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Chers collègues, le greffier m'informe que nous avons le quorum et que les tests de son pour les personnes qui participent virtuellement ont été effectués. Tout fonctionne bien sauf pour une témoin, mais le test a été bon pour un autre représentant de son organisme.
Cela dit, je déclare la séance ouverte. Bienvenue à la 90e réunion du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées de la Chambre des communes. Conformément à l'article 108(2) du Règlement, le Comité reprend son étude de l'incidence des technologies de l'intelligence artificielle sur la main-d'œuvre au Canada.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en mode hybride, ce qui signifie que les députés et les témoins participent soit à distance, soit en personne dans la salle. Chacun peut participer dans la langue officielle de son choix en utilisant les services d'interprétation. Il y a des casques d'écoute dans la salle. Ceux qui participent à distance pourront choisir la langue officielle de leur choix, sous l'icône du globe terrestre qui figure au bas de l'écran de la tablette Surface.
Veuillez me signaler toute interruption des services d'interprétation. Le cas échéant, nous suspendrons la séance jusqu'à ce que le problème soit réglé.
Je demande aux participants de parler lentement, si possible, pour aider nos interprètes. Les personnes qui sont dans la salle sont priées de maintenir leur oreillette loin du microphone afin de protéger l'ouïe de nos interprètes.
Encore une fois, si vous participez à distance et que vous voulez attirer mon attention, veuillez utiliser la fonction « Lever la main », au bas de l'écran de la tablette Surface.
La réunion d'aujourd'hui se tient de 16 h 30 à 18 heures, avec témoins.
Nous accueillons aujourd'hui, par vidéoconférence, M. David Kiron, directeur de la rédaction au Massachusetts Institute of Technology Sloan Management Review, qui comparaît à titre personnel. Du Syndicat canadien de la fonction publique — Québec, nous accueillons par vidéoconférence M. Danick Soucy, président et responsable politique du Comité sur les nouvelles technologies; Mme Nathalie Blais, qui est conseillère à la recherche, ne participera pas en raison de problèmes de son que nous n'avons pas réussi à régler. Nous accueillons également Mme Yana Lukasheh, vice-présidente aux affaires gouvernementales et au développement des affaires chez SAP Canada inc.
Sur ce, commençons. Chaque groupe aura cinq minutes tout au plus, en commençant par M. David Kiron. Allez‑y, s'il vous plaît.
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Distingués membres du Comité, je vous remercie d'avoir entrepris cette importante étude et de m'avoir invité à y participer.
Je traiterai de l'incidence de l'intelligence artificielle sur quatre catégories de travail: la conception du travail, la fourniture de main-d'œuvre, l'exécution du travail et les mesures du travail et des travailleurs. Les changements liés à l'intelligence artificielle dans chaque catégorie ont des répercussions sur le plan des politiques. De façon générale, ces changements soulèvent des questions sur la façon d'optimiser la souplesse des producteurs et l'équité et la sécurité pour les travailleurs. De manière plus générale, ces tendances créent des occasions stratégiques d'accroître la productivité à l'échelle nationale et de renforcer les filets de sécurité sociale.
Bien qu'elles soient nécessaires pour composer avec le déplacement de la main-d'œuvre découlant de l'automatisation liée à l'intelligence artificielle, les politiques doivent aussi traiter de l'incidence de l'intelligence artificielle sur un vaste éventail d'activités commerciales, notamment l'interaction personne-machine, la surveillance et le recours à des travailleurs externes ou occasionnels. Les politiques relatives à l'intelligence artificielle dans les écosystèmes de main-d'œuvre doivent viser un équilibre entre les intérêts des travailleurs pour des emplois durables et décents et les intérêts des employeurs liés à la productivité et la croissance économique. L'objectif devrait être de permettre aux entreprises d'être concurrentielles tout en évitant la déshumanisation des travailleurs, la discrimination et les inégalités.
Je parle d'« écosystèmes de main-d'œuvre » plutôt que de « main-d'œuvre ». Nos recherches continues sur les écosystèmes de main-d'œuvre démontrent que plus en plus d'organisations recourent à des travailleurs autres que des employés pour accomplir le travail: entrepreneurs, sous-traitants, travailleurs à la demande, partenaires d'affaires et travailleurs autonomes. Plus de 90 % des gestionnaires interrogés dans le cadre de nos enquêtes mondiales considèrent que les non-employés font partie de leur effectif. Bon nombre d'organisations cherchent des pratiques exemplaires pour organiser le travail de l'ensemble de l'effectif de manière éthique et intégrée.
Commençons par la conception du travail. Le recours croissant à l'intelligence artificielle a une incidence profonde sur la conception du travail et les écosystèmes de main-d'œuvre, y compris l'utilisation accrue de modèles de travail à la demande et la division des emplois en tâches ou projets. À titre d'exemple, prenons les plateformes modernes de livraison de nourriture comme Grubhub et DoorDash, qui utilisent l'IA pour les fonctions avancées de planification, de jumelage, d'évaluation et de répartition, ce qui a essentiellement révolutionné le secteur de la livraison de nourriture. Sans l'intelligence artificielle, de tels modèles de travail à la demande ne seraient pas possibles.
