Merci, monsieur Weiler. Félicitations pour votre nomination à titre de président. Je serai heureux de travailler avec vous.
Je remercie M. pour ses services et pour son travail au Comité.
Je vous souhaite la bienvenue à la réunion no 109 du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord. Nous reconnaissons que cette réunion a lieu sur le territoire non cédé des peuples algonquin et anishinabe.
Conformément à l’article 108(2) du Règlement et la motion adoptée par le Comité le 10 avril 2024, le Comité commence son étude sur les recettes fiscales des entreprises sur les territoires des Premières Nations.
Je crois que vous connaissez tous les règles au sujet des rétroactions acoustiques et du format hybride des réunions, alors je vais tout de suite passer à nos témoins parce que nous avons un peu de retard.
Nous allons apporter un petit changement, si les membres du Comité le veulent. Les représentants de l'Agence des services frontaliers du Canada, qui devaient témoigner au cours de la deuxième heure de la réunion avec les représentants de l'Agence du revenu du Canada, nous ont demandé s'ils pouvaient tous témoigner avec le premier groupe de témoins. Y a‑t‑il des objections à ce changement?
C'est parfait. Nous allons donc entendre les représentants du ministère des Finances, du ministère de la Justice, de l'Agence des services frontaliers et de l'Agence du revenu du Canada pour la première heure de la réunion.
Sur ce, j'aimerais dire bonjour à nos témoins et leur donner quelques secondes pour se placer.
Nous allons d'abord entendre les représentants du ministère des Finances, puis nous entendrons ceux du ministère de la Justice, de l'Agence des services frontaliers du Canada et de l'ARC.
Je crois que Lesley Taylor prendra la parole. Elle est la directrice générale de la Division de la politique fiscale intergouvernementale du ministère des Finances.
Merci beaucoup. Vous disposez de cinq minutes.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, merci.
Je vous remercie de nous avoir invités à témoigner devant vous aujourd'hui.
[Français]
Nous vous remercions de nous donner l'occasion de témoigner devant vous dans le cadre de votre étude sur les recettes fiscales provenant des territoires des Premières Nations et de la façon dont elles pourraient être gérées par les Premières Nations elles-mêmes ou être mieux orientées pour accroître les ressources disponibles pour les Premières Nations.
[Traduction]
À titre de fonctionnaires de la Direction de la politique de l'impôt du ministère des Finances, nous fournissons des analyses, des recherches et des conseils au sur le programme de politique fiscale du gouvernement du Canada.
Dans le domaine de la politique fiscale autochtone, nous sommes responsables de la négociation et de la mise en œuvre d'ententes fiscales avec les groupes autochtones intéressés et du fonctionnement quotidien de ces ententes. Nous serions heureux de discuter des politiques et des priorités actuelles du gouvernement en ce qui concerne les compétences en matière de fiscalité autochtone. Cependant, nous ne sommes pas en mesure de spéculer sur les futures politiques gouvernementales.
Pour établir une relation financière équitable, il faut notamment soutenir la compétence en matière de fiscalité autochtone de manière à faire progresser l'autodétermination tout en générant des revenus importants pour les priorités de la communauté. Le gouvernement fédéral encourage les gouvernements autochtones qui souhaitent exercer leurs pouvoirs fiscaux directs et collabore avec eux. La perception de taxes par les gouvernements autochtones contribue à renforcer l'autosuffisance, tout en promouvant la bonne gouvernance et la responsabilité politique entre ces gouvernements et leurs citoyens. Elle uniformise également le paysage du Canada.
[Français]
À ce jour, nous avons conclu plus de 50 accords en matière d'administration fiscale concernant les ventes ainsi que l'impôt sur le revenu des particuliers avec des gouvernements autochtones au Canada, ce qui a généré des recettes d'environ 70 millions de dollars pour ces gouvernements au cours de la dernière année financière.
[Traduction]
Je parlerai brièvement de quelques-uns des principaux cadres fiscaux.
Le premier est la taxe sur les produits et services des Premières Nations, appelée également TPSPN, prévue par la Loi sur la taxe sur les produits et services des Premières Nations. La TPSPN est un outil qui permet aux gouvernements autochtones d'imposer volontairement, en vertu de leurs propres lois, une taxe sur la valeur ajoutée de portée générale dans leurs réserves ou sur les terres visées par règlement. Cette taxe est entièrement harmonisée avec la TPS fédérale ou, dans le cas des provinces harmonisées, avec la composante fédérale de la taxe de vente harmonisée.
[Français]
Les groupes intéressés peuvent choisir d'appliquer la taxe au moment qui leur convient grâce à des accords en matière d'administration fiscale négociés entre le gouvernement fédéral et les gouvernements autochtones intéressés.
[Traduction]
En règle générale, tout le monde — c'est-à-dire les membres de la communauté autochtone comme les non-membres — paie la TPSPN là où elle s'applique, et les règles de la TPSPN correspondent à celles de la TPS. La TPSPN est administrée gratuitement par l'Agence du revenu du Canada. Les gouvernements autochtones peuvent utiliser les revenus perçus dans ce cadre comme ils l'entendent.
