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D'accord. Très bien. Je vais commencer, alors.
Bonjour. Merci de m'avoir invité ici aujourd'hui et de me donner l'occasion d'aborder avec vous un sujet d'une importance cruciale pour la profession de policier, les collectivités que servent les services de police et tous les échelons de gouvernement.
Le travail proactif du comité est capital pour la durabilité des services de police, la confiance du public à leur égard et l'ensemble du système de justice pénale. Je félicite le comité d'assumer la responsabilité de mener un examen exhaustif de cette question.
Partout au Canada, les services de police se heurtent à des difficultés sans précédent. Les demandes de services continuent d'augmenter, et les attentes du public sont de plus en plus élevées, alors que les budgets demeurent les mêmes, ou diminuent dans certaines administrations. Tout le monde s'entend pour dire que la situation actuelle n'est plus viable. Aucune organisation ne peut continuellement travailler au maximum de ses capacités et s'adapter pour répondre à toutes les exigences et combler toutes les attentes dans un contexte où la demande croît sans cesse.
Au moment où nous sommes à la recherche de solutions réalistes et abordables, on nous rappelle que la sécurité publique est une attente fondamentale des citoyens et une fonction centrale de tous les échelons de gouvernement. La police est un service essentiel dont le mandat est très vaste. D'un point de vue personnel, ma carrière dans les services de police a duré 37 ans. J'ai exercé mon métier dans cinq provinces, deux territoires et 16 collectivités du Canada. Au cours des 17 dernières années, j'ai assumé des fonctions de haut dirigeant au sein de deux services de police. J'ai été sous-commissaire supérieur de la GRC à Ottawa, et je suis actuellement chef du service de police de la Ville d'Edmonton.
La réalité est simple: les coûts liés aux services de police augmentent, et de nombreuses personnes remettent en question, à juste titre, le bien-fondé de ces dépenses. La profession de policier se trouve à un moment charnière — les services de police doivent réformer leurs pratiques et les adapter au contexte global où ils évoluent, et mieux communiquer la valeur que représente l'investissement de fonds publics précieux et limités.
Qu'est-ce qui explique la hausse des dépenses et des coûts liés aux services de police? La croissance des services de police a toujours reflété une croissance de la population dans son ensemble. Les citoyens veulent pouvoir marcher dans leurs rues et vivre dans leurs quartiers en toute sécurité. On s'attend à ce que les gouvernements investissent dans les services de police pour assurer cette sûreté et cette sécurité. Cette croissance a un coût. Les services de police sont très chers et, comme c'est le cas pour la plupart des produits, leur qualité est proportionnelle aux sommes que l'on dépense. Cependant, les coûts de main-d'œuvre par unité de production liés aux policiers assermentés et civils ou non assermentés sont plus élevés qu'ils l'ont jamais été dans le passé, comme c'est le cas dans l'ensemble de la fonction publique. Il convient de souligner que, depuis 1999, la croissance de la rémunération des policiers a été considérablement supérieure à l'inflation. Les pensions et les avantages sociaux ont grandement contribué à la croissance de ces coûts.
À Edmonton, une proportion de 80 p. 100 de notre budget de fonctionnement est consacrée aux coûts liés aux employés, de sorte qu'une proportion de seulement 20 p. 100 de notre budget peut être allouée à des dépenses discrétionnaires liées à l'exécution des services de police. Ces pourcentages rappellent la situation que j'ai vécue au sein de la GRC. La hausse des salaires est la conséquence normale de la plus grande mobilité des jeunes Canadiens, de la demande de compétences spécifiques et d'une concurrence plus vive au sein du marché du travail.
En Alberta, le marché est extrêmement concurrentiel, ce qui met à l'épreuve notre capacité d'attirer de nouveaux employés et de conserver les employés expérimentés. Ce phénomène ne touche pas exclusivement les services de police. Cela dit, pour répondre aux demandes, en raison de la concurrence que se livrent les services de police de l'Alberta pour attirer de nouveaux employés, nous déployons des efforts vigoureux pour recruter des employés en Ontario et dans les provinces de l'Est. La conservation des employés hautement qualifiés que l'industrie pétrolière et gazière ne cesse d'attirer vers elle grâce à des emplois mieux rémunérés demeure un défi.
Ces coûts paraissent dérisoires par rapport à ceux que les services de police engagent lorsqu'ils mènent des interventions liées à des problèmes sociaux dont l'importance croît sans cesse, par exemple l'itinérance, la santé mentale et la toxicomanie. Notre infrastructure de santé et de services sociaux doit constamment s'adapter aux ressources humaines et aux pressions budgétaires d'un environnement en constante évolution, surtout en ce qui concerne les personnes les plus vulnérables de nos collectivités.
En conséquence, les services de police consacrent toujours plus de temps et de ressources à la prise en charge de problèmes sociaux complexes plutôt que de s'occuper de problèmes liés à la sécurité publique, dont ils ont davantage l'habitude de s'occuper. En fait, au cours des cinq dernières années, le secteur dans lequel nous avons le plus accru le déploiement de ressources policières est celui des relations avec les personnes atteintes de troubles mentaux, les personnes itinérantes et les toxicomanes. Je peux dire sans craindre de me tromper que les services de police sont devenus l'organisme social de premier recours d'une multitude de citoyens vulnérables.
L'an dernier seulement, la police d'Edmonton a traité 35 000 appels téléphoniques liés à la santé mentale, à la toxicomanie et à l'itinérance. Chaque appel a exigé un temps moyens de 104 minutes. Si vous faites le calcul, vous arriverez à sept ans et demi. La plupart du temps, nous avons affaire sans cesse aux mêmes personnes. Par exemple, l'an dernier, nous avons eu affaire plus de 150 fois à une même personne. Nos collègues des services des urgences des hôpitaux, des services ambulanciers et des refuges ont affaire aux mêmes personnes, dans certains cas plus souvent que nous.
Le métier de policier est devenu de plus en plus complexe. Au début de ma carrière, il fallait 55 minutes pour traiter un cas de conduite en état d'ébriété. Aujourd'hui, cela exige quatre heures. En 1986, lorsque je faisais partie de la section antidrogue, une demande de mandat de perquisition tenait sur une seule page; aujourd'hui, ce document fait systématiquement des centaines de pages.
Bien souvent, les services de police n'ont aucune emprise directe sur les changements de politiques aux divers échelons de gouvernement, les modifications législatives et l'accroissement des responsabilités. Néanmoins, ces changements accentuent les pressions qui s'exercent sur les policiers et les budgets des services de police, et en créent de nouvelles. Les attentes des citoyens et des intervenants à l'égard de la police sont constamment à la hausse, ce qui exige l'établissement de critères plus élevés au chapitre du matériel, de la formation, de la reddition de comptes et de la technologie.
Internet, les médias sociaux et les nouvelles technologies ont eu en très peu de temps une profonde incidence sur les services de police. De nouveaux types de crimes qui transcendent les frontières géographiques, culturelles, organisationnelles et administratives voient le jour. La pornographie infantile, la cybercriminalité, la traite de personnes, la fraude financière et la sécurité nationale ne sont que quelques-uns des secteurs où les enquêtes sont facilitées par Internet, nouvelle communauté au sein de la collectivité.
