:
La séance est ouverte. Bonjour à tous.
[Français]
Bienvenue à la 53e réunion du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord.
Nous reconnaissons que nous sommes sur le territoire non cédé du peuple algonquin anishinabe.
[Traduction]
Avant de commencer, y a‑t‑il consentement unanime pour que la greffière prépare un communiqué à l'intention des médias sociaux pour donner les grandes lignes des déplacements qu'effectuera le Comité la semaine prochaine à Cambridge Bay, Kugluktuk et Yellowknife?
(La motion est adoptée.)
Le président: Merci.
[Français]
Notre réunion, comme celles qui l'ont précédée, se déroule sous forme hybride.
[Traduction]
Les membres qui sont avec nous de façon virtuelle sont au courant des consignes à observer.
Pour l'ensemble des participants, veuillez attendre que je vous désigne par votre nom avant de prendre la parole. Lorsque vous prenez la parole, veuillez vous adresser au président, et assurez-vous de parler lentement et clairement. Lorsque vous ne parlez pas, n'oubliez pas de mettre votre micro en sourdine.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le 21 novembre 2022, nous reprenons notre étude sur l'amélioration du taux de diplomation des étudiants autochtones.
Pour notre premier groupe d'experts de la journée, nous accueillons l'honorable Patty Hajdu, ministre des Services aux Autochtones du Canada, qui est ici en personne. Aussi présente pour ce premier segment, nous accueillons la sous-ministre Gina Wilson, également du ministère des Services aux Autochtones.
Bien entendu, chacun peut s'exprimer dans la langue officielle de son choix. Pour la présente séance, le Comité dispose de services d'interprétation en français, en anglais et en inuktitut. Au bas de votre écran, vous avez le choix entre le parquet, l'anglais et le français. Je vous suggère de faire ce choix maintenant, afin d'être prêt lorsqu'une autre langue sera parlée. Si l'interprétation devait cesser, veuillez nous en informer afin que nous suspendions les délibérations le temps de tout remettre en ordre.
Comme le veut la coutume, madame la ministre Hajdu, nous vous donnons la parole pour une déclaration liminaire. Je crois savoir que vous disposez d'un peu plus de cinq minutes. On m'a dit sept ou huit minutes. Pour les besoins de votre exposé, je crois que ce sera parfait.
Ensuite, nous passerons aux questions.
C'est à vous, madame la ministre.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Kwe kwe. Tansi. Unnusakkut. Good morning. Bonjour.
Je suis très reconnaissante de pouvoir être ici avec vous tous aujourd'hui, sur le territoire traditionnel et non cédé du peuple algonquin Anishinabe.
[Français]
Je vous remercie de m'avoir invitée à discuter du travail que fait le gouvernement fédéral pour améliorer l'éducation des jeunes Autochtones.
[Traduction]
Je sais que vous avez tous cherché diligemment à comprendre l'histoire de la colonisation européenne et les politiques qui en ont découlé, ces politiques qui visaient à chasser les populations autochtones de leurs terres, à les couper de leurs traditions et de leur culture. À cause d'elles, de nombreux enfants autochtones ont été privés pendant des générations de leur droit de s'épanouir au sein de leur communauté et de leur famille, ainsi que de leur droit d'accéder à une éducation comparable à celle que recevaient les enfants non autochtones, souvent dans la même région ou sur le même territoire.
En fait, en 2021, un peu plus de 53 % des élèves autochtones ont obtenu leur diplôme d'études secondaires contre 90 % des élèves non autochtones. Cet écart de 37 %, qui touche des jeunes qui voient leurs rêves rester inassouvis et leurs possibilités d'avenir frustrées, est une tragédie à laquelle nous devons tous nous efforcer de mettre un terme.
En 2021, les taux de réussite dans l'enseignement postsecondaire pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis étaient respectivement de 45,3 %, 33,6 % et 56,3 %, alors qu'ils étaient d'environ 70 % pour les Canadiens non autochtones. Quel gaspillage de talents, des talents dont le Canada a besoin plus que jamais. Nous devrions nous engager collectivement à faire en sorte que ces résultats changent pour cette génération et la suivante.
Pour changer ces résultats, nous avons besoin non seulement d'investissements financiers, mais aussi d'un soutien vigoureux aux dirigeants qui s'efforcent d'ériger ou de remettre sur pied des systèmes d'éducation fondés sur la langue et la culture, depuis l'apprentissage préscolaire jusqu'à l'enseignement postsecondaire. Les écoles ordinaires ont mal servi les élèves autochtones, et les effets du racisme et d'un programme d'études qui occulte les perspectives et l'histoire autochtones ont aggravé le problème.
Les élèves des réserves doivent bénéficier d'un financement comparable à celui que reçoivent les élèves des systèmes provinciaux hors réserve. Des investissements doivent être faits dans des domaines essentiels, tels que la langue et la culture, l'école maternelle à temps plein et les programmes parascolaires.
En 2016, le gouvernement libéral fédéral a commencé à travailler à la création de nouveaux partenariats avec les peuples autochtones afin de réformer le mode de financement de l'enseignement primaire et secondaire. Le gouvernement a mis en place des formules de financement propres à chaque province comme nouvelles bases plancher et a accepté des modifications pour répondre aux priorités et besoins particuliers des différentes Premières Nations. Pour donner de la crédibilité à ce travail, le gouvernement fédéral a augmenté de 74 %, depuis 2015, le financement de l'enseignement primaire et secondaire pour les élèves des Premières Nations vivant dans les réserves.
Des signes encourageants nous indiquent que la nouvelle approche fonctionne. En 2021, un peu plus de 53 % des jeunes des Premières Nations âgés de 18 à 24 ans détenaient un diplôme d'études secondaires ou l'équivalent. L'écart est encore trop important, mais il se réduit. Le déficit découlant de 10 ans d'investissements limités, voire inexistants, dans la jeunesse autochtone se manifeste aussi sous la forme d'infrastructures souvent délabrées ou peu sécuritaires.
Les jeunes Autochtones ont besoin de lieux d'apprentissage sécuritaires et ils les méritent. Services aux Autochtones Canada et l'Assemblée des Premières Nations ont commandé des études qui démontrent l'écart inacceptable et honteux qui existe en matière d'infrastructures entre les communautés autochtones et non autochtones.
Depuis 2015, le gouvernement a engagé 2,35 milliards de dollars en financement ciblé pour les installations scolaires. La somme de 2,27 milliards de dollars a été versée, ce qui a permis de financer 250 projets, dont 70 nouvelles écoles. Sur les 250 projets, 164 sont maintenant terminés et 86 projets sont en cours. Ces investissements dans les infrastructures servent à environ 313 000 élèves de 270 communautés. Il s’agit d’une étape importante pour combler l’écart en matière de durabilité des infrastructures d’ici 2030.
Le gouvernement fédéral utilise les formules provinciales comme base minimale pour combler les écarts en matière d'équité. Les partenaires ont indiqué que chaque région est unique en son genre, certaines communautés requérant de l'aide pour offrir du transport, des résidences pour enseignants et des repas sains dans le cadre de leur système d'éducation.
De nombreux partenaires autochtones préconisent une éducation autodéterminée. Neuf accords régionaux sur l'éducation ont été signés pour redonner aux Premières Nations le contrôle de la conception et de la prestation de l'éducation dans les réserves. On veille à ce que l'apprentissage soit ancré dans la culture et la langue, et à ce que les formules de financement fonctionnent au mieux pour chaque région.
[Français]
En juillet 2022, j'ai eu l'honneur de me joindre aux grands chefs et aux chefs du Conseil en éducation des Premières Nations pour signer une entente régionale en matière d'éducation de plusieurs millions de dollars avec 22 Premières Nations qui soutiennent le Conseil en éducation des Premières Nations au Québec.
Lors de cet événement, j'ai été émue par une jeune fille qui a ouvert la cérémonie en s'exprimant dans sa propre langue autochtone, le mohawk, ou kanien'keha. Elle a appris sa langue dans le cadre d'un programme d'immersion qu'elle a commencé à fréquenter à la maternelle.
[Traduction]
C'était incroyablement émouvant. Cinquante ententes sont en cours d'élaboration, et les dirigeants sont déterminés à offrir un enseignement qui permettra de former des adultes confiants et compétents, enracinés dans leur culture et leur langue.
En janvier, j'ai rendu visite à Dianne Roach — la directrice des opérations du Shingwauk Kinoomaage Gamig —, qui nous a fait visiter le nouvel établissement postsecondaire anishinabe partiellement financé par FedNor. Cette école s'efforce de préserver l'intégrité de la langue et du savoir anishinabes. J'ai été accueillie par des étudiants qui apprennent et enseignent l'ojibwé. La confiance en eux-mêmes, les liens et la force que ces étudiants développent sont un cadeau pour leurs communautés et pour les générations à venir.
La promesse de la réconciliation, c'est que chaque personne dans ce pays ait la fierté et la confiance en soi nécessaires pour qu'elle puisse atteindre, elle aussi, son plein potentiel. En effet, notre pays ne peut prospérer que si chaque enfant des Premières Nations, chaque enfant inuit et chaque enfant métis peut regarder son avenir avec espoir et avoir la certitude qu'il peut apprendre, grandir et contribuer à sa famille, à sa communauté, à la nation et au monde. Ces enfants doivent savoir qu'ils disposent des meilleures possibilités d'apprendre et qu'ils bénéficient de chances égales en matière d'éducation et de réussite économique. C'est ainsi que nous pourrons fournir la promesse d'un avenir meilleur, de succès et de prospérité pour nous tous.
Nous y parviendrons en veillant à ce que les éducateurs des Premières Nations, des Métis et des Inuits disposent des outils et des ressources qu'il leur faut pour concevoir et dispenser l'enseignement qui aidera leurs jeunes à réussir.
Je vous remercie, monsieur le président.
