:
Bonjour à tous. Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 107e réunion du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord de la Chambre des communes. Nous reconnaissons que nous nous réunissons sur le territoire non cédé et traditionnel des peuples algonquins et anishinabes.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée le mercredi 10 avril 2024, le Comité se réunit afin d'étudier le programme Nutrition Nord Canada.
Puisque la séance a commencé, j'aimerais rappeler à toutes les personnes, présentes dans la salle et en ligne, qu'il n'est pas autorisé de prendre des photos d'ici à la levée de la séance.
Nous allons également aborder quelques points relatifs à la prévention des rétroactions acoustiques. Nous essayons de créer un environnement de travail sécuritaire pour notre personnel, en particulier pour nos interprètes, et nous avons donc mis un nouveau système en place. Vous voyez ici des casques d'écoute. Vous devez les brancher. Lorsque vous n'utilisez pas votre casque d'écoute, nous vous demandons de placer votre oreillette face vers le bas sur le point, le cercle, qui a été mis sur la table. Vous pouvez sélectionner le parquet — qui est la langue parlée — l'anglais ou le français. L'anglais est le canal 1; le français, le canal 2. Il y a des commandes audio. Vous n'avez pas besoin de toucher les boutons, nous avons une équipe qui se chargera d'allumer et d'éteindre vos microphones. Ce qui est important, c'est de s'assurer que lorsque la lumière rouge est allumée, aucune oreillette ne se trouve près du microphone. Cela peut causer une rétroaction acoustique, et nous vous demandons simplement d'en être conscients.
Voilà pour l'introduction.
Nous avons quelques témoins pour notre première heure.
J'aimerais vous remercier tous de vous être mis à notre disposition.
Parmi les représentants présents, mentionnons Gary Bell, président-directeur général de Calm Air International; Shelly De Caria, présidente-directrice générale de Canadian North; Jean-Pierre Goulet, directeur général de la Coopérative Kimik Ltée; et Dan McConnell, directeur général de North West Company.
Je crois savoir que tout le monde aura cinq minutes pour présenter sa déclaration liminaire. J'utilise un système de cartons pratique, donc lorsqu'il restera 30 secondes, je vous montrerai le carton jaune. Lorsque le temps sera écoulé, je vous donnerai le carton rouge. N'arrêtez pas au milieu d'une phrase, mais terminez votre idée. Cela va de même pour les périodes de questions. Certains des membres aiment étirer le temps imparti, et je leur donnerai également les cartons. Ils ont tendance à se tourner vers les témoins. Si les témoins sont en plein milieu d'une phrase, ils peuvent juste terminer leur idée, puis nous passerons à la prochaine série de questions.
Je ne sais pas si quelqu'un veut passer en premier. Je vois dans l'ordre Calm Air, Canadian North, Coopérative Kimik et North West Company, donc si cet ordre vous va, nous céderons la parole en premier à M. Bell.
Quand vous êtes prêt, la parole est à vous pour votre déclaration liminaire de cinq minutes.
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Bonjour, monsieur le président et honorables membres du Comité.
Je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui. Je suis heureux de me joindre à vous en ma qualité de président-directeur général de Calm Air.
Créée en 1962, la compagnie aérienne régionale Calm Air propose aujourd'hui des services réguliers essentiels de transport de passagers et de fret à 19 collectivités du Centre du Nunavut et du Nord du Manitoba. Calm Air, qui exploite 15 aéronefs et emploie plus de 600 Canadiens, dont plus de 150 Autochtones, offre également des services de vols nolisés partout en Amérique du Nord.
Chez Calm Air, nous sommes conscients que nous jouons un rôle essentiel au sein des collectivités que nous desservons. Nous prenons nos responsabilités très au sérieux et agissons à titre de partenaires communautaires responsables et consciencieux. Par exemple, ce qui est pertinent pour cette étude, nous permettons à tous les bénéficiaires inuits de notre réseau d'expédier gratuitement des denrées alimentaires récoltées localement, ce qu'on appelle les aliments locaux.
Dans ce contexte, j'aimerais soumettre ce qui suit à l'examen du Comité.
Premièrement, Calm Air ne participe pas directement au programme Nutrition Nord Canada. Nous sommes conscients qu'une part considérable du fret que nous traitons est constituée de denrées alimentaires, et nous donnons la priorité au transport de ce fret en conséquence tout en fixant un prix cohérent pour l'ensemble du fret. Ainsi, le coût d'expédition des denrées alimentaires n'est pas différent de celui d'autres marchandises essentielles comme les fournitures médicales, le matériel industriel ou les articles ménagers.
Deuxièmement, nous savons que le transport rapide et efficace du fret sur notre réseau est essentiel pour respecter notre engagement envers les collectivités que nous desservons. Calm Air transporte plus de 25 millions de livres de fret chaque année, et nous avons fait des investissements importants pour respecter les délais de livraison. Parmi les principales mesures mises en œuvre, nous avons spécialement modifié notre aéronef en configuration « combi », ce qui nous permet de transporter des passagers et du fret palettisé sur les mêmes vols. Cela permet à la fois de subventionner le fret en partageant les coûts avec les ventes de billets de passager et d'augmenter les fréquences sur des marchés plus petits.
Nous avons également construit une série d'entrepôts climatisés dans l'ensemble de notre réseau au Nunavut, ce qui nous permet de transporter du fret 24 heures sur 24, donne aux clients la possibilité de récupérer leurs marchandises à des moments qui leur conviennent, et nous permet de reprendre nos activités beaucoup plus rapidement en cas d'intempéries ou d'autres perturbations.
Troisièmement, nous sommes profondément préoccupés par la question de l'accessibilité financière. Nous savons que pour assurer la fiabilité de service dont Calm Air est si fier, il est essentiel de garantir des tarifs abordables. À l'heure actuelle, les prix de fret de Calm Air sont parmi les plus bas de l'Arctique, et notre activité de fret n'est pas rentable. Nous abordons le transport de fret en cherchant à concilier l'offre de services abordables avec la viabilité de notre entreprise.
Enfin, bien que certains des facteurs de coûts associés aux services de transport de fret vers le Nord — comme l'équipement spécialisé ou le fait que très peu de fret retourne vers le Sud, ce qui suppose que tout fret devra couvrir le coût du voyage dans les deux sens — soient des problèmes que l'on s'attend à rencontrer dans les destinations éloignées, la plupart des facteurs de coûts aujourd'hui ne sont peut-être pas apparents à la simple lecture de notre carte des itinéraires. Les coûts associés à l'exploitation des aéronefs ont augmenté de façon exponentielle, dépassant même les taux élevés de l'inflation que nous observons tous dans notre vie quotidienne. Le carburant, la main-d'œuvre, les pièces détachées et l'entretien sont autant de coûts qui ont considérablement augmenté à la suite des perturbations causées par la pandémie.
Mais ce qui est peut-être le plus important pour ce comité, c'est que les décisions politiques gouvernementales prises sans tenir compte des réalités de la vie dans le Nord contribuent également à augmenter les coûts.
Par exemple, l'utilisation par Transports Canada du principe de « l'utilisateur-payeur » désavantage les destinations éloignées où il y a peu de résidents pour absorber les charges financières liées à l'infrastructure aéronautique. Appliquez cela à un carton de lait: ce carton, lorsqu'il est expédié, couvre non seulement les coûts de l'aéronef, mais aussi ceux des deux aéroports et de chaque fournisseur de service intermédiaire.