Il y a 10 ans, la police possédait les technologies les plus perfectionnées, alors qu'aujourd'hui, ce sont les groupes criminels organisés qui possèdent ces ressources et qui peuvent accéder, sans aucune restriction de nature juridique, budgétaire ou réglementaire, aux technologies de pointe, ce qui place souvent la police dans une position où elle doit faire du rattrapage ou se voir simplement neutralisée. La plupart des principales municipalités canadiennes, voire la totalité d'entre elles, doivent également composer avec des population parallèles et des populations de passage. Par exemple, plus de 100 000 personnes ont déclaré un revenu en Alberta, mais ont fait une déclaration de revenus ailleurs.
En outre, on assiste à une évolution au chapitre du niveau de connaissances qu'exigent les fonctions de dirigeant au sein d'un service de police. Auparavant, un agent de police supérieur expérimenté devait posséder des compétences administratives et opérationnelles, alors qu'aujourd'hui, il doit posséder les qualités d'un chef de la direction et être doté de la perspicacité d'un chef d'entreprise. Les services de police sont devenus une forme moderne d'entreprise, de sorte que les cadres supérieurs doivent être rompus aux subtilités d'un service de police d'aujourd'hui et aux complexités de la direction d'une entreprise. Ce tournant fondamental accroît les difficultés liées au recrutement et à la conservation des employés, que j'ai mentionnées plus tôt.
Enfin, les organisations policières au sein de la structure gouvernementale globale doivent souvent rivaliser avec les autres ministères et organismes en vue d'obtenir des fonds de fonctionnement, ce qui se traduit par un jeu à somme nulle: un ministère ou un organisme n'obtient ces fonds qu'aux dépens des autres. Cela favorise la concurrence et les pratiques non efficientes, et nuit à la coopération, à l'intégration, à l'innovation et aux stratégies plus globales axées sur la réussite collective à long terme.
On s'entend généralement pour dire que la criminalité est à la baisse. Cet énoncé est exact dans certains secteurs et certaines administrations. Cependant, rares sont les policiers de première ligne qui souscriront à une telle affirmation. À Edmonton, les appels de citoyens voulant obtenir des services ont connu une croissance considérable. Certains types de crimes sont à la hausse, plus particulièrement les agressions sexuelles, la violence familiale et les vols de véhicules, et il y a une nouvelle tendance qui consiste à ne pas signaler certains crimes, car on croit que la police n'a pas la capacité d'intervenir à leur égard.
Les éléments que j'ai mentionnés donnent un aperçu des pressions et des catalyseurs complexes auxquels font face les services de police d'aujourd'hui et auxquels se heurteront ceux de demain. Cela dit, tout n'est pas perdu. De l'adversité émergent de réelles possibilités, et je crois qu'une foule de possibilités s'offrent à nous au moment de régler les problèmes actuels. La bonne nouvelle, c'est que, dans le passé, les services de police ont prouvé leur capacité d'adaptation et leur souplesse, malgré leur lenteur et leur résistance occasionnelle, et le fait que la personnalité des dirigeants joue souvent un rôle de premier plan. Le modèle traditionnel des services de police a évolué au fil du temps et en réaction à un environnement en mutation; il est passé d'un modèle réactif axé sur les problèmes à un modèle plus stratégiquement actif et proactif grâce à l'application des principes de la police communautaire, de la police axée sur le renseignement, de la police intégrée et, plus récemment, des services de police axés sur la prévention.
Dans l'avenir, nous devrons avoir recours à la gestion axée sur le renseignement et à l'intégration à l'échelle des systèmes, c'est-à-dire à l'intégration à l'échelle des ministères et des organismes publics et privés. En tant que gardiens des deniers publics, les chefs de police d'aujourd'hui ont la responsabilité de chercher continuellement et judicieusement à faire des économies au chapitre de la prestation de services de sécurité publique.
La réalité budgétaire actuelle exige que l'on rétablisse constamment l'ordre de nos priorités en fonction des tendances en matière de criminalité et de ce qui est prioritaire pour les collectivités, et ce, tout en tirant parti des nouvelles technologies et des exigences relatives aux ressources humaines, le tout devant être soutenu par de solides compétences sur le plan des communications et de la création de liens. Il est essentiel que les chefs de police gèrent constamment la demande de services de façon plus efficace, plus efficiente et plus économique. À ce chapitre, il est absolument nécessaire de gérer les attentes en communiquant les nouveaux ordres de priorité aux intervenants, aux bailleurs de fonds et aux membres des collectivités. À cette fin, il faut que les dirigeants des services de police acquièrent des compétences leur conférant l'acuité de chefs d'entreprise, sans perdre de vue le fait qu'ils font partie d'un corps de métier unique en son genre.
En lien avec ce qui précède, j'ajouterai que les services de police doivent mieux évaluer et mieux expliquer la valeur de chaque dollar qu'ils investissent dans leurs activités. L'une des difficultés tient au fait de tenter d'évaluer l'impondérable. Comment établir la valeur d'une vie sauvée, d'une intervention qui évite à quelqu'un une visite à l'urgence ou de la deuxième chance de contribuer à la société que l'on offre à une personne arrêtée dans le cadre d'une opération antidrogue? Comment établir la valeur de l'arrestation d'un conducteur ivre, qui évitera un accident à la suite duquel une personne pourrait avoir exigé des soins de santé pour le restant de ses jours?
Nous devons entreprendre un examen détaillé de notre modèle actuel de services de police, et établir le véritable effet du modèle axé sur les coûts et les avantages. Dans mon secteur d'activités, il est souvent arrivé que les demandes de service soient à la hausse et qu'elles deviennent incontrôlables puisque nous ne disposions pas des ressources requises pour y donner suite, ce qui est particulièrement déchirant puisqu'il s'agit de demandes touchant des personnes itinérantes, toxicomanes ou atteintes de troubles mentaux.
En théorie, il y a des économies substantielles à réaliser grâce aux activités policières d'atténuation des tensions sociales, de prévention des conflits et de réduction de la victimisation et de la revictimisation. Ces activités présentent manifestement des avantages en aval pour les familles et les collectivités, et contribuent à la croissance du développement économique. Nous devons nous pencher sur les méthodes et les mesures qui permettraient de quantifier efficacement cela.
Comme je l'ai indiqué plus tôt, les interventions liées aux membres les plus vulnérables de nos collectivités représentent une proportion de 30 p. 100 à 40 p. 100 de nos budgets. Ces interventions ont également une incidence sur les budgets des services de santé, des services sociaux, des services de justice pénale et des services correctionnels, car tous ces services prennent en charge les personnes visées par ces interventions. Même si les conséquences budgétaires sont énormes, la véritable tragédie tient à la souffrance des personnes les plus vulnérables. À Edmonton, nous avons reconnu qu'une quantité démesurée de ressources liées aux services de police, aux services ambulanciers, aux services de santé et aux services sociaux sont affectés à la prise en charge d'un nombre restreint de citoyens. Nous avons pris des mesures pour contrer cela.
