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Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité.
Au nom du Congrès du travail du Canada et de ses 3,3 millions de membres, je tiens à vous remercier de nous donner l'occasion de vous faire part de notre opinion aujourd'hui. Comme vous le savez, le CTC rassemble les syndicats nationaux et internationaux ainsi que les fédérations provinciales et territoriales de travailleurs et les conseils du travail partout au pays. Nos membres oeuvrent dans tous les secteurs de l'économie canadienne et dans toutes les professions à l'échelle du pays.
Nous sommes ici aujourd'hui pour vous expliquer les raisons pour lesquelles nous estimons qu'un accord de libre-échange entre le Canada et l'Alliance du Pacifique — c'est-à-dire le Pérou, la Colombie, le Chili et le Mexique — devrait reposer sur le bien-être des gens et les droits des travailleurs. L'ancien modèle des accords de libre-échange faisait passer les droits des sociétés avant ceux des travailleurs et la protection de l'environnement. Selon nous, une telle approche a contribué à l'instabilité mondiale par la création d'inégalités sur le plan de la richesse et du revenu, la déréglementation des services financiers et l'élimination des leviers utilisés autrefois par les gouvernements pour appuyer la croissance économique. Dans un nouveau modèle commercial, nous devrions préconiser les types de partenariats économiques qui misent avant tout sur un engagement envers l'égalité, des réinvestissements publics et un renouveau économique qui est à la fois durable et démocratique.
Il y a presque 20 ans, en collaboration avec les syndicats de tout le continent américain, nous avons énoncé les éléments d'un nouvel accord sur le commerce et l'investissement dans la Plateforme syndicale pour les Amériques. Au lendemain de la crise économique de 2009, le mouvement syndical international a fait des propositions destinées à placer le renouveau économique durable et le travail décent au centre de nos efforts de relance. Aujourd'hui, nous avons un gouvernement qui prend ces suggestions au sérieux dans son programme de commerce progressiste. Les droits des travailleurs n'ont jamais été traités sur un pied d'égalité avec les nombreux droits accordés aux investisseurs, mais l'ambitieux chapitre sur le travail présenté dans le cadre de l'ALENA marque un changement considérable. Nous espérons que le gouvernement poursuivra cet effort dans les pourparlers avec l'Alliance du Pacifique. Une telle mesure serait particulièrement importante, car nous savons que les droits des travailleurs au Pérou, en Colombie et au Mexique sont précaires et que les sociétés canadiennes ont été de mauvais acteurs relativement aux questions environnementales et aux droits des travailleurs dans bon nombre de ces pays, mais les nouveaux modèles commerciaux doivent aller au-delà du renforcement des droits des travailleurs.
La capacité du gouvernement de réglementer dans l'intérêt public doit être protégée, et sa capacité de lutter contre les changements climatiques doit avoir priorité sur les droits des investisseurs. Le Canada doit chercher à obtenir une exemption plus solide dans tous les accords de libre-échange, conformément à ses obligations à l'égard des peuples autochtones du pays. Il faudrait ajouter aux textes des accords de libre-échange une exemption claire et détaillée prévoyant que l'entente ne s'applique pas aux droits, aux libertés et aux intérêts des Autochtones.
La renégociation de l'ALENA a permis d'établir une nouvelle norme pour les consultations, la collaboration et l'inclusion dans les pourparlers sur le libre-échange, mais ce travail ne fait que commencer. Nous devons poursuivre sur cette lancée. Par exemple, il faut diffuser des études qui mettraient en évidence les répercussions économiques et sociales possibles de cette entente dans divers dossiers; il faut aussi établir un système qui permettrait de surveiller et d'évaluer régulièrement les résultats précis, tant positifs que négatifs, des accords de libre-échange.
À ceux qui soutiennent que le commerce progressiste est une distraction, je demande ceci: pourquoi ne pouvons-nous pas conclure un accord dont l'objectif central est la création d'emplois décents et le développement durable? Le mouvement syndical canadien est déterminé à faire en sorte que tout nouvel accord commercial soit juste et qu'il protège les droits des travailleurs, les services publics, le droit du gouvernement de réglementer dans l'intérêt public et l'environnement.
Il est temps d'adopter une nouvelle approche en matière de commerce qui fait passer les intérêts des travailleurs et l'environnement en premier.
Le dernier point que j'aimerais soulever, et j'essaie toujours d'apporter cette précision, c'est que nos membres d'un bout à l'autre du pays travaillent dans des secteurs qui dépendent beaucoup de notre capacité de commercer avec d'autres pays. Nous reconnaissons l'importance des échanges commerciaux et, par-dessus tout, la nécessité de les accroître. En même temps, nous reconnaissons qu'il n'est pas nécessaire de compromettre le principe fondamental des droits des travailleurs, l'environnement et les droits des femmes et des Autochtones dans le contexte de nos relations commerciales futures.
Je vous remercie au nom du Congrès du travail du Canada.
Je serai heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
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D'accord. Je vais essayer d'être le plus bref possible.
Comme les membres du Comité le savent, Port Saint John, qui porte également le nom d'Administration portuaire de Saint John, est situé dans la baie de Fundy et sur la côte Sud du Nouveau-Brunswick. Port Saint John offre un point d'accès à l'Amérique du Nord pour le commerce maritime. Il traite du vrac, ainsi que des marchandises diverses et conteneurisées. Les produits pétroliers, la potasse, les conteneurs et les croisières sont les éléments fondamentaux des activités portuaires, alors que d'autres marchandises ont un apport variable.