:
Je vais manquer de temps, madame la ministre. Je veux passer à autre chose.
En 2018, le vérificateur général a publié un rapport. Je vais paraphraser pour ne pas avoir à le lire en entier, mais il y était question de recommandations adressées à Services aux Autochtones Canada en vue de combler les écarts socioéconomiques, notamment en éducation. L'un des éléments de leurs conclusions, c'est que nous devons trouver des choses qui améliorent réellement la vie des populations autochtones en utilisant des indicateurs appropriés plutôt que de nous concentrer sur la quantité d'argent dépensée. L'objectif ultime est d'améliorer les conditions de vie et de combler les lacunes. Les chiffres auxquels j'ai fait référence sont rapportés par Services aux Autochtones Canada, nous pouvons donc partir de là et voir où cela nous mène.
En 2018, le vérificateur général a également discuté du fait que les rapports sur la diplomation dans les réserves étaient inexacts. Il utilisait une méthode qui ne mesurait que les enfants qui commençaient en 12e année, et non la méthode de la cohorte, qui va de la 9e à la 12e année ou de la 10e à la 12e année, comme le font la plupart des systèmes provinciaux. Lorsque nous commençons à comparer ces taux... Vous avez parlé d'une moyenne de 85 % ou quelque chose comme ça. Je parle de taux aussi bas que 34 %. Le vérificateur général a indiqué qu'en utilisant la bonne méthode, ces taux auraient été encore plus bas.
Je crois savoir qu'une nouvelle méthode a été approuvée en août 2020, qui permettrait d'obtenir les taux qui peuvent être comparés. Êtes-vous au courant de cela? Quelle incidence cela a‑t‑il eue sur les taux que vous mesurez lorsque vous tentez d'évaluer le succès obtenu?
:
Merci, monsieur le président, et merci, madame la ministre, de vous joindre à nous aujourd'hui.
Ma question portera sur les ententes régionales sur l'éducation et sur certains des problèmes et des obstacles que nous rencontrons à cet égard.
Vous n'êtes peut-être pas tous familiarisés avec les ententes régionales sur l'éducation. Pour vous donner un peu de contexte, vous en trouverez un exemple étonnant en Nouvelle-Écosse: Mi'kmaw Kina'matnewey. Il y a 20 ans, en Nouvelle-Écosse, le taux de diplomation des Premières Nations était de 30 %. Il est aujourd'hui de 90 %, ce qui représente l'un des taux de diplomation les plus élevés parmi les Premières Nations du pays. Lorsque je parle au coprésident de l'organisation, le chef Leroy Denny et à son personnel, notamment Blaire Gould, ils attribuent tous cette réussite au fait que les communautés collaborent désormais sur la question de l'éducation. Elles peuvent ainsi se concentrer sur la langue, la culture et la décolonisation de l'éducation.
Vous avez dit dans votre allocution que nous disposions de neuf ententes régionales sur l'éducation dans l'ensemble du pays. Pourriez-vous nous dire quelles sont les pratiques exemplaires que vous avez observées?
Pourquoi constituent-elles des pratiques exemplaires? Pourquoi ne fonctionnent-elles pas? Comment pouvons-nous faire en sorte qu'un plus grand nombre de communautés suivent cette voie?
:
Merci beaucoup, monsieur Battiste.
Je dirai simplement que l'autodétermination est la solution qui nous permettra de nous sortir de ce pétrin. Les peuples autochtones doivent disposer des outils et du contrôle nécessaires pour réaffirmer leurs droits sur l'éducation de leurs enfants et de leurs communautés.
Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, le gouvernement fédéral de Stephen Harper avait en fait supprimé le financement fédéral de projets qui auraient pu aider à répondre au problème soulevé par M. Vidal. Par exemple, l'Institut de la statistique des Premières Nations avait été démantelé. Il s'agissait d'une institution clé qui permettait aux Premières Nations de recueillir elles-mêmes des données essentielles et nécessaires à leur autogouvernance.
Nous avons rétabli le financement de cet institut et consacré des ressources importantes au financement du contrôle exercé par les Premières Nations sur la manière dont les données sont recueillies et sur la façon dont elles sont utilisées pour améliorer les résultats.
Je pense également que vous avez mis le doigt sur des aspects très importants, soit le programme d'études, la langue et la vision du monde qui va de pair avec la manière dont les gens sont éduqués au sein de la communauté.
Vous avez également souligné un aspect très bénéfique. Lorsque les communautés collaborent, elles bénéficient d'une capacité, à plus grande échelle, de conclure des ententes régionales sur l'éducation qui soutiennent certaines des petites communautés qui ne pourraient peut-être pas le faire seules. Les communautés travaillent d'arrache-pied à l'établissement de ces ententes sur l'éducation. Ce processus de négociation est mené avec le gouvernement fédéral, afin que tout le monde soit convaincu, lorsque l'autorité est transférée aux communautés autochtones, qu'elles ont la capacité de faire exactement ce qu'elles veulent, c'est‑à‑dire améliorer les résultats en matière d'éducation.
La réussite est atteinte lorsque les gens qui obtiennent leur diplôme sont fiers d'eux‑mêmes et ont confiance en leur histoire et en leur capacité à réaliser leur plein potentiel et à contribuer à la vie de leur communauté.
:
Permettez-moi d'abord de parler du long terme et de la prévisibilité... Comme le savent ceux d'entre vous qui ont déjà dirigé des organisations, lorsque vous disposez d'un financement à court terme — d'une durée d'un an ou deux — il est très difficile de faire plein de choses, notamment de planifier l'avenir, mais aussi de recruter et de conserver des éducateurs réellement qualifiés.
Les ententes de 10 ans vous permettent en fait de stabiliser le système d'éducation que vous dirigez, notamment en garantissant la stabilité des éducateurs. Certains d'entre vous — Mme Gill, par exemple — ont été enseignants et savent que la relation entre les élèves et les enseignants joue un rôle important dans l'obtention des résultats. Quand les gens n'ont pas la confiance ou le contrôle nécessaire... Nous observons fréquemment ce phénomène, en particulier dans les communautés isolées. Les enseignants viennent pour quelques années, puis s'envolent vers des horizons plus favorables, peut-être plus proches de leur famille ou de leur culture.
En ce qui concerne la culture et la langue — et, encore une fois, il s'agit des témoignages des chefs, des élèves et des familles avec lesquels j'ai eu l'occasion de m'entretenir —, tout le monde s'accorde pour dire que lorsque les élèves se sentent en sécurité, respectés et compris et qu'ils suivent un programme qui correspond à leur vie et à leur vision du monde, le fait de pouvoir apprendre dans des langues qu'ils ont souvent entendues à la maison — que ce soit par l'intermédiaire de leurs grands-parents ou d'autres membres de leur famille — permet aux élèves de se sentir plus à l'aise. Ils sont alors plus connectés à l'école.
L'incapacité des systèmes d'éducation à faire en sorte que les élèves des Premières Nations puissent terminer leurs études secondaires traditionnelles est souvent due au fait que ces élèves ont quitté l'école. Ce n'est pas parce qu'ils ont atteint la 12e année et qu'ils ont échoué. C'est parce qu'ils ont souvent quitté la classe et quitté l'école, parce qu'ils ne se sentent pas les bienvenus dans ces systèmes, ou parce qu'ils ont été victimes d'un racisme disproportionné, soit de la part des éducateurs — ce qui est très triste —, soit de la part de leurs pairs.
Très franchement, le programme est dans certains cas insultant, parce qu'il blanchit leur expérience en tant qu'Autochtone. C'est une page qui se tourne.
J'ai vraiment bon espoir que de plus en plus d'ententes de ce type seront conclues au cours des prochaines années.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie de leur présence la ministre et la sous-ministre, Mme Wilson.
Madame Hajdu, vos dernières paroles m'ont interpellée et résonnent en moi. Nous sommes sur la même longueur d'onde pour ce qui est de la langue, de la culture, de l'intérêt et de la réussite des étudiants, assurément. Il est question de leur identité même.
Cela dit, pendant les prochaines minutes, j'aimerais parler de l'audit de 2018 du Bureau du vérificateur général. Je sais que M. Vidal a abordé cet aspect un peu plus tôt. J'aimerais parler notamment de certaines données. J'ai entendu des choses qui m'ont étonnée, et j'aimerais faire un suivi relativement à ce qui a été soulevé en 2018.
Par exemple, le rapport sur les écarts socioéconomiques dans les réserves des Premières Nations indique que les données recueillies n'étaient ni pertinentes ni utilisées adéquatement pour éclairer les décisions du ministère.
Je n'ai pas les données exactes en main, mais j'aimerais savoir s'il y a eu une réorientation dans la collecte de données, afin de s'assurer que celles-ci sont désormais pertinentes et adéquates et qu'elles permettent d'éclairer les décisions en matière de financement, comme le souhaitait le Bureau du vérificateur général.
:
En effet, tout est relatif, rien n'est noir ou blanc. Je suis absolument d'accord sur cela. Cela dit, c'est notre travail de poser des questions à cet égard.
Par exemple, vous avez parlé de méthodologie. Bien entendu, la méthodologie peut changer. La pertinence des données peut émaner d'un changement de méthodologie, mais ce n'est pas assuré. C'est la raison pour laquelle j'ai posé la question de nouveau.
Il n'y a peut-être pas eu d'audit du Bureau du vérificateur général, mais j'imagine que cela viendra. À ce moment, on pourra évaluer si les changements, nommément ceux en matière de méthodologie, ont un effet sur la pertinence des données.
Pour ce qui est de l'utilisation des données, c'est tout à fait autre chose. Il ne s'agit pas d'une méthodologie d'étude. C'est vraiment une question d'utilisation, à savoir ce qu'on fait des données recueillies, du moment qu'elles sont pertinentes.