L'IA est aussi à l'origine de la tendance récente de la création de travail sans création d'emploi. D'une part, cette modularisation du travail peut faciliter la mobilité dans l'entreprise et améliorer la satisfaction des employés grâce au jumelage efficace des travailleurs aux tâches. D'autre part, l'organisation du travail en fonction de tâches et de projets peut augmenter le recours aux travailleurs occasionnels, auxquels on offre moins d'avantages sociaux, ce qui signifie qu'un nombre accru de travailleurs occasionnels au Canada pourrait accroître le fardeau des filets de sécurité du gouvernement.
Passons à l'offre de travailleurs. D'une part, l'intelligence artificielle transforme l'accès des entreprises aux bassins de main-d'œuvre. D'autre part, les travailleurs ont plus de possibilités de travailler au‑delà des frontières géographiques, ce qui crée des occasions pour un plus grand nombre de travailleurs. Chercher des travailleurs qualifiés grâce à l'IA peut avoir des conséquences à la fois négatives et positives. Par exemple, l'intelligence artificielle peut perpétuer ou réduire les préjugés à l'embauche. De même, les systèmes d'IA peuvent contribuer à l'équité salariale ou entraîner l'inégalité dans l'écosystème de la main-d'œuvre, par exemple en amplifiant la valeur de compétences existantes tout en réduisant la valeur d'autres compétences. Reste à savoir si la redéfinition du travail liée à l'utilisation de l'IA dans l'économie mondiale aura pour effet d'augmenter ou de diminuer l'offre de travailleurs pour les entreprises canadiennes.
Je passe à l'exécution du travail. Dans les écosystèmes de main-d'œuvre, les humains et l'intelligence artificielle travaillent ensemble — à divers degrés d'interdépendance et de contrôle mutuel — pour créer de la valeur. Comme le professeur Thomas Malone, du MIT, l'a indiqué, l'humain a plus de contrôle lorsque la machine sert uniquement d'outil. À l'inverse, la machine a de plus en plus de contrôle à mesure que son rôle s'accroît pour devenir un assistant, un pair et, ultimement, un gestionnaire. L'utilisation émergente de l'intelligence artificielle générative dans chacune des catégories suscite une multitude de questions de politique concernant la responsabilité des travailleurs, la protection de la vie privée et la gestion du rendement, entre autres.
L'intelligence artificielle a une incidence sur le travail dans une dernière catégorie: les mesures. Les entreprises ont de plus en plus recours à l'IA pour mesurer les comportements et des indicateurs de rendement auparavant impossibles à suivre. Les techniques de mesure avancées allant des capteurs biométriques à l'analyse des courriels d'entreprise en passant par l'analyse des sentiments ont le potentiel de générer des gains d'efficacité et d'améliorer les conditions des travailleurs, mais risquent également de déshumaniser les travailleurs et d'accroître la discrimination en milieu de travail.
Cela fait environ cinq minutes. Je serais ravi de continuer. J'ai une conclusion, mais je peux aussi m'arrêter là.
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Monsieur le président et membres du Comité, je vous remercie de nous avoir invités à comparaître devant vous.
Je m'appelle Danick Soucy et je suis le représentant politique du Comité sur les nouvelles technologies du Syndicat canadien de la fonction publique-Québec, ou SCFP-Québec. Le Comité sur les nouvelles technologies du SCFP-Québec tente de mieux comprendre les technologies émergentes pouvant avoir un impact sur le travail de nos membres, dont l'intelligence artificielle. Son objectif n'a jamais été de s'opposer aux avancées technologiques, mais plutôt de trouver des façons de s'y adapter.
Il y a un an, les rapides avancées de ChatGPT ont pris le monde, et même les spécialistes de l'intelligence artificielle, par surprise. Nous savons maintenant que les systèmes de l'intelligence artificielle générative sont capables de faire une variété de tâches. Ils peuvent non seulement permettre l'automatisation du travail manuel, mais ils peuvent également effectuer de nombreuses tâches professionnelles, créatives ou relevant du personnel de bureau. Les possibilités de l'intelligence artificielle générative sont immenses et cette dernière pourrait causer une secousse dans le monde du travail et dans la société canadienne si rien n'est prévu pour l'encadrer.
Nous sommes d'avis qu'il est impératif d'agir dès maintenant pour réglementer l'intelligence artificielle en amont de son implantation massive dans les entreprises, et ce, afin d'éviter le plus possible la mise en place de systèmes comportant des problèmes pour les travailleuses et les travailleurs ou la société. Comme le dit le proverbe, « mieux vaut prévenir que guérir ». Cette expression trouve tout son sens par rapport à l'intelligence artificielle qui, malgré son utilité, peut aussi comporter des dangers sur plusieurs plans.