Nous avons constitué un groupe d'intervenants clés touché par cette situation. Ce groupe comprend des personnes du secteur des soins de santé publique et du secteur des services médicaux, des représentants de refuges, des membres de la collectivité et des représentants des divers échelons de gouvernement. Ces gens sont appelés à collaborer, à travailler de façon plus intelligente et à gérer des cas de manière à améliorer la situation des personnes les plus vulnérables. Il s'agit d'une intégration de la prestation de services à l'échelle du système. À l'heure actuelle, nous mettons l'accent sur les 50 personnes qui accaparent le plus les ressources policières, et nous nous employons à comparer notre liste avec celle de nos collègues d'autres organismes.
Nous prenons des mesures pour tenter d'établir à quel moment ces personnes passent à travers les mailles du système et deviennent des « clients » réguliers, si je peux dire. Grâce à des partenariats, à de la collaboration, à de l'innovation et à la prise de conscience du fait qu'il doit exister une meilleure façon de faire, nous sommes en train de changer un système qui est en place depuis des dizaines d'années.
En tirant parti des ressources, nous pouvons réaliser des gains d'efficience et des économies d'échelle, et accroître la qualité de nos services. Les seuls services de police sont en mesure de réinvestir 30 p. 100 de leurs ressources limitées dans la lutte contre les personnes qui s'en prennent aux plus vulnérables et les autres délinquants qui commettent des actes criminels à répétition.
L'objectif final est de rendre les collectivités plus sûres, de déployer plus efficacement les ressources policières et de réduire les coûts qu'assument nos partenaires du secteur de la justice pénale. Il ne s'agit pas d'un jeu à somme nulle. Il n'y aura que des avantages pour les personnes vulnérables et le système.
Cela me mène à l'élément central de mon exposé de ce matin. Il existe une solution plus efficace, et elle ne concerne pas uniquement les services de police. Cette solution doit englober l'ensemble du système de justice pénale et du système de soins de santé, les services sociaux, les collectivités et les intervenants concernés. Plus souvent qu'autrement, les policiers sont les premiers intervenants et les gardiens du système de justice pénale, mais ce système ne leur appartient pas. On ne peut pas examiner les coûts liés aux services de police sans examiner également les coûts liés aux autres éléments que je viens de mentionner et les gains d'efficience qu'ils peuvent réaliser. Si l'on fait cela, on n'examine qu'une partie du problème. La solution réside dans le fait d'obliger le système à voir au-delà des aspects économiques des services de police. Un nouveau modèle est nécessaire. Ce modèle doit clarifier les rôles et les responsabilités de l'intégralité du système de justice pénale et des systèmes de justice sociale, et doit énoncer une vision claire. L'accroissement des coûts liés aux services de police n'est qu'un symptôme d'un mal plus profond.
Pour un nombre croissant de Canadiens, les services de police sont devenus le premier organisme social auquel ils ont recours, et cela entraîne des coûts réels, concrets et excessifs. Partout au Canada, dans les petites collectivités, surtout dans les collectivités isolées, les collectivités du Nord et les communautés des Premières Nations, le problème est beaucoup plus grave. En général, les services de police sont l'unique organisme social présent dans ces collectivités.
En conclusion, je mentionnerai que les services de police ne deviendront pas plus abordables si l'on se contente de prendre des mesures pour fournir plus efficacement les services actuellement offerts — cela revient simplement à traiter le symptôme plutôt que le mal.
Il y a trois questions que nous devrions nous poser lorsque nous nous penchons sur les services de police de l'avenir, et une fois que nous y aurons répondu, nous devrions restructurer nos processus de manière à créer une démarche plus globale axée sur les systèmes. Les trois questions que nous devons nous poser sont les suivantes: parmi les activités que nous menons, lesquelles sont appropriées? Parmi les activités que nous menons, lesquelles devraient être laissées de côté? Quelles sont les activités que nous devrions mener, et que nous ne menons pas actuellement?
Lorsque les gouvernements, les collectivités et les services de police auront répondu à ces questions, nous pourrons accroître notre souplesse, gérer les attentes, recevoir un financement adéquat et continuer d'assurer une sécurité publique qui suscite l'envie du monde entier.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Durant mon exposé, je vais revenir sur quelques éléments mentionnés par Rod, et en fait, je vais leur accorder une plus grande importance.
Merci de l'invitation, et surtout, merci à vous tous des efforts que vous consacrez à l'examen d'un nouveau modèle de services de police et de l'évolution de ce modèle au Canada. De toute évidence, les aspects économiques sont à l'origine d'un réexamen sérieux du travail et des coûts des services de police et d'une réorganisation possible du modèle visant à réaliser des gains d'efficience et à obtenir une meilleure efficacité.
Si je peux me permettre, je vais commencer par quelques réflexions personnelles avant de prendre un moment pour expliquer ce qu'était et ce qu'a fait le Conseil sectoriel de la police. J'emploie le passé parce que, malheureusement, le programme fédéral qui en finançait le travail a été éliminé par la dernière série d'initiatives visant à réduire le déficit. Je ferai ensuite une recommandation à l'intention du comité à la lumière des recherches et du travail que le conseil a réalisés.
Ma première réflexion — il s'agit d'un point de vue personnel sur la questions — est inspirée par de longues années passées dans le secteur public, dont six à la GRC à titre de sous-commissaire, et huit au poste de directeur général du Conseil sectoriel de la police. Le modèle actuel des services de police au Canada évolue depuis environ 140 ans, mais il se fonde sur le modèle britannique de Robert Peel, dont la structure est quasi militaire et qui s'efforce d'assurer la sûreté et la sécurité des Canadiens et des collectivités.
Ce modèle a évolué lentement au gré de nombreux facteurs environnementaux dynamiques, mais ces dernières années, un certain nombre de facteurs critiques ont accéléré cette évolution: les récessions économiques des années 1980 et 1990 et, à coup sûr, celle qui sévit actuellement, la technologie qui a apporté l'information et le renseignement jusque dans les voitures et les dispositifs mobiles des policiers; la croissance des services de sécurité dans le secteur privé, surtout après les attentats du 11 septembre; l'évolution des collectivités, qui vieillissent, se diversifient et s'urbanisent; et même les politiques des administrations fédérales, provinciales et municipales. Tous ces facteurs ont eu des répercussions notables sur les modalités de prestation et le cadre des services de police.
Mon opinion personnelle est que le facteur économique l'emporte maintenant sur tous les autres facteurs environnementaux — les facteurs d'ordre social, technologique, politique et démographique —, et que, en fait, à la lumière de ces seuls facteurs économiques, le modèle actuel des services de police n'est pas durable. En réalité, les aspects économiques des services de police sont la résultante de l'ensemble des autres facteurs, mais ils ont assurément pour effet de les amplifier.
Examinons maintenant ce qu'était et ce qu'a fait le Conseil sectoriel de la police. Il s'agissait d'une modeste organisation nationale sans but lucratif intégralement financée, jusqu'au 31 mars dernier, par le Programme des conseils sectoriels de RHDCC. Comme tous les autres conseils sectoriels, le Conseil sectoriel de la police axait stratégiquement son travail sur la viabilité à long terme du secteur, il menait des recherches et il prenait des initiatives pour faire en sorte que le secteur demeure efficient, efficace et attentif aux besoins des services de police et du public.
