout cela, que ce soit un nouveau modèle de services de police, un nouveau modèle de gouvernance, un mécanisme de surveillance différent, des jalons, des mesures, une orientation communautaire, provinciale ou nationale —, tout cela donne lieu à la création d'un phare vers lequel nous pouvons nous diriger. Nous voulons nous pencher sur cet écosystème de travail constitué d'activités globales. Nous prenons les résultats de la recherche, l'appliquons à certains outils et renforçons les capacités au sein de nos organisations. Nous formons des leaders. Nous nous assurons d'obtenir un rendement sur l'investissement. Nous y arrivons en évaluant ce que nous avons. Il nous faut des plans solides pour créer les ensembles de données qui nous permettent de prendre des décisions éclairées en matière d'investissements. Ce processus permanent est vraiment un écosystème. Cela nous permet d'assurer la viabilité de la profession et de veiller à ce que nous abordions les préoccupations en matière de sécurité publique dans notre collectivité.
J'ai la chance de siéger à un certain nombre de comités. Je participe notamment au Police Executive Research Forum de l'Association canadienne des chefs de police. Vous avez entendu le témoignage du sous-ministre Dale McFee, et j'ai la chance de siéger à son comité consultatif d'experts en Saskatchewan. En Ontario, nous avons le comité consultatif sur l'avenir des services de police et, en tant que président sortant de l'Association des chefs de police de l'Ontario, je siège à ce comité. Je suis également coprésident du comité consultatif des services nationaux de police et le Comité des informations et statistiques policières, CISP, avec le Centre canadien de la statistique juridique. C'est le dernier qui est vraiment important. Il faut commencer à remettre en question certaines de ces statistiques et nous demander si nous recueillons les statistiques correctement.
Nous entendons beaucoup de discussions et de débats sur la question de savoir si la criminalité est à la hausse ou à la baisse. Au CISP, nous nous efforçons de catégoriser la criminalité. Nous savons que la complexité et la gravité des crimes sont à la hausse dans certaines collectivités au Canada. Il est important pour nous de voir si nous pouvons regarder la situation de plus près afin de recueillir davantage de statistiques sur les crimes qui sont perpétrés.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions par la suite. J'espère que je vous ai permis de brosser un tableau de ce que nous tentons de faire à Waterloo concernant les aspects économiques liés aux services de police.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour aux témoins. Merci à tous les deux de vous être déplacés ce matin.
Nous avons commencé cette étude depuis quelques mois. Nous avons recueilli beaucoup de renseignements utiles quant aux pratiques exemplaires des différents services de police qui font un travail fantastique, en plus des renseignements recueillis des universitaires. Nous avons entendu les témoignages de représentants de certaines provinces comme le Yukon, qui a établi un plan de base commun, et nous avons entendu de très bonnes idées.
Certains membres du comité se sont rendus au Royaume-Uni, d'autres sont allés en Californie et dans des régions du Canada. J'ai fait partie du groupe qui est allé au Royaume-Uni.
Ce fut un exercice intéressant. Le gouvernement fédéral au Royaume-Uni fournit la plus grande partie du financement et une orientation générale pour les services de police. Je crois qu'il y a 43 districts au Royaume-Uni. Chaque district a une petite unité particulière qui offre des services de police, alors lorsque le gouvernement fédéral leur a dit qu'ils devaient réduire leur budget de 20 p. 100...
Il y a ensuite eu des changements politiques: des commissaires sont maintenant élus afin de contribuer à porter le fardeau et d'offrir aussi des idées. Nous avons également constaté que le ministère de l'Intérieur fédéral a, comme vous l'avez dit, monsieur Murphy, un petit service de recherche qui évalue l'optimisation des ressources en matière de services de police. En outre, KPMG intervient largement auprès des différents districts de police en ce qui a trait aux efficiences.
Nous avons donc constaté beaucoup de choses intéressantes ici et à l'étranger. Je cherche, et nous cherchons tous, je crois, la façon dont le gouvernement fédéral du Canada peut tout rassembler et fournir quelque chose qui cadre avec notre mandat, car les services de police ne relèvent pas du fédéral. À cela s'ajoute les municipalités et les villes — le chef Torigian est ici pour représenter Waterloo —, et nous avons également les Premières Nations. Nous constatons que dans le cas des Premières Nations, le coût des services de police par personne dépasse les limites.