En reconnaissance du fait qu'une bonne partie des biens de consommation et des marchandises fabriquées sont aujourd'hui transportés dans des conteneurs, Port Saint John se concentre maintenant sur les importantes possibilités liées à l'achèvement de l'élargissement du canal de Panama et à la croissance prévue du commerce pour les ports de la côte Est. Le port est bien situé pour profiter des itinéraires commerciaux nord-sud et des nouvelles possibilités en Europe et en Asie.
À Port Saint John, nous mettons l'accent sur la croissance. Cette croissance prévoit l'accroissement de la capacité à nos terminaux de marchandises, le renforcement de la collaboration avec nos partenaires des transports maritimes et ferroviaires pour le développement commercial, ainsi que la coopération avec les organismes de développement économique, notamment l'Agence de promotion économique du Canada atlantique, ou APECA, en vue de tirer profit des possibilités d'échanges internationaux et d'investissements étrangers directs. Ces efforts ont donné des résultats. Depuis 2012, MSC, deuxième ligne de transport par conteneur en importance dans le monde, fait escale chaque semaine à Port Saint John et assure un service à destination de Freeport, aux Bahamas, et de Caucedo, en République dominicaine. Ces deux ports offrent le transbordement vers des destinations et des pays plus éloignés. Depuis l'an dernier, CMA CGM, troisième ligne de transport par conteneur en importance dans le monde, fait également escale chez nous chaque semaine. Ces deux lignes offrent à nos importateurs et à nos exportateurs des options concurrentielles et une liaison vers les marchés mondiaux, mais en particulier dans le corridor nord-sud.
Afin d'appuyer ces objectifs ambitieux en matière de croissance, nous avions besoin, pour les opérations de terminal, de partenaires solides qui mettent l'accent sur le développement du commerce international, d'une manière qui s'aligne sur notre vision. À cet égard, il y a eu un important changement l'an dernier, lorsque DP World est devenu le nouvel exploitant du terminal à nos installations du côté ouest, et sachez que DP World est le quatrième exploitant en importance dans le monde.
Grâce au vaste réseau du CN, nous sommes depuis longtemps reliés à l'Amérique du Nord. Récemment, nous avons obtenu du succès en partenariat avec des transporteurs ferroviaires sur courtes distances dans le marché de la Nouvelle-Angleterre, ce qui nous permet d'étendre notre marché cible et de proposer des solutions de rechange qui n'étaient pas rentables auparavant.
En ce qui concerne nos efforts de marketing à l'échelle internationale, nous collaborons étroitement avec l'APECA sur un projet de développement commercial bilatéral nord-sud, qui comprend le Mexique, le Brésil et le Chili. D'ailleurs, je me rendrai dans ces pays plus tard ce mois, en compagnie de notre gestionnaire de l'expansion commerciale des cargaisons, afin d'organiser des réunions d'affaires pendant deux semaines dans le but de cerner des débouchés pour accroître nos échanges commerciaux.
Notre travail en cours avec l'APECA se veut un complément aux efforts du Canada visant la croissance du commerce avec le Chili, le Mexique, le Pérou et la Colombie, des pays de l'Alliance du Pacifique. Aujourd'hui, le commerce d'importation avec ces pays est évalué à 31,7 milliards de dollars pour le Canada, les marchandises destinées au Canada atlantique ayant une valeur de 182 millions de dollars. Dans le commerce d'exportation, le Canada exporte des biens de 6 milliards de dollars vers ces quatre pays de l'Alliance du Pacifique, et l'exportation provenant du Canada atlantique est évaluée à près de 118 millions de dollars. De toute évidence, le commerce du pays avec le Chili, le Mexique, le Pérou et la Colombie est considérable, et ces échanges commerciaux sont appelés à croître grâce à la signature d'accords commerciaux.
Compte tenu de nos avantages géographiques naturels sur l'itinéraire commercial nord-sud, du renforcement de la capacité de notre infrastructure maritime, ainsi que des partenariats que nous avons établis dans le transport et le commerce, nous croyons que Port Saint John peut tirer profit des échanges avec les pays de l'Alliance du Pacifique, c'est-à-dire le Chili, le Mexique, le Pérou et la Colombie.
Pour les raisons que j'ai énumérées aujourd'hui, à Port Saint John, nous croyons que notre économie, tant à l'échelle régionale que nationale, profitera de l'établissement de tarifs réduits sur l'importation de biens et de matériaux de ces pays.
L'augmentation des importations à Port Saint John est essentielle en vue d'équilibrer les échanges commerciaux dans notre secteur du transport par conteneur. L'établissement d'un équilibre permet d'accroître la compétitivité des coûts pour les expéditeurs et les destinataires à notre port. De plus, grâce à une hausse des volumes d'importation à Port Saint John, nos exportateurs pourront profiter de meilleures économies d'échelle. Les efforts visant à équilibrer la balance du commerce constituent un élément clé de notre stratégie commerciale nord-sud.
En conclusion, nous sommes reconnaissants d'avoir obtenu l'attention du Comité et d'avoir été invités à présenter nos observations aujourd'hui. En ce qui nous concerne, la possibilité d'augmenter les échanges avec l'Alliance du Pacifique est une question d'avenir plus prometteur et plus prospère pour Port Saint John et nos intervenants, grâce à l'accroissement des efforts visant le commerce et la compétitivité.
J'espère avoir été en mesure de fournir de l'information que les membres du Comité trouveront utile dans l'accomplissement de leur important travail. Je serai heureux de répondre maintenant aux questions.
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Je remercie nos témoins d'aujourd'hui.