Je tiens à souligner que, de cette façon, l'exercice des pouvoirs fiscaux peut être un moyen important pour les gouvernements autochtones de générer leurs propres revenus indépendants. Les recettes fiscales des gouvernements autochtones ne sont pas des fonds de transfert fédéraux ou de l'argent des Indiens en vertu de la Loi sur les Indiens. Par conséquent, les gouvernements autochtones ont le pouvoir discrétionnaire d'appliquer les recettes fiscales à leurs propres priorités. La Loi sur la TPSPN facilite également l'imposition de taxes directes de type provincial entre les provinces et les territoires qui le souhaitent et les gouvernements autochtones.
En deuxième lieu, en s'appuyant sur les principes du cadre de la TPSPN, le budget de 2024 propose d'offrir une souplesse supplémentaire aux gouvernements autochtones qui cherchent à exercer leur compétence en matière de fiscalité sur leurs terres.
[Français]
Plus précisément, il est proposé que les gouvernements autochtones soient en mesure d'adapter une taxe sur les ventes à valeur ajoutée en vertu de leurs propres lois, uniquement sur le carburant, l'alcool, le cannabis, le tabac et les produits de vapotage, appelés « produits CACT », dans leurs réserves ou sur leurs terres visées par règlement.
[Traduction]
La taxe de vente CACT proposée serait analogue à la TPSPN et s'appliquerait au même taux de TPS de 5 %, mais serait limitée au carburant, à l'alcool, au cannabis, au tabac et aux produits de vapotage. Pour certaines communautés, il peut être préférable de taxer ces produits plutôt que de taxer l'ensemble des produits dans le cadre de la TPSPN.
Je tiens à souligner que l'élaboration du cadre proposé est le fruit d'une vaste collaboration avec des partenaires autochtones depuis que nous avons entamé ce processus en 2022. À court terme, la priorité sera donnée à l'élaboration de la législation nécessaire à la mise en oeuvre du cadre de la taxe CACT, ainsi qu'à la poursuite de la collaboration avec les communautés autochtones intéressées par la mise en oeuvre de ce nouvel outil.
En plus de ces cadres de taxe sur la valeur ajoutée, le gouvernement a mis en place plusieurs accords sur l'impôt sur le revenu des particuliers avec des groupes autochtones autonomes et reste ouvert à la négociation d'autres accords, ainsi qu'à la facilitation d'accords similaires entre les gouvernements autochtones intéressés et les gouvernements provinciaux et territoriaux.
Pour l'essentiel, les outils existants pour la compétence en matière de fiscalité autochtone sont axés sur l'imposition directe, où les recettes perçues sur les terres autochtones sont liées à l'incidence sur ces terres, c'est-à-dire que la taxe est en fin de compte supportée par les personnes qui vivent ou consomment sur ces terres.
[Français]
En conclusion, le gouvernement fédéral maintient son engagement à négocier des accords fiscaux mutuellement bénéfiques avec les gouvernements autochtones intéressés.
[Traduction]
Ces accords fiscaux peuvent soutenir l'autodétermination grâce aux revenus que les gouvernements autochtones peuvent investir dans ce qui compte le plus pour leurs communautés.
Encore une fois, je vous remercie de nous avoir invités à témoigner devant vous aujourd'hui. Je suis ici avec deux de mes collègues, M. Martin et M. Glick. Nous serons heureux de répondre à vos questions et de discuter avec vous.
Merci.
:
Monsieur le président, je vous remercie de me donner l’occasion d’être avec vous aujourd’hui pour participer à votre étude. Je suis ici au nom du ministère de la Justice parce que le Code criminel ancre l’engagement législatif fédéral dans le jeu en donnant aux provinces et aux territoires le pouvoir de mener et gérer cette activité.
L’accès des Autochtones aux revenus du jeu peut être un élément de réconciliation économique. Bien que la structure juridique actuelle donne aux provinces et aux territoires la souplesse nécessaire pour déterminer des modèles appropriés pour cette question avec les peuples autochtones, nous reconnaissons que certains préféreraient une structure juridique différente, et cela pourrait faire partie de votre examen de cette question. Je ne suis pas en mesure d’exprimer une opinion sur d’autres solutions, mais j’espère pouvoir vous fournir des renseignements pour vous aider.
[Français]
Je donnerai un aperçu de l'évolution de la réglementation des jeux au Canada au fil du temps ainsi qu'un aperçu du cadre réglementaire actuel en ce qui concerne les peuples autochtones.
Légiférer contre les jeux en vertu de la loi anglaise remonte au XIVe siècle. Le Parlement du Canada, suivant ces traditions, a adopté pour la première fois des interdictions générales contre le jeu dans le Code criminel en 1892. En 1969, le Code criminel a été modifié pour permettre au gouvernement fédéral ainsi qu'aux gouvernements provinciaux de mettre sur pied et de gérer des systèmes de loterie. Cependant, cela a donné lieu à un système qui a créé une concurrence et des conflits entre les systèmes de loterie du gouvernement fédéral et ceux des gouvernements provinciaux. Pour résoudre ce conflit, le gouvernement fédéral a conclu une entente avec les provinces en vertu de laquelle le gouvernement fédéral acceptait de se retirer de la vente de billets de loterie et les gouvernements provinciaux acceptaient de verser des paiements annuels au gouvernement fédéral. L'entente, conclue en 1985, est reflétée à l'article 207 du Code criminel.
Le seul aspect du jeu sur lequel le gouvernement fédéral a continué d'exercer un contrôle réglementaire concerne les courses de chevaux. Sinon, les provinces et les territoires devaient créer des cadres réglementaires pour les jeux dans les limites du pouvoir discrétionnaire que le Code criminel leur accordait.
