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Bonjour, chers collègues.
Je salue nos invités.
La séance est ouverte. Bienvenue à la 99e réunion du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord de la Chambre des communes.
Nous aimerions souligner que nous nous réunissons sur le territoire non cédé des peuples algonquin et anishinabe.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier l'avis émis par la Cour suprême du Canada le 9 février 2024 concernant la .
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Nous accueillons les représentantes du ministère des Services aux Autochtones. Katrina Peddle est la directrice générale de la Direction générale sur la Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Elle est accompagnée d'Isabelle Quintal, la directrice générale par intérim de la Direction des politiques stratégiques et de la planification. Nous recevons aussi les représentantes du Centre de droit autochtone au ministère de la Justice: Valerie Phillips est directrice et avocate générale, tandis que Paula Quig est avocate-conseil.
Je vous souhaite la bienvenue.
Chers collègues, nos règles habituelles pour le Comité prévoient une déclaration préliminaire de 5 minutes, mais les représentantes des ministères en ont demandé 10, étant donné qu'il s'agit d'une étude ponctuelle visant à préparer le terrain. Je vais demander le consentement unanime pour permettre une déclaration préliminaire de 10 minutes, après quoi nous passerons directement aux questions.
Je vois que tout le monde est d'accord.
Nous avons 90 minutes avec les fonctionnaires pour notre étude d'une journée. Nous passerons ensuite aux travaux du Comité. Nous en parlerons lorsque nous arriverons à ce point de l'ordre du jour.
Je vais utiliser un système de cartons pratique. Lorsqu'il vous restera 30 secondes, je montrerai le carton jaune, et quand votre temps sera écoulé, j'afficherai le rouge. Ne vous arrêtez pas au milieu d'une phrase, mais je vous prie de terminer votre pensée. Nous nous assurerons ainsi que les choses vont bon train. Je vais régler mon chronomètre à 10 minutes. Dès que vous êtes prêtes, la parole est à vous.
Je vous souhaite la bienvenue, et vous remercie.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Kwe, good morning et bonjour. Je vous remercie de m'avoir invitée à témoigner et à discuter de la Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Je m'appelle Katrina Peddle. Je suis la directrice générale de la loi, comme le président l'a mentionné. Je suis membre de la Première Nation Qalipu. Je suis heureuse d'être parmi vous ce matin. Je tiens à remercier mes collègues de s'être joints à moi, et je vous remercie de prendre le temps de discuter de cette loi importante.
Pour ce qui est de mon champ de compétence, je ne suis en fait que la directrice générale de la loi. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions à ce sujet, mais je devrai peut-être en prendre note pour vous donner plus de détails. Je serai ravie de répondre à toutes vos interrogations. Mes collègues du ministère de la Justice sont ici pour répondre aux questions techniques que vous pourriez poser sur l'avis que la Cour suprême a émis récemment concernant la loi.
Comme vous le savez, la loi a été adoptée avec l'appui de tous les partis pour répondre à ce qui était vraiment une crise nationale au sujet de la surreprésentation des enfants autochtones dans les systèmes de protection de l'enfance partout au pays. Ce problème n'est pas nouveau. Il a touché de nombreuses générations, depuis les pensionnats et la rafle des années 1960 jusqu'à la surreprésentation que nous observons actuellement chez un très grand nombre d'enfants des collectivités d'un océan à l'autre.
Le véritable objectif de la loi est de s'attaquer à cet héritage, de prendre des mesures ici et maintenant pour remédier à cette surreprésentation et, surtout, de remettre le pouvoir là où il aurait toujours dû être, c'est‑à‑dire entre les mains des communautés qui doivent s'occuper elles-mêmes des services à l'enfance et à la famille.