Les changements apportés aux exigences relatives à la fatigue des pilotes en décembre 2019 nous ont obligés à ajouter des coûts d'emploi supplémentaires et à modifier la manière dont nous programmons les services des compagnies aériennes.
Enfin, la taxe sur le carbone du Canada a aussi fait augmenter le prix du carburant dans certaines destinations éloignées.
En conclusion, Calm Air est fière d'être un partenaire responsable de l'écosystème nordique du Canada. Nous sommes disposés à travailler en étroite collaboration avec le gouvernement sur des solutions stratégiques qui permettent de maintenir les services d'aviation dans le Nord, y compris le transport de denrées alimentaires, à un niveau durable pour tous.
Encore une fois, merci de m'avoir invité ici aujourd'hui. Je serai heureux de répondre à vos questions.
:
[
Le témoin s'exprime en inuktitut.]
[Traduction]
Bonjour, monsieur le président et chers membres du Comité. Je vous remercie de me fournir l'occasion de m'adresser aujourd'hui au Comité concernant le rôle essentiel de la livraison de marchandises, en particulier du transport alimentaire, dans l'Arctique canadien.
[Le témoin s'exprime en inuktitut.]
[Traduction]
En tant qu'Inuk née et élevée dans la collectivité nordique que Kuujjuaq, je comprends plus que de nombreuses personnes la difficulté associée au fait de ne pas avoir accès à des aliments abordables. Je me rappelle les difficultés et les pressions que cela a causées dans mon enfance. Mais surtout, je me souviens de m'être couchée le soir affamée.
Comme vous le savez, le problème est pire, de façon disproportionnée, dans le Nord que n'importe où au pays, les taux d'insécurité alimentaire des ménages atteignant 17, 22, 35 et 57 % au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest, au Nunavik et au Nunavut, respectivement.
À Canadian North, nous savons que nous ne faisons pas qu'offrir un service; lorsque notre aéronef touche terre, cela est considéré comme une bouée de sauvetage dans les collectivités nordiques. En bref, ce que nous fournissons est un service essentiel. Notre engagement à l'égard de ce service essentiel est inébranlable, malgré les difficultés financières et logistiques sans précédent.
Tout d'abord, il importe de souligner que nos activités dans l'Arctique canadien ne sont pas subventionnées. Je vais le répéter. Nous ne recevons aucune subvention dans le cadre du programme Nutrition Nord. Nous sommes simplement un intermédiaire pour les entreprises d'alimentation et de détail qui reçoivent ces subventions au titre du PNN, afin de mettre leurs produits sur les tablettes des magasins du Nord. Pour cette raison, nous devons fixer des taux qui non seulement couvrent le coût de livraison des marchandises, y compris des aliments, mais permettent une marge minime. Généralement, je peux dire qu'elle ne dépasse pas 1 %.
Même si les subventions du PNN ont augmenté, à Canadian North, nos marges continuent de rétrécir. Au cours des deux dernières années, nous avons connu des augmentations de coût importantes, surtout en ce qui concerne la rétention et la formation de la main-d'œuvre, ainsi que le carburant, les coûts liés aux infrastructures et les achats et l'entretien des principaux équipements. Ces difficultés sont exacerbées par des conditions strictes et contraignantes pour nous en raison de la combinaison originale de Canadian North et de First Air.
Malgré ces contraintes, nous continuons de nous conformer aux règlements et nous efforçons de mener nos activités efficacement, tout en répondant en priorité aux besoins de nos collectivités nordiques. Comme bon nombre d'entre vous le savent, mener des activités dans le Nord s'assortit de ses propres difficultés uniques. Les infrastructures aéroportuaires ne sont pas uniformes et sont insuffisantes, tout comme les pistes en gravier de taille insuffisante. Le soutien à la navigation aérienne est peu fiable, surtout à cause d'une main-d'œuvre dangereusement peu nombreuse et des pénuries. Par-dessus tout, il y a une pénurie d'approvisionnement en carburant.
Ce ne sont que quelques exemples de ce à quoi nous sommes confrontés. De plus, nos activités sont souvent touchées par des conditions météorologiques imprévisibles, la noirceur, le froid glacial, les tempêtes de neige et autres, qui peuvent retarder les livraisons de plusieurs jours. Il y a en moyenne 175 annulations par mois.
Même si nous reconnaissons l'importance du programme Nutrition Nord, nous n'avons pas une connaissance directe de la façon dont il est utilisé par les détaillants pour réduire les coûts des aliments pour les résidents du Nord. Ce que nous savons, c'est que la subvention vise à profiter aux Inuits et aux collectivités que nous desservons directement, pourtant nous constatons que le programme est de plus en plus inadéquat pour compenser la montée en flèche des coûts des aliments et du transport des aliments. Quelque chose cloche.
Je vais terminer en disant que les difficultés auxquelles nous faisons face pour fournir des marchandises essentielles aux collectivités de l'ensemble de l'Arctique canadien sont à facettes multiples et complexes. Malgré tout, nous demeurons déterminés à fournir ce service essentiel à nos collectivités.
Je presse le Comité d'examiner les circonstances uniques et les contraintes avec lesquelles nous composons. Des efforts collaboratifs entre le gouvernement, l'industrie et les parties prenantes sont essentiels pour relever ces défis et assurer le bien-être de tous les résidents du Nord.
À Canadian North, nous disons souvent que nous sommes déterminés à améliorer la vie dans les collectivités que nous desservons. Personnellement, je pense que cela devrait être l'engagement de tout le monde ici présent aujourd'hui.
[Le témoin s'exprime en inuktitut.]
[Traduction]
Merci de votre temps. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Je représente la Coopérative Kimik, située à Kimmirut, autrefois appelée Lake Harbour.
[Français]
Avoir un commerce dans l'Arctique est une chose, mais le faire fonctionner en est une autre. C'est très compliqué. Les coûts de fonctionnement sont disproportionnés comparativement à ceux des commerces du Sud.
L'électricité coûte 0,55 $ le kilowatt, alors qu'au Sud, on paie 0,10 $ ou 0,15 $. L'eau coûte 90 $ le mètre cube, alors qu'au Sud, c'est peut-être de 2 $ à 5 $ le mètre cube, là où il y a des compteurs d'eau. Il n'y a aucune possibilité d'avoir un système biénergie pour aider l'entreprise.
Par ailleurs, les coûts d'entretien sont vraiment extrêmes. Il y a une absence de personnel qualifié à l'échelle locale, comme des plombiers, des électriciens ou des menuisiers. Dans plusieurs cas, ceux-ci doivent être transportés par avion.
De plus, nos frais d'assurance ont triplé en raison de notre situation géographique. Ces trois dernières années, ils sont passés de 4 500 $ à 14 000 $ par mois.
Il y a aussi les coûts d'entretien relatifs au programme Nutrition Nord Canada. Offrir des rabais à nos clients grâce à Nutrition Nord Canada est à la fois une obligation et un plaisir pour nous. C'est notre devoir: nous recevons l'argent, nous le transmettons aux clients. Cependant, pour transmettre cet argent, nous avons besoin d'un système informatique qui répond aux exigences du programme Nutrition Nord Canada. Ce ne sont pas tous les logiciels qui ont cette capacité. L'offre est restreinte. Une fois le logiciel trouvé, il doit faire l'objet d'entretiens et de mises à jour. Cela engendre des coûts, mais ces derniers ne sont pas couverts par Nutrition Nord Canada.