Je dirais que je crois que nous avons, au Canada, les meilleurs travailleurs et qu'avec des règles de jeu équitables par rapport aux travailleurs des autres pays, nous avons sans contredit la capacité de rivaliser et d'exceller. Toutefois, je crois qu'il nous incombe de ne pas fermer les yeux sur les conditions de travail et la situation des droits de la personne pour les travailleurs des pays avec lesquels nous avons des relations commerciales.
Je tiens en particulier à traiter d'une réponse du Congrès du travail du Canada à un rapport, publié le jeudi 2 février 2017, qui porte sur les droits des Colombiens à participer à des négociations collectives pour la création d'un syndicat et sur la situation réelle des gens qui militent en ce sens. Le rapport fait état d'un sentiment antisyndical, d'intimidation et de menaces à l'égard des Colombiens qui tentent de créer un syndicat et qui revendiquent la liberté d'association afin d'améliorer leurs conditions de travail. On souligne les plaintes de longue date concernant le recours à la violence et à l'intimidation pour limiter la liberté d'association des travailleurs et leur droit de participer à des négociations collectives.
Pourriez-vous parler de votre réponse au rapport ainsi que de la situation actuelle des travailleurs en Colombie?
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En ce qui a trait au pourcentage des marchandises que nous exportons, je dirais d'emblée qu'il y a trois régions. Il y a tout d'abord les États-Unis, c'est-à-dire le Maine et la Nouvelle-Angleterre. Ensuite, il y a notre région: le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard. En troisième lieu, il y a le Canada central.
Étant donné que nous avons d'autres secteurs qui englobent différentes régions, une grande partie du secteur du transport par conteneur repose sur les cargaisons régionales destinées à l'exportation. Nous ne faisons que découvrir les possibilités avec les nouvelles sociétés qui souhaitent importer, mais pour avoir ce modèle d'affaires et pour que ces lignes de transport par conteneur fassent escale... il est très important d'entretenir des liens avec le Québec, l'Ontario et d'autres.
Chaque semaine, nous avons des envois qui sont exportés du centre du Canada et qui y sont importés. Vous avez mentionné le Maine. C'est une entreprise en développement. Nous faisions des affaires importantes grâce aux produits forestiers exportés à partir du Maine qui transitaient par le port de Saint John, mais nous avons assisté à de nombreuses fermetures d'usines dans le secteur des produits forestiers et des pâtes et papiers. Il y a beaucoup moins de produits qui sont expédiés à l'étranger, mais il existe de bons débouchés dans le centre du Maine et juste de l'autre côté de la frontière, à Woodland, toujours dans le Maine, pour les exportations qui transitent par le port. Nous y travaillons actuellement, puisqu'il y a un certain potentiel, mais tout laisse supposer des perspectives de croissance.
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Depuis la création du programme, on a rapporté de nombreux cas d'abus, et nous n'avons jamais cessé de le répéter. Bien entendu, le gouvernement a pris des mesures, mais encore une fois, nous pensons que nous devons en faire davantage. À mon avis, le processus pour devenir un résident permanent ou un citoyen canadien est l'un des progrès les plus positifs. Nous pensons toutefois que d'autres aspects du programme continuent d'être problématiques.
Comme vous le savez, le gouvernement fédéral a autorisé les travailleurs étrangers temporaires à entrer au pays, mais bien sûr, lorsque ces travailleurs arrivent au Canada, ils relèvent de la compétence provinciale. Les provinces sont donc tenues d'appliquer leurs lois du travail, leurs lois sur les normes d'emploi, leurs lois sur le logement, etc. Lorsqu'il n'y a pas d'inspection des lieux de travail, il y a systématiquement des abus, dont certains ont été signalés récemment. Lorsque l'histoire a été révélée, les travailleurs qui étaient venus aider à la construction d'un temple étaient absolument horrifiés par la situation. Plus récemment, on a rapporté que certains travailleurs d'un restaurant Burger King ne faisaient pas que travailler dans l'établissement; ils y étaient également logés. Il y a eu énormément de cas d'abus.
Je pense que le gouvernement doit prendre des mesures beaucoup plus agressives à ce chapitre. Il devrait mettre fin au programme pilote des travailleurs peu spécialisés. On n'a jamais vraiment démontré le bien-fondé de ce programme. Il ne faisait pas partie du programme au départ. Lorsqu'il y a des difficultés dans certains secteurs ... Nous avons établi un processus en vue de recruter des travailleurs ... Plus important encore, si nous devons aller chercher des travailleurs à l'étranger pour occuper ces emplois, nous devrions au moins leur permettre de rester et de devenir éventuellement des résidents permanents et des citoyens canadiens.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie nos témoins d'être ici aujourd'hui.
Il y a quelques années, M. Hoback et moi-même, dans le cadre des activités de ParlAmericas, avons eu l'occasion de nous rendre en Colombie. Nous nous trouvions là lorsque les négociations se déroulaient à La Havane entre les FARC et le gouvernement. Nous discutions avec les différents groupes qui se rendaient aux réunions, comme les syndicalistes, les proches des gens qui avaient été enlevés et assassinés, etc. On y tenait des discussions très approfondies. Pour cette raison, et grâce à notre Accord de libre-échange Canada-Colombie, qui comporte un volet sur les droits de la personne, je pense que nous jouissons d'une très bonne réputation dans ce pays. Ils reconnaissent que nous avons été un excellent partenaire pour eux et avec eux. Bien sûr, les échanges commerciaux que nous avons eus avec la Colombie au fil des ans les ont aidés tout comme ils nous ont aidés.