Au cours des huit dernières années, éclairé par un conseil d'administration composé des principaux intervenants des services de police — des SMA des gouvernements fédéral et provinciaux, le président de l'ACCP, à savoir l'Association canadienne des chefs de police, le président de l'Association canadienne des commissions de police, le président de l'Association canadienne des policiers, à savoir le syndicat des policiers, le président de la Fédération canadienne des municipalités, des chefs d'écoles de police et d'établissements de formation et des représentants de services privés de sécurité —, le Conseil a mis l'accent sur un certain nombre de questions liées aux solutions nationales aux problèmes touchant la gestion stratégique des effectifs.
Un exemple qui illustre nos recherches et les initiatives que nous avons dirigées ou auxquelles nous avons collaboré récemment est l'adoption progressive d'éléments clés visant à renforcer le professionnalisme des services de police, à savoir un langage commun, des processus et une gestion fondée sur les compétences dans les fonctions essentielles en matière de ressources humaines, à savoir le recrutement, l'éducation, la formation, le développement du leadership, la planification de la relève et la gestion du rendement. Je vous en dirai davantage là-dessus dans quelques instants.
Ce que cherchait véritablement à faire le Conseil, c'était d'amener les dirigeants et les praticiens des services de police à sortir de l'isolement de leurs champs d'action respectifs, à s'attaquer à des problèmes communs et à collaborer à des solutions applicables à l'échelon national. Autrement dit, il s'agissait de faciliter la poursuite commune de gains d'efficience en gestion et d'une plus grande efficacité. C'est ce que nous avons fait durant huit ans.
Notre conviction est assez simple. Au Canada, nous avons seulement 201 services de police répartis dans 11 provinces et territoires, alors que, aux États-Unis, on dénombre plus de 16 000 services de police répartis dans plus de 100 administrations. Il devrait être nettement plus facile pour nous de nous entendre sur un cadre national commun de gestion des services de police et de tirer profit des deniers publics pour améliorer les services de police et la sécurité.
Quand on y réfléchit, on ne peut pas dire qu'on s'attend à ce que les services policiers soient différents d'une extrémité à l'autre du pays. Qu'il s'agisse de la technique utilisée pour passer des menottes, de la formation en matière de lutte contre le terrorisme ou de la gestion des ressources humaines, nous devrions élaborer une façon de faire et l'appliquer de nombreuses fois. Une telle démarche nationale se traduirait par des gains d'efficience et une plus grande efficacité. Bien sûr, le slogan du conseil était: « Unir les forces garantes de l'avenir », mais surtout, notre devise était la suivante: Compétences à la hausse, coûts à la baisse. En réalité, le travail que nous faisions dans ce domaine a mené au Sommet du ministre sur les paramètres économiques des services de police.
Je vais formuler quelques brefs commentaires pour étayer deux ou trois éléments mentionnés par Rod en ce qui concerne les aspects économiques, les coûts et la charge de travail des services de police. Dans tous les services de police au Canada, il y a peu de latitude pour réaliser des économies ou faire des gains d'efficience. Une proportion de 80 p. 100 des 96 000 employés du secteur travaillent dans 8 p. 100 des services de police, à savoir les 16 services fédéraux, provinciaux et municipaux les plus importants du pays.
Au cours des 10 dernières années, les budgets des services de police ont progressé d'environ 7 p. 100 par année, et ils représentent une part croissante des budgets provinciaux et municipaux. En moyenne, les coûts relatifs aux employés — les salaires et les avantages sociaux prévus par les conventions collectives — représentent à peu près entre 85 p. 100 et 90 p. 100 du budget d'un service de police.
Au cours des 10 dernières années, les salaires ont augmenté de 40 p. 100, alors que, dans d'autres secteurs de l'économie, l'augmentation moyenne a été de plus ou moins 11 p. 100 pendant la même période. Cela est attribuable principalement à la surenchère entre les conventions collectives et les décisions arbitrales. Par exemple, à la lumière d'une récente décision arbitrale rendue à Windsor, il semble qu'un policier de première classe touchera une rémunération de 93 000 $.
Au moyen des 10 ou 15 p. 100 restants de leur budget, les services de police doivent acquérir et entretenir leur infrastructure, leur technologie, leur matériel et leurs véhicules, et doivent assumer les coûts liés à la formation et à la gestion de l'effectif. Ce sont des coûts incontournables pour assurer une prestation optimale de services policiers.
Les Canadiens consacrent actuellement quelque 12,6 milliards de dollars aux services de police. Même s'il était possible de bloquer les contrats et de réduire les coûts, nous en serions à 17 milliards de dollars d'ici 2015 à cause des conventions collectives en vigueur et des contrats sur lesquels on ne peut pas revenir.
Comme vous l'a déjà dit le sous-ministre Dale McFee — et je pense qu'il se présentera ici plus tard aujourd'hui —, les services de police ont encore moins de contrôle sur leur charge de travail que sur leurs coûts. À coup sûr, il s'agit d'une question que le chef Knecht a abordée ce matin. Chaque fois qu'une loi est adoptée et qu'un règlement est pris, chaque fois qu'un commissaire formule une recommandation et chaque fois que, pour lutter contre les déficits, on impose des mesures d'austérité à d'autres services dans la collectivité, le travail des services de police s'alourdit et devient plus compliqué et complexe. Nous sommes les premiers intervenants et la solution de dernier recours.
Une étude menée récemment à l'Université Fraser Valley, en Colombie-Britannique, a montré à quel point le travail des policiers avait évolué au cours des 10 dernières années, après l'adoption de la Charte et par suite des modifications législatives et réglementaires apportées dans les années 1980 et 1990. Ainsi, il faut 58 p. 100 plus de temps pour traiter les dossiers liés à des introductions par effraction, 250 p. 100 plus de temps pour traiter les cas de conduite avec facultés affaiblies et 950 p. 100 plus de temps pour traiter un cas relativement simple de voies de fait contre un membre de la famille.
Je présente ces éléments d'information pour montrer qu'il n'est pas très utile de faire reposer le fardeau de la solution des problèmes économiques des services de police sur les divers dirigeants chargés du commandement ou sur leur service de police respectif, vu qu'ils ont fort peu de latitude dans leurs propres budgets. Il n'ont guère de contrôle sur plus de 95 ou 96 p. 100 des coûts, et ils n'ont vraiment une marge de manœuvre que dans le tri des crimes et leurs réactions aux problèmes d'inconduite sociale, ce qui, pour certains services, peut représenter presque 75 p. 100 des appels qui leur sont faits.
Lorsque notre conseil a interrogé les chefs au sujet des conséquences des aspects économiques des services de police, ils ont répondu qu'ils sentaient beaucoup de pression. La réalité avec laquelle ils sont aux prises est celle d'une assiette fiscale qui ne peut varier et de contraintes budgétaires. Le résultat est une érosion de leurs capacités qui a été estimé à environ 12 p. 100 au cours des cinq dernières années. En outre, les chefs doivent continuer à gérer leur service en tenant compte des attentes les plus élevées qui soient: la surveillance du public, l'examen minutieux des médias et les plus hautes exigences en matière de reddition de comptes au public.
Il faut que le débat sur les aspects économiques des services de police soit porté à un palier supérieur. Il revient aux gouvernements et aux dispositifs de gouvernance d'établir un cadre national applicable au sein duquel les chefs pourraient gérer leur effectif. À l'heure actuelle, cela ne se fait pas.