L'un de ces dangers vient du fait que beaucoup de systèmes d'intelligence artificielle ont été entraînés sur Internet. Ils ont ainsi intégré des biais et des données inexactes pouvant mener à de la discrimination ou à de la désinformation. Or, les systèmes d'intelligence artificielle commerciaux sont plus opaques que jamais, et leurs fournisseurs ne révèlent pas toujours sur quels ensembles de données ils ont été entraînés. De plus, l'autonomie des systèmes de l'intelligence artificielle rend plus complexe la détermination de la responsabilité lorsqu'un préjudice est commis. Il faut informer la population et les employeurs à ce sujet.
En milieu de travail, cela peut se traduire par le refus de candidatures, de promotions ou de non-respect des droits fondamentaux des travailleurs en matière de protection des renseignements personnels et de respect de la vie privée. Les systèmes d'intelligence artificielle utilisés pour donner des tâches à un travailleur peuvent également avoir une incidence sur la santé et la sécurité en intensifiant le travail ou en limitant, par exemple, la latitude décisionnelle du salarié, ce qui est reconnu comme un risque psychosocial lié au travail.
L'intelligence artificielle ne devrait pas mener à la discrimination, avoir pour conséquence d'augmenter les problèmes de santé ou de sécurité du travail, ni porter atteinte à la protection des renseignements personnels ou de la vie privée d'un salarié.
Les données disponibles sur l'impact possible des systèmes de l'intelligence artificielle sur la main-d'œuvre varient grandement. Toutefois, selon une étude choc publiée par la banque d'investissement américaine Goldman Sachs, en mars dernier, 300 millions d'emplois à temps plein pourraient être automatisés par l'utilisation de l'intelligence artificielle dans le monde. Cette estimation inclut la disparition du quart du travail actuellement accompli aux États‑Unis et en Europe. C'est de loin l'évaluation la plus alarmante dont nous avons pris connaissance.
Dans un tel scénario, qu'arriverait-il des travailleurs licenciés? L'assurance-emploi serait-elle leur seul recours?
Les entreprises auraient-elles des responsabilités à assumer concernant leur requalification?
Auraient-elles l'obligation de former leur personnel dont le travail a été transformé par l'intelligence artificielle?
Compenseraient-elles les gouvernements pour l'impôt perdu en raison de l'utilisation de l'intelligence artificielle afin de protéger nos services publics?
Le gouvernement ne peut envisager l'utilisation de l'intelligence artificielle uniquement sous l'angle de l'innovation, de la productivité et de la croissance économique. Il doit également prendre en considération les répercussions négatives que peuvent avoir les systèmes d'intelligence artificielle sur les citoyens et leur capacité de contribuer à la société canadienne de façon plus générale.
À cette fin, le SCFP-Québec recommande que les gouvernements maintiennent un dialogue avec tous les groupes de la société civile, dont les syndicats, au sujet de l'intelligence artificielle, et qu'il confie à Statistique Canada la collecte obligatoire de renseignements sur la progression de l'intelligence artificielle et ses répercussions sur le travail et la main-d'œuvre.
Par ailleurs, la réglementation minimale à mettre en place rapidement devrait comprendre quatre éléments.
Le premier élément est l'obligation, pour les employeurs, de déclarer toute utilisation de l'intelligence artificielle sur les lieux de travail et d'impliquer les travailleurs ou leurs représentants syndicaux en amont de la conception et de l'implantation de systèmes d'intelligence artificielle.
Le deuxième est une obligation pour les employeurs de former ou de requalifier le personnel touché par l'adoption de technologies d'intelligence artificielle.
Le troisième est la mise en œuvre de l'encadrement juridique nécessaire à la protection des droits fondamentaux des travailleurs et à l'identification des responsables des systèmes d'intelligence artificielle.
Enfin, le quatrième est l'imposition d'exigences relatives au développement responsable de l'intelligence artificielle pour l'attribution de tout financement public.
Je vous remercie de votre attention.
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Je vous remercie, monsieur le président, et merci aux membres du Comité. Nous sommes reconnaissants de l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui pour contribuer à l'étude sur l'incidence des technologies d'intelligence artificielle sur la main-d'œuvre canadienne.
SAP est une entreprise d'application de technologie logicielle qui a des activités au Canada depuis plus de 30 ans. Nous travaillons avec des organismes de toutes tailles des secteurs public et privé pour les aider à faire partie d'un réseau d'entreprises intelligentes et durables.
Nos technologies sécurisées et de confiance exécutent des processus d'affaires intégrés alimentés par l'intelligence artificielle en infonuagique. Plus précisément, nos applications touchent la planification des ressources d'entreprise, les ressources humaines et la gestion de l'approvisionnement et des finances, y compris les demandes de remboursement des frais de voyage et des dépenses.
