:
La séance est ouverte. Bienvenue à la douzième réunion du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées de la Chambre des communes.
Conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 25 novembre 2021, la réunion se déroule selon une formule hybride. Certains députés sont présents dans la salle, alors que d'autres participent à la réunion de manière virtuelle. Pour ceux d'entre vous qui sont à distance, vous pouvez utiliser la fonction « main levée » pour demander la parole. Si vous êtes dans la salle, vous pouvez simplement lever la main.
Les députés présents dans la salle sont priés de suivre les règles sanitaires liées à la pandémie, qui changent de semaine en semaine. Je vous fais confiance. À titre de président, je veillerai au respect de ces mesures pendant la réunion. Je vous remercie à l'avance de votre coopération.
Voici quelques consignes qui assureront le bon déroulement de nos délibérations. Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation sont offerts durant la réunion. Au bas de votre écran, vous pouvez sélectionner le parquet, l'anglais ou le français. Si vous perdez la connexion avec les interprètes, veuillez m'en aviser sans délai pour que je veille à ce qu'elle soit rétablie avant de poursuivre les travaux.
La fonction « main levée » peut être activée au bas de votre écran. Les députés dans la salle pourront lever la main pour attirer mon attention. Avant de prendre la parole, attendez que je vous nomme. Si vous êtes présents dans la salle, votre microphone sera réglé comme à l'habitude par l'agent des délibérations et de la vérification. Essayez de ralentir le débit et de parler clairement. Si vous n'avez pas la parole, mettez votre micro en mode sourdine. Veuillez toujours vous adresser à la présidence. La liste des intervenants m'a été fournie, et je respecterai l'ordre d'intervention.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le jeudi 3 février 2022, nous entamons notre étude des pénuries de main-d'œuvre, des conditions de travail et de l'économie des soins.
Je souhaite la bienvenue à nos témoins. Une période de cinq minutes a été réservée en ouverture pour la présentation de remarques liminaires. Nous aurons ensuite une période de questions.
Nous recevons aujourd'hui des représentants du ministère de l'Emploi et du Développement social, soit Mme Karen Hall, qui est sous-ministre déléguée, Direction générale des politiques stratégiques et de service; Mme Rachel Wernick, la sous-ministre adjointe principale, la Direction générale des compétences et de l'emploi; M. Philippe Massé, le directeur général, Information sur le marché du travail, ainsi que M. Pierre Therrien, le directeur général, Direction de la politique économique de la Direction générale des politiques stratégiques et de service.
Nous allons commencer par une période de cinq minutes pour la présentation de remarques liminaires, et je donnerai ensuite la parole aux députés pour qu'ils vous posent leurs questions. Nous avons une heure en tout.
Madame Rachel Wernick, vous disposez de cinq minutes pour nous présenter vos remarques.
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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Rachel Wernick, et je suis sous-ministre adjointe principale au ministère de l'Emploi et du Développement social du Canada, ou EDSC.
[Français]
Je suis heureuse de me joindre à vous pour présenter un survol des pénuries de main-d’œuvre et de compétences observées dans l'économie canadienne.
Les pénuries de main-d’œuvre touchent plusieurs secteurs et presque l'ensemble des régions au pays. En décembre 2021, il y avait environ 900 000 postes vacants au Canada, soit presque le double des niveaux enregistrés avant la pandémie.
[Traduction]
Certaines pénuries sont à court terme et elles devraient se résorber alors que l'économie se renforcera. Environ deux tiers, ou 64 %, des postes vacants nécessitent au moins des études secondaires. Toutefois, cette situation ne devrait être que temporaire et beaucoup de ces emplois devraient être pourvus alors que le marché du travail se redresse. Plus du quart de ces emplois sont dans les secteurs de la restauration, du tourisme et du commerce de détail.
D'autres pénuries sont attribuables à des facteurs structurels, comme le vieillissement de la population et le besoin accru de compétences plus spécialisées. Ces facteurs exacerbent la situation dans des secteurs clés comme ceux de la construction, des services professionnels, scientifiques et techniques et des soins de santé. Il faudra plus de temps pour remédier à certaines de ces pénuries étant donné le faible nombre de travailleurs hautement qualifiés parmi les chômeurs et le besoin de formation spécialisée.
Il est important de souligner que le Canada compte trois sources de main-d'œuvre. La première source est formée des nouveaux venus sur le marché du travail, soit les jeunes et les immigrants. La deuxième comprend les groupes sous-représentés dans la population active qui ne sont pas pleinement intégrés au marché, et la troisième source est celle des travailleurs qui ont besoin de perfectionner ou de recycler leurs compétences afin de s'adapter au marché du travail et d'y demeurer plus longtemps. Il sera nécessaire d'optimiser ces trois sources pour pallier les pénuries auxquelles fait face l'économie canadienne.
Les jeunes représentent la plus importante source de nouveaux venus sur le marché du travail. En effet, 4,9 millions d'entre eux devraient intégrer la population active d'ici à 2028. Les mesures appuyant une transition réussie de l'école au travail sont bénéfiques à tous les jeunes, mais certains doivent surmonter des obstacles supplémentaires. C'est notamment le cas des jeunes Autochtones et des jeunes handicapés.
Les immigrants représentent une autre source de nouvelle main-d'œuvre. Toutefois, pour y avoir accès, il sera nécessaire de contrer les obstacles auxquels la plupart d'entre eux se heurtent lorsqu'ils tentent d'obtenir un emploi, dont une maîtrise insuffisante des langues officielles, la difficulté à faire reconnaître leurs titres professionnels étrangers et le manque d'expérience professionnelle au Canada. Les travailleurs étrangers temporaires sont essentiels pour répondre à la demande dans les secteurs de l'agriculture et de la transformation des aliments et du poisson — 80 % occupent des postes agricoles —, mais ils représentent 0,4 % seulement de la population active.
Les groupes sous-représentés sont une autre source de main-d'œuvre. Réduire l'écart entre leur taux d'activité et celui du reste de la population pourrait se traduire par plus de deux millions de nouveaux travailleurs.
Enfin, les trois quarts de la main-d'œuvre de 2028 travaillent déjà. Cette donnée est cruciale, car elle illustre le fait que les pénuries ne peuvent pas uniquement être attribuées à des chiffres, mais également à l'inadéquation des compétences. Parce que les nouvelles technologies font en sorte que de plus en plus d'emplois nécessitent des compétences spécialisées, la plupart des travailleurs devront mettre les leurs à jour. Certains emplois étant appelés à disparaître, il sera important de veiller à ce que ces personnes aient accès à la formation et aux activités de perfectionnement et de recyclage dont elles ont besoin pour occuper de nouveaux postes dans d'autres secteurs.
Étant donné que le Comité mettra tout particulièrement l'accent sur l'économie des soins, je tiens à conclure en soulignant d'autres faits saillants concernant ce secteur. Les répercussions de la COVID‑19 sont particulièrement inquiétantes pour ce qui est des fournisseurs de soins, y compris les travailleurs de la santé, les préposés aux services de soutien à la personne et les travailleurs en garderie qui ont été aux premières lignes durant la pandémie.