Je vais vous donner un seul exemple du travail réalisé par notre Conseil. Il s'agit d'une occasion de réaliser un progrès réel au chapitre de l'efficience et de l'efficacité de la gestion des effectifs. Au cours des cinq dernières années, le Conseil sectoriel a dépensé près de 5 millions de dollars de fonds publics pour élaborer un ensemble de normes professionnelles national; nous avons recherché et exploité des pratiques exemplaires sur trois continents, nous avons mené des consultations et avons validé des constatations auprès de 900 spécialistes de l'ensemble du pays — des gens de la police et des superviseurs qui font et gèrent le travail —, et nous avons regroupé l'apport de 70 organisations policières et de 90 membres de comités de direction et de travail. Il s'agit d'une chose qui a été faite par et pour les services de police.
Il existe maintenant des normes comportementales et techniques pleinement définies et fondées sur des compétences pour plus de 160 rôles au sein des services de police. Ces normes sont réparties en trois grands volets: service général — du gendarme au chef; soutien général, spécialisé et d'enquête; et leadership et gestion — de la surveillance jusqu'au commandement d'exécution. Tous ces rôles ont été entièrement définis sous l'angle des normes techniques ou comportementales axées sur les compétences.
Pourquoi cela est-il important pour notre discussion sur les gains d'efficience et l'efficacité? Le raisonnement est le suivant: si le travail des services de police est uniforme dans l'ensemble du Canada, et si nous pouvons définir le travail et les compétences nécessaires pour réussir dans ce travail, alors il est possible de normaliser les rôles et les professions au moyen de normes professionnelles nationales ou provinciales. Si nous avons des normes, nous pourrons, comme tout autre secteur d'activités, depuis celui des médecins jusqu'à celui des électriciens, avoir des processus et des mécanismes normalisés pour gérer ce travail de façon cohérente et plus efficace.
À l'heure actuelle, nous n'avons pas cela, c'est-à-dire que nous n'avons pas de normes nationales de gestion des effectifs, lesquelles englobent notamment des normes sur les programmes d'étude et la formation, des agents et établissements de formation chargés de la certification et l'attestation des compétences acquises pour jouer chacun des rôles. Il faut se représenter les services de police comme une entreprise d'envergure nationale. Nous voudrions que tous les agents de police soient qualifiés pour occuper leur poste et qu'ils ne soient promus que s'ils ont acquis des compétences nouvelles et plus solides.
Des progrès sont réalisés. La situation actuelle, qui s'est grandement améliorée, est à peu près la suivante: nous accordons les promotions en fonction de critères définis d'après le rang et non pas d'après les compétences; nous accordons la rémunération en fonction du rang, et non pas des compétences; nous faisons du recrutement et dispensons de la formation comme nous le faisons depuis 50 ans, c'est-à-dire non pas en fonction des compétences. En conséquence, nous avons des travailleurs trop qualifiés et trop bien rémunérés qui occupent des fonctions qu'ils ne devraient pas être les leurs. Je crois que Dale McFee a utilisé l'analogie d'un mécanicien de moteur turbo contraint de faire des vidanges d'huile. Cela peut souvent avoir pour conséquence des effectifs médiocres et démotivés.
Le résultat de la démarche utilisée par le Conseil sectoriel en ce qui concerne le travail axé sur les compétences, ce sont des économies d'échelle qui permettent des gains d'efficience. Le même dispositif est conçu une seule fois et est utilisé un grand nombre de fois. Les économies réalisées sont consacrées à l'efficacité opérationnelle et aux secteurs importants des services de police, par exemple la lutte contre le crime organisé et la cybercriminalité.
Les uns après les autres, les commissaires de la GRC se sont présentés devant le comité et lui ont dit que leurs ressources ne leur permettaient que de mener des enquêtes sur 20 ou 25 p. 100 des activités connues du crime organisé au Canada, et on n'a pas encore tenu compte des problèmes liés à la cybercriminalité. À cet égard, grâce au travail du Conseil sectoriel, qui a facilité la collaboration de nombreux intervenants, nous avons désormais un cadre de gestion des effectifs fondé sur les compétences, cadre qui a été élaboré par les services de police pour les services de police. Il a été bien accueilli par les gestionnaires et les syndicats. Il s'agit d'un cadre clair, objectif, axé sur l'apprenant et sur les employés, et il s'agit d'un outil et d'un processus simplifié de gestion des ressources humaines.
La mise en œuvre de ce cadre exige une orientation claire et du leadership. Comme on vous l'a déjà dit, la délégation des responsabilités liées aux services de police va du gouvernement fédéral aux gouvernements provinciaux, puis des gouvernements provinciaux aux administrations municipales, ce qui suscite dans les services de police une culture défavorable à une orientation nationale et à un changement transformationnel. Nous avons collaboré lentement avec des services de police pilotes, certains SMA provinciaux et des personnes passionnées des commissions et des associations de police de toutes les régions du pays pour amorcer le processus de changement.
La recommandation que je veux formuler à l'intention du comité est très simple. Il faudra du temps et du leadership, mais d'ici cinq ans, s'il est possible de déployer des efforts bien orientés et intenses, un cadre national de qualifications devrait être en place, mais il faudra saisir l'occasion qui se présente au sein de l'économie canadienne.
Permettez-moi de vous proposer une vision, si vous voulez, en cinq points des services de police du Canada. Nous recommandons l'instauration des éléments suivants: un cadre national de qualifications fondé sur une architecture nationale de gestion des effectifs; des normes professionnelles fondées sur le rôle, et non sur le rang; un dispositif de formation professionnelle et de certification au moyen de structures de prestation rationalisées et efficaces par rapport aux coûts; des normes rigoureuses en matière de leadership de manière à ce que des dirigeants tout à fait qualifiés occupent les postes d'adjoint et de chef; enfin, un collège national des services de police qui administrerait la formation et les études en fonction de normes nationales, très semblable à celui qui existe au Royaume-Uni.
Pour concrétiser cette vision, il faudra une organisation sans but lucratif, indépendante et capable de compter sur la pleine participation des intervenants qui prendra en charge les activités de mise en œuvre et d'administration. Il faudra un cadre national axé sur les compétences pour gérer le capital humain, y compris un cadre de certification et d'accréditation, ce qui exigera la coopération et l'appui de toutes les provinces et de Sécurité publique Canada.
Cette organisation sans but lucratif poursuivrait le travail réalisé par le Conseil sectoriel, lequel a, au cours des huit dernières années, créé des réseaux de collaboration, amélioré la capacité de tous les intervenants de travailler ensemble dans un contexte sectoriel, décelé les approches communes afin d'optimiser les ressources consacrées à la gestion du personnel et défini une orientation nationale sectorielle en ce qui concerne la certification et l'accréditation axées sur les compétences des policiers et des civils. En d'autres termes, il s'agit de poursuivre la professionnalisation des services de police du Canada.
Comme vous pouvez tous le comprendre, toute nouvelle innovation fondée sur des faits visant à changer la façon dont nous menons actuellement nos activités exige que les dirigeants politiques et les décideurs préconisent et promeuvent ces efforts et mobilisent les partenaires nécessaires qui peuvent avoir une influence marquante. Ce n'est pas le cas en ce moment. Le défi consiste véritablement à élaborer une solution de l'ère numérique au sein d'un système et d'une structure de l'ère analogique.