SAP est une société mondiale présente dans 140 pays, et qui a des activités d'importance stratégique au Canada. Notre apport annuel au PIB du Canada est de 1,5 milliard de dollars et notre écosystème représente un total de 7 000 emplois d'un océan à l'autre. Nos laboratoires d'innovation, où sont menées nos activités de recherche-développement, sont situés à Montréal, Waterloo et Vancouver.
Nous comprenons que la main-d'œuvre canadienne d'aujourd'hui fait face à l'évolution rapide de la technologie de l'intelligence artificielle et que les travailleurs sont de plus en plus confrontés à une série de décisions complexes liées à la mise en œuvre et à la formation alors que les organisations évoluent dans cette nouvelle ère numérique. Étant donné que l'intelligence artificielle est de plus en plus utilisée pour automatiser des décisions qui ont une incidence considérable sur la vie, la santé et la sécurité des gens, nous reconnaissons que les gouvernements ont un rôle important à jouer dans la promotion de l'innovation tout en préservant l'intérêt public.
Les préoccupations, dont nous espérons discuter dans le cadre de notre témoignage d'aujourd'hui, sont fréquentes et portent souvent sur des pratiques négligées découlant d'un manque général d'intégration de l'intelligence artificielle, ce qui a touché de nombreuses industries, y compris le secteur public canadien, comme nous l'avons constaté. À titre d'exemple, prenons l'utilisation, par divers organismes, d'anciens systèmes déconnectés ou complexes; les processus manuels dépassés; l'interopérabilité limitée et le nombre restreint de processus de bout en bout dans l'ensemble des fonctionnalités de gestion du capital humain. L'absence de solutions à ces problèmes a des répercussions sur le recrutement, la rétention et la formation professionnelle, sans parler des coûts d'exploitation de systèmes anciens.
Le potentiel illimité de l'intelligence artificielle générative pourrait stimuler l'économie canadienne à hauteur de 210 milliards de dollars, ce qui permettrait d'accroître considérablement la productivité des travailleurs canadiens. Il est important que les entités cherchent des partenaires industriels expérimentés disposant des outils nécessaires pour les guider et orienter leurs activités durant leur transformation numérique, en tirant parti de technologies comme l'intelligence artificielle pour favoriser le perfectionnement de la main-d'œuvre. Chez SAP, nous voyons ce potentiel et l'occasion de libérer le potentiel de productivité et de valeur dans l'ensemble de nos secteurs économiques. Par exemple, l'intelligence artificielle peut contribuer à régler certains des principaux problèmes actuels liés à la main-d'œuvre, allant du recrutement à la formation en passant par l'augmentation de la mobilisation et de la rétention de l'effectif.
Je vais vous donner quelques exemples. Les logiciels d'IA pour le recrutement peuvent éliminer les préjugés inconscients dans les descriptions de poste. L'automatisation du recrutement peut alléger le fardeau administratif grâce à l'automatisation de la transmission des documents requis. La formation spécialisée fondée sur l'intelligence artificielle est interactive; l'IA apprend en permanence et s'adapte au style d'apprentissage de chaque travailleur, qu'il soit visuel, auditif ou écrit. L'analytique fondée sur l'intelligence artificielle, en particulier l'analyse des sentiments, permet d'identifier les sentiments des travailleurs. L'analyse du rendement fondée sur l'intelligence artificielle permet aux gestionnaires d'extraire des informations impartiales à partir d'évaluations continues en temps réel en provenance de diverses sources.
La technologie peut aussi être utile pour ce qui est de l'accessibilité. Les solutions logicielles peuvent favoriser l'inclusion des membres de la communauté des personnes handicapées dans la main-d'œuvre d'aujourd'hui. En tant que membre cofondateur du conseil consultatif ministériel qui a créé le Conseil des entreprises pour l'inclusion des personnes en situation de handicap, SAP préconise l'accélération de l'adoption de technologies qui intègrent des outils comme l'intelligence artificielle afin de favoriser l'intégration des membres de la communauté des personnes handicapées dans la population active d'aujourd'hui.
Le Canada possède un important potentiel dans ce domaine et demeure concurrentiel à l'échelle mondiale grâce à un écosystème d'IA diversifié qui attire plus de talents en IA, en plus de compter plus de femmes dans des postes liés à l'intelligence artificielle que l'ensemble de nos pairs du G7.
La forte concentration de talents au Canada contribue à l'augmentation du nombre de brevets en intelligence artificielle déposés à l'échelle nationale et explique pourquoi nous avions, en 2022, le plus grand nombre de publications sur l'intelligence artificielle par habitant. Il est plus important que jamais que les politiques publiques favorisent la rétention des meilleurs talents en intelligence artificielle afin de maintenir notre avantage concurrentiel et de favoriser une innovation soutenue.
L'incidence de l'intelligence artificielle sur la main-d'œuvre canadienne demeure indéniable, et les politiques publiques doivent permettre une meilleure intégration numérique avec la base industrielle du Canada afin de renforcer l'écosystème local, qui comprend les PME, les entreprises appartenant à des personnes issues des minorités et les entreprises autochtones.