[Français]
Selon des données de Statistique Canada concernant le troisième trimestre de 2021, il y avait environ 118 000 postes vacants dans le secteur des soins de santé et de l'assistance sociale. De ce nombre, à peu près 23 000 visaient des emplois dans des garderies, auprès des jeunes et en services de soutien à la personne.
Si le secteur des soins de santé s'est globalement remis des pertes d'emplois dues à la pandémie, certaines professions de la santé accusent toujours un retard. Par exemple, l'emploi chez les éducateurs de la petite enfance se situe encore à 12,3 % en dessous du niveau enregistré en janvier 2020.
Il faudra du temps pour remédier à la situation, étant donné le manque de travailleurs qualifiés parmi les chômeurs et le besoin de formation spécialisée. Ce problème est amplifié par les difficultés à trouver et à maintenir en poste des personnes qualifiées dans ces domaines. Parfois, il s'agit de mauvaises conditions de travail ou d'une faible rémunération. D'autres fois, c'est à cause des processus difficiles et coûteux de reconnaissance des titres de compétences étrangers.
Sachant que ce secteur relève de la compétence des provinces et des territoires, le gouvernement fédéral tente de réunir les partenaires autour d'initiatives visant à pallier la pénurie de travailleurs.
[Traduction]
Le gouvernement du Canada a adopté des mesures concrètes pour aider à réduire les pénuries dans le secteur des soins de santé. Les investissements comprennent 420 millions de dollars en 2021‑2022 pour aider les provinces et les territoires à attirer et à retenir des éducateurs de la petite enfance et les travailleurs de soutien grâce à des initiatives comme des subventions et des bourses pour les étudiants inscrits dans des programmes connexes.
Un investissement de 960 millions de dollars sur trois ans a été prévu pour le nouveau Programme de solutions pour la main-d'œuvre sectorielle afin d'aider les secteurs clés de l'économie, y compris celui de la santé. Ce programme permettra de financer des activités menées par l'industrie qui favorisent une offre diversifiée et qualifiée de travailleurs. Il aidera les travailleurs par l'offre d'activités de formation et de recyclage, ainsi que les employeurs, en particulier les petites et moyennes entreprises, à attirer et à conserver une main-d'œuvre qualifiée.
Un autre investissement de 38,5 millions de dollars sur trois ans a été prévu pour le lancement d'un projet pilote de soins de longue durée et de soins à domicile. Le projet permettra de mettre à l'essai un nouveau modèle de recrutement et de formation pour un maximum de 2 600 assistants en soins de soutien grâce à une microcertification, dont 1 300 devraient obtenir une certification complète de préposés aux services de soutien à la personne. Le projet pilote vise également à comprendre comment améliorer la cohérence des programmes de formation des préposés aux services de soutien à la personne, les qualifications requises et les compétences de base.
Enfin, 22 millions de dollars ont été investis dans 20 projets par l'entremise du Programme de reconnaissance des titres de compétences étrangers pour appuyer l'intégration au marché du travail de professionnels de la santé formés à l'étranger, et près de 10 millions de dollars ont été versés en prêts pour la reconnaissance de ces titres. Les deux tiers des emprunteurs venaient du secteur de la santé.
Nous continuerons de collaborer avec nos partenaires fédéraux et nos homologues des gouvernements provinciaux et territoriaux afin d'alléger les pressions auxquelles sont soumis les travailleurs de l'économie des soins.
[Français]
Nous sommes là pour répondre à vos questions.
Monsieur le président, si vous me le permettez, je précise que je suis sous-ministre adjointe déléguée, et non sous-ministre déléguée. Je voulais m'assurer que c'était corrigé au compte rendu.
[Français]
Je remercie la députée de sa question.
Nous nous attendons à ce qu'un système de services de garde pancanadien ait un effet important sur le marché du travail au Canada. Nous estimons que le nouveau système pourrait ajouter 240 000 travailleurs sur le marché du travail. C'est une estimation à long terme, puisqu'un tel changement prend du temps, mais c'est important.
Il est évident que le système aura besoin de travailleuses et de travailleurs. C'est vraiment à la base du système. Il est essentiel que ces travailleuses et ces travailleurs soient bien formés et qu'ils aiment leur travail, afin qu'ils puissent donner des soins de qualités aux enfants.
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Je peux décrire un peu ce projet pilote.
Dans le contexte de la pandémie, il y avait un manque incroyable de travailleurs, pour toutes les raisons qu'on sait.
Nous avons essayé de penser à une façon de réunir rapidement des partenaires afin d'explorer les possibilités de trouver un modèle innovateur pour former et pour fournir plus de travailleurs dans un bref délai. C'est un peu l'exemple classique, où le gouvernement fédéral prend l'initiative de rassembler tout le monde pour travailler sur quelque chose de novateur. S'il y a de bons résultats, cela crée quelque chose que les provinces et les territoires peuvent reproduire dans leurs systèmes respectifs.
Dans ce cas, nous avons essayé d'utiliser tout ce qu'on a entendu sur la formation pour ces postes. Les gens qui sont intéressés à faire le travail ne veulent pas retourner étudier à temps plein. Nous avons créé un projet pilote qui teste une formation intensive partiellement en ligne. Les étudiants peuvent la faire quand ils veulent. Ensuite, ils ont un stage en milieu de travail. C'est quelque chose d'autre qui est très recherché. Les gens veulent apprendre sur le terrain plutôt que dans une salle de classe.
Cela crée ce qu'on appelle une microcertification. C'est-à-dire qu'après cette formation en ligne et un stage, la personne devient assistante et peut travailler avec des responsabilités un peu moindres que si elle avait la pleine certification.
La moitié des gens ont choisi de continuer leurs études et ont fini leur certification. Ce modèle novateur a été reconnu comme moyen de combler le manque de personnel. C'est un projet pilote intéressant pour voir d'autres modèles de formation qui peuvent attirer des gens. Souvent, les personnes qui travaillent encore et ont des hypothèques à payer ne sont pas prêts à retourner à l'école à temps plein.
L'autre chose qui est intéressante dans ce projet pilote...
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins.
C'est une question fort importante. Je vous remercie pour vos documents et certaines statistiques. J'ai justement une question à ce sujet.
Comment faites-vous pour recueillir les données sur la pénurie de main-d'œuvre, tant à l'échelle nationale qu'à l'échelle régionale?
J'essaie de comprendre, mais je ne veux pas complexifier ma question.
En matière de main-d'œuvre, il y a des pénuries structurales, qui découlent d'une inéquation entre le nombre de personnes formées et la demande sur le marché du travail, et il y a des pénuries organisationnelles, qui sont liées à l'organisation du travail.
Je tente de bien saisir vos statistiques. Par exemple, il y a des titres d'emploi qui ne correspondent pas d'une province à une autre, comme celui de préposé à l'assistance aux soins; au Québec, on utilise d'autres appellations.
Comment colligez-vous les données pour vous assurer d'avoir les bons chiffres?
J'apprécie la nuance; effectivement, des postes vacants ne signalent pas nécessairement une pénurie de main-d’œuvre.
J'ai quelques exemples à donner. Au Québec, des postes d'infirmières à temps plein sont vacants, parce qu'il y a des gens qui ne veulent pas occuper des emplois à temps plein pour toutes sortes de raisons.