En outre, il y a l'afflux de nouveaux marchands. Apparaissent constamment en ligne de nouveaux marchands offrant des frais d'expédition soit très bas, soit nuls. Ces marchands viennent chercher une part de marché. De notre côté, nous devons payer des frais d'expédition aux compagnies aériennes. Les clients ont des fonds limités, alors ils veulent les optimiser. C'est donc le marchand offrant les prix les plus bas qui l'emporte. Nous ne pouvons pas concurrencer ces marchands. Cela pousse les prix des aliments à la hausse. Le volume des ventes diminue tous les mois, non pas parce que les consommateurs mangent moins, mais parce qu'ils font leurs achats en ligne. Un magasin en ligne basé à Ottawa, à Montréal ou à Winnipeg n'a pas les mêmes coûts de fonctionnement que nous, comme je l'ai mentionné plus tôt. Nous devons absorber ces coûts; ces marchands, non.
Le programme Nutrition Nord Canada devrait prendre en compte ces faits et peut-être revoir le montant des contributions versées aux marchands qui sont situés dans l'Arctique.
Nous comprenons que le transport aérien est assujetti à une réglementation très stricte, qu'elle émane de Transports Canada ou d'autres organisations, mais il n'en demeure pas moins qu'il est difficile d'être approvisionné présentement. Pour des raisons qui nous sont inconnues, des vols sont annulés sous prétexte des conditions météorologiques alors que, quinze minutes plus tard, un avion atterrit, sans marchandises, pour venir chercher quelqu'un dans la communauté. L'avion arrive vite et repart en transportant un seul passager, mais aucune cargaison n'arrive. Nous sommes en droit de nous demander si c'est efficace.
Je vous remercie de votre temps et de l'occasion de témoigner qui a été offerte à la coopérative Kimik.
Qujannamiik. Merci. Thank you.
Bonjour, chers membres du Comité, et merci de l'invitation. La North West Company s'est engagée à collaborer avec les parlementaires pour remédier à la persistance des prix élevés des denrées alimentaires dans le Nord. Nous sommes heureux d'être ici.
La North West Company est la principale détaillante canadienne desservant les collectivités nordiques et éloignées. Nous exploitons également des magasins dans le Sud du Canada, dont certains sous la marque Tigre Géant, et nous desservons des collectivités en Alaska, dans le Pacifique Sud et dans les Caraïbes. Nous sommes plus qu'un simple magasin. Nous sommes une des sources principales d'emplois, ainsi qu'un partenaire économique majeur dans les régions où nous exerçons nos activités.
Nous sommes ici pour discuter du programme Nutrition Nord, mais il nous faut d'abord le replacer dans son contexte. Ce programme est une importante bouée de sauvetage pour la réduction des coûts des produits d'épicerie en fournissant une subvention aux consommateurs par l'intermédiaire de détaillants tels que North West. Cependant, il ne règle pas les problèmes sous-jacents liés aux infrastructures et à la chaîne d'approvisionnement qui sont à l'origine des coûts élevés, et ne s'attaque pas à l'inflation.
Les collectivités qui reçoivent des subventions pour la vente au détail dans le cadre du programme Nutrition Nord tout au long de l'année ne sont pas accessibles toute l'année par voie terrestre, ferroviaire ou maritime. La plupart de ces collectivités manquent d'installations portuaires et d'infrastructures d'amarrage appropriées, d'entrepôts et d'autres infrastructures logistiques de base. La plupart d'entre elles ne disposent pas de pistes asphaltées, de hangars ou de services météorologiques aéroportuaires suffisants. En raison du manque historique d'investissements dans les infrastructures nordiques, ces collectivités sont isolées de la chaîne d'approvisionnement mondiale, ce qui les rend plus difficiles à atteindre et à desservir.
Ces collectivités doivent compter sur les services par avion, et, dans la mesure du possible, nous profitons du nombre limité de livraisons par transport maritime arrivant dans chaque collectivité en été, et de la courte durée d'utilisation des routes de glace pour les réapprovisionner en produits de première nécessité au coût le plus bas possible. Nous travaillons avec les rares entreprises de transport qui desservent ces collectivités.
Dans le meilleur des cas, l'état des infrastructures dans l'Arctique et dans les collectivités autochtones éloignées rend l'approvisionnement de nos magasins difficile et coûteux. Les conditions météorologiques et environnementales rendent parfois la tâche presque impossible. Par exemple, après les incendies de forêt qui ont dévasté les Territoires du Nord-Ouest en 2023, les sécheresses subséquentes le long du fleuve Mackenzie ont perturbé notre capacité de transporter des marchandises par barge dans l'Ouest de l'Arctique.
Près de 10 % de nos vols réguliers sont annulés en raison des conditions météorologiques. En outre, 60 % des annulations de vol avant décollage sont dues au fait que les aéroports communautaires ne disposent pas d'une capacité de dégivrage suffisante. La fonte du pergélisol met en péril les infrastructures, raccourcit la saison des routes de glace, endommage les pistes d'atterrissage et crée d'autres problèmes qui augmentent les coûts d'exploitation dans le Nord.
Il y a d'autres coûts opérationnels élevés dans le Nord que le programme Nutrition Nord n'est pas conçu pour subventionner. Ils comprennent notamment le coût élevé de l'énergie, qui est presque six fois plus élevé à Iqaluit qu'à Winnipeg, et d'autres services publics comme l'eau. Il n'y a pas assez d'entrepôts chauffés et réfrigérés à louer, ce qui limite la quantité de produits que nous pouvons stocker en même temps. Le coût de la construction dans le Nord est sensiblement plus élevé que dans le Sud. Les coûts d'entretien des sites sont trois à cinq fois plus élevés dans le Nord que dans le Sud.
Le programme Nutrition Nord améliore l'accessibilité des aliments sains et réduit considérablement le coût des aliments nutritifs dans nos magasins. Toutefois, il ne règle pas les problèmes inflationnistes sous-jacents qui déterminent les prix de détail, tels que le carburant ou le coût des marchandises. La subvention du programme Nutrition Nord ne bénéficie pas des investissements nécessaires pour suivre le rythme de l'inflation et, par conséquent, son incidence positive s'est érodée.
La subvention demeure toutefois efficace; elle a toujours la capacité de faire baisser efficacement les prix pour les consommateurs. Par exemple, grâce à la subvention du programme Nutrition Nord, un contenant de lait de quatre litres coûte 4,09 $ à Oxford House, au Manitoba. Sans la subvention, il s'élèverait à 18,28 $. À Arctic Bay, au Nunavut, il est de 6,49 $ au lieu de 61,32 $. À titre de référence, à Winnipeg, là où j'habite, il coûte 5,59 $.
Nous comprenons que les députés s'interrogent sur la manière dont les subventions sont transférées aux habitants du Nord. Dans nos magasins admissibles au programme Nutrition Nord Canada, la subvention est appliquée aux articles admissibles au niveau approprié de subvention . Nos étiquettes de rayon indiquent le prix de détail des marchandises, subvention comprise, et la valeur de la subvention pour les articles achetés est imprimée sur les reçus des clients.
Je tiens à souligner que la valeur totale de la subvention est transférée à nos clients. Nous faisons l'objet d'un audit indépendant réalisé par le Canada, et nous sommes régulièrement jugés conformes à la directive du programme visant à transférer l'intégralité de la subvention aux clients. Notre équipe d'établissement des prix fournit au gouvernement du Canada plus de 83 000 dossiers détaillés par article chaque mois. Par ailleurs, nous sommes soumis, tous les mois, à des audits aléatoires réalisés par l'organisme chargé du traitement des demandes de contribution. Nous prenons au sérieux nos engagements envers nos clients, ainsi qu'en matière de transparence et de reddition de comptes.