Merci de m'avoir permis de présenter cet exposé. Je serai heureux de répondre à vos questions.
Bonjour, monsieur le président, et bonjour aux membres du comité. J'aimerais vous remercier de me donner l'occasion de comparaître devant vous ce matin pour parler du programme START et de notre approche multidisciplinaire touchant le travail auprès des jeunes à risque et de la façon dont cela est lié à votre étude des aspects économiques liés au service de police.
Il y a 11 ans, les membres de notre collectivité du Manitoba ont décidé de travailler ensemble pour aider les jeunes et leur famille, les plus importants consommateurs de services de police, de services à l'enfance et à la famille et de services de probation, le groupe où les problèmes scolaires étaient également les plus importants. Ces organismes ont décidé de cibler les jeunes et leur famille qui avaient utilisé leurs services et qui pourtant ne semblent pas en avoir tiré profit.
Cette collaboration a pris pour nom Selkirk Team for At-Risk Teens, ce qui est devenu le programme START, et des services de santé mentale, de santé publique et de lutte contre la toxicomanie ont rapidement décidé d'y participer. Jusqu'ici, cette collaboration a donné lieu à plus de 1 800 conférences de cas touchant des jeunes à risque âgés de 11 à 18 ans, dans le but de cerner les jeunes à risque, de préparer un plan à leur intention et de leur proposer des interventions et de l'aide afin d'en faire des membres productifs de la collectivité.
La clé du modèle START, c'est que le jeune et les membres de sa famille participent; ils font partie de l'équipe multidisciplinaire et peuvent parler librement de leurs problèmes véritables et y chercher des solutions. Il est nécessaire de comprendre les motifs d'un comportement donné si l'on veut élaborer un plan utile qui fournit au jeune un réseau de soutien adapté et qui augmente ses chances de réussite, tout en diminuant le recours aux services sociaux et aux services de police. La responsabilisation est un aspect important de ce modèle, pour le jeune, pour la famille et pour les organismes. Le programme START propose aussi une approche à long terme — de six mois à quelques années — si la gravité de la situation le justifie, car nous avons constaté que, même s'il est important de désamorcer une situation de crise, cela ne suffit pas à fournir les compétences nécessaires pour empêcher qu'une autre crise ne survienne.
De nombreuses collectivités ont mis en place des initiatives de collaboration interorganisationnelles qui finissent par s'éteindre ou qui ne produisent pas de résultats; les membres ont en effet un emploi à temps plein, et il leur devient difficile de demeurer efficace, surtout quand il n'y a pas eu de consentement à l'échange d'information. Le programme START prévoit la présence d'un coordonnateur dont la responsabilité consiste à convoquer et à présider les conférences de cas concernant un jeune, à s'assurer que le jeune et les membres de sa famille ont le sentiment d'être écoutés et qu'ils participent au processus, à défendre les intérêts du jeune et à assurer un suivi touchant les plans qui ont été élaborés pour garantir que toutes les étapes seront franchies et qu'au bout du compte le jeune aura de meilleures chances de réussir sa vie, ce qui suppose le consentement à l'échange de ces informations. Ce modèle fonctionne très bien, même dans les petites collectivités, où les ressources sont moins nombreuses ou lorsque les travailleurs doivent couvrir une vaste région, puisque le coordonnateur est en mesure de s'assurer qu'ils sont informés de tous les problèmes ou enjeux nouveaux qui concernent le client, même si aucune visite à ce client n'est prévue avant deux ou trois semaines.
Le coordonnateur du programme START occupe un bureau du détachement de la GRC. Les policiers peuvent donc facilement lui envoyer des jeunes qui ont exigé de nombreuses interventions, et le coordonnateur peut facilement fournir aux policiers des informations pertinentes, lorsque le besoin s'en fait sentir. Nous avons constamment montré que, lorsqu'un jeune est dirigé vers le programme START, le nombre d'interventions de la GRC diminue. Les tribunaux de notre région ont reconnu les avantages du programme START et ont intégré la participation à ce programme à leurs décisions. Il nous arrive souvent de fournir aux procureurs de la Couronne et aux comités de justice des informations qui les aident à prendre des décisions plus éclairées. En outre, nous tenons un dossier qui contient toute l'information nécessaire fournie par chacun des organismes pour chacun des jeunes, et il est très utile car un organisme donné y trouve rapidement toutes les informations dont il a besoin pour prendre la décision la plus avisée quant à la façon d'intervenir.
Notre dernière évaluation, qui a été financée par les Services nationaux de prévention du crime, présente des constatations très favorables à l'égard du programme, un argument en faveur d'une plus grande collaboration interorganisationnelle, et indique que la grande majorité de nos clients obtiennent des résultats positifs, et ce, malgré l'augmentation constante du nombre de clients dirigés vers le programme chaque année et malgré le niveau de risque des clients avec lesquels nous travaillons. Trois autres collectivités du Manitoba ont adopté notre modèle de programme, qui fonctionne tout aussi bien avec des populations différentes.
Le programme START est géré et financé par les organismes communautaires impliqués et par les trois ordres de gouvernement. Malheureusement, cette année, notre principal bailleur de fonds, Service Canada, a coupé les vivres au programme START et à toutes les autres collectivités qui utilisent ce modèle, nous laissant aux prises avec un manque à gagner probablement insurmontable, et il nous faut trouver une autre source fédérale de financement. Cette absence de financement créé également des problèmes dans d'autres régions qui cherchent à adapter ce modèle à leurs collectivités, mais n'arrivent pas à obtenir le soutien de tous les ordres de gouvernement.
On dit constamment que l'application de la loi constitue maintenant la première ligne d'intervention pour tous les enjeux de nature sociale, et cela ne changera pas tant que nous n'aurons pas trouvé la façon de coordonner les ressources de l'ensemble des organismes afin de nous attaquer aux racines de ces comportements.
J'ai affiché dans mon bureau une citation de Walter Barbee: « Si vous devez répéter la même chose des milliers de fois à un enfant et qu'il ne comprend toujours pas, ce n'est pas parce que l'enfant n'apprend pas vite. »
Si les services de police reçoivent de la même maison plusieurs appels pour les mêmes motifs, et cela arrive souvent, c'est que nous ne nous sommes pas attaqués au vrai problème et que nous devons envisager la situation sous un autre angle. C'est ce que fait le programme START.
Merci.
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Merci, monsieur le président. Bonjour.
Mesdames et messieurs, membres du comité, monsieur le président, c'est réellement un honneur et un privilège pour moi de comparaître devant vous aujourd'hui. Merci de m'avoir donné l'occasion de venir discuter avec vous du programme START et de son approche du travail auprès des jeunes et des familles à risque élevé vivant dans nos collectivités.
Le programme a vu le jour pour répondre aux besoins de divers organismes de la ville de Selkirk qui désiraient élaborer des processus leur permettant de communiquer efficacement avec les jeunes et les familles à risque élevé et de dresser des plans avec eux. Les organismes se réunissaient déjà pour discuter des cas, avec les meilleures intentions du monde, mais souvent de manière improvisée et désorganisée.
