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Bonjour à tous. La séance est ouverte. Bienvenue à la 2
e séance du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées de la Chambre des communes.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en format hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 25 novembre 2021. Certains membres sont présents dans la salle du Comité et d'autres participent à distance au moyen de l'application Zoom. Les délibérations seront diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. Sachez que seule la personne qui a la parole sera visible à l'écran, et non l'ensemble du Comité.
Je profite de l'occasion pour vous rappeler à tous qu'il est interdit de faire des captures d'écran ou de prendre des photos de votre écran.
Voici maintenant quelques règles à suivre pour assurer le bon déroulement de la séance.
Les députés et les témoins peuvent parler dans la langue officielle de leur choix, car des services d'interprétation sont offerts pour cette séance. Vous pouvez choisir au bas de votre écran entre la transmission du parquet, l'anglais ou le français. Si vous avez des difficultés avec l'interprétation, veuillez m'en informer immédiatement, et nous veillerons à ce qu'elle soit rétablie comme il se doit avant de reprendre les délibérations. Toute personne qui veut prendre la parole doit utiliser la fonction « Lever la main » au bas de l'écran ou simplement lever la main si elle est dans la salle.
Les membres participant en présentiel doivent procéder comme ils le font normalement pour les réunions plénières du Comité. Ces membres sont en outre priés de respecter les protocoles sanitaires et les directives sur le port du masque du Bureau de la régie interne.
Avant de prendre la parole, attendez que je vous aie nommé. Si vous participez par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour désactiver la sourdine. Si vous êtes dans la salle, votre microphone sera contrôlé comme à l'habitude par l'agent des délibérations et vérifications. Lorsque vous prenez la parole, veuillez parler lentement et clairement. Lorsque vous ne parlez pas, votre microphone doit être en mode sourdine. Je vous rappelle que toutes les interventions des membres du Comité et des témoins doivent être transmises par l'entremise de la présidence.
La greffière du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour tenir à jour une liste unique d'intervenants, qu'ils participent virtuellement ou en personne.
Comme vous le savez, nous étudions le projet de loi , Loi modifiant le Code criminel et le Code canadien du travail. Conformément à l'ordre de renvoi du jeudi 9 décembre 2021, le Comité entreprend son étude du projet de loi C‑3, Loi modifiant le Code criminel et le Code canadien du travail.
Nous allons maintenant attendre le ministre, qui effectue actuellement un test de son.
Je vais suspendre brièvement les travaux en attendant l'arrivée du ministre, qui participe à la réunion virtuellement.
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Merci, monsieur le président.
Merci aux membres du Comité.
J'aimerais souligner que je me joins à vous depuis l'île de Terre-Neuve, qui est le territoire traditionnel des Béothuks et des Micmacs.
Je vous remercie de m'avoir invité à discuter plus en détail de ce projet de loi et de votre patience pendant les difficultés techniques que nous avons eues.
Il est regrettable de constater que, au Canada, certains travailleurs n'ont pas accès à des congés de maladie payés. En fait, 58 % n'en ont tout simplement pas, ce qui signifie que de nombreux travailleurs ne peuvent pas se permettre de rester à la maison s'ils sont malades. C'est une question sérieuse.
Pour certains, perdre des journées de salaire en raison d'une maladie signifie ne pas être en mesure de payer son loyer ou son hypothèque, ou de régler les nombreuses autres factures nécessaires au soutien de sa famille. C'est tout simplement un choix injuste à imposer aux travailleurs canadiens.
Malgré les progrès réalisés par le gouvernement du Canada sur le front du travail, il est clair que la pandémie a mis en évidence les lacunes de nos systèmes de sécurité sociale. Le temps est venu de combler les lacunes en matière de congés de maladie payés.
À l'heure actuelle, le Code canadien du travail accorde aux employés des secteurs sous réglementation fédérale plusieurs congés non payés liés à une maladie ou à une blessure, ainsi que trois jours de congé personnel payé pouvant être utilisés pour traiter une maladie ou une blessure. Cependant, si nous examinons les statistiques de 2019, nous découvrons que les travailleurs canadiens ont pris en moyenne 8,5 jours de congé pour cause de maladie et de problèmes liés à une incapacité. Il est devenu très clair que trois jours ne suffisent tout simplement pas.
Ce projet de loi modifierait le Code canadien du travail pour accorder 10 jours de congé de maladie payé par année aux travailleurs du secteur privé sous réglementation fédérale. C'est un changement qui améliorera réellement la vie des travailleurs canadiens. À l'heure actuelle, il y a environ 18 500 employeurs dans les secteurs réglementés par le gouvernement fédéral. Cela représente au total plus de 950 000 travailleurs.
[Français]
Le secteur sous réglementation fédérale est formé de milieux de travail d'un large éventail d'industries. Il comprend notamment les transports interprovinciaux, aériens, ferroviaires, terrestres et maritimes, les pipelines, ainsi que les services bancaires, les services postaux et les services de messagerie. Ce sont des industries sur lesquelles les gens comptent tous les jours.
[Traduction]
Il nous revient, en tant que gouvernement fédéral, d'aider ces travailleurs. Le projet de loi que nous examinons aujourd'hui permettrait non seulement aux travailleurs de ces secteurs vitaux de rester chez eux pour se rétablir lorsqu'ils sont malades, mais il empêcherait également la propagation des maladies sur le lieu de travail. Plus précisément, il modifierait la partie III du Code canadien du travail.
[Français]
Le premier changement vise à faire en sorte que, pour chaque année civile, les employés cumuleraient une journée de congé payé par mois complet travaillé, jusqu'à un maximum de 10 jours par année civile.
[Traduction]
Le deuxième changement ajouterait une disposition visant à éviter le dédoublement des dispositions relatives aux congés payés pour maladie ou blessure prévues par le Code canadien du travail.
Ces deux changements toucheraient 600 000 employés, ou plus exactement 582 700 employés, du secteur privé sous réglementation fédérale qui n'ont actuellement pas accès à au moins 10 jours de congé de maladie payé.
L'augmentation des congés de maladie payés protégerait les employés de trois façons.
[Français]
Tout d'abord, les congés de maladie payés protégeraient le revenu des travailleurs. Les travailleurs n'auront pas à choisir entre rester à la maison pour se remettre sur pied et recevoir un salaire.
Ensuite, cela protégerait leur emploi.
Finalement, cela protégerait la santé des travailleurs. Les congés de maladie supplémentaires leur permettraient de récupérer à la maison, ce qui protégerait les autres dans le milieu de travail.
