:
Comme il est 15 h 30, je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 55e séance du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées de la Chambre des communes. Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, le Comité reprend son étude de l’objet du Budget supplémentaire des dépenses (B) 2022‑2023, soit le crédit 1b sous la rubrique Société canadienne d’hypothèques et de logement, ainsi que les crédits 1b et 5b sous la rubrique ministère de l’Emploi et du Développement social, et les normes de service pour le renouvellement des passeports.
La réunion d’aujourd’hui se déroule en mode hybride, ce qui veut dire que des députés et des témoins seront présents dans la salle tandis que d'autres seront en ligne.
Je vous demande d’adresser toutes vos questions à la présidence et d’attendre que je vous donne la parole avant de parler. Vous pourrez vous exprimer dans la langue officielle de votre choix. Si les services d’interprétation sont interrompus ou s’il y a un problème, veuillez me le signaler. Nous suspendrons alors la séance pendant que l'on corrige le problème.
Je rappelle aux personnes qui participent à distance qu'en cas de problème dû à un casque d’écoute qui n'aurait pas été approuvé par la Chambre des communes, je ne vous donnerai pas la parole. Vous pourrez participer au vote, mais ne pourrez pas intervenir verbalement lors de la réunion. Cette mesure s'impose dans l'intérêt de nos interprètes. Encore une fois, tous les commentaires doivent m'être adressés.
Nous allons commencer par l'objet du Budget supplémentaire des dépenses (B).
Je souhaite la bienvenue à nos témoins, à commencer par la ministre Karina Gould, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social. Nous avons parmi nous Jean-François Tremblay, sous-ministre; Karen Robertson, dirigeante principale des finances et sous-ministre adjointe principale; Catherine Adam, sous-ministre adjointe principale; Tammy Bélanger, sous-ministre adjointe principale; Cliff Groen, sous-ministre délégué; Karen Hall, sous-ministre adjointe déléguée; Mary Crescenzi, sous-ministre adjointe; et Mary Ann Triggs, sous-ministre adjointe, Service Canada.
Nous allons commencer. Je précise aux membres du Comité que nous prolongerons la première heure de 15 minutes en raison d’un problème de communication survenu à la dernière réunion. Ces 15 minutes seront ajoutées à la fin de la première heure.
Nous allons commencer par la ministre Gould.
Madame la ministre, vous avez cinq minutes pour votre déclaration liminaire. Vous avez la parole.
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Merci beaucoup, monsieur le président et distingués membres du Comité.
Je suis heureuse d’être de retour ici.
Tout d’abord, je tiens à m’excuser. J’avais bien l’intention de me présenter en personne, mais on dirait que je suis aux prises avec un virus assez désagréable, et je me suis dit que ce ne serait pas une bonne idée d’infecter tout le monde avec ce que j’ai.
Je vais maintenant vous parler des postes du Budget supplémentaire des dépenses (B) de 2022‑2023 qui sont liés à mon portefeuille de ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social du Canada.
EDSC est la plus importante organisation fédérale de prestation de services au Canada. Comme nous l’avons constaté pendant la pandémie de COVID‑19, les programmes et les services offerts par EDSC sont essentiels et ils ont des effets positifs sur la vie des Canadiens. Les demandes formulées aujourd’hui visent à renforcer les mesures de protection offertes et à continuer de bâtir un pays plus fort et plus inclusif.
[Français]
Le programme de la Sécurité de la vieillesse a versé plus de 60 milliards de dollars en prestations à 7 millions de prestataires l'an dernier. Depuis 2004, le nombre de clients a augmenté de 67 %, et on s'attend à ce qu'il y ait plus de 10 millions de clients d'ici 2035. Chaque semaine, le ministère reçoit environ 62 000 nouvelles demandes.
Emploi et Développement social Canada demande 46,4 millions de dollars pour servir les Canadiens efficacement et accroître la capacité du centre d'appels des pensions afin de mieux répondre aux demandes et de réduire le temps d'attente.
Pour aider les aînés, nous devons pouvoir exécuter efficacement le programme de la Sécurité de la vieillesse. Nous demandons 13,5 millions de dollars de plus pour les dépenses de fonctionnement, afin de moderniser le système informatique et d'améliorer le versement de la Sécurité de la vieillesse. Ces fonds faciliteront la création d'un nouveau modèle de centre de contact qui disposera d'une main-d'œuvre bien formée et intégrée afin d'offrir des services d'excellente qualité.
Les systèmes informatiques d'EDSC risquent de tomber en panne. Nous demandons 16,3 millions de dollars pour stabiliser les systèmes informatiques afin d'améliorer le rendement du réseau et d'atténuer les risques.
[Traduction]
Permettez-moi maintenant de mentionner rapidement d’autres initiatives pour lesquelles nous demandons des fonds.
Le Fonds de dotation philanthropique dirigé par les Noirs, est une initiative annoncée dans le budget de 2021 qui relevait du ministre du Logement et de la Diversité et de l’Inclusion. Ce fonds vise à créer une source de financement durable pour les organismes sans but lucratif et les organismes de bienfaisance enregistrés dirigés par des Noirs, axés sur les Noirs et au service des Noirs.
La a également parlé de cette initiative la dernière fois qu’elle s’est présentée devant ce comité. Grâce à une somme d’environ 200 millions de dollars, EDSC appuiera la mise en œuvre du Fonds et donnera à un organisme bénéficiaire national les moyens d’établir et de gérer le Fonds de dotation à compter de l’exercice 2022‑2023. Cet investissement servira à lutter contre le racisme visant les Noirs et à améliorer les résultats sociaux et économiques dans les communautés noires.
Vient ensuite le Programme de préparation à l’investissement qui est une initiative de 50 millions de dollars destinée à faire progresser l’innovation sociale et la finance sociale. Environ 4,4 millions de dollars aideront les organismes à vocation sociale à renforcer leur capacité et leurs compétences de manière à trouver des moyens novateurs de lutter contre les inégalités sociales, de réduire la pauvreté et de combattre les changements climatiques.
[Français]
Troisièmement, je tiens à mentionner les accords historiques sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants que le gouvernement fédéral a signés avec l'ensemble des provinces et des territoires. Ces accords visent à réduire les frais des services de garde réglementés, à créer des places en services de garde de haute qualité, souples et inclusifs, de même qu'à appuyer les éducateurs de la petite enfance.
Un montant de 4,4 millions de dollars appuiera le Programme d'innovation en matière d'apprentissage et de garde des jeunes enfants, ainsi que d'autres projets de recherche et de collecte de données sur la garde d'enfants. Ces fonds supplémentaires serviront à explorer, à mettre à l'essai et à élaborer des moyens d'aider des familles à accéder aux services de garde d'enfants, en plus de combler les lacunes et d'améliorer les connaissances nécessaires à la mise en place d'un système pancanadien.
Pour finir, je vais parler de l'apprentissage et de la garde des jeunes enfants autochtones.
Nous savons que des services d'apprentissage et de garde des jeunes enfants adaptés à la culture et conçus par des partenaires autochtones et en collaboration avec eux offrent aux enfants autochtones le meilleur départ possible dans la vie.
Le montant de 1,9 million de dollars demandé servira à faire progresser les engagements énoncés dans le Cadre d'apprentissage et de garde des jeunes enfants autochtones, qui a été élaboré conjointement, et à appuyer les stratégies établies par les gouvernements et les organisations des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
[Traduction]
Enfin, il faut mettre en œuvre des mesures de santé publique dans les Centres Service Canada. Depuis la réouverture des Centres Service Canada, en 2020, le nombre d’interactions en personne avec les clients a doublé. EDSC demande 5,9 millions de dollars pour répondre aux exigences en matière de santé publique afin de protéger les clients et le personnel.