Je vous remercie, monsieur le président. C'est avec plaisir que je répondrai aux questions.
Je pense que vous remarquerez que notre clientèle a conscience de l'importance de l'apport de l'intelligence artificielle à leurs processus d'affaires, et constate la valeur qu'elle peut libérer.
J'irais probablement de quelques exemples très généraux. Prenons les banques, par exemple, qui doivent manipuler beaucoup de données de diverses sources pour préparer leurs nombreux rapports financiers. L'intelligence artificielle peut automatiser une bonne partie de ces tâches et résumer beaucoup de ces données. Cela permettrait au personnel d'une banque de se consacrer à des tâches plus stratégiques plutôt qu'à l'analyse de données.
La fabrication est un autre exemple. Certains de nos clients tirent parti des technologies de l'intelligence artificielle pour examiner le rendement des ventes, identifier les régions sous-performantes, examiner les achats et la chaîne d'approvisionnement, examiner les ressources humaines et essayer de trouver des gains d'efficacité dans...
Voilà le genre d'exemples que je donnerais.
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Merci énormément, et merci aux témoins d'être ici.
Nous en sommes à notre dernière journée de témoignages. Tous les témoins ont vraiment contribué à une conversation très intéressante sur le sujet. De nombreux points complémentaires ont été soulevés.
J'aimerais parler d'un point qui a été soulevé par plus d'une personne: le fonctionnement de l'apprentissage automatique et la façon dont les données... Je pense que vous venez de faire allusion aux données provenant d'une panoplie de sources. Si les données que nous utilisons servent à créer l'intelligence artificielle au moyen de l'apprentissage automatique, il ne fait aucun doute que la technologie que nous mettons au point sera biaisée.
La technologie reflète la société dans son ensemble. Voici un exemple éloquent. Si l'intelligence artificielle était utilisée dans le système judiciaire, elle recenserait, disons, les affaires judiciaires des 70 dernières années. Si c'était le cas, et si nous reconnaissions que l'intelligence artificielle s'appuierait sur l'apprentissage automatique et les ensembles de données des 70 dernières années, nous prendrions maintenant des décisions fondées sur ces données. Ces décisions seraient biaisées si nous reconnaissions que le système comporte des obstacles systémiques.
La grande question est la suivante. Je pense que M. Soucy a souligné que nous devons veiller à ce que la technologie créée ne soit pas biaisée contre certains travailleurs. Je suppose que ma question pour le représentant syndical est la suivante: comment utiliser le processus des conventions collectives et comment tenir les entreprises responsables lorsque les ensembles de données qu'elles utilisent sont tirés d'informations inconnues du public? Ces algorithmes sont privés.
Comment pouvons-nous nous assurer de trouver un équilibre entre le système en cours d'élaboration et la façon dont l'IA sert les travailleurs en général?
Cette question s'adresse à M. Soucy.
Je vous remercie de la question. C'est vraiment intéressant.
J'ai assisté dernièrement à un colloque sur les télécommunications, où l'on se demandait justement quelle était la fiabilité des systèmes d'intelligence artificielle lorsqu'ils sont entraînés à partir de données qui ne sont pas totalement fiables. Par exemple, lorsqu'on entraîne un système d'intelligence artificielle sur Internet, on ramasse vraiment toutes les données qui s'y trouvent. Il y a, dans ces données, des informations qui sont fausses et d'autres qui sont véridiques.
De quelles façons peut-on alors s'assurer que l'intelligence artificielle qui est entraînée sur ces données est fiable?
C'est la question que l'on a posée à des hommes d'affaires qui travaillent dans les télécommunications, et tous ont éludé la question. La raison pour laquelle je vous raconte cela, c'est que j'ai parlé par la suite avec la modératrice de la table ronde, elle-même une spécialiste de la technologie. Elle me disait que, la seule façon de s'assurer de la qualité des données, ce serait de demander aux entreprises d'indiquer la provenance de leurs données dans leurs systèmes. Ainsi, les développeurs pourraient dire aux entreprises qui achètent les programmes d'intelligence artificielle si les données ont été tirées d'Internet, ou si elles sont des données privées des entreprises, des données d'une université ou celles d'un gouvernement.
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Je vous remercie de cette réponse.
Je vais passer à SAP, en fonction de la réponse à la question que j'ai posée. Si nous devons utiliser une technologie comme l'intelligence artificielle pour le recrutement et la formation, comme vous l'avez mentionné plus tôt dans votre témoignage... Une partie de l'avantage concurrentiel d'une entreprise consiste à s'assurer que les algorithmes et les logiciels qu'elle utilise sont privés, parce qu'il s'agit de propriété intellectuelle. En même temps, nous devons garantir que les ensembles de données utilisés sont justes et proviennent de sources fiables. De nombreuses grandes organisations comme les Amazon et les Microsoft de ce monde ne sont peut-être pas syndiquées, alors il y a un décalage avec le processus de conventions collectives.