Je crois qu'on n'a pas pu répondre à la deuxième portion de la question, mais c'est peut-être également une question d'audit.
Monsieur le président, je pense que j'ai dépassé mon temps de parole.
:
[
La députée s'exprime en inuktitut ainsi qu'il suit:]
ᐆᑮ, ᖁᔭᓐᓇᒦᒃ ᓂᕆᐅᓐᓂᐊᖅᐳᖓ ᑖᒃᑯᐊ ᖃᐃᑕᐅᓂᐊᖅᑐᓂᒃ ᑕᑯᔪᒥ...ᑕᑯᔪᒥᓇᒻᒪᕆᒻᒪᐃᓛᒃ, ᐋ, ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᒻᒥᒃ, ᐋ,
ᖃᑦᓯᐅᒻᒪᖔᑦᑕ ᐅᖃᐅᓯᕐᒥᓐᓂᒃ ᐅᖃᐅᓯᑐᖃᕐᒥᓐᓂᒃ ᑖᒃᑯᐊ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑕᐅᕙᓪᓕᐊᔪᑦ. ᐅᓇ ᐱᖃᑖ ᐊᐱᕆᔪᒪᔭᕋ
ᐋ, ᒐᕙᒪᑐᖃᒃᑯᑦ 46ᓂ ᐊᕐᕌᒍᓂᒃ 1951ᒥᒃ ᐱᒋᐊᖅᓱᒍ 1997ᒧᑦ ᐃᓱᓕᒃᖢᓂ ᐊᑭᓕᖅᑐᐃᓚᐅᖅᓯᒪᒻᒪᑕ, ᐋ, ᐃᓕᓐᓂᐊᕐ−
ᕕᓐᓂᒃ ᓴᖅᑭᑦᑎᑦᓯᓪᓗᑎᓪᓗ ᐊᒻᒪᓗ, ᐋ, ᐃᖅᑲᓇᐃᔭᖅᑖ ᐃᖅᑲᓇᐃᔭᖅᑎᑖᖅᓱᑎᒃ ᑖᒃᑯᐊ 13ᓂᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᓐᓂᒃ
ᓄᓇᕗᒻᒥ ᓴᖅᑭᑦᑎᑦᓯᓚᐅᕐᒪᑕ ᐊᑭᓕᖅᓱᐃᓪᓗᑎᒃ ᑖᒃᑯᐊ ᐊᑭᓕᖅᑐᖅᑕᐅᔪᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᓐᓂᒃ ᓴᖅᑭᑎᑕᐅᔪᑦ ᐱᔾᔪᑎᖃ−
ᓗᐊᖅᓱᑎᒃ ᐊᓯᐅᑎᒃᓯᓇᓱᒃᓱᑎᒃ ᐃᓄᐃᑦ ᐃᓕᖅᑯᓯᖏᓐᓂᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓄᐃᑦ ᐅᖃᐅᓯᖏᓐᓂᒃ. ᑖᒃᑯᐊ ᒐᕙᒪᒋᔭᑦᓯ
ᐅᖃᐅᓯᖃᓲᖑᒐᑦᓯ ᓴᐃᒻᒪᖃᑎᒌᓕᕐᓂᖅ ᐱᒻᒪᕆᐅᓂᕋᖅᑕᐅᑎᓪᓗᒍ ᑖᓐᓇ ᐃᒪᓐᓇ ᐊᐱᕆᔪᒪᕗᖓ ᐃᓕᒃᓯᓐᓄᑦ ᑖᒃᑯᐊ
ᒐᕙᒪᑐᖃᒃᑰᔪᓯ, ᐋ, ᑮᓇᐅᔭᖅᓂᒃ ᓴᖅᑮᓂᐊᖅᐱᓰ ᑖᒃᑯᐊ 13ᓂᒃ ᐃᓄᐃᑦ ᐅᖃᐅᓯᖏᓐᓂᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅ....ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᑦ−
ᑕᖃᕈᓐᓇᖁᓪᓗᒋᑦ ᐅᖃᐅᓯᖏᓐᓂᓪᓗ ᐃᓕᖅᑯᓯᖏᓐᓂᓪᓗ ᓴᖅᑮᖏᓐᓇᖁᓪᓗᒋᑦ, ᐋ, ᓱᕗᓂᒃᓴᕐᒧᑦ.
[Les propos en inuktitut sont interprétés en anglais puis traduits ainsi:]
Je vous remercie. J'attends sa publication avec impatience et j'ai hâte de le lire et de l'étudier. Il est important pour moi de savoir combien d'écoles en terres inuites offrent désormais un enseignement dans leur langue maternelle.
La deuxième question que je voudrais poser est la suivante. Pendant 46 ans, de 1951 à 1997, le gouvernement fédéral a financé la construction et le fonctionnement de 13 pensionnats au Nunavut, dans le but explicite d'éradiquer la culture et les langues inuites.
Puisque la réconciliation est très importante, le gouvernement libéral financera‑t‑il 13 écoles de langue et de culture inuites dans un avenir proche? Allez-vous financer 13 écoles de langue et de culture inuites, offrant des programmes conjuguant langue et culture?
[Traduction]
:
J'ai trouvé un point de données pour vous dans mes notes sur votre question précédente, madame Idlout.
Quatre-vingt-douze pour cent des élèves qui fréquentent les écoles administrées par les Premières Nations reçoivent au moins une matière dans une langue autochtone. Cependant, d'après ma propre expérience de l'immersion en français ou des cours de français, il reste probablement beaucoup de chemin à parcourir, car nous savons qu'il est parfois difficile d'apprendre une langue lorsque l'apprentissage se limite à un seul cours ou à une seule occasion par semestre ou par jour.
En ce qui concerne les écoles de langues pour les Inuits, en 2016, le gouvernement du Canada a mis en place ce que l'on appelle — et vous êtes au courant — des mécanismes bilatéraux permanents pour parler des sujets que vous avez mentionnés. Le but était de cerner les priorités communes, de déterminer quelles politiques les Inuits voulaient que nous mettions en œuvre et dans quel ordre, et de trouver la façon de suivre les progrès réalisés par rapport à ces priorités.
Je dirai également que, comme vous le savez, l'éducation est dispensée par les territoires. Au Nunavut, les ententes sont conclues avec ce territoire. En février, j'ai rencontré la ministre de l'Éducation et vice-première ministre, Pamela Gross, pour parler de ses priorités, en particulier du financement et du soutien disponibles dans le cadre de l'initiative « Inuit child first ».
Nous avons convenu d'organiser une discussion tripartite, en raison de la discorde qui règne entre... Certaines personnes estiment que le territoire n'assure pas une préservation adéquate de la langue et de la culture. Elles ne perçoivent pas les résultats des investissements dans l'éducation consentis par le territoire par l'entremise du gouvernement fédéral.
J'espère que le travail de mise en place de cette discussion tripartite commencera bientôt. J'attends avec impatience la première réunion, car la ministre Gross et moi‑même avons convenu que, quelle que soit la manière dont nous y parviendrons, nous devons faire un meilleur travail. Les enfants inuits doivent bénéficier de l'égalité des chances en matière d'éducation dont j'ai parlé dans mes observations liminaires.
Je pense qu'il s'agit d'une évolution positive.
:
Merci, monsieur le président.
Je vais poursuivre cette conversation et suggérer que vous n'ayez pas besoin de me communiquer ces statistiques, parce que lorsque j'examine les années 2020‑2021 et 2021‑2022... Ces chiffres sont tirés de ces années. Ces taux de diplomation figurent à la page 25 du rapport de 2021. Ils se trouvent en fait à la ligne située en dessous du point de données dont vous venez de parler dans votre réponse à Mme Idlout. Deux années de suite, les rapports sur les résultats de votre propre ministère — que vous avez approuvés, madame la ministre — indiquent une diminution du pourcentage d'étudiants des Premières Nations vivant dans les réserves qui obtiennent leur diplôme, qui est passé de 40,5 % à 34,2 %.
Permettez‑moi de mettre les choses en perspective pour vous, madame la ministre. Vous voulez revenir en arrière et mettre la faute sur les 10 années précédentes, mais au cours des huit années que le gouvernement actuel a passé au pouvoir, le taux de diplomation des élèves des Premières Nations vivant dans les réserves a baissé de 6,5 %. Cela signifie que pour 100 enfants qui entrent dans le système... Nous ne savons même pas si nous mesurons correctement ces résultats, car cette tâche fait partie du processus qui n'a pas encore été mis en place. Pour 100 enfants, nous en avons perdu plus de six au cours du processus. C'est terrifiant. C'est tragique. Le niveau de ces taux est inférieur à la moitié du taux initial des systèmes provinciaux, et il est en baisse.
Avez-vous une réponse à cette question, outre celle que vous m'avez donnée précédemment?
:
Je vous remercie, madame Atwin, de vos services d'éducatrice.
Vous avez absolument raison, et je suis convaincue que l'éducation est la solution à la pauvreté générationnelle. Comme je suis la première de ma famille à faire des études supérieures, cette question me tient beaucoup à cœur.
J'entends deux choses de la part des communautés. Premièrement, elles admettent que le financement offert aux étudiants a augmenté de 70 % depuis 2015. Soyons clairs: il ne s'agit pas d'une augmentation de 10 ou 20 %, mais de 70 % en moyenne. Notre financement est maintenant comparable à celui des provinces.
J'entends toutefois dire aussi qu'il existe encore des lacunes sur le plan de l'apprentissage parce qu'on a négligé cet aspect pendant très longtemps. J'ai parlé d'une décennie des ténèbres pendant laquelle nous avons perdu plusieurs générations d'étudiants, dont les établissements n'étaient pas aussi financés que les réseaux provinciaux et qui ont été laissés derrière. En fait, il n'y a pas que les réseaux scolaires qui n'ont pas été financés: les instituts qui aidaient les Premières Nations à accomplir certaines tâches, comme recueillir des données, se sont aussi fait couper les vivres, perdant les ressources dont ils avaient besoin pour que les Premières Nations puissent prendre de bonnes décisions à propos des mesures à prendre dans le domaine de l'éducation.