Il ne fait aucun doute que les ressources financières demandées aujourd’hui contribueront à améliorer le niveau et la qualité de vie de tous les Canadiens.
Merci. Je me ferai maintenant un plaisir de répondre à vos questions.
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D’accord, ça va. Je peux vous dire que c’est 22 semaines.
Si je vous pose la question, madame la ministre, c’est que nous savons, d’après votre lettre de mandat, que le Fonds de relance des services communautaires est essentiel. Nous savons que les organismes de bienfaisance et les organismes à but non lucratif comptent désespérément sur ces fonds, surtout au moment où ils se remettent de la pandémie.
Je vous avais écrit une lettre, que je vous ai remise à la Chambre le 24 janvier 2022, dans laquelle je vous réclamais une mise à jour, car bon nombre des organismes concernés sont venus me voir étant donné qu’ils n’avaient pas eu de nouvelles. Selon vos normes de service, ils auraient dû recevoir une réponse avant le 26 juillet, au terme de la période de 22 semaines. Cependant, le fonds n’a pas été annoncé avant le 6 janvier 2023 — il y a donc un peu plus d’un mois. Ces organismes sans but lucratif et organismes de bienfaisance ont un peu plus d’un mois et demi — moins de deux mois — pour soumettre leur demande.
J’ai deux questions, madame la ministre. Pourquoi n’êtes-vous pas en mesure de respecter vos propres normes de service, et pourquoi ce retard?
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Tout d’abord, madame Ferreri, je vous remercie de la question et d’avoir mentionné cet enjeu.
Malheureusement, vous confondez deux choses. La norme de service de 22 semaines s’applique aux programmes de subventions et de contributions administrés par le ministère. Le FRSC est une initiative distincte, unique. Comme c’est une initiative ponctuelle, les mêmes normes de service ne s’appliquent pas parce que ce n’est pas le même genre de programme.
C’est un fonds de 400 millions de dollars, comme vous le savez. Il est offert par trois bailleurs de fonds nationaux, soit la Croix-Rouge canadienne, les Fondations communautaires du Canada et Centraide. Nous avons dû négocier avec ces partenaires pour nous assurer que le fonds serait prêt et disponible.
Comme il est nouveau et différent, sa mise en place a pris un peu plus de temps que prévu. Cependant, j’ai noté l'enthousiasme et la gratitude du secteur caritatif pour ce fonds dont l'impact est très différent.
Ce qui est frustrant pour les gens, d’après ce que j’entends, c’est qu'il est souvent arrivé que les délais imposés par votre gouvernement entre le dépôt des demandes et le versement des fonds soient si courts que des occasions ont été ratées. Les choses ne sont pas faites correctement.
Quelles sont donc vos normes de service, madame la ministre? Vous nous donnez un exemple et vous essayez de nous amener dans une autre direction, mais vous n’assumez pas la responsabilité de ces délais majeurs.
Quelles sont vos normes de service? En avez-vous? Trouvez-vous qu'un délai de moins de deux mois soit raisonnable pour présenter une demande, pour un groupe de personnes qui, franchement, ne peuvent pas survivre sans cet argent?
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Merci beaucoup de la question, madame Martinez Ferrada.
Soit dit en passant, c'était vraiment un plaisir d'être avec vous à Montréal, il y a quelques semaines, quand nous avons visité les gens du projet Cirkaskina, qui font un travail extrêmement important pour les enfants et les jeunes vulnérables.
En ce qui concerne l'Allocation canadienne pour enfants, les résultats sont vraiment incroyables. Plus de 3,5 millions de familles reçoivent cette allocation, qui a aidé de nombreux enfants à se sortir de la pauvreté. Le taux de pauvreté chez les enfants était de 16,3 % en 2015. En 2019, c'est-à-dire dans l'espace de cinq ans seulement, il était réduit à 9,4 %.
Bien sûr, il y a toujours du travail à faire, mais ces résultats sont extrêmement importants. Il y a un lien direct avec l'Allocation canadienne pour enfants.
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J'ai eu le grand plaisir d'annoncer quelque 16 projets d'innovation l'année dernière. Pour plusieurs d'entre eux, j'ai eu l'occasion de me rendre sur les lieux.
Un programme qui se démarque beaucoup, selon moi, c'est le programme G.R.I.T., en Alberta. Ce programme joue vraiment un rôle de premier plan en matière d'inclusion des enfants handicapés ayant un retard de développement. Les gens du programme G.R.I.T. font maintenant un travail de recherche à partir de ce qu'ils ont appris et examinent les façons d'en faire profiter l'ensemble du pays.
Les projets comme celui-là, qui visent des groupes d'enfants qui peuvent être plus vulnérables ou plus exclus, sont novateurs. On essaie de trouver des façons de diffuser partout au pays les informations recueillies et les leçons apprises.
Il existe beaucoup d'initiatives vraiment intéressantes.
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J'aimerais remercier le Comité d'avoir entrepris une étude sur l'initiative Appuyer les communautés noires du Canada.
Le Canada célèbre présentement le Mois de l’histoire des Noirs. J'ai eu l'occasion, la semaine dernière, de parler à plusieurs personnes qui reçoivent des fonds de cette initiative. Ces fonds changent énormément les choses pour elles.
Il est important de travailler avec les intermédiaires, parce que ces organismes sont sur le terrain, ils connaissent les acteurs et les besoins des communautés. Ils sont donc bien placés pour s'assurer que ces fonds sont dépensés adéquatement et qu'ils sont acheminés là où ils sont nécessaires.
Ces fonds seront versés pour une année de plus. Je sais qu'il y a toujours une demande. J'espère que ce financement va se poursuivre, parce qu'il permet vraiment de changer les choses.
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Merci, monsieur le président.
Merci de votre présence, madame la ministre.
Vous êtes responsable de Service Canada. C'est un service important pour les citoyennes et les citoyens. C'est votre service qui délivre les passeports, qui verse les prestations d'assurance-emploi et qui gère les pensions de la Sécurité de la vieillesse. Dans les deux premiers cas, on sait que c'est un fiasco, tant pour les passeports que pour les délais de traitement de l'assurance-emploi.
Je vais vous lire un courriel que j'ai reçu d'une maman, le 6 février. Je tiens à vous le lire pour vous poser une question par la suite. C'est un cas de trop:
Bonjour. Je vous contacte aujourd'hui pour solliciter votre aide. Je suis une maman qui, le 16 décembre dernier, s'est vu remercier de son emploi. Afin de prendre action, j'ai aussitôt fait la demande d'assurance-emploi, puisque, seulement quelques jours avant Noël, je ne pouvais me permettre d'être sans salaire avec une famille. Si je vous contacte aujourd'hui, c'est qu'à ce jour ma demande n'est toujours pas traitée et que le préposé m'informe qu'un délai de six mois est possible, compte tenu des hausses de demandes d'assurance-emploi depuis le début de l'année 2023.
Comment se fait-il qu'on puisse laisser des familles sans revenu durant six mois? Qu'advient-il des comptes à payer, des factures qui s'accumulent et du stress engendré?
Il y a déjà plus de cinq semaines que je demeure dans l'incertitude et dans l'attente. On me dit que je dois être patiente et que je ne suis pas seule dans cette situation. Je suis une personne compréhensive, respectueuse, mais aujourd'hui je me sens impuissante face au système qui ne cesse de me répéter que des délais sont à prévoir, sans même pouvoir conclure mon dossier.
Peut-on faire en sorte d'accélérer le processus afin d'éviter que des familles comme la mienne se retrouvent dans une situation pécuniaire fragile et instable?
Madame la ministre, est-ce que vous trouvez normal que des travailleuses et des travailleurs qui cotisent à l'assurance-emploi attendent six mois pour avoir une réponse? Pendant ce temps, ils doivent se priver d'épicerie ou ont peine à payer leur loyer. Trouvez-vous cela normal, oui ou non?