[Traduction]
Le cadre n'avait pour ainsi dire pas changé jusqu'en 2021, l'année à laquelle l'ancien projet de loi a modifié le Code criminel en éliminant l'interdiction des paris sur les épreuves sportives. Cette modification a permis aux gouvernements provinciaux et territoriaux d'intégrer les paris sur les épreuves sportives à leur régime respectif de gestion du jeu.
Les gouvernements autochtones n'ont jamais été vraiment consultés ou mobilisés lors de l'élaboration de lois sur le jeu au Canada. Les lois fédérales ne leur ont jamais octroyé le pouvoir de mener ou de gérer des activités de jeu dans leurs terres. Le Code criminel réserve ce pouvoir aux gouvernements provinciaux et territoriaux. Les provinces et les territoires donnent en règle générale aux gouvernements autochtones une certaine marge de manœuvre pour participer directement à la gestion du jeu ou pour tirer des avantages économiques des revenus qui en résultent. La portée de cette participation varie selon la province ou le territoire.
Plusieurs provinces autorisent les gouvernements autochtones ou les entités qu'ils contrôlent d'exploiter des casinos et d'autres formes de jeu et de conserver les profits. D'autres ont établi des ententes de partage des recettes applicables aux revenus du jeu. Les gouvernements autochtones exercent un contrôle réglementaire qui peut varier d'un gouvernement à l'autre, mais le contrôle ultime au titre du Code criminel revient aux provinces.
L'absence de dispositions dans le cadre législatif actuel qui permettraient aux gouvernements autochtones de mener des activités de façon indépendante est à juste titre une source de mécontentement pour certains.
Le Comité est probablement au courant du dépôt du projet de loi au Sénat par le sénateur Scott Tannas en juin 2023. Cette mesure propose de modifier le Code criminel par l'adjonction de pouvoirs qui permettraient aux gouvernements des Premières Nations de diriger et de gérer une loterie dans leur réserve. Ces pouvoirs seraient similaires à ceux des provinces. Le projet de loi est à l'étape de la deuxième lecture.
[Français]
Divers gouvernements autochtones ont demandé des réformes, outre le projet de loi . Par exemple, le Conseil mohawk de Kahnawake, qui gère la Kahnawake Gaming Commission sur son territoire, a ouvertement demandé une réforme.
Bien que, comme nous l'avons mentionné, de nombreux gouvernements autochtones partagent les revenus du jeu des provinces, nous reconnaissons les avantages qu'une participation accrue — et des revenus — pourrait apporter.
Dans le Plan d'action de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, le gouvernement fédéral s'est engagé à « faire progresser les discussions sur la participation des peuples autochtones à l'industrie du jeu et à sa réglementation dans l'ensemble du Canada, en collaboration avec les partenaires autochtones, provinciaux et territoriaux ». Bien que ces discussions n'aient pas encore débouché sur des pistes de solution claires, nous espérons qu'il sera possible d'en trouver une et que nous pourrons envisager un avenir plus collaboratif.
Je vous remercie de votre attention. Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions.
:
Bonjour, monsieur le président et membres du Comité.
Je m'appelle Isabelle Brault. Je suis la directrice générale de la Direction de la politique législative, Direction générale de la politique législative et des affaires réglementaires de l'Agence du revenu du Canada. Je suis accompagnée de M. Aliou Diarra.
Je remercie le Comité de nous avoir invités à participer à la réunion d'aujourd'hui.
Afin d'établir un contexte utile aux discussions d'aujourd'hui, j'aimerais décrire brièvement le rôle de l'Agence du revenu du Canada dans l'administration de la Loi sur la taxe d'accise et des lois fiscales connexes relativement à celui des autres organismes fédéraux.
Comme vous le savez, le ministère des Finances est responsable d'élaborer et d'évaluer la politique fiscale du gouvernement fédéral et la législation au moyen de laquelle la politique devient une loi.
En revanche, l'Agence du revenu du Canada, en tant qu'administratrice, est responsable d'établir les fonctions visant à mettre ces lois en application. Cela comprend ce qui suit: fournir des renseignements au public et aux intervenants; établir des processus au moyen desquels les particuliers et les entreprises peuvent remplir leurs obligations fiscales et recevoir des prestations; et, bien sûr, poursuivre des activités d'observation pour s'assurer que chaque personne respecte la loi telle qu'elle a été établie par le Parlement.
Le rôle de l'Agence du revenu du Canada est donc d'interpréter les dispositions de la Loi sur la taxe d'accise et celles des lois fiscales connexes, telles qu'elles sont écrites. Par conséquent, je vais pouvoir vous parler de l'application de la loi.
Cela met fin à mon allocution d'ouverture.
:
Merci, monsieur le président. Je vous félicite pour le leadership dont vous faites preuve dans votre rôle.
Ma question s'adresse à tout le monde. Nous verrons qui est la personne la mieux placée pour y répondre.
Dans un premier temps, un problème m'apparaît très présent dans certaines communautés autochtones. Il résulte évidemment de l'imposition de la Loi sur les Indiens dans plusieurs communautés et des objections que peuvent avoir plusieurs Autochtones, particulièrement ceux des générations précédentes.