Le Canada importe surtout du charbon de la Colombie — ce qui est un peu ironique — et des produits pétroliers. Les produits pétroliers se vendent au prix mondial. Nous continuons de vendre les nôtres, parce que la majorité de nos produits pétroliers sont enclavés et vendus au rabais, ce qui fait beaucoup de tort à tous les Canadiens.
L'une des questions que j'aimerais poser à M. Dixon est la suivante: combien de wagons de pétrole pouvez-vous prendre par jour en provenance de la Saskatchewan et de l'Alberta par l'entremise de vos installations?
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Je ne peux pas parler de la différence du point de vue de la sécurité entre la côte Est et la côte Ouest. Je ne crois pas qu'il y ait un écart considérable. Évidemment, nous faisons partie de l'Association des administrations portuaires canadiennes et nous appliquons les mêmes règles que les 18 autres ports canadiens en vertu de la Loi maritime du Canada.
Je dirais que les règles de sécurité sont plutôt incohérentes. Pour ce qui est de la sécurité à Saint John, je sais que mon collègue et directeur de port, le capitaine Chris Hall, pourrait vous donner plus de précisions, mais sachez que nous travaillons très étroitement avec Irving Oil et les pétroliers chargés de pétrole brut. Nous sommes au courant des activités quotidiennes. Nous surveillons de très près la bouée monobuoy qui est utilisée pour le déchargement des pétroliers, et la communication est très importante, étant donné les risques que cela comporte. Évidemment, l'impact pourrait être énorme.
Grâce à notre système, la moindre fuite est détectée immédiatement. On isole la fuite, on interrompt toute activité, puis le problème est réglé. Nous avons un très bon système de sécurité dans le port et dans la baie de Fundy, en ce qui concerne les chargements de produits pétroliers. Nous le faisons depuis très longtemps.
Nous allons amorcer la deuxième portion de la réunion d'aujourd'hui. Nous poursuivons notre étude sur un accord potentiel entre le Canada et l'Alliance du Pacifique.
Je souhaite la bienvenue à tous les témoins. Merci d'être venus.
Si certains d'entre vous comparaissent pour la première fois, veuillez limiter autant que possible votre exposé à cinq minutes afin de laisser suffisamment de temps pour des échanges avec les députés. Nous disposons d'une heure au total, alors nous allons commencer sans plus tarder.
Commençons par la Chambre de commerce du Canada, représentée par Mme Vega.
Je vous remercie de votre présence. La parole est à vous.
Je remercie le Comité d'avoir entrepris cette étude et d'avoir invité la Chambre de commerce du Canada à donner son point de vue sur un accord potentiel entre le Canada et l'Alliance du Pacifique.
La Chambre de commerce du Canada appuie les accords commerciaux préférentiels puisqu'ils permettent d'accroître les exportations canadiennes et de réduire les obstacles au commerce. En tant que pays commerçant, nous savons que ce sont des outils importants pour soutenir la concurrence à l'échelle mondiale et pour favoriser la croissance de notre économie.
Au sujet de l'Alliance du Pacifique — et je vais m'efforcer d'être brève —, la chambre soutient le gouvernement dans ses efforts visant à devenir membre associé de l'Alliance du Pacifique pour quatre principales raisons que je vais décrire.
Premièrement, un accord de libre-échange avec l'Alliance du Pacifique permettrait d'améliorer ou de moderniser, en quelque sorte, les accords bilatéraux que nous avons conclus avec chacun des quatre membres de l'Alliance. Cela peut sembler futile, mais en fait, c'est très pertinent, étant donné le niveau d'intégration et de coordination que préconisent les membres de l'Alliance du Pacifique, particulièrement dans les domaines des normes réglementaires, par exemple, ou de la facilitation des échanges. Nous savons pertinemment que les conditions d'un accord avec l'Alliance du Pacifique seraient nettement supérieures à ce que nous avons maintenant. Nous considérons que les accords bilatéraux actuels sont un bon point de départ pour un éventuel accord de libre-échange.
Deuxièmement, le Canada pourrait bénéficier de l'avantage du précurseur. Le Canada est un membre observateur de l'Alliance du Pacifique depuis 2012, ce qui nous donne une certaine longueur d'avance. Cependant, il faut agir avant qu'il ne soit trop tard. L'an dernier, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et Singapour ont également été invités à devenir membres associés de l'Alliance du Pacifique. Nous savons qu'il y a environ 50 pays qui sont actuellement observateurs de l'Alliance du Pacifique. Pour l'instant, le Canada est le seul pays du G7 à avoir été invité à adhérer à l'Alliance, et le seul de notre hémisphère. Cela nous procure un véritable avantage, et nous avons ici l'occasion de jouer un rôle important, voire un rôle de chef de file, dans les relations commerciales des Amériques.
La troisième raison est stratégique. Le Canada occupe actuellement une position enviable, en ce sens que nous avons l'AECG et le PTPGP. Nous observons à l'échelle mondiale une sorte de course à la modernisation des règles du commerce. Ce qui est intéressant, c'est que l'accord de l'Alliance du Pacifique est déjà un accord moderne, avant-gardiste et ambitieux, lorsqu'on parle du commerce numérique, par exemple, ou de nouveaux secteurs tels que les technologies financières. Cette association serait très profitable pour le Canada. La concurrence devient de plus en plus féroce. Nous constatons que le Japon se dépêche de conclure un accord avec l'UE, et l'UE elle-même modernise et conclut un certain nombre d'accords, alors il est important de garder cela à l'esprit. Par conséquent, un meilleur accès et des règles commerciales modernes profiteraient aux entreprises qui mènent déjà des activités dans la région. Par ailleurs, en étant membre associé de l'Alliance du Pacifique, le Canada aurait également son mot à dire sur l'adhésion des futurs membres, ce qui lui procurerait un avantage important.