Compte tenu de tout cela, j'aimerais vous demander — à M. Murphy d'abord — quel rôle vous pensez que le gouvernement fédéral au Canada pourrait jouer, de façon réaliste. J'aimerais que vous gardiez à l'esprit le fait qu'au Royaume-Uni par exemple, on semble réduire les budgets de 20 p. 100 de façon efficace grâce à un modèle d'affaires très professionnel faisant intervenir les professionnels — les KPMG de ce monde —, et on se demande, comme toute entreprise le ferait, comment on peut arriver à faire des réductions tout en ayant une entreprise solide.
Cela dit, monsieur Murphy — je vous pose la question d'abord, puis je l'adresserai au chef de Waterloo par après —, quel rôle le gouvernement fédéral peut-il jouer pour réunir tous ces éléments?
Voilà ce que je voulais vous demander.
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Merci. Je ne sais pas si mes idées sont importantes, mais j'ai certainement des idées.
Je crois qu'il faudrait continuer d'exercer un leadership par l'entremise de principes directeurs et d'un cadre pour assurer la viabilité des services de police au Canada. Il ne s'agit pas nécessairement d'y injecter de l'argent, mais plutôt de nous assurer d'être sur la même longueur d'ondes, d'avoir les mêmes valeurs et visions relativement aux services de police que nous offrons dans toutes nos collectivités, que ce soit pour une collectivité des Premières Nations dans les territoires ou pour un centre urbain solide dans l'une des régions plus populeuses au Canada.
Ce sont donc ces principes directeurs, ce cadre, et peut-être ce modèle, un modèle économique qui explique comment tout converge et fonctionne. J'éviterais d'adopter des solutions faciles ou de prendre ce qui se fait ailleurs dans le monde pour conclure que c'est une solution universelle au problème.
J'ai eu la chance de faire partie du groupe d'étude avec Mark Potters — qui est ici aujourd'hui également —, de Sécurité publique Canada. Nous étions un groupe de 12 ou 13 personnes qui sont allées au Royaume-Uni pour étudier longuement toutes les réformes qui ont cours ou qui auront cours là-bas. Nous avons eu l'occasion de parler à un certain nombre de personnes qui participent à ces réformes.
Je suis prêt à me tourner vers le Royaume-Uni pour une solution comme celle de réduire les budgets de 20 p. 100. Je peux vous dire qu'il dépense beaucoup d'argent dans des domaines où nous avons coupé il y a de cela un grand nombre d'années. Son effectif se trouve à des niveaux que nous n'avons pas vus au Canada depuis des décennies.
Il existe beaucoup d'approches et de modèles. J'estime qu'à l'échelle nationale, il faut fournir le leadership sous forme de phare, de principes directeurs énonçant nos attentes en matière de prestation des services de police dans toutes les collectivités et pour tous les Canadiens. Il faut s'assurer qu'il y a un cadre quelconque en place. Si ce cadre prenait la forme d'un modèle économique, je crois que cela nous aiderait à nous guider en tant que dirigeants de la police.
Je comprends ce que dit M. Murphy concernant la recherche. Mais je crois que c'est essentiel. Je ne suis pas certain qu'elle doit être regroupée dans un endroit central. Un libre-marché en matière de recherche offre beaucoup d'avantages. La recherche peut provenir de secteurs ayant des intérêts concurrentiels et différents tout en permettant aux dirigeants de la police d'étudier les résultats de la recherche et de prendre des décisions éclairées.
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Je suis d'accord avec le professeur Murphy. Je comprends sa vision, et je suis d'accord avec lui pour ce qui est de l'endroit et de la façon dont la recherche pourrait être élaborée et des réseaux qui doivent être établis partout au Canada pour veiller à ce que tous les chefs de police y aient accès.
Lorsqu'on parle de viabilité des services de police et qu'on examine différents modèles ou différentes méthodes de prestation de ces services, je crois qu'il est très important de penser aux éléments clés: les nouvelles recrues, la formation, l'éducation et le recrutement d'une nouvelle génération de policiers.
Encore une fois, Sécurité publique Canada s'est penché sur cette question après le sommet de janvier et cherche de nouvelles façons de former sa nouvelle cohorte, la nouvelle génération de policiers qui, un jour, occupera le rôle de chefs. Il faut se demander si on recrute les bonnes personnes et si on procède de la bonne façon. Comment les formons-nous et quelles sont les qualifications requises?