Par ailleurs, au Québec, il y a l'Opération main-d’œuvre pour des secteurs prioritaires. Le ministre du Travail et le gouvernement du Québec ont investi 3,9 milliards de dollars sur cinq ans pour atteindre des objectifs: attirer, former et requalifier la main-d’œuvre, tant dans le secteur de l'économie des soins, comme vous l'appelez, que dans ceux de la technologie de l'information, du génie et de la construction.
Y a-t-il des exemples de mesures semblables mises en place par d'autres provinces? Vous avez dit que la main-d’œuvre est un champ de compétence qui relève des provinces. Pourrions-nous avoir des données?
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Il existe plusieurs programmes. Pour les jeunes, nous avons la Stratégie emploi et compétences jeunesse, qui est appliquée dans 12 ministères fédéraux. Son principal objectif est d'aider les jeunes sous-représentés parmi la population active à trouver et à conserver un emploi en leur offrant des mesures de soutien supplémentaires.
Nous avons aussi un programme de stages pratiques pour aider les étudiants à trouver un stage dans leur domaine d'études. Ce programme accorde aussi la priorité aux jeunes sous-représentés dans le marché du travail.
Pour ce qui concerne les femmes, nous avons lancé un programme pilote de préparation à l'emploi par lequel nous souhaitons mieux comprendre de quel type de mesures adaptées les femmes de différents milieux ont besoin, qu'elles soient racisées, autochtones, handicapées ou membres de la communauté LGBTQ2+. Nous faisons également des interventions dans ce domaine.
Enfin, vous avez parlé des jeunes handicapés. Ils comptent parmi les principaux bénéficiaires de notre Fonds d'intégration, qui leur procure une formation préalable à l'emploi, mais qui favorise également une collaboration avec les employeurs pour la création de lieux de travail accessibles et inclusifs et l'embauche d'un plus grand nombre de jeunes handicapés.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie également les témoins de participer à nos travaux.
Je représente la circonscription de Bruce—Grey—Owen Sound, qui se trouve dans une partie très rurale de l'Ontario et dans laquelle la population est très vieillissante. Je crois que c'est la deuxième plus âgée dans la province.
La pénurie de main-d'œuvre y est très grave. C'est ce dont j'ai le plus entendu parler durant la dernière campagne électorale au fédéral. Elle touche tous les secteurs. Les agriculteurs, le secteur agricole, ceux qui transforment les aliments comme Exceldor ou Maple Leaf Foods dans ma circonscription, partout c'est le même discours. L'organisme Wood Manufacturing Cluster of Ontario m'a contacté. Dans le secteur de l'automobile, les mécaniciens sont très rares. Les employeurs déshabillent Pierre pour habiller Paul. Les préposés aux bénéficiaires et le secteur de la santé… C'est difficile partout, bien évidemment.
Un des sujets dont tout le monde me parle, dans tous les secteurs, est celui de l'élargissement et de la mise en place d'un programme d'urgence pour les travailleurs étrangers temporaires. J'aimerais savoir ce qu'en pensent les témoins. Devrions-nous recommander qu'un secteur particulier où le taux de postes vacants dépasse 5 % soit autorisé à embaucher des travailleurs étrangers temporaires sans faire une étude d'impact sur le marché du travail?
Si ce taux se maintient en deçà de 5 % pendant six mois consécutifs, l'obligation de faire une étude pourrait être rétablie. Que pensez-vous de cette suggestion?
:
Je vais commencer et d'autres pourront poursuivre.
J'aimerais parler du Programme fédéral de reconnaissance des titres de compétences étrangers que j'ai mentionné dans mes remarques préliminaires. Comme je l'ai dit, ce programme vise essentiellement à permettre au gouvernement fédéral de réunir les différents partenaires nécessaires pour éliminer les obstacles qui empêchent les immigrants qualifiés d'utiliser leurs compétences sur le marché du travail.
Nous avons constaté qu'en plus de l'aide pour naviguer dans le processus de certification — je pense qu'il est important de noter que cela est en grande partie entre les mains des organismes de réglementation provinciaux, et nous devons collaborer étroitement avec eux, ainsi qu'avec les associations professionnelles —, nous avons constaté que notre programme de prêts a considérablement amélioré les choses. Nous n'avons aucun défaut de paiement sur ces prêts pour ce qui est d'aider les nouveaux immigrants à naviguer dans ce processus et à le mener à bien jusqu'à la reconnaissance.
L'autre élément clé est l'expérience professionnelle canadienne. Dans le cadre de ce programme, nous soutenons des projets qui permettent à des professionnels formés à l'étranger de faire des stages en milieu de travail afin d'acquérir une expérience pratique et de l'ajouter à leur curriculum vitæ. C'est très important. En ce qui concerne les 20 projets que j'ai mentionnés dans mes remarques préliminaires, la grande majorité d'entre eux sont actuellement axés sur les professionnels de la santé, qu'il s'agisse de médecins, d'infirmières, de pharmaciens, de dentistes, de sages-femmes, d'échographistes, de physiothérapeutes ou de technologistes de laboratoire médical. Nous travaillons beaucoup en ce moment sur le plan du soutien aux personnes formées à l'étranger...
:
Merci, monsieur le président.
Ma question portera sur les projets pilotes relativement aux soins de longue durée et au maintien à domicile.
J'avoue que je ne comprends vraiment pas que le gouvernement fédéral investisse des sommes d'argent dans des projets pilotes pour la formation de personnel en soins, alors que la formation et l'éducation relèvent complètement des provinces. Le fédéral n'a rien à voir avec les programmes de formation.
Dans toutes les provinces, il existe un cursus de formation pour certaines professions. Celle de préposé aux bénéficiaires en est un exemple. De plus, il y a des ordres professionnels. Cela relève entièrement des provinces.
Pourquoi y aurait-il donc des projets pilotes pour faire de la microgestion en formation afin de former des assistants en soins? Qui demande cela?
Vous ne pourrez pas me répondre, mais ne vaudrait-il pas mieux investir au moyen de transferts canadiens en santé pour bien équiper les provinces afin qu'elles puissent faire face à ces questions?
:
Merci, monsieur le président. Je vais faire cette déclaration.
Merci de me donner l'occasion d'être ici aujourd'hui.
[Français]
C'est inutile de présenter longuement la Banque de développement du Canada, ou BDC, qui compte 75 ans d'expérience et qui reçoit une visibilité accrue depuis le début de la pandémie. Toutefois, je tiens à rappeler que la BDC est la seule banque qui se consacre uniquement aux entrepreneurs.
Nous sommes une société d'État qui relève du Parlement, par l'entremise de la ministre du Commerce international, de la Promotion des exportations, de la Petite Entreprise et du Développement économique. Nous exerçons nos activités de prêteur et d'investisseur sans lien de dépendance avec le gouvernement. En ce sens, nous sommes un complément aux prêteurs du secteur privé plutôt qu'un concurrent. Cela signifie que nous prenons plus de risques que les autres institutions financières et que nous intervenons lorsque l'économie faiblit.
Durant la pandémie, notamment, nous avons fourni un soutien financier direct de 2,8 milliards de dollars ainsi que plus de 4 milliards de dollars de manière indirecte, en collaboration avec des institutions financières de partout au pays. Nous offrons également du capital de risque et des services-conseils.