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Absolument pas, madame Chabot.
J'aimerais que mon bureau vous transmette quelques statistiques, après la réunion du Comité. Il n'y a pas beaucoup de gens qui attendent six mois. Si c'est le cas, c'est qu'il y a d'autres problèmes.
En ce qui concerne ce cas précis, j'espère que vous en ferez part à mon bureau. Mon bureau travaille en collaboration avec tous les députés sur les cas des passeports, ce qui inclut, bien sûr, les députés du Bloc québécois. Nous voulons également que tout le monde reçoive ses prestations d'assurance-emploi dans les délais.
Je peux aussi confirmer...
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Madame la ministre, vous répondez exactement ce que vous avez répondu il y a un an, et aucune situation n'a encore été réglée. On avait même décidé de réduire les heures de travail des employés à Québec. Heureusement, vous avez décidé de changer cela, parce que cela n'avait pas de sens. On ne quitte pas le navire quand il y a un tel volume de demandes.
Pour l'ensemble des régions, cela ne tourne pas rond à Service Canada, en ce qui concerne la prestation de services. Les délais sont insupportables et il n'y a pas eu de réels changements. Vous ne faites que nous expliquer encore une fois que, dans 80 % ou 70 % des cas, vous répondez à la norme de service, qui est de traiter les demandes dans un délai de 28 jours, mais vous ne parlez pas de l'arriéré. Quand quelqu'un fait une demande de révision, son dossier n'a même pas encore été assigné à un agent. La situation est chaotique à Service Canada, en ce qui concerne les délais de traitement.
Quelles mesures allez-vous prendre pour corriger cela et aider les gens comme cette mère qui nous a écrit? Il y a aussi un père qui m'a écrit aujourd'hui, parce qu'il attend depuis deux mois. Ce sont là des cas tout récents, sans parler des autres.
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Madame Chabot, j'espère que vous soumettrez ces cas à mon bureau. Sinon, nous ne pourrons pas aider ces gens. Alors, je vous invite à le faire, de même que tous les autres députés.
La mise à jour économique de l'automne annonçait un investissement de 1,4 milliard de dollars sur trois ans justement pour nous assurer d'avoir autant d'agents de niveau 2 que nécessaire pour répondre aux besoins. Comme je l'ai mentionné, nous avons déjà embauché 330 personnes dans la région de Québec et plus de 1 300 personnes dans tout le Canada pour nous assurer de répondre aux besoins. Elles sont en train d'être formées. Dans la région de Québec, au cours des deux dernières semaines, 220 nouveaux employés ont déjà commencé à travailler.
Dès le moment où vous avez soulevé ces situations, l'an dernier, nous avons reconnu que nous devions faire mieux. J'ai fait une demande de fonds, que la a approuvée, et nous avons embauché des gens, parce que nous voulons la même chose que vous, c'est-à-dire que les gens reçoivent l'aide dont ils ont besoin.
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Merci, monsieur le président.
La ministre a parlé des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et je veux parler plus précisément de l’éradication de la pauvreté et de la sécurité alimentaire, comme l’indique la lettre de mandat.
Je remarque qu'un tiers environ des demandes dans le Budget supplémentaire des dépenses, concerne la réconciliation. Nous savons, d'après nos données de recensement les plus récentes, que les enfants racisés et autochtones sont plus susceptibles de vivre dans la pauvreté. Le rapport de Campagne 2000, qui a été publié ce matin, montre que le taux de pauvreté chez les enfants au Canada a diminué durant la période de versement de la PCU, mais nous savons que les enfants continuent de souffrir de la faim et qu’un enfant sur huit vit encore dans la pauvreté au pays.
Ma question va porter sur la sécurité alimentaire. Je veux vous poser une question précise au sujet du programme national de repas nutritifs dans les écoles. Pourriez-vous nous dire où nous en sommes et me donner un échéancier? De plus, comment atteignons-nous les enfants les plus vulnérables, y compris les enfants de Premières Nations, inuits et métis?
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Merci beaucoup, madame Zarrillo.
La politique alimentaire des écoles est un élément que la et moi avons en commun dans nos mandats. En novembre 2022, nous avons lancé des consultations qui se sont conclues publiquement en décembre 2022, bien que nous continuions à recevoir les commentaires d’un certain nombre d’organismes communautaires ainsi que de communautés de Premières Nations, inuites et métisses.
Nous communiquons directement avec nos partenaires autochtones à ce sujet. En fait, ITK a une proposition propre aux Inuits en ce qui concerne la nourriture dans les écoles, et nous collaborons également avec Services aux Autochtones Canada.
Nous sommes actuellement en présence d'une véritable mosaïque à l’échelle du pays. Chaque province et territoire et de nombreuses communautés autochtones ont un programme d’alimentation scolaire, mais comme ils sont tous différents, nous essayons de recueillir l'information pour trouver une façon d’uniformiser les règles du jeu et de faire monter tout le monde d'un cran — nous ne voulons pas niveler par le bas — pour nous assurer que les enfants de partout au pays aient accès à des aliments sains et nutritifs.
Selon les dernières statistiques, un enfant sur cinq au Canada va actuellement à l’école le ventre creux.
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Ce n'est peut-être pas le cas dans tous les bureaux de Service Canada, puisque nous recevons des plaintes comme celles‑là. Comme je l'ai dit, il y a des électeurs qui doivent parcourir de longues distances et qui se font ensuite refuser l'accès.
Je reviens rapidement sur ce que vous avez dit des passeports. Mon bureau a aidé les électeurs à remplir leur demande de passeport pendant que votre gouvernement accusait un retard, et il m'est apparu très clairement, en fait, que les Canadiens des régions rurales ont été très peu ou pas du tout pris en considération dans les solutions mises en œuvre pour accélérer le service. Les électeurs devaient faire de longues heures de route, aller chercher leur passeport — à Saskatoon, dans notre cas — et, souvent, ils l'ont obtenu très peu de temps avant de partir en voyage. On n'a pas tenu compte du coût supplémentaire du voyage — qui était parfois impossible, à cause d'un manque d'accès aux moyens de transport, à cause du temps de travail que cela faisait perdre ou encore à cause de la distance entre Saskatoon et le point de départ du voyage.
Lorsque votre ministère a envisagé des solutions pour résorber un arriéré record dans les demandes de passeport, a‑t‑il tenu compte de la réalité rurale?
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Merci, monsieur le président.
Madame la ministre, lors de notre échange précédent, j'ai trouvé intéressant que vous reconnaissiez qu'il est insensé que des personnes attendent six mois pour recevoir leurs prestations d'assurance-emploi. Cependant, je trouve inquiétant de voir que vous niez le problème, que vous niez que ce phénomène soit répandu actuellement dans le système de Service Canada.
Vous nous répondez que cela n'a pas de bon sens et que nous devrions acheminer les demandes problématiques à votre bureau. Là n'est pas la question, madame la ministre. Si je le pouvais, je déposerais toute la revue de presse pertinente depuis 18 mois. Le problème ne date pas d'hier. Les délais de traitement sont inadmissibles, et c'est assez généralisé. Actuellement, un total de 975 000 dossiers sont toujours en attente dans le système, alors que la norme habituelle est de 200 000. Il y aurait un arriéré d'environ trois ans.
Vous avez demandé des fonds. Bien entendu, l'énoncé économique a annoncé une somme de 1 milliard de dollars pour améliorer Service Canada, mais cela devra être adopté dans le budget.
Je n'ai qu'une question à vous poser: qu'entendez-vous faire pour que le délai de traitement des demandes soit raisonnable pour l'ensemble des travailleurs et des travailleuses?
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Avec tout mon respect, madame Chabot, je n'ai jamais dit qu'il n'y avait pas de problèmes. Je disais qu'il fallait clarifier les chiffres. Je crois que ceux que vous avancez dépassent les nombres réels. J'ai toujours dit qu'il était inacceptable qu'une personne attende six mois. Cela ne fait aucun doute.