La quatrième raison — qui devrait sans doute être la plus évidente —, est le fait que l'Alliance du Pacifique est un marché très attrayant. S'il formait une entité unique, les quatre pays de l'Alliance du Pacifique représenteraient la neuvième économie mondiale. C'est une région en pleine croissance qui abrite une population jeune et nombreuse et qui prend des mesures de réforme économique importantes. En fait, deux des pays sont également membres de l'OCDE.
En réalité, il n'y a pas de raison de ne pas aller de l'avant avec cet accord. Le problème, c'est que nous ne lui avons pas accordé suffisamment d'attention, étant donné que nous étions préoccupés par d'autres accords, mais sachez que c'est une région très attrayante.
Certains pourraient dire qu'à l'exception du Mexique, les pays de l'Alliance du Pacifique ne représentent pas une grande part de nos marchés d'exportation; ils ne font pas partie des cinq principaux pays où nous exportons. Toutefois, cela ne signifie pas qu'ils n'achètent pas d'ailleurs, et c'est pourquoi il serait utile d'améliorer l'accès. Encore une fois, il s'agit d'une belle occasion dont nous devons tirer parti afin d'augmenter notre part du marché.
Évidemment, les négociations commerciales sont complexes, alors nous avons beaucoup de pain sur la planche. On n'en est qu'au stade préliminaire; n'empêche que beaucoup de travail a été accompli jusqu'à maintenant. Nous allons continuer de suivre l'évolution des négociations. Nous recommandons souvent au gouvernement de saisir les occasions dont il est facile de tirer parti, et c'en est une. L'Alliance du Pacifique est un accord moderne qui repose sur des bases solides. Il nous offre de nouveaux débouchés très attrayants, moyennant des coûts relativement modestes, et il nous permettra de diversifier nos échanges commerciaux.
En terminant, sachez que dans l'ensemble, la Chambre de commerce appuie cette initiative.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Bonjour à tous.
J'aimerais vous remercier de me donner l'occasion de prendre la parole devant le Comité permanent du commerce international afin d'exprimer le point de vue des éleveurs de porc du Canada sur la question d'un accord commercial possible entre le Canada et l'Alliance du Pacifique.
Je suis moi-même producteur de porc à Saint-Jules, au Québec. Aujourd'hui, je m'adresse à vous en ma qualité de membre du conseil d'administration et de deuxième vice-président du Conseil canadien du porc, le porte-parole national de plus de 700 éleveurs de porcs canadiens.
L'industrie de la viande demeure de loin la plus importante composante du secteur de la transformation des aliments au pays. Nos producteurs élèvent des animaux d'un océan à l'autre, mais c'est au Québec, en Ontario et au Manitoba que sont concentrées les plus grandes installations de production et de transformation du porc. Les ventes de porc canadien à la ferme ont totalisé, en 2016, à 4,1 milliards de dollars, et elles ont généré plus de 31 000 emplois dans les régions rurales du Canada. L'industrie porcine contribue, dans une large mesure, au PIB du Canada.
Du reste, la transformation des aliments crée davantage d'emplois que tout autre segment du secteur manufacturier canadien. Les abattoirs et les établissements de traitement de la viande procurent un salaire à quelque 65 000 travailleurs dans les villes et localités d'un bout à l'autre du pays, et ils sont souvent soit l'employeur principal, soit l'un des plus grands employeurs.
Les membres de ce comité savent sans aucun doute que les marchés d'exportation sont absolument essentiels pour assurer la prospérité actuelle et future du secteur canadien des viandes et du bétail. Les usines de transformation de la viande et les exportateurs de viande doivent trouver des débouchés sur les marchés étrangers pour plus de 70 % du porc canadien.
Par conséquent, il n'est pas surprenant que les éleveurs de porc appuient ardemment et inconditionnellement toutes les initiatives qui favorisent l'ouverture de nouveaux marchés d'exportation et l'accès accru aux marchés existants. Le Conseil canadien du porc et les éleveurs ont accueilli favorablement la nouvelle provenant du Japon, relativement à la conclusion des discussions sur l'Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste, soit le PTPGP.
Nous tenons donc à remercier le , Justin Trudeau, le , François Champagne, le , Lawrence MacAulay, la , Chrystia Freeland, l'équipe de négociation et tous les autres représentants canadiens, qui ont appuyé la demande voulant que cet accord de commerce soit conclu le plus rapidement possible et qui ont fait en sorte que le tout se réalise.
Les éleveurs se disent sûrs que le porc canadien bénéficiera bientôt d'un accès concurrentiel aux principaux marchés du Japon, ainsi qu'aux marchés émergents comme ceux de Singapour, du Vietnam et de Malaisie. La signature de cet accord, en mars, suivi de sa ratification peu de temps après, sera propice à de nouveaux investissements dans le secteur. Compte tenu de l'accès amélioré des principaux marchés, les éleveurs de porc canadiens peuvent continuer d'accomplir ce qu'ils font de mieux, en sachant que ce récent accord protège leur moyen de subsistance, tout comme celui de milliers d'autres Canadiens des collectivités rurales et urbaines oeuvrant au sein de l'industrie porcine.