Selon le système actuel, on remet aux communautés elles-mêmes l'obligation de percevoir les taxes foncières ou, en tout cas, les taxes qui peuvent être payées par les habitants. Toutefois, certains habitants peuvent faire valoir le fait qu'ils ont été imposés dans des réserves et que, conséquemment, des décisions du gouvernement fédéral ont mis fin à leur mode de vie traditionnel. Ils jugent qu'un tel recours est légitime, parce que ce ne sont pas eux qui ont décidé de vivre sur des territoires autochtones.
Selon moi, le problème réside dans l'obligation qui est donnée aux communautés d'aller chercher elles-mêmes ces revenus, sans quoi elles seront privées de revenus qui seront utiles à leur développement.
Ne trouvez-vous pas qu'on met le fardeau d'une décision du gouvernement fédéral sur les épaules des communautés autochtones et des conseils de bande en leur demandant d'aller chercher ces revenus directement auprès des habitants? Est-ce ainsi que le système fonctionne?
:
Je vous remercie de la question.
Je vais répondre en anglais, parce que le sujet est assez technique.
[Traduction]
J'ai souligné à plusieurs reprises qu'il s'agit d'accords facultatifs. Ceux‑ci ne sont en aucun cas imposés. Lorsqu'il y a un intérêt, je pense que l'une des choses que nous essayons de faire est d'assurer une communication suffisante avec les communautés par l'entremise d'organismes importants comme la Commission de la fiscalité des Premières Nations, qui peut servir de ressource pour les communautés qui souhaitent comprendre les possibilités qui s'offrent à elles. Si elles souhaitent conclure ce type d'accord, elles disposent de nombreuses possibilités de se réunir et d'en discuter, de communiquer directement avec nous ou, si elles préfèrent, de passer par un organisme autochtone qui collabore avec un groupe comme la Commission de la fiscalité des Premières Nations, afin d'obtenir des renseignements sur les solutions existantes.
La mise en œuvre d'un régime fiscal est une décision importante et je ne la minimise pas. Il s'agit d'une décision cruciale qu'une communauté doit prendre au terme de ses propres discussions, et en fonction de ses priorités et valeurs. Nous sommes là pour servir de ressource. Notre rôle est de fournir des explications, mais je suis consciente qu'il s'agit d'une décision importante. La décision d'imposer une taxe doit être mûrement réfléchie.
En ce qui concerne la mise en place d'un régime fiscal réel, on utilise de nombreux modèles préexistants. J'ai parlé de la TPSPN. Elle s'applique sur la même base que les règles de la TPS. L'ARC l'administre gratuitement. En ce qui concerne la charge qui incombe à la communauté elle-même, étant donné que nous envisageons un régime harmonisé assorti d'un soutien administratif, une aide est offerte tout au long du processus. Elles n'ont pas à assurer elles-mêmes l'administration.
:
De même, notre ministère applique la , et c'est donc très important pour nous.
Nous avons des unités qui se penchent précisément sur ces questions. Comme je l'ai mentionné à propos du jeu, nous avons une unité qui travaille sur la . Notre unité travaille assez régulièrement dans le contexte de l'article 78, qui traite précisément du jeu. Les autres éléments comprennent, par exemple, la stérilisation forcée, qui est un autre aspect important lié à la justice pénale.
Ils disposent d'un mécanisme qui leur permet de communiquer avec nous sur ces questions particulières. Ils communiquent évidemment avec le ministère de la Justice et d'autres instances pour tenter de résoudre ces problèmes.
Je dirais également que, du moins à mes yeux et, je pense, à ceux de notre ministère, la réconciliation ne se limite pas à la mise en œuvre de la . Ce mécanisme concerne des droits particuliers, mais je pense que chaque initiative que nous prenons est guidée par le souhait de faire avancer la réconciliation, même si nous n'allons pas toujours aussi loin que nous le souhaiterions.
J'ai fait exprès de laisser tous les intervenants dépasser leur temps de parole d'environ 30 secondes. Comme vous l'avez remarqué, tout le monde a eu la même quantité de temps. La raison en est que nous avons commencé avec 10 minutes de retard et j'ai cru comprendre que les cloches devaient sonner vers 12 h 30.
Si le Comité le veut bien, nous pourrions peut-être conclure ce tour et passer à la deuxième heure, si tout le monde est d'accord.
Je vois des pouces levés. Êtes-vous d'accord?
D'accord. Nous passerons ensuite au deuxième tour, car nous disposerons là aussi d'une courte période de temps.
Merci à nos témoins. Nous allons suspendre brièvement la séance pendant que nous nous préparons à accueillir le prochain groupe de témoins. Nous vous remercions de votre contribution et tout le travail accompli ici.
Nous allons suspendre brièvement la séance.
:
Nous allons reprendre la séance. Merci de votre patience pendant que nous nous préparions à accueillir notre deuxième groupe de témoins pour cette étude.
Nous disposerons d'un temps limité, car, comme je l'ai dit précédemment, nous nous attendons à ce que les cloches retentissent.
Avant de passer aux témoins, j'aimerais aborder un point que le NPD a porté à mon attention. Je demande l'avis du Comité à ce sujet. Mme Idlout se demandait, étant donné qu'elle n'a pas reçu de réponse à sa question et que nos témoins n'ont probablement pas bien compris l'interprétation, s'il lui serait possible de soumettre à nouveau sa question aux témoins pour qu'ils lui fournissent une réponse écrite.