[Traduction]
C'est dans ce dernier contexte que je suis ici. Mon équipe de recherche économique soutient, non seulement la planification interne au sein de BDC, mais aussi nos clients, en publiant régulièrement des analyses et des rapports gratuits pour les aider à comprendre le contexte économique dans lequel évoluent les PME. Ces rapports se présentent sous la forme d'observations générales sur les tendances économiques et du marché, accompagnées couplées de conseils pratiques pour les entrepreneurs.
Cette étude sur la pénurie de main-d'œuvre prend appui sur une étude semblable que nous avons réalisée en 2018. Voici quelques-unes des observations clés, à commencer par les tendances démographiques, qui sont bien connues, mais méritent bien d'être répétées.
La proportion de personnes âgées de 65 ans ou plus est passée de 13 % en 2000 à 19 % en 2021. Les baby-boomers quittent le marché du travail, tandis que la population en âge de travailler croît à un rythme plus lent. De 2000 à 2012, la population active a augmenté de 12 %, mais elle ne devrait augmenter que de 3,8 % au cours de la présente décennie, et ce chiffre pourrait même être inférieur. En d'autres termes, les pénuries de main-d'œuvre sont là pour de bon, surtout à la lumière de la demande prévue de travailleurs.
S'ajoutant sur ces tendances à long terme, la pandémie a amplifié le problème. Sans la COVID, il y aurait plus de 440 000 personnes de plus au Canada. L'immigration a diminué de moitié à cause des restrictions de la COVID. La situation devrait reprendre en 2022. En outre, 20 % des travailleurs qui ont perdu leur emploi pendant la pandémie ont changé de domaine de travail. Par conséquent, le nombre de postes vacants a plus que doublé depuis 2015, l'écart négatif se faisant particulièrement sentir dans l'hébergement et la restauration, ainsi que dans le secteur manufacturier. Ces pénuries se répercutent sur les entrepreneurs, mais il existe des mesures que ceux‑ci peuvent prendre.
Il y a des répercussions sur la croissance limitée, les pressions sur les employés en poste, les attentes en matière de rémunération et la capacité à honorer les commandes. Les répercussions se font sentir dans tout le pays, les entreprises ayant des difficultés d'embauche allant de 29 % dans les Prairies à 67 % en Ontario. Les entrepreneurs ont déjà adopté des démarches pour atténuer ces pressions, notamment 37 % d'entre eux ont adopté des modalités de travail souples, 35 % d'entre eux offrent davantage de formation interne et 26 % d'entre eux recrutent des travailleurs plus jeunes.
En plus de ces tactiques, nous conseillons les quatre stratégies éprouvées suivantes qui peuvent être les plus utiles, étant donné que l'on reconnaît que la pénurie de main-d'œuvre est un problème qui ne disparaîtra pas: tout d'abord, utiliser un processus d'embauche formel; offrir un programme de rémunération globale concurrentiel; élargir son bassin d'embauche; et enfin — et c'est peut-être le conseil le plus important que nous donnons aux entreprises puisque la pénurie de main-d'œuvre sera là avec nous pendant assez longtemps —, investir dans la technologie et l'automatisation. Notre étude montre que l'adoption de la technologie est la meilleure stratégie contre la pénurie de main-d'œuvre.
Les entreprises canadiennes qui utilisent l'automatisation ont un meilleur rendement et une croissance plus rapide. La technologie est maintenant disponible pour tous les secteurs, y compris les services et le commerce de détail. Dans ce contexte, je tiens à souligner que la BDC est heureuse de contribuer par ses efforts au Programme canadien d'adoption du numérique, que le et la ont lancé aujourd'hui.
Dans le cadre du deuxième volet du Programme canadien d'adoption du numérique ou PCAN, le budget 2021 a annoncé l'octroi de 2,6 milliards de dollars à la Banque de développement du Canada pour aider les PME à financer la mise en œuvre de leur plan d'adoption des technologies. La BDC offrira un prêt à 0 % d'intérêt pour améliorer la productivité, mieux servir les consommateurs et devenir plus compétitive.
Je vous remercie de votre attention. J'espère que cela posera le cadre d'une bonne discussion.
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Bonjour, monsieur le président, mesdames les vice-présidentes, membres du Comité et collègues témoins.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion d'être ici devant vous cet après-midi. Je vous parle d'Ottawa, le territoire traditionnel et non cédé du peuple algonquin Anishinabe. J'utilise le pronom « elle ». Aujourd'hui, je porte un chemisier blanc, une veste bleue et une écharpe verte, et je travaille depuis mon bureau à la maison.
Je parle au nom de la Chambre de commerce du Canada, qui est la voix des entreprises du Canada. Nous représentons 200 000 entreprises de toutes les tailles dans l'ensemble du pays et dans tous les secteurs, e notamment un réseau de 450 chambres de commerce locales d'un bout à l'autre du pays.
Je suis responsable des politiques de la Chambre de commerce du Canada en matière de stratégies de main-d’œuvre et de croissance inclusive. Cela comprend notre travail avec le conseil pour la défense des femmes et notre conseil pour le leadership et l'inclusion des personnes autochtones, noires et de couleur.
Nous sommes tous conscients des pénuries de main-d’œuvre dans ce pays. Il y a actuellement un million de postes vacants au Canada, un chiffre sans précédent. Les postes vacants dans les secteurs des soins de santé, de la construction, de la fabrication, de l'hébergement et de la restauration, ainsi que du commerce de détail, sont actuellement en tête de liste, mais les pénuries touchent tous les secteurs, toutes les collectivités et toutes les régions, et toutes les tailles d'entreprises. Je suis en mesure de dire, grâce à des rapports comme ceux de M. Cléroux, que les entreprises, y compris les petites entreprises, citent la pénurie de main-d'œuvre comme l'un de leurs obstacles les plus importants, voire le plus important, à la croissance économique.
Je peux aussi vous dire, par exemple, que d'ici 2030, l'emploi dans la construction devrait augmenter de 65 000 travailleurs. Je peux vous dire qu'entre aujourd'hui et 2030, le secteur de la construction résidentielle devrait employer environ 620 000 travailleurs et, en calculant les départs à la retraite par rapport aux nouveaux arrivants, on s'attend à ce qu'il y ait un écart ou un besoin prévu de 40 000 travailleurs. Je peux vous décrire la ventilation par âge de la main-d’œuvre de la construction. Je peux vous dire combien de femmes, d'autochtones et de nouveaux Canadiens travaillent dans ce métier. Je peux même ventiler ces chiffres par région.
Ce que je ne peux pas faire, par exemple, c'est la même chose pour les travailleurs du secteur de la garde d'enfants et de l'éducation préscolaire. Combien d'entre eux sont actuellement employés au Canada? Où sont-ils employés? Combien en faudra‑t‑il au cours des prochaines années, surtout à la lumière des nouveaux investissements fédéraux? Je ne peux pas consulter une association sectorielle, une association professionnelle ou un tableau d'emploi, et je ne peux même pas me tourner vers les données de Statistique Canada. Par conséquent, notre première recommandation, et la plus importante, concerne l'information sur le marché du travail, l'analyse et la planification de la main-d’œuvre du côté de la demande pour les métiers et secteurs clés de l'économie des soins. Le gouvernement fédéral peut et doit jouer un rôle de premier plan pour faciliter, rassembler et financer ces efforts.