Je vais répondre en termes simples aux questions concernant la Cour suprême, et je vais m'en remettre à mes collègues pour les aspects techniques. Au ministère des Services aux Autochtones, nous avons été très heureux de voir que nous pouvions poursuivre notre travail des dernières années pour mettre en œuvre la loi, étant donné qu'elle a été jugée valide sur le plan constitutionnel dans son intégralité. Comme vous pouvez l'imaginer, c'était une bonne nouvelle pour nous. Nous avons également été très heureux de voir qu'on appuyait les travaux du Parlement visant à affirmer le droit inhérent des communautés autochtones à l'autonomie gouvernementale en matière de services à l'enfance et à la famille, et que l'enchâssement de ce droit dans la loi est bel et bien constitutionnel.
Je pense que pour le Comité, la décision confirme vraiment le rôle important que joue le Parlement, en décidant d'agir vite et de fixer un échéancier de réconciliation plus rapide que les outils traditionnels comme les tribunaux. En réalité, ce que nous espérons réaliser, et continuer à faire, c'est de réparer les torts que causent encore aujourd'hui le système de protection de l'enfance, et d'améliorer la quantité de travail que nous pouvons effectuer en vue de la réconciliation dans le temps dont nous disposons. Il s'agit vraiment de faire bouger les choses le plus rapidement possible.
Concrètement, cela signifie que nous continuons à faire notre travail en partenariat avec les communautés autochtones qui ont déjà revendiqué leur compétence. Nous voyons certaines de leurs grandes réussites attribuables à leur travail communautaire. Nous l'avons vu à Peguis, ainsi qu'à Splatsin et dans d'autres communautés au pays. Cela signifie qu'on ne doit pas ralentir les travaux urgents en cours. Nous pouvons continuer à utiliser notre modèle pour avancer le plus vite possible.
À ce sujet, vous trouverez une pièce jointe dans votre documentation. Je veux simplement vous expliquer ce que cela signifie pour nous lorsque les collectivités revendiquent leur compétence, sur le plan pratico-pratique. Il y a quatre éléments clés, à savoir la vision, l'avis, la coordination et l'application. Vous pouvez imaginer que les communautés songent à revendiquer leur compétence depuis plus longtemps que les quelques années qui se sont écoulées après l'entrée en vigueur de la loi. On en discute partout au pays depuis des décennies. Lorsque ce projet de loi a été élaboré conjointement, de nombreuses communautés se sont préparées à mettre en place leurs lois et à agir rapidement.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la loi, nous avons fourni du financement pour renforcer les capacités. Vous le verrez dans la deuxième partie du graphique que je vous ai remis. Environ 220 corps dirigeants autochtones — essentiellement des groupes qui ont été désignés par leurs communautés pour faire ce travail en leur nom — ont entamé ce travail. Que dira notre loi? Que voulons-nous faire? Quelles leçons avons-nous tirées? Que voulons-nous conserver et changer? Quelles sont les choses que nous voulons réaliser? À quel rythme voulons-nous aller? Ce travail peut prendre un an, voire trois. Tout dépend vraiment du rythme auquel les collectivités souhaitent procéder. Cela doit aussi être fait parallèlement aux nombreuses autres choses avec lesquelles les collectivités doivent composer au quotidien.
Une fois que ce travail de renforcement des capacités aura été fait, un avis sera donné, habituellement en vertu de l'article 20 de la loi. L'entité dira soit « Nous allons [...] », soit « Pouvons-nous nous asseoir ensemble? » C'est habituellement la deuxième option. Environ 75 corps dirigeants autochtones nous ont donné un avis semblable depuis l'entrée en vigueur de la loi il y a plusieurs années. Il signifie: « D'accord, nous songeons à faire cette chose. Préparons-nous à aller de l'avant. »
Ensuite, de notre point de vue, c'est là que se fait une partie du travail le plus important. Les trois intervenants — qui sont généralement les provinces, le gouvernement fédéral et le corps dirigeant autochtone — joignent leurs efforts pour essayer de tout planifier. C'est extrêmement complexe. Les enfants se trouvent à différents endroits. Parfois, ils vivent dans des communautés. D'autres fois, ils n'ont aucun lien avec la communauté. Les responsables essaient de trouver une solution.