Nous voulons laisser aux membres du Comité un message principal: le Nord a besoin d'une attention et d'un investissement importants. Nous sommes votre partenaire dans le développement du Nord, et nous serons heureux de répondre à vos questions.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, mesdames et messieurs, d'être venus aujourd'hui au Comité pour parler du programme Nutrition Nord et des coûts des aliments.
L'un d'entre vous a dit provenir du Nunavut. J'y suis allé et j'ai vu de mes propres yeux les prix exorbitants des denrées alimentaires. C'est de la folie. Vous avez mentionné certains des prix des denrées alimentaires vous-mêmes et ce que la subvention est censée rendre plus abordable, je suppose, pour les personnes vivant dans le Nord, mais pour moi, c'est toujours une question d'absence de sécurité alimentaire. Au bout du compte, il y a quelqu'un au Nunavut ou dans les territoires qui a faim parce que le travail ne se fait tout simplement pas.
Ceci est tiré d'un article récent:
Ces prix élevés des aliments, combinés aux possibilités économiques limitées et aux taux élevés de pauvreté, font en sorte que le Nord du Canada a maintenant les taux les plus élevés d'insécurité alimentaire au pays. Près de la moitié des ménages du Nunavut sont en proie à une insécurité alimentaire de niveau modéré ou grave.
C'est incroyable.
Ceci provient d'un autre document, de la Coalition sur la sécurité alimentaire du Nunavut: « Près de 70 % des ménages inuits au Nunavut vivent de l'insécurité alimentaire. » Cela signifie que 70 % des familles au Nunavut manquent de nourriture essentiellement chaque jour. Encore une fois, c'est incroyable. On y dit ceci: « Ce taux est l'un des plus élevés pour une population autochtone dans un pays industrialisé » au monde.
Je n'ai pas besoin de le redire, mais je vais vous poser une question au sujet de l'abordabilité. Monsieur Bell, vous avez mentionné qu'une partie du coût est attribuable au coût du carburant. Avec votre compagnie aérienne, vous fournissez la nourriture. Vous l'apportez aux collectivités. Nous avons également ce qu'on appelle le transport maritime pour amener les aliments là‑bas, entre autres choses.
Je vais vous poser la question suivante individuellement, madame De Caria, monsieur McConnell et monsieur Bell: la taxe sur le carbone a‑t‑elle rendu les aliments plus abordables ou plus coûteux dans le Nord?
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Non, nous n'avons pas fait de profits records, même si vous revenez au premier trimestre. Nous avons toujours adopté une approche équilibrée pour ce qui est de refiler le coût aux clients, compte tenu de la relation que nous entretenons avec eux.
La concurrence est forte. M. Goulet a parlé de certaines des possibilités d'achat à l'extérieur et du commerce électronique. Il y a aussi beaucoup d'exploitants locaux, que ce soit des coopératives ou des épiciers indépendants locaux.
C'est vraiment la relation à long terme que nous entretenons avec nos clients. Nous sommes cotés en bourse. Nous sommes très transparents avec le marché en ce qui concerne nos marges, et je peux dire qu'elles sont équitables par rapport à celle d'autres détaillants, en gardant à l'esprit que notre activité est mondiale, ce qui veut dire qu'il y a beaucoup de compromis.
Je dirais que c'est la relation avec notre client. C'est l'engagement que nous avons pris envers la collectivité par notre promesse. Vous pouvez voir que le processus est très transparent, parce que nos états financiers sont affichés en ligne à la vue de tous.
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Oui, nous offrons des rabais. Comme je l'ai mentionné plus tôt, l'argent que nous recevons du programme Nutrition Nord Canada est transmis à 100 % aux clients. Nous offrons différents rabais, par exemple 5 % ou 10 %, et divers autres avantages.
Une coopérative devient un peu le cœur et le poumon d'un village. Un membre de la coopérative vient chez nous, comme n'importe quel autre client, et fait ses achats. Par contre, ce qui nous différencie des autres, c'est qu'à la fin de l'année, nous redonnons à nos membres un pourcentage des profits. Cet argent redistribué, c'est ce qui fait notre force.
Cela dit, nous devons conserver nos membres, les maintenir engagés. Or, la pression des prix dans le Nord est beaucoup plus élevée que dans le Sud, en raison des coûts d'exploitation et d'entretien. Ça devient hors de contrôle, malheureusement.
:
Pour assurer notre pérennité, il nous faudrait une meilleure logistique d'approvisionnement. Sans cette logistique, les produits frais ne sont plus frais à leur arrivée. Une importante quantité de produits frais prend le chemin du dépotoir. Par exemple, nous ne commandons plus de crème glacée, parce qu'elle est fondue lorsque nous la recevons. La chaîne du froid est très difficile à maintenir, par chez nous. Ça nous pose une grande difficulté.
Cela dit, notre coopérative ne se limite pas à la vente. Nous aidons aussi la communauté au moyen d'autres programmes. Si un artiste vient chez nous, par exemple, nous lui achetons une sculpture, ce qui lui procure des fonds. Il pourra se servir de ces fonds pour se nourrir et faire des achats.
Cependant, pour que notre pérennité soit assurée, la logistique du transport aérien doit être améliorée. Canadian North n'a pas d'avions qui se rendent dans notre région. Il faut recourir à la sous-traitance, pour des raisons liées à l'infrastructure aéroportuaire. Pourquoi la compagnie aérienne n'a-t-elle pas d'avions qui se rendent jusqu'à Kimmirut?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à nos témoins.
Monsieur Bell, vous avez parlé plus tôt du prix qui est ajouté de la taxe sur le carbone au carburant dans un vol moyen. On paye maintenant environ 2 000 $ en taxe sur le carbone. Une chose dont on n'a pas parlé plus tôt, c'est de la taxe sur le carbone appliquée aux agriculteurs et aux camionneurs pour amener le produit dans vos avions. De plus, nous n'avons même pas parlé de l'entreposage. Il y a des clients qui doivent payer une taxe sur le carbone pour leur chauffage domiciliaire, etc. C'est un élément énorme du coût de la vie que le gouvernement, malheureusement, néglige, et les gens souffrent pour cette raison. Leur vie devient plus misérable parce que leur revenu disponible se fait gruger, jour après jour, à cause des lourdes taxes que le gouvernement aime leur imposer.
Vous avez également parlé des heures des pilotes. D'une part, le gouvernement augmente les coûts. D'autre part, des heures de pilotes sont réduites. Vous pouvez peut-être nous en parler un peu, s'il vous plaît.
:
En décembre 2019, Transports Canada a changé la réglementation sur la fatigue liée au service de vol. Ce changement visait essentiellement à contrer certaines des principales compagnies aériennes qui ne comptaient pas le temps des pilotes effectuant un vol de mise en place, ce qui signifie le temps qu'ils sont à bord en tant que passagers pour se rendre à leur destination afin de commencer leur vol. Je sais que nous, Canadian North et la plupart des autres compagnies aériennes du Canada, comptons la journée de service dès que ce pilote se présente.
Malheureusement, le changement dans cette politique a eu un effet dévastateur sur la quantité de temps que nous devons voler chaque jour. Cela signifie souvent que vous ne pouvez pas faire de deuxième vol; vous n'aurez pas assez de temps de service pour le faire. De plus, s'il y a un retard causé par la brume ou les conditions météorologiques le matin, en raison de ce retard, les pilotes n'ont souvent pas l'occasion de se rendre dans beaucoup de nos collectivités de l'Extrême arctique.