J'ai mentionné plus tôt le conseil de la Chambre de commerce du Canada pour la défense des femmes. Il a été créé en janvier 2020 dans le cadre de notre campagne de croissance inclusive et se compose actuellement d'un conseil directeur de 15 membres. Nous nous étions initialement engagés dans une voie avant la pandémie, mais comme pour beaucoup d'autres choses, tout a changé avec la pandémie. Notre objectif a changé, et nous avons également pivoté.
Pendant les 24 mois de la pandémie, nous avons suivi l'effet disproportionné que la pandémie a eu sur les femmes dans la population active. Et ce, en tant qu'employeurs, propriétaires d'entreprises et entrepreneures, ainsi qu'en tant qu'employées. Nous avons également établi une distinction entre les femmes qui travaillent dans le secteur des soins et de l'économie exposée et celles qui travaillent dans l'économie éloignée ou à domicile. Bien qu'il y ait des défis, et des défis importants, pour les femmes dans chacune de ces économies, nous avons reconnu que les femmes dans les économies de soins et vulnérables ont été particulièrement accablées et qu'elles sont parmi les plus marginalisées.
De plus, nous avons souligné que la garde d'enfants et l'éducation préscolaire sont une question économique, et non une question de femmes. C'est l'un des trois piliers des recommandations que nous avons présentées au gouvernement fédéral. L'une de nos recommandations à cet égard est la suivante: « Veiller à ce qu'il y ait une main-d’œuvre suffisante et diversifiée de fournisseurs de services de garde d'enfants dans tout le pays en permettant l'apprentissage à distance pour une éventuelle certification des fournisseurs de services de garde d'enfants dans les régions rurales, en fournissant plus d'argent pour un plus grand accès aux programmes d'éducation préscolaire et en facilitant la mobilité de la main-d’œuvre et la reconnaissance de la certification à travers les frontières nationales et internationales. »
Nous avons comparé la garde d'enfants et l'éducation préscolaire à une infrastructure sociale et, tout comme les infrastructures traditionnelles, comme un pont ou une route, elles ne se matérialiseront pas sans une main-d’œuvre pour les construire et les entretenir. Nous avons besoin d'une main-d’œuvre abondante, diversifiée, qualifiée et motivée dans toute l'économie des soins et d'un écosystème dynamique qui la soutient afin d'assurer une reprise inclusive et la croissance économique nécessaire pour notre pays.
J'ai encore beaucoup à dire sur l'économie des soins, les travailleurs étrangers temporaires, l'examen des qualifications acquises à l'étranger et les politiques d'acquisition et de diversité, mais je m'en tiendrai là.
Je répondrai volontiers à vos questions. Merci.
:
Bon après-midi, monsieur le président et membres du Comité. Je vous remercie de me donner l'occasion de vous parler de cet important sujet.
Le Congrès du travail du Canada défend des enjeux nationaux au nom de trois millions de travailleurs. Bon nombre des travailleurs au nom desquels nous nous exprimons travaillent dans les secteurs de la garde d'enfants, de l'éducation, des soins de santé, des services sociaux, des soins communautaires et des soins aux personnes âgées au Canada.
Cette étude du Comité HUMA porte sur les pénuries de main-d’œuvre, les conditions de travail et l'économie des soins. Selon nous, les problèmes de dotation en personnel dans l'économie des soins résultent des causes suivantes: une forte demande de travail non rémunéré parmi la main-d’œuvre dominée par les femmes; des pénuries de personnel alimentées par des années, voire des décennies, d'austérité budgétaire et de réduction des dépenses, ce qui entraîne des charges de travail élevées et un faible taux de rétention; de faibles salaires et de mauvaises conditions de travail; une augmentation du harcèlement et de la violence; et un manque de planification de la main-d’œuvre.
Tandis que la pandémie nous a fait célébrer le personnel soignant comme des héros, tous ces défis n'ont pas seulement été exposés, mais se sont aggravés, amenant ce personnel et les secteurs de soins à un point de rupture. Il nous faut une nouvelle stratégie consistant à investir systématiquement dans le personnel soignant pour répondre aux besoins actuels et futurs en matière de main-d’œuvre. Un pas important dans la direction de cette nouvelle stratégie est le progrès vers un système national de garderies abordables et accessibles au Canada. Il s'agit d'un investissement crucial dans la participation pleine et égale des femmes au marché du travail. Nous voulons que cela se traduise par des emplois bien rémunérés et de qualité dans le domaine de l'éducation préscolaire de la garde des enfants.
Pour continuer à lutter contre les inégalités dans la répartition entre les sexes des soins rémunérés et non rémunérés, et pour garantir des emplois décents et des soins de qualité pour les enfants, les adultes et les personnes âgées, il est essentiel d'investir dès maintenant dans des services publics de qualité et dans la planification de la main-d’œuvre. C'est pourquoi nous demandons instamment au gouvernement de créer une commission sur l'économie des soins chargée d'élaborer et de mettre en œuvre une stratégie plus large en matière de soins pour le Canada. Au cœur de cette stratégie doit se trouver une stratégie de planification de la main-d’œuvre pour la future main-d’œuvre de l'économie des soins du Canada.
J'aimerais maintenant offrir quelques perspectives cruciales sur la façon dont les pénuries de main-d’œuvre sont dépeintes dans les médias. Selon les cours de base en économie, si la demande de travailleurs dépasse l'offre, les salaires seront offerts à la hausse jusqu'à ce que le marché se stabilise. La plupart des pénuries de main-d’œuvre devraient disparaître lorsque les employeurs augmentent les salaires et attirent davantage de travailleurs. Cependant, la croissance des salaires a en fait été modeste.
La croissance du taux horaire moyen annuel a été d'environ 2,6 % au cours des trois derniers mois. Ce chiffre suit la croissance prépandémique des salaires et se trouve bien en deçà de l'inflation. Les salaires offerts aux nouvelles recrues dans certaines catégories d'emploi ont augmenté plus rapidement, mais dans de nombreuses industries et professions où les employeurs se plaignent de pénuries de main-d’œuvre, les augmentations de salaire ont été plus lentes que la moyenne. Cela devrait être un indice que l'histoire ne s'arrête pas là.
Un autre indice est que les employeurs se sont plaints de pénuries de main-d’œuvre tout au long de cette pandémie. En mai 2020, le taux de chômage officiel au Canada était de 13,7 %. Un tiers de la population active était sans emploi et souhaitait travailler ou était sous-employée et souhaitait travailler davantage. Malgré cela, les employeurs ont commencé à se plaindre de pénurie de main-d’œuvre.
En réalité, lorsque nous entendons la plainte sur les pénuries de main-d’œuvre, ce que nous entendons, c'est qu'il est difficile de trouver des travailleurs ayant exactement les bonnes compétences, l'attitude et l'expérience de travail nécessaires au prix qu'un employeur est prêt à payer.