[Traduction]
De plus, le gouvernement aimerait que des dispositions relatives aux congés de maladie payés soient adoptées dans tout le pays et dans tous les secteurs. Pour ce faire, nous discuterons avec les provinces et les territoires d'un plan visant à légiférer sur les congés de maladie à l'échelle nationale. Cela se fera dans le respect des compétences et en gardant à l'esprit les besoins particuliers des petites entreprises.
À l'heure actuelle, les provinces et les territoires n'ont pas tous des dispositions relatives aux congés de maladie payés. Et il ne devrait pas en être ainsi. Nous avons la responsabilité de faire en sorte que tous les Canadiens aient accès à des congés de maladie payés. Cette mesure est essentielle à la reprise économique du Canada. Elle protégera la santé des travailleurs, aujourd'hui et demain.
Il est temps de réparer les brèches que la pandémie a exposées dans notre filet de sécurité sociale.
Monsieur le président, membres du Comité, au moment où nous mettons tout en œuvre pour en finir avec la COVID‑19, une étape importante vers la reprise économique du Canada est de s'assurer que les Canadiens ont accès à des congés de maladie payés.
Je me permets de citer l'économiste Jim Stanford, qui a déclaré ce qui suit dans le Globe and Mail:
Il serait irresponsable et bien peu visionnaire de revenir à la « normale » prépandémique où les travailleurs malades devaient se présenter au travail, peu importe le risque pour les autres.
Par ce projet de loi, le gouvernement prend des mesures pour donner aux travailleurs le soutien dont ils ont besoin pour rester en santé et en sécurité, tant sur le plan personnel que professionnel. Les travailleurs canadiens de partout au pays comptent sur nous tous pour apporter ces changements nécessaires et importants.
Je vous remercie de votre temps.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre. C'est toujours un plaisir de vous voir. Je suis consciente de l'importance de ce projet de loi et de l'urgence avec laquelle nous devons l'adopter, vu votre comparution hier et aujourd'hui.
J'aimerais donc entrer dans le vif du sujet et traiter des deux questions soulevées au Sénat et relayées par les médias aujourd'hui.
La première a trait au paragraphe 239(1.2), dont le libellé est actuellement le suivant:
L'employé acquiert [...] au début de chaque mois suivant un mois durant lequel il a travaillé sans interruption pour l'employeur, un jour de congé payé pour raisons médicales, jusqu'à concurrence de dix jours.
Ce que l'on entend, c'est que vous, c'est‑à‑dire le gouvernement, pourriez offrir ces 10 jours automatiquement à l'embauche plutôt que d'en prévoir l'accumulation au fil du temps. Dans bien des cas, on argue que quelqu'un pourrait avoir besoin de 10 jours avant d'avoir été employé pendant 10 mois. Toutefois, le fait de donner d'emblée 10 jours de congé payé pour raisons médicales pourrait entraîner des coûts pour les employeurs dans les secteurs à grand roulement, comme ceux du transport routier, où les employés changent fréquemment d'employeurs. L'accumulation de congés payés au fil de l'année signifie que les employés nouveaux ou qui quittent leur poste recevraient des jours de congé payé pour raisons médicales pour les mois travaillés chez un employeur donné, ce qui limiterait les coûts pour les employeurs dans les secteurs à grand roulement, par exemple.
Je souhaite vous demander sans détour où se situe le gouvernement par rapport à cette demande d'obtenir d'emblée les congés plutôt que de les acquérir au fil du temps. Où vous situez-vous là‑dessus, monsieur le ministre?
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D'abord, je vous remercie sincèrement, madame Kusie, non seulement pour vos remarques d'aujourd'hui, mais aussi au cours des diverses occasions où je n'ai pas pu résister à la tentation de suivre les délibérations. J'ai été particulièrement sensible à certains de vos propos, surtout sur mon rôle en tant que ministre des Ressources naturelles. Beaucoup de députés savent en effet que je prends mes responsabilités au sérieux. Un aspect que je note, c'est l'importance accordée aux travailleurs par notre secteur des ressources naturelles, pas uniquement dans l'immédiat, mais également à plus long terme.
J'irai droit au but: oui, nous sommes réceptifs aux amendements. Nous sommes réceptifs, je crois, à de bonnes conversations constructives, et il va sans dire que j'étudierai tout ce qui m'a été soumis par écrit.
Il y a eu quelques problèmes, entre autres à propos de l'accumulation des jours de congé de maladie. Comme nous l'avons dit, ils s'accumuleraient selon ce qui vous a été soumis, soit à raison d'un jour par mois. Nous pourrions peut-être offrir d'emblée un nombre minimal de jours. Nous sommes prêts, madame Kusie, à étudier toutes les options qui inciteraient les gens à rester à la maison, ou à tout le moins qui leur permettraient de ne pas hésiter à le faire, s'ils ont l'impression d'avoir des symptômes.
Je peux vous dire que les obligations que nous impose actuellement Omicron sont bien réelles. Depuis que j'ai pris la parole au Sénat, hier, nous avons déjà une meilleure compréhension de ce variant, bien qu'elle demeure incomplète. Il est donc on ne peut plus urgent d'agir.
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En effet, Omicron est réel, mais la nécessité de stimuler notre économie et de juguler l'inflation l'est tout autant.
J'en viens à la deuxième préoccupation émanant du Sénat hier, et j'espère bien franchement que vous pourrez y répondre pleinement, plus directement et plus précisément.
L'autre partie du projet de loi qui, si je comprends bien, pourrait changer est le paragraphe proposé 239(1.6). Il se lit comme suit:
L'employeur peut, par écrit et au plus tard quinze jours après le retour au travail de l'employé qui a pris un congé payé d'au moins cinq jours consécutifs pour raisons médicales, exiger que celui‑ci lui présente un certificat délivré par un professionnel de la santé attestant qu'il était incapable de travailler pendant son congé payé.
Ce qu'on entend, c'est que vous, c'est‑à‑dire le gouvernement, seriez ici aussi prêt à retirer complètement ce paragraphe. Chez beaucoup d'intervenants auxquels nous avons parlé, la tendance est certes de soutenir vivement le maintien de cet élément dans le projet de loi; l'absence d'un certificat médical serait en fait très préoccupante pour eux. Les employeurs n'auraient aucun recours si un employé pouvait utiliser ces journées quand il n'est pas malade.