Pour nous, ce coût a été important. Lorsque nous examinons notre réseau, nous constatons qu'il représente déjà environ 15 % de l'exploitation des vols. Par conséquent, il s'agit d'une augmentation importante en raison de ce changement de politique.
:
Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins de se joindre à nous ici aujourd'hui pour parler de Nutrition Nord.
Je représente les Territoires du Nord-Ouest et je reconnais certainement le coût du fret et des déplacements là‑bas.
J'ai reçu une copie du billet d'avion d'un particulier. En fait, il m'a envoyé deux copies de billets. Le premier était pour une personne qui voyageait de Norman Wells à Yellowknife. Le coût de ce billet était de 1 859 $ pour un vol d'un peu plus d'une heure. J'ai ensuite reçu une copie d'un billet pour deux personnes voyageant avec Air North de Yellowknife à Whitehorse, un vol de deux heures, et ce n'était que d'environ 630 $.
Pourriez-vous m'expliquer pourquoi des compagnies aériennes différentes ont une telle différence de coût? Je suppose qu'il en va de même pour le fret.
:
Qujannamiik,
Iksivautaq.
Je ne vais pas vous laisser partir en gardant votre salaire secret et en ne nous le fournissant que par écrit. Selon le site Web, votre salaire annuel est de 3,91 millions de dollars. Selon les sites Web également, le salaire annuel d'un caissier à Iqaluit est de 37 000 $, donc essentiellement, votre salaire est 98 fois supérieur à celui de vos employés, et c'est ce sur quoi je veux vous laisser. À titre d'exemple, le taux de pauvreté au Nunavut s'élève à près de 40 %. Le taux d'insécurité alimentaire se situe à 46 %.
Je vais adresser mes questions à M. Bell et à Mme De Caria.
La raison pour laquelle je voulais que chacune de vos compagnies aériennes comparaisse devant notre comité, c'est pour que vous puissiez entendre directement les détaillants parler de leurs difficultés et avoir l'occasion de nous dire quelles solutions vous pourriez essayer pour aider à fournir les produits, sachant que certaines denrées alimentaires, par exemple, à Kimmirut, pourraient se trouver dans un entrepôt à Iqaluit pendant si longtemps que lorsqu'elles atterrissent finalement à Kimmirut, elles finissent par passer de l'aéroport à la poubelle.
J'aimerais vous donner cette occasion de trouver des moyens d'offrir des solutions pour que les denrées alimentaires ne finissent pas par passer de l'aéroport à la poubelle.
:
Je peux commencer par cela.
[Le témoin s'exprime en inuktitut.]
[Traduction]
M. Goulet a mentionné que Canadian North ne dessert pas Kimmirut, et c'est à cause du manque de pistes. La piste est bien trop courte pour que nous puissions y atterrir. Elle ne peut être utilisée que pour l'atterrissage d'un Twin Otter. L'infrastructure où nous atterrissons a été construite pendant la guerre froide. Aucun investissement n'a été fait dans les aéroports que nous desservons dans le Nord.
Nous annulons souvent des vols à cause du réchauffement climatique, du changement climatique. Rien qu'en janvier, nous avons annulé quelques vols à destination de Pangnirtung parce qu'il faisait 4 °C. Notre piste fondait, et nous ne pouvions pas atterrir. Cela représente deux jours sans transporter de passagers, de patients ou de fret.
Le service de l'équipage a eu un impact énorme sur nos activités car nous pouvions effectuer un vol à six heures. Les pilotes veulent travailler, mais ils ne le peuvent pas en raison du service de l'équipage. Cela représente 17 000 livres de fret que nous aurions pu transporter en 2022 et 2021, ce que nous ne pouvons pas faire aujourd'hui, y compris les passagers pour lesquels nous avons un retard du fait que nous ne pouvons pas assurer deux vols par jour.
:
Je vais répondre brièvement.
Je suis heureux d'avoir l'occasion de répondre à une très bonne question.
Notre plus vieille marchandise disponible aujourd'hui a trois jours, et ce sont des croustilles. Nous disposons d'un système de suivi très perfectionné de notre stock. Nous veillons à ce que le produit soit déplacé très rapidement afin d'éviter le gaspillage dont vous parlez.
Nous disposons d'entrepôts dans toutes les collectivités où nous effectuons des livraisons, de sorte que, si nous reprenons nos activités normales après des perturbations météorologiques, nous pouvons livrer 24 heures sur 24, sept jours sur sept et y entreposer les marchandises. Les gérants de la coopérative ont les clés de nos entrepôts; ils peuvent donc venir chercher les marchandises quand bon leur semble le lendemain.
Enfin, nous avons un système qui nous permet de déplacer gratuitement des aliments traditionnels dans tout notre réseau afin de pouvoir compléter également l'offre des magasins.
Je ne dis pas que c'est une solution holistique, mais c'est un excellent début.
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Bienvenue de nouveau à tous. Nous sommes ici pour notre deuxième heure de questions et de réponses.
Pour notre deuxième heure de discussion au sujet du programme Nutrition Nord, j'aimerais tout d'abord souhaiter la bienvenue au ministre Dan Vandal, ministre des Affaires du Nord, ainsi qu'à Valerie Gideon, sous-ministre, ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord, une habituée du Comité. Content de vous revoir. Nous recevons également Georgina Lloyd, sous-ministre adjointe aux Affaires du Nord, et Wayne Walsh, directeur général de la Direction générale de la politique stratégique du Nord, Affaires du Nord.
Je rappelle à tous ceux qui sont ici pour la première fois depuis que nous avons modifié la disposition de la salle que nous demandons aux gens, lorsqu'ils n'utilisent pas les oreillettes, de les déposer face vers le bas, sur le cercle, pour éviter les rétroactions acoustiques et protéger la santé de nos interprètes et de garder les écouteurs loin des microphones.
Sur ce, bienvenue, monsieur le ministre. Lorsque vous serez prêt, nous vous accorderons cinq minutes pour votre déclaration liminaire. Nous passerons ensuite à nos séries de questions.
Nous devrions pouvoir effectuer deux tours de questions. J'aimerais rappeler à tout le monde que nous essayons de faire en sorte que les questions et les réponses soient plus ou moins égales. Si les gens posent une longue question, nous donnerons au ministre une longue réponse. Nous allons essayer d'équilibrer les choses de cette façon.
Sur ce, monsieur le ministre, je vous invite à faire votre déclaration liminaire de cinq minutes.
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Bonsoir à tous. Bonjour.
Kwe kwe. Ullukkut. Je vous remercie de m'avoir invité à discuter de la sécurité alimentaire dans le Nord et à répondre à vos questions.
Les communautés nordiques et isolées sont particulièrement touchées par l'augmentation du coût des denrées alimentaires, car la nourriture et d'autres produits doivent parcourir de longues distances avant d'arriver à leur destination.
Je me réjouis d'être ici aujourd'hui pour discuter de la stratégie du gouvernement fédéral en matière de sécurité alimentaire dans le Nord et l'Arctique, notamment le programme Nutrition Nord Canada, et des moyens que nous pouvons tous mettre en œuvre pour qu'il soit plus efficace.
Lancé en 2011, le programme Nutrition Nord a pour but d'aider les résidents du Nord à économiser sur la nourriture et les articles essentiels. Depuis son lancement, nous avons fait des investissements importants pour donner de l'expansion au programme afin de mieux soutenir les résidents toujours en collaboration avec les partenaires du programme et les communautés.