Est‑ce que vous y voyez un inconvénient? Non. Parfait. Merci à tous.
Nous allons passer à notre deuxième groupe de témoins. Nous allons commencer par le ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord. Je pense que quelqu'un travaille sur leur...
C'est bon, prenez votre temps. Voulez-vous commencer par l'autre?
Qui souhaite commencer?
Monsieur Wright, la parole est à vous. Vous avez cinq minutes.
Je m'appelle Rob Wright. Je suis le sous-ministre délégué de Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord.
Je vous remercie, monsieur le président, de m'avoir invité, ainsi que mon collègue Christopher Duschenes, directeur général, Institutions autochtones et modernisation de la gouvernance, à participer à cette importante étude sur les recettes fiscales et la réconciliation économique.
Avant de commencer, je tiens à souligner que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel du peuple algonquin Anishinabe.
Nous nous réjouissons de l'occasion qui nous est donnée de participer à l'étude du Comité et de souligner le fait que le ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord travaille en collaboration avec les Premières Nations pour les aider à façonner leur avenir économique.
Nous ne travaillons pas seuls avec les Premières Nations. Bien que nous soutenions le Commission de la fiscalité des Premières Nations et les autres institutions de la Loi sur la gestion financière des Premières Nations, Finances Canada, comme vous l'avez vu, est le principal ministère responsable de la fiscalité, et son leadership ainsi que son travail de collaboration dans ce domaine sont essentiels. De même, nos collègues de Services aux Autochtones du Canada et, vous l'avez vu lors de l'heure précédente, du ministère de la Justice et d'autres ministères jouent un rôle essentiel.
D'un point de vue historique, par l'entremise de systèmes et de structures coloniaux, le gouvernement fédéral a entravé activement la capacité des peuples autochtones à participer et à contribuer à l'économie du Canada. Aujourd'hui, nous reconnaissons ces préjudices et leurs effets négatifs à long terme, et Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord ainsi que d'autres ministères fédéraux travaillent à renouveler notre relation et à soutenir l'autodétermination autochtone et la pleine participation des peuples autochtones à l'économie du Canada.
Pour ce faire, nous avons notamment la Loi sur la gestion financière des Premières Nations et les quatre institutions financières indépendantes gérées par les Premières Nations, qui fournissent à ces dernières le soutien et les outils nécessaires pour renforcer leur communauté et développer leur économie. Les Premières Nations choisissent de participer ou non à cette initiative et de tirer parti des pouvoirs que cette loi leur confère.
Près des deux tiers des Premières Nations relèvent maintenant de cette loi, et nombre d'entre elles tirent pleinement parti de ces outils économiques. Alors que toutes les Premières Nations peuvent adopter des règlements relatifs à l'imposition foncière en vertu de l'article 83 de la Loi sur les Indiens, la Loi sur la gestion financière des Premières Nations confère aux Premières Nations des pouvoirs similaires à ceux des administrations municipales dans les domaines de la gestion financière, de l'imposition foncière et des recettes locales, ainsi que du financement de l'infrastructure et du développement économique et social.
À ce jour, 160 Premières Nations ont adopté des lois sur l'imposition foncière en vertu de cette loi, et 27 autres imposent l'utilisation des terres en vertu de l'article 83 de la Loi sur les Indiens, ce qui leur permet de percevoir près de 125 millions de dollars par an. L'imposition permet aux Premières Nations de percevoir des revenus locaux stables provenant de l'utilisation des terres, notamment par l'intermédiaire de permis et de baux agricoles, de baux pétroliers, gaziers et forestiers, de baux commerciaux et résidentiels et grâce aux services publics. Les Premières Nations choisissent ensuite comment investir ces recettes en fonction de leurs priorités.
[Français]
Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres qui démontre que les communautés prennent en main leur propre avenir.
Avant l'entrée en vigueur de la Loi sur la gestion financière des Premières Nations, en 2006, les gouvernements des Premières Nations n'avaient pas accès à des capitaux abordables à long terme comme les autres gouvernements. En raison de barrières historiques découlant de la Loi sur les Indiens, les Premières Nations étaient soumises à des taux d'intérêt prohibitifs, et les banques étaient réticentes à s'engager.
Aujourd'hui, la situation est bien différente. Les communautés qui exercent des pouvoirs en vertu de la Loi ont bénéficié de prêts s'élevant à près de 2 milliards de dollars de la part de l'Autorité financière des Premières Nations. Ces prêts sont utilisés pour développer les communautés, ce qui correspond à la définition même de l'autodétermination économique.
De plus, ces communautés obtiennent de meilleurs résultats à l'indice de bien-être des collectivités.
[Traduction]
Collectivement, ces autorités et ces soutiens font progresser la réconciliation, l'autodétermination et le développement socio-économique des Premières Nations, ce qui est conforme à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Un exemple concret en est l'élaboration conjointe, avec des partenaires autochtones, d'amendements à la Loi sur la gestion financière des Premières Nations, le projet de loi , qui a été adopté par le Parlement en juin dernier.
Cette approche collaborative correspond également à l'engagement du gouvernement à l'égard des traités modernes et des accords d'autonomie gouvernementale, qui couvrent plus de 40 % du territoire canadien.
Ils établissent des relations entre la Couronne et les peuples autochtones et permettent aux gouvernements autochtones de générer des recettes par l'entremise de taxes directes.
