:
Reprenons. Je n'entends plus de rétroaction.
Comme mentionné, il s'agit de la réunion no 112 du comité des ressources humaines. Avant de commencer, et pour éviter le genre de rétroaction acoustique que nous venons d'avoir, j'aimerais rappeler deux ou trois choses aux membres du Comité.
Quand vous n'utilisez pas votre oreillette, veuillez la déposer à l'endroit prévu à cette fin afin de protéger nos interprètes.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en mode hybride. Certaines personnes participent virtuellement, et d'autres sont dans la salle.
Vous pouvez vous exprimer dans la langue officielle de votre choix. Si vous participez virtuellement, cliquez sur l'icône du globe au bas de votre écran, et vous pouvez choisir la langue officielle de votre choix. Dans la salle, des services d'interprétation vous sont offerts à partir de votre micro. Encore une fois, évitez d'approcher votre oreillette du micro pendant la réunion.
Veuillez adresser tous les commentaires à la présidence. En cas de problème, ou s'il y a un problème avec l'interprétation, veuillez m'avertir, et nous suspendrons la réunion, le temps que ce soit réglé.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le 26 février 2024, le Comité commence son étude de l'objet du Budget supplémentaire des dépenses (C) 2023‑2024 et du Budget principal des dépenses 2024‑2025.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à nos témoins pour la première heure. Nous accueillons le ministre Boissonnault, ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et des Langues officielles.
Bienvenue, monsieur le ministre.
Nous accueillons aussi les représentants du ministère: M. Paul Thompson, sous-ministre, ainsi que la sous-ministre déléguée principale.
[Français]
Soyez la bienvenue, madame Namiesniowski.
[Traduction]
Nous accueillons aussi M. Brian Leonard, directeur général et adjoint au dirigeant principal des finances, Planification financière ministérielle.
Monsieur le ministre, vous avez maintenant cinq minutes pour présenter votre déclaration préliminaire, puis nous passerons au premier tour de questions.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Chers collègues, je vous remercie de m'avoir invité aujourd'hui à votre comité. Comme toujours, j'aimerais remercier tous les membres du Comité qui travaillent dur pour le compte des Canadiens et des Canadiennes.
[Français]
Je tiens d'abord à souligner que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
[Traduction]
La réunion d'aujourd'hui est une excellente occasion pour moi de mettre en relief les progrès que nous accomplissons dans le développement et l'essor de la future main-d'œuvre du Canada et de vous parler de nos plans pour surmonter les défis actuels et en tirer parti, tout cela en réaffirmant la conviction de longue date qui, pendant des décennies, a guidé notre pays: la promesse du Canada, vérité inébranlable voulant que les jeunes générations pourront accéder à des emplois de la classe moyenne bien rémunérés, devenir propriétaires et s'en sortir aussi bien — sinon mieux — que la génération de leurs parents, pourvu qu'ils y mettent du leur.
[Français]
Nous connaissons tous les défis auxquels nous sommes confrontés, dont le tsunami gris, soit l'exode des travailleurs les plus âgés qui quittent le marché du travail plus rapidement que nous pouvons les remplacer. Par ailleurs, nous avons aussi besoin d'une génération de cols verts qualifiés dans un monde d'automatisation et de numérisation.
[Traduction]
L'accroissement phénoménal des métiers sous-tend ces deux défis: je parle de l'effort herculéen visant à doter les entreprises en effectifs dont elles ont besoin aujourd'hui, tout en veillant à ce qu'un bassin constant et suffisant d'hommes et de femmes de métier contribue à l'économie et aux perspectives de demain.
[Français]
Dans l'ensemble, nous sommes confrontés à la perte rapide de travailleurs spécialisés, associée à une pénurie de travailleurs dotés des compétences qui contribuent à l'augmentation de la productivité nécessaire à une économie forte.
[Traduction]
Les défis sont énormes, mais il y a de bonnes nouvelles: entre autres, nous disposons d'assises très solides. D'abord, nous sommes très prisés par les investisseurs étrangers, et les entreprises l'ont remarqué. C'est pour cette raison que le Canada est la troisième destination mondiale pour les investissements étrangers directs, et la première si on fait le compte par habitant, bien devant nos alliés du G7. C'est pour cela que Stellantis, Volkswagen, Air Products Dow et Honda misent sur nous et sur notre main-d'œuvre pour agir en tant que partenaires dans l'économie de demain.
[Français]
C'est la raison pour laquelle nous avons déjà commencé à doter notre main-d'œuvre du savoir-faire nécessaire pour progresser dans une économie mondiale de plus en plus numérique et changeante.
[Traduction]
Comme mon temps est limité, je vais souligner quelques points d'intérêt particuliers qui concernent directement ces efforts. J'aimerais bien sûr aussi attirer votre attention sur certaines mesures inscrites dans le budget 2024 et le rôle qu'elles joueront pour que la conviction du Canada soit à nouveau une réalité.
[Français]
Nous nous efforçons d'intégrer davantage de travailleurs dans le marché du travail. Nous soutenons déjà les étudiants, au moyen de bourses et de prêts sans intérêt. Nous avons l'intention d'accroître cette aide grâce à un nouveau financement de 1,1 milliard de dollars. Des programmes tels que le Programme de placement professionnel pour étudiants et Emplois d'été Canada aident les étudiants et les employeurs à trouver la bonne voie.
En ce qui concerne les métiers spécialisés, nous investissons près de 1 milliard de dollars par année dans l'aide à l'apprentissage, par l'intermédiaire de subventions, de prêts, de crédits d'impôt, de prestations d'assurance-emploi pendant la formation scolaire, de financement de projets et de soutien au Programme du Sceau rouge.
[Traduction]
Nous regardons aussi vers l'avenir, parce qu'il ne suffit pas de voir où est la rondelle, il faut aussi savoir où elle s'en va. La population active de demain — vu nos objectifs de carboneutralité — dépendra d'une main-d'œuvre ayant les bonnes compétences.
[Français]
C'est exactement la raison pour laquelle nous avons déposé le projet de loi , afin de garantir que le Canada va atteindre ses objectifs de carboneutralité sans laisser les travailleurs de côté.
C'est aussi la raison pour laquelle nous avons récemment lancé le Fonds de formation pour les emplois durables, afin de soutenir une série de projets de formation qui aideront plus de 15 000 travailleurs.
[Traduction]
Nous lançons aussi le nouveau volet Emplois durables du Programme pour la formation et l'innovation en milieu syndical, dans le cadre de la Stratégie canadienne de formation en apprentissage. Cela se fera au cours des prochains mois, et plus de 20 000 apprentis et compagnons d'apprentissage dans des métiers spécialisés pourront en profiter.
Pour conclure, chers collègues, j'aimerais dire que tout le monde devra y mettre du sien si nous voulons surmonter ces défis.
[Français]
En tant que ministre, j'ai vu le travail incroyable réalisé par les syndicats, par les entreprises, par les écoles polytechniques, par les écoles et par les établissements pour former la main‑d'œuvre du XXIe siècle.
[Traduction]
En soutenant ces efforts, nous aiderons à créer les emplois pour la classe moyenne que méritent nos excellents travailleurs et à leur donner l'avenir dont ils rêvent tout en tenant la promesse du Canada pour laquelle ils ont travaillé avec tant d'acharnement pour atteindre.
Nous ne baisserons pas les bras jusqu'à ce que cette promesse soit à nouveau réalité.