Grâce à cette période... Le processus peut prendre beaucoup de temps. Nous visons 12 mois, mais l'expérience nous a appris qu'il peut prendre plus de temps. Nous essayons simplement de réunir les éléments, sous l'initiative des communautés, pour nous assurer d'obtenir les meilleurs services coordonnés et de conclure un accord de financement à long terme afin que la compétence s'acquière avec le soutien dont les collectivités ont besoin.
Une fois le travail de coordination terminé — il s'agit d'un volet important que je ne vais pas sous-estimer —, nous passons à la phase de mise en œuvre. Ici, les collectivités ont repris le contrôle de leurs services à l'enfance et à la famille, et nous continuons de les soutenir au besoin. Cependant, comme pour toute autonomie gouvernementale, la communauté fait son travail et s'assure que les enfants sont là où ils doivent être, c'est‑à‑dire près de chez eux. Ainsi, les familles peuvent voir la différence à court, à moyen et à long terme pour les enfants, mais aussi pour les familles elles-mêmes.
J'ajouterais qu'une grande partie de ce travail confirme certains des engagements que Services aux Autochtones Canada et d'autres ont pris pour mettre en œuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. La Cour suprême a clairement indiqué que ce type de travail constitue une réconciliation législative. On met un accent important sur le rôle des parlementaires à cet égard.
Je conclurai en disant que nous continuerons de collaborer avec les différentes instances gouvernementales pour appuyer le travail réalisé dans le cadre de la loi. Nous sommes ravis d'avoir l'occasion d'en discuter avec vous aujourd'hui. Le dossier nous tient à cœur, et nous serons heureux de répondre à vos questions. Nous allons aussi demander à nos collègues du ministère de la Justice de répondre à celles d'ordre technique.
Wela'lioq.
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C'est une très bonne question. Je vais faire de mon mieux pour répondre en 30 secondes.
Tout dépend du groupe fondé sur les distinctions dont vous parlez, et de la présence ou non d'un organisme des Premières Nations qui travaille avec la collectivité.
Habituellement, l'argent du Programme des services à l'enfance et à la famille des Premières Nations qui sert à financer les collectivités est versé à la province si les services sont dispensés par un organisme provincial. Voici ce qui serait différent en vertu de la loi. Si une collectivité a retrouvé sa compétence, par exemple, celle‑ci recevrait les fonds et déciderait de la marche à suivre.
La grande différence, c'est qu'on met beaucoup l'accent sur la prévention — nous le voyons aussi ailleurs dans les services provinciaux de protection de l'enfance. Lorsque nous songeons à la protection de l'enfance, nous pensons souvent à la prise en charge, au placement en famille d'accueil et à l'éloignement des enfants. Ce que la loi tente vraiment de faire, c'est de mettre « en première ligne » les autres mesures qui peuvent être prises pour prévenir cette issue, soutenir les familles et les collectivités et fournir un contexte différent afin qu'il n'y ait pas de prise en charge et que l'enfant puisse rester avec sa famille.
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Je vous remercie beaucoup de votre question.
Si cela peut vous être utile, je peux résumer les points principaux de l'avis de la Cour suprême. Le 9 février, la Cour suprême du Canada a rendu son avis unanime sur la Loi. La Cour était saisie d'une question très précise, et je pense qu'il est important de le reconnaître. On a expressément demandé à la Cour si la Loi, intitulée Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis, excédait la compétence du Parlement du Canada en vertu de la Loi constitutionnelle.