Les divers organismes n'avaient pas non plus établi de processus objectif sur la façon de s'échanger des renseignements ni sur l'opportunité de le faire. Ils échangeaient parfois de l'information, d'autres fois refusaient de le faire. Cela dépendait souvent de la motivation des divers employés et du temps dont ils disposaient pour communiquer avec les autres organismes et organiser avec eux des réunions.
De plus, il est rare que le mandat d'un organisme rende obligatoires l'échange d'information et la collaboration dans des dossiers. Au contraire, la confidentialité est imposée et nuit à l'échange d'information entre organismes.
Les politiques en matière de gestion des cas laissent souvent entendre que la collaboration interorganisationnelle est la meilleure façon de faire efficacement son travail, mais il revient souvent à un employé ou à un gestionnaire de programme en particulier de décider dans quelle mesure il veut collaborer avec les autres organismes. En conséquence, en raison du manque de temps et de la charge de travail, contraintes importantes, les employés cherchent le plus souvent à respecter d'abord le mandat de leur organisme et laissent de côté les besoins des jeunes, des familles et de l'ensemble de la collectivité.
Le programme START corrige la situation grâce à un coordonnateur, qui organise et coordonne les conférences de cas de ses propres clients ou les conférences de cas multiorganisationnels. Les responsables du programme ont officialisé ce protocole d'échange d'information et créé un processus de gestion multiorganisationnel permettant de s'occuper des jeunes à risque élevé et des membres de leur famille.
START a obtenu de très bons résultats et a éliminé les obstacles à l'échange d'information existant dans les divers ministères. Il a donc été possible, ensuite, d'orienter les mandats et les procédures opérationnelles des divers ministères vers un ensemble commun d'objectifs et de les appliquer à l'élaboration d'un plan de gestion du cas en collaboration avec le jeune et sa famille.
Le programme START a changé la façon dont les employés de mon bureau travaillent. Je vais vous donner un exemple. Avant la création du programme START, mes employés restaient assis à leur bureau, et la quasi-totalité de leurs communications avec les employés d'autres organismes de notre collectivité se faisait par téléphone ou par ordinateur, en grande partie en raison du manque de temps. C'est ainsi qu'ils effectuaient leurs tâches et s'acquittaient de leur mandat, c'est-à-dire, souvent, sans que les autres organismes en aient connaissance ou se trouvent concernés. Aujourd'hui, tous mes employés participent régulièrement aux conférences de cas de START avec les employés d'autres organismes, à divers endroits de la collectivité, et les organismes participant au programme travaillent tous de concert à la réalisation d'un ensemble commun d'objectifs orientés sur la gestion de cas. Cette approche fait en sorte que les divers organismes s'acquittent de leurs obligations au chapitre de la gestion de cas à l'égard d'un jeune en particulier et de sa famille.
Le personnel explique en outre, à chacune des conférences de cas, quels services il a pu ou non fournir, ce qui augmente d'autant sa responsabilisation à l'égard des services. De plus, lorsqu'on cerne une lacune au chapitre des services, l'équipe de la gestion de cas de START élabore une stratégie pour trouver des moyens de les combler.
Le programme START a eu comme résultat de favoriser la poursuite des études chez les enfants, d'améliorer le fonctionnement familial et de rendre les jeunes responsables de leur comportement.
Les retombées du programme sont importantes. Comme l'a dit un de mes employés: « START est une ressource très précieuse pour la collectivité et pour les familles qui essaient de stabiliser leurs enfants. Le programme permet de réunir les ressources nécessaires, qui n'avaient pas auparavant été cernées. »
Le sergent Mark Morehouse, du détachement de Stonewall de la GRC, a dit que, au cours de la première année d'existence du modèle START dans sa collectivité, le détachement avait reçu à peu près 50 p. 100 moins d'appels relatifs à des jeunes.
Le ministère de la Justice de la province soutient financièrement trois programmes inspirés du modèle START, au Manitoba, pour un total de 21 000 $, investissement très faible si on le compare aux avantages de ces services pour les jeunes à risque élevé, leur famille et les collectivités.
Les retombées de START sont également durables et de nature préventive, puisque le programme oriente les jeunes et leur famille en leur proposant des choix positifs et prosociaux.
La recherche a démontré que les approches multiorganisationnelles de gestion des cas sont efficaces, et le programme START en a fourni une autre preuve. Nos évaluations annuelles l'ont confirmé, et notre dernière évaluation, financée par les Services nationaux de prévention du crime, a montré que notre travail est efficace à court terme, et qu'il a des qualités préventives à long terme. Cette évaluation nous a également donné une idée des améliorations à apporter, et nous nous y fierons à l'avenir.
Je crois personnellement que le programme START et les programmes multiorganisationnels de gestion des cas inspirés du même modèle représentent, pour les gouvernements et les organismes, un bon moyen de répondre à l'avenir aux besoins de la société au chapitre de ses familles les plus troublées.
Je ne crois pas que nous puissions nous en passer.
Merci.
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Bonjour. Merci, messieurs et mesdames les membres du comité, de nous donner l'occasion de vous présenter nos déclarations préliminaires, ce matin.
C'est pour moi un plaisir de pouvoir présenter à votre comité le travail absolument innovateur qui se fait en Saskatchewan dans le domaine de la sécurité publique et de lui présenter de nouvelles perspectives en matière de service de police.
Bien que les taux généraux de criminalité diminuent, comme vous le savez probablement, la Saskatchewan arrive en tête de liste, au pays, pour de nombreuses catégories de crime. Ce n'est pas le genre de tendance dont nous sommes le plus fiers, mes collègues du cabinet et moi-même.
Des statistiques de ce genre exigent la prise de mesures. En Saskatchewan, le gouvernement, les collectivités et les particuliers ont examiné froidement la réalité des chiffres, tant le nombre de crimes que les coûts que suppose la lutte contre la criminalité.
Nous savons qu'il est de plus en plus difficile, partout en Amérique du Nord, de trouver des ressources, étant donné que l'environnement policier est de plus en plus exigeant. En même temps, les coûts administratifs des services de police, ou, puisqu'on en parle, du système de justice pénale, sont en train d'augmenter. Les crimes, et les criminels qui commettent ces crimes, sont de plus en plus spécialisés et complexes. Tous ces facteurs, ensemble, font que la situation devient intenable.
Le sous-ministre des Services correctionnels et de police de la Saskatchewan, Dale McFee, vous a déjà parlé du travail incroyable qui se fait dans plusieurs collectivités de la province dans le but de mettre en place un fondement pour la sécurité et le bien-être des collectivités. Comme il l'a souligné, tout a commencé à Prince Albert, quand la ville a mis en oeuvre une initiative de mobilisation communautaire afin de réduire la criminalité.
Dans une perspective plus large, les modèles Hub et COR, utilisés à Prince Albert et repris dans plusieurs collectivités de la province, témoignent des raisons pour lesquelles nous, les Saskatchewannais, avons acquis une réputation d'innovateurs. À partir d'une toute petite idée, nous avons lancé un mouvement qui gagne chaque jour en importance. Cela nous fait bien sûr très plaisir.
La dernière fois qu'il s'est adressé à vous, Dale McFee a expliqué que, selon les rapports concernant Prince Albert, les modèles Hub et COR ont entraîné, à l'échelle de la ville, une diminution du taux de crimes violents de 11,8 p. 100 la première année et de 31,9 p. 100 la deuxième année.