J'ai fait une demande de fonds, et c'est déjà dans le budget. Nous n'avons pas à attendre que ce soit accepté, parce que c'était dans le cadre de la mise à jour économique de l'automne, ce qui est l'équivalent d'un budget. C'est justement pour que nous puissions améliorer la situation.
L'arriéré dont vous parlez, ce ne sont pas des gens qui attendent des prestations. Une majorité d'entre eux ont reçu leurs prestations, mais des modifications doivent être apportées dans leur dossier. Pour certaines personnes, il s'agit d'un paiement en plus ou en moins, mais, dans la grande majorité des cas, il s'agit d'informations personnelles que nous devons actualiser. Ce ne sont pas nécessairement des gens qui attendent des prestations.
L'objectif principal de Service Canada est de s'assurer que les gens reçoivent leurs prestations le plus rapidement possible. Pour moi comme pour vous, le plus important est de corriger le système. Ce que nous voyons...
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais revenir à l'éradication de la pauvreté et aux engagements du Canada à l'égard des objectifs de développement durable à l'horizon 2030.
Comme vous le savez, le NPD est en faveur d'un revenu minimum garanti. La PCU a été un essai en ce sens. Je lisais justement aujourd'hui le rapport annuel de la First Call Child and Youth Advocacy Society sur la pauvreté des enfants en Colombie‑Britannique. Il y est dit que toutes les provinces et tous les territoires ont vu leurs taux de pauvreté chez les enfants diminuer considérablement entre 2019 et 2020 grâce aux prestations liées à la pandémie. Et encore: sans investissements soutenus pour les enfants et les familles, les taux vont probablement augmenter de nouveau.
Madame la ministre, quelles leçons le gouvernement libéral tirera‑t‑il de l'expérience pour maintenir et renforcer les gains réalisés en matière de réduction de la pauvreté tout au long de la pandémie et pour veiller à ce qu'un demi-million d'enfants — au bas mot — ne retombent pas dans la pauvreté?
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Merci, madame Zarrillo.
Je partage votre passion pour la lutte contre la pauvreté chez les enfants au Canada. C'est l'une des raisons pour lesquelles je suis si fière que notre gouvernement ait proposé l'Allocation canadienne pour enfants. Elle a beaucoup contribué à la réduction des taux de pauvreté chez les enfants au Canada.
Je suis également très fière des 30 milliards de dollars que nous avons affectés à l'apprentissage et à la garde des jeunes enfants. Nous savons — et j'ai entendu beaucoup de femmes de partout au Canada le dire — que lorsque les frais de garde d'enfants étaient aussi élevés qu'ils l'étaient il y a à peine un an, un grand nombre de femmes ne pouvaient pas entrer sur le marché du travail. Des femmes de toutes les provinces et de tous les territoires m'ont dit que, grâce à la réduction des frais de garde d'enfants, elles peuvent retourner sur le marché du travail pour la première fois, gagner leur vie et subvenir aux besoins de leur famille d'une façon qui n'était pas possible auparavant. C'est une initiative passionnante.
Ensuite, bien sûr, il y a beaucoup de leçons à tirer de la pandémie pour notre démarche vers une société plus juste et plus équitable. Ces leçons font l'objet d'une analyse.
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Merci, monsieur le président.
Merci encore, madame la ministre. Un mot de votre lettre de mandat et des passages suivants: « s'assurer que la voix et les besoins des enfants soient pris en compte dans le programme de notre gouvernement au moment où il s'emploie à faire du Canada le meilleur endroit où grandir », et: « veiller à ce que les enfants et les jeunes aient accès à des services de santé mentale pendant qu'ils se remettent des effets de la pandémie ».
Le rapport « Élever le Canada » de 2022 publié par l'organisme Les enfants d'abord Canada met en lumière une réalité: le tiers des enfants au Canada n'ont pas une enfance saine et sécuritaire. Le Canada se classe au 30e rang sur 38 pays riches pour ce qui est de la protection du bien-être des enfants, selon l'UNICEF. C'est un recul important par rapport à la 12e place que nous occupions en 2007. Le rapport dit encore que notre pays va dans la mauvaise direction depuis beaucoup trop longtemps.
Madame la ministre, vous aimez beaucoup parler de la garde des enfants, mais ce service s'adresse aux enfants de moins de six ans. Quelles politiques votre ministère a‑t‑il actualisées pour préserver la santé mentale des enfants de plus de six ans.
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Merci beaucoup de votre question, madame Ferreri.
Nous avons tous constaté tout au long de la pandémie de COVID‑19 l'impact important de cette crise sur la santé mentale, en particulier celle des enfants et des adolescents.
Nous travaillons à ces dossiers avec , ministre de la Santé mentale et des Dépendances, ainsi qu'avec , ministre de la Jeunesse. La ministre Bennett a récemment annoncé l'attribution de fonds, particulièrement pour la santé mentale des enfants. Nous l'appuyons dans ce travail.
Pour ce qui est de la prise en compte de la voix des enfants, nous menons des consultations auprès d'eux, surtout en ce qui concerne l'alimentation dans les écoles, mais aussi pour nous assurer que leur point de vue a sa place dans l'élaboration de toutes les politiques. Nous, les adultes, avons tendance à leur dire: « Voici ce dont tu as besoin. ». Mais il est plus important de nous assurer d'écouter les enfants et de prendre en compte leurs besoins.
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Je voudrais qu'il y ait plus d'argent. Je vais le dire clairement: je voudrais qu'on réclame avec plus d'insistance les 4,5 milliards de dollars qui ont été promis, car le compte n'y est pas. Vous êtes mère. Vous êtes au courant. Vous êtes consciente de la gravité de la situation.
La semaine dernière, le directeur parlementaire du budget a fait un constat assez cinglant. Il a comparu devant un comité sénatorial et dit beaucoup de choses au sujet de votre leadership et du ministère dont vous avez la charge. Nous en avons beaucoup entendu parler ici même aujourd'hui. La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a décerné au service des passeports de Service Canada son Prix Poids lourd de la paperasserie de 2023, qui souligne les pires tracasseries administratives.
Le directeur parlementaire du budget a dit par exemple: quiconque a récemment demandé un passeport, des prestations de la Sécurité de la vieillesse, etc., est probablement très conscient du fait que la qualité de service que reçoivent les Canadiens n'est pas digne d'une fonction publique de calibre mondial.
En quoi ce niveau de service satisfait‑il à l'obligation énoncée dans votre lettre de mandat: « l'élaboration et la mise en œuvre de services et systèmes de versement des prestations modernes, sûrs et fiables pour les Canadiens »?
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Merci, monsieur le président.
Je suis reconnaissante du temps qui nous est alloué pour que nous puissions continuer notre travail.
Madame la ministre, comme je l'ai dit tout à l'heure, je suis un peu épatée de votre côté candide, ou du moins très zen, relativement à tout ce qui s'est passé.
Dans vos notes d'allocution de la dernière réunion, qui portait sur les passeports, vous rappelez que, lors de votre témoignage du 30 mai 2022 devant ce comité, vous nous aviez dit avoir un plan pour régler la situation des retards de traitement des demandes de passeport. Or, l'interprétation de tout le monde, c'est qu'il n'y avait pas de plan, que la situation a été gérée au jour le jour et que le ministère était débordé. Maintenant, la situation s'est calmée, mais, au moment de la crise, qui était prévisible, cela a été de la pure improvisation.
Quand je dis que c'est la responsabilité de Service Canada, c'est un autre exemple où la situation a dérapé, et sérieusement. Cela brise la confiance des citoyens envers un service auquel ils sont en droit de s'attendre.