La Cour suprême du Canada a répondu par la négative. Ce faisant, la Cour a confirmé, dans sa décision, que la Loi dans son ensemble est valide sur le plan constitutionnel en vertu du paragraphe 91(24). Cela comprend la norme nationale établie dans la Loi, soit l'affirmation du droit inhérent à l'autonomie gouvernementale, qui comprend la responsabilité législative des services à l'enfance et à la famille, et l'incorporation par renvoi de certaines lois autochtones dans la législation fédérale, ce qui donne à ces lois la prépondérance sur les lois provinciales et territoriales. Il est important de souligner que la Cour a estimé qu'il n'était pas nécessaire, pour trancher la question de renvoi précise qui lui avait été soumise, de déterminer si le droit à l'autonomie gouvernementale est effectivement un droit reconnu et confirmé par l'article 35 de la Loi constitutionnelle.
L'analyse présentée dans l'avis de la Cour suprême porte donc sur la Loi dans son ensemble. La Cour a utilisé un critère à deux volets pour déterminer la validité constitutionnelle de la Loi. Elle a affirmé « le caractère véritable », ou le caractère essentiel, de la Loi, puis a établi sa classification en faisant référence aux chefs de compétence énumérés dans la Loi constitutionnelle de 1867. La Cour a conclu que « [l]'enjeu essentiel » de la Loi consiste à « protéger le bien‑être des enfants, des jeunes et des familles autochtones en favorisant la fourniture de services à l’enfance et à la famille culturellement adaptés et, ce faisant, à favoriser le processus de réconciliation avec les peuples autochtones ». La Cour a estimé que la Loi « relève nettement du pouvoir de légiférer du Parlement en vertu du par. 91(24) ».
Elle a également estimé que les trois caractéristiques de la Loi étaient toutes des mesures qui relevaient également de la compétence législative exclusive du Parlement, soit l'établissement de normes et de principes nationaux, l'affirmation énoncée au paragraphe 18(1) de la Loi, qui stipule que le « droit inhérent à l’autonomie gouvernementale » est un droit autochtone « reconnu et confirmé par l'article 35 de Loi constitutionnelle » et le cadre visant à faciliter la mise en œuvre des lois autochtones, notamment en accordant à certaines lois autochtones sur les services à l'enfance et à la famille la prépondérance sur les lois provinciales.
Je pourrais continuer et étoffer ces points, mais je sais que le temps est limité.
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Merci, monsieur le président.
Meegwetch.
J'abonde dans le même sens que plusieurs. Il existe encore aujourd'hui des pratiques qu'il faut condamner. La soustraction des enfants autochtones à leurs communautés est une pratique alarmante, et il faut mieux protéger ces enfants.
En fin de compte, la surreprésentation des enfants autochtones parmi les enfants placés en foyer d'accueil est attribuable en grande partie à un système politique guidé par des idéaux eurocentristes, mais aussi par des gouvernements qui se sont succédé et qui n'ont pas su s'attaquer aux causes profondes de la pauvreté. La connaissance des histoires et des perspectives des peuples autochtones est primordiale.
Il faut changer fondamentalement de paradigme. Vivre ensemble veut dire aussi faire du codéveloppement, faire confiance aux nations autochtones et se donner de la prévisibilité financière pour soutenir les décisions des communautés autochtones et mettre en place des mesures d'aide destinées aux familles et aux enfants, mesures que ces communautés développeront pour s'assurer du bien-être des enfants. Les communautés autochtones ont besoin de temps pour s'y préparer et pour développer leur capacité à fournir leurs services.
Ce sont les éléments qui ressortent des différents échanges que j'ai pu avoir avec elles. Il faut tenir compte de leurs besoins.
Votre présentation graphique indique que plus de 200 millions de dollars seront versés pour soutenir le développement de cette capacité. Combien d'argent a été réellement versé, jusqu'à maintenant, aux communautés autochtones?
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci à mon collègue, Martin Shields, d'avoir présenté cette motion très importante.
Comme il l'a souligné, 133 chefs de l'Ontario se sont prononcés contre la taxe sur le carbone. De nombreux premiers ministres et dirigeants territoriaux ont expliqué comment la taxe sur le carbone a fait augmenter le coût de la vie pour les gens qu'ils représentent.