Merci, monsieur le président, et merci, mesdames et messieurs.
[Français]
J'attends avec impatience vos questions sur la main‑d'oeuvre du Canada.
:
Merci, monsieur le président.
Je souhaite le bonjour à mes collègues.
Monsieur le ministre, merci beaucoup d'être venu comparaître devant notre comité. Nous vous en sommes reconnaissants.
J'aimerais parler du travail que nous faisons pour renforcer le régime d'assurance-emploi, même si nous entendons bien sûr de l'autre côté beaucoup d'insinuations des conservateurs à votre égard. C'est malheureux, car le Comité a un important mandat, et vous avez soulevé des points importants dans votre déclaration.
Avec respect, mes amis d'en face n'ont pas vraiment envie de parler de la main-d'œuvre de demain ou de formations axées sur les compétences, ou, comme je viens de le dire il n'y a pas une seconde, du travail important que nous faisons en matière d'assurance-emploi. J'aimerais vraiment discuter avec vous de ces enjeux, mais j'aime mieux vous donner la parole, monsieur le ministre. Je pense que c'est seulement juste que vous ayez l'occasion, une fois pour toutes, de mettre les choses au clair par rapport à ces insinuations et je ne vais pas vous interrompre.
Monsieur le ministre, vous avez la parole. Merci.
:
Je vais résumer la situation en trois points: je n'ai jamais été un lobbyiste. Je n'ai jamais voulu être un lobbyiste, et les insinuations, dans l'histoire et ici autour de la table, selon lesquelles j'en suis un sont fausses. Enfin, je n'ai jamais utilisé ma position de ministre pour aider un lobbyiste, et toute insinuation en ce sens est fausse.
Parlons de la situation actuelle de la population active, monsieur Long, parce que vous avez demandé où nous en étions par rapport au chômage. Selon les dernières données, le taux est de 6,1 %, donc supérieur à celui de 5,8 % pour la dernière période. Toutefois, dans les cinq ans depuis 2017, la moyenne était de 6,3 %, ce qui veut dire que notre taux de chômage demeure à un creux historique. J'ai cependant entendu que certaines personnes voulaient savoir comment nous calculons le taux de chômage, par rapport à la méthode des États-Unis. Nous calculons notre taux de chômage en fonction de la population des 15 à 64 ans. Nous tenons aussi compte des gens qui occuperont un emploi au cours des deux semaines à venir, alors que les États-Unis font leur calcul en fonction des 16 à 64 ans, sans tenir compte de cette période de calcul de deux semaines. À dire vrai, si on utilisait la méthode américaine pour calculer notre taux de chômage, le résultat serait probablement inférieur d'un point de pourcentage complet. Donc, c'est un peu comme comparer des pommes et des oranges, au sud de la frontière.
Ce que je peux dire, toutefois, c'est que les assises économiques, comme je l'ai dit dans ma déclaration, sont solides. Quand nous amenons ici Stellantis, Dow, Volkswagen, Northvolt et tous les autres, cela crée des milliers et des milliers d'emplois bien rémunérés pour les Canadiens, des emplois syndiqués aux salaires courants ou même à des salaires supérieurs, et cela est très important pour nos économies et pour nos régions.
:
Bien sûr. Pour les gens dans le volet de postes à bas salaires, nous sommes passés de 20 à 30 % pour qu'ils puissent employer jusqu'à un maximum de 30 % de travailleurs étrangers temporaires, lorsqu'il y avait des millions de postes vacants. À présent, il ne reste plus que 600 000 postes vacants, d'où le resserrement du marché du travail dont nous parlons. Mes collègues ici présents dans la salle seront d'accord pour dire que nous voulons nous assurer que les Canadiens acceptent les emplois offerts par des entreprises canadiennes. Je veux m'assurer que le Programme des travailleurs étrangers temporaires est utilisé en dernier recours. Je veux que les employeurs envisagent d'embaucher des jeunes, des Autochtones, des personnes handicapées, des nouveaux arrivants, et maintenant des demandeurs d'asile, avant de demander une étude d'impact sur le marché du travail.
En réaction au resserrement du marché du travail, nous avons réduit de 30 % à 20 %, dans le volet des postes à bas salaires, le pourcentage de travailleurs que les entreprises peuvent embaucher, à l'exception des secteurs de la construction et de la santé, parce qu'il s'agit de deux secteurs prioritaires et qu'il y a des besoins criants dans ces secteurs. Le volet agricole n'est pas concerné non plus, ni le Programme des travailleurs agricoles saisonniers.
Tout ce que je viens de dire ne s'applique pas au volet agricole. Nous nous sommes assurés, en travaillant en étroite collaboration avec le ministre , d'inclure les demandeurs d'asile.
Donc, chers collègues, qu'est‑ce que cela veut dire? Cela veut dire que, si vous avez un centre des nouveaux arrivants, ou un centre dans votre région qui est responsable d'accueillir les demandeurs d'asile, ils peuvent être mis en contact avec des employeurs et obtenir un emploi correspondant à leur profil de compétences, que nous obtenons maintenant auprès d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Nous l'avons, à Emploi et Développement social Canada, et ces résidents temporaires devraient pouvoir décrocher ces emplois avant que les entreprises ne demandent une EIMT.
:
Si vous me le permettez, madame Chabot, j'aimerais apporter une précision.
Nous voulons avoir un système robuste, surtout si nous voyons qu'il pourrait y avoir une récession ou un ralentissement de l'économie. Pour le moment, nous sommes en bonne position, et nous savons qu'il faut faire avancer les choses en faisant preuve de prudence sur le plan fiscal.
Cela dit, nous avons prolongé les prestations de maladie de l'assurance-emploi à 26 semaines. Dans le cadre du budget, nous avons aussi prolongé de cinq semaines le soutien supplémentaire pour les travailleurs saisonniers, et ce, jusqu'en 2026. C'est une initiative importante, parce que, auparavant, il fallait faire une demande auprès du ministre, chaque année. Nous maintenons le programme de Modernisation du versement des prestations. Il y a aussi l'étude que vous avez faite ici...
Mon temps de parole file, monsieur le président.
Le 15 février dernier, après la rencontre que vous avez eue avec les groupes de travailleurs et les groupes de chômeurs, vous avez demandé aux diverses organisations de vous fournir une liste des principaux changements qu'elles désireraient dans l'attente d'une réforme globale.
Elles vous ont écrit et vous ont demandé trois changements. Premièrement, ils vous demandent de rétablir les mesures temporaires de 2021‑2022 — c'est déjà dans l'annexe relative à l'assurance-emploi; on pourrait déjà les mettre en œuvre. Deuxièmement, ils vous demandent de mettre fin à la discrimination à laquelle sont confrontées les femmes dans le cadre des demandes d'indemnisation quand on combine les prestations de maternité, parentales et régulières. Troisièmement, ils vous demandent d'adapter le programme d'assurance-emploi pour tenir compte de la situation particulière des régions rurales qui dépendent de l'emploi saisonnier.
Cette lettre vous a été adressée le 15 février dernier. Y avez-vous répondu?
:
Monsieur le ministre, vous faites face à une mobilisation sans précédent de la part de nombreux groupes.
Les auteurs de la lettre que vous avez reçue comprenaient toutes les grandes centrales syndicales du Québec, le Congrès du travail du Canada et les principaux groupes de défense des droits des chômeurs.
La réforme de l'assurance-emploi est un engagement datant de 2015 de votre gouvernement, un engagement rompu, monsieur le ministre. Reconnaissez-le.