Les gens ne veulent pas retourner à cet âge des ténèbres. Nous avons besoin d'accords à long terme qui solidifieront le financement pour qu'un gouvernement ne puisse plus jamais réduire le financement en matière d'éducation des Autochtones, d'infrastructures autochtones, de gestion de l'eau ou de tout ce que nous avons trouvé en piteux état quand nous avons pris le pouvoir en 2015. Cela exige un travail considérable et un important engagement financier, mais les communautés des Premières Nations travaillent avec nous. Je peux vous dire que des changements d'envergure se produisent. Ce que les gens craignent le plus, c'est de retourner dans le passé et de perdre les gains accomplis si notre gouvernement est défait et que les conservateurs prennent le pouvoir.
À dire bien franchement, madame Atwin, c'est la raison pour laquelle nous travaillons à des accords à long terme avec les Premières Nations afin de leur conférer l'autonomie et le financement nécessaires pour ne pas retourner dans le passé.
:
Je vous remercie. C'est vraiment une belle entrée en matière.
Ne voulant pas perdre cela de vue, je dirai aussi que notre engagement à financer le principe de Jordan, et à faire en sorte que chaque enfant reçoive du soutien au titre de ce principe afin de mettre fin à des générations de négligence de la part de tous les ordres de gouvernement envers les enfants des Premières Nations, vise également à favoriser l'éducation et la persévérance scolaire avec le soutien des familles qui veulent que leurs enfants réussissent.
Comme je l'ai souligné, l'éducation postsecondaire me tient beaucoup à cœur. Dans les communautés qui peuvent aider tous les étudiants qui ont la capacité de suivre une formation ou une éducation postsecondaire à s'inscrire dans les établissements scolaires et à y rester — par exemple, en utilisant leurs propres revenus pour augmenter le soutien offert par le gouvernement fédéral —, on constate que les gens obtiennent leur diplôme, fort des compétences nécessaires pour gérer des communautés. Ils reviennent avec des titres d'infirmiers, de comptables, d'avocats, de médecins, d'ingénieurs civils et de travailleurs de la construction, et les communautés commencent à prospérer parce que les résidants prennent eux-mêmes la direction des communautés et peuvent les gérer d'une manière qui est conforme aux valeurs autochtones et à laquelle des communautés font confiance.
Je donnerai ici l'exemple de Biigtigong, une communauté de ma circonscription qui s'est engagée, il y a 40 à 50 ans, à faire en sorte que tous les enfants qui souhaitent effectuer des études postsecondaires puissent en faire. Cette communauté offre un programme de soutien global dans le cadre duquel les enfants sont jumelés à un membre de la communauté pour que s'ils éprouvent des difficultés quand ils sont à l'extérieur pour leurs études, ils puissent rester en contact avec la communauté et se rappeler pourquoi ils étudient et qui ils sont, le tout dans le respect de leur culture. Ces étudiants reviennent. Après 50 ans, cette communauté dispose d'enseignants, d'infirmières, d'opérateurs en gestion des eaux et de travailleurs de la construction originaires de Biigtigong. La communauté bénéficie d'un certain nombre d'occasions de développement économique, comme l'approbation d'une mine dans le cadre d'un projet conjoint avec la ville voisine de Marathon.
Voilà le genre de potentiel que les communautés possèdent quand les étudiants postsecondaires réussissent. À titre de ministre, j'ai comme priorité de faire comprendre à mes collègues que nous devons poursuivre nos efforts pour offrir du soutien.
Les étudiants peuvent se prévaloir de bourses et de prêts canadiens, que nous avons doublés, soit dit en passant. Les enfants, les jeunes et les adultes en situation de pauvreté qui font une première demande de bourse ou de prêt canadiens obtiennent plus de financement pour payer leurs droits de scolarité et certains frais de subsistance, mais ils ont souvent besoin de plus de soutien. Nous devons aider les gens à rester dans des environnements qui sont souvent tout nouveaux et très différents où il est difficile de rester.
:
Merci, monsieur le président.
Plus tôt, nous avons parlé de l'audit du Bureau du vérificateur général concernant les programmes d'enseignement primaire et secondaire, notamment de la question de la pertinence des données, de leur exactitude et de leur transmission aux différentes communautés autochtones. Nous avons aussi parlé de la méthodologie, qui ne garantit pas tous ces éléments, mais nous avons au moins la confirmation qu'il y a des changements au ministère pour améliorer la situation.
J'aimerais avoir votre avis sur un autre élément qui a été souligné et qui ne relève pas nécessairement de la méthodologie. En ce qui concerne les résultats, il y avait plusieurs indicateurs pour lesquels il n'y avait pas d'information. C'était quand même un nombre important, soit 17 indicateurs sur 23.
Quelles sont les raisons pour lesquelles il manquait ces informations quant aux résultats?
A-t-on réussi, depuis ce moment, à donner les informations pour l'ensemble des indicateurs?
:
[
La députée s'exprime en inuktitut ainsi qu'il suit:]
ᖁᔭᓐᓇᒦᒃ ᐋᒻ ᐊᒥᓱᓂᒃ ᐊᐱᖅᑯᑎᑦᓴᖃᕋᓗᐊᖅᑐᖓ ᑭᓯᐊᓂ ᐃᒪᓐᓇ ᐊᐱᕆᑐᐃᓐᓇᕐᓂᐊᖅ....ᐃᓚ ᐊᑕᐅᓯᕐᒥ ᐊᐱᕆᓇᓱᑐᐃᓐᓇᕐᓂᐊᖅᑐᖓ ᐃᒪᓐᓇ ᐱᒋᐊᕈᑎᒋᓗᒍ, ᓄᓇᕗᒻᒥᐅᑦ ᐋᒻ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖏᑦ ᐃᓄᖁᑎᖏᑦ ᐊᒃᓱᕈᓐᓇᖅᑐᒃᑰᓛᖑᒻᒪᑕ ᐋᒻ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᑦᓯᐊᐸᓐᖏᑦᑐᑦ ᐊᒥᓲᓪᓗᑎᒃ ᐋ ᐊᖏᕐᕋᒥᓐᓂᒃ ᐸᖕᒥᐅᖅᑐᑦ ᐋ ᓄᑕᐅᓐᖏᑦᑐᐊᓗᓐᓂᒃ ᐊᖏᕐᕋᖃᖅᑐᐃᑦ ᐅᖁᖅᓯᒪᔪᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᕈᒪᒐᓗᐊᖅᓱᑎᒃ ᓴᐱᕐᓇᓲᖑᒻᒪᑕ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᒻᒨᕋᓗᐊᕌᒐᒥᒃ ᑖᒃᑯᐊᑦᑕᐅᖅ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖏᑦ ᐸᖕᒥᐅᖅᑐᖅᑕᐅᖅ ᓄᑕᐅᓐ− ᖏᑦᑐᐊᓗᐃᑦᑕᐅᖅ ᑖᒃᑯᐊ ᐊᒃᓱᕉᑎᖃᕈᒪᔫᒐᓗᐊᑦ ᓇᐅᖏᓛᒃ ᐊᒥᓱᒻᒪᕆᐊᓗᓐᓂᒃ ᑐᓗᖅᑕᕈᑎᖃᓲᖑᒻᒪᑕ ᐃᓱᓕᒃᓯᓇᓱᒋᐊᒃᓴᖅ ᓴᐱᕐᓇᑲᓴᒻᒪᕆᑦᑐᖅ ᐃᓚᒋᔭᖏᑦ ᐋᕐᓂᐊᖃᖅᑐᑦ ᓂᓐᖓᐅᒪᔪᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᑎ− ᑕᐅᓯᒪᓂᑯᐃᑦ ᑕᒪᒃᑯᐊ ᐊᒃᑐᐊᓂᖃᖅᑎᒡᓗᒋᑦ ᓱᓕ ᒪᒃᑯᑦᑐᓄᑦ ᕿᑐᕐᖓᑦᑎᓐᓄᑦ ᐃᕐᖑᑕᑦᑎᓐᓄᑦ ᑐᓂᐅᖅ− ᑲᖅᐸᓪᓕᐊᒐᑦᑎᒍ ᓱᓕ, ᑖᓐᓇ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑐᓕᕆᓂᖅ ᐊᖅᑯᑎᒋᖃᑕᐅᒋᐊᖃᒻᒪᕋᑦᑎᒍ ᐃᓄᐃᑦ ᓄᓇᖃᖅ− ᑳᖅᓯᒪᔪᐃᑦ ᖁᕐᕙᖅᐹᓪᓕᓐᓂᐊᕈᑎᒃ ᖁᕐᕙᖅᑎᒋᐊᖃᒻᒪᕆᒃᑲᑦᑎᒍ ᑮᓇᐅᔭᖃᖅᑎᑕᐅᒃᑲᓐᓂᕆᐊᖃᒻᒪᕆᑦᑐᑦ ᐅᐊᖏᓛᒃ ᖃᐅᔨᒪᓪᓚᕆᑦᑐᖓ ᐃᒪᓐᓇ ᐊᐱᕆ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᐅᑉ ᒥᒃᓵᓄᑦ ᑭᓯᐊᓂ ᐊᐱᕆᔪᒪᔪᖓ, ᑖᒃᑯᐊ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕖᑦ ᓄᓇᕗᑦ ᐃᓗᐊᓃᑦᑐᑦ ᐋ ᐸᖕᒥᐅᖅᑐᑦ ᓄᑕᐅᓐᖏᓗᐊᖅᑐᑦ ᐊᒥᓲᓗᐊᕐᒪᑕ ᖃᐅᔨᒪᔪᒍᑦ ᓄᓇᕗᑦ ᒐᕙᒪᒃᑯᑦ ᐊᐅᓚᑦᓯᔭᕆᐊᓕᐅᒐᓗᐊᑦ ᑭᓯᐊᓂ ᑖᒃᑯᐊ ᓄᓇᕗᑦ ᒐᕙᒪᒃᑯᖏᑦ ᑮᓇᐅᔭᕐᓂᒃ ᑐᓂᔭᐅᓗᐊᑦᓯᐊᔾᔮ− ᖏᒃᑯᑎᒃ ᓴᖅᑮᔪᓐᓇᔾᔮᖏᒻᒪᑕ ᐃᓕᒃᓯᓐᓃᓐᖔᕆᐊᖃᖅᑐᑦ ᑖᒃᑯᐊ ᑮᓇᐅᔭᐃᑦ, ᑖᒃᑯᐊ ᑮᓇᐅᔭᐃᑦ ᒐᕙᒪᑐᖃᒃ− ᑯᓐᓃᖔᖅᑐᑦ ᐊᖏᓪᓕᑲᓐᓂᕆᐊᖃᒻᒪᕆᒃᑲᓗᐊᕐᒪᑕ ᐊᔭᐅᖅᑐᒻᒪᕆᒃᑲᓗᐊᖅᐸᒃᓯ ᖃᓄᖅᑑᖁᓪᓗᓯ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅ− ᑐᓕᕆᓂᐅᑉ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕖᑦ ᐊᒻ....ᐊᒥᓱᕐᖑᕆᐊᖅᑎᒃᑲᓐᓂᖁᓪᓗᒋᑦ ᑮᓇᐅᔭᐃᑦ ᓄᓇᕗᑦ ᒐᕙᒪᒃᑯᓐᓄᑦ ᑐᓂᔭᐅ− ᓂᐊᖅᑐᑦ ᑖᒃᑯᐊ ᐃᓄᖁᑎᒥᓐᓂᒃ ᐃᑲᔪᖅᑐᐃᒻᒪᕆᓐᓂᐊᕈᑎᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᕌᓂᖅᐸᓪᓕᐊᔪᑦ ᐊᒥᓱᕐᖑᒃᑲᓂᖅᐹᓪ− ᓕᕐᓂᐊᕐᒪᑕ. ᐊᐱᕆᕗᖓ ᐋ ᖃᓄᑎᒋ ᐱᕈᖅ...ᐊᒥᓱᕐᖑᖅᑎᑦᓯᑲᓐᓂᕐᓂᐊᖅᐱᓯ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑐᓕᕆᓂᐅᑉ ᒥᒃᓵᓄᑦ ᓄᓇᕗᒻᒧᑦ ᑐᕌᖓᔪᒥᒃ.