Je siège au comité consultatif en matière de formation générale d'enquêteur du Collège de police de l'Ontario, et nous sommes en train d'examiner la période de formation. Le temps serait-il venu d'obtenir une désignation professionnelle pour les services de police? Le cas échéant, que faut-il faire pour y arriver? Un diplôme? Un baccalauréat? Actuellement, l'exigence minimale est toujours la 12e année et une formation de 12 semaines au collège de police avant de pouvoir être embauché par un service de police. Je ne suis pas certain qu'il s'agisse du bon modèle compte tenu des attentes que nous avons à l'égard des policiers de nos jours.
En fait, ce n'est pas la réalité non plus. Nous embauchons des candidats qui ont une éducation postsecondaire quelconque et qui, très souvent, détiennent une maîtrise. La complexité du travail a augmenté. Heureusement, lorsque j'ai été embauché, il fallait mesurer six pieds quatre pouces, venir d'une ferme et pouvoir se battre pour sortir d'un bar. Ce n'est pas l'image des recrues d'aujourd'hui; ce n'est pas ce dont on a besoin pour les services de police d'aujourd'hui.
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Actuellement, nous examinons la façon dont nous recueillons une partie des données. Par exemple, lorsqu'un incident dans la collectivité se produit et qu'il comporte des éléments de crime, on lui assigne un code. C'est un code, que l'on appelle DUC, ou Déclaration uniforme de la criminalité.
Si un incident comporte plus d'un acte criminel, nous assignons des codes correspondants, jusqu'à concurrence de quatre. Nous avons toutefois eu des incidents qui comportaient 30 crimes. Il est important d'envisager des changements à la façon dont cette information est saisie, afin d'avoir vraiment une idée juste non pas seulement du nombre de crimes, mais aussi de leur complexité — parce que le nombre n'est qu'un aspect, mais non pas le seul —, et de faire un suivi au fil des ans. Actuellement, 20 crimes peuvent être perpétrés dans le cadre d'un seul et même incident. On ne voyait pas ça auparavant.
Tout est relié, parce qu'il s'agit d'informations sur ce que nous commençons à comprendre et sur ce que nous comprenons depuis un certain temps. Mais la recherche peut y arriver aussi. Les criminels ne se spécialisent pas. Nous si, mais eux, non. Puisque plus d'un acte criminel peut avoir été commis au cours d'un incident donné, il faut avoir la certitude que, lorsqu'on examine les statistiques sur la criminalité, on a en fait saisi les données de la bonne façon.
Pour revenir à une question qui a été posée plus tôt sur ce qui se passe à l'échelle nationale, nous pouvons nous améliorer et nous instruire en vérifiant un peu plus ce qui se fait au CCSJ. On voit actuellement toute une gamme d'approches différentes pour réprimer le crime partout au Canada.
Je vais vous expliquer rapidement. On peut tituber à la sortie d'un bar au Nouveau-Brunswick et prendre part à une bagarre, puis conduire en Alberta et faire des graffitis sur un immeuble, puis aller en Colombie-Britannique et accidenter sa voiture parce qu'on est en état d'ébriété, et ce, sans jamais générer une occurrence criminelle codée. Si on commet ces crimes dans l'ordre inverse, on obtiendra trois codes. Il faut veiller à être uniforme dans la façon dont on saisit les données et les statistiques partout au pays. Cela fait partie du travail auquel je prends part, auquel nous prenons tous part, conjointement avec le Comité des informations et statistiques policières.
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Le travail des policiers n'a pas beaucoup changé au fil des ans. Ce qui a changé, ce sont certains de nos outils et l'utilisation que nous en faisons. Comme je le dis toujours dans ma propre organisation, le matériel brut de notre travail demeure le même: c'est l'information. C'est l'essentiel de notre travail. Nous ne pouvons rien faire sans information. Nous devons ensuite traiter, explorer et modifier l'information, puis en faire quelque chose.
Les compétences nécessaires pour recueillir l'information et la transformer ont évolué au fil du temps, de même que certains des outils que nous utilisons à cette fin, mais le travail en soi demeure inchangé. Pour certains aspects de certains postes dans une organisation, il est encore très important de faire ses débuts comme policier de première ligne et comme patrouilleur afin d'acquérir les compétences nécessaires qui permettront de recueillir l'information de façon plus perfectionnée et de pouvoir en retirer davantage.