Vous offrez des mesures temporaires à défaut d'une réforme globale qui devrait être mise en œuvre. La situation économique dont vous parlez et les bas taux de chômage devraient, au contraire, vous inciter à réformer l'assurance-emploi et non pas attendre une prochaine crise.
Dans le budget, votre gouvernement avance même que, au cours des deux prochaines années, les taux de chômage évolueront peut-être. C'est donc le temps d'effectuer une réforme.
Pourquoi ne pas être proactif et annoncer aux médias une réforme nécessaire?
Je me demandais seulement s'il y avait une réponse de la part du ministre.
Merci d'être ici, monsieur le ministre. Merci à votre équipe également de sa présence.
Monsieur le ministre, quand notre comité a été constitué, notre première étude touchait l'économie des soins. En tant que femme qui siège au Comité, j'étais très préoccupée par le fait que les femmes étaient sous-estimées, sous-représentées et sous-payées dans l'économie des soins. Dans vos notes d'allocution, vous avez parlé du tsunami gris et de l'accroissement de la main-d'œuvre. De nos jours, c'est impossible d'aller dans les collectivités sans rencontrer quelqu'un qui doit prendre soin d'un parent, d'un membre de la famille ou d'une personne âgée faisant partie de sa vie.
La question que je vais vous poser concerne précisément le Programme des travailleurs étrangers temporaires, qui sont surreprésentés dans l'économie des soins. De nombreux travailleurs font du travail à domicile — ce sont des aidants à domicile —, et ils offrent entre autres des soins palliatifs.
J'ai rencontré une femme, récemment. Elle donnait des soins palliatifs dans un domicile familial. Au décès de son client, elle n'aura pas de temps pour faire son deuil. Il n'y a pas de temps pour ces personnes qui doivent se trouver un nouvel emploi. Elles se retrouvent immédiatement dans une position précaire et risquent de perdre tout leur statut au Canada.
Avez-vous entendu parler de cette situation? Pouvez-vous faire quelque chose au sujet de la précarité de leur emploi?
:
En ce qui concerne l'économie des soins, je vais demander à M. Thompson de parler en détail des chiffres et de la composition de ce secteur.
Au sujet des femmes dans la population active — dont vous avez parlé au début de votre question —, les garderies à 10 $ ont immensément aidé.
En ce qui concerne les travailleurs étrangers temporaires et le cas précis des personnes vulnérables dans le secteur des soins, nous nous assurons que ces personnes... Il y a des études d'impact sur le marché du travail. Les gens qui viennent ici pour faire ce travail doivent respecter des programmes rigoureux.
Notre gouvernement a aussi travaillé pour faire en sorte que les gens dans l'économie des soins — qui prennent soin d'enfants, de personnes âgées ou de personnes handicapées — aient une voie d'accès à la citoyenneté.
Pour ce qui est des cas particuliers dont vous êtes au courant, les gens en situation d'emploi précaire, s'ils sont à l'emploi d'une agence de soins palliatifs, c'est certainement une question que j'aimerais examiner de plus près.
Monsieur le sous-ministre, voulez-vous ajouter quelque chose?
:
Merci, monsieur le président.
Bienvenue, monsieur le ministre.
Revenons aux travaux du Comité. La semaine dernière, j'ai eu l'occasion de rencontrer M. Michael Braithwaite de l'organisme Blue Door. Cet organisme travaille dans les régions de York, Durham et Peel, région que l'on appelle aussi le « territoire de Tony Van Bynen ». Il est bien connu dans la région, car il fournit des logements de transition de même que des refuges d'urgence pour les gens qui en ont besoin. Mais ce que la plupart des gens ignorent, à propos de Blue Door, c'est qu'il offre aussi un programme de construction, c'est‑à‑dire un programme de formation en compétences grâce auquel environ 500 personnes ont pu accéder à un métier.
Je sais que vous le savez très bien, monsieur le ministre, notre politique en matière de logement est des plus ambitieuses. Notre Stratégie nationale sur le logement encourage la construction de nouveaux logements dans le secteur à but non lucratif ainsi que dans le secteur commercial.
J'aimerais que vous disiez au Comité, si vous le pouvez, comment nous pouvons aider des organismes comme Blue Door, qui offre ces services avec la collaboration d'un autre organisme, l'Union internationale des journaliers d'Amérique du Nord, ou UIJAN, des collèges locaux et le secteur privé.
Pourriez-vous dire au Comité ce que fait EDSC avec notre plan en matière de logement et comment nous favorisons l'augmentation du nombre de gens de métier spécialisés au pays?
:
Bien sûr, monsieur Collins. J'en ai parlé dans ma déclaration préliminaire.
Nous investissons environ un milliard de dollars par année dans les programmes d'apprentissage: des subventions, des prêts, des prestations d'assurance-emploi. L'un des principaux secteurs, c'est celui de la construction.
J'ai discuté de cela avec mes homologues des provinces, peu après ma nomination en tant que ministre. Nous devrions valoriser plus tôt les métiers, mais en même temps, au Canada, 98 % des entreprises sont des PME, et c'est le cas dans le « territoire de Tony Van Bynen » et dans votre propre cour. C'est vraiment difficile de placer un apprenti, lorsque l'entreprise appartient à un homme et à son cousin, qui emploient déjà trois personnes et qui possèdent un camion, et qui construisent des maisons ou font des toitures. Quelle place pouvez-vous donner à un apprenti, dans cette entreprise?
Le budget prévoit une somme — je crois que c'est 90 millions de dollars — qui vise à aider les apprentis à trouver un emploi dans des PME. Je suis emballé. Nous avons beaucoup insisté, et cela a été fait. Quand j'ai rencontré les intervenants de BILD Calgary, c'est la première chose qu'ils m'ont demandée. Comment faire pour placer les apprentis en milieu de travail, sur le terrain, auprès des petites et moyennes entreprises? C'est la première chose.
Deuxième chose, j'aimerais que toutes les personnes ici présentes valorisent les métiers plus tôt dans la vie. La prochaine fois que vous participez à une réunion, ou encore quand c'est l'été et que vous prenez une bière avec des copains, ou quand vous êtes assis à la table familiale et qu'une tante ou un oncle grincheux disent que les métiers ne sont pas un bon choix, qu'ils mènent à des carrières de deuxième ordre, corrigez-les. Ce sont des emplois formidables et de premier ordre. Les métiers sont la voie de l'avenir.
Mes amis, d'ici les cinq prochaines années, 700 000 gens de métiers spécialisés vont prendre leur retraite. Il faut y voir maintenant.
J'aimerais féliciter les fonctionnaires, qui ont fait un travail formidable pour mettre en œuvre une campagne primée qui a attiré davantage de jeunes gens; et une somme de 10 millions de dollars est prévue dans le budget pour attirer plus de jeunes dans les métiers.
:
C'est renversant. Je suis un marginal, dans ma famille. Je viens du monde des métiers spécialisés. J'ai reçu une bourse de la FIOE, la Fraternité internationale des ouvriers en électricité, pour aller à l'Université de l'Alberta, en 1988. C'était une bourse de 500 $. Elle couvrait la moitié des droits de scolarité pour un trimestre ainsi que les livres. J'étais l'intellectuel. Mon frère, en fait, est un homme de métier. Mon neveu aussi. Ma nièce envisage cette carrière. Je crois que nous devrions amorcer un changement d'attitude, dans la société, à ce sujet.