La pleine intégration des peuples autochtones dans l'économie pourrait se traduire par une croissance du PIB canadien de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Par exemple, un récent rapport du Secrétariat du Congrès des chefs des Premières Nations de l’Atlantique a révélé que les économies autochtones avaient contribué directement à hauteur de 3,6 milliards de dollars en 2020 à l'économie de la seule région de l'Atlantique.
[Français]
Malgré les progrès accomplis, il...
:
Bonjour, monsieur le président.
[Traduction]
Merci.
Je voudrais moi aussi souligner que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel et non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Je m'appelle Michelle Kovacevic. Je suis sous-ministre déléguée de Services aux Autochtones Canada, et je suis accompagnée de ma collègue, Jessica Sultan — dotée d'une oreillette très emmêlée —, qui est directrice générale de notre direction du développement des politiques économiques.
[Français]
Aujourd'hui, je vais aborder la manière dont mon ministère suit l'exemple des dirigeants autochtones et travaille avec eux pour éliminer les obstacles systémiques au développement économique et en arriver à une plus grande autodétermination.
[Traduction]
Qu'elle soit entreprise en soutenant les entrepreneurs autochtones, en favorisant la création d'emplois dans les collectivités autochtones ou en veillant à ce que les peuples autochtones aient accès au capital dont ils ont besoin pour participer à des projets majeurs, la réconciliation économique consiste à s'assurer que tout le monde a un accès équitable à des débouchés économiques. Elle sera atteinte en soutenant les priorités mises de l'avant par les dirigeants autochtones et en y donnant suite, ainsi qu'en prenant des mesures responsables pour supprimer les obstacles économiques. C'est ce que nous aspirons à faire à Services aux Autochtones Canada.
J'aimerais souligner très brièvement certains des programmes clés qui ciblent le développement économique. Comme vous le savez probablement, dans le budget de 2024, le gouvernement a annoncé un investissement de 350 millions de dollars dans le programme d'entrepreneuriat autochtone afin de continuer à soutenir les entreprises autochtones et de les aider à avoir accès à des capitaux abordables. Cet investissement permettra de créer des emplois et de stimuler l'activité économique dans les collectivités autochtones.
Le Programme de garantie de prêts pour les Autochtones est un outil supplémentaire dont nous disposons pour garantir que les collectivités autochtones ont accès à des capitaux abordables en vue d'optimiser la participation des Autochtones aux grands projets. Nous mettons également en oeuvre une initiative appelée « Initiative sur les partenariats stratégiques », qui renforce les capacités de participation des Autochtones aux possibilités de développement économique, telles que des projets d'énergie propre locaux et économiquement viables.
[Français]
Grâce à des partenariats établis avec plusieurs ministères fédéraux, les gouvernements provinciaux et les gouvernements territoriaux, ainsi qu'à des partenariats non fédéraux, l'Initiative sur les partenariats stratégiques est en mesure de combler les lacunes des programmes fédéraux existants et de mobiliser d'autres sources de financement pour maximiser le soutien au développement économique des communautés autochtones.
[Traduction]
Le gouvernement fédéral soutient également la réconciliation économique en stimulant la demande auprès des entreprises autochtones par la mise en œuvre d'une exigence visant à garantir qu'au moins 5 % de la valeur des contrats gouvernementaux sont attribués à des entreprises détenues et contrôlées par des Autochtones, et en respectant les traités modernes qui prévoient des obligations d'approvisionnement.
Enfin, l'élaboration d'un cadre de réconciliation économique permettra de faire progresser l'autodétermination et la réconciliation économique en veillant à ce que les peuples autochtones puissent participer de manière constructive aux décisions qui rendent la croissance économique possible et à ce qu'ils puissent façonner ces décisions.
[Français]
Les peuples autochtones définiront leurs propres objectifs économiques pour réaliser leur vision de la prospérité économique et du bien-être.
[Traduction]
Nous savons qu'il reste encore beaucoup à faire pour faire avancer la réconciliation économique des populations autochtones, mais nous sommes prêts à nous atteler à la tâche.
[Français]
Je serai heureuse de répondre à toutes vos questions.
Merci.
:
Je vous remercie, monsieur Shields.
Je crois que tout le monde a reçu une copie de la motion.
Pour donner un peu de contexte au Comité, le greffier m'a informé qu'il y a plusieurs façons d'atteindre cet objectif. À l'heure actuelle, le fait partie du premier groupe de témoins. Nous entendrons ensuite la et le pendant 30 minutes chacun dans le cadre de l'audience du deuxième groupe de témoins. Ensuite, nous recevrons la Commission de la fiscalité des Premières Nations et un autre témoin, je crois, qui feront partie du troisième groupe de témoins. Nous siégerons pendant trois heures le mercredi.
Il y a plusieurs façons d'atteindre cet objectif. Nous pourrions demander aux ministres et d'essayer, si leur emploi du temps le permet, de comparaître en même temps pendant l'heure complète consacrée à leur groupe de témoins. L'autre option qui m'a été expliquée consisterait à faire comparaître chaque ministre pendant une heure, car nous disposons de trois heures pendant chaque réunion, mais tout dépend de leur emploi du temps. Je sais que leur emploi du temps est chargé.
Je laisse aux membres du Comité le soin de déterminer comment ils souhaitent procéder.
Quelqu'un souhaite‑t‑il débattre de la motion?