On nous a dit que le recours aux banques alimentaires a atteint des niveaux records. Les agriculteurs nous disent que la taxe sur le carbone fait augmenter le prix de leurs intrants, ce qui, bien sûr, fait augmenter le coût des aliments. Nous savons que la taxe sur le carbone contribue à l'augmentation du prix du mazout domestique. Même le premier ministre néo-démocrate du Manitoba a supprimé la taxe provinciale sur l'essence afin de donner aux résidents du Manitoba un répit sur le coût de la vie, qui accable les Canadiens d'un océan à l'autre.
Cette taxe qui vient s'ajouter au prix des aliments fait qu'il en coûtera plus cher pour des milliers de Canadiens — surtout dans le Nord, où les prix ont toujours été très élevés — de vivre et d'essayer de survivre. Les Canadiens sont en difficulté et ils souffrent. C'est pour cette raison que, de ce côté‑ci de la Chambre, nous sommes très préoccupés par l'augmentation — pour une énième fois — de la taxe sur le carbone le 1 er avril.
Nous nous demandons souvent pourquoi cette question n'a pas été réglée plus tôt. Je pense qu'il existe différentes raisons. Taxer les gens, ou taxer l'économie et la prospérité, ne donnera rien. J'ai l'impression que ceux qui préconisent un mode de vie plus coûteux ne sont pas du tout touchés par ce qui se passe dans le monde réel. J'ai l'impression qu'on s'attaque à ce problème en alimentant la machine gouvernementale. Il est évident qu'il s'agit d'un plan fiscal; ce n'est pas un plan environnemental.
Pourquoi ne pas faire comme avant, et établir des règles et des règlements qui encouragent l'industrie à faire ce qu'elle fait de mieux et à innover? Depuis des décennies, le gouvernement dit que nous devons réduire les émissions ou rendre les voitures plus écoénergétiques, et les entreprises réagissent en créant différents modèles. Elles utilisent des matériaux différents. Elles vont peut-être utiliser de l'aluminium au lieu d'un autre matériau. Une voiture à quatre cylindres peut devenir plus puissante qu'une voiture à six cylindres. Il existe une foule de façons différentes de changer la donne, et le marché réagit en conséquence.
En ce moment, le gouvernement choisit une seule façon de faire les choses. Les entreprises vont bien sûr sauter sur l'occasion parce que des milliards de dollars sont distribués. Ces emplois sont créés en fonction de l'innovation du gouvernement, mais ce n'est pas nécessairement ce que le marché exige ni ce vers quoi la technologie nous oriente.
Quand on examine le cycle de vie de l'endroit où ces matières sont extraites et la façon dont elles sont rassemblées, on constate que le processus n'est pas très écologique. Même le recyclage des batteries... Oui, la technologie progresse à cet égard, car il est évident que le gouvernement exerce des pressions en ce sens, mais même les options disponibles à l'heure actuelle sont extrêmement coûteuses. De nombreuses entreprises ont commencé à réévaluer leurs plans d'affaires pour les véhicules électriques. J'ai l'impression que celles qui ne sont pas beaucoup subventionnées se retirent. Bon nombre examinent le modèle hybride, et je pense que c'est dans cette direction que le marché se dirige; c'est ce que veulent les consommateurs.
Cependant, si nous continuons à emprunter alors que nous traversons une crise de l'abordabilité, le coût de la vie augmentera, car, bien sûr, les intérêts sur la dette nationale nous coûteront très bientôt plus cher que les transferts en santé aux provinces. Nous ne rendons pas service aux générations futures et nous mettons l'avenir en péril en ne nous adaptant pas aux besoins de nos enfants.
Étant donné que les émissions ne diminuent pas et que les dépenses sont hors de contrôle, je pense que nous pouvons trouver une meilleure solution. Aux prochaines élections, les Canadiens auront l'occasion de se demander quelle est la meilleure solution. Je pense que le bon sens prévaudra.
Merci, monsieur le président.
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Je vous remercie beaucoup.