À titre de ministre responsable des services correctionnels et de police, je puis vous affirmer que nous sommes fiers d'être reconnus pour ce travail, tant au pays qu'à l'étranger. En tant que membre du gouvernement d'une province où la population et l'économie affichent une très forte croissance, je puis vous dire que l'excitation est palpable. Nous croyons que notre potentiel est illimité. Mais je puis aussi vous dire que c'est un peu inquiétant. C'est inquiétant parce que nous savons que nous devons avoir mis en place des fondements appropriés pour nous assurer que cette croissance sera durable et pour atténuer toute conséquence potentielle liée à la croissance, par exemple les conséquences d'un marché de l'emploi en effervescence, des déficits au chapitre de l'infrastructure et de l'augmentation de la criminalité.
De fait, il y a quelques mois seulement, notre premier ministre, Brad Wall, a annoncé le plan de croissance de la Saskatchewan. Ce programme propose une approche claire et réfléchie en matière de croissance, s'appuyant sur des ressources appropriées en vue d'assurer la stabilité des fondements économiques et sociaux nécessaires. Ces fondements sont entre autres des collectivités sûres et en santé. C'est dans cet esprit que le gouvernement de la Saskatchewan a lancé l'initiative de création de partenariats pour réduire la criminalité. Le soutien du gouvernement se traduit par du financement, des ressources techniques et des services innovateurs, tous fournis par mon ministère, et il donne aux collectivités qui veulent mettre elles-mêmes en place des mécanismes assurant leur sécurité et leur bien-être les moyens de le faire.
Par sa nature, le volet Hub, qui est un processus de mobilisation de la collectivité, suppose la participation de représentants du système de justice pénale, des services de police et des agents de probation. Il exige la participation de représentants des organismes oeuvrant dans le domaine des services sociaux, de la santé et de l'éducation. Pour être pertinent, le volet Hub doit adopter une approche intégrale, dite « du berceau à la tombe » pour répondre aux besoins des personnes à risque dès le moment où leur comportement à risque se manifeste jusqu'à moment où, en raison de leur âge, ils quittent le système.
Les experts ont établi que c'est vers l'âge de 12 ans qu'une personne commence à adopter des comportements antisociaux. Le risque reste présent jusqu'à l'âge de 24 ans environ. C'est pour cette raison que la province, lorsqu'elle a annoncé récemment la mise en oeuvre d'un programme axé sur l'enfant et la famille, visant à créer des familles fortes et saines pouvant tirer avantage de la croissance de la Saskatchewan, a tenu compte de cet aspect de la situation au moment d'élaborer ses objectifs.
Si nous pouvions prendre ces jeunes en main assez tôt, pour leur assurer un niveau d'éducation suffisant, une bonne santé physique et mentale et l'appui de la famille et de la collectivité, nous pourrions leur éviter de subir les nombreuses influences négatives qui entraînent une perte de potentiel chez nos jeunes.
Bien sûr, il est question ici de réduire le coût des services de police qui incombent à tous les ordres de gouvernement. Mais nous faisons plus que cela, en Saskatchewan, et j'aimerais vous en parler.
Grâce à notre travail, axé sur la création de partenariats pour réduire la criminalité, nous mettons l'accent sur les ressources humaines que fournissent nos ministères, dans le cadre du continuum de mesures de soutien. Vous voudriez bien savoir ce que je veux dire par là. Les représentants du système de justice pénale ne peuvent travailler isolément des services sociaux ou des services de santé; nous savons en effet qu'environ 30 p. 100 des personnes arrêtées pour ce que l'on appelle des délits mineurs ont des problèmes de santé mentale. Nous ne pouvons pas assurer la réinsertion sociale des délinquants qui ne peuvent pas obtenir d'emploi parce qu'ils ne savent pas lire. Nous devons aussi inclure les experts du domaine de l'éducation.
J'aimerais croire que nous avons une vision holistique de la façon dont notre gouvernement s'organise en vue de lutter contre ces problèmes sociaux. Il faut que les stratégies qui en résultent soient axées sur le client. L'ancien paradigme, selon lequel on exécutait des programmes conçus en fonction de la structure bureaucratique, n'a plus de raison d'être. Nous devons chercher à savoir quelle est la meilleure façon de servir les citoyens et organiser nos structures administratives en conséquence.
J'aimerais maintenant prendre quelques minutes pour discuter des autres avenues que la province explore pour trouver des moyens d'atténuer l'augmentation des coûts des services de police. Nous examinons entre autres solutions d'étendre le modèle déjà en place, celui des gendarmes spéciaux, et de leur donner d'autres tâches. À l'heure actuelle, en Saskatchewan, les gendarmes spéciaux ont suivi une formation qui leur permet d'appliquer la loi dans les collectivités des Premières Nations uniquement. L'avantage, c'est que les Autochtones qui suivent une formation de gendarme spécial et qui exercent ce métier dans leur collectivité d'origine connaissent bien leur propre culture, les normes sociales et les gens avec qui ils travaillent. De la même façon, affecter des gendarmes spéciaux dans d'autres collectivités, où ils peuvent faire appliquer les règlements locaux ou assumer d'autres tâches moins risquées, liées à la police communautaire, libère des agents de police assermentés, qui peuvent assumer les tâches plus difficiles liées aux crimes et aux criminels à risque élevé. Si l'on étendait ce concept à l'échelle du système de justice pénale, on verrait que les agents correctionnels envisagent d'adopter un modèle semblable touchant les délinquants à faible risque en surveillance dans la collectivité. En appliquant le modèle des gendarmes spéciaux aux agents de probation, on pourrait libérer d'autres ressources, qui assureraient une surveillance plus étroite des délinquants exposés à un risque plus grand de commettre des crimes plus graves ou plus violents.
Ce qu'il faut comprendre, ici, c'est qu'en encourageant cette application innovatrice de ce qui pourrait sembler une ancienne idée, la Saskatchewan crée de nouvelles pratiques qui sont déjà un gage de réussite. Si l'on veut multiplier les histoires de réussite, nous devons nous assurer de recueillir les éléments de preuve les plus précis et les plus pertinents. La Saskatchewan a mis en place des partenariats avec des universitaires du domaine des sciences sociales afin de créer un centre d'excellence de la sécurité des collectivités. Dale McFee vous donnera plus de détails sur cette initiative. Laissez-moi seulement dire que ce travail, qu'il se fasse dans un édifice en bonne et due forme ou sur les réseaux virtuels, nous donnera la capacité de réunir les éléments de preuve universitaires et les éléments médico-légaux dont nous avons besoin pour perfectionner nos méthodes d'élaboration et de mesure des modèles de la sécurité communautaire.
Je peux vous dire que Dale a l'appui du gouvernement provincial de la Saskatchewan et qu'il peut poursuivre les mesures et les initiatives qu'il a élaborées et qui sont, pour son équipe et pour lui, des priorités. J'espère que mon gouvernement pourra lui aussi compter sur vous et sur votre appui de façon que nous puissions donner plus d'envergure aux solutions que nous proposons pour réduire la criminalité et les coûts sociaux et économiques connexes.
Merci.