[Les propos en inuktitut sont interprétés en anglais puis traduits ainsi:]
Je vous remercie.
J'ai de nombreuses questions, mais je n'en poserai qu'une seule. Au Nunavut, les écoles et les gens ont des problèmes de ressources. De nombreux élèves font l'école buissonnière, car ils vivent dans des logements surpeuplés et des maisons très vieilles, décrépites et infestées de moisissures. Même s'ils voulaient aller à l'école, certaines choses les empêchent de la fréquenter régulièrement.
Quand ils sont à l'école, les établissements sont eux aussi vétustes et nécessitent des réparations. Les ressources les empêchent d'aller à l'école. Les infrastructures ont besoin de réparations. En outre, les survivants des pensionnats éprouvent une douleur immense et ont transmis un important traumatisme intergénérationnel. Je pense qu'il est très important de garder ce fait à l'esprit et de mettre l'accent sur ce traumatisme intergénérationnel.
Je vous interrogerai sur les établissements d'apprentissage. Les établissements du Nunavut sont surpeuplés et très vieux. Nous savons que le gouvernement du Nunavut devrait les gérer et les exploiter, mais s'il n'obtient pas suffisamment d'argent dans le cadre des accords bilatéraux avec le gouvernement fédéral, ces problèmes ne se régleront jamais. Le gouvernement doit absolument accroître le financement accordé aux institutions des gouvernements territoriaux. Le financement bilatéral versé aux gouvernements territoriaux doit être augmenté substantiellement. Le nombre de personnes qui obtiennent un diplôme augmentera quand les infrastructures seront adéquates.
J'ai de nombreuses questions sur les écoles du Nunavut, mais je me limiterai à celle‑là.
[Traduction]
:
J'ignore de combien de temps je dispose, monsieur le président, mais je m'attaquerai d'abord au cœur de la question. Il existe un traumatisme immense chez les enfants inuits, mais ils ne sont pas les seuls touchés. Le traumatisme engendré par les sévices commis dans les pensionnats et la colonisation est inscrit dans l'ADN des Autochtones du pays. Ce traumatisme nuit certainement à leur capacité d'apprendre et de rester concentrés à l'école.
Vous avez absolument raison. Ce problème s'ajoute à la pénurie de logements et aux multiples formes de pauvreté auxquelles sont confrontés les Autochones dans les communautés du pays. Voilà pourquoi le travail que nous accomplissons pour combler le manque d'infrastructures d'ici 2030 — c'est un objectif ambitieux — est si important.
Vous avez raison: si 14 personnes vivent dans un logement, elles dorment par quarts, comme certains aînés et parents me l'ont expliqué. Les gens dorment à tour de rôle, car l'espace ne permet pas d'avoir une nuit normale. Cela n'est évidemment pas compatible avec l'apprentissage ou l'éducation.
J'espère sincèrement que lorsque le budget de 2023 sera déposé, nous n'assisterons pas à une répétition de ce qui s'est produit avec les budgets de 2021 et de 2022, quand le Parti conservateur, notamment, a voté contre les investissements destinés aux peuples autochtones et à l'éducation. L'éducation recevait une somme de 1,2 milliard de dollars, mais l'investissement a été rejeté. Une enveloppe de 6 milliards de dollars était accordée aux infrastructures, y compris pour des projets d'infrastructure prêts à démarrer. Les conservateurs ont voté contre les coûts de fonctionnement et d'entretien. Un montant de 107,9 millions de dollars était réservé à l'éducation élémentaire et secondaire...
Bienvenue à notre deuxième groupe de témoins. Nous accueillons Mme Angela Bate, directrice générale au ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord, et Dionne Savill, directrice générale de la mise en œuvre. Elles participent toutes les deux par vidéoconférence à la réunion d'aujourd'hui.
Dans la salle, nous avons avec nous deux représentants du ministère des Services aux Autochtones: Rory O'Connor, directeur général, Mise en oeuvre des projets d'infrastructure régionaux, et Jonathan Allen, directeur.
Je vous souhaite à tous la bienvenue. Je crois comprendre qu'il n'y a pas de déclaration liminaire, mais que vous êtes ici pour répondre à nos questions. Nous allons nous y mettre tout de suite.
Nous allons commencer par M. Zimmer, qui dispose de six minutes.
:
D'accord. Merci de vos éclaircissements, monsieur le président.
Je vais commencer par poser quelques questions en tant qu'ancien enseignant. J'ai enseigné au secondaire pendant sept ans. Je pense bien que mon éducation a été un peu particulière. J'étais un homme de métier. J'étais — et je suis toujours — un charpentier Sceau rouge. J'ai par la suite obtenu deux diplômes. Je connais les deux côtés de la clôture, car j'ai une formation professionnelle et une formation universitaire. Disons simplement que j'ai un faible pour la formation professionnelle.
Je vais vous citer un passage d'un article paru le 26 juin 2021 dans le Nunavut News.
Selon Statistique Canada, en 2016, 41 % des Inuits avaient obtenu leur diplôme d'études secondaires. Parmi les Inuits vivant dans l'Inuit Nunangat, 28,2 % avaient déclaré avoir obtenu un diplôme d'études postsecondaires, contre 53,3 % des Inuits vivant en dehors de l'Inuit Nunangat.
« Le système fonctionne, mais pas au maximum de ses capacités », constate Peesee Pitsiulak, doyenne du campus Nunatta du Collège de l'Arctique du Nunavut et membre du Groupe de travail sur l’éducation postsecondaire dans le Nord du Cadre stratégique pour l’Arctique et le Nord.
Je vais commencer par cela. Cette statistique n'est pas formidable. En tant qu'enseignant et formateur, j'ai toujours éprouvé de la joie à voir les jeunes de ma classe réussir et s'épanouir. Ils venaient me voir plus tard et me disaient: « Monsieur Zimmer, je suis soudeur maintenant. » Ou encore, ils me disaient: « J'ai obtenu mon diplôme. » J'étais très heureux pour les élèves qui réussissaient mieux après avoir suivi mon cours.
Des problèmes subsistent. Je vais citer des extraits d'un article intitulé « The Insufficiency of High School Completion Rates to Redress Educational Inequities among Indigenous Students », ou « Les taux d'obtention de diplômes d'études secondaires ne suffisent pas à corriger les inégalités en matière d'éducation chez les étudiants autochtones ». Je vais vous en citer un paragraphe que je trouve révélateur.
Il convient de souligner que ces plans ne prévoient aucune consultation des communautés des Premières Nations visant à obtenir leurs points de vue sur les améliorations possibles et l'accessibilité du système. Étant donné que nous savons que les élèves des Premières Nations vivant dans les réserves ont les plus faibles taux de diplomation, travailler avec ces communautés à des stratégies de collaboration dans le contexte du Cadre de responsabilisation pourrait entraîner une nette amélioration de la réussite des apprenants dans le système d'éducation et la réduction des disparités généralisées.
On dit ensuite:
Par exemple, c'est grâce à des relations solides et à une collaboration étroite avec les Premières Nations que les taux de diplomation des apprenants autochtones du district scolaire du nord de la Colombie-Britannique, dont il a été question précédemment, ont augmenté jusqu'à atteindre presque la parité...