L'idée de la motion visant à vous faire comparaître était aussi de voir de quelle façon on peut faire une reddition de comptes relativement à cette situation. Bien sûr, vous vous êtes excusée, mais, les excuses du gouvernement libéral, nous en avons l'habitude.
Au-delà des excuses, madame la ministre, je vous ai entendue sur les ondes du 98.5 FM lorsque M. Lagacé vous a demandé quelle note vous vous donneriez pour la gestion des demandes de passeport. Je vous pose à mon tour la question.
:
En tout respect, madame Chabot, il y avait un plan et nous l'avons mis en place. C'est ce qui fait que nous sommes aujourd'hui dans une situation où il n'y a pratiquement pas d'arriéré dans le traitement des demandes de passeport.
Ce que nous avons dit lors de notre comparution devant le Comité en mai dernier, c'est exactement ce que nous avons fait. Nous avons dû accélérer la cadence, bien sûr, lorsqu'il y a eu des situations imprévues. Nous ne nous attendions pas à voir 750 personnes attendre dehors devant un bureau de Service Canada, la semaine avant la Saint‑Jean‑Baptiste.
J'ai constaté que, chaque fois que nous avons eu l'occasion de travailler avec vous, avec les députés du Bloc québécois, pour nous assurer que vos concitoyens allaient recevoir leur passeport, nous avons obtenu de bons résultats. Cela me fait plaisir de travailler avec vous et avec vos collègues, parce que nous voulons régler les situations difficiles, comme celles dont il est question ici. Je vous suis reconnaissante de porter ces cas à mon attention, justement parce que je veux aider les gens.
La question est vraiment importante. Il y a eu une certaine confusion, venant surtout des conservateurs, au sujet du moment du renouvellement des passeports de 10 ans. Ils semblaient dire que c'était l'année dernière, mais ce n'est pas le cas, en fait, car les premiers passeports de 10 ans ont été délivrés en 2013. Les problèmes de l'année dernière n'avaient rien à voir avec le renouvellement de ces passeports, malgré ce que prétendaient les conservateurs.
En juillet prochain, il y aura pour la première fois des renouvellements de passeports de 10 ans. Comme l'effectif a doublé, que le système des passeports a subi des modifications et que de nouveaux bureaux offrent des services, nous avons bon espoir, avec Service Canada, de pouvoir gérer la demande.
Nous avons également un processus de renouvellement simplifié pour quiconque a obtenu un passeport au cours des 15 dernières années. Les Canadiens peuvent avoir une grande confiance lorsqu'il s'agit de renouveler leur passeport, qu'ils fassent partie de la première cohorte des passeports de 10 ans ou qu'ils aient reçu leur passeport dans d'autres conditions.
Il y a eu beaucoup de changements. La mise en œuvre d'un système de tri dans les bureaux des passeports et l'amélioration de la gestion hiérarchique étaient très importantes, surtout au plus fort de la crise, mais cet effort se poursuit à ce jour dans les bureaux très occupés. Il y a aussi des processus internes qui visent à rendre les services plus efficaces.
L'essentiel, c'est de nous assurer que nous avons suffisamment de personnel. Le système de passeports n'avait pas la capacité, il y a un an, de traiter le nombre de demandes reçues à partir de février 2022. Il s'agit donc de changements importants.
Nous avons également permis aux composantes du réseau de communiquer entre elles davantage que par le passé.
:
D'accord, mais nous sommes saisis d'une motion. C'est la motion de Mme Zarrillo. Il s'agit d'avoir une séance d'information technique de deux heures la première journée. Je vais mettre la motion aux voix, à moins qu'il n'y ait d'autres interventions.
(La motion est adoptée par 6 voix contre 5.)
Le président: Voilà qui met fin à la période de questions de 15 minutes. Nous allons suspendre la séance quelques instants pour permettre au prochain groupe de prendre place.
Je tiens à remercier le personnel du ministère d'avoir comparu. Merci de votre temps.
Merci, madame la ministre Gould, d'avoir été là pour les 15 minutes reportées de l'autre jour. Merci beaucoup.
Nous allons suspendre la séance pour nous préparer aux délibérations de la prochaine heure.
:
Chers collègues, nous entamons la deuxième heure de la 55
e réunion du Comité. Bienvenue à tous.
Le Comité reprend son étude de l'objet du Budget supplémentaire des dépenses (B) 2022‑2023: crédit 1b sous la rubrique Société canadienne d'hypothèques et de logement et crédits 1b et 5b sous la rubrique Ministère de l'Emploi et du Développement social.
J'aimerais faire quelques observations à l'intention des témoins qui se joignent à nous et qui comparaissent tous en personne. Veuillez adresser vos questions et commentaires à la présidence pour que je vous donne la parole. C'est à partir de ce moment‑là que vous pourrez vous exprimer.
De plus, chacun a la possibilité de parler dans la langue officielle de son choix. S'il y a une interruption du service d'interprétation, veuillez me le faire savoir pour que je puisse suspendre la séance en attendant que le problème soit réglé.
Je vais d'abord souhaiter la bienvenue à l'honorable Ahmed Hussen, ministre du Logement et de la Diversité et de l'Inclusion. Nous accueillons aussi, de la SCHL, Romy Bowers, présidente et première dirigeante, et Michel Tremblay, chef des services financiers et vice-président principal des Services de la Société. Nous accueillons également, du ministère de l'Emploi et du Développement social, Nisa Tummon, sous-ministre adjointe, Direction générale des opérations des programmes, et, du Bureau de l'infrastructure du Canada, Janet Goulding, sous-ministre adjointe, Direction générale des politiques et des programmes destinés aux collectivités.
Monsieur le ministre, nous commencerons par votre exposé préliminaire de cinq minutes. Vous avez la parole.
:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Je suis heureux d'être ici pour vous présenter les plans de notre gouvernement pour le logement, qui sont appuyés par le Budget supplémentaire des dépenses (B) soumis au Comité.
Beaucoup trop de gens au Canada ont du mal à trouver un logement qu'ils peuvent se payer et qui répond à leurs besoins. Et, très simplement, cela ne devrait pas être le cas. Chaque fois qu'une personne est forcée de choisir entre acheter de la nourriture ou payer son logement, ou forcée de vivre dans des conditions invivables, c'est nous tous qui souffrons. C'est le problème de tout le monde, parce que tout le monde gagne à ce que le système de logement soit équitable et ne laisse personne pour compte.
Lorsque vous fournissez un logement convenable à une personne, elle s'épanouit. Et sa réussite, c'est notre réussite à tous. Notre gouvernement est d'avis que chaque dollar que nous dépensons pour le logement est un investissement — un investissement dans les personnes et les collectivités, et dans notre prospérité commune.
C'est pourquoi nous accordons la priorité au logement depuis le début de notre mandat en 2015 et que nous en avons fait une pierre angulaire de notre dernier budget. Les plans énoncés dans le budget fédéral de 2022 orientent le Budget supplémentaire des dépenses que nous avons fourni. Les estimations contiennent un certain nombre de reports de fonds pour appuyer les principales mesures de nos plans de logement.
L'un des principaux objectifs de notre plan de logement est d'aider les plus vulnérables. C'est pourquoi nous avons lancé l'Initiative pour la création rapide de logements. En raison du succès des première et deuxième rondes, nous avons présenté dans le budget de 2022 la troisième ronde de l'Initiative pour la création rapide de logements afin de construire 4 500 logements supplémentaires, en plus de créer plus de 10 000 logements très abordables.
Cela comprend 15 millions de dollars reportés depuis les budgets d'exercices à venir pour soutenir l'Incitatif à l'achat d'une première propriété, qui est un programme vraiment important pour l'accès à la propriété.
Cela comprend aussi le report de 21 millions de dollars pour le Fonds national de co‑investissement pour le logement, notre programme phare en matière de logements très abordables dans le pays, en partenariat avec les municipalités et les organismes sans but lucratif.