Les éleveurs canadiens applaudissent en outre les efforts que déploie le gouvernement pour élargir les relations économiques avec l'Alliance du Pacifique par l'entremise d'un accord de libre-échange. La croissance des exportations canadiennes de porc est attribuable, dans une large mesure, aux accords de libre-échange conclus avec des partenaires stratégiques. Comme vous le savez, à l'heure actuelle, le Canada tire partie d'accords commerciaux bilatéraux signés avec chacun des membres de l'Alliance du Pacifique. L'Accord de libre-échange avec le Mexique, conclu dans le cadre de l'ALENA, est entré en vigueur le 1er janvier 1994, alors que l'Accord de libre-échange avec le Chili a été mis en place le 5 juillet 1997 et que ceux avec le Pérou et la Colombie ont pris effet, respectivement, le 1er août 2009 et le 15 août 2011.
Nous sommes d'avis que l'accord qui pourrait intervenir entre le Canada et l'Alliance du Pacifique serait l'occasion d'améliorer les exportations vers plusieurs régions. Néanmoins, nous sommes conscients de l'importance de certaines questions. À cet égard, j'aimerais porter à votre attention quelques points clés avant de laisser la parole à mon collègue, M. Lavoie, qui donnera davantage explications.
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Merci beaucoup de votre invitation.
Au nom de nos membres, je vous remercie de fournir l'occasion de présenter leur point de vue sur l'éventuel accord de libre-échange entre le Canada et l'Alliance du Pacifique.
Créé en 1991, Canada Porc International est une coentreprise du Conseil canadien du porc et du Conseil des viandes du Canada qui représente les établissements canadiens de conditionnement et de transformation des viandes et des sociétés commerciales canadiennes. Notre objectif est d'obtenir l'accès aux marchés étrangers et d'y promouvoir le porc canadien. Nous avons une activité commerciale et nous appuyons des entreprises présentes sur plus de 100 marchés.
Le secteur canadien du porc exporte annuellement pour plus de 4 milliards de dollars de produits, soit l'équivalent de 50 000 conteneurs de transport maritime. Nous sommes un puissant moteur de l'emploi, et tous ces conteneurs mobilisent des camions et des trains avant leur expédition à l'étranger. Nous sommes donc un important agent de transport dans le secteur de l'agrinégoce.
Le porc est le premier secteur de la viande au Canada. Nous dépendons à 70 % des exportations, et notre réussite est directement liée à la capacité du gouvernement de nous fournir de meilleures conditions d'accès aux marchés que celles dont jouissent nos concurrents, principalement des États-Unis et de l'Union européenne.
Comme le disait M. Roy, voilà pourquoi l'annonce de la conclusion du Partenariat transpacifique global et progressiste réjouit tellement notre secteur. Non seulement notre porc réfrigéré pourra-t-il profiter d'un meilleur accès au marché japonais où nous affrontons nos concurrents américains avec qui nous partageons 50 % du marché, mais nous pourrons en plus ne pas nous laisser distancer par les produits surgelés de l'Union européenne, qui se prépare actuellement à signer un accord de libre-échange. Même si nous ressentons encore les conséquences du retard que nous avons subi en Corée, du fait de son accord de libre-échange avec les États-Unis, l'annonce nous réjouit vraiment et elle aura un impact énorme sur notre industrie.
Allons dans les détails. Voyons nos quatre partenaires de l'Alliance du Pacifique. Le Mexique est notre quatrième marché, pour la valeur des échanges commerciaux, 200 millions de dollars, mais nous y sommes déjà bien présents grâce à l'ALENA et au Partenariat transpacifique. C'est un marché très important, mais nous n'y avons pas grand-chose de plus à gagner. Même chose au Chili, où l'accord de libre-échange est arrivé à maturité. Au fil des ans, les contingentements tarifaires et les tarifs ont fait place à un libre-échange, tout comme celui qui unit ce pays aux États-Unis, avec qui nous sommes à armes égales.
Je pense que les éventuels gains maximaux se trouvent en Colombie. À la faveur de son accord de libre-échange avec les États-Unis, la Colombie a reconnu que son partenaire produisait du porc exempt de la trichine, ce qui lui permet d'expédier du porc frais réfrigéré sur le lucratif marché colombien du détail.
De plus, les conditions ont maintenant tellement changé. Ce libre marché pour les États-Unis ne leur impose aucun contingent tarifaire ni tarif. En ce moment, au-dessus de 6 000 tonnes par année, un tarif de 41 % frappe le produit canadien, ce qui donne dès lors un coup d'arrêt à nos exportations. Il sera très avantageux pour nous de rattraper les États-Unis. Par exemple, nos exportations annuelles en Colombie sont d'environ 30 millions de dollars; celles des États-Unis, de 200 millions. Je ne crois pas que le marché puisse croître, parce que ce pays a déjà accès au marché américain. Mais nous pourrions augmenter nos parts de cet excellent marché, qui n'est pas un marché primaire, mais un excellent marché secondaire pour beaucoup de produits du porc.
L'important, dans le commerce du porc — je suis tout juste de retour à Canada Porc International après avoir passé six ans dans le commerce —, est d'accéder aux marchés les plus lucratifs pour chaque pièce de viande. Voilà l'enjeu. Si les Colombiens sont épris de certains morceaux, pour lesquels ils déboursent volontiers plus que les autres, voilà qui fait s'apprécier toutes les entreprises au Canada. Un aperçu global du marché ne suffit pas. Il faut chercher les occasions offertes par certains produits rémunérateurs.