Quand je suis arrivé en poste, je me suis dit qu'il fallait examiner le modèle allemand. Dans le modèle allemand, les gens sont triés en fonction de leurs aptitudes. Soit ils empruntent la route des études, soit ils prennent celle des métiers. Certaines personnes, par exemple, la sénatrice Bellemare, ont dit ceci: « Nous devrions avoir un conseil tripartite pour aider le ministère à savoir comment les syndicats, les employeurs et le gouvernement pourraient travailler tous ensemble. » C'est à ce niveau‑là que j'aimerais voir de la coordination.
Pour s'assurer de valoriser les métiers... Je ne suis pas toujours d'accord avec ce que fait le gouvernement Ford, mais je crois qu'il a mis le doigt sur quelque chose, quand le ministre Lecce a fait son annonce, plus tôt cette semaine. Les étudiants qui excellent dans leurs études — il faut quand même que les notes en témoignent —, s'il est possible de les reconnaître et de les attirer vers les métiers, quand ils sont encore à l'école secondaire... Je crois que c'est un modèle innovateur. Nous devons voir comment cela fonctionne et nous devrions mettre cela en place partout au pays.
:
Merci, monsieur le président.
Je vais profiter de mes deux minutes et demie pour soumettre une motion que j'ai distribuée plus tôt aux membres du Comité. Je sais que beaucoup parmi nous ont été déçus lorsque la ministre de la diversité et de l'inclusion a comparu ici, la semaine dernière. Nous n'avons certainement pas eu assez de temps pour lui poser nos questions.
J'ai une motion à soumettre au Comité. Je vais vous la lire. Il est question des prestations d'invalidité du Canada, des obstacles à l'accès au crédit d'impôt pour personnes handicapées, comme point d'entrée, et aussi de la possibilité de dispositions de récupération; nous ne voulons rien voir de cela.
Monsieur le président, je propose la motion suivante:
Que, de l'avis du Comité, le gouvernement devrait veiller à ce que la Prestation canadienne pour les personnes handicapées ne puisse faire l'objet d'éventuelles dispositions de récupération et mener des consultations approfondies auprès de la communauté des personnes handicapées afin de garantir la mise en œuvre efficace de la Prestation canadienne pour les personnes handicapées et:
(i) veiller à ce que la Prestation canadienne pour les personnes handicapées aide réellement les personnes handicapées à se sortir de la pauvreté;
(ii) veiller à ce que la Prestation canadienne pour les personnes handicapées soit accessible en réexaminant le crédit d'impôt pour personnes handicapées en tant qu'obstacle à l'accès, et en établissant une méthode d'inscription plus équitable et plus accessible;
(iii) reconnaître la multitude de dépenses invisibles associées à la vie avec un handicap qui accentuent la pression financière à laquelle sont confrontées les personnes handicapées, en particulier dans le contexte de l'inflation et de la hausse du coût de la vie;
(iv) reconnaître les effets négatifs de la réduction des droits aux prestations pour les familles dont les revenus imposables augmentent, ce qui perpétue le cycle de la pauvreté parmi les ménages à faible revenu;
(v) collaborer avec les provinces et les territoires pour renforcer les systèmes d'aide aux personnes handicapées et favoriser ainsi la création de communautés inclusives et solidaires dans tout le pays;
Et que le Comité en fasse rapport à la Chambre.
Merci, monsieur le président.
J'espère que nous pouvons immédiatement la mettre aux voix, car nous devons aussi aller voter.
:
Reprenons les travaux du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées.
Ce n'était peut-être pas très clair, quand j'ai suspendu pour que nous allions voter, mais, madame Zarrillo, nous reprenons avec votre motion, que vous veniez de déposer.
Mesdames et messieurs, vous avez entendu la motion de Mme Zarrillo, avant que je suspende la séance. La motion était recevable. L'avis avait été donné il y a au moins 48 heures.
Nous allons débattre de cette motion.
Monsieur Fragiskatos, au sujet de la motion, allez‑y.
:
Merci, monsieur le président.
Merci à notre collègue d'avoir déposé cette motion. Je sais que ces questions ont beaucoup d'importance pour elle. Et ce ne sont pas des questions récentes: elle met régulièrement le sujet sur le tapis, pendant les réunions du Comité.
La seule chose qui me préoccupe, ce serait le point (ii). À mon avis, tout le monde a compris les critiques ou les préoccupations relatives au crédit d'impôt pour les personnes handicapées. Je pense tout simplement que, quand il s'agit de mettre en œuvre un programme comme les prestations d'invalidité du Canada, il faut bien pouvoir l'attacher à quelque chose, du point de vue de l'administration, pour s'assurer que les prestations vont bien fonctionner. Si ce n'est pas au crédit d'impôt, je ne sais pas à quoi alors on pourrait le rattacher.
Je voulais le dire aux fins du compte rendu, mais je ne vais pas creuser davantage ce sujet, monsieur le président.
:
Est‑ce que quelqu'un d'autre veut discuter de la motion de Mme Zarrillo?
La motion peut-elle être adoptée à l'unanimité?
(La motion est adoptée.)
Le président: Madame Zarrillo, la motion a été adoptée. Elle va devoir suivre la procédure du Comité.
Sur ce, alors, je vous remercie.
Nous entamons maintenant notre deuxième heure.
J'aimerais dire aux membres du Comité que, à moins que l'un de vous ne s'y oppose, je prévois poursuivre jusqu'à 17 h 45 environ, puisqu'il y a eu un vote, si cela vous convient.
Pour notre deuxième heure, nous recevons l'honorable Terry Beech, ministre des Services aux citoyens; M. Cliff Groen, sous-ministre délégué principal et chef de l'exploitation pour Service Canada; M. Brian Leonard, directeur général et adjoint au dirigeant principal des finances, Planification financière ministérielle; et M. John Ostrander, dirigeant principal des activités, Modernisation du versement des prestations.
Monsieur le ministre, vous avez cinq minutes. Allez‑y, s'il vous plaît.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis très heureux de vous voir. Nous avons passé ensemble de nombreuses années au comité des pêches et des océans.
[Français]
Bonjour à tous. C'est avec grand plaisir que je suis ici avec vous cet après-midi.
[Traduction]
Pour commencer, je tiens à reconnaître que nous nous réunissons aujourd'hui sur le territoire traditionnel du peuple algonquin anishinabe.
Je suis heureux d'être de retour au Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées. Je vais essayer de raccourcir mes commentaires, vu les contraintes de temps. Je peux commencer en ne présentant pas mes collègues, puisque vous l'avez si bien fait, monsieur le président.
Je suis ici pour parler du budget supplémentaire des dépenses (C) et du budget principal des dépenses. En ce qui concerne Service Canada et le ministère des Services aux citoyens dans le budget supplémentaire des dépenses (C), nous parlons d'environ quatre postes pour 165,8 millions de dollars, dont la plus grande partie — 75 % — est réservée aux soins dentaires. L'autre chiffre important est l'intégration de la Sécurité de la vieillesse dans le cadre de la Modernisation du versement des prestations, le programme de MVP, qui représente 22,7 % du budget, ou 37,7 millions de dollars.