Maintenant, il existe certainement depuis longtemps de véritables pénuries de compétences dans les métiers spécialisés. En dehors des métiers du bâtiment, cependant, les employeurs s'attendent souvent à ce que les travailleurs se présentent prêts à travailler aux conditions de l'employeur, ayant déjà acquis les compétences précises et l'expérience professionnelle requises. Il semble que l'on ait abandonné la notion que les employeurs sont responsables du recrutement et de la rétention des employés, puis de leur formation et de leur perfectionnement pour répondre aux besoins changeants en matière de compétences.
Assurément, de nombreux employeurs investissent dans la formation et le perfectionnement de la main-d’œuvre pour faire face aux besoins actuels et anticipés en matière de main-d’œuvre, mais la plupart des employeurs au Canada investissent très peu dans la formation et le perfectionnement de la main-d’œuvre. Lorsque les employeurs offrent une formation, ils ont tendance à l'offrir à des travailleurs qui ont déjà un niveau d'éducation élevé. Les travailleurs qui ont le plus besoin de formation sont les moins susceptibles de la recevoir.
Du manque de pensions et d'avantages sociaux au manque de possibilités d'apprentissage et de formation, en passant par l'absence de congés de maladie payés et de protections adéquates en matière de santé et de sécurité, beaucoup trop de travailleurs dans ce pays sont traités comme des personnes insignifiantes. Cette approche ne peut qu'engendrer des plaintes constantes concernant les emplois vacants et l'incapacité à trouver des travailleurs. C'est pourquoi les syndicats parlent d'une pénurie de bons emplois plutôt que d'une pénurie de main-d’œuvre.
Je m'arrête ici, mais je serais ravie de parler davantage de tout cela en réponse aux questions des députés.
Merci.
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Bon après-midi, et merci pour la question, madame.
Nous, à la Chambre de commerce du Canada, parlons beaucoup de l'information sur le marché du travail du côté de la demande. Ce n'est pas très, faute d'un meilleur mot, séduisant ou attrayant, mais c'est la pièce manquante d'une grande partie du casse-tête de la main-d’œuvre. Je n'ai entendu que quelques-unes des remarques précédentes, mais, par exemple, pour les chiffres de la population active, beaucoup de détails et de travail sont consacrés à ces chiffres — bravo à qui de droit —, mais c'est seulement du côté de l'offre. Ce n'est pas le cas du côté de la demande, malheureusement. Une grande partie des données qui arrivent sont déjà dépassées et concernent le passé plutôt que l'avenir. De l'aide sur cette planification de la main-d’œuvre, en particulier pour le côté de la demande, serait très utile.
Nous parlons — et nous pouvons couper les cheveux en quatre ici — d'emplois sans personne et de personnes sans emploi; il faut donc remédier à cela. C'est ce que nous appelons l'appariement, et ce qu'il faut tout d'abord est l'analyse. Les gens ont-ils les compétences requises et c'est simplement qu'ils ne trouvent pas les bons emplois? Est‑ce une question de mobilité de la main-d’œuvre ici dans le pays, de l'emplacement des emplois, et ainsi de suite, ou s'agit‑il d'un besoin de perfectionnement et de recyclage?
Ce que je dirai, c'est que nous avons entendu parler de nombreux projets pilotes en cours dans tout le pays, dans différents domaines, et ceux‑ci sont excellents pour commencer, mais je pense que la question de la mise à l'échelle, de l'aide et de la reproduction est une question qu'il va vraiment falloir examiner.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à mes collègues.
Bonjour à nos témoins. Merci beaucoup pour votre témoignage cet après-midi. C'est très intéressant.
Je tiens à remercier moi aussi Mme Zarrillo d'avoir présenté cette motion.
Mes questions s'adresseront au Congrès du travail du Canada.
Avant de commencer, je tiens à vous remercier pour ce que vous faites pour les travailleurs, comme vous l'avez dit, madame Vipond, 3,3 millions de travailleurs dans tout le pays. Je tiens à vous remercier pour votre leadership et votre défense de leurs intérêts. Je sais que votre ancien président, Hassan Yussuff, s'est rendu à plusieurs reprises dans ma circonscription de Saint John-Rothesay. Nous avons déposé ensemble des couronnes à l'occasion du Jour du deuil national. J'ai toujours apprécié ses visites.
Notre gouvernement a été un allié et un ami des syndicats depuis son arrivée au pouvoir. Je me souviens qu'en 2015, l'une des raisons pour lesquelles je tenais absolument à venir à Ottawa était pour lutter pour l'abrogation des projets de loi et , avec notre projet de loi . Je me souviens avoir travaillé avec le CTC pour que ce souhait se concrétise.
Nous avons échangé régulièrement avec les syndicats et des parties prenantes de tout le pays dans de nombreux secteurs de notre économie, des travailleurs de l'énergie aux métiers de la construction, et de l'économie des soins aux secteurs du tourisme et de l'accueil, qui revêtent tous une importance capitale dans ma circonscription. Nous avons été là pour relever les défis auxquels ces secteurs sont confrontés grâce à l'aide du gouvernement et aux améliorations apportées aux règles et aux lois en vigueur, comme le Code canadien du travail et la santé et la sécurité au travail dans les secteurs sous réglementation fédérale.
Bien que les soins de santé soient une compétence provinciale légiférée et réglementée par les provinces respectives, je crois que le gouvernement fédéral peut encore jouer un rôle dans l'embauche, le maintien en poste et le recyclage du personnel tout en améliorant les conditions de travail pour tous.
Sachant que les soins de santé sont assurés par les provinces, quelles autres possibilités entrevoyez-vous en ce qui concerne les syndicats, les ordres professionnels et les employés de l'économie des soins et le gouvernement fédéral pour offrir des services de qualité?
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Je vous remercie de cette question.
Oui, j'apprécie le travail que nous avons pu accomplir ensemble.
Cette dernière crise causée par la COVID, par cette pandémie, a mis en évidence les lacunes de nos systèmes, et les soins de santé ne font pas exception. Lorsque nous examinons cette mosaïque, nous voulons voir une concertation et nous envisageons des travaux dans le cadre d'une commission sur les soins, qui comprend les soins de santé, afin qu'ils soient plus sûrs. Une étude de la Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et d'infirmiers, la FCSII, révèle que les gens ne se sentent pas en sécurité au travail depuis un bon bout de temps, en particulier, et bien honnêtement, leur nombre a de quoi nous inquiéter.
Cela étant, nous constatons qu'une stratégie plus étendue s'impose. Oui, les provinces exercent un contrôle dans ce domaine, mais le fait est que ce cadre peut favoriser ce leadership. Cela pourrait se faire dans tout le pays. Nous sommes absolument favorables à cette idée. Examinons la possibilité d'inclure plus que notre structure actuelle de soins de santé... Je pense que nous en avons vu la nécessité dans les soins de longue durée. Il faut accorder la priorité aux soins prodigués plutôt qu'à une approche axée sur la réduction des coûts. Il s'agit de garantir que les personnes qui ont besoin de soins soient bien traitées et que les personnes qui dispensent ces soins ont de bons emplois.
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Je suis heureuse de parler du programme des travailleurs étrangers temporaires et de la nécessité de le moderniser. Nous avons plusieurs recommandations à formuler. Tout d'abord, je reviendrais sur certains sujets abordés lors de la séance avec le groupe de témoins précédent à propos de la nécessité des études d'impact sur le marché du travail et d'autres mesures du genre.