On commence à penser qu'il serait possible de confier à des civils des tâches spécialisées du travail des policiers. Par exemple, est-il vraiment nécessaire d'avoir été agent de police de première ligne et d'avoir gravi les échelons pendant 10 ou 15 ans pour faire de l'identification judiciaire? Il existe de nombreux modèles ailleurs, certains aux États-Unis, d'autres au Royaume-Uni, là où des expériences ont été faites dans ce domaine.
Au sujet de ce que vous avez dit sur notre main-d'oeuvre multigénérationnelle, des différentes personnes qui s'y joignent et de la façon dont on peut apporter ce changement dans l'organisation, tout est une question de leadership. Ce leadership existe à différents niveaux.
Pour ma part, mon style de leadership consiste à diriger à partir des échelons intermédiaires, à renforcer les capacités des échelons intermédiaires de l'organisation. Même si j'avais les meilleures idées du monde et les meilleures directives qui soient, si je n'ai pas un groupe de personnes prêtes à agir et à travailler de concert, tout va bloquer aux niveaux intermédiaires.
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Nous ferons une déclaration préliminaire de 10 minutes.
Le vice-président (M. Randall Garrison): Allez-y, s'il vous plaît.
M. Mark Potter: Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour à tous et à toutes. C'est avec grand plaisir que je prends la parole de nouveau devant votre comité pour vous parler des paramètres économiques des services de police. Comme vous l'avez dit, je suis accompagné ce matin de ma collègue, Rachel Huggins.
Nous avons suivi votre travail de près et sommes très heureux de la participation des parlementaires à cette question importante ainsi que du grand nombre de témoins que vous avez entendus tout au long de vos délibérations. Nous sommes impatients de lire votre rapport et croyons sincèrement qu'il contribuera grandement au travail en cours sur les paramètres économiques des services de police, et par-dessus tout, à l'avenir des services de police au Canada.
Depuis la dernière fois où nous nous sommes rencontrés, il s'est produit un certain nombre de développements, et j'aimerais faire le point à cet égard ainsi qu'au sujet des étapes à venir.
Mais tout d'abord, j'aimerais vous mettre en contexte. Le assure un rôle de leadership solide en ce qui concerne les paramètres économiques des services de police. Il s'est engagé, avec tous ses collègues fédéraux, provinciaux et territoriaux lors de récentes réunions des ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux de la Justice et de la Sécurité publique, à collectivement faire avancer cette question.
Le travail en cours sur les paramètres économiques des services de police dépend de trois engagements clés convenus par les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux: premièrement, organiser un sommet sur les paramètres économiques des services de police; deuxièmement, échanger des renseignements sur les politiques et les pratiques qui améliorent l'efficience et l'efficacité des services de police; et troisièmement, élaborer une stratégie ou un programme commun sur les services de police au Canada.
La création d'un programme commun représente une occasion unique pour le gouvernement de continuer à démontrer son leadership collectif. Un tel leadership peut contribuer à l'évolution des services de police au Canada en période de restriction budgétaire et dans un contexte où les attentes du public sont élevées.
Comme vous le savez, le sommet a eu lieu en janvier 2013. Il a été organisé par le au nom de tous les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux de la Justice et de la Sécurité publique. Le sommet avait trois objectifs: premièrement, accroître la sensibilisation aux paramètres économiques des services de police; deuxièmement, fournir des renseignements pratiques sur la façon d'améliorer l'efficience et l'efficacité; et troisièmement, prendre de l'avance sur la question afin de prendre des mesures bien réfléchies et d'éviter les compressions draconiennes imposées aux services de police de certains territoires.
Plus de 250 personnes du Canada, des États-Unis, du Royaume-Uni et de plusieurs autres pays ont participé au sommet. Les commentaires officiels et non officiels au sujet du sommet étaient très positifs. Il a réussi à atteindre ses objectifs d'accroître la sensibilisation, de fournir des renseignements pratiques et de prendre de l'avance sur la question. Il a aussi réussi à communiquer le solide leadership dont fait preuve l'ensemble du gouvernement. Un rapport sur le sommet est disponible sur le site Web de Sécurité publique Canada.
En fait, le sommet et d'autres développements, notamment le travail de votre comité, semblent avoir accéléré l'intérêt pour la question des paramètres économiques des services de police, et plus fondamentalement, le rythme de la réforme policière. La création d'un programme commun vise à poursuivre cet élan de changement.
