:
Je vous remercie beaucoup.
Bonjour. Je suis très heureuse d'être ici aujourd'hui.
[Français]
Nous sommes ici aujourd'hui pour vous donner une séance d'information technique sur le système d'apprentissage et de la garde des jeunes enfants à l'échelle du Canada ainsi que sur le projet de loi qui, comme vous le savez, a été déposé au Parlement le 8 décembre 2022.
[Traduction]
La séance d'information d'aujourd'hui présentera des détails sur la vision, les objectifs et d'autres éléments importants du projet de loi , mais avant d'exposer les détails du projet de loi, je crois comprendre qu'il y a un intérêt à mieux comprendre les accords. Nous aimerions donc prendre un peu de temps pour situer le projet de loi dans le contexte plus large du système pancanadien qui est mis en place avec des partenaires provinciaux, territoriaux et autochtones. Après la déclaration préliminaire, nous serons heureux de répondre à vos questions.
La troisième diapositive de notre présentation donne un aperçu des récents engagements fédéraux en matière d'apprentissage et de garde des jeunes enfants. Depuis 2016, le gouvernement du Canada, en collaboration avec ses partenaires provinciaux, territoriaux et autochtones, a effectué d'importants investissements — que je ne répéterai pas, mais qui sont détaillés sur la diapositive — et a entrepris une série d'activités pour faire progresser la mise en œuvre d'un système pancanadien. Ce qu'il faut retenir, c'est que ce travail s'appuie sur deux cadres, à savoir le Cadre multilatéral d'apprentissage et de garde des jeunes enfants et le Cadre d'apprentissage et de garde des jeunes enfants autochtones.
Le cadre multilatéral a été approuvé en juin 2017 par tous les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux, à l'exception du Québec. Ce cadre établit les fondements d'une vision commune à long terme pour l'apprentissage et la garde des jeunes enfants, guidée par les principes convenus en matière de grande qualité, d'accès, de caractère abordable, de souplesse et d'inclusion. Ce sont ces principes communs qui ont servi de fondement aux premiers accords bilatéraux conclus avec les provinces et les territoires en 2017, ainsi qu'aux prolongations de ces accords et au nouvel accord pancanadien signé l'année dernière.
[Français]
Je veux mentionner que, même si le Québec a déclaré qu'il appuyait les principes généraux inclus dans le cadre, il n'approuve ni n'adhère formellement au cadre lui-même. Les gouvernements du Québec et du Canada reconnaissent le leadership du Québec en matière d'apprentissage et de la garde des jeunes enfants. Ensemble, ils ont négocié des ententes asymétriques pour le transfert du financement fédéral. Dans le cadre de ces ententes, le Québec n'est pas soumis aux mêmes exigences en matière de responsabilité et de rapport, sur lesquelles je reviendrai.
[Traduction]
Parallèlement, en 2017, le gouvernement du Canada et ses partenaires autochtones ont entrepris un processus d'engagement global pour soutenir l'apprentissage et la garde des jeunes enfants autochtones. En s'inspirant de cet engagement, le gouvernement a travaillé avec ses partenaires autochtones pour élaborer conjointement le Cadre d'apprentissage et de garde des jeunes enfants autochtones, qui a été approuvé par le gouvernement du Canada, l'Assemblée des Premières Nations, l'Inuit Tapiriit Kanatami et le Ralliement national des Métis. Il a été rendu public en septembre 2018.
Ce cadre établit une vision commune, ainsi que les principes et la voie à suivre pour offrir aux familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis des programmes d'apprentissage et de garde des jeunes enfants autochtones de grande qualité qui sont ancrés dans leur culture.
Comme je l'ai mentionné au début, j'aimerais passer un peu de temps sur la quatrième diapositive, enfin de situer le projet de loi dans le contexte plus large du système pancanadien, au cœur duquel se trouvent les accords bilatéraux avec les provinces, les territoires et les partenaires autochtones. Il s'agit d'accords pancanadiens quinquennaux qui s'étendent de l'exercice 2021‑2022 à l'exercice 2025‑2026. Ils régissent les transferts aux provinces et aux territoires de l'investissement de 27,2 milliards de dollars annoncé dans le budget 2021.
Nous avons également ce que nous appelons souvent les accords de prolongation, un ensemble distinct d'accords bilatéraux avec les provinces et les territoires qui décrivent le transfert des investissements prévus dans le budget 2016 et le budget 2017.