Je voulais poser cette question à la ministre, mais elle ne pouvait pas rester plus d'une heure, d'après ce que j'ai compris. Nous pourrions en parler toute la journée. Nous pourrions tenir des réunions pendant 10 ans, ou 20 ans, et continuer d'en tenir encore et encore. Nous pourrions consacrer des fonds à ce problème, mais si nous ne consultons pas les communautés des Premières Nations pour savoir ce qu'il faut faire pour régler le problème, nous n'irons nulle part. Nous tournons en rond, nous y mettons encore plus d'argent et nous n'arrivons à rien.
Le plus triste, c'est que ce sont les jeunes qui y perdent. Ce sont eux qui se retrouvent avec un taux de diplomation plus faible et qui ont de moins bonnes perspectives.
J'ai la question suivante pour quiconque appartient au ministère. Qu'est‑ce que vous faites pour consulter les Premières Nations sur la façon d'améliorer les taux de diplomation et les taux de réussite des élèves autochtones au sein des communautés autochtones?
Je suis un invité à ce comité, et je suis heureux d'avoir l'occasion d'y participer.
Cette étude est importante. Je remercie les membres du Comité de l'avoir proposée.
J'ai commencé à m'intéresser à l'éducation et aux taux de diplomation des Premières Nations à l'époque où j'étais médecin hygiéniste en chef du Yukon. J'ai alors pris conscience de la relation entre les taux de diplomation des Premières Nations et les possibilités d'avenir en matière de santé et de bien-être, et j'ai écrit sur le sujet.
Le vérificateur général a publié, en 2019, un rapport critique, voire cinglant, au sujet du Yukon. Ce rapport, dont vous êtes certainement au courant, montrait que les taux de diplomation des Premières Nations du Yukon progressaient très peu. Il n'y avait pas seulement un écart entre les Premières Nations et le reste de la population, mais aussi entre les Premières Nations des régions urbaines et celles des régions rurales. D'après moi, parmi les progrès réalisés depuis ce rapport, je pense que les plus importants ont été la création, avec un réel sentiment d'urgence, de la Direction de l'éducation des Premières Nations du Yukon, puis il y a tout juste un an, en février 2022, l'établissement d'un conseil scolaire des Premières Nations dont les membres sont élus.
Je dirais, pour répondre à certaines des questions de M. Zimmer, que nous avons un exemple de véritables partenariats avec les gouvernements et les populations des Premières Nations au Yukon. Ces partenariats permettent d'orienter les choses dans une direction différente. Espérons qu'ils vont raffermir et accélérer les progrès pour de meilleurs résultats.
Le contexte général étant posé, je pense que je vais poser ma première question à Mme Savill.
Je sais que vous êtes au Yukon. Pourriez-vous me dire brièvement quel est votre rôle en ce qui concerne l'éducation des Premières Nations en général et peut-être plus particulièrement en ce qui concerne la situation au Yukon?
:
Merci, monsieur le président.
Pendant la dernière heure de rencontre avec la ministre Hajdu, nous avons évoqué le rapport du Bureau du vérificateur général du Canada de 2018 sur la question de l'enseignement secondaire et primaire dans les réserves. Nous avons parlé de plusieurs sujets, notamment de la difficulté à obtenir les données permettant d'évaluer ce qui se passe et d'en faire une lecture exacte. C'est ce qu'on nous a dit.
À la toute fin de la discussion, j'ai parlé des indicateurs. Des 23 indicateurs utilisés, il y en a 17 pour lesquels on n'a pas de réponses. J'ose croire que ce sont les ministères qui choisissent les indicateurs.
D'une part, on n'a pas de données. D'autre part, on a des indicateurs pour lesquels on ne peut pas fournir de résultats parce qu'on n'a pas de données. On nous dit que cela devrait être transformé, ce que j'ose espérer.
Dans le même ordre d'idées, il y a d'autres choses que j'aimerais savoir.
Bien sûr, on se fixe des objectifs et on a la meilleure volonté possible. En juin et en décembre 2015, la Commission de vérité et réconciliation du Canada a déposé des rapports contenant des recommandations. Parmi celles-ci, on mentionnait qu'il fallait élaborer, en collaboration avec les communautés autochtones, une stratégie qui permettrait de réduire l'écart, ou de l'annihiler, idéalement, entre les communautés allochtones et autochtones en matière d'éducation et de réussite scolaire. Par la suite, le gouvernement a dit avoir mis en place des mesures visant à combler cet écart.
Bref, le gouvernement a dit en 2015 avoir mis en place des mesures pour combler l'écart, mais, quelques années plus tard, le Bureau du vérificateur général publie un rapport disant que les choses ne fonctionnent pas. On n'arrive pas à avoir de données. On dit même que le financement ne fonctionne pas et qu'il faudrait revoir complètement la stratégie.
Une nouvelle stratégie a-t-elle été mise en place, depuis ce moment?
Sur le site du gouvernement, il est indiqué que de nouvelles mesures ont été mises en place pour combler l'écart. Quelles sont ces mesures? Je ne parle pas de celles qui ont été prises précédemment, mais bien des nouvelles mesures.
Vous pouvez bien sûr articuler votre réponse autour d'autres sujets. Même si on parle du financement, la question déborde du cadre du financement en éducation. Par exemple, mon collègue M. Hanley a parlé précédemment des langues. Il en a été question dans la dernière étude. Ce ne sont pas des vases clos, mais des vases communicants.
Vous avez toute la latitude pour sortir également du cadre fermé de la question.
:
La transformation de l'éducation et le contrôle par les Premières Nations de l'éducation des Premières Nations dans les réserves, pour le primaire et le secondaire, constituent notre mandat et notre objectif principal. Cette transformation est liée au financement, à la structure du programme, aux résultats, aux rapports et aux données.
Le rapport du vérificateur général a été à l'origine d'une grande partie de ces changements. La ministre a parlé du changement dans le taux de diplomation, que le vérificateur général avait critiqué dans son rapport parce qu'il se concentrait uniquement sur les élèves qui étaient entrés en douzième année et qui avaient obtenu leur diplôme. Nous nous basons désormais sur les cohortes — et c'est ce que nous ferons dans les prochains cycles de plans et de rapports —, ce qui correspond davantage à ce que fait le recensement au Canada, ainsi qu'à ce que font les provinces et nos partenaires qui soutiennent les élèves tout au long de leur parcours au secondaire en vue de l'obtention d'un diplôme. Nous ne nous baserons donc pas seulement sur les élèves qui arrivent à la fin du parcours. Il s'agit d'un changement concret qui découle du rapport du vérificateur général.
Nous avons également examiné le type de données, la quantité de données et la charge de travail que représente la production de rapports, et nous avons allégé cela. Une partie de la structure du programme de transformation a consisté à éliminer les programmes basés sur des propositions, parce qu'ils étaient très lourds et entraînaient une distribution inégale des fonds et des activités à travers le pays ou dans les régions. L'élimination de ces programmes et l'adoption d'une formule ont considérablement réduit le nombre de propositions et de rapports à soumettre à l'examen des partenaires.
Le cadre changeant de mesure du rendement auquel travaille le ministère est vraiment axé sur ce qui permet de verser les fonds de façon transparente et prévisible, et nous créons l'espace nécessaire pour concevoir des indicateurs en collaboration avec nos partenaires, ainsi que par l'entremise d'ententes régionales en matière d'éducation, lesquelles forment la partie la plus percutante de notre mandat qui consiste à permettre aux Premières Nations de définir leur vision, leur voix et leurs résultats.
C'est exactement ce que fait au Québec le CEPN, le Conseil en éducation des Premières Nations, dont un représentant viendra témoigner devant vous, d'après ce que j'ai compris. Il s'agit de permettre aux Premières Nations de disposer des trois éléments — le financement transformé, la structure et les résultats — pour définir la façon dont elles souhaitent que leurs élèves progressent sous leur contrôle.
Je vous remercie.
:
Je crois que j'ai encore un peu de temps pour poser quelques questions.
Mis à part la difficulté et le chaos administratif de certains programmes, il y a eu des changements sur le plan des données et des indicateurs. Les Premières Nations elles-mêmes peuvent maintenant prendre en charge les données, du moins une partie des données pour le moment. Bien sûr, cela constitue un grand changement.
Avez-vous adopté d'autres mesures pour combler l'écart?
En même temps, avez-vous évalué les répercussions actuelles de ces mesures, par rapport à 2015? On dit qu'il n'y a pas eu énormément de changements. Mes collègues, dont M. Vidal, ont dit qu'on ne voyait pas nécessairement une grande différence. Il y a peut-être une différence dans la façon dont on fait les calculs, mais le taux de diplomation n'augmente pas.
Depuis le dépôt du rapport, on dit qu'on fait preuve de bonne volonté et qu'on travaille sur plusieurs aspects. Toutefois, qu'est-ce qu'on peut voir de manière concrète et tangible, du point de vue des chiffres? Cela rejoindra peut-être les propos de M. Zimmer. Les chiffres sont-ils exacts? Nous savons que ce ne sont que des chiffres, mais, sur le plan de la population, qu'en est-il du taux de diplomation des jeunes des Premières Nations? Je dis « jeunes », mais, évidemment, nous pourrions aussi parler de l'éducation des adultes.
:
Les principales données que nous examinons concernant la scolarité sont celles du recensement établies par Statistique Canada, dont la a parlé notamment. Certaines des questions précédentes ont porté sur les rapports du ministère. Je le répète, c'est une tranche très différente de la population. Dans le recensement, il s'agit du groupe des 18 à 24 ans. La déclaration est volontaire et il s'agit du niveau de scolarisation. Le niveau secondaire est le niveau de scolarité le plus élevé.