Depuis sa création en 2011, l'investissement annuel pour le programme Nutrition Nord a plus que doublé, ce qui a permis d’augmenter l’admissibilité, de forger de nouveaux partenariats et de mettre en œuvre une série d'autres mesures pour mieux lutter contre l'insécurité alimentaire. Dans le budget de 2024, nous avons prévu un investissement supplémentaire de 23,2 millions de dollars pour le programme de subventions Nutrition Nord.
Lors de mes déplacements dans les communautés nordiques, j'ai pu constater le coût élevé des denrées alimentaires et m'entretenir avec des membres de la communauté au sujet de l'impact de cette subvention. Il est possible de faire mieux, mais ces subventions font une différence. En février dernier, le prix de 18 gros œufs à Kinngait, au Nunavut, aurait été de 14 $ sans la subvention; au lieu de cela, il était de 7,99 $. À Igloolik, au Nunavut, quatre litres de lait auraient coûté 42 $, contre 5,69 $ avec la subvention.
Il s'agit de baisses de prix significatives, mais nous savons qu'il y a encore du travail à faire et que le programme peut être amélioré. Je m'engage à veiller à ce que la totalité de cette subvention soit remise aux consommateurs et je continuerai de m'engager avec nos partenaires et différentes communautés à toujours veiller à ce que le programme Nutrition Nord soit aussi efficace que possible.
Nous savons que la subvention seule ne suffit pas à soutenir la sécurité alimentaire dans le Nord, c'est pourquoi nous avons également créé la Subvention pour le soutien aux chasseurs-cueilleurs et la Subvention pour les programmes alimentaires des communautés. Il est important de souligner que ces programmes ont été élaborés en collaboration avec des partenaires autochtones et nordiques afin de soutenir les pratiques de récolte et de partage des aliments adaptées à la culture de 112 communautés nordiques. Les partenaires nous ont dit que la conception de ces initiatives fonctionne et qu'elles constituent une mesure importante non seulement dans la lutte contre l'insécurité alimentaire, mais aussi dans le renforcement de la souveraineté alimentaire et de la collaboration entre notre gouvernement et les résidents du Nord.
Depuis 2020, plus de 15 000 chasseurs-cueilleurs ont été soutenus, et plus de 700 nouvelles initiatives de partage de nourriture et 410 chasses et récoltes communautaires ont eu lieu. Au Manitoba, deux grandes chasses avec 11 chasseurs ont eu lieu dans la Première Nation de Barren Lands, ce qui a permis à plus de 100 ménages d'obtenir un caribou chacun. Pour mettre les choses en perspective, c'est entre 175 et 200 livres de viande, sans parler du cuir, de la fourrure et d'autres pièces d'un caribou qui peuvent être utilisées. La Première Nation de Wasagamack et la Première Nation de St. Theresa Point ont chacune participé à 20 tournois de pêche et ont partagé les prises au sein de leurs communautés.
Dans le budget de 2024, nous avons alloué 101,1 millions de dollars sur les trois prochaines années à l'appui de la Subvention pour le soutien aux chasseurs-cueilleurs et de la Subvention pour les programmes alimentaires des communautés.
Le programme Nutrition Nord est bien plus qu'un simple programme de subvention alimentaire. Il s'agit également d'une subvention de soutien aux chasseurs-cueilleurs et d'un programme alimentaire des communautés. Le programme Nutrition Nord évolue toujours et cherche à améliorer ses programmes en s'engageant directement auprès des communautés nordiques. Nous avons le Conseil consultatif de Nutrition Nord Canada, le Groupe de travail autochtone, des chercheurs et le Groupe de travail Inuit-Couronne sur la sécurité alimentaire. Nous travaillons tous ensemble pour que la nourriture reste sur les tables des foyers du Nord et de l'Arctique.
Nous avons entamé un examen interne du programme de contribution axée sur la vente au détail, après quoi un audit externe du programme sera réalisé.
En outre, grâce au financement de la Subvention de recherche sur la sécurité alimentaire, volet du programme Nutrition Nord, nous soutenons cinq projets de recherche menés par des Autochtones qui permettront d'améliorer le programme à mesure que nous progresserons.
Je me réjouis de cette discussion très productive et je répondrai volontiers à vos questions.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le ministre.
Au fur et à mesure de la discussion, j'utiliserai mes cartons ici, le carton jaune indiquant qu'il reste 30 secondes, et le rouge, que le temps est écoulé. Vous n'êtes pas obligé de vous arrêter au milieu d'une phrase. Terminez votre réflexion, puis nous passerons à la personne suivante.
Tout d'abord, pour six minutes, nous allons accorder la parole à M. Zimmer.
Lorsque vous êtes prêt, monsieur Zimmer, vous avez la parole.
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Merci, monsieur le président.
Merci au ministre de comparaître encore une fois devant le Comité.
Les compagnies aériennes du Nord viennent tout juste de nous dire que la taxe sur le carbone a fait augmenter les coûts du carburant et des aliments dans le Nord. Nous savons que d'autres formes de transport d'aliments, par camion et par bateau, coûtent plus cher en raison de la taxe sur le carbone.
Vous avez été interviewé par Nunatsiaq News pour un article publié le 20 avril 2024, intitulé « Federal budget is about fairness says Northern Affairs minister ». Vous avez dit: « Nous contribuons à réduire le coût de la vie et nous faisons croître l'économie d'une manière qui profite à tous les Canadiens. Je pense que nous devons nous assurer que ce budget favorise l'équité pour toutes les générations, en particulier pour les jeunes qui vivent dans le Nord, et c'est ce que nous visons. »
Ma question pour vous, monsieur le ministre, est la suivante: est‑il équitable de payer 11,49 $ le kilogramme de pommes ou 3 $ la pomme?
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C'était ma question, et c'était votre réponse, alors j'ai une autre question.
Je vais passer au point suivant. D'après une étude de 2023 que vous connaissez sûrement, en 2020, le Nunavut avait le taux d'insécurité alimentaire le plus élevé au Canada, soit 57 %, avec une moyenne nationale de 12,7 %. C'était à partir de 2018.
J'ai un document récent de la Coalition sur la sécurité alimentaire du Nunavut qui dit que « près de 70 % des foyers inuits sont touchés par l'insécurité alimentaire ». Cela signifie que 70 % des Nunavummiut souffrent désormais de la faim chaque jour. Ce taux est l'un des plus élevés pour une population autochtone dans un pays industrialisé au monde, monsieur le ministre. De toute évidence, la situation du programme Nutrition Nord dans votre ministère s'est détériorée. Elle ne s'est pas améliorée.
J'essayais de montrer aux gens qui nous regardent aujourd'hui que nous traversons déjà une crise dans le Nord en matière d'abordabilité des aliments. Les gens ont faim. Ensuite, votre gouvernement ne tient pas compte de ces préoccupations et ajoute à cela une autre taxe sur le carbone. À mes yeux, cela montre simplement, monsieur le ministre, que vous ne comprenez clairement pas quels sont les besoins dans le Nord.
Voici ma question simple: pourquoi n'aidez-vous pas les habitants du Nord et ne supprimez-vous pas la taxe sur le carbone?
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Tout d'abord, c'est une excellente question.
Je sais que le témoin précédent de Calm Air a parlé de l'énorme impact de la tarification de la pollution, de Winnipeg à Churchill. Il est important de noter que Churchill n'est pas une collectivité qui bénéficie du programme Nutrition Nord; cela n'a jamais été le cas, donc je pense que cet exemple est nul et non avenu.