Enfin, nous avons des accords de financement avec des partenaires autochtones pour l'apprentissage et la garde des jeunes enfants autochtones. Ces accords s'appuient sur le Cadre d’apprentissage et de garde des jeunes enfants autochtones élaboré conjointement et ils sont gérés par l'entremise de tables de partenariat nationales et régionales.
[Français]
Le système est tellement plus que les seules ententes. Ce que nous nous efforçons de montrer, ce sont les nombreuses autres initiatives qui soutiennent le système à l'échelle du Canada, alors qu'il continue de se développer.
[Traduction]
Tout d'abord, un certain nombre d'entités multilatérales se penchent sur le défi actuel et les questions émergentes concernant l'apprentissage et la garde des jeunes enfants, y compris — et c'est important — les défis liés à la main-d'œuvre en matière d'éducation de la petite enfance.
Parmi ces entités, il y a tout d'abord des tables de partenariat nationales et régionales sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants autochtones, qui soutiennent la mise en œuvre de services d'apprentissage et de garde des jeunes enfants pour favoriser un processus décisionnel dirigé par les Premières Nations, les Inuits et les Métis, ainsi qu'une voie pour transférer des programmes autochtones d'apprentissage et de garde des jeunes enfants de grande qualité à des organismes de gouvernance autochtones régionaux. Deuxièmement, il y a le forum des ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux principalement responsables de l’apprentissage et de la garde des jeunes enfants, qui a été créé en juillet 2022 à titre de mécanisme pour discuter des questions émergentes et faire avancer les priorités communes en matière d'apprentissage et de garde des jeunes enfants. Troisièmement, il y a le Conseil consultatif national sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants, qui a été annoncé en novembre 2022 pour offrir des conseils et un forum pour traiter les enjeux auxquels fait face le secteur de l'apprentissage et de la garde des jeunes enfants.
Notre programme, c'est‑à‑dire le Secrétariat fédéral responsable de l'apprentissage et de la garde des jeunes enfants, et le Secrétariat de l’apprentissage et de la garde des jeunes enfants autochtones soutiennent ces travaux.
Le secrétariat fédéral, que je dirige, a été annoncé pour la première fois dans l'Énoncé économique de l'automne 2020 du gouvernement et a été lancé en août 2021. Entre autres choses, nous négocions et gérons les accords bilatéraux avec les provinces et les territoires, nous supervisons les investissements dans la collecte de données et les projets de recherche, nous gérons le programme d'innovation en matière d'apprentissage et de garde des jeunes enfants et nous fournissons des services de secrétariat au Conseil consultatif national et à la table des ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux
Ma collègue, Mme Reddin, dirige le Secrétariat de l’apprentissage et de la garde des jeunes enfants autochtones, qui a été créé au sein d'Emploi et Développement social Canada en réponse aux commentaires issus de l'engagement, au niveau national, à l'égard du Cadre sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants autochtones visant l'amélioration de la coordination fédérale et la simplification de l'administration.
Mme Reddin et les membres de son équipe font office de point de convergence fédérale pour l'initiative de transformation relative à l'apprentissage et à la garde des jeunes enfants autochtones, ils soutiennent les éléments autochtones dans les stratégies plus vastes du gouvernement du Canada en matière d'apprentissage et de garde des jeunes enfants et ils assurent la liaison avec les principaux ministères fédéraux au sujet de la mise en œuvre de l'initiative de transformation relative à l'apprentissage et à la garde des jeunes enfants autochtones, afin d'assurer une meilleure coordination horizontale entre les ministères pour soutenir des approches globales et holistiques en matière d'apprentissage et de garde des jeunes enfants autochtones.
Enfin, le projet de loi , Loi relative à l'apprentissage et à la garde des jeunes enfants au Canada, vise bien entendu à soutenir et à renforcer d'autres éléments du système pancanadien, notamment en enchâssant dans la loi des engagements du gouvernement fédéral envers des partenaires provinciaux, territoriaux et autochtones qui visent à continuer à travailler avec eux à l'élaboration et au maintien d'un système pancanadien.
[Français]
C'est beaucoup, mais, sur la cinquième diapositive, vous pouvez voir les ententes avec les provinces et les territoires, qui sont essentielles au développement et au maintien du système à l'échelle du Canada.
[Traduction]
Comme je l'ai mentionné plus tôt, 27,2 milliards de dollars étaient réservés dans le budget 2021 pour les transferts provinciaux et territoriaux qui représentent les fondements du système, en complément des accords bilatéraux en matière d'apprentissage et de garde des jeunes enfants qui ont été signés avec les provinces et les territoires pour mettre en œuvre du financement fédéral antérieur prévu dans les budgets 2016 et 2017.
Dans le budget 2021, le gouvernement fédéral s'est également engagé à collaborer avec les gouvernements provinciaux et territoriaux pour soutenir principalement les fournisseurs sans but lucratif afin d'augmenter le nombre de places dans les services de garde d'enfants réglementés. Des accords ont été signés avec les 13 provinces et territoires entre juillet 2021 et mars 2022, le Québec ayant signé un accord asymétrique qui reconnaît son système d'apprentissage et de garde de jeunes enfants déjà en place.
Les accords pancanadiens sont longs, détaillés et tous accessibles en ligne, mais ce sont surtout des documents juridiques ayant force exécutoire qui énoncent les engagements des provinces et des territoires à atteindre des objectifs liés à quatre principes convenus, soit le caractère abordable, l'accès, la grande qualité et l'inclusion. Ils définissent également les domaines d'investissements admissibles, les dispositions financières et les exigences en matière de rapports.
[Français]
Dans la sixième diapositive, nous soulignons certains des engagements précis convenus qui sont inclus dans les ententes.
[Traduction]
Le premier est le caractère abordable. L'objectif est de réduire le coût moyen des services de garde réglementés de 50 % avant la fin de 2022 et d'atteindre un coût moyen de 10 $ par jour pour les services de garde réglementés destinés aux enfants de moins de six ans d'ici 2025‑2026. Nous verrons dans le tableau de la diapositive suivante où en sont exactement les provinces et les territoires à cet égard.
En ce qui concerne l'accès, les accords engagent chaque province ou territoire à créer un nombre précis de nouvelles places en garderie d'ici 2025‑2026, et plus de 250 000 de ces places, c'est‑à‑dire la grande majorité, seront des places dans des services de garde d'enfants sans but lucratif.
Les accords pancanadiens engagent également les provinces et les territoires à mener des activités précises liées à la prestation de services de garde d'enfants de grande qualité. Pour l'ensemble des provinces et des territoires, il s'agit notamment d'engagements visant à soutenir le recrutement et la rétention d'une main-d'œuvre qualifiée et compétente dans le domaine de l'éducation de la petite enfance. En ce qui concerne le principe lié à l'inclusion, les provinces et les territoires se sont engagés à élaborer et à mettre en œuvre des plans visant à garantir que les enfants vulnérables et les enfants issus de populations diversifiées profitent d'un accès équitable aux services de garde d'enfants réglementés.
[Français]
La septième diapositive vous donne une idée de la situation actuelle du point de vue des frais abordables et de l'accessibilité. Je n'en dirai pas davantage parce que le tableau est assez explicite.
[Traduction]
La septième diapositive présente certains des progrès réalisés par les provinces et les territoires en ce qui concerne les objectifs communs et les engagements en matière de caractère abordable et d'accès. Vous constaterez qu'à l'exception d'une province, toutes les provinces et tous les territoires ont approuvé l'engagement de réduire les frais liés à la garde d'enfants de 50 % d'ici la fin de 2022, mais au bout du compte, cela s'explique par le fait que le Manitoba a pu passer à un engagement de 10 $ par jour à compter du 2 avril de l'année en cours, comme il a été annoncé vendredi dernier. Tous les autres, comme vous le verrez, sont sur la bonne voie ou ont déjà atteint leur objectif. On peut voir que les engagements en matière de caractère abordable ne s'appliquent pas à l'accord du Québec, car cette province disposait déjà d'un système très abordable au moment de la signature de l'accord.
Enfin, comme je l'ai déjà mentionné, les provinces et les territoires se sont engagés, dans le cadre des accords pancanadiens, à créer plus de 250 000 nouvelles places d'ici mars 2026. La dernière colonne du tableau résume les renseignements liés à la création de places dans chaque province et territoire.
La diapositive suivante, c'est‑à‑dire la huitième diapositive, donne quelques exemples récents d'annonces provinciales et territoriales relatives à l'offre de programmes et de services en matière d'apprentissage et de garde des jeunes enfants de grande qualité, ce qui, comme bon nombre d’entre vous le savent, est étroitement liée à la main-d'œuvre du secteur de l'éducation de la petite enfance. Même si le gouvernement du Canada ne peut pas établir de normes qui reviennent à réglementer les services de garde d'enfants, y compris la main-d'œuvre dans ce domaine, puisque ces compétences relèvent des provinces et des territoires, le gouvernement fédéral peut toutefois imposer des conditions aux fonds transférés aux provinces, ce qu'il fait par l'entremise des accords pancanadiens sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants et leurs plans d'action connexes.
Par exemple, dans le cadre des accords pancanadiens, les provinces et les territoires sont tenus de démontrer des progrès importants dans l'amélioration de la qualité des programmes et des services d'apprentissage et de garde des jeunes enfants par l'entremise d'engagements liés à la main-d'œuvre. Par conséquent, les provinces et les territoires annoncent des stratégies et des mesures en matière de main-d'œuvre dans le domaine de l'éducation de la petite enfance afin de recruter et de retenir des éducateurs dans le secteur en ciblant des volets tels que l'embauche, le maintien en poste, la formation et les augmentations de salaire.
Du financement est également utilisé pour recruter, former et retenir des éducateurs de la petite enfance autochtones, y compris par l'entremise de l'établissement d'échelles salariales de base pour rester concurrentiel avec les services en matière d'apprentissage et de garde des jeunes enfants qui sont exploités dans un contexte provincial et territorial.
[Français]
En plus d'établir des principes et des objectifs convenus, chaque entente décrit les domaines d'investissement admissibles.
[Traduction]
Ces domaines d'investissements varient un peu dans chaque accord bilatéral, car ils reconnaissent que chaque province ou territoire a la responsabilité de développer ou d'améliorer un système qui répond le mieux aux besoins et aux priorités de ses collectivités. Cependant, je peux dire que ces accords prévoient généralement certaines choses. Tout d'abord, ils prévoient que le financement fédéral est investi pour offrir davantage de services de garde réglementés ou agréés pour les enfants de moins de six ans. Deuxièmement, la priorité est accordée aux services de garde sans but lucratif ou publics, tout en reconnaissant que dans certaines provinces ou certains territoires, les exploitants sans but lucratif, publics et privés, ainsi que les exploitants à but lucratif, jouent tous un rôle dans la prestation de services de garde réglementés de grande qualité. Troisièmement, les provinces et les territoires doivent tenir compte des besoins des collectivités de langue officielle en situation minoritaire dans l'élaboration et la prestation des programmes et des services. Quatrièmement, les provinces et territoires doivent adopter des approches novatrices pour soutenir les principes du système pancanadien. Enfin, les provinces et les territoires doivent s'efforcer de cibler les familles vulnérables dans le financement, notamment les familles d'enfants handicapés, les familles à faible revenu et les familles qui vivent dans des collectivités mal desservies.
Les accords prévoient des plans d'action provinciaux et territoriaux qui fournissent plus de détails sur les investissements précis que les provinces et territoires effectueront pour soutenir les domaines admissibles, afin d'atteindre les objectifs pancanadiens en matière d'apprentissage et de garde des jeunes enfants. Actuellement, les provinces et les territoires ont préparé des plans d'action pour les exercices 2021‑2022 et 2022‑2023. Ils présenteront leurs plans d'action pour les années restantes des accords pancanadiens au début du prochain exercice, à deux exceptions près. En effet, le plan de l'Ontario est un peu différent, car l'Ontario a signé plus tard et nous avons donc déjà son plan pour l'année prochaine. De plus, en vertu de son accord asymétrique, le Québec n'est pas tenu de présenter un plan d'action.
[Français]
Les ententes comprennent également des dispositions financières et des rapports très détaillés. Elles sont détaillées à la dixième diapositive. Elles comprennent des précisions sur l'affectation et le décaissement des fonds fédéraux. Par exemple, la contribution du Canada est versée en versements par semestre à peu près égaux.
[Traduction]
Des conditions ont été prévues. En effet, à partir de la deuxième année de l'accord, c'est‑à‑dire cette année, le deuxième paiement pancanadien est retenu si une province ou un territoire ne soumet pas un rapport d'étape annuel qui décrit les données et les résultats obtenus, ainsi qu'un état financier audité de l'exercice précédent. De plus, à partir de 2023‑2024, le premier paiement annuel pourrait être retenu si une province ou un territoire n'a pas soumis son plan d'action détaillé pour le reste de l'accord. Le financement peut également être retenu si une province ou un territoire n'est pas en mesure d'atteindre les objectifs convenus dans l'accord.
[Français]
Enfin, les ententes comprennent également des détails sur l'administration des ententes. Nous avons déjà abordé la question des rapports, mais nous avons aussi quelques autres mesures clés qui sont incluses dans les ententes.
[Traduction]
Des comités bilatéraux de mise en œuvre ont été mis sur pied afin de suivre les progrès réalisés dans la mise en œuvre des accords et de fournir un forum pour cerner les défis en consultation avec les parties intéressées et les partenaires.
Enfin, il existe des procédures claires pour tout litige lié au non-respect de l'accord. L'accord se termine par une clause de résiliation de six mois, dont les deux parties peuvent se prévaloir si les modalités de l'accord ne sont pas respectées.
Je cède maintenant la parole à ma collègue, Mme Reddin, qui vous parlera des diapositives suivantes.
:
L'approche pancanadienne comprend une stratégie propre aux Autochtones qui complète les accords pancanadiens en place. L'objectif n'est pas de créer des systèmes distincts, mais plutôt de permettre la mise en œuvre de stratégies dirigées par des Autochtones dans le cadre de systèmes globaux et coordonnés qui répondent aux besoins des enfants et des familles autochtones, peu importe où ils vivent.
Comme il a été mentionné, un processus d'engagement global sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants autochtones a été organisé à l'échelle nationale en 2017. Il a permis d'élaborer conjointement le Cadre d'apprentissage et de garde des jeunes enfants autochtones. Ce cadre comprend une vision et des principes propres aux populations autochtones, et il oriente notre travail dans ce secteur. Il comprend des cadres distincts pour l'apprentissage et la garde des jeunes enfants des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Depuis le milieu des années 1990, le gouvernement fédéral investit dans les programmes d'aide préscolaire et les programmes de garde d'enfants pour les Autochtones, et il continuera dans cette voie.
[Français]
Des investissements supplémentaires pour l'apprentissage et la garde des jeunes enfants autochtones, engagés à compter de 2017 et renforcés par le budget de 2021, s'appuient sur ces anciens programmes et font progresser les priorités du cadre d'apprentissage et de garde des jeunes enfants autochtones et le développement du système à l'échelle du Canada. La plupart de ces investissements sont détenus dans des enveloppes de financement fondées sur la distinction, et le financement est administré au moyen de modifications aux ententes de contribution. Ces fonds sont cogérés par le biais de tables de partenariat nationales et régionales avec le Canada, un processus qui place les dirigeants autochtones au premier plan des décisions sur l'allocation du financement, les priorités et les plans de travail.
[Traduction]
Les dirigeants autochtones peuvent dire par l'entremise de quelle entente ils aimeraient recevoir du financement pour l'apprentissage et la garde des jeunes enfants. Quatre partenaires fédéraux — Emploi et Développement social Canada, Services aux Autochtones Canada, l'Agence de la santé publique du Canada et Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada — attendent pour appuyer et administrer les ententes conformément à un ensemble commun d'autorisations de programme.
Ces investissements tombent dans trois grandes catégories. Dans la première, il y a les investissements ciblés dans la gouvernance et la création de partenariats. Ils visent à accroître l'autodétermination et la participation gouvernementale autochtone — auprès du Canada et des provinces et territoires — dans la conception et la mise en œuvre d'un système pangouvernemental en embauchant du personnel dans les sphères politiques et techniques et en établissant des centres d'expertise semblables aux ministères dans un contexte fédéral-provincial-territorial.
La deuxième catégorie est celle des investissements accrus pour soutenir l'apprentissage préscolaire autochtone ainsi que les programmes et services de garderie. Ce financement est souple et appuie un certain nombre de priorités cernées par les dirigeants autochtones, y compris, par exemple, l'élaboration de programmes d'études et d'outils d'apprentissage adaptés à leur culture, les initiatives de revitalisation linguistique de même que l'amélioration de l'accès ou les heures de soins.
Enfin, la troisième catégorie regroupe des investissements ciblés dans l'apprentissage préscolaire autochtone et l'infrastructure pour la garde d'enfants, notamment dans des réparations et des rénovations mineures essentielles dans les garderies et les centres d'apprentissage autochtones fédéraux existants. À partir du prochain exercice, de nouveaux investissements permettront de remplacer des installations qui sont arrivées à la fin de leur vie utile ou de construire de nouveaux centres dans des collectivités mal servies.
À eux seuls, les investissements dans l'apprentissage et la garde des jeunes enfants ne suffisent pas pour accomplir la vision d'un système pancanadien. Une collaboration entre les gouvernements fédéral, provinciaux, territoriaux et autochtones est également nécessaire pour éliminer les problèmes d'accès aux programmes et aux services d'apprentissage et de garde des jeunes enfants de même que pour promouvoir des modèles adaptés à la culture.
Pour assurer cette collaboration avec des partenaires autochtones ainsi que les gouvernements fédéral et provinciaux, les accords pancanadiens sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants tiennent compte de la réconciliation, du cadre pour l'apprentissage et la garde de jeunes enfants autochtones ainsi que de l'importance de la collaboration avec les corps dirigeants et les organisations autochtones. L'Initiative de transformation de l'apprentissage et de la garde des jeunes enfants autochtones appuie la mise en œuvre fédérale du cadre. On passe d'un modèle précédent d'exécution du programme, qui repose sur un programme d'aide préscolaire aux Autochtones et des fournisseurs de services de garde, à un modèle d'exécution effectuée avec les gouvernements autochtones.
Nous avons entendu dire, grâce à l'engagement, qu'ils savent mieux que quiconque, qu'ils veulent être à l'avant-plan des décisions relatives aux enfants et aux familles dans leurs communautés. Cette approche s'aligne là‑dessus.
[Français]
Cette approche s'aligne également sur les engagements plus larges d'établir une relation de gouvernement à gouvernement avec les peuples autochtones. Enfin, cette approche s'aligne sur l'appel à l'action no 12 de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, qui demande aux gouvernements fédéral, provinciaux, territoriaux et autochtones de travailler ensemble pour concevoir des programmes d'éducation de la petite enfance adaptés à la culture des familles autochtones.
[Traduction]
Il y a près de 60 tables de partenariat nationales et régionales ou relations bilatérales sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants autochtones d'un bout à l'autre du pays. Certaines de ces tables existent depuis longtemps et ont des processus de gouvernance bien établis. D'autres sont nouvelles et mettent l'accent sur des experts clés ou des facilitateurs techniques précis. Une capacité technique se dégage pour appuyer et conseiller les dirigeants autochtones dans leur prise de décisions.
Ces tables de partenariat préparent des plans et des affectations de fonds et établissent des priorités. Elles coordonnent les activités d'apprentissage et de garde des jeunes enfants autochtones et permettent la mise en commun de pratiques exemplaires en rassemblant de nombreux partenaires autochtones de différents programmes, secteurs, groupes communautaires et gouvernements, tant à l'échelle nationale que régionale. Elles commencent aussi à servir de lieux de discussion et d'influence provinciales et territoriales lorsqu'on le souhaite, surtout dans le but de progresser vers un système pangouvernemental d'apprentissage et de garde des jeunes enfants autochtones.
L'essentiel, c'est que les dirigeants autochtones sont à l'avant-plan des décisions relatives à l'affection des fonds, aux plans et aux priorités. Le Canada participe pour faire un suivi et fournir une expertise, mais le principal objectif fédéral est de veiller à ce que le système fédéral soit prêt pour appuyer les priorités et les décisions autochtones.
La quatorzième diapositive donne des exemples de premiers progrès réalisés pour promouvoir et renforcer l'apprentissage et la garde des jeunes enfants autochtones. Au Manitoba, une Première Nation a conçu et possède une stratégie et un modèle de gouvernance qui guident les décisions en matière d'investissements pluriannuels dans le domaine, en s'appuyant sur un modèle d'éducation des Premières Nations à l'échelle de la province. De plus, des investissements fédéraux viennent en aide à 73 communautés inuites afin d'accroître et d'améliorer l'accès à des programmes et à des services d'apprentissage et de garde des jeunes enfants adaptés à la culture.
Au Nunavut, le financement soutient les ressources en langues autochtones, les programmes culturels inuits ainsi que les subventions salariales et l'amélioration des centres de la petite enfance.
Enfin, je souligne que les gouvernements de la nation métisse déploient des efforts pour améliorer l'accès à des programmes et à des services d'apprentissage et de garde des jeunes enfants adaptés sur le plan culturel, ainsi que le caractère abordable et la disponibilité de ces programmes et services. Cela comprend des subventions pour la garde d'enfants en Alberta, des programmes d'immersion linguistique en michif et en déné pour les élèves de la maternelle en Saskatchewan et l'établissement de nouveaux centres métis de la petite enfance au Manitoba, dans les Territoires‑du‑Nord‑Ouest et en Colombie-Britannique.
Merci.
Madame Lattimore, je vais vous demander de présenter la vision et l'approche qui sous-tendent le projet de loi .