Pour ce qui est du budget principal des dépenses, la MVP était l'engagement le plus important. Sur les 194,2 milliards de dollars qu'ESDC a prévus dans le budget, je pense qu'il y a lieu de souligner pour tous les membres du Comité que 176,5 milliards de dollars — 91 % — vont directement aux Canadiens au moyen de prestations qui seront remises, ou sont actuellement en train de l'être, dans le cadre du programme de Modernisation du versement des prestations, c'est‑à‑dire la Sécurité de la vieillesse, à 81 milliards de dollars, le Régime de pensions du Canada, à 65 milliards de dollars, et l'assurance-emploi, à 25 milliards de dollars.
Les Services aux citoyens sont un ministère relativement nouveau, qui a été mis en place en juillet dernier. En tant que ministre, je suis responsable de Service Canada. Je suis également responsable du Service numérique canadien. J'ai organisé mes priorités selon trois grandes catégories qui sont, comme j'aime le dire: les soins dentaires, le numérique et les services à la clientèle.
Étant donné que la semaine a été extraordinaire pour les soins dentaires, je me suis dit que je commencerais par fournir quelques faits saillants à ce sujet.
Nous avons fourni cette prestation en un temps record — en un peu moins de deux ans — et 1,9 million de Canadiens sont actuellement inscrits. Au total, 8 000 professionnels de la santé buccodentaire sont inscrits à l'heure actuelle, ce qui est assez considérable, vu qu'il n'y en avait 6 500 la semaine dernière. C'est toute une augmentation. Fait important, 15 000 Canadiens ont en fait été en mesure de consulter un professionnel de la santé buccodentaire, ce qui constitue un avantage important pour les aînés qui bénéficient actuellement de ce programme.
Les soins dentaires à proprement parler sont en fait un mot codé pour les prestations, car même si les soins dentaires constituent la prestation la plus importante à n’avoir jamais été fournie à cette échelle — 9 millions de Canadiens profiteront de ce programme — mon ministère est également responsable du programme de Modernisation du versement des prestations, qui permettront de fournir les prestations déjà mentionnées: SV, AE et RPC.
En ce qui concerne le numérique, il s'agit de mettre à votre disposition plus de services canadiens 24 heures sur 24, sept jours sur sept, à l'aide de votre ordinateur ou de votre téléphone cellulaire, peu importe l'endroit où vous vous trouvez dans le pays. Chaque fois qu'une personne peut accéder facilement à un service gouvernemental, c'est une personne de plus qui ne se tient pas devant vous en ligne. J'estime en fait que cela fait partie de mon mandat officieux d'essayer d'éliminer les files d'attente et le temps d'attente au téléphone.
Pour ce qui est du service à la clientèle, cela fait partie du mandat de faciliter pour les Canadiens l'accès aux services gouvernementaux, mais cela permet également au gouvernement d'être plus efficace et d'offrir plus facilement des services en premier lieu. Pour ce faire, nous apportons des améliorations aux processus, utilisons l'intelligence artificielle, l'automatisation et l'apprentissage machine.
Certaines des solutions sont relativement simples, par exemple l'expérience de l'utilisateur client. Nous passons beaucoup de temps à réfléchir aux produits que nous gérons. Une partie de la raison pour laquelle on a été en mesure d'intégrer les soins dentaires si rapidement est que nous voulions nous assurer que c'était le plus simple possible. Nous avons pris beaucoup de temps pour parcourir les organigrammes très détaillés et passer en revue les expériences physiques, puis procéder à des mises à l'essai avec les Canadiens en chair et en os auprès de la population qui utilisera ces services pour nous assurer d'avoir éliminé toutes les erreurs à l'avance, ce qui évite beaucoup de travail en aval.
Je serai heureux de répondre à toutes vos questions.
Sur ce, je vais vous céder la parole, monsieur le président.
:
Je vais vous donner un exemple très pertinent. Nous déployons un programme de soins dentaires selon des méthodes nouvelles mais relativement traditionnelles. Nous disposions d'un système de réponse vocale interactif et utilisons maintenant un formulaire Web. En tout et partout, les choses se déroulent assez rondement, et c'est aussi simple que possible, compte tenu de la technologie dont nous disposons actuellement.
J'ai demandé au Service numérique canadien de faire une simulation de ce à quoi cela ressemblerait avec un système de justificatifs numériques. Bien sûr, le budget de 2024 prévoyait 25,1 millions de dollars pour une seule ouverture de session.
Si vous passez par le système actuel, vous devez vraiment vous présenter à nouveau au gouvernement du Canada. Quels sont votre nom, votre adresse, votre date de naissance, votre situation matrimoniale, etc.? Avec un système numérique d'authentification, vous pourriez vous connecter et verriez tous les renseignements que le gouvernement détient déjà. On vous demanderait si on a votre permission pour communiquer ces renseignements auprès de la santé, dans ce cas‑ci, afin de pouvoir remplir la demande. Vous n'avez qu'à répondre aux questions supplémentaires.
Grâce à cette méthode, on passe d'un processus qui prend huit minutes et laisse beaucoup de place aux erreurs et aux perturbations à quelque chose qui pourrait prendre 30 secondes. Vous pourriez ensuite recevoir immédiatement votre carte de prestations.
On pourrait imaginer, dans l'avenir, remplir le formulaire sur notre téléphone dans le bureau du dentiste et se faire immédiatement réparer les dents.
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C'est une excellente question.
Les trois grands systèmes touchés par cette modernisation — le RPC, l'AE et la SV — ont des âges variés, allant de plus de 60 ans à un peu plus de 25 ans. Ce sont d'anciens systèmes. Pour certains de ceux qui exécutent ces programmes, il est très difficile de trouver des développeurs. COBOL est un langage de programmation qui a été créé dans les années 1950. L'assurance-emploi contient 160 applications sur mesure qui doivent toutes être maintenues de manière fastidieuse.
Avec le temps, cela commence vraiment à limiter le type de politique que nous pouvons mettre en œuvre et rend les choses beaucoup plus compliquées. De plus, une bonne partie de la technologie et de la dette technique associées à ces projets ne sont tout simplement plus utilisables. Certains des ordinateurs centraux seraient littéralement irremplaçables si quelque chose devait mal tourner.
Un aspect, c'est que nous remplaçons le système et aurons la garantie que 1,5 billion de dollars de prestations qui seront versées au cours des 10 prochaines années seront remises aux gens qui en ont besoin.
Du point de vue de la transformation, la possibilité d'avoir une conception axée sur l'utilisateur, de se rendre sur une application pour demander des prestations d'assurance-emploi, de vérifier l'état des services et d'avoir un autre canal qui fournit des services instantanément — 24 heures sur 24, sept jours sur sept — est maintenant rendue possible par ce nouveau service.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie d'être à nouveau parmi nous.
Le budget de 2024 annonce des investissements pour moderniser la pension de la Sécurité de la vieillesse et le régime d'assurance-emploi. À ma connaissance, ce n'est pas la première fois. De l'argent a déjà été investi à cet effet, mais je ne sais pas à quoi il a servi. On nous annonce donc, encore une fois, des investissements pour moderniser un système qui date d'une autre époque et qui nous empêche, en quelque sorte, de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour améliorer le régime d'assurance-emploi.
Comment peut-on attendre encore pour moderniser le système et faire en sorte qu'il réponde aux besoins?
L'accès à l'assurance-emploi est problématique et les délais sont importants. J'en ai parlé ce matin à la Chambre des communes. J'ai consulté des documents que j'ai dans mon bureau et j'ai constaté que l'assurance-emploi arrive en deuxième place pour ce qui est des problèmes qu'il présente.