Les taux de diplomation publiés dans les rapports du ministère ont diminué au fil du temps, ce qui fait partie du problème soulevé par le vérificateur général, et c'est la raison pour laquelle la méthodologie a été modifiée. Cette modification fait suite à une collaboration avec nos partenaires, qui ont participé au travail d'élaboration et à la transformation, afin que la cohorte soit plus représentative. Nos partenaires sont nombreux à être d'accord avec le vérificateur général. Ils conviennent que les rapports ont été trop axés sur les taux de diplomation.
Voilà les mesures concrètes que nous avons prises. Les résultats ne sont pas encore prêts à être publiés. Ils vont figurer dans la prochaine série de rapports et ils serviront de points de référence afin de déterminer ce qui a changé en 2015, comme vous l'avez demandé, et de faire état de la transformation en 2019.
Je dois souligner que l'élaboration conjointe est un aspect clé. Nous apprenons grâce aux attentes descendantes que nous établissons. Nous travaillons à l'élaboration avec nos partenaires dans le cadre des tribunes dont j'ai parlé un peu plus tôt, mais cela prend du temps.
En outre, la pandémie a eu un effet très perturbateur. La transformation en 2019 a eu pour effet de modifier la structure du programme, les rapports et le financement, mais tout de suite après, la COVID est apparue, ce qui a perturbé la mise en œuvre du nouveau programme.
Je le répète, l'indicateur de niveau supérieur dont nous parlons est le taux de diplomation, qui va figurer dans les rapports du ministère. Ce sera plus logique compte tenu de l'approche pour le recensement. Il s'agit d'une cohorte très différente et d'un groupe d'âge très différent, mais nous espérons, si l'on se fie aux discussions avec nos partenaires, pouvoir démontrer au fil du temps l'impact des changements.
:
[
La députée s'exprime en inuktitut ainsi qu'il suit:]
ᐋ, ᖁᔭᓐᓇᒦᒃ ᐃᒃᓯᕙᐅᑕᓖᒃ, ᐋ, ᓯᕗᓪᓕᕐᒥᖃᐃ ᐊᐱᕆᖅᑳᓂᐊᖅᐳᖓ ᑯᕋᐅᓐ ᐃᓐᑎᔾᔨᓇᔅ ᕆᓚᐃᓯᓐᓯᑯᓐᓄᑦ, ᐋ, ᑖᓐᓇ
ᐊᔾᔨᑦᓯᐊᖓ ᐊᐱᕆᖅᑲᐅᔭᕋ ᒥᓂᔅᑐᕐ ᕼᐊᐃᑑᒧᑦ, ᐋᒻ, ᑖᓐᓇ ᒪᓕᒐᖅ ᒐᕙᒪᑐᖃᒃᑯᑦ ᒪᓕᒐᖅᑕᖃᕐᒪᑦ, ᐋ, ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪ−
ᔪᖅᑎᒍᑦ, ᐋ, ᐅᖃᐅᓯᖅ ᐅᖃᐅᓯᓕᕆᓂᐅᑉ ᒥᒃᓵᓄᑦ. ᐃᓚᖓ 10.1 ᑎᑎᕋᖅᓯᒪᒻᒪᑦ ᒪᓕᒐᖅᑕᖃᒃᒪᑦ ᒐᕙᒪᑐᖃᒃᑯᒡᒎᖅ
ᐱᔨᑦᓯᕆᐊᖃᕐᒪᑕ ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪᔪᐃᑦ ᐅᖃᐅᓯᖏᓐᓂᒃ, ᐋ, ᐊᑐᕈᓐᓇ ᐊᑐᕈᓐᓇᖁᔨᓪᓗᑎᒃ ᐊᐱᕆᕗᖓ, ᐋ, ᖃᑦᓯᓂᒃ, ᐋ,
ᐊᓪᓚᐃᑦ ᐊᓪᓚᖓᔪᐃᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓄᐃᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕖᑦ, ᐋ, ᐱᖃᖅᐸᑕ ᐱᔨᑦᓯᖅᑕᐅᖃᑦᑕᖅᐸᑕ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖏᓐᓂ
ᑖᒃᑯᐊ, ᐋ, ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪᔫ, ᐋ, ᐅᖃᐅᓯᖏᓐᓂᒃ.
[Les propos en inuktitut sont interprétés en anglais puis traduits ainsi:]
Merci, monsieur le président.
Je vais d'abord poser une question aux représentantes du ministère des Relations Couronne-Autochtones, et ensuite, je vais répéter la question que j'ai posée à la .
Étant donné que nous avons au Canada la Loi sur les langues autochtones, qui précise, à l'article 10.1, que toute institution fédérale peut donner accès à des services dans une langue autochtone, je vous pose la question suivante: combien d'écoles des Premières Nations, des Inuits et des Métis donnent accès à une éducation dans leur propre langue autochtone au sein du système scolaire ?
[Traduction]
:
[
La députée s'exprime en inuktitut ainsi qu'il suit:]
ᖁᔭᓐᓇᒦᒃ, ᐋ, ᐅᓇ ᑭᖑᓪᓕᖅ ᐊᐱᕆᔪᒪᔭᕋ ᕉᕆ ᐆᑳᓄᕐᒧᑦ, ᐋᒻ, ᑕᐃᒪᓐᖓᓂᒃ, ᐋ, ᒐᕙᒪᑐᖃᒃᑯᑦ, ᐋ, 46ᓂᒃ ᐊᕐᕌᒍᓂᒃ
ᐋ, 1951ᒥᒃ 1997ᒧᑦ ᐱᒋᐊᖅᓱᒍ ᐊᑭᓕᖅᑐᐃᓚᐅᖅᓯᒪᒻᒪᑕ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᓐᓂᒃ ᓴᖅᑭᑦᑎᖁᔨᓪᓗᑎᒃ ᑖᒃᑯᐊ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐ−
ᕕᒃᓴᐃᑦ ᐃᖅᑲᓇᐃᔭᖅᑎᖃᖅᓱᑎᒡᓗ ᑖᒃᑯᐊ ᓄᓇᕘᑦ ᐃᓗᐊᓂ 13ᖑᓚᐅᖅᓱᑎᒃ, ᑖᒃᑯᐊ, ᐋ, ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕖᑦ ᓴᖅᑭᑕᐅᔪᑦ
ᐃᒪᓐᓇ ᐱᔾᔪᑎᖃᓚᐅᕐᒪᑕᒎᖅ ᐃᓄᐃᑦ, ᐋ, ᐃᓕᖅᑯᓯᖏᑦ ᐃᓄᐃᑦ ᐋ ᐅᖃᐅᓯᖏᑦ ᐊᓯᐅᑎᑕᐅᖁᔭᐅᓪᓗᑎᒃ ᐲᔭᖁᔭᐅᓪ−
ᓗᑎᒃ ᑭᓯᐊᓂ, ᐋ, ᐃᓕᒃᓯ ᐃᖅᑲᓇᐃᔭᖅᑎᐅᑎᓪᓗᓯ ᑎᓕᔭᐅᓯᒪᖃᑦᑕᖅᑎᓪᓗᓯ ᐅᖃᐅᔾᔪᖅᑕᐅᖃᑦᑕᖅᑐᒃᓴᐅᒐᑦᓯ ᓴᐃᒻᒪ−
ᖃᑎᒌᓐᓂᖅ ᐱᒻᒪᕆᒻᒪᒡᒎᖅ ᑖᓐᓇ ᓴᐃᒻᒪᖅ ᓴᐃᒻᒪᖅᓴᖃᑎᒌᓐᓂᖅ ᐱᒻᒪᕆᐅᑎᒡᓗᒍ, ᐋ, ᑐᑭᓯᐅᒪᖃᑕᐅᒻᒪᒑᖅᐱᑦ
ᐅᒡᕙᓘᓐᓃᑦ ᐅᓂᒃᑲᐅᑎᔪᓐᓇᕐᒪᖔᖅᐱᑦ ᐃᓄᐃᑦ, ᐋ, ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖏᓐᓂᒃ ᓴᖅᑭᑦᑐᖃᓚᐅᕐᒪᖔ ᓄᓇᕘᑦ ᐃᓗᐊᓂ.
[Les propos en inuktitut sont interprétés en anglais puis traduits ainsi:]
Merci. Je vais poser une question à Rory O'Connor.
Pendant 46 ans, de 1951 à 1997, le gouvernement fédéral a fourni des fonds pour construire et doter 13 pensionnats au Nunavut, dans le but précis d'éradiquer la culture et la langue inuites. Vous êtes des employés du ministère, et je suis certaine que vous recevez beaucoup de directives concernant la réconciliation et la stratégie à cet égard. La réconciliation est très importante. Étant donné qu'elle est si importante, est‑ce que le gouvernement fédéral financera dans l'avenir 13 écoles enseignant la langue et la culture inuites?