Comment nous assurer que les grandes entreprises comme SAP mettent en place une intelligence artificielle fondée sur un apprentissage automatique qui soit équitable et transparent? Comment y parvenir? En même temps, comment une entreprise peut-elle conserver son avantage concurrentiel? C'est une question difficile, mais peut-être avez-vous des idées à ce sujet.
Nous devons tenir compte de mesures de conformité et les respecter, tout comme d'autres membres de l'industrie des différents secteurs. Les données sous-jacentes... SAP ne possède pas ces données. Elles appartiennent au client. Nous fournissons la technologie, les outils, et le client est responsable des données. Il m'est difficile de répondre à cette question de ce point de vue, mais il y a beaucoup d'éléments qui entrent en ligne de compte dans les outils et leur utilisation.
Les données, selon les sources d'où elles proviennent, doivent effectivement être validées. Il faut les vérifier pour s'assurer qu'elles ne sont pas biaisées et qu'elles n'entraînent pas de conséquences fortuites. Les concepteurs de notre industrie cherchent constamment des moyens d'améliorer la technologie et de mieux tirer parti des données appropriées ou des données fiables, devrais‑je dire.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être des nôtres.
En cette dernière journée de témoignages dans le cadre de l'étude sur l'incidence de l’intelligence artificielle sur la main-d’œuvre au Canada, je ne suis pas certaine que nous soyons allés au bout de l'exercice. En effet, il nous manque encore bien des données pour être en mesure d'évaluer cette incidence.
Monsieur Soucy et Madame Blais, je vous remercie de vos témoignages. Certains de vos collègues du milieu syndical sont venus nous dire que, ce qui blesse, c'est le fait que les travailleuses et les travailleurs ne sont pas informés à l'avance de l'implantation de nouvelles technologies, comme l'intelligence artificielle. Ils ne savent pas à quoi elles servent.
Vous avez dit que l'intelligence artificielle pourrait même créer des secousses dans le monde du travail, d'où l'importance de la réglementer.
Qu'entendez-vous par réglementation? Mon collègue libéral a soulevé le fait que ce ne sont pas toutes les travailleuses et tous les travailleurs qui sont syndiqués. Comment pouvons-nous encadrer l'intelligence artificielle de manière concrète et efficace?
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Merci, monsieur le président, et merci à tous nos témoins d'être ici.
Ma première question s'adresse à M. Kiron.
Vous avez affirmé dans un article que vous avez corédigé que « ces systèmes d'analyse, que nous appelons des indicateurs de rendement clés intelligents, peuvent apprendre des notions et apprendre à s’améliorer, avec et sans intervention humaine. »
Croyez-vous que cette capacité permettrait à l'IA de recueillir des données personnelles? Si oui, y a‑t‑il des lacunes dans les lois sur la protection des renseignements personnels que vous recommanderiez au gouvernement de corriger ou des changements que vous recommanderiez de mettre en œuvre?
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C'est une question fascinante.
Elle porte sur les indicateurs de rendement clés, ou IRC, et sur l'acquisition de données personnelles pour améliorer les IRC et les aider à apprendre. Dans la mesure où les entreprises utilisent les données personnelles des clients qui font partie de leurs ensembles de données, la réglementation limite sans contredit la façon dont les entreprises peuvent utiliser ces données personnelles à l'extérieur de l'organisation.
Au sein de l'organisation, il y a évidemment... On ne peut pas voir les numéros de sécurité sociale en dehors des équipes de ressources humaines. Donc, étant donné que les données des IRC sont utilisées pour aider à entraîner de nouveaux IRC ou pour les améliorer, et que les IRC eux-mêmes peuvent apprendre de ces données, l'utilisation pourrait être balisée selon un usage approprié des données par l'entreprise, si vous me suivez.
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Oh, oui, et c'est déjà le cas.
Les grands modèles de langage, par exemple, ont été entraînés à partir d'ensembles de données qui comprennent des ouvrages publiés par des auteurs de partout dans le monde. Je pense qu'un recours collectif lancé par des écrivains comme Stephen King est en cours. Ils disent: « Écoutez, votre outil qui vous rapporte des milliards de dollars — vous avez une valeur en capital de 90 milliards de dollars — s'appuie sur mon travail, et je ne suis pas du tout rémunéré. »
Ce genre d'exploitation de la propriété intellectuelle se produit — absolument.
Ensuite, pour ce qui est de la protection des renseignements personnels, l'IA va violer la vie privée des gens d'une panoplie de façons. Pensons notamment à l'IA générative; nous avons parlé de ChatGPT. Il y a aussi le modèle de langage Claude, et Bard de Google. Toutes sortes de grands modèles de langage existent.