Avant que vous passiez à cette partie du projet de loi, je crois que nous devons discuter très sérieusement du sujet, car, en réalité, l'appui de l'opposition officielle pourrait dépendre de votre décision là‑dessus. Je vais donc vous le demander de nouveau, si vous le voulez bien, par rapport au paragraphe 239(1.6): où se situe le gouvernement quant à l'exigence d'un billet du médecin, soit quand l'employé tombe malade, soit à son retour au travail?
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur le ministre. C'est merveilleux de vous avoir parmi nous aujourd'hui.
Bonjour à tous mes collègues assis à la table.
Je commencerai par dire quelques mots sur ce que nous avons tous vécu, tous partis confondus, au cours des deux dernières années. Il est évident que nous vivons une période sans précédent. Nous savons, comme le ministre vient de le dire, que l'Omicron est à nos portes et que cela change la donne en ce qui concerne l'avenir. Je suis très fier du gouvernement de mon parti, des députés de toutes les allégeances et de la façon dont nous avons collaboré au cours des deux dernières années. Nous avons mis en œuvre des programmes, et je suis fier de ce que nous avons accompli. Personne ne savait en mars 2020 ce que nous allions affronter, et qu'il s'agisse de la PCU, du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, de la subvention salariale, de l'aide au loyer, des prêts aux entreprises ou de quoi que ce soit d'autre, nous, les membres du gouvernement, étions là pour les Canadiens. Nous étions là pour soutenir les Canadiens.
Il y a certainement un élément manquant — et cet élément me dérange vraiment depuis plus d'un an maintenant. Cet élément, c'est le fait que des gens venaient à mon bureau de circonscription et qu'ils étaient malades. Ils devaient décider d'aller travailler en étant malade ou de rester à la maison et de ne pas être en mesure de nourrir leur famille ou de payer leur hypothèque ou quoi que ce soit d'autre. Le fait que nous proposions le projet de loi et que ce projet de loi va donner aux personnes malades la possibilité de rester à la maison, de se rétablir et de ne pas propager la COVID, ou quoi que ce soit d'autre, sur leur lieu de travail est incroyablement important.
Monsieur le ministre, je vous remercie, et je m'excuse pour hier. Je sais qu'il y a eu des retards et que votre temps est précieux.
Ma première question, monsieur le ministre, est la suivante. De votre point de vue et de celui du ministère, pouvez-vous décrire la nécessité des congés de maladie payés et expliquer comment vous en êtes arrivé là où nous nous trouvons maintenant?
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Honorable député de Saint John-Rothesay, je vous remercie de me donner l'occasion d'aborder cette question.
Permettez-moi de vous dire que la question de mon temps précieux est sans importance dans le cas présent. Il n'y a rien de plus important pour moi que d'être ici avec vous, en ce moment même, et il en était de même hier. L'Omicron est arrivé au Canada, et il se propage rapidement. Je suis sûr qu'au sein de votre comité ou par l'intermédiaire d'autres comités, vous avez entendu parler à maintes reprises de l'urgence du projet de loi qui vous est présenté et de la nécessité d'agir rapidement. Je ne peux vous dire à quel point cette loi est urgente et à quel point est important le signal qu'elle enverrait avant Noël à tant de travailleurs, à savoir que nous les soutenons, qu'il est normal de rester à la maison et qu'ils ne devraient pas avoir à prendre des décisions difficiles concernant leur loyer ou leur hypothèque. Nous avons besoin qu'ils restent à la maison, pour qu'ils se portent bien, pour que leurs familles se portent bien et pour que nous nous portions tous bien.
L'urgence qu'entraîne l'Omicron est réelle, et le projet de loi enverra, de façon tangible, un message pour que nous réduisions au minimum l'incidence de ce variant.
La deuxième chose que je voudrais dire — et cela répond à une observation formulée par Mme Kusie —, c'est que nous sommes très conscients des coûts assumés par les entreprises. Il est très facile pour les politiciens de comparaître devant des comités comme le vôtre et d'affirmer ce qui suit: « Mais, vous savez, la situation sera bien pire si nous ne prenons pas cette mesure... ».
Toutefois, la situation sera bien pire si nous ne prenons pas cette mesure. Ce sera bien pire pour les petites entreprises, les grandes entreprises et l'ensemble des entreprises — ainsi que pour nous — si nous ne prenons pas de telles mesures. La situation est réelle, et nous le savons. Nous l'avons vécue, et nous ne voulons pas subir cette épreuve de nouveau. Nous ne voulons pas revivre une fermeture complète de l'économie.
Il y a des mesures que nous pouvons prendre et que nous devons absolument prendre. Tout ce que je veux faire, c'est assurer aux honorables membres du Comité — et j'ai siégé à un comité semblable au vôtre — que je n'utilise pas en vain ces paroles ou ces sentiments devant eux. Il ne s'agit pas de rhétorique politique. C'est la réalité. Si nous ne prenons pas de telles mesures, les répercussions sur notre économie seront énormes. Nous le savons parce que nous sortons à peine de cette situation. L'urgence d'agir à cet égard n'a jamais été aussi capitale, car l'Omicron est arrivé.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Bonjour, monsieur le ministre.
Vous réitérez aujourd'hui un élément que vous avez mentionné à la Chambre lors du dépôt du projet de loi, à savoir l'objectif de renforcer le filet social. Cela fait aussi partie de nos objectifs.
Le fait d'accorder 10 jours de congé de maladie payés à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs qui n'ont pas droit à ces congés représente un élément positif. Je considère que cela fait partie des avantages sociaux importants que tous les employeurs devraient considérer, parce que cela contribue à l'attraction et à la rétention du personnel.
Cependant, je me permets de vous dire que, en ce qui concerne le filet social, on est loin du compte. Quand je pense aux personnes atteintes de maladies graves, qui ne reçoivent que 15 semaines de prestations de maladie dans le cadre du régime d'assurance-emploi, et au fait que ce régime couvre à peine 40 % des travailleuses et des travailleurs, je constate qu'il reste du chemin à faire.
Ma question portera sur la banque de 10 jours de congé de maladie payés. Il m'apparaît important que l'on formule clairement qu'il s'agit d'un droit.
J'aurais aussi quelques questions sur l'application de cette mesure. Il faut s'assurer que, après un mois de service, les travailleuses et les travailleurs pourront bénéficier immédiatement de ces 10 jours de congé, et que cela ne sera pas accumulé à raison d'un jour par mois.