Il n'y a pas de tarification de la pollution causée par le carburant d'aviation dans les territoires. Il n'y a pas de tarification de la pollution causée par le carburant d'aviation transporté des provinces vers les territoires ou pour les déplacements interprovinciaux. Ce n'est qu'au sein des provinces qu'il existe une tarification de la pollution.
La réalité est que, d'après toutes sortes d'études qui ont été réalisées, la tarification de l'effet de la pollution sur l'inflation des aliments est négligeable.
Je pense que cela répond à votre question, et je vais attendre une autre question.
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Oui, je vais ajouter quelque chose, si vous le permettez.
Monsieur le ministre, j'ai eu le plaisir de siéger au comité de l'agriculture au cours des derniers mois; j'ai donc pris connaissance de cette réalité parce que nous avons fait une étude sur la hausse des prix des aliments et sur la façon de stabiliser les prix. Il y a deux ou trois choses dont nous avons parlé assez fréquemment, et je souhaite attirer votre attention ainsi que celle du Comité sur celles‑ci.
Tout d'abord, il y a des données de 2023 provenant de l'OCDE. Elles datent un peu, mais elles sont toujours pertinentes, car elles montrent que la hausse des prix dans les épiceries aux États-Unis... Les États-Unis et le Canada sont les deux pays du G7 où la hausse a été la plus faible. Elle était presque la même. Elle était un peu plus faible aux États-Unis.
Alors, ma question a toujours été la suivante, et peut-être pouvez-vous y réfléchir pendant mon petit préambule. Pourquoi le coût de l'épicerie dans une administration comme les États-Unis, où il n'y a pas de politique nationale de tarification du carbone, est‑il le même que dans une administration fédérale comme le Canada, où il y a un système national de tarification du carbone? Il me semble que la situation devrait être très différente aux États-Unis et plus avantageuse si le prix du carbone était, en fait, à l'origine de cela.
Ensuite, et c'est peut-être plus récent, nous avons des données recueillies par la Bibliothèque du Parlement, à partir d'informations de Statistique Canada qui nous montrent très clairement qu'au cours des 18 derniers mois, la hausse des prix de l'épicerie a fortement diminué dans l'ensemble du Canada. Cependant, au même moment, il y a eu une augmentation de la tarification de la pollution. Comment se fait‑il alors, monsieur le ministre, qu'au moment où la tarification du carbone a augmenté — et il est important de noter qu'au fur et à mesure que ce prix a augmenté, les remboursements aux Canadiens ont également augmenté — il y a eu une baisse constante?
Je vois mes collègues d'en face sourire. Je leur montrerai cette information pendant la réunion ou après. Je me ferai un plaisir de la déposer pour que le Comité puisse l'examiner. C'est de l'information de Statistique Canada et de la Bibliothèque du Parlement; ce n'est pas anecdotique. Monsieur Shields, je la montrerai volontiers. Je la montrerai avec plaisir.
Monsieur le ministre, n'hésitez pas à présenter vos commentaires à ce sujet, mais si vous me le permettez, j'aimerais me pencher sur cet autre point. Vous avez dit à plusieurs reprises que le gouvernement du Canada s'engageait à ce que l'intégralité des subventions pour l'épicerie soit accordée aux habitants du Nord dans le cadre de ce programme. Pouvez-vous nous parler des mesures de responsabilisation qui sont actuellement en place pour garantir que les programmes de Nutrition Nord Canada profiteront directement aux habitants du Nord?
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Tout d'abord, c'est un excellent point, et je félicite le comité de l'agriculture pour son excellent travail.
Je pense que le problème du Parti conservateur au sujet de la tarification de la pollution repose simplement sur un slogan. Il n'est pas fondé sur quelque chose de rationnel et si vous examinez attentivement les faits, il est très facile de voir que leurs slogans ne tiennent pas la route.
Revenons à Nutrition Nord, car il s'agit d'une réunion qui porte sur Nutrition Nord. Nous avons créé le Comité d'examen de la conformité et de l'audit de Nutrition Nord, qui est composé de membres du conseil consultatif de Nutrition Nord, de membres de groupes de travail autochtones et de représentants régionaux du Groupe de travail Inuit-Couronne sur la sécurité alimentaire. Nous avons également créé la bourse de recherche sur la sécurité alimentaire il y a plusieurs années dans le cadre de Nutrition Nord. Grâce à elle, nous finançons les chercheurs qui souhaitent étudier l'insécurité alimentaire dans le Nord et trouver de meilleures idées, de nouvelles idées, pour remédier à la sécurité alimentaire ou pour nous fournir de la recherche sur la façon dont nous pouvons rendre nos programmes plus efficaces et plus efficients pour lutter contre l'insécurité alimentaire.
Cela dit, je tiens à souligner que l'insécurité alimentaire et l'inflation dans le Nord sont un immense problème. Nous devons faire mieux. Nous nous y mettons sérieusement, nous retroussons nos manches, nous formons des partenariats et nous discutons et collaborons avec des partenaires des territoires et des gouvernements autochtones, et cela ne s'arrêtera pas.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie de votre présence.
J'aimerais en savoir davantage sur les mesures que votre ministère a prises ou a l'intention de prendre pour ce qui est des capacités des communautés autochtones, plus particulièrement.
Avez-vous déjà fait des investissements visant à augmenter les capacités des communautés afin qu'elles puissent compléter leur régime alimentaire par le fruit de leur chasse, de leurs pêches et de leurs récoltes? Avez-vous examiné la possibilité de financer davantage l'équipement dont elles ont besoin pour pratiquer la chasse et la pêche? Avez-vous une évaluation des besoins des communautés autochtones et des montants qui seraient nécessaires pour les combler?
Pourrait-on réfléchir à un financement plus important de l'infrastructure et de l'équipement dont ont besoin les Autochtones? Conséquemment, ceux-ci seraient plus en mesure d'alimenter eux-mêmes leurs communautés, ce qui pourrait avoir des répercussions évidentes sur les prix des produits de consommation.
Premièrement, il est important de noter que, dans le budget de 2024, nous avons prévu un investissement de plus de 100 millions de dollars sur trois ans pour maintenir le programme dans lequel s'inscrit la Subvention pour le soutien aux chasseurs-cueilleurs. L'idée est de travailler ensemble pour développer l'infrastructure alimentaire dans le Nord.
En ce qui concerne les serres, il y a de bons exemples dans les Territoires du Nord‑Ouest. À Iqaluit également, nous avons visité d'impressionnantes serres aménagées dans de vieux arénas. Il y avait beaucoup d'aliments frais et abordables, et la communauté était impliquée.
Notre défi est de créer des partenariats et des projets avec les communautés locales de sorte qu'elles deviennent les propriétaires de ces infrastructures et qu'elles puissent utiliser leur savoir-faire pour créer leurs produits.
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Qujannamiik,
Iksivautaq. Je tiens personnellement à vous remercier, monsieur Vandal, d'avoir inspiré cette étude, car c'est votre absence de réponse depuis que j'ai été élue qui m'a menée ici. J'ai demandé à mon personnel de vérifier combien de fois je vous ai posé des questions à la Chambre et combien de fois je vous ai posé des questions inscrites au Feuilleton. Aucune des réponses que vous avez fournies n'a été utile pour informer mes électeurs de ce que fait Nutrition Nord pour lutter contre la pauvreté.
Le gouvernement libéral, dans le cadre de ses efforts pour stabiliser les prix, a invité des compagnies d'alimentation comme Loblaws à discuter de ce qu'elles font pour réduire les prix. Voici ma première question, monsieur le ministre: avez-vous demandé à la et au de rencontrer la North West Company?