Enfin, cela inclut le report de 38 millions de dollars pour appuyer la mise en œuvre de l'Initiative des terrains fédéraux, qui permet aux organismes sans but lucratif d'avoir accès à des terrains et des propriétés excédentaires pour construire des logements abordables.
Ce ne sont là que quelques exemples, bien sûr.
[Français]
Le budget des dépenses comprend également de nouveaux fonds pour d'autres postes budgétaires, notamment pour le Fonds d'innovation pour le logement abordable et pour le troisième volet de l'Initiative pour la création rapide de logements, qui est très efficace, comme je l'ai déjà dit.
Ces demandes visent toutes à concrétiser notre plan visant à accroître l'offre de logements et à faire en sorte que tout le monde au Canada ait un chez-soi sûr et abordable.
[Traduction]
Notre plan s'appuie sur le principe des droits de la personne appliqué au logement et il atteste notre conviction que le gouvernement fédéral a un rôle important à jouer dans ce domaine. En fait, c'est notre gouvernement qui a formé le Conseil national du logement et nommé le tout premier défenseur fédéral du logement pour le conseiller dans sa démarche pour garantir à tous les Canadiens le droit à un lieu sûr et abordable qu'ils puissent considérer comme leur foyer.
Il accorde la priorité à la collaboration dans l'ensemble du système de logement, et la réalité, c'est que nous ne pouvons pas y arriver seuls. Nous avons besoin de la collaboration des autres ordres de gouvernement, du secteur privé et du secteur sans but lucratif.
Comme toujours, j'apprécie l'attention que porte le Comité aux questions de logement. C'est vraiment l'un des plus grands défis que nous devons relever ensemble.
Je suis heureux de revenir devant le Comité et de répondre à vos questions.
[Français]
Merci beaucoup.
:
Vous n'avez pas à répondre à cette question. C'est un calcul rapide. Je ne l'ai pas fait moi-même très rapidement. C'est Parker qui l'a fait pour moi.
Cela fait beaucoup de logements. Il y a une crise, non seulement dans le domaine du logement, mais aussi dans celui de la main-d'œuvre. Il n'y a pas assez de gens pour construire ces logements. Nous avons des problèmes à cet égard. La situation de l'abordabilité au Canada ne fait que s'aggraver. En fait, la Banque Royale du Canada vient de déclarer dans son dernier rapport que l'accès à la propriété n'a jamais été aussi difficile au Canada.
Je rappelle que, quand le gouvernement actuel est arrivé au pouvoir, il a présenté une stratégie nationale sur le logement, monsieur le ministre. Vous n'étiez pas ministre à l'époque, mais je suis sûr que vous vous rappelez qu'on en a fait grand cas. Ce serait un changement générationnel en matière de logement. Ce serait la première fois. Vous venez de dire qu'il s'agissait de la toute première stratégie nationale sur le logement, mais la situation actuelle est pire qu'elle ne l'a jamais été.
Le nombre de sans-abri à Toronto a considérablement augmenté. Le nombre de sans-abri qui sont morts à Toronto a doublé d'une année à l'autre. Le nombre de jeunes qui ont renoncé à l'espoir de devenir un jour propriétaires d'une maison est actuellement de 9 sur 10 au Canada.
La SCHL a obtenu des fonds de toutes sortes pour les divers programmes qu'elle offre dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement. Pourtant, le directeur parlementaire du budget nous a appris que, dans le cas de trois ou quatre de ces programmes, elle n'avait même pas dépensé la moitié des fonds alloués au cours des trois premières années du programme. Évidemment, on veut maintenant encore plus d'argent pour un nouveau programme, mais la situation ne s'améliore pas.
Comment se fait‑il que vous ne puissiez pas convenir qu'il y a une crise dans ce pays. Le nombre de sans-abri augmente. Les villages de tentes se multiplient. Le nombre de personnes qui ont abandonné le rêve de posséder une maison continue d'augmenter. Nous sommes désespérément à court de logements locatifs au Canada.
Et, en plus, la vérificatrice générale nous a dit que la SCHL et Infrastructure Canada ne savent pas exactement si leurs divers programmes de logement fonctionnent. En fait, quand nous lui avons demandé si quelqu'un allait se charger de la coordination, elle s'est dite déçue de nous répondre qu'il y aurait, paraît‑il, d'ici la fin de l'année, un champion chargé de coordonner les activités de ces organismes.
Votre gouvernement a engagé 70 milliards de dollars. Nous sommes sur le point de vous en donner plus. La situation est pire qu'elle ne l'a jamais été. Le nombre de personnes qui meurent dans les refuges pour sans-abri augmente. Comment pouvez-vous ne pas voir cela comme une crise?
:
Merci, monsieur le président.
Nous sommes heureux de vous revoir, monsieur le ministre, ainsi que vos collaborateurs.
Je n'ai pas de questions à poser au ministre, mais j'en ai pour le personnel ici présent.
Il y a environ un an, j'ai eu l'occasion ici même de poser des questions à des représentants de la SCHL, et je dois dire que mon expérience avec la SCHL n'a jamais été positive. J'ai été conseiller municipal pendant longtemps, à partir du milieu des années 1990. J'ai présidé notre organisme municipal sans but lucratif pendant de nombreuses années, et je dois dire que je partage la frustration de nombreux fournisseurs de services qui nous ont parlé de leurs problèmes, depuis un an que j'occupe ce nouveau poste à Ottawa.
Il est important de reconnaître, comme le ministre l'a souligné, qu'il y a eu des décennies où le gouvernement fédéral ne s'est pas occupé de la question du logement. Il ne s'y est absolument pas intéressé. En fait, il s'est déchargé de cette responsabilité sur les provinces et les municipalités, et, chez nous en Ontario, le gouvernement Harris s'est déchargé de la responsabilité du logement abordable sur les municipalités. Les municipalités et les organismes sans but lucratif ont depuis été laissés à eux-mêmes pour trouver les ressources qui permettraient d'améliorer la situation. C'est évidemment presque impossible à faire sur le dos des contribuables locaux.
Dans ce contexte, je pense qu'il est important de comprendre que beaucoup de choses ont changé depuis le plan proposé. Comme conseiller assumant un autre rôle, j'ai encensé la publication de la Stratégie nationale sur le logement. C'était un événement historique, quoi que je vienne de dire. Les fonds associés à ce document sont énormes. On a fourni des ressources records aux municipalités et aux fournisseurs de logements sans but lucratif partout au pays.
C'est à l'étape de la mise en œuvre que les choses ont commencé à stagner, à mon avis. J'ai donc quelques questions à poser aux représentants de la SCHL. Je commencerai par certaines plaintes des fournisseurs de services de ma circonscription et de ma municipalité qui estiment que la procédure de demande est longue et fastidieuse et qu'elle coûte cher aux municipalités et aux organismes sans but lucratif. Ils se plaignent du fait que des engagements sont pris verbalement au début de la procédure et que, au final, au bout de 18 mois à deux ans, ce qui avait été promis n'est plus à l'ordre du jour et que les montants fournis, sous forme de prêts ou de subventions, sont bien en deçà de ce qui avait été promis à l'origine par ceux avec qui ils faisaient affaire à la SCHL.
Il y a place à beaucoup d'amélioration pour les clients, à mon avis, et je vous ai déjà demandé, dans d'autres réunions, si vous faisiez des sondages auprès des demandeurs. Je pense que beaucoup hésiteraient évidemment à mordre la main qui les nourrit, et je m'interroge donc sur les résultats.