La Chambre de commerce du Canada préconise depuis longtemps un programme d'employeurs de confiance. Il y a un modèle NEXUS, et il y a aussi un modèle d'accréditation plus large. Les membres de longue date de ce comité m'ont entendu en parler à plusieurs reprises. Quelque chose comme un programme des employeurs de confiance va aider à régler ce genre de problèmes, et je peux en dire beaucoup plus sur ce modèle.
Nous avons plusieurs recommandations à formuler sur un processus d'appel et sa mise en oeuvre, la possibilité de créer un bassin de travailleurs étrangers temporaires présents au Canada, mais qui n'ont pas d'emploi, un bassin dans lequel d'autres employeurs peuvent puiser. Nous sommes également très favorables aux voies d'accès à la résidence permanente pour les travailleurs étrangers temporaires et nous avons accueilli favorablement de nombreuses annonces du gouvernement.
Je dirais qu'il n'y a aucun doute que le programme des travailleurs étrangers temporaires pose des problèmes. Je dirais que, même en ce qui concerne son nom, il y a une stigmatisation de longue date, justifiée dans certains cas, mais ce que je détesterais voir dans tout programme de travailleurs étrangers temporaires... Je comprends qu'il s'agit d'un programme temporaire, mais l'un de ses avantages est que le programme constitue une offre d'emploi et une intégration sur le marché du travail dès le premier jour. Cela crée les conditions propices pour assurer le succès des participants à plus long terme.
Même s'il nous pose des problèmes et nous avons des recommandations à formuler pour moderniser le programme, nous aimerions aussi qu'il soit maintenu.
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Je peux parler du programme qui vient d'être annoncé, le Programme canadien d'adoption du numérique. J'insisterais sur le fait que ce programme s'inscrit dans le mandat du ministère de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique, qui en est le principal porte-parole. Cela dit, la BDC apporte sa contribution à ce programme par ses efforts. Je peux vous donner un aperçu de haut niveau du programme.
Dans le budget 2021, le gouvernement a annoncé 4 milliards de dollars pour le Programme d'adoption du numérique afin d'assurer le financement et lu soutien nécessaires aux entreprises ainsi que des possibilités de formation et de travail aux jeunes Canadiens.
Le programme comporte deux volets. Le premier est axé sur le commerce électronique et offre des microsubventions pour aider les entreprises de vente au détail, par exemple, à accroître leur portée. Le deuxième volet, celui auquel la BDC participe, est axé sur le renforcement de la technologie de l'entreprise. Ce volet permet aux entreprises de demander une subvention pour les aider à élaborer un plan d'adoption du numérique, puis de tirer parti d'un travail potentiellement subventionné pour le placement de jeunes. Dans ce deuxième volet, la BDC offre des prêts sans intérêt pour aider les PME à adopter des technologies plus complexes.
Je vais donner quelques détails sur les prêts. Ils peuvent atteindre 100 000 $ pour mettre en œuvre un plan d'adoption du numérique. Le processus de demande se déroule entièrement en ligne. Il s'agit d'un prêt sur cinq ans, avec congé de paiement la première année. Aucun bien personnel n'est pris en garantie et il ne comporte pas de frais. Nous sommes très heureux de pouvoir y contribuer. J'espère que cela répond à votre question.
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Merci de soulever un élément très important lorsque nous parlons de l'économie des soins et de l'importance des investissements à long terme. Lorsque nous nous penchons sur l'économie des soins, nous parlons de travailleuses. Vous avez raison. La loi adoptée à l'automne pour lutter contre la violence de cette nature est un ajout bienvenu. Cela signifie qu'une procédure pénale sera possible en cas de harcèlement.
L'étude que j'ai évoquée en ce qui concerne la FCSII a révélé qu'au cours des 12 derniers mois, 61 % du personnel infirmier a déclaré avoir vécu un problème grave au travail. L'étude a été menée sous plusieurs angles, qu'il s'agisse d'un gestionnaire, d'un patient ou du grand public. Le fait est que ce constat rend non seulement ces emplois peu attrayants, si nous l'envisageons du point de vue de la main-d’œuvre, mais cela signifie aussi que nous devons prendre davantage de mesures de protection.
Nous voyons d'un bon œil les mesures adoptées à l'automne. Il y a parfois un manque d'accès à ce genre de droits si vous n'êtes pas syndiqué. En ce qui concerne le personnel infirmier, le taux de syndicalisation est élevé et c'est très important. Nous pourrons vous fournir des chiffres plus précis, parce que nous avons établi un partenariat et qu'une étude sera publiée à la fin du mois, soit un sondage sur le harcèlement. Malheureusement, les chiffres préliminaires confirment ce que nous avons entendu, à savoir que tant de personnes ne se sentent pas en sécurité au travail.
Il s'agit de dispositions législatives comme celles‑ci. Il s'agit aussi de soutenir des choses comme le projet de loi C‑190, la Convention de l'OIT, lorsque nous examinons comment le harcèlement et la violence ne devraient pas être permis au travail.
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Merci, monsieur le président. Je n'ai pas de question précise, mais quelques observations. Ensuite, j'inviterai peut-être nos témoins à nous faire leurs commentaires.
Il me semble qu'en examinant certains programmes annoncés, nous constatons qu'ils ont tendance à aller à contre-courant de certains problèmes rencontrés. Je vais utiliser un exemple qui, je crois, figurait dans les exposés précédents, mais c'était peut-être au début de cette étude. Je ne me souviens pas s'il s'agissait d'un pourcentage, mais une proportion élevée de nos postes vacants sur le marché du travail se situe dans des domaines qui exigent moins qu'un diplôme d'études secondaires. Pourtant, dans une grande partie de nos programmes, nous mettons l'accent sur la formation, puis nous parlons du numérique ou de technologie.
Je suppose que, lorsque vous parlez de postes vacants qui ne sont pas pourvus et qui exigent moins qu'un diplôme d'études secondaires, vous parlez probablement de travailleurs dans les industries de service. Vous parlez de soins de longue durée. Vous parlez de garde d'enfants. Le numérique et les améliorations technologiques n'aideront pas vraiment à pourvoir ces postes vacants, et pourtant, nous vantons les mérites d'un réseau de garderies à 10 $, ce qui est très bien, mais qu'en résulte‑t‑il? Il crée une plus forte demande de places dans les garderies, et c'est là que nous avons des postes vacants.
Il me semble simplement qu'il y a beaucoup de contradictions dans ce que nous faisons réellement. Ces mesures sont probablement mises en oeuvre et annoncées pour les bonnes raisons, mais à mes yeux, elles semblent fonctionner à contre-courant. J'aimerais simplement savoir si ma lecture est juste, ou si c'est effectivement le cas.
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Je peux peut-être tenter de répondre.
La pénurie de main-d’œuvre se ressent vraiment dans tous les secteurs de l'économie, dans toutes les catégories de travail professionnel ou de travailleurs. Par exemple, au Canada, l'un des plus graves problèmes de pénurie de main-d’œuvre concerne les personnes qui travaillent dans les technologies. Les technologies sont en plein essor. Il y a une forte demande de services technologiques. Nous n'avons pas assez de personnes pour travailler dans les technologies.