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Il est vraiment regrettable que vous choisissiez de faire fi de la demande d'audit de la part de la vérificatrice générale que je vous ai présentée directement; c'est vraiment regrettable.
Malheureusement, d'après vos réponses et votre refus de veiller à ce que mes électeurs obtiennent les réponses qu'ils méritent, nous sommes forcés de poser ce genre de questions directes.
Je vais vous poser une question similaire à celle que j'ai posée à la North West Company. J'étais à Kimmirut, en mars dernier, et j'ai pris deux photos: une de la coopérative locale, et l'autre, du magasin Northern, qui sont tous deux inscrits au programme Nutrition Nord. Ce jour‑là, dans cette collectivité, le prix des œufs à la coopérative était de 3,99 $, et au magasin Northern, il était de 6,49 $. Pourquoi est‑ce que la coopérative est en mesure d'avoir recours avec succès au programme et que le magasin Northern ne l'est pas?
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Tout à fait. Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le ministre, j'apprécie votre empressement à répondre à ma question avant qu'elle ne soit posée.
Je voudrais m'étendre sur ce sujet parce que, sous votre direction, ce programme ne fonctionne pas. C'est très clair, et les preuves le démontrent. Le coût de la vie est exorbitant dans le Nord. Le Comité a déjà présenté des rapports qui demandent que le mandat du programme Nutrition Nord Canada soit modifié afin d'inclure l'insécurité alimentaire comme élément direct du mandat.
Monsieur le ministre, vous ne semblez pas avoir réellement pris au sérieux les préoccupations qui ont été soulevées dans les rapports datant de 2021 et même avant cela. Vous pouvez commenter.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, de vous être joint à nous.
Il s'agit d'une discussion très intéressante sur Nutrition Nord. Je participe à ces discussions depuis un certain nombre d'années. J'ai été ministre au sein du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, et l'une de mes responsabilités consistait à gérer la transition entre le Programme d'approvisionnement alimentaire par la poste et le programme Nutrition Nord. Nous avons également eu de nombreuses discussions intéressantes à ce moment‑là.
À l'époque, le gouvernement conservateur était au pouvoir et il essayait de retirer toutes nos communautés de la liste. Il y a aujourd'hui quatorze communautés, mais à l'époque, il n'y en avait que huit. Nous avons eu du mal à convaincre le gouvernement au pouvoir, les conservateurs, de conserver le programme et les communautés isolées qui se trouvaient sur la liste. C'était très difficile. Le programme était sous-financé et ne disposait d'aucun moyen d'obtenir de l'information ou des conseils.
Je suis très heureux que nous ayons fait du progrès. Il y a un certain nombre de communautés qui n'existeraient pas si nous n'avions pas eu ce programme. Il y a encore place à l'amélioration, mais le budget a augmenté de manière importante, et nous avons un conseil consultatif qui fournit des conseils sur le programme à vous ainsi qu'à d'autres personnes.
Il est important de reconnaître qu'il s'agit d'un outil important, mais qui ne s'attaque pas à la cause profonde de l'insécurité alimentaire dans le Nord. Je pense que nous devons tous admettre que, pour avoir des aliments sains et abordables à long terme, nous devons en faire plus. Plus de travail doit être effectué afin de s'attaquer aux causes profondes. Nous devons parler des aliments locaux qui sont récoltés dans nos collectivités et dans nos régions. Nous devons parler du changement climatique. À quel point le programme peut‑il prendre de l'expansion? Des collectivités perdent leur accès à l'eau et des chalands ne peuvent plus s'y rendre. Les traversiers ne fonctionnent plus. C'est la réalité. Les eaux de nos rivières et de nos lacs s'assèchent.
Lorsque nous parlions du nouveau programme Nutrition Nord, il y a maintenant quelques années, nous pensions tous que, dans les Territoires du Nord-Ouest, il y aurait des routes reliant chaque communauté et des pistes d'atterrissage adéquates. Nous pensions que nous aurions des pistes plus longues pour que les avions puissent atterrir à pleine charge, mais nous ne sommes pas encore rendus là.
Je voulais vous demander si cela fait partie des discussions que vous avez au Cabinet et des considérations pour améliorer le programme lorsque vous examinez les possibilités. Discutez-vous avec d'autres ministères? Tenez-vous compte de toutes ces choses pour améliorer la situation?
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C'est une excellente question, monsieur McLeod, et je vous en remercie.
L'insécurité alimentaire et la hausse du prix des aliments sont causées par de nombreuses variables. Tout d'abord, il y a l'isolement. L'isolement coûte cher. Il y a aussi l'incertitude de la chaîne d'approvisionnement, des problèmes de transport, l'absence d'infrastructure et, bien évidemment, les changements climatiques.
J'étais à Iqaluit il y a quelques jours, avec le , la et les trois premiers ministres. était présente. Elle est la secrétaire parlementaire du ministre Blair et de moi-même. Nous avons eu des discussions très intéressantes sur le sujet que vous évoquez.
Pendant le déjeuner, j'ai parlé au ministre de l'autoroute de la vallée du Mackenzie et de ce que nous devons faire pour l'améliorer. C'est une autoroute qui coûte très cher à construire, mais nous devons le faire, en particulier avec les fonds que nous allons investir dans la défense du Nord. Il n'y a jamais eu de meilleur moment pour faire cela.
Il s'agit d'une petite région du Nord, qui est immense. Nous devons investir. Je pense qu'il est important de souligner que nous devons investir sur de nombreux fronts différents tout en améliorant les programmes comme Nutrition Nord à court terme. Je conviens qu'il s'agit d'une solution temporaire à un problème que nous devons régler.
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Merci, monsieur le président. Je vous suis très reconnaissant de cette marque de respect.
Monsieur le ministre, nous avons entendu des représentants de coopératives autochtones dire combien il était difficile de joindre les deux bouts.
Je vais tester votre volonté d'appliquer le principe selon lequel il est important de sortir de la pauvreté ne serait-ce qu'une seule famille, comme il a été mentionné. Je vais aussi tester votre volonté de penser aux sept générations futures qui vont vivre dans le Nord et à l'importance de la relation qu'ont les communautés du Nord avec la terre. Il s'agit de valeurs fondamentales de ces communautés.
Avez-vous envisagé d'aménager des sites d'entreposage réfrigéré aux limites des chemins jusqu'où la nourriture peut être transportée par voie terrestre? C'est un des aspects mentionnés par le représentant de la Coopérative Kimik. En effet, il serait important d'avoir accès à des sites d'entreposage réfrigéré, particulièrement au Québec, le long de la route Billy‑Diamond, par exemple, ou près des endroits jusqu'où des aliments frais peuvent être acheminés.
À mon avis, il faut revoir la logistique en ce qui concerne les circuits courts et la chaîne du froid. Ça doit passer par des investissements dans les infrastructures qui peuvent changer complètement la situation et contribuer à abaisser les coûts de façon importante.
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Je vous remercie de cette bonne question.
Il est essentiel que nous fournissions davantage d'efforts pour bâtir des infrastructures et des chemins dans les communautés éloignées afin de nous assurer de pouvoir conserver de la nourriture au froid de façon sécuritaire.
J'ai déjà visité des endroits comme Arviat, au Nunavut, où il existe des systèmes de réfrigération sous la terre. Nous avons besoin de ce genre de systèmes partout dans le Grand Nord. Il n'y en a pas assez.
Toutefois, les réponses ne viendront pas d'Ottawa. Nous avons besoin de partenaires sur le terrain, et c'est pour ça que nous sommes en train de parler...