Ces entreprises essaient de prévenir les problèmes en mettant en place des garde-fous éthiques, mais ce dont nous n'avons pas parlé, c'est qu'il y aura un marché gris pour les grands modèles de langage qui sont exempts des contraintes sur lesquelles les gouvernements et les entreprises scrutées par le public se concentrent. Que faire à ce sujet?
Madame Chabot, il est très difficile d'imposer un moratoire sur ce genre de réalités.
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Merci beaucoup. Je vous remercie de cette explication, qui était très utile.
Monsieur le président, j'aimerais changer de sujet un instant et faire une pause.
J'aimerais proposer une motion. Elle a été distribuée aux membres du Comité. Je vais la lire:
la vérificatrice générale du Canada a récemment publié un rapport cinglant sur le du programme de Modernisation du versement des prestations du gouvernement libéral, faisant état de retards, de dépassements de coûts et de préoccupations quant à la viabilité d’une technologie de plus en plus désuète;
ce projet était budgété à 1,75 milliard de dollars lors de son lancement en 2017, mais son coût a presque doublé, pour atteindre 3,4 milliards de dollars;
de nouveaux rapports de l’EDSC prévoient une estimation révisée des coûts de 8 milliards de dollars, marquant une augmentation de 357 % par rapport au prix initial;
la date d’achèvement du projet a été repoussée à 2034;
Que le comité entreprenne une étude d’au moins quatre (4) réunions pour examiner le programme de Modernisation du versement des prestations du gouvernement et le rapport de la vérificatrice générale du Canada à ce sujet et que la vérificatrice générale du Canada, le ministre des Services aux citoyens, le ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles, la présidente du Conseil du Trésor et tous les fonctionnaires concernés de ces ministères soient invités à comparaître devant le comité à ce sujet pendant deux heures chacun; et que le comité fasse rapport de ses conclusions et de ses recommandations à la Chambre.
Monsieur le président, pour mettre les choses en perspective, je précise que le programme de Modernisation du versement des prestations est le plus grand projet de technologies de l'information, ou TI, jamais entrepris par le gouvernement canadien. Comme je l'ai dit, on prévoyait qu'il coûterait 1,75 milliard de dollars. Selon les rapports, il devrait maintenant coûter environ 8 milliards de dollars.
Les coûts ont augmenté. Des experts-conseils coûteux ont été embauchés. Les délais sont repoussés. Les ministres libéraux doivent répondre aux questions pour être tenus responsables de ce manque chronique de surveillance et de la mauvaise gestion d'un autre projet de TI. Par exemple, le projet de l'application ArriveCAN n'a pas fonctionné. Il a coûté 54 millions de dollars aux contribuables et fait maintenant l'objet d'une enquête criminelle. Les libéraux ont récemment versé plus de 600 000 $ à des consultants pour obtenir des conseils sur la façon de réduire les dépenses liées aux consultants.
Le gouvernement ne mérite pas le bénéfice du doute dans ce dossier. Il s'agit d'un projet de dépense massif avec les deniers publics. Le Comité des ressources humaines doit se pencher sur la question.
J'espère avoir l'appui de tous les membres du Comité.
Merci, monsieur le président.
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Nous nous sommes penchés sur la question. Nous avons réalisé une étude sur ce sujet avec le Boston Consulting Group et un professeur du Boston College, Sam Ransbotham.
Les interactions des machines et des humains entrent dans différentes catégories. Je vais essayer d'être aussi concis que possible, mais une machine peut... Je pense à la prise de décisions, par exemple. La machine prend la décision toute seule, de façon automatisée. Je pense aussi à la détection de la fraude. Les technologies d'intelligence artificielle tiennent compte d'un grand nombre de paramètres, ce qu'aucun humain ne pourrait faire, probablement. La machine prend des décisions sur ce qui constitue une fraude.
Il y a d'autres types de situations où l'intelligence artificielle contribue à la prise de décisions, mais l'humain prend la décision finale. Aussi, l’être humain pourrait contribuer à la prise d'une décision finale par l’intelligence artificielle. Prenons encore l'exemple de la fraude. Dans certains cas, il n'est pas vraiment clair s'il s'agit de fraude ou non; l'humain peut jouer un rôle dans la prise de ces décisions.
La portée est vaste, et nous avons constaté que l'intelligence artificielle à un très haut niveau utilisée par les humains favorisait et renforçait le travail d'équipe. Les humains sont plus satisfaits de travailler avec l'intelligence artificielle que les équipes qui ne l'utilisent pas. Elle accroît la collaboration.
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En effet, je suis coprésidente du conseil de la Chambre de commerce du Canada sur l'avenir de l'intelligence artificielle, et nous avons tenu notre premier sommet exécutif aujourd'hui, qui a été un franc succès.
Nous avons réuni les représentants d'entreprises de toutes tailles et de divers domaines. Nous avons discuté de l'intelligence artificielle à titre de nouvelle technologie, et avons discuté de l'avenir. Nous avons convenu que l'intelligence artificielle évoluait rapidement et constamment, et qu'elle allait continuer de le faire dans tous les secteurs.