Il faudrait aussi clarifier ce que vous entendez par « service continu ». Cela veut-il dire que, si, au cours d'un mois, un travailleur doit s'absenter pour un autre type de raison, on ne considérera pas qu'il a offert un service continu?
À mon avis, il faudrait clarifier le fait que les gens pourraient prendre des congés d'une demi-journée, alors que le projet de loi prévoit que l'employeur pourrait exiger qu'ils prennent une journée complète. Pour donner sa pleine mesure à ce projet de loi, seriez-vous prêt à clarifier — à moins que ce ne soit pas nécessaire — les dispositions qui constitueraient une entrave à l'accumulation des congés?
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Je vous remercie de la question, madame Chabot.
Nous avons constaté, pendant la pandémie, que de nombreux travailleurs n'avaient pas accès à des congés de maladie payés.
[Traduction]
Comme vous le soulignez à juste titre, personne ne devrait avoir à choisir entre rester à la maison lorsqu'il est malade ou être en mesure de payer son loyer et ses provisions.
[Français]
Nous proposons des modifications au Code canadien du travail afin d'offrir à tous les travailleurs du secteur privé sous réglementation fédérale 10 jours de congé de maladie payés.
[Traduction]
Cela dit, il est important de comprendre que ce que nous demandons, au fond, c'est un plancher de 10 jours. Il faut que l'employeur offre un minimum de 10 jours. Pour revenir à une idée fausse avancée couramment, il ne s'agit pas de journées qui peuvent être ajoutées [Difficultés techniques] à celles dont vous bénéficiez déjà par l'intermédiaire de votre employeur ou de votre convention collective. Nous recherchons un minimum de 10 jours de congé de maladie payé, afin que tout le monde ait accès à ces 10 jours, qu'ils soient offerts dans le cadre de la présente mesure législative ou dans le cadre d'autres conventions collectives ou accords avec l'employeur.
Je vais demander à ma sous-ministre de répondre peut-être à certaines de vos questions de façon plus précise. Elle est prête à intervenir.
Madame la sous-ministre, la parole est à vous.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
C'est avec plaisir que je m'adresse à vous, monsieur le ministre, sur cet important projet de loi. Je trouvais cela intéressant de vous entendre parler du sentiment d'urgence que vous avez de l'adopter pour que nous puissions offrir cette capacité de congés de maladie aux travailleurs et aux travailleuses sous réglementation fédérale.
D'emblée, je dois quand même dire que j'aurais aimé que ce sentiment d'urgence ait existé il y a 12, 18 ou 24 mois, alors que la pandémie frappait de plein fouet. Je pense que cela aurait protégé les gens et aurait peut-être empêché la propagation des infections et l'engorgement de notre système de santé. Ce n'est pas comme si le NPD ne l'avait pas demandé, puisque notre chef l'a demandé à 22 reprises au cours de la dernière année. Cela s'est finalement réalisé. Nous en avons déjà parlé à la Chambre. Je comprends que vous regardiez en avant, mais je pense que cette affaire a un peu traîné dans les 18 derniers mois.
Dans votre réponse à une question posée par Mme Kusie, vous avez ouvert la porte à ce que les travailleurs et les travailleuses puissent avoir quelques jours de congé de maladie déjà disponibles. En fait, ce qui est proposé dans le projet de loi actuellement, c'est un jour de congé par mois, mais il n'y a aucune banque de congés au départ. Ainsi, pour avoir deux ou trois jours de congé de maladie, cela pourrait prendre deux ou trois mois et peut-être un peu plus si l'employé a été embauché au milieu du mois, par exemple.
J'aimerais avoir vos commentaires à cet égard. Les spécialistes de la santé nous disent que c'est très rare que les gens ne prennent qu'un jour de congé en cas de maladie, comme une grippe. Ils prennent plutôt deux, trois ou quatre jours de congé. Seriez-vous ouvert à l'idée de mettre en place une banque de congés, peut-être pas les 10 jours d'un coup, mais une minibanque, de manière à ce que le projet de loi soit plus réaliste compte tenu de la durée des maladies?
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Merci, monsieur le président, et félicitations pour votre élection à titre de président de notre comité. Nous sommes entre bonnes mains jusqu'à maintenant. Et je m'interromps après avoir prononcé les mots « jusqu'à maintenant ».
Des voix: Oh, oh!
Une voix: Vous émettez une réserve.
M. Matt Jeneroux: Oui, j'émets une réserve.
Monsieur le ministre, je vous remercie de nous avoir accordé du temps supplémentaire. C'est certainement un plaisir de vous avoir enfin parmi nous pour pouvoir parler de cette mesure législative qui est manifestement très urgente.
Le sujet dont je tiens à vous parler le plus, monsieur le ministre, au cours des cinq brèves minutes de mon temps de parole, c'est la possibilité d'examiner certains des amendements auxquels vous avez été réceptif jusqu'à présent. Ces amendements semblent s'accumuler un peu, alors je veux m'assurer que l'un d'entre eux ne disparaît pas dans la pile — à savoir, la motion d'initiative parlementaire de mon collègue, , qui porte sur le congé de deuil payé. C'est une chose de parler de congés de maladie payés, mais nous avons vu tant de Canadiens devoir se démener après le décès de leurs proches.
Pour vous fournir un bref rappel, monsieur le ministre, il s'agit de soutenir les parents qui ont subi le traumatisme d'une fausse couche en leur permettant de bénéficier de trois jours de congé de deuil payé. Nous nous sommes engagés à offrir jusqu'à huit semaines de congé payé en cas de décès d'un enfant ou de mortinaissance. Nous soumettrons cette proposition par écrit sous forme d'amendement, mais nous espérons obtenir votre soutien à cet égard.
Je tiens à revenir sur le fait que, de ce côté‑ci de la table, nous tenons beaucoup à ce que cela soit fait de toute urgence. À partir du point de départ très élémentaire... Ma femme est chirurgienne. Elle travaille en première ligne. Elle a regardé dans les yeux des gens qui traversaient probablement l'une des expériences les plus traumatisantes de leur vie. Elle a malheureusement dû être là lorsque des personnes sont décédées. De mon point de vue, je peux dire que l'urgence d'agir est très grande.
En ce qui concerne l'adoption rapide de ce texte de loi, votre échéancier m'inquiète vraiment. Pouvez-vous, s'il vous plaît, parler du congé de deuil, et pouvez-vous également nous dire comment diable vous allez faire pour faire adopter ce projet de loi dans les 48 heures de débat parlementaire qui restent?