Je dois vous faire part de ma frustration concernant les relations avec les demandeurs depuis six ou huit mois, depuis votre dernière comparution. Autant parler tout seul dans une pièce vide, puisque les réponses que j'obtiens, quand j'en obtiens, ne m'aident pas. Je me demande pourquoi nous avons donné tant de ressources à une organisation qui ne semble tout simplement pas pouvoir aider les fournisseurs de services ni nous aider à faire face à ce que beaucoup appelleraient une crise. Car je pense qu'il y a une crise dans les municipalités, qu'elles soient rurales, urbaines ou autres. Il y a une crise dans ce pays, et je pense que, pour une raison ou une autre, la SCHL ne veut pas ou ne peut pas fournir les services dont beaucoup ont besoin.
Dans le même ordre d'idées, nous avons parlé récemment du fonds pour accélérer la construction de logement. Presque tous les témoins qui ont comparu devant le Comité ont parlé de la façon dont ces fonds devraient être distribués, et presque tous ont dit que ces fonds devraient aller directement aux municipalités. Selon eux, l'argent devrait aller directement à la FCM. Il devrait aller directement aux provinces. Ils n'ont jamais dit que cela devrait aller à la SCHL, et j'ai trouvé cela très révélateur.
À cet égard, les représentants de la SCHL sont-ils préoccupés par le fait que des intervenants de partout au pays aient laissé entendre au Comité que la SCHL ne devrait pas s'en occuper?
:
Je vous remercie de cette question.
Je suis sensible à cette question, parce que le service à la clientèle est très important pour nous. Je suis désolée de ce qu'a vécu récemment le député. Cela fait effectivement des décennies que la SCHL n'offre plus de logements directement. Nous avons tiré beaucoup de leçons de l'expérience, surtout au début de la mise en œuvre de la Stratégie nationale sur le logement.
Nous avons fait beaucoup d'efforts pour améliorer nos services. Nous avons réduit nos délais de 50 %. Nous interrogeons nos clients à chaque étape du processus de demande. Nous mesurons leur degré de satisfaction et nous prenons note de leur opinion sur l'efficacité de notre procédure. Nous avons une boucle de rétroaction pour nous assurer que les critiques et commentaires sont suivis de mesures concrètes. Nous récompensons nos employés en fonction de la valeur réelle de ces résultats.
J'aimerais examiner certains exemples précis de très mauvaises expériences rappelées ici. Considérons les services de la SCHL dans leur ensemble: nous ne sommes pas parfaits, mais nous enregistrons les réactions de nos clients et nous prenons des mesures en fonction des commentaires manifestant déception ou insatisfaction à l'égard de nos services.
Vous avez parlé d'un plan pour répondre au besoin de construire 3,5 millions de logements au cours des 10 prochaines années. Une étude de la SCHL disait même qu'il fallait construire environ 3 millions de logements au Canada d'ici 2030. Un économiste de la SCHL disait que, juste au Québec, nous aurions besoin de 1,1 million de logements au cours des 10 prochaines années et que le marché, à lui seul, pourrait en construire 500 000. Il y a donc un manque à gagner, juste au Québec pour les 10 prochaines années, de 600 000 logements à construire pour répondre aux deux questions prioritaires que sont l'accessibilité, soit de fournir un logement aux gens, et l'abordabilité, soit de fournir un logement que les gens peuvent se payer.
Selon la défenseure fédérale du logement, à mi-parcours de la Stratégie nationale sur le logement, on a construit 35 000 logements et on en a rénové 65 000. Cela fait 100 000 logements. Je le répète, juste au Québec, on a besoin que le gouvernement ou quelqu'un d'autre intervienne pour construire 600 000 logements au cours des 10 prochaines années pour répondre aux besoins.
Tout compte fait, vous dites que la Stratégie nationale sur le logement n'est pas un échec. Pouvez-vous m'expliquer cela, s'il vous plaît?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie le ministre et ses collaborateurs de leur présence.
Puisqu'on parle de lenteur, j'ai de nombreuses questions à l'esprit. Tout d'abord, pour rétablir les faits, le gouvernement libéral fédéral a annulé le programme national de logement abordable en 1993. Puis les conservateurs ont sabré dans les fonds consacrés au logement. Le gouvernement fédéral nous a complètement privés de logements. Et nous avons maintenant une crise du logement qui s'aggrave. Je tenais à le préciser.
J'aimerais parler très précisément des programmes de l'initiative nationale sur le logement. Il y a le fonds de codéveloppement. Nous avons déjà parlé du désastre que constitue la mise en œuvre de ce programme.
J'aimerais poser la question suivante au ministre: si vous examinez les chiffres, vous constaterez qu'environ 100 000 unités ont été distribuées dans tout le pays. Environ 115 000 logements ont fait l'objet d'engagements financiers, mais l'argent n'a pas encore été distribué. Pourquoi?
:
Merci beaucoup de cette question.
Nous sommes à mi‑chemin du déploiement du fonds de co‑investissement et nous avons engagé conditionnellement la moitié du financement pour les 110 000 unités dont il est question ici. Nous fournissons des fonds aux promoteurs à mesure que la construction avance. À ce jour, environ 27 000 logements ont été construits, et tous les fonds ont été déboursés.
Pour tous les autres programmes, nous fournissons du financement sous la forme de nombreuses avances au fur et à mesure que la construction progresse. Pendant la période de la COVID‑19, il y a eu un ralentissement des activités de construction, mais la SCHL fera assurément le nécessaire pour que, dès qu'un projet avance ou que l'entrepreneur le demande, les fonds nécessaires soient fournis. Ces fonds ne sont pas fournis en une seule fois, mais graduellement selon un cycle suivant l'évolution de la construction.
Je dirais simplement que, à mi‑chemin du programme, nous avons engagé la moitié des fonds et atteint la moitié des objectifs.
:
Je dois vous dire que je communique avec des groupes sans but lucratif, comme d'autres députés le font aussi, j'en suis sûre, et que leurs projets sont prêts à être mis en œuvre. Ils ont même des fonds de contrepartie.
Dans le cas de la Colombie-Britannique, il y a un projet dans la circonscription de mon collègue . Il y a aussi une lettre de la Lower Columbia Affordable Housing Society d'Okanagan-Sud—Kootenay-Ouest. Les entrepreneurs sont prêts. Ils ont obtenu l'engagement financier, mais ils ne peuvent obtenir les fonds. Surprise, surprise, que s'est‑il passé? Le gouvernement — c'est‑à‑dire la SCHL par l'entremise du ministre — a décidé que, au lieu d'obtenir un montant de 50 000 à 75 000 $ par logement, selon les estimations, ils n'obtiendront que 25 000 $ par logement. À mesure que les coûts augmenteront, ces projets ne seront plus viables.
Le 8 février, divers collègues qui demandaient de l'aide pour des projets ont tous reçu une réponse signée par le ministre. J'ai une lettre signée par le ministre adressée à ma collègue concernant la situation à Winnipeg et lui conseillant d'aller chercher du financement dans le fonds de co‑investissement. La SCHL a informé les gens de la Lower Columbia Affordable Housing Society qu'il n'y avait plus d'argent dans le fonds de codéveloppement. Il n'y a pas d'argent.
En novembre de l'année dernière, à peu près au même moment, j'ai écrit au ministre au sujet du fonds de codéveloppement pour lui demander les raisons de la limite de 25 000 $ et pour savoir quand cela avait été décidé et qui l'avait décidé. J'ai également reçu une réponse le 8 février, signée par le ministre, qui parlait de tout sauf de l'objet de ma question.
Tout d'abord, je conteste la notion selon laquelle l'argent est versé lorsqu'un projet est prêt, parce que ce projet est prêt. Et les intéressés sont sur le point de perdre le financement. Ils sont sur le point de perdre le projet s'ils n'obtiennent pas le financement. C'est ça, la réalité. Ils sont prêts à démarrer. Ce qui les retient, c'est la SCHL et le fonds de codéveloppement.
Qui a décidé d'imposer la limite de 25 000 $ et depuis quand est-elle applicable?