La séance de clôture du sommet a permis de mettre au point un cadre pour faire avancer la question des paramètres économiques des services de police selon les trois piliers de transformation suivants: un, l'efficience des services de police; deux, les nouveaux modèles de sécurité communautaire; et trois, l'efficience du système de justice.
En outre, l'évaluation et la validation des pratiques exemplaires, le renforcement de la recherche et, bien entendu, l'engagement, appuient ces piliers. L'objectif de la stratégie est d'obtenir des services de police de plus en plus efficients et efficaces.
Pour qu'une stratégie réussisse, elle doit respecter le secteur de compétences des services de police et doit inclure l'ensemble de la communauté policière et les principaux intervenants. Autrement dit, l'objectif est de repérer les secteurs où il est logique de collaborer. La mobilisation et les consultations relatives au programme commun visent à étoffer ce cadre à l'aide de mesures à court et à moyen terme.
Le plan de consultation sera mis en oeuvre au courant du printemps et de l'été 2013. Ce processus est dirigé par tous les gouvernements, notamment grâce aux comités sur les services de police et la sécurité publique composés de sous-ministres et de sous-ministres adjoints. Un groupe central composé de Sécurité publique Canada et des trois provinces championnes, soit l'Ontario, la Saskatchewan et la Colombie-Britannique, sera responsable de définir et d'élaborer des mesures précises à étudier.
Afin de nous assurer que nous obtenons un large éventail de commentaires concernant le programme commun, nous avons mis sur pied un comité composé de ce groupe central de responsables fédéraux et provinciaux du gouvernement ainsi que de représentants clés de la communauté policière. Les dirigeants des trois associations policières nationales, qui représentent les agents de première ligne, les chefs et les comités, font aussi partie de ce comité directeur, tout comme un expert universitaire des services de police, le professeur Curt Griffiths, de l'Université Simon Fraser.
En plus de l'élaboration du programme commun, comme il est recommandé par les ministres, un index des initiatives policières est sur le point d'être terminé en tant qu'outil permettant de faciliter l'échange de renseignements et l'apprentissage. L'index est réellement le fruit d'un effort collectif réalisé par les gouvernements et les services de police du pays; nous croyons qu'il est le premier en son genre. L'index rassemble, en une seule base de données, plus de 150 initiatives innovatrices, activités et pratiques exemplaires, en plus de les rendre largement accessibles au moyen d'un moteur de recherche convivial et d'une interface en ligne. Je crois que de nombreux Canadiens seront surpris du nombre de réformes policières innovatrices en cours au Canada et à partir desquelles nous pouvons tous apprendre. Certains des témoins qui ont comparu devant votre comité ont mentionné ces pratiques innovatrices, notamment l'utilisation d'équipes intégrées pour aider à répondre aux appels qui impliquent des individus souffrant de problèmes de santé mentale.
Outre cet échange de renseignements, la transformation et l'innovation policière doivent reposer sur une solide base de preuves et de recherche pour être concluantes. Cependant, actuellement au Canada, la capacité de recherche liée au service de police est limitée, il n'existe aucun dépôt central de données de recherche accessibles et il n'y a aucune entente au sein de la communauté policière au sujet des priorités en matière de recherche. Un des principaux aspects du programme commun vise à remédier à ces lacunes.
Afin d'entreprendre ce processus, Sécurité publique Canada a commandé certains projets de recherche de base. Les projets en cours analysent la recherche policière au Canada, l'utilisation des mesures de rendement, les comparaisons internationales des stratégies policières et les coûts de la formation policière au Canada.
De plus, un grand projet de recherche à long terme sur l'avenir des services de police canadiens est en cours. Ce projet est dirigé par le Conseil des académies canadiennes et a pour but d'évaluer la façon dont les services de police sont organisés et offerts au Canada. Le projet est réalisé par des chercheurs canadiens et internationaux éminents. Cette étude indépendante devrait être publiée à la fin de 2014 ou au début de 2015.
En plus de renforcer la recherche, un autre des objectifs du travail en cours est d'améliorer la formation policière. Comme vous le savez, on consacre beaucoup d'argent à la formation policière qui semble être orientée sur des approches traditionnelles en classe coûteuses qui prennent beaucoup de temps. De telles approches, comme vous le savez, ne sont pas toujours adaptées au type d'apprentissage axé sur la technologie auquel la plupart des recrues de la police sont habituées. Par conséquent, une autre mesure à court terme consiste à organiser une formation de deux jours avec le Réseau canadien du savoir policier en septembre 2013. Cet atelier rassemblera un grand nombre de participants afin d'analyser les enjeux et les approches, ainsi qu'aider à établir les priorités liées à l'évolution de la formation policière.