Nous avons conclu un accord de libre-échange avec le Chili, mais, actuellement, au-dessus du contingent tarifaire fixé à 500 tonnes par année, nos exportations sont frappées d'un droit de 25 %. Sur les 50 000 conteneurs dont j'ai parlé, cela en représente 20. C'est minuscule. Sur ce petit marché, nous pouvons indéniablement brasser plus d'affaires.
Comme je l'ai dit, nos trois principaux gains à réaliser sont les suivants: en Colombie, accéder au marché des produits réfrigérés et bénéficier des mêmes tarifs que les États-Unis; au Pérou, relever le contingent tarifaire ou conclure un accord de libre-échange.
Bref, nous appuyons l'accord de libre-échange avec une alliance commerciale du Pacifique, parce que nous sommes convaincus que le gouvernement canadien possède les ressources pour répondre à tous les accords commerciaux en vigueur, partout, en même temps. Le Partenariat transpacifique, l'ALENA, la Chine, l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est et l'Alliance commerciale du Pacifique, voilà toutes nos priorités. Nous pouvons mesurer la valeur de cette entente pour l'industrie canadienne du porc par la rapidité avec laquelle nous pouvons conclure un accord. Nous obtiendrons le libre-échange avec la Colombie en 2023 et avec le Pérou en 2025. Si nous sommes dans une position qui nous oblige à attendre quatre ou cinq ans, ça dévalorise l'entente à nos yeux. Voilà les conditions. Nous avons des accords de libre-échange avec tous ces pays. Nous pourrions nous entendre rapidement. À mes yeux, c'est un facteur très important de réussite pour l'industrie du porc.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci aux témoins d'être ici.
Quelle époque très intéressante, vu l'incertitude dans laquelle nous plonge l'ALENA.
J'ai vraiment aimé les conseils adressés à la Chambre sur la façon d'examiner ces accords, de moderniser chacun d'eux, sur l'avantage allant au premier arrivé sur le marché, sur les avantages stratégiques, et je me demandais si vous pouviez nous éclairer. Les États-Unis, par exemple, sont un marché important pour nous, mais ils deviennent aussi l'un de nos grands concurrents. C'est évident dans le secteur des ressources, le pétrole et le gaz, mais, bien sûr, notre communauté agricole est importante aussi. Les États-Unis viennent de réviser et de modifier toute leur fiscalité. Que diriez-vous de l'importance, pour nous, de conserver le même tempo que les États-Unis, dans notre concurrence, et de l'importance de conclure rapidement ces accords, pour conserver un avantage concurrentiel si, sur d'autres points, nous perdons du terrain? Quelle est l'importance d'agir maintenant, vu la nouvelle fiscalité des États-Unis?
Monsieur Lavoie, est-ce que cela causera tout de suite des difficultés à vos producteurs?
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Question intéressante. J'essaierai d'être brève.
Comme vous le savez, nous sommes la première association de commerce en importance au Canada. Le processus n'est ni simple ni facile. Divers moyens permettent de définir nos positions de principe. Nous convoquons en assemblée générale annuelle les chambres de commerce de tout le pays, où elles viennent, très démocratiquement, formuler des recommandations sur nos positions de principe, qui franchissent plusieurs étapes de formulation d'observations. À la fin, la mise aux voix des orientations permet de retenir celles qui présideront à nos positions sur tels sujets pendant les trois années à venir.
L'une de nos positions officielles porte sur la diversification du commerce, catégorie dans laquelle se rangerait le sujet d'aujourd'hui, mais, manifestement, cela n'arrive pas au moment où nous l'attendions. Nos membres ont formé des comités d'analyse stratégique.
Par exemple, je fais partie de celui des affaires internationales, qui examine les accords commerciaux et les relations économiques bilatérales avec divers pays, par exemple la Chine, le Japon, les négociations avec l'Union européenne. Vos consultations sur l'Alliance du Pacifique seraient de son ressort. L'importance de ce comité nous amène donc à recruter ceux de nos membres qui nous semblent s'intéresser à la question ou être les mieux renseignés. Nous essayons de formuler des positions les plus générales possible pour rallier les points de vue, en dépit, parfois, des polarisations. En principe, nous cherchons à formuler des recommandations stratégiques les plus nuancées possible.
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Je peux me lancer la première.
D'une certaine façon, nous innovons. C'est inédit. Personne n'est encore membre associé de l'Alliance du Pacifique, ce qui fait que même sur ce point, on possède l'avantage stratégique de participer à la formulation des méthodes de travail. Les membres à part entière savent qu'ils se sont engagés, comme vous l'avez dit, à assortir leur accord de conditions très progressistes. Je signalerai à votre intention des programmes déjà en vigueur au Canada, comme NEXUS, ou le programme dit des voyageurs dignes de confiance, entre les États-Unis et le Mexique.
Certains peuvent se méprendre en croyant que cela signifie seulement qu'on ouvrira les vannes. Il y a des mécanismes. La politique canadienne en matière d'immigration est assez complète. Il faut suivre l'évolution des dossiers et évaluer les conditions. C'est indéniablement inscrit dans l'économie moderne, où se meuvent des industries comme celles des technologies financières ou du commerce numérique. On ne peut plus séparer le commerce de la recherche de façons pour faire circuler les données ou les personnes. Cette discussion en vaut la peine.
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Je crois que ces accords de libre-échange sont très importants en raison de la stabilité qu'ils créent pour le commerce. C'est ce qu'il y a de plus important, des conditions stables dans un marché donné. On arrive à se tailler une meilleure présence, à ouvrir des bureaux dans un pays, à y investir. Nous avons des sociétés qui investissent dans des usines au Mexique. C'est le genre d'environnement que crée ce type d' accord de libre-échange.