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Je remercie le député de sa question.
Tout d'abord, je pense que ce que a vécu sur le plan personnel est déchirant, et je ne peux pas m'imaginer ce que cela a pu être. Je vous félicite, vous et les députés de votre caucus, pour la solidarité dont vous avez fait preuve à son égard. Bien sûr, de nombreux membres de votre caucus m'ont approché pour me parler de cette situation très personnelle. Permettez-moi de dire d'emblée que je suis tout à fait prêt à me saisir de cette question et à lui accorder toute l'attention qu'elle mérite. Je suis tout à fait ouvert à l'idée d'examiner ce qu'il nous serait possible de faire à cet égard.
Comme vous l'avez souligné, il y a des contraintes de temps. Nous en sommes parfaitement conscients. Je pense qu'il s'agit d'une excellente occasion et qu'il serait absolument sensé d'y voir maintenant, alors voyons s'il est possible de nous en occuper ici.
Pour la gouverne des membres du Comité, les employés sous réglementation fédérale ont actuellement droit à un maximum de 10 jours de congé de deuil lors du décès d'un membre de la famille immédiate. Si un employé est en congé de soignant ou en congé en cas de maladie grave et que le membre de la famille dont il s'occupe meurt, il a droit à un congé de deuil.
Voilà où en sont les choses pour l'instant. Nous sommes assurément ouverts à des aménagements.
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Je remercie le député, notamment de la reconnaissance qu'il témoigne à l'endroit des travailleurs de la santé dans sa circonscription. J'ajouterais, évidemment, les travailleurs de la santé de tout le pays.
Je pense à ce qu'une représentante des travailleurs et des travailleuses de première ligne m'a dit lors de mon troisième jour de travail. Elle m'a dit d'arrêter de les appeler des héros et de commencer à les traiter comme des êtres humains. Je n'ai pas oublié ce message. Si vous avez entendu un message similaire, je suis certain que c'est quelque chose qui résonne encore dans votre esprit. Nous devons mettre en place des mesures concrètes pour protéger les gens.
Cela m'amène à la deuxième partie de ce projet de loi, qui traite de l'intimidation dont ont été victimes bon nombre de nos travailleurs de la santé au cours de l'été dernier, au grand déplaisir, je crois, de millions de Canadiens. Je parle ici des clarifications apportées aux termes de cette deuxième partie à l'intention des agents chargés de l'application de la loi pour qu'ils sachent exactement ce qu'ils doivent faire, et du resserrement des sanctions à cet égard. Ce qui est important, c'est que les travailleurs de la santé sachent très concrètement que leurs concitoyens les soutiennent, que nous les appuyons et que nous ne tolérerons pas ce genre de comportement à l'égard de ceux à qui nous demandons tant, surtout dans le contexte de cette pandémie.
En tant que fils d'infirmière, je trahis peut-être certains de mes préjugés favorables — c'est ainsi que j'ai été élevé —, mais je pense que toute personne qui a bénéficié des soins des travailleurs de la santé, qui a été témoin de la fierté et de la dignité qu'ils affichent, comprend qu'ils ont besoin de cette protection et qu'ils ne devraient pas être soumis à des abus de ce genre.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Pour faire suite à la dernière réponse, je vais revenir sur la question de la protection des travailleuses et des travailleurs de la santé, des professionnels, de ceux qui les accompagnent ainsi que des patients. En principe, nous sommes bien sûr d'accord sur le fait qu'il faut assurer cette protection. Nous avons vu, pas de façon régulière, heureusement, des exemples de manifestations, surtout devant des cliniques de vaccination. Je crois comprendre que ce sont ces manifestations qui sont particulièrement ciblées.
Comme je le disais tout à l'heure, il faut obtenir une garantie de protection, parce que les travailleuses et les travailleurs de la santé veulent être protégés, mais aussi faire avancer leurs droits, ce qui est une forme de protection et une façon d'améliorer son sort et ses conditions de travail. À cette fin, les travailleuses et les travailleurs manifestent, font la grève ainsi que du piquetage devant les établissements de santé. Pourquoi avoir envisagé l'ajout d'infractions? Préserve-t-on quand même le droit constitutionnel de manifester? Cela nous apparaît majeur de nous l'assurer explicitement dans le projet de loi.
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Merci, monsieur le président.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui en personne plutôt que d'essayer de me frayer un chemin dans un aéroport pendant que le Comité siège.
Je vous remercie également, monsieur le ministre, d'être ici aujourd'hui.
J'aimerais parler un peu des soins de santé, qui sont vraiment importants. Évidemment, les congés de maladie sont importants, mais nous n'avons pas vraiment parlé de ce que la mise en place de ce programme coûtera aux entreprises. J'aimerais faire un commentaire sur ce que j'ai entendu ici aujourd'hui. Je pense qu'aucun des avantages ne devrait être rétroactif.
Du point de vue des entreprises, si les avantages doivent commencer, ils ne devraient commencer qu'à compter de maintenant. Je ne pense pas non plus que nous devrions accorder ces avantages avant qu'ils ne soient acquis, car cela risque d'être très coûteux du point de vue de la comptabilité. Si les employés partent avant d'avoir accumulé ces jours de congé, cela créera toutes sortes de problèmes. Je pense que l'employé doit gagner ces congés avant de pouvoir les utiliser, et qu'il ne doit pas être en mesure de les utiliser rétroactivement.
En ce qui concerne la situation actuelle des entreprises, force est de constater qu'elles doivent faire face à d'énormes problèmes. Nous parlons maintenant d'inflation. Cela semble être la grande affaire à la Chambre des communes. Nous savons que cela aura un effet cette année sur les salaires des employés, puisque lesdits salaires devront être augmentés. Le coût des matières premières augmente. Les taxes augmentent. Les taxes sur le carbone et les coûts environnementaux augmentent eux aussi. Il y a des réglementations. Les prêts bancaires vont être plus chers en raison des taux d'intérêt.
Nous demandons maintenant aux entreprises d'adhérer à ces mesures. Par ailleurs, nous avons dit que jusqu'à 58 % des employés des entreprises ne bénéficient pas de ces avantages. Ces avantages vont se traduire par des coûts supplémentaires. Avez-vous pensé à ce que sera le coût total de ces mesures? Avez-vous pensé à ce que les entreprises devront faire pour permettre cela afin de continuer à fournir leurs services?