En s'appuyant sur l'index des initiatives policières, Sécurité publique Canada continuera à favoriser l'échange de renseignements grâce à son site Web sur les paramètres économiques des services de police. Le site Web servira de portail clé pour diffuser à grande échelle des renseignements et de la recherche sur les services de police ainsi qu'à faire le point sur les activités associées aux paramètres économiques des services de police.
Pour résumer, les prochaines étapes sont les suivantes: la publication de l'index sera finalisée bientôt, de la formation sera offerte à l'Île-du-Prince-Édouard en septembre et, selon les consultations actuelles, le programme commun sera présenté aux ministres à l'automne 2013 aux fins d'examen.
Les résultats des délibérations du comité seront, il me semble, aussi publiés cet automne. Ce calendrier permettrait à tous les gouvernements de profiter de vos conclusions et de s'appuyer sur celles-ci tandis que nous pavons la voie vers l'avenir.
Voilà qui termine mon exposé. N'hésitez pas à me faire part de vos questions et de vos observations.
Merci beaucoup.
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Cet aspect comporte plusieurs dimensions. Il y a d'abord ce que fait le gouvernement fédéral, par le truchement du ministère de la Justice, et qui consiste à examiner les procédures et l'utilisation de la technologie dans le système judiciaire fédéral pour voir comment on peut en accroître l'efficience.
Il y a aussi les initiatives provinciales. En fait, la Colombie-Britannique a été à l'avant-garde dans ce domaine. On y a entrepris quelques examens. La province a maintenant publié un livre blanc. Elle met déjà en oeuvre les changements. Si j'ai bien compris de quoi il s'agit, la province met en place une gestion commune au sein du système de justice pour éliminer quelques-uns des silos et réaliser des gains d'efficience.
Des projets sont en cours sur le terrain, tant à l'échelle nationale que provinciale. Entre autres, l'Association canadienne des policiers vous a dit, à juste titre, que la nature même du système de justice a imposé certains coûts. Ce système a imposé certaines exigences aux services de police, ce qui a eu des effets directs sur le coût et le temps associés au traitement des crimes, des délinquants, etc.
Il faut aussi reconnaître que ce dossier évolue du côté fédéral et provincial, mais il faut s'assurer que les opinions des policiers, des agents de première ligne ou des chefs de police, sont écoutées et prises en compte dans le cadre de ces réformes fédérales et provinciales, afin de ne pas perdre de vue le fait que ces réformes, ces changements, doivent aussi correspondre aux points de vue, aux besoins et aux perspectives des policiers. Par le truchement du comité de direction — et c'est la Colombie-Britannique qui dirige cet élément —, on va recueillir les points de vue des policiers quant à ce qui devrait être amélioré.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur Potter, je suis ravi de vous revoir, et il en va de même pour vous, madame Huggins.
Ma première question s'adresse à M. Potter.
Vous avez omis de mentionner dans votre préambule un élément dont on parle peu, même si je m'efforce de l'évoquer aussi souvent que possible ici: les services de police dans les Premières Nations, responsabilité que le fédéral et les provinces se partagent, quasiment moitié-moitié.
Comme vous le savez sans doute, nous sommes plutôt à couteaux tirés au comité, entre le gouvernement et l'opposition. Le parti ministériel me corrigera si je me trompe, mais, généralement parlant, il est préoccupé par le coût par habitant des services de police des Premières Nations, qui est considérablement plus élevé que celui des services de police généraux. Nous l'avons entendu à plusieurs reprises aujourd'hui; Mme Bergen en a parlé.
Comme vous le savez, bien sûr, il faut tenir compte de toute une série de variantes. Je ne crois pas qu'il y ait des services de police non autochtones au Canada aux prises avec des collectivités où le taux de dépendance est de 80 p. 100, par exemple, ou une communauté accessible uniquement par avion, etc.
Nous sommes donc plutôt à couteaux tirés. C'est le point de vue des députés ministériels.
Puisque je les vois secouer la tête, je dois donc avoir mis le doigt sur le problème principal.
Des voix: Oh, oh!