Comment faire en sorte d'assurer la responsabilité des services offerts aux Canadiens et de faire la promotion de leur excellence? Comment faire en sorte que les Canadiennes et les Canadiens reçoivent un service ponctuel?
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Je vous remercie de votre question.
Je m'excuse pour mon français. Je l'étudie depuis janvier 2016. Je peux maintenant le parler un peu, mais je répondrai en anglais. Je m'en excuse.
[Traduction]
C'est une bonne question. De toute évidence, l'assurance-emploi est le plus complexe de tous les systèmes du programme de Modernisation du versement des prestations. Nous avons commencé à tracer une bonne voie avec le système Cúram dans le cadre des prestations de Sécurité de la vieillesse, ce qui nous a bien placés pour composer avec la grande complexité de ce qui devra être codé dans l'assurance-emploi.
Pour ce qui est du calendrier, nous commencerons en 2025 avec une cible d'achèvement d'ici 2028. En ce qui a trait à la modernisation de l'assurance-emploi, laquelle est dirigée par mon collègue, qui, je crois, est venu ici juste avant moi, c'est quelque chose qui est fait simultanément. Je m'attends à ce que nous soyons en mesure de marcher et de mâcher de la gomme en même temps et de réaliser une modernisation importante. Peu importe ce à quoi elle ressemblera, nous serons prêts à la mettre en œuvre dans le nouveau système.
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Bon. Espérons que, cette fois-ci, vous ne créerez pas de faux espoirs; en effet, il y a eu beaucoup d'espoirs déçus à ce sujet. Je peux vous dire que la situation est assez pathétique à nos bureaux, parce qu'on vient nous voir en dernier recours. Quand une personne a attendu trois ou quatre mois avant de recevoir ses prestations, elle a eu le temps de se retrouver un emploi. Bien souvent, alors, sa demande n'est plus considérée comme urgente. Cela fait en sorte que les délais sont énormes avant d'avoir un suivi.
J'aimerais vous parler d'un autre dossier qui, j'imagine, fait partie de vos responsabilités et concerne les employés de la fonction publique fédérale. Ce dossier est le système de paie Phénix. Je pense qu'il s'agit d'un engagement ferme. Bien que le système n'ait pas été commandé par votre gouvernement, cela fait huit ans que vous êtes au pouvoir et c'est le chaos. On lit des choses incroyables au sujet de ce système, qui a un impact négatif sur des personnes, des employés, qui donnent au quotidien des services et qui ne reçoivent pas de leur employeur, le gouvernement fédéral, une juste rémunération. Selon l'Alliance de la Fonction publique du Canada, il y a encore 400 000 dossiers problématiques. Nous savons qu'on a dû faire des ententes pour tenter de corriger des arriérés.
Sérieusement, monsieur le ministre, quand va-t-on, une fois pour toutes, rétablir un système de paie fiable et juste pour vos travailleurs?
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Je vais parler des deux éléments.
Premièrement, en ce qui concerne les temps d'attente pour l'assurance-emploi, je suis heureux de dire que certains des investissements, qui ont été soutenus par une majorité de membres — je ne sais pas qui a voté oui ou non — ont porté fruit. Bien sûr, quand quelqu'un doit toucher des prestations d'assurance-emploi, il en a besoin immédiatement. Les délais d'attente pour le traitement se sont améliorés de six jours, d'année en année, entre cette année et l'an dernier, et les délais d'attente au centre d'appels sont maintenant de 5,8 minutes en moyenne, alors que, il y a deux ans, ils étaient de plus de 30 minutes.
Nous avons réalisé des progrès importants pour réduire ces délais d'attente, même s'il est toujours possible de s'améliorer — quelqu'un l'a dit une fois — et nous continuerons de travailler en ce sens.
En ce qui concerne le système de rémunération Phénix, celui‑ci est dirigé, bien sûr, par mon collègue, . J'ai pu voir à quelle étape il en était, tant au comité sur les services qu'au Conseil du Trésor.
De façon générale, je conviens qu'il est absolument nécessaire pour les fonctionnaires que leur salaire soit versé à temps. J'ai commencé à voir les répercussions de cela dès mes deux premiers jours en tant que secrétaire parlementaire de la Garde côtière, où les règles sont vraiment uniques, et cela a causé beaucoup de difficultés pour certaines personnes.
Je suis convaincu que nous serons en mesure de trouver une solution et de nous sortir la tête de l'eau, mais je dois m'en remettre à mon collègue pour une analyse détaillée des délais et des prochaines mesures à prendre.
Encore une fois, merci beaucoup d'être ici, monsieur le ministre.
Je m'intéresse à la prestation d'invalidité et à la façon dont elle sera versée aux Canadiens.
J'aimerais vous faire part d'une lettre que j'ai reçue de la part d'un médecin à Toronto concernant le crédit d'impôt pour personnes handicapées. La lettre dit ceci: « Le crédit d'impôt pour personnes handicapées est un programme difficile d'accès et sous-utilisé qui augmentera les obstacles à l'accès pour les personnes ayant le plus besoin d'une prestation canadienne pour les personnes handicapées. Très peu de personnes handicapées à faible revenu ont actuellement accès au CIPH, parce qu'il s'agit d'un crédit d'impôt non remboursable. Il faut également qu'un formulaire complexe soit rempli par un médecin, et de nombreux médecins exigeront un paiement pour ce travail. Le plus grand groupe de personnes qui touchent le CIPH sont des aînés à revenu élevé, assurément pas la population démographique ciblée par la prestation canadienne d'invalidité. »
Soit dit en passant, je dirai que, sur les 900 000 demandeurs du CIPH, seulement 75 000 déclarent un revenu inférieur à 25 000 $. Il n'est pas possible d'effectuer une comparaison biunivoque entre une personne handicapée et le demandeur.
Le médecin poursuit en disant ceci: « Le crédit d'impôt pour personnes handicapées repose également sur une définition du handicap qui est très médicalisée, assortie d'un seuil d'approbation excessivement élevé et déconnecté de la compréhension actuelle du handicap. Vivre avec un handicap entraîne l'exclusion du lieu de travail et de la société en raison des barrières sociales structurelles, et non pas à cause des diagnostics médicaux individuels ou de problèmes avec le fonctionnement de parties du corps. Des programmes comme le Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées se concentrent sur les déficits et la capacité de fonctionner dans la société plutôt que sur les diagnostics médicaux particuliers. Le CIPH fait le contraire. Je n'ai jamais entendu parler d'un défenseur des droits des personnes handicapées ou d'un professionnel de la santé qui utilise le CIPH comme porte d'entrée aux prestations d'invalidité. Permettre l'utilisation du CIPH comme porte d'entrée à la prestation canadienne d'invalidité constituera un obstacle structurel massif pour ce programme et ne permettra pas d'atteindre son objectif de sortir de la pauvreté les personnes handicapées. »
Je vais vous le demander une fois de plus, monsieur le ministre; comment le gouvernement va‑t‑il offrir la prestation canadienne d'invalidité?
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Tout d'abord, j'ai beaucoup aimé notre conversation la dernière fois que j'étais ici, et je comprends votre passion — et la mienne — pour vouloir sortir les Canadiens de la pauvreté.
Étant donné que nous sommes tous deux des députés de la Colombie-Britannique, un excellent travail et une étude ont été réalisés en Colombie-Britannique au sujet du fait que, même si beaucoup de nos mesures ont permis de sortir de la pauvreté des enfants et des aînés, il reste encore du travail à faire dans la communauté des personnes handicapées.