En ce qui concerne l'idée d'investir dans la technologie, celle‑ci ne remplace pas les gens, mais elle peut remplacer des tâches. Il peut s'agir d'une tâche compliquée ou toute simple. Par exemple, vous pouvez acheter aujourd'hui un logiciel pour faire des réservations dans un restaurant. Il ne remplace pas une personne, mais il remplace une tâche qu'une personne peut accomplir.
La solution est vraiment complexe, car elle dépend vraiment de chaque modèle d'entreprise, mais le problème est bien enraciné. C'est ce que nous disons à nos clients: vous devez avoir une stratégie, car le problème ne disparaîtra pas. La stratégie est différente pour chaque entreprise et chaque secteur.
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En ce qui concerne l'économie des soins, nous savons que les possibilités d'automatisation sont moins grandes. L'économie des soins consiste vraiment à prendre soin d'autrui. Qu'il s'agisse de soins de santé ou d'éducation, de l'adolescence jusqu'à l'âge adulte et jusqu'à la fin de notre vie, nous avons besoin de soins d'autrui. L'automatisation ne sera pas la solution. Il s'agira de réduire les coûts et de ne pas augmenter les soins dont les gens ont besoin.
Lorsque nous examinons cette inadéquation des emplois et que nous disons qu'il y a des postes vacants et que personne n'en veut, nous devons pousser plus loin notre examen, car vous avez raison. Certains postes ne nécessitent pas un diplôme d'études secondaires. Cependant, beaucoup d'entre eux constituent un travail qualifié et nous ne le reconnaissons pas. En ne reconnaissant pas les compétences dont les gens ont besoin, cela signifie que nous n'offrons pas les salaires correspondants ni les avantages sociaux et c'est pourquoi les gens ne restent pas.
Nous savons qu'il y a un taux de roulement élevé dans le secteur des soins, qu'il s'agisse de fournisseurs de services de garde d'enfants ou des centres de soins de longue durée qui aident les gens. À mon avis, ce taux de roulement est dû à la qualité des emplois et à la qualité ou à la valeur que nous attribuons à ce travail. Il s'agit principalement de femmes. Nous devons commencer à prendre conscience de l'importance de la prestation de soins pour notre société, car il n'y a pas de travail sans soins d'autrui. Par conséquent, cette valorisation doit être présente.
Les gens bien payés et traités qui voient leurs droits respectés dans leur travail sont plus susceptibles de rester. À titre de programme de maintien en fonction, l'investissement dans les personnes qui travaillent dans ce secteur est la meilleure chose que nous puissions faire.
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Merci, monsieur le président.
Ma ou mes premières questions s'adressent à Mme Nord. Nous avons entendu des représentants ministériels lors de l'exposé précédent. Ils ont affirmé ceci: « Les travailleurs étrangers temporaires sont essentiels pour répondre à la demande dans les secteurs de l’agriculture et de la transformation des aliments et du poisson. En fait, 80 % d’entre eux occupent des postes agricoles. Toutefois, il importe de souligner qu’ils ne représentent que 0,4 % de la population active. » Ce chiffre m'a frappé. J'aimerais revenir sur les questions que le député Ruff et Mme Chabot ont posées plus tôt à propos du Programme des travailleurs étrangers temporaires.
Ma question porte sur ce dont Mme Chabot a parlé, à savoir le plan de modernisation que vous avez évoqué plus tôt. J'ai travaillé avec différents secteurs, soit le secteur des aliments et boissons et le secteur de l'agroalimentaire à Hamilton, sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires, et nous avançons en terrain inconnu ici avec la pandémie en ce qui concerne la pénurie de main-d'œuvre. Les travailleurs demandent des salaires dans des fourchettes jamais vues, je pense. J'espère les aider à obtenir ce qu'ils demandent, mais nous devons bien sûr trouver un équilibre. Je pense que vous l'avez laissé entendre dans vos commentaires précédents avec certaines de vos réponses. Avec votre plan de modernisation, quels secteurs, selon vous, ont le plus besoin d'aide?
De plus, par votre entremise, monsieur le président, comment pouvons-nous trouver cet équilibre pour ce qui est d'offrir un niveau de soutien plus élevé sans désavantager le bassin de main-d'œuvre général qui existe et en mettant peut-être trop d'œufs dans le même panier?
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Merci, monsieur le député, pour cette question. C'est une excellente question. Nous pouvons parler des travailleurs étrangers temporaires en particulier, mais dans l'ensemble, je pense que cela revient à l'importance de l'information sur le marché du travail.
Lorsque vous évoquez les niveaux d'immigration dans le pays, le nombre d'immigrants que nous devrions laisser entrer et dans quelles professions, nous avons besoin de ces données pour guider ces décisions, non seulement du point de vue des professions, mais aussi d'un point de vue régional ou géographique.
Nous avons des axes de recommandations. Le premier est la poursuite du transfert de responsabilités pour le processus de sélection des immigrants dans ce pays, en reconnaissant qu'il s'agit d'une compétence fédérale. C'est un processus qui s'est amorcé avec les programmes des candidats des provinces, qui a pris la direction du Canada atlantique avec le Programme d'immigration au Canada atlantique, et qui comprend maintenant ces projets pilotes dans le cadre du Programme pilote d'immigration dans les communautés rurales et du Nord. La voie à suivre passe vraiment par des projets dirigés par les communautés pour les communautés.
J'ai entendu tout à l'heure des commentaires non seulement sur les zones, mais aussi sur les régions populeuses situées à l'extérieur de ces trois ou six centres qui ont besoin d'aide. Le problème qui se pose dans ce pays, est que nous... La pénurie de main-d'oeuvre ne fait pas de discrimination. Elle ne fait pas de distinction entre les régions, les régions géographiques ou les professions. Nous avons besoin de travailleurs de toutes les catégories, partout et à tous les niveaux. Le problème est pluridimensionnel. Nous devons nous pencher sur l'immigration. Nous devons examiner... C'est une occasion. Commençons à réfléchir comme nous ne l'avons jamais fait. Réunissons les syndicats, le patronat et le gouvernement dans une pièce pour tenir ces discussions et faire un état de la situation. Il faudra aussi tenir compte des chômeurs de longue date et des personnes sans emploi et des personnes sous-utilisées.
Il s'agit d'une véritable occasion, mais les données et les renseignements alimentent cette démarche, et c'est le premier pas que nous devons franchir pour aller de l'avant.
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Merci, monsieur Van Bynen.
Aux témoins qui ont cité des rapports particuliers, si vous pouviez en fournir une copie à la greffière du Comité au bénéfice de tous les membres du Comité, ce serait très apprécié. Merci aux témoins d'être venus.
Je vais prendre un moment, car j'aimerais soumettre un point au Comité.
Pendant qu'ils nous quittent, j'ai reçu un message de la dans lequel elle se dit disponible pour comparaître devant nous le 24 mars. Si vous vous souvenez bien, la dernière fois, il y avait eu un problème d'interprétation. Ce problème est maintenant résolu. J'ai besoin du consentement du Comité.
Madame Ferrada, vous avez la parole.