Une mesure législative sur la réglementation de l'intelligence artificielle a été présentée au Parlement. Les opinions au sujet de la loi, des prochaines étapes et de la réglementation de l'intelligence artificielle sont variées. Dans l'ensemble, nous sommes tous d'avis qu'il faut certains principes et règlements en la matière.
Nous réalisons que diverses entreprises misent sur la technologie, qu'elle a une certaine valeur et qu'elle entraîne des avantages, et ce, assez rapidement.
Nous avons aussi eu une conversation intéressante sur la productivité de l'intelligence artificielle et la création d'un écosystème au Canada qui nous permettrait d'être concurrentiels à l'échelle nationale et internationale, où l'intelligence artificielle aurait un rôle à jouer.
Je vais m'arrêter là, mais je vous en dirai plus avec plaisir.
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Dans le secteur des télécommunications, les grandes entreprises de télécommunications canadiennes sous-traitent à l'étranger, dans des pays qui n'ont pas les mêmes dispositions législatives qu'ici. C'est le cas, par exemple, des centres d'appels, des services techniques et du dessin de plans. Cela soulève déjà des questions quant à la protection des renseignements personnels des consommateurs canadiens et des employés de ces entreprises.
De plus, nous avons remarqué que l'intelligence artificielle augmente généralement les capacités d'autres technologies. Par exemple, la technologie 5G qui est en train d'être déployée, combinée à l'intelligence artificielle, permettra d'automatiser beaucoup de tâches dans les entreprises de télécommunications. Cela pourrait donc mener éventuellement à la disparition d'emplois qui sont très spécialisés.
Je ne sais pas comment on requalifiera ces employés. Pour l'instant, les entreprises sont peu enclines à le faire. C'est ce que nous décodons. Elles préfèrent avoir recours à un sous-traitant qui fera le travail clés en main à l'intérieur de l'entreprise ou embaucher des gens qui sortent de l'école.
Le gouvernement parle souvent de la classe moyenne. Pour les gens de la classe moyenne qui occupent présentement les emplois en voie d'être automatisés, pourra-t-on les requalifier dans des postes aussi techniques que ceux qui seront requis par l'intelligence artificielle? Il faudrait réfléchir à cela.
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Très bien. Je vous remercie pour vos commentaires et cette comparaison.
Monsieur le président. J'aimerais présenter une autre motion; elle a été transmise aux membres du Comité.
Elle se lit comme suit:
Que, conformément à l'ordre de renvoi du jeudi 9 novembre 2023, le ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’oeuvre et des Langues officielles, le ministre du Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités, la ministre de la Diversité, de l’Inclusion et des Personnes en situation de handicap, le ministre du Travail et des Aînés, la ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social et le ministre des Services aux citoyens comparaissent devant le Comité pendant au moins deux heures chacun pour étudier le Budget supplémentaire des dépenses (B) avant le vendredi 1er décembre 2023.
Il est normal que nous invitions les ministres à comparaître devant le Comité, alors nous leur demandons officiellement de le faire. C'est aussi particulièrement important puisque la motion que j'ai présentée précédemment, qui n'a pas été adoptée, et qui visait à examiner le programme de modernisation du versement des prestations... En fait, le député libéral d'en face a fait remarquer que la question pourrait être soulevée lorsque les ministres viendront ici pour parler du budget des dépenses, alors le moment est idéal. Par conséquent, cette motion devrait être appuyée par les membres du Comité ici présents.
C'est très important, puisque nous examinons les chiffres; nous examinons les dépenses supplémentaires du gouvernement. Nous avons également un nouveau et un nouveau portefeuille; il est donc tout à fait opportun de l'inviter. Nous ne l'avons pas encore entendu en comité.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, il y a aussi le rapport de la vérificatrice générale, qui n'a pas encore été abordé, et nous pouvons interroger les ministres à ce sujet également.
Merci beaucoup, monsieur le président.
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Monsieur le président, j'ai besoin d'une précision. La motion que nous avons reçue la semaine dernière visait à ce que nous recevions cinq ministres pour deux heures chacun. Est-ce bien de cette motion que nous débattons? Si je comprends bien, il y a maintenant un amendement visant à ce que l'étude ait lieu à compter du 1
er décembre.
Sur le fond, je suis d'accord pour recevoir les ministres. Toutefois, quand on fixe un échéancier, à mon avis, cela remet en question la priorité que nous avons donnée aux travaux du Comité. À partir de 18 heures, soit dans trois minutes, nous sommes censés aborder les travaux du Comité. Serait-il possible de continuer le débat sur cette question et de suspendre les travaux en cours?
De toute évidence, si nous voulons recevoir cinq ministres pour deux heures chacun à compter du 1er décembre, cela veut dire que nous devrons mettre de côté les travaux que nous avions prévus pour décembre.