Il y a quelques années, la Russie était l'un de nos plus grands marchés, et la donne a changé du jour au lendemain. Moi-même, j'étais commerçant, et j'ai dû réagir à toutes les situations difficiles qui ont été créées. Bien évidemment, il n'y a pas beaucoup d'investissement canadien dans notre secteur parce que l'environnement est toujours instable. Si nous arrivons à stabiliser les marchés, si nous arrivons à créer une plateforme, nous aurons un meilleur accès aux marchés clés qui ne sont pas visés par le PTP, comme les Philippines, la Chine et tous les marchés asiatiques en pleine croissance.
Nous travaillons actuellement sur notre plan stratégique. Nous devons regarder du côté de l'Asie pour assurer la croissance de notre produit. C'est là où a lieu cette croissance. Si nous pouvons nous servir de l'accord comme plateforme afin d'avoir un meilleur accès aux autres pays asiatiques, ce sera une retombée énorme.
La clé, c'est la stabilité. Je sais que parfois les enjeux scientifiques liés aux exportations de produits alimentaires sont en fait d'ordre politique. Il y a une façon facile de contourner le problème. Nous y sommes confrontés régulièrement.
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Cela dépendra de la façon dont les négociations se dérouleront.
Comme je l'ai dit, c'est très bien de faire partie des pionniers, parce qu'on a voix au chapitre sur la façon dont les règles sont rédigées. De plus, nous ne savons pas encore à quoi ressemblera le processus. Comme mes collègues l'ont déjà indiqué, les échéanciers sont importants. Il ne suffit pas de coiffer nos concurrents au poteau; il faut également, comme vous l'aviez bien dit, que les conditions soient propices et que l'accessibilité se présente au moment opportun. Il est très difficile de fixer une date limite coulée dans le béton pour ce type de négociations. On le voit bien avec l'ALENA, par exemple. Nous avons fixé une date limite en décembre, mais maintenant une nouvelle date butoir est prévue en mars. Ces négociations sont très complexes. Cela dépend de la profondeur qu'on veut atteindre dans les négociations, de la volonté politique, ainsi que de toutes les autres dynamiques qui sont présentes. Il est très difficile de prévoir ce qui arrivera. Idéalement, on pourrait avancer plus vite, vu qu'une bonne partie du travail de préparation a déjà été fait avec ces pays individuellement. Avec un peu de chance, les négociations se dérouleront plutôt rapidement.
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Je ne sais pas si Earl a des questions, mais je vais poser la mienne d'abord et on verra s'il reste du temps.
J'en suis sidéré: 50 000 conteneurs par année. Cela revient à 140 conteneurs par jour. Ça en fait du bacon, n'est-ce pas?
Je songeais à l'activité économique que vous avez générée en pénétrant le marché. J'étais à Tokyo il y a quelques semaines, et j'ai pu rencontrer trois de nos délégués commerciaux. Ils ont félicité le secteur porcin et la façon dont vous avez obtenu un accès au marché et avez fidélisé la clientèle du porc canadien. Je crois que le secteur bovin et d'autres filières agroalimentaires pourraient étudier votre cas, tirer des leçons sur ce que vous avez fait là-bas avec les maisons de commerce et en faire pareil.
J'ai également trouvé très intéressant le fait que les délégués me parlent de ces maisons de commerce qui ont 100, 200, 300, voire 400 ans. Elles sont ravies de pouvoir s'approvisionner en porc et en boeuf canadiens à un taux préférentiel et les inclure dans les ingrédients des produits fabriqués au Japon, qui sont également exportés vers d'autres pays asiatiques. C'est un excellent tremplin.
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Oui. C'est très facile. Il suffit d'examiner l'effet d'un marché libéralisé. En ce qui concerne le Guatemala, les exportations américaines sont de 20 fois supérieures aux nôtres.
Il est très facile de le constater. Sur une base quotidienne, on apprend à connaître les clients et les occasions. Nous recherchons vivement ces occasions. L'Amérique centrale est une région où les États-Unis, pour diverses raisons, réussissent mieux que nous. Nous serions tout à fait d'accord de cibler davantage cette région.
Je vous remercie de vos observations sur le Japon. Nous travaillons d'arrache-pied grâce à l'engagement de nos membres. Nous avons changé notre stratégie.
J'aimerais fournir une explication. Le gouvernement a appuyé certains programmes visant les exploitations qui ont donné lieu à la marque « porc canadien vérifié », qui est maintenant la marque que nous commercialisons au Japon. Nous allons soumettre une demande dans le cadre de Cultivons l'avenir 3. Ce sera un élément clé. Nous réussissons à améliorer notre accès, mais nous devrons faire davantage de promotion. Nous aurons besoin de fonds pour ces activités promotionnelles au Japon.
Monsieur Hoback, merci à vous, et merci aux témoins d'être venus aujourd'hui. C'est incroyable à quel point notre pays réussit dans certains secteurs. Nous occupons une grande place sur la scène internationale. Continuez votre bon travail. Nous publierons un rapport dans les prochains mois et vous pourrez en obtenir une copie.
C'est tout pour ce matin. Nous avons respecté le temps prévu, et il y a un autre comité qui voudrait se servir de la salle.
La prochaine réunion est prévue pour mardi, à la même heure. Mardi sera une journée très chargée. Nous entendrons deux groupes de témoins, et je vous demande d'être à l'heure afin que je puisse commencer en trombe.
Je souhaite à tous une excellente fin de semaine. Merci.