Nous parlons des enfants et de la réconciliation. Je vous ai posé plusieurs questions sur le projet de loi et les fonds qui y sont rattachés.
Dernièrement, les conservateurs ont présenté un projet de loi, le . J'ai proposé des amendements, qui ont reçu l'appui de la marraine du projet de loi, afin d'inclure les familles adoptives apparentées et coutumières dans le nouveau régime de financement de l'assurance-emploi pour l'adoption, et s'assurer que le gouvernement respecte la primauté du droit. Il inclut maintenant l'article 5 du projet de loi , qui dit: « Le gouvernement du Canada, en consultation et en collaboration avec les peuples autochtones, prend toutes les mesures nécessaires pour veiller à ce que les lois fédérales soient compatibles avec la Déclaration. » Le projet de loi C‑318 a été adopté en comité et est maintenant conforme aux articles 19, 20 et 21 de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Il a été rejeté par le gouvernement libéral, même s'il peut faire en sorte qu'il obtienne la sanction royale. J'ai fait parvenir, en fait, une lettre au gouvernement le 27 février 2024 à ce sujet. Le gouvernement a encore la possibilité de respecter la primauté du droit.
Puisqu'il est question de réunir les enfants avec leurs familles, et on sait que 90 % des enfants pris en charge — c'est assurément le cas au Manitoba — sont des enfants des Premières Nations, souvent dans le cadre d'ententes coutumières ou avec des parents, est‑ce que le gouvernement a l'intention de respecter la primauté du droit et d'amender ce projet de loi?
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Je vous remercie beaucoup de ces réponses.
Très rapidement, monsieur le président, pendant que j'ai la parole, j'aimerais déposer un avis de motion. Je veux préciser clairement que je ne présente pas la motion. Je veux simplement déposer un avis de motion pendant que j'en ai l'occasion.
La motion se lit:
Étant donné que les services de police des Premières nations et des Inuits effectuent un travail important pour assurer la sécurité des membres des collectivités qu'ils servent,
que, de l'avis du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord, ces services de police fournissent un service essentiel et devraient être déclarés essentiels, et qu'il en soit fait rapport à la Chambre.
C'est l'objet de cette motion.
Monsieur le président, j'aimerais mentionner brièvement pourquoi je présente cette motion.
De toute évidence, les services de police des Premières Nations et des Inuits fournissent des services essentiels à la population qu'ils desservent. Le gouvernement a, par le passé, déjà parlé de la nécessité d'adopter une loi pour que ces services soient désignés comme essentiels. Monsieur le président, c'est une promesse qui a été faite en 2022. Deux ans plus tard, le gouvernement n'a toujours pas agi à ce sujet.
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Merci de cette question.
Les règlements sont un outil qui peut servir à renforcer des éléments de la loi. Nous pouvons aussi élaborer d'autres outils, comme des lignes directrices et des politiques, qui vont nous aider dans le processus.
Un des éléments que nous allons... Comme vous le savez, la loi prévoit un examen quinquennal obligatoire. Nous allons collaborer avec nos partenaires dans les communautés, les organisations autochtones nationales, les provinces et les territoires pour voir quelles modifications ou quelles améliorations ils aimeraient apporter à la loi. Les règlements feront aussi l'objet de discussions durant cette collaboration. Jusqu'ici, nous avons appris que nous pourrions avoir besoin de normes minimales à appliquer concernant les règlements, donc nous verrons bien.
Je répète que les règlements seront élaborés conjointement. C'est d'ailleurs ce que demandent nos partenaires qui seront appelés à collaborer.
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Merci, monsieur le président.
Dans son plan ministériel de 2023-2024, Services aux Autochtones Canada indique ce qui suit:
[...] il y a un risque que l'incertitude quant à l'interprétation et aux attentes liées à la Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis puisse générer de la frustration et compromettre les relations avec les partenaires autochtones, les provinces et les territoires.