Une voix: Ils font plus que secouer la tête.
M. John Rafferty: Ah, ils secouent la tête dans le mauvais sens. Eh bien, nous mettrons les choses au clair dans un instant.
De notre côté, et je l'ai dit à plusieurs reprises, nous savons qu'il est nécessaire d'effectuer certains investissements pour rendre les services de police des Premières Nations efficaces et efficients, et les aligner sur les services de police adjacents.
Je sais que certains chefs de police des Premières Nations s'attaquent à leurs plus grosses dépenses, soit les salaires et les prestations, et dans plusieurs cas, les réduisent. C'est bien sûr une approche vouée à l'échec, vu qu'ils doivent suivre les municipalités voisines et des services de police voisins ou s'exposer au maraudage. En fait, il y a déjà de nombreux agents de police des Premières Nations qui sont attirés ailleurs, ce qui constitue un grave problème.
Je me demande si vous pourriez nous donner votre opinion sur ces deux points et nous informer de la position du gouvernement à cet égard.
[Traduction]
L'objectif est de se pencher sur les diverses approches, qu'elles fassent appel à la technologie ou qu'il s'agisse de formation plus traditionnelle donnée en classe.
La question fondamentale que vous posez, c'est: « Que devrait apprendre les policiers? Quels sont leurs véritables besoins en formation? »
Je vous renvoie encore une fois au travail du Conseil sectoriel de la police, qui a élaboré des profils de compétences. Ça ne semble pas très emballant, mais c'est très utile si on veut réaliser des économies dans la gestion des ressources humaines, lesquelles représentent de 80 à 90 p. 100 des coûts des services de police.
S'il y a une norme commune ou un profil de compétences commun pour un certain niveau, pour l'agent de première ligne, par exemple, cette norme s'accompagne de certaines exigences et, pour remplir ces exigences, il faut offrir une certaine formation. Ainsi, on peut bien orienter la formation.
À l'heure actuelle, les compétences que les policiers sont censés avoir varient beaucoup d'une région à l'autre. Par l'entremise du Conseil sectoriel de la police, les services de police tentent depuis déjà un certain temps d'uniformiser leurs exigences en évaluation de façon rigoureuse, les compétences nécessaires pour la prestation de certains services et l'efficacité des services de police. Ces compétences évolueront avec le temps et, par conséquent, la norme ne sera pas statique. C'est une question de professionnalisation, de gestion efficace des ressources humaines et de modernisation de la gestion des ressources humaines au sein d'une organisation.
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Merci beaucoup. Je vous suis reconnaissante de m'en donner la chance.
Je veux simplement une précision. Le chiffre qui m'a sauté aux yeux en ce qui concerne les services de police des Premières Nations venait du chef Doug Palson, qui est le chef de police du Service Dakota Ojibway, dans ma circonscription de Portage—Lisgar. Je connais très bien cette région. Il nous a dit que son service desservait cinq collectivités, soit environ 8 000 personnes, avec un budget de 5 millions de dollars — ce qui représente 650 $ par personne par année.
J'ai comparé ces chiffres à ceux d'une autre petite ville de ma circonscription, Morden, au Manitoba — une petite ville d'environ 8 000 âmes. Le coût y était de moins de 200 $ par personne par année. Ces chiffres m'ont surpris. Je reconnais qu'il y a une énorme différence. Je connais aussi ces collectivités autochtones, et je sais qu'on ne peut se rendre dans certaines d'entre elles que par avion. Et il y a aussi plus de problèmes sociaux dans certaines d'entre elles.
Je compare des pommes avec des pommes. Il nous incombe à nous, politiciens et dirigeants, de ne pas simplement investir plus d'argent dans ce dossier, mais aussi d'examiner pourquoi les coûts des services de police offerts aux Premières Nations sont si élevés.
À vrai dire, le témoignage que nous avons reçu était assez sombre. Les réussites dont on nous a parlé n'avaient rien à voir avec les services de police des Premières Nations ou les chefs de police de ces organisations.
Monsieur Potter, Sécurité publique Canada a-t-il fait une ventilation des coûts des services de police dans différentes régions? Par exemple, quel serait le coût de ces services par personne dans une grande ville comme Toronto, une petite communauté comme Selkirk, au Manitoba, ou dans une ou plusieurs collectivités des Premières Nations? Avons-nous une ventilation des coûts par habitant selon les provinces et territoires?