Je tiens également à vous remercier de m'avoir transmis la cinquième recommandation du Conseil consultatif pour les personnes handicapées, qui traite exactement de ce dont vous parlez. Je viens juste d'apprendre alors que j'étais assis que vous avez proposé une motion au Comité, et je pense qu'elle a été adoptée, je me réjouis donc à l'idée de lire ce rapport.
J'ai saisi l'occasion non seulement de parcourir la cinquième recommandation, mais de lire dans son intégralité le quatrième rapport du Comité consultatif des personnes handicapées, qui était très convaincant au sujet de certaines des questions qui ont été soulevées dans la lettre que vous venez de lire. C'est la première fois que je l'entends.
En ce qui concerne le paiement pour le travail, je pense qu'il y avait un poste budgétaire dans le budget de cette année — je veux dire 224 millions de dollars, peut-être 234 millions de dollars, je ne suis pas sûr, 200 millions et plus — pour aider à financer ce coût pour les personnes afin qu'elles puissent obtenir un accès.
Je crois que ma collègue, la , a dit plus tôt que nous nous attendons à ce que cette prestation, qui représente le poste budgétaire le plus important du budget de 2024, 6,1 milliards de dollars, soit déployée. Il a fallu deux ans pour déployer les soins dentaires, et nous déploierons cette prestation en un peu plus d'un an. Le premier paiement est prévu pour juillet 2025.
En tant que ministre des Services aux citoyens, vous avez dit dans votre déclaration liminaire que vous vous concentriez sur les soins dentaires, le numérique et le service à la clientèle.
Nous savons que nous payons 50 % de plus pour la bureaucratie qu'en 2015 et que les fonctionnaires ne veulent se présenter que 60 % du temps. Un article est paru l'autre jour selon lequel les fonctionnaires fédéraux devront se rendre au bureau trois jours par semaine à l'automne.
Nous savons également que dans le programme électoral libéral de 2015, avait promis d'économiser des milliards en réduisant le recours à des consultants externes, mais en réalité, les dépenses en sous-traitance ont augmenté de près de 60 % par rapport aux 10,4 milliards de dollars dépensés à l'arrivée au pouvoir des libéraux. En réalité, on n'a jamais vu autant de dépenses, mais si peu de résultats.
Je veux partager cette histoire, car elle vient de Ron, qui est un électeur de ma circonscription. Ce courriel a été envoyé il y a à peine un mois, et vous avez dit à tout le monde ici que la situation des passeports avait été complètement corrigée. Je veux simplement dire, aux fins du compte rendu, que vous avez promis que les renouvellements numériques en ligne seraient en place d'ici l'automne 2024, ce qui n'a toujours pas été fait.
Voici ce que Ron dit:
Les mots ne suffisent pas à exprimer la frustration que ma femme vient de vivre avec le bureau des passeports du Canada. Nous avons tous les deux envoyé nos passeports pour renouvellement en même temps, avec de nouvelles photos prises et signées par un photographe professionnel. Le gouvernement a traité notre paiement. Bien sûr, nous sommes sans passeport jusqu'à ce qu'on nous envoie la version mise à jour. Les passeports n'expirent qu'en octobre 2024.
Ma femme a reçu un message téléphonique (elle est conductrice d'autobus de transport en commun [...] et elle ne peut pas répondre aux appels pendant qu'elle travaille) disant que sa photo n'était pas acceptable parce que ses cheveux gris n'étaient pas suffisamment visibles contre l'arrière-plan. Nous avons tous les deux les cheveux presque blancs, car nous sommes des aînés. On nous a demandé de rappeler, et l'interlocuteur a laissé le numéro de téléphone général. À sa première tentative, elle était 75e dans la file, puis elle a lentement descendu jusqu'à 30 [et] puis la ligne a coupé. En réessayant, elle a attendu trois heures au téléphone avant de finalement recevoir une réponse. Elle a donné le numéro de référence, mais la représentante a dit qu'elle devrait vérifier auprès d'un autre représentant et que ma femme devrait [être] mise en attente pendant peut-être 20 minutes. Nous sommes restés en attente avec la musique pendant plus de 20 minutes sans réponse. Nous avons appelé avec un autre téléphone, et le message automatisé disait que les bureaux étaient fermés, mais la musique d'attente continuait sur son téléphone. Nous avons finalement dû abandonner. Ma femme était en larmes.
Monsieur le ministre, ce n'est pas ce à quoi les Canadiens s'attendent ni ce pour quoi ils payent. Donc, quand vous venez aujourd'hui nous dire que vous offrez un service à la clientèle et que vous respectez et dépassez les normes alors que vous n'avez même pas encore mis en œuvre le renouvellement numérique du passeport, la situation est bouleversante pour les gens à la maison.
Je veux céder mon temps à Mme Gray, qui a également une question à vous poser.
Merci.
Monsieur le ministre, vous avez parlé du service à la clientèle et de votre rôle. J'aimerais décrire certaines normes de service déclarées par Service Canada pour le dernier exercice, de 2022‑2023.
Pour l'accès à un agent du centre d'appels de l'assurance-emploi, « EDSC a respecté la norme dans 40 % des cas ». Pour l'accès à un agent de centre d'appels du Régime de pensions du Canada et de la Sécurité de la vieillesse, « EDSC a respecté la norme dans 6 % des cas ».
Ce sont de mauvaises notes, notamment les 6 %. Pas étonnant que les gens ne s'en sortent pas.
Quelles directives avez-vous données face à ce manque flagrant de services gouvernementaux de base pour lesquels les contribuables payent et attendent, monsieur le ministre?
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Il me reste 30 secondes. D'accord.
Vous avez raison, j'ai déclaré que nous visions l'automne 2024 pour les renouvellements numériques, et vous avez raison, nous n'en sommes pas à l'automne 2024.
C'est une situation regrettable concernant les photos. Si vous souhaitez me transmettre le dossier, je me ferai un plaisir de vous aider.
En ce qui concerne les normes de service à la clientèle, vous avez dit qu'il s'agissait de l'année dernière, mais 2022‑2023 n'était pas l'année dernière; 2023‑2024 était l'année dernière.
En ce qui concerne le centre d'appels des pensions, nous avons en fait réduit...
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Merci beaucoup de votre réponse. Je pense que c'est une étape très importante, une étape que nous n'avons évidemment jamais vue auparavant au Canada. J'apprécie que vous partagiez cette information. J'espère que le succès que nous avons constaté avec les inscriptions en particulier se poursuivra.
Peut-être pourriez-vous nous en parler, monsieur le ministre. Lors de votre première comparution devant le Comité — je ne m'attends pas à ce que vous vous souveniez de la question —, mais je vous ai posé des questions sur ce que nous observons dans d'autres démocraties. Je sais que l'Estonie est souvent citée en exemple en matière de virage numérique concernant le gouvernement et de ce que cela pourrait apporter aux citoyens. Je sais que vous ne pouvez pas vraiment faire une comparaison directe. Dans le cas le plus évident, il existe une énorme différence de population, ce qui, entre autres différences importantes, ne permet pas vraiment une comparaison valable. En même temps, si un pays comme l'Estonie peut évoluer de manière très positive vers le numérique, je me demande ce que cela suppose pour des pays comme le Canada.
En d'autres termes, examinez-vous d'autres modèles à l'étranger lorsqu'il s'agit d'évoluer vers le numérique? Si oui, où cherchez-vous? Existe‑t‑il des exemples particuliers de programmes ou d'autres initiatives que vous cherchez à calquer?