[Traduction]
:
[
La députée s'exprime en inuktitut ainsi qu'il suit:]
ᖁᔭᓐᓇᒦᒃ, ᐋ, ᒫᑕᓚᓐ, ᐋ, ᑐᓂᒐᕕᓐᖓ, ᐋ, ᐊᒥᓱᓂᒃ ᐊᐱᖅᑯᑎᖃᕋᓗᐊᖅᓱᖓ ᑭᓯᐊᓂ ᐱᕕᑭᑦᑑᓂᕐᒧᑦ ᐃᓱᒪᒃᓴᖅᓯᐅ−
ᓇᓱᐃᓐᓇᕋᒪ ᖃᓄᖅ ᓴᓐᖏᓂᕐᒥᒃ ᑭᐅᔭᐅᔪᓐᓇᕐᒪᖔᓪᓘᓐᓃᑦ ᐅᕝᕙᓘᓐᓃᑦ ᐅᖃᕈᓐᓇᕐᒪᖔ ᑕᒪᓐᓇ, ᐋᒻ, ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᓂᓕ−
ᕆᓂᖅ ᒫᓐᓇᒧᑦ ᐊᑑᑕᐅᒻᒪᑦ, ᐋ, ᖃᓪᓗᓈᑦ ᐃᓕᖅᑯᓯᖏᓐᓂᒃ ᐊᑐᓕᕐᓂᕐᒧᑦ ᐅᐱᓐᓇᕋᓂ ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪᔪᖅᑎᒍᑦ ᐃᓱᓕᒃ−
ᓯᕙᓪᓕᐊᖏᓐᓂᖅᓴᐅᔪᒍᑦ ᓲᖃᐃᒻᒪ ᐃᓅᓯᕆᓚᐅᖅᓯᒪᓐᖏᑦᓱᑎᒍᑦ ᓲᖃᐃᒻᒪ ᐊᑑᑕᐅᓚᐅᖅᓯᒪᓪᓗᓂ, ᐋ, ᐃᓅᓂᖅ ᓄᓇ−
ᖃᖅᑳᖅᓯᒪᔫᓂᕆᔭᑦᑎᓐᓂᒃ ᐲᔭᐃᒐᓱᓚᐅᖅᓯᒪᑎᒡᓗᒋᑦ ᑕᒪᓐᓇ ᐃᓕᓐᓂᐊᕌᓂᒃᐸᓪᓕᐊᖏᑦᑐᑦ ᐃᓛ ᐃᓱᓕᒃᓯᕙᓪᓕᐊᖏᑦᑐᑦ
ᐊᒥᓱ ᐊᒥᓲᓗᐊᕐᒪᑕ ᖃᐅᔨᒪᔪᐃᓐᓇᐅᓕᖅᑐᒍᑦ. ᐃᓱᒫᓗᒋᓗᐊᖅᕆᓇᔭᓐᖏᒃᑲᓗᐊᖅᑕᕋ ᑖᒃᑯᐊ ᐃᓱᓕᒃᓯᕙᓪᓕᐊᖏᑦᑐᑦ
ᐃᓅᓯᖃᑦᑎᐊᓚᐅᖅᐸᑕ ᓲᕐᓗ ᐊᖑᓇᓱᒃᑎᐅᑉᐸᑕ ᒥᖅᓱᖅᑎᐅᑉᐸᑕ, ᐋ, ᑕᒪᒃᑯᓂᖓ ᑮᓇᐅᔾᔭᒃᓴᕈᓐᓇᓚᐅᖅᐸᑕ ᐃᓱᒫᓗ−
ᒋᓇᔭᓚᐅᓐᖏᑉᐸᕋ. ᑭᓯᐊᓂ ᑕᒪᒃᑮᒃ ᑕᐃᒫᒃ ᐃᓐᓇᕈᒃᐸᓪᓕᐊᒻᒪᑕ ᐃᓕᓐᓂᐊᕌᓂᒃᐸᓪᓕᐊᖏᑦᑐᑦ ᐃᓱᓕᒃᓯᕙᓪᓕᐊᖏᑦᑐᑦ
ᐃᓕᖅᑯᓯᕐᒥᓐᓂᒃ ᐊᑐᖅᐸᓪᓕᐊᖏᑦᑐᑦ ᐊᖑᓇᓱᒋᐊᓗᐊᓐᖏᑦᑐᑦ ᐅᒡᕙᓘᓐᓃᑦ ᒥᖅᓱᕈᓐᓇᖅᓯᕙᓪᓕᐊᖏᑦᑐᑦ ᐃᓕᖅᑯᓯᕆ−
ᓇᔭᓚᐅᖅᑕᒥᓐᓂᒃ ᐃᓕᓐᐊᖅᑎᑕᐅᒑᓂᒃᐸᒡᓕᐊᓈᒋᓐᖏᒻᒪᑕ ᑖᓐᓇ ᑕᒡᒐ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᓂᓕᕆᓂᖅ ᐱᒻᒪᕆᐊᓗᒃ, ᐋ, ᑖᓐᓇ,
ᐋ, ᖃᓪᓗᓈᑎᑐᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᓂᖅ ᐃᓱᒪᒋᔭᑐᐊᕆᒋᐊᖃᓐᖏᒃᑲᓗᐊᖅᑕᕗᑦ. ᖁᕕᐊᓱᒃᑐᖓᐅᒐᓗᐊᖅ, ᐋ, ᐅᖃᑦᓯᐊᑲᑕᒃ−
ᑲᑦᓯ ᑕᒪᕐᒥᒃ ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪᔪᖅᑎᒍᑦ ᐃᓕᖅᑯᓯᖅᐳᖅ, ᐋ, ᐅᖃᐅᓯᖅᐳᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᒻᒦᖃᑕᐅᒋᐊᓖᑦ ᑖᓐᓇ ᓱᓕᒃᑎᐊᕐᒪᑦ
ᐊᑐᕆᐊᖃᒻᒪᕆᑦᑕᕗᑦ ᐊᔭᐅᖅᑐᐃᕆᐊᖃᒻᒪᕆᑦᑕᕗᑦ. ᐃᒻᒪᓐᓕᖃᐃ ᐊᐱᕆᒍᑦᓯ ᐃᓕᒃᓯ, ᐋ, ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪᔫᓐᖏᓇᒃᓯ
ᓇᓗᓇᓐᖏᑦᑐ ᖃᓪᓗᓈᖑᒐᑦᓯ ᖃᓄᕐᓕ ᐃᖅᑲᓇᐃᔭᕐᕕᒋᔭᒃᓯᓐᓂᒃ ᐊᔭᐅᖅᑐᐃᑲᓐᓂᕈᓐᓇᖅᐱᓯ ᑖᒃᑯᐊ ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪ−
ᔪᖅᑎᒍᑦ ᐃᓕᖅᑯᓯᖅᐳᑦ ᐅᖃᐅᓯᖅᐳᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᓐᒦᑎᖃᑕᐅᖁᓪᓗᒋᑦ ᖃᓄᕐᓕ ᑕᐃᒪᓐᓇ ᑲᔪᓯᑎᑦᓯᒐᓱᓲᖑᕕᓯ.
ᑕᒃᑯᐊᖃᐃ ᔮᓇᑕᓐᒧᓪᓗ ᕈᐊᕆᒧᑦ ᐊᐱᕆᓕᖅᐸᒃᑲ.
[Les propos en inuktitut sont interprétés en anglais puis traduits ainsi:]
Je vous remercie, madame Gill.
J'ai de nombreuses questions à poser, et je tente de déterminer quelle serait la plus pertinente et si les témoins pourront y répondre. Quel travail a été accompli pour ce qui est des écoles et du système d'éducation?
L'éducation est dispensée selon la façon d'enseigner de l'homme blanc. Nous, les peuples autochtones, avons un faible taux de diplomation, non pas en raison de notre culture ou de notre langue, mais parce que cette manière de penser nous est étrangère. Nous savons que trop d'étudiants n'obtiennent pas de diplôme et qu'ils sont trop nombreux à décrocher de l'école.
Si ceux qui ne terminent pas leurs études sont chasseurs, couturiers ou artistes, pouvons-nous examiner leurs profils et leur apprendre comment assurer leur propre gagne-pain? En vieillissant, les décrocheurs ne planifient pas de retour aux études et ne prévoient pas obtenir un diplôme. Ils font une croix sur le système d'éducation.
Bon nombre d'étudiants n'exercent pas les compétences traditionnelles comme la chasse ou la couture, car ils n'ont pas eu l'occasion de les apprendre. On ne leur enseigne même pas ces compétences. L'éducation est très importante. L'apprentissage de la langue des blancs n'est pas la seule façon de faire de bonnes études. Nous, les peuples autochtones, avons notre propre culture et notre propre langue. Nos modes de vie et nos façons d'être doivent être pris en compte au sein du système scolaire mis en place sur notre terre natale.
Il importe de se poser la question. Si l'on n'est pas autochtone, que l'on ne ressemble pas à un Autochtone et que l'on ressemble aux autres, comment va‑t‑on encourager ses supérieurs et ses collègues à inclure plus de langue et de culture autochtones dans le programme scolaire? Comment pouvez-vous encourager de telles pratiques pour qu'elles soient plus répandues?
Mes questions s'adressent à MM. Allen et O'Connor.
[Traduction]
:
Je vous remercie, M. O'Connor.
J'ajouterais que nous nous sommes fixé des objectifs semblables, en ce qui a trait à l'embauche de personnel autochtone. Nous accusons probablement un peu de retard par rapport au ministère des Services aux Autochtones, mais nous cherchons simplement à créer un milieu de travail sain et sécuritaire où tous nos employés sont libres de s'exprimer, de nous contredire au besoin et de faire part de leur vécu.
Nous avons clairement mis l'accent sur l'apprentissage lié aux Autochtones. Tous les employés doivent obligatoirement suivre un minimum de 15 heures de formation par année.
J'aimerais revenir à ce que vous avez dit plus tôt sur le fait qu'il importe que des Autochtones soient aux commandes concernant l'apprentissage et leurs façons de faire. La mise en œuvre du travail dont je viens parler ici n'en est qu'à ses balbutiements. Nous avons signé les premières ententes en 2021 et les avons mises en œuvre avec les quatre Premières Nations en 2022.
Les communautés nous disent à quel point ce travail est important. Il semblerait que nos efforts soulèvent un vent d'optimisme et un sentiment de fierté dans les communautés, qui prennent progressivement le contrôle du modèle éducatif d'après leurs propres principes, comme le « nt'ákmen » ou les méthodes de leurs ancêtres. C'est un exemple de ce qu'ont signalé les communautés.
Nous n'avons pas, à cette étape‑ci, les résultats ou les rapports portant sur les taux de diplomation, mais je dirais que le sentiment d'appropriation et de responsabilité est remarquable lorsque les communautés prennent les commandes.
Je vous remercie.