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Monsieur Benzen, c'est un plaisir de vous voir. Nous avons suivi une partie de votre voyage, hier. C'était un peu mouvementé, mais c'est bon de vous voir en personne.
Permettez-moi de vous assurer, tout d'abord, et sur une note personnelle, que tout au long de la pandémie — c'est‑à‑dire, pendant la majeure partie de cette dernière parce que les conditions étaient meilleures ici à Terre-Neuve que dans la majeure partie du pays —, mon mari tenait un restaurant. Chaque jour, j'ai entendu parler des coûts, parfois exorbitants, pour les entreprises, et de l'incidence que les programmes gouvernementaux avaient sur la sienne.
De plus, au risque de vous sembler désinvolte, je peux vous dire que, du point de vue de notre ministère, nous sommes fiers de passer du temps non seulement avec les intervenants, les syndicats et le mouvement syndical, mais aussi de parler aux employeurs. Il est extrêmement important de tenir compte de ces deux points de vue.
Comme je l'ai dit, et je le répète, les deux dernières années nous ont montré ce qu'il pourrait en coûter de ne pas agir maintenant: perte de productivité, mise en quarantaine, fermetures, confinements. Le coût financier de l'inaction est bien plus important que celui d'intervenir. Cela dit, nous reconnaissons que la façon dont cette mesure sera mise en œuvre pourrait se traduire par des coûts importants pour les employeurs. Nous reconnaissons également que les employeurs ont des besoins particuliers. Nous devons nous engager directement avec les intervenants, les employeurs et les travailleurs tout au long de la mise en œuvre des mesures proposées.
Nous nous sommes engagés à réunir les provinces et les territoires pour élaborer ce plan national, car il ne s'agit pas seulement des travailleurs fédéraux. Il s'agit de renforcer le filet de sécurité sociale des travailleurs du Canada tout entier, et pas seulement des employeurs de compétence fédérale, mais aussi, évidemment, de ceux de compétence provinciale et territoriale.
Nous devons faire les choses correctement, et nous devons les faire. Je ne veux pas être trop catégorique, mais nous avons vu ce qu'un confinement a fait.
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D'un point de vue macroéconomique, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Je pense que notre reprise a été plus complète que celle des Américains. Nous avons été en mesure de rétablir plus d'emplois et de fournir du travail à plus de personnes parce que nous avons pris les mesures importantes qui s'imposaient.
Cela ne veut pas dire... Je ne vais pas vous dire: « Si nous ne le faisons pas, cela nous coûtera encore plus cher, alors fermons tout ». Ces mesures ont tout de même entraîné des coûts importants pour les employeurs, et nous devons en tenir compte.
Ce que je veux dire, c'est que si je me présentais devant ce comité dans les circonstances normales de la COVID, je dirais: « Écoutez, nous essayons de trouver un équilibre entre la santé et la sécurité publiques, et les intérêts des travailleurs, tout en veillant à ne pas imposer des coûts trop élevés aux employeurs ». Je pense en particulier aux petites entreprises. Tout à fait, nous essayons de parvenir à un équilibre.
Toutefois, avec Omicron, le problème est grave et immédiat. Bien que je ne perde pas de vue la mise en œuvre ou ses nuances, je veux m'assurer que nous n'ajoutons pas de coûts excessifs aux petites entreprises. Il s'agit d'un variant significatif qui arrive à une période très difficile de l'année. Nous entrons dans la période des fêtes de Noël, pendant laquelle les gens se réunissent, sont occupés, sortent et veulent célébrer. Ils ne veulent surtout pas entendre parler de l'arrivée imminente d'un variant et de la réponse du gouvernement à celle‑ci, mais c'est pourtant ce qui se passe.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le ministre, merci d'être présent aujourd'hui.
Cette question me tient à cœur personnellement, en raison de la collectivité que je représente. Don Valley East est une collectivité formidable, mais certains de ses membres ont de faibles revenus, pouvant n'atteindre que 50 000 $ par an pour une famille.
Pendant la pandémie, de nombreuses familles sont venues me voir — virtuellement ou par téléphone — pour me parler des répercussions des congés de maladie non payés sur leur vie. Seuls 42 % des Canadiens bénéficient de congés de maladie payés. Je crois que le pourcentage se situait autour de 42 %. Plus le revenu des personnes est faible, plus ce pourcentage diminue... Je pense qu'au niveau de revenu le plus faible, la part des personnes bénéficiant de congés de maladie payés est d'environ 10 %. Le fait de permettre à 500 000 personnes supplémentaires de bénéficier de jours de congé de maladie payés aurait une incidence considérable sur de nombreuses personnes dans notre pays. Ce serait donc une excellente chose.
L'an dernier, j'ai d'ailleurs présenté un projet de loi d'initiative parlementaire à l'Assemblée législative de l'Ontario pour réclamer 10 jours de congé de maladie payés, car beaucoup de personnes sont venues me parler de cette question. Quand on entend leurs témoignages, on se rend compte qu'il s'agit d'une question de décence fondamentale, de dignité. Il s'agit de s'assurer qu'une personne est couverte par l'entreprise pour laquelle elle travaille et que le gouvernement adopte des lois adaptées à la réalité des personnes et à leurs conditions de vie.
Je me demandais si vous pourriez prendre quelques minutes pour parler de certaines des conversations que vous avez eues avec des Canadiens ordinaires et des répercussions que la pandémie a eues sur eux, et plus particulièrement des congés de maladie payés.
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Je vais reprendre cette citation, car elle a eu un énorme effet sur moi. La citation était « Arrêtez de nous appeler des héros et commencez à nous traiter comme des êtres humains ».
Cela nous ramène à votre remarque sur la dignité et la dignité des travailleurs. Je suis certain que le Comité aborde régulièrement cette question, c'est-à-dire qu'il parle de la dignité des travailleurs et de la dignité qui devrait leur être accordée. Je suis ici aujourd'hui pour vous implorer une fois de plus de reconnaître l'urgence de cette question.
Pour répondre à votre question, ce sont les décisions prises par chacun au quotidien et leur effet multiplicateur à travers le pays qui auront un effet important sur la façon dont nous réussirons à combattre le variant Omicron et la COVID. Pour éviter que le pays ne se retrouve dans une situation de fermeture importante comme celle qu'il a connue par le passé, les décisions que prennent les personnes lorsqu'elles pensent présenter un symptôme de la COVID... Malheureusement, trop de personnes se retrouvent dans une situation dans laquelle, si elles ne se présentent pas au travail, elles risquent de ne pas pouvoir payer leur loyer ou leur hypothèque. Elles doivent choisir entre un jour de congé de maladie et leur épicerie.