On constate depuis longtemps que de larges sommes d'argent sont retournées au Trésor. Pouvez-vous nous dire comment les sommes destinées aux communautés autochtones pour faire de la prévention, mais aussi pour gérer pleinement leurs nouvelles responsabilités, vont être transmises de façon à ce qu'elles puissent répondre aux besoins réels des communautés et être à leur disposition, à ce qu'elles soient faciles d'accès et à ce qu'elles ne retournent pas au Trésor, ce qui arrive trop souvent dans le cadre de l'envoi de sommes promises aux Autochtones?
On doit développer les capacités des Premières Nations. C'est une demande très forte, notamment de la part de l'Assemblée des Premières Nations Québec‑Labrador. En ce moment, en raison des réponses plutôt vagues sur les sommes données, sur les sommes à venir et sur les processus de négociation, j'ai peur que cela génère beaucoup de frustration et compromette les relations de partenariat. Je vous invite donc à agir avec diligence.
Quels moyens voulez-vous mettre en place pour remédier à ces lourdeurs administratives et pour voir les besoins réels des communautés?
Je veux clarifier quelque chose. On dit souvent que le processus se déroule à la vitesse à laquelle veulent aller les communautés. Je précise que ce n'est pas vraiment là que les choses bloquent. Je pense que personne ne voudrait refuser la compétence sur ses enfants. C'est une question de financement et de ressources pour que les communautés puissent faire respecter leurs droits de la personne et la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, afin de prendre soin de leurs enfants.
Dans l'énoncé économique de l'automne et le plan ministériel de 2023‑2024, on prévoit temporiser le financement du budget de 2021 pour la santé mentale et le bien‑être et, en particulier, celui du budget de 2019 pour l'application continue du principe de Jordan et le soutien des enfants inuits, ainsi que le financement pour l'indemnisation des personnes, les dépenses en immobilisations et les réformes immédiates des services à l'enfance et aux familles des Premières Nations.
Ce que je trouve curieux concernant le projet de loi , c'est qu'il n'y a toujours aucun plan pour octroyer l'argent. Le principe de Jordan garde les enfants en vie dans ma communauté, même si souvent, le financement ne suit pas ou il ne suit pas en temps voulu pour les fournisseurs. Ces fonds sont temporisés.
J'ai présenté des modifications à l'assurance‑emploi pour que le régime s'adapte à la façon dont nous choisissons de prendre soin de nos enfants, un droit affirmé dans la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Ce gouvernement ne semble pas cohérent pour ce qui est de défendre ou non la primauté du droit en matière de droits de la personne des Autochtones, surtout concernant nos enfants, selon la loi qui s'applique.
Voilà ce qui m'inquiète. S'il n'y a pas de plan pour la réforme de toute la législation, ce gouvernement est‑il vraiment sérieux lorsqu'il prétend vouloir mettre en œuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones? Nous ne pourrons rien changer si le peuple n'est pas prêt à payer. Il y a un coût à la colonisation violente. Le coût de la violence comprend la surreprésentation de nos enfants dans le système de protection de l'enfance.
Y a‑t‑il un plan pour intégrer à la législation le respect de notre droit à l'autonomie en matière de protection de l'enfance, qu'il soit question d'assurance‑emploi, du principe de Jordan ou du projet de loi ?
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Sur ce, le temps est écoulé. Merci.
Je tiens à remercier les témoins de leur présence parmi nous ce matin. Nous avons eu une bonne discussion.
Les députés ont posé quelques questions pour lesquelles nous avons demandé un suivi, donc nous attendons vos réponses. Je vous encourage à nous répondre le plus vite possible.
Chers collègues, nous allons maintenant suspendre la séance.
Je demanderais aux députés qui sont en ligne de se connecter le plus vite possible au lien pour la réunion à huis clos que je vous ai envoyé. Nous allons discuter des travaux du Comité.
Nous allons suspendre la séance quelques minutes et reprendre nos travaux dès que possible.
[La séance se poursuit à huis clos.]