Monsieur Battiste, la parole est à vous.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie M. Shields d'avoir présenté cette motion. Je pense qu'elle est importante. De nombreux députés ont des questions cruciales à poser à ces deux ministres.
Pour répondre à votre question, monsieur le président, concernant la façon de procéder dans l'éventualité où la motion serait adoptée, je suggérerais que nous demandions à la fois à la et au de rester avec nous pendant une heure de plus. Nous passerions une heure avec le , une heure avec les ministres Hajdu et Vandal, et une heure avec la Commission de la fiscalité des Premières Nations. Voilà ce que je propose. Bien sûr, cela suppose que nous adoptions la motion.
Oui, il la réunion durerait trois heures, ce qui était déjà prévu, je crois.
:
Merci, monsieur le président.
Je pensais que vous alliez sauter mon tour.
Pendant que notre étude de la question de la fiscalité progresse, je pense qu'il est important que nous examinions notre histoire. Depuis la signature des traités et des certificats des Métis, les gouvernements autochtones n'ont pas été autorisés à participer au développement du pays. Je sais que, dans les Territoires du Nord-Ouest, les Autochtones n'étaient certainement pas invités à participer au processus décisionnel. Cela signifie aussi qu'ils n'avaient vraiment aucun moyen de générer des revenus. En fait, de nombreux obstacles les en empêchaient.
Pendant que nous allons de l'avant et que nous parlons de reconstituer des nations, de travailler avec des gouvernements autochtones et de permettre à des Autochtones de devenir autonomes, la question de la fiscalité revêt une grande importance. La capacité de financer des nations autonomes et d'autres modèles de gouvernance des communautés autochtones doit être fondée sur la capacité de financer leurs activités. Cela signifie que nous devons clarifier notre capacité d'imposer les revenus des membres de nos communautés, dans le cadre de la gouvernance autochtone.
Nous avons discuté d'arrangements considérés comme des ententes de subvention ou de contribution, mais je pense que la plupart des gouvernements autochtones considèrent que ces ententes sont du même ordre que celles conclues avec les provinces ou les territoires, dans le cadre desquelles des accords de financement officiels à long terme peuvent être mis en place. Il n'existe pas de source de financement unique qui pourrait générer suffisamment de revenus pour financer un gouvernement autochtone. Il faudrait avoir recours à de nombreuses sources de financement différentes, et bon nombre d'entre elles devraient figurer dans l'accord de financement conclu avec le gouvernement fédéral.
Les redevances sont également un élément à prendre en compte. Dans les Territoires du Nord-Ouest, des accords de partage des revenus tirés des ressources naturelles ont déjà été mis en place dans le cadre de certains des projets de développement et d'énergie renouvelable qui sont en cours. Tous ces éléments doivent être pris en considération et inclus dans une formule de financement pluriannuel à long terme.
Il nous a fallu attendre longtemps, car pendant les 10 années où les conservateurs ont été au pouvoir sous le gouvernement Harper, pratiquement tout devait être financé par des revenus autonomes, selon l'approche adoptée par ce gouvernement. Aucun progrès n'était réalisé en ce qui concerne certaines politiques, comme l'accord de financement de l'autonomie gouvernementale qui est maintenant en place et qui va vraiment contribuer à apporter des éclaircissements sur les fonds que le gouvernement fédéral fournira. Cependant, d'autres obstacles subsistent.
Ma première question portera sur les discussions qui sont en cours ou non. Prenons l'exemple des Territoires du Nord-Ouest, d'où je viens. Si un accord sur les revenus, qui porte en particulier sur les redevances, l'imposition foncière ou l'impôt sur le revenu, est repris par les gouvernements autochtones, les revenus du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest diminueront.
Des discussions ont-elles eu lieu avec d'autres administrations ou d'autres gouvernements qui seraient touchés par ces changements?
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J'apprécie beaucoup la question et je suis tout à fait d'accord avec vous. Il est certain que la Loi sur les Indiens, au fil des ans, a effectivement empêché les populations autochtones de participer à l'économie.
Certaines mesures mises en place sont encourageantes. Mon collègue, M. Wright, a mentionné tout à l'heure que l'on peut se soustraire à la Loi sur les Indiens dans le cadre de la Loi sur la gestion financière et mettre en place ses propres lois en matière d'administration financière. Si vous êtes une Première Nation, vous pouvez vous soustraire à la Loi sur les Indiens et élaborer votre propre code foncier. Ce sont assurément des moyens de prospérer sur le plan économique et d'aller chercher d'autres sources de revenus, mais vous avez tout à fait raison: à l'avenir, il faudra faire beaucoup plus.
Je peux dire qu'avec l'engagement du gouvernement à développer un cadre de réconciliation économique, certaines de ces discussions ont déjà commencé. Le cadre, la politique, la vision et les actions seront tous définis par les peuples autochtones. Ce sont eux qui décideront de leur avenir et qui diront ce dont ils ont besoin. Je pense qu'il est clair que les revenus et la prospérité économique, ainsi que l'élimination des obstacles qui empêchent les Premières Nations, les Inuits et les Métis de devenir prospères, seront assurément au centre des préoccupations.