Dans la mesure du possible, nous devrions soulager cette pression, afin que les personnes puissent décider en toute honnêteté, sur la base des symptômes qu'elles présentent, qu'elles doivent rester chez elles. Souvenez-vous des premiers jours de la pandémie, lorsque des lieux de travail ont été repérés et que la COVID s'est propagée dans certains lieux de travail particuliers, alors que nous aurions pu limiter ces conséquences. Je serais le premier à dire, oui, mais nous en sommes là aujourd'hui. Nous savons cela. Nous avons tiré des leçons. Comme je l'ai dit, il y a quelques jours seulement, je serais venu ici avec un sentiment d'urgence, mais aujourd'hui je viens ici avec un sentiment d'extrême urgence. J'implore ce comité.
Tout d'abord, je vous remercie. Je sais que vous allez travailler très dur dans les 48 heures à venir. Je vous en remercie. Votre travail ne sera pas vain. Il ne s'agit pas seulement de politique, mesdames et messieurs. La prise de ce genre de mesures dès maintenant aura selon moi un effet profond, dès les prochaines semaines et les prochains mois, sur les effets d'Omicron. Nous devons en limiter la gravité autant que possible. Nous devons absolument le faire. Omicron est ici.
En étant capables de faire face à cette situation, nous avons montré au monde, à vrai dire, avec quelle efficacité nous pouvons l'affronter collectivement. Encore une fois, les décisions de chacun font une énorme différence, collectivement. Au bout du compte, ce qui importe ici, ce sont les vies que l'on sauve, le nombre de vies sauvées dans notre pays. Cette mesure permettra de sauver des vies à très court terme.
Je vous remercie de l'attention et de la concentration que vous accorderez à cette question au cours des prochaines heures. Elles seront reconnues et remarquées. Je vous en suis profondément reconnaissant.
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Merci pour cette question.
Je pense que cette question est un peu compliquée pour la raison suivante. Il existe déjà une infraction appelée « dommages à la propriété » qui couvre de nombreux types de comportements répréhensibles à l'égard de la propriété publique et privée, et des infrastructures essentielles.
La nouvelle infraction proposée concernant l'obstruction de l'accès aux installations de santé ne vise qu'un seul type de comportement répréhensible à l'égard de la propriété, à savoir l'obstruction ou l'entrave de l'accès à la propriété. Elle ne couvre pas d'autres types de comportement criminel, comme les dommages à la propriété, la destruction de la propriété ou le fait de rendre la propriété non fonctionnelle. Il se pourrait que, dans le cas des infrastructures essentielles, ces types de comportements soient ceux qui posent le plus de problèmes, les types d'actes répréhensibles que nous sommes plus susceptibles d'observer, et ils ne sont pas inclus dans cette infraction particulière dans cette loi.
Je pense qu'il s'agit d'une question un peu plus compliquée et peut-être d'un type de problème différent en raison du comportement que les personnes adoptent lorsqu'elles ciblent des infrastructures essentielles par opposition à des installations de santé.
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Merci encore pour votre question.
À cet égard, j'attire l'attention du Comité sur le paragraphe du projet de loi qui créerait la défense dont le ministre et Mme Wright ont parlé plus tôt.
Dans le projet de loi qui modifie le Code criminel, figure un nouvel article 423.2 proposé. L'alinéa 423.2(4) proposé de cette nouvelle infraction comprend la défense selon laquelle nul n'est coupable « du seul fait qu'il se trouve dans un endroit » mentionné dans l'infraction « ou près de cet endroit, ou qu'il s'en approche, aux seules fins d'obtenir ou de communiquer des renseignements ».
Je suis heureuse d'informer le tribunal que ce type de défense a été introduit pour la première fois dans notre Code criminel en 1934. Il concerne actuellement plusieurs infractions au Code criminel, et plus particulièrement des infractions comme celle en cours de création. Cette défense a été interprétée et appliquée par les tribunaux, notamment dans le contexte de manifestations et de piquetages. Du point de vue du droit pénal, les cours pénales connaissent très bien ce type de défense. Nous avons utilisé exactement le même langage précisément pour informer les cours pénales que le Parlement souhaite qu'elles appliquent le même raisonnement et les mêmes principes à cette nouvelle infraction.
Il est très clair, du point de vue du droit pénal, que les manifestations et le piquetage pacifiques n'entraîneront pas — ne peuvent pas entraîner — une condamnation pénale du fait de cette inclusion.
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Merci de poser la question, monsieur Collins.
Pour ce qui est de savoir comment nous avons abouti à l'exigence concernant le certificat médical, j'aimerais d'abord souligner que ce n'est pas une exigence générale. Il s'agit en fait d'un outil qui permettrait aux employeurs de valider le besoin d'un congé médical, si cela s'avère nécessaire. L'employé n'est donc pas tenu de fournir un certificat médical, à moins que son employeur en fasse la demande.
L'objectif n'est pas d'empêcher les employés de se prévaloir du congé, mais nous avons certes entendu ce message de la part des intervenants et des députés, comme vous, qui ont relayé les propos de leurs concitoyens. Comme le ministre l'a dit tout à l'heure, il est disposé à examiner un libellé qui permettrait de modifier l'exigence relative au certificat.
Je pense que je vais en rester là. Il s'agit d'un nouvel élément en matière de congé payé. Le Code prévoit actuellement un nombre limité de congés payés. Ce serait donc un outil pour les employeurs s'ils devaient juger nécessaire de demander une sorte de validation à leurs employés.
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Je vous remercie de cette réponse.
Par votre entremise, monsieur le président, ma prochaine question porte sur les consultations menées auprès des intervenants, c'est‑à‑dire les syndicats, les employeurs et les employés qui seraient touchés par le projet de loi.
Sachant que nous nous retrouvons avec un libellé concernant les 10 jours et l'exigence relative au certificat médical, j'aimerais savoir ce qui nous a amenés à prendre une telle décision à la lumière de ce que nous ont dit les intervenants, car nous commençons à entendre de la part de certains de ces mêmes intervenants que le projet de projet, dans sa forme actuelle, doit être modifié à quelques égards. D'ailleurs, je suis heureux de voir que certains députés des autres partis abondent dans le même sens.
Puis‑je également savoir si ces questions ont été soulevées dans le cadre des consultations et si certaines recommandations allaient dans le sens contraire? Que s'est‑il passé avant que le projet ne soit présenté à la Chambre dans sa forme actuelle?