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C'est une excellente question. Bien évidemment, il est plus efficace pour nous en tant que nation de ne pas avoir à réinventer la roue à chaque fois. Le gouvernement du Canada se situait au troisième rang mondial en matière de service numérique. Nous sommes passés au 32
e rang. Nous devons maintenant remonter la côte. Cela signifie que nous pouvons tirer des leçons de 31 autres administrations.
Vous avez mentionné l'Estonie. Il s'agit d'une drôle de coïncidence, car j'y suis allé pour étudier son écosystème de service numérique, il y a cinq ou six ans. Son premier ministre m'a dit qu'il n'y avait que deux choses que l'on ne pouvait faire en ligne en Estonie: vous ne pouvez pas acheter une maison et vous ne pouvez pas vous marier. Vous pouvez faire tout le reste en ligne. Nous avons vu l'Ukraine, même avec la guerre à ses portes, être capable de mettre en place de nouvelles technologies numériques.
Parmi les nations occidentales plus comparables, il y a les États-Unis. Si quelqu'un veut réellement comprendre la MVP et ce qui se passe réellement dans ce processus, je recommande le livre intitulé Recoding America. Les premiers chapitres décrivent la majoration de prestations dans l'État de la Californie. Cet État fait face aux mêmes défis que nous.
L'Australie a un assez bon bilan. Elle a mis en place différents services numériques au niveau provincial et cherche maintenant à les mettre en place au niveau fédéral. Le Royaume-Uni, par exemple, possède déjà un système de renouvellement numérique de passeports, ce que nous espérons mettre en place d'ici l'automne.
Nous cherchons partout dans le monde et tentons de trouver des partenaires afin de mettre cela en place de la façon la plus efficace et efficiente possible. Bien sûr, nous examinerons les endroits où cela s'est déjà produit, car cela nous donnera des points de référence sur lesquels nous appuyer.
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Je ne peux pas dire que je possède une technologie de chaîne de blocs axée sur les clients et prête à être déployée dans les mois à venir.
En tant que grand livre distribué, la chaîne de blocs est très utile pour les questions de divulgation. On pourrait imaginer que, à l'avenir, la technologie de chaîne de blocs soit utilisée pour les registres de titres de propriété ou pour n'importe quelle sorte de bases de données où l'on souhaiterait posséder un registre public en temps réel dans lequel il serait possible de faire un suivi ou des recherches ou qui pourrait être utilisé par des chercheurs. Il y a beaucoup de cas où cela pourrait être incroyablement utile.
Je crois qu'il y a des gouvernements qui se lancent donc dans différents domaines. Je sais que des entreprises privées s'intéressent aux crédits de carbone et à des choses du genre.
Il y a là de nombreuses possibilités. Je pense que la première possibilité est offerte par Service Canada. Le ministère a tendance à se pencher davantage sur l'expérience des usagers avec l'intelligence artificielle, l'automatisation, l'apprentissage automatique et la simulation pilotée par processus.
Merci de m'avoir permis de m'exprimer sur un sujet qui me passionne devant votre comité. Je pense réellement que le Canada possède certaines des personnes les plus intelligentes au monde. Nous sommes également un leader dans le domaine des chaînes de blocs; il n'y a donc aucune raison pour laquelle nous ne devrions pas intégrer ces technologies aux affaires de notre gouvernement.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, j'aimerais parler des passeports et de la façon de s'assurer, sur la base de ce que vous avez dit, qu'on ne revivra pas le drame de 2022.
Je vous en parle parce que j'ai eu à commenter le sujet dans un article de ma formation politique. On nous annonçait déjà, dans les médias, que les citoyens pouvaient s'attendre à des délais, probablement en raison de la hausse de 45 %. Je ne sais pas si c'est la raison. Il me semble que la situation de 2022 devrait avoir servi de keçon à Service Canada. On ne peut pas soutenir de tels délais, qui sont inacceptables.
Avez-vous prévu le renouvellement des passeports d'une durée de 10 ans? Avez-vous les effectifs et les outils informatiques nécessaires pour répondre à cette demande?
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Ça va? Je vais poursuivre.
Ce qui est arrivé — très rapidement, et ensuite je veux passer à la seconde partie de votre question — c'est que nous avons eu cette demande sans précédent car les gens n'avaient pas voyagé depuis très longtemps. Les restrictions en matière de voyage avaient diminué, mais pas les restrictions en matière de santé, alors les bureaux des passeports fonctionnaient à 40 ou 50 % de leur capacité et continuaient, entre autres, d'appliquer la distanciation physique. Il s'agissait d'une pandémie qui n'arrive qu'une fois par siècle.
Cela dit, vous avez raison. Il était tout à fait prévisible que nous assisterions à une augmentation du volume. Nous nous sommes adaptés en conséquence. Nous avons mis en place des mesures d'atténuation des files d'attente et du triage. Je travaille avec diligence afin que le WiFi soit disponible dans tous les bureaux de Service Canada pour permettre au personnel de faire le triage de la file d'attente et déterminer quelle personne est là pour quelque chose de rapide et quelle personne est là pour quelque chose qui prend plus de temps. Nous pensons prolonger les heures d'ouverture. Nous pensons proposer davantage de rendez-vous en ligne.
Bien entendu, tous ceux qui sont prévoyants peuvent être convaincus que, s'ils envoient leur demande par la poste, ils obtiendront leur passeport dans les 20 jours ouvrables.
À l'automne, lorsque nous mettrons en place les renouvellements, j'espère que nous pourrons dire à la plupart des Canadiens qu'ils n'ont pas besoin de faire la file. C'est notre vision d'avenir, mais d'ici là, nous avons mis en place des mesures d'atténuation.
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Merci, madame Zarrillo.
Merci d'avoir comparu aujourd'hui, monsieur le ministre Beech. Sur ce, nous pouvons vous laisser partir. Merci, monsieur le ministre et chers fonctionnaires.
Je vais demander au Comité de m'orienter. J'ai précédemment discuté avec le Comité du fait que, si nous sommes efficaces, nous pourrons peut-être amorcer l'étude sur le logement un peu plus tôt. J'ai donc besoin que le Comité prenne une décision. Le 22 mai, pendant la première heure, nous pourrons commencer l'étude sur le logement. Le Comité a approuvé l'invitation de trois témoins le 22
La greffière: C'est pour le 27.
Le président: ... Pardonnez-moi... le jeudi 27, il y aura le ministre du Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités, l'économiste principal adjoint de la RBC, le gouverneur de la Banque du Canada et la défenseure fédérale du logement. Si le Comité est d'accord, nous pourrons consacrer la première heure au logement, et, avec le groupe, inviter l'économiste principal adjoint de la RBC et le gouverneur de la Banque du Canada. Si tout le monde est d'accord, je devrais alors obtenir des directives du Comité au sujet du temps accordé à l'audience des témoins ainsi qu'à des séances d'information à l'intention du Comité.
Le Comité souhaite‑t‑il amorcer les travaux au sujet du logement? Pendant la deuxième heure, nous travaillerons sur la première version de l'étude intergénérationnelle du 27. Il s'agit de la première réunion après la semaine passée dans la circonscription. Cela donnerait un peu de temps aux analystes pour se préparer, et c'est une option qui vous permettrait d'amorcer un peu plus tôt l'étude sur le logement.
Allez‑y monsieur Fragiskatos.