Même au sein de la structure dans laquelle nous travaillons actuellement au ministère des Services aux Autochtones, nous nous demandons ce que nous pouvons faire de plus. Nous avons des transferts destinés aux communautés des Premières Nations. Y a‑t‑il des façons d'examiner ces transferts? Pourrions-nous les monétiser? Pourrions-nous nous trouver des moyens d'inciter davantage à ce que l'argent qui se trouve actuellement dans le système soit utilisé différemment et de façon plus novatrice pour, par exemple, construire des maisons, des infrastructures?
Tout cela pour dire que des discussions sont en cours. Il est certain que nous en entendons parler partout. Je pense que même avec le cadre de réconciliation économique, voilà une occasion bien tangible d'entendre les peuples autochtones se prononcer sur la façon dont ils voudraient que cela se passe.
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Merci, monsieur le président.
Dans un examen de la réconciliation économique des peuples autochtones, qui va toucher les éléments liés à l'autodétermination et à la compétence des Premières Nations et qui vise l'atteinte de l'autonomie, il y a un aspect qui mériterait davantage d'attention. Cela concerne le Congrès des peuples autochtones, ou CPA, du Canada.
Un accord politique a été signé par le Canada le 5 décembre 2018, mais très peu de mesures concrètes en ont découlé. On sait que ce sont principalement les employés du CPA qui agissent dans les milieux urbains. Or, de nombreux autochtones se retrouvent dans ces milieux, et ils doivent affronter de grandes difficultés sur divers plans, notamment le logement, l'itinérance, la santé mentale, la toxicomanie et la justice, sans oublier les problèmes liés à la langue.
Il est urgent de prévoir des ressources.
Comment pourrait-on agir concrètement pour aider à financer les services?
Comment pourrait-on aussi donner un peu plus de pouvoir, de leadership et de capacité d'action au CPA, dans les circonstances, afin qu'il puisse agir auprès de ses membres?
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Permettez-moi de vous parler de l'Autorité financière des Premières Nations, aussi connue sous le nom d'Administration financière des Premières Nations, ou AFPN. Cet organisme a beaucoup d'obligations. Il effectue notamment des contrôles internes, et il applique des mesures de protection pour assurer la sécurité financière de ses membres. Bref, ces éléments visent à leur donner une crédibilité et à favoriser des investissements, ce qui est reconnu.
Seriez-vous disposé à examiner certaines de leurs propositions et à accepter que l'AFPN puisse se porter garante des entrepreneurs des Premières Nations qui sont situés dans des réserves?
Cela n'est pas possible pour ces entrepreneurs en ce moment. Toutefois, cela pourrait être une solution, notamment pour la construction de logements et pour la monétisation des transferts fédéraux. Cela permettrait aussi d'accélérer le financement et le développement des infrastructures, et de reconduire le projet de protection des actifs communautaires par le truchement d'une assurance mutualisée pour l'assurance de biens et responsabilités.
Il s'agit de trois petites mesures qui pourraient changer les choses, notamment pour ce qui est de la crise du logement, et qui permettraient à des organisations, particulièrement une organisation structurée comme l'AFPN, d'agir concrètement pour surmonter la crise du logement en milieu autochtone.
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Merci beaucoup de la question. Il s'agit d'un point important.
Après mon intervention, mon collègue M. Duschenes pourra ajouter quelques commentaires.
En fait, l'année dernière, nous avons apporté des changements à la Loi sur la gestion financière des Premières Nations. Ces changements ont été proposés par l'organisation elle-même. À l'avenir, nous pourrons en apporter d'autres. Je pense que, l'année dernière, c'était la troisième fois qu'on y apportait des changements. Nous pouvons donc le faire au fil du temps.
[Traduction]
C'est comme si l'on construisait une fondation une brique à la fois. Cependant, l'essentiel est que les changements que nous avons apportés à la Loi sur la gestion financière des premières nations l'an dernier et sur lesquels ce comité s'est penché ont été apportés par les institutions elles-mêmes. Cela signifie qu'au cours des prochaines années, elles évalueront d'autres possibilités de moderniser et de renforcer cette loi. Elles présenteront ces propositions, et votre comité prendra part à ce processus.
Je ne sais pas s'il y a autre chose...
Si je comprends bien, vous voulez savoir quelle autorité nous avons pour agir.
D'abord et avant tout, le gouvernement du Canada a pris un engagement à l'égard de la réconciliation économique. La réconciliation économique signifie que le gouvernement du Canada et moi-même — en tant que fonctionnaire, très franchement, et comme je suis l'une des dirigeantes du ministère — reconnaissons que des torts ont été causés dans le passé. Des obstacles ont été imposés aux peuples autochtones du Canada, d'où la nécessité de se réconcilier.
Le gouvernement du Canada et les partenariats autochtones se sont mis d'accord et ont reconnu cet état de fait. Cela a été renforcé par la Commission de vérité et réconciliation et les appels à l'action, par ce que nous avons entendu dans le cadre de l'enquête sur les personnes disparues et assassinées, et par ce que dit la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones: lorsque les nations et les habitants de ces nations reconnaissent qu'il y a eu des injustices et qu'il y a des choses à réparer, ils se parlent et créent un espace pour la réconciliation et la guérison et pour convenir d'une meilleure façon de faire pour la suite des choses.
Le ministère et moi-même tirons notre autorité de ce qui est réel à l'échelle internationale et nationale, mais aussi au niveau personnel, en tant que Canadien et en tant que fonctionnaire. Je suis fermement résolue à rendre le Canada meilleur pour nous tous.
Merci.