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Je vous remercie de ces questions.
Je reconnais qu'en essayant de mieux comprendre les observations faites au sujet de l'exigence relative au certificat médical, nous avons entendu divers intervenants, en particulier, comme vous l'avez souligné, certains professionnels de la santé. Ils ont remis en question la nécessité ou la valeur ajoutée du certificat.
Par contre, d'autres intervenants nous ont dit craindre de ne pas pouvoir vérifier la validité de l'utilisation du congé de maladie payé aux fins prévues. Je le répète, l'exigence relative au certificat vise à faire en sorte que, dans les 15 jours suivant le retour au travail de l'employé, l'employeur puisse demander un certificat médical, au besoin. Il s'agirait d'une validation, mais l'employeur n'est pas tenu de le demander à l'employé.
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Je vous remercie de cette réponse.
Par votre entremise, monsieur le président, je voudrais poser une question au sujet de l'urgence d'agir. Nous avons entendu les propos du ministre et, à voir l'augmentation du nombre de cas partout au pays, nous nous inquiétons quelque peu de la façon dont seront utilisés tous les outils mis à la disposition des divers ordres de gouvernement pour combattre la propagation du virus. D'après certaines des observations que nous avons entendues à la Chambre et ici au Comité, j'ai bien l'impression qu'il y a une volonté de faire avancer l'étude du projet de loi et de protéger davantage les Canadiens.
Ma question est la suivante: à supposer que le projet de loi soit adopté — et je ne veux certainement pas apporter de la malchance en disant cela —, dans combien de temps les travailleurs pourront-ils obtenir cet avantage? Je songe à mon facteur qui distribue le courrier et qui peut présenter des symptômes ou juger qu'il vaut mieux rester à la maison par prudence lorsqu'il éprouve certains problèmes de santé. Dans combien de temps les employés sous réglementation fédérale pourront‑ils se prévaloir du congé? Est‑ce au premier trimestre de 2022? Est‑ce plus tard au cours de la prochaine année?
Bref, pouvez-vous nous donner une idée de la rapidité avec laquelle les employés bénéficieront de cette mesure?
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Je vous remercie, monsieur le président.
J'ai quelques questions portant sur le Code canadien du travail.
À partir du moment où l'on décide d'accorder 10 jours de congés de maladie payés, on doit s'assurer que ce droit est bien encadré. En regardant le libellé et la façon dont les articles ont été rédigés, on peut toutefois se poser certaines questions.
Je dois vous dire que nous avons la même exigence au Québec en ce qui concerne le certificat médical. On retrouve, dans la Loi sur les normes du travail, l'exigence de fournir un certificat médical. Dans le cadre de cette exigence, les circonstances doivent cependant le justifier. Se fracturer un bras, c'est une chose; c'en est une autre de souffrir d'une gastro-entérite. Je pense qu'il faut avoir de la souplesse afin que cette exigence ne devienne pas abusive.
J'ai une question concernant le futur paragraphe 239(1.2) du Code canadien du travail. Il est écrit:
239(1.2) L'employé acquiert:
a) [...] au début de chaque mois suivant un mois durant lequel il a travaillé sans interruption pour l'employeur [...].
Qu'entendez-vous par « sans interruption »? Un congé déjà prévu est-il considéré comme une interruption de son travail pour l'employeur?
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J'ai une autre question.
Le projet de loi prévoit au paragraphe (1.4) — je pense — que nous pouvons accumuler les jours de congé. Autrement dit, si une personne a accumulé dix jours dans sa banque de congés, et que, heureusement, la vie fait qu'elle ne soit pas malade, la banque de jours de congé va être reportée à l'année suivante et elle pourra déjà être utilisée dans son entièreté, à ce que je comprends.
Cependant, est-ce que le compteur est remis à zéro pour ce qui est de l'accumulation des jours de congé? Je comprends que l'on ne peut pas avoir plus de dix jours. C'est correct, c'est un choix.
Comment pouvons-nous nous assurer qu'une personne n'est pas pénalisée en ce qui a trait à l'accumulation des jours de congé dans la prochaine année si les dix jours annuels de l'année précédente n'ont pas été utilisés?
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Je veux m'assurer d'avoir la bonne réponse à une question importante.
Mme Chabot a parlé de dispositions visant à modifier le Code criminel. Nous voulons nous assurer que le droit des travailleurs de la santé pour ce qui est de faire la grève, de faire du piquetage et d'exercer des moyens de pression est bel et bien protégé. Nous avons entendu des réponses affirmatives, mais je ne les ai pas bien notées. J'aimerais donc que l'on me donne la réponse la plus claire possible en m'indiquant que ce droit est protégé par une loi, un article ou une disposition.
Nous avons été témoins de gestes disgracieux et d'évènements malheureux au cours des 18 derniers mois. Nous sommes donc d'accord sur le principe selon lequel il faut protéger les travailleurs de la santé. Cependant, il ne faudrait pas que cela empiète sur le droit de ces mêmes travailleurs de la santé d'exercer des moyens de pression dans le cadre de leurs négociations de conventions collectives.
J'aimerais que quelqu'un me confirme que ce droit fondamental est protégé par un article précis ou une loi en particulier. Cela me permettrait de donner une réponse claire aux représentants du mouvement syndical qui pourraient être inquiets à ce sujet.
Merci, monsieur Boulerice.
Voilà qui met fin à nos échanges avec les témoins. J'ai besoin de connaître les intentions du Comité. Si j'ai bien compris, les députés s'entendent pour que le Comité se réunisse de nouveau cet après-midi, de 15 h 30 à 17 h 30, afin d'entreprendre l'étude article par article du projet de loi. Sommes-nous d'accord là‑dessus, chers collègues?
Je vois des hochements de tête en signe d'approbation.
Nous devons fixer l'heure de tombée pour aujourd'hui, c'est‑à‑dire l'heure à laquelle il faudra avoir soumis par écrit les amendements proposés au projet de loi. Quelle heure choisissez-vous, sachant que la réunion est à 15 h 30 et que les amendements doivent être remis au Comité dans les deux langues officielles? Je propose 14 heures ou 14 h 30. D'après ce que j'entends, on veut avoir jusqu'à 14 h 30 pour déposer, dans les deux langues officielles, tout amendement proposé au projet de loi. Les membres du Comité sont‑ils d'accord?
Des députés: D'accord.