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, j'aimerais revenir au rapport de la vérificatrice générale, dans lequel elle indique que ni la Société canadienne d'hypothèques et de logement ni Infrastructure Canada n'estiment être vraiment responsables de la réalisation des stratégies visant à réduire de 50 % l'itinérance chronique. Personne n'avait vraiment de comptes à rendre, mais on a dit que quelqu'un sera nommé pour assumer cette responsabilité d'ici la fin de l'année.
Personne ne coordonne vraiment ce qui se passe entre ces deux ministères et les programmes de plusieurs milliards de dollars qu'ils sont censés offrir. Nous avons également entendu vos propres collègues ici, monsieur le ministre, dire que la SCHL est souvent l'endroit où les projets se perdent parce que les groupes communautaires ne peuvent tout simplement pas obtenir d'argent.
Qui est le quart-arrière? Est‑ce vous?
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour, chers collègues.
Je remercie le ministre et les autres témoins de leur présence ici cet après-midi. Merci de ce que vous faites pour nous et pour tous les Canadiens.
Je vais faire une analogie avec le hockey. Je le fais souvent... peut-être trop souvent. Voyez-vous, si j'ai hérité d'une équipe de hockey qui n'avait pas dépensé un sou depuis huit ans pour le marketing ou pour inciter les gens à acheter des billets de saison, et que j'ai ensuite pris cette équipe en charge et dressé un plan pour augmenter le nombre de mes fans et vendre plus de billets... ce genre de plan prend du temps.
Le rappel de Mme Bowers concernant la SCHL m'est resté à l'esprit, à savoir que la Société ne s'occupait pas du logement avant 2015‑2016. Ces programmes prennent du temps. Bien sûr que la situation est grave partout au pays. Les gens ont besoin de logements abordables. Je trouve que ce que nous faisons est excellent. Nous sommes sur la bonne voie. Nous faisons les bons investissements.
Je me suis lancé en politique au moment où les ententes sur le logement étaient à peu près toutes expirées. Les organismes sans but lucratif ne savaient pas ce qui allait se passer. Et nous sommes arrivés. Nous avons renouvelé et prolongé ces ententes. Nous avons créé l'allocation canadienne pour le logement et le fonds de coinvestissement fédéral. Je ne connais pas de projet dans ma circonscription... Bien sûr que c'est bureaucratique.
Madame Bowers, je vous ai dit que je souhaitais que la SCHL devienne plus entrepreneuriale et moins bureaucratique, et je sais que vous comprenez mon point de vue. Je pourrais parler de nombreux projets dans ma circonscription qui ont bénéficié de l'investissement de la SCHL et de l'investissement de notre gouvernement.
Monsieur le ministre, vous avez visité la circonscription à plusieurs reprises. J'aimerais maintenant parler de l'initiative pour la création rapide de logements. Je sais que nous avons eu deux séries de mesures fructueuses. Nous en sommes à la troisième. Nous venons tout juste d'annoncer un investissement de 3,6 millions de dollars pour financer 12 logements de transition au Coverdale Centre for Women. C'est un merveilleux projet. Je veux qu'il y en ait beaucoup plus dans ma circonscription. C'est vrai que, dans le budget de 2022, nous avons fait des investissements historiques en prolongeant l'initiative pour la création rapide de logements. C'est un excellent programme.
Monsieur le ministre, pouvez-vous faire le bilan de la mise en œuvre des investissements prévus dans le budget de 2022? Merci.
:
Nous ferons une annonce publique dans les prochaines semaines. Par la suite, je m'attends à ce que les municipalités, les administrations locales et les communautés autochtones soient consultées sur la façon d'accéder à ce programme.
C'est un engagement essentiel que nous avons pris envers les Canadiens. Le gouvernement fédéral sera là pour être un partenaire des municipalités, non seulement pour investir dans le logement abordable, ce que font les autres programmes de la stratégie nationale sur le logement, mais aussi pour apporter des changements aux systèmes afin d'offrir plus de logements dans tout le spectre, depuis les logements très abordables jusqu'aux logements locatifs en passant par les logements accessibles. Ces 4 milliards de dollars permettront de lever les obstacles qui empêchent la construction de logements au Canada.
On a parlé tout à l'heure de la nécessité de construire pour 3,5 millions de logements supplémentaires d'ici 2030. Nous avons une pénurie de logements, et le Fonds pour accélérer la construction de logements est l'un des moyens par lesquels le gouvernement veille à ce que non seulement nous construisions plus de logements dans le cadre de nos autres programmes, mais que nous investissions aussi directement dans les administrations locales, les municipalités et les communautés autochtones pour apporter les changements qui permettront d'offrir des logements supplémentaires. Même au‑delà de la durée du programme, ces changements permettront d'offrir plus de logements pendant longtemps.
:
Merci, monsieur le président.
Je m'excuse, monsieur le ministre, mais c'est un peu ahurissant de vous entendre dire qu'à mi-chemin de la Stratégie nationale sur le logement, on a obtenu la moitié des résultats escomptés et que, dans cinq ans, on aura obtenu l'autre moitié. Ce n'est pas si simple.
La défenseure fédérale du logement, que vous avez vous-même nommée, a dit que 35 000 logements avaient été construits et que 60 000 avaient été rénovés durant les cinq premières années. On est donc loin des 480 000.
J'aimerais beaucoup obtenir une communication de votre part m'indiquant la façon dont vous déclinez les 480 000 logements dont vous avez parlé, parce que je n'ai aucune idée de ce dont vous parlez.
Soyons quand même à la recherche de solutions. Nous avons admis qu'il y a une crise et que la Stratégie ne fonctionne pas, mais il y a quand même des choses qui fonctionnent.
L'Initiative pour la création rapide de logements, ou ICRL, a été applaudie par beaucoup d'organismes qui s'occupent du logement, au Québec et un peu partout. C'est un programme qui permet de créer des logements rapidement, mais qui est largement sous-financé.
Avez-vous envisagé de repenser toute la Stratégie et de redistribuer autrement l'argent des programmes?
Par exemple, je ne vois pas en quoi nous aide le Fonds national de co-investissement pour le logement, qui crée des logements à 2 000 $ à Montréal. Les plus démunis ne peuvent pas se payer de tels logements. On pourrait repenser toute la Stratégie, prendre tout l'argent investi et l'investir dans un programme comme l'ICRL, qui oblige les promoteurs à construire rapidement des logements que les gens peuvent habiter rapidement.
Est-ce une option que vous avez envisagée, monsieur le ministre?
J'aimerais aborder une autre question: l'allocation canadienne pour le logement.
Cette allocation est clairement destinée aux personnes à faible revenu. Cependant, le gouvernement a changé les critères. Sur le site Web du gouvernement, en novembre 2020 — et même encore au 27 décembre —, il n'était pas indiqué que les personnes qui reçoivent de l'aide sociale ou une aide au loyer et dont le loyer est payé directement au propriétaire seraient exclues de ce programme. Cela a été ajouté, je crois, vers le 3 février. Par conséquent, les gens qui font une demande maintenant ne sont plus admissibles.
Pourquoi le gouvernement exclut‑il les bénéficiaires de l'aide au revenu et les personnes handicapées de l'admissibilité à la prestation de 500 $ pour le logement? Quand cette décision a‑t‑elle été prise et par qui? Pourquoi n'a‑t‑elle été affichée sur le site Web du gouvernement qu'en février? La question primordiale est la suivante: à qui s'adresse cette allocation de logement si le gouvernement exclut intentionnellement les personnes aux revenus les plus faibles? Leur non-admissibilité n'a rien à voir avec leur revenu. Elles ne sont pas admissibles parce que leur loyer est payé directement au propriétaire dans le cadre du programme auquel elles participent, qui est généralement un programme d'une aide au